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  • 28/05/2025
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Jean-Marc Dumoulin

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-05-28##

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News
Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:06Retour des Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degouas, Jean-Marc Dumoulin,
00:10et en évidemment Cécile de Ménibus.
00:12Et en évidemment !
00:13J'adore que vous le savez.
00:14Vous êtes bienvenue ce soir !
00:16Bonsoir, c'est Guilux !
00:18Et tout de suite, le grand débat des Vraies Voix.
00:24Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:28Une étape décisive franchie hier à l'Assemblée Nationale.
00:32La proposition de loi relative à l'accompagnement et aux soins palliatifs.
00:36Pour 560 contre 0, l'Assemblée Nationale a adopté à l'unanimité.
00:42Les députés ont adopté en première lecture les deux textes sur la fin de vie.
00:46C'est un long parcours qui reste encore à mener.
00:49Si la gauche et une majeure partie du Bloc Central se félicitent d'une avancée historique,
00:53à l'inverse les opposants au texte rèdent un faux débat.
00:55Il faut mourir, d'accord, mais pas souffrir.
00:59Souffrir, c'est insupportable.
01:01Donc, il faut changer ça.
01:03Les députés ont donc adopté ce droit à l'aide à mourir hier.
01:07Chaque groupe avait laissé une liberté totale de vote à ses députés.
01:11La proposition de loi devrait donc poursuivre son parcours au Sénat, sans doute aux alentours de l'automne.
01:16Alors, parlons vrai.
01:17Est-ce que vous, vous auriez préféré un référendum pour trancher sur cette question ?
01:21Et à la question loi sur la fin de vie, vous auriez voté si vous aviez été député.
01:24Vous dites à 66% contre, à 29% pour et à 5%, vous seriez abstenu.
01:30Vous avez vécu ce type de situation de vie.
01:33Venez témoigner au 0826 300 300.
01:36Alors, c'est la question qu'on a voulu poser, Philippe Bilger, de se dire, est-ce que vous, si vous aviez été député, vous auriez voté ?
01:43Vous l'auriez voté, vous, cette loi ?
01:44Moi, mon parti n'est pas encore pris et je ne suis pas la question.
01:49Je suis frappé par le fait que les réponses poursues de radio, relativement nuancées des auditeurs,
01:57montrent à quel point, même dans nos familles, et notamment à l'Assemblée nationale,
02:02grâce à l'influence bienfaisante, il faut le dire, du député Falormi,
02:07il y a eu des débats de grande qualité.
02:10J'avoue que je n'ai pas encore pris mon parti, si jamais, à jamais à l'officialiser,
02:16parce que je suis sensible à l'argument, par exemple, de Philippe Juvin
02:20et à ce que je constère comme un grave handicap, c'est le délit d'entrave
02:26si on fait preuve d'humanité à l'égard de ceux qui veulent se faire disparaître.
02:31Mais pour le reste, j'attends avec impatience les délibérations au Sénat.
02:36Françoise Debois ?
02:37Sans aucun doute, sans aucun bémol, je l'aurais voté, bien sûr.
02:41Je l'aurais voté pour simplement mettre aussi à l'abri le personnel médical
02:46qui pratique cela, le droit à mourir dans la dignité.
02:50Je pense que c'est un immense... Comment dirais-je ?
02:52Je pense que c'est un immense pas.
02:53Moi, je crois à la force de la vie. Je crois à la force de la vie jusqu'au bout.
02:57Je pense qu'on peut décider de vivre jusqu'au bout.
03:00J'ai vu dans ma famille des gens malades, dévorés par le cancer.
03:04Je pense à mon père, par exemple, mais qui, jusqu'au bout,
03:07avaient une détermination de vivre jusqu'au bout.
03:10Et tout le monde n'a pas cette psyché-là.
03:12Tout le monde n'a pas cette capacité.
03:14Et lui, même si c'est un cancer d'épumant, ne souffrait pas tant que ça.
03:18Il souffrait un peu, mais pas tant que ça.
03:19Je pense que la souffrance serait arrivée.
03:22Voilà, nous avons tous vu ça dans nos vies.
03:25Donc, j'aurais dit oui, évidemment, les soins palliatifs.
03:28Et puis, moi, j'ai été très brassée par Sandrine Rousseau, on en reparlera,
03:31qui a vraiment... Elle a été portée, ce moment, cette loi a quand même été portée
03:35par des moments humains très forts.
03:37Et je respecte autant Marine Le Pen, qui explique pourquoi elle ne veut pas la voter,
03:41ou Philippe Juvin, que j'ai entendu chez Jean-Jacques Bourdin avant-hier,
03:44qui explique vraiment, j'entends ses arguments,
03:47que Sandrine Rousseau qui dit, c'est une libération et ça touche mon cœur.
03:50Donc, oui, je l'aurais voté.
03:51Jean-Marc Dumoulin.
03:52– Oui, moi, je l'aurais voté aussi sans équivoque.
03:54Je crois que le droit à la dignité, il est important.
03:57Et ce qu'on oublie souvent, c'est que quels moyens on met en face ?
03:59Alors, effectivement, le soin palliatif.
04:01C'est quoi ? C'est de la pharmacopée sur lequel on amène à une mort déguisée
04:05parce qu'on met les gens en semi-comma ?
04:07Après, est-ce qu'on pense aux...
04:08Alors, Françoise a parlé, effectivement, des soignants,
04:11mais qui pense aussi aux accompagnants ?
04:14Finalement, c'est la mort programmée de plusieurs personnes
04:17quand il y a quelqu'un qui est en souffrance à ce niveau-là ?
04:20Et donc, je crois qu'effectivement, il est sage de pouvoir se concerter
04:23sur le choix à faire, la décision à prendre.
04:27Je ne crois pas que les médecins, avec le serment d'Hippocrate,
04:30se permettent quand même de saccager la vie comme ça.
04:33– Allez, 0826 300 300.
04:35Olivier est avec nous de Colomiers.
04:37Bonsoir, Olivier.
04:39– Rebonsoir à toute l'équipe.
04:40– Oui.
04:40– Alors, bon, je réponds après vous.
04:43Ce ne va pas être facile, mais mon avis ne va pas être très objectif.
04:47Car je vous avoue être trop impliqué émotionnellement.
04:49Pour autant, je pense que pour certaines situations,
04:52un choix est très difficile et une décision peut s'imposer.
04:57Pourquoi mon avis n'est pas forcément objectif ?
04:59Parce que moi, depuis le livre Les Fossoyeurs,
05:03sur la révélation sur le système qui maltraite nos aînés,
05:06qui était paru à l'époque,
05:09je suis plutôt dans un combat sur ça.
05:11Et je suis étonné qu'on parle de ça aujourd'hui,
05:14mais qu'on parle peu de ce qui se passe pour nos aînés
05:17dans les maisons de retraite.
05:19– C'est vrai.
05:19– Donc, je n'ai pas un avis très, très objectif.
05:21Je suis désolé, mais je suis contre, en fait, pour l'instant.
05:24– D'accord.
05:25– Patricia était avec nous de Montpellier.
05:26Bonsoir, Patricia.
05:27– Oui, bonsoir, tout le monde.
05:29– Bonsoir.
05:30– Alors, moi, justement,
05:31contre l'avis d'Olivier,
05:33je serais plutôt pour cette loi.
05:36Mais justement, parce que j'ai un avis plus objectif, je dirais.
05:40Parce que, finalement, je pense que tout le monde doit mourir dans la dignité.
05:45Et chacun a le droit, finalement, de décider,
05:48finalement, quand il a envie de mourir.
05:49Et je trouvais dommage qu'on soit dans une hypocrisie
05:52dans le système actuel.
05:54Parce que c'est vrai, Françoise a raison.
05:56C'était souvent les professionnels médicaux
05:59qui avaient cette responsabilité d'accompagner les gens par empathie.
06:02et je pense que c'est important d'aller vers cette démarche aujourd'hui,
06:08finalement, de donner le droit à mourir.
06:10Parce qu'il y a d'autres pays qui le font.
06:11Et donc, voilà, autant que la France aussi se joigne à cette communauté,
06:16à cette communion, en tout cas, de pensée.
06:18Parce que l'homme est important.
06:20Et finalement, nous, ça ne nous touche pas.
06:21Ce qui touche, c'est la personne qui est en train de mourir,
06:24qui est en train de souffrir.
06:25Donc, c'est important de lui laisser ce droit.
06:26Mais certains malades veulent en finir aussi
06:31pour éviter que les aidants souffrent terriblement.
06:34Mais ça, c'est super ce que vous venez de dire.
06:36Parce que, en plus, notre ami Jean-Marc,
06:39notre ami mère, dit la même chose.
06:42C'est-à-dire que, moi, j'ai vu aussi,
06:44dans des cas vraiment de dégradation profonde,
06:47j'ai vu un jour, moi, le mari,
06:48qui était véritablement l'accompagnant,
06:50parce que c'est un vrai métier,
06:51mais à un moment donné,
06:52il est mort avant la personne malade.
06:54Il est mort dans le sommeil d'une crise.
06:56Les dommages collatéraux sont énormes.
06:57Les dommages collatéraux.
06:58On ne se rend pas compte.
06:59Moi, ça m'a percuté,
07:00parce que j'ignorais cet aspect-là.
07:01Mais je pense que vous avez raison.
07:03Vous soulevez un problème majeur.
07:05La souffrance de celui qui, en plus,
07:07fait souffrir les gens qu'il aime autour de lui.
07:09Vous êtes aidant.
07:10Vous avez été aidant dans ce cas de figure.
07:13Venez témoigner.
07:14Au 0826-303.
07:16J'ai juste...
07:18Vous savez, c'est exactement la même démarche,
07:20aujourd'hui, dans les maisons de retraite.
07:21C'est une population très grave à terre.
07:23Enfin, souvent très grave à terre.
07:25Lui rentre.
07:25C'est un déchirement pour la famille
07:27d'amener déjà en maison de retraite.
07:29Parce que je sais très bien que quand on y va,
07:31on ne sortira jamais.
07:33Vous voyez ce que je veux dire ?
07:33Donc, effectivement,
07:34il y a quand même une évolution
07:35de la réflexion de notre société
07:36qui devrait aller dans l'accompagnement
07:38de fin de vie.
07:39Comment le fait-on ?
07:40Pas forcément, effectivement,
07:41sur des cas d'une pathologie extrême
07:43qui fait qu'effectivement,
07:44on doit se résoudre à peut-être
07:46cette extrémité-là.
07:47Mais je crois qu'il y a quand même
07:48une réflexion aujourd'hui.
07:50La France est un pays
07:50qui ghettoïse trop les personnes âgées.
07:53Mais justement,
07:55mais je le dis avec beaucoup de scrupules,
07:58moi, c'est précisément
07:59l'intercession médicale
08:01qui me semble relever de l'humanité.
08:04Au fond,
08:05tous les jours,
08:06on est prêt à
08:08pourfendre,
08:10à critiquer
08:11les personnes
08:12qui n'acceptent pas
08:13la vie
08:14qui devient difficile.
08:16on dit qu'ils vont
08:17se faire disparaître.
08:19Et on constère
08:20que c'est un moment
08:21dignité
08:22de choisir
08:24de faire disparaître
08:25une vie
08:26parce qu'elle est trop douloureuse
08:28alors que le médecin,
08:29lui,
08:30intervient
08:31et en quelque sorte
08:32empêche
08:33des dérives
08:34qui peuvent exister
08:35et que certains
08:36dénoncent
08:37de manière anticipée.
08:39Vous avez raison
08:39sur les dérives,
08:40Philippe,
08:41mais elles sont assez rares.
08:42Je pense à la dérive
08:43en Espagne
08:43où il y a cette jeune fille
08:44qui avait essayé
08:45de se suicider
08:46parce que l'Espagne
08:46est très à l'avance
08:47sur nous
08:47et en fait,
08:49elle a raté son suicide.
08:50Elle était tétraplégique,
08:52je crois
08:52et elle a décidé
08:53de se suicider
08:55contre la vie
08:56de ses parents.
08:56Elle a 25 ans.
08:58Donc,
08:58bien sûr,
08:59ça,
08:59c'est des cas extrêmes
09:00mais je n'arrive pas
09:01à comprendre
09:01votre raisonnement.
09:02Il y a un moment donné,
09:03les médecins,
09:03Philippe,
09:04vous le savez très bien,
09:05ils ne peuvent plus soigner.
09:07Ils sont très honnêtes
09:08avec la famille.
09:08Ils disent
09:08il n'y a plus
09:09d'espérance de vie,
09:10vous allez rentrer chez vous,
09:12nous ne pouvons plus soigner.
09:13Nous ne pouvons plus soigner
09:14et vous allez souffrir.
09:15Mais j'aime bien
09:16le système palliatif
09:18tel qu'il est prévu
09:19par la loi Leonetti
09:21qui manque peut-être
09:22de cette dignité
09:23à laquelle vous aspirez
09:25mais elle me semble
09:26à la fois concilier
09:28le refus de la souffrance,
09:30il faut aider le malade
09:31et en même temps,
09:33elle ne fait pas craindre
09:34le pire
09:34sur le plan de l'humanité,
09:36me semble-t-il.
09:37Mais je ne sais pas
09:38comment je serai
09:39au moment si vous prenez.
09:41Sur le système palliatif,
09:44je vais vite,
09:45le système palliatif,
09:47nous sommes au début,
09:48moi j'étais très copine
09:49avec des médecins
09:50qui soignaient le sida,
09:51au début tout m'ont tombé
09:52comme des mouches.
09:52En quelques mois.
09:53En 84,
09:55vous étiez liquidé
09:56dans des conditions atroces,
09:57vous perdiez 40 kilos,
09:58vous aviez des caposies partout,
10:00ce médecin était chef de service,
10:01me disait tu sais
10:02à la fin il n'y a que les mères
10:03qui viennent,
10:03il n'y a que les mamans
10:04qui peuvent supporter
10:05de voir leur enfant comme ça.
10:06Mais que voulais-je vous dire
10:08là-dessus,
10:09sur cette question-là,
10:10c'est que même en soins palliatifs,
10:11il y a un moment donné,
10:12la douleur,
10:13vous ne pouvez plus la soulager.
10:14Donc qu'est-ce que vous faites ?
10:15C'est un vrai sujet.
10:170 826 300 300
10:19avec Richard
10:20qui est avec nous de Toulouse.
10:21Bonsoir Richard.
10:22Bonsoir Richard.
10:22Oui, bonsoir à vous.
10:24En fait, moi je l'aurais beauté
10:26parce qu'en fait,
10:27j'ai vécu ça
10:29au travers de mon père.
10:30Ma mère a eu
10:31un Alzheimer sévère
10:32et c'est pendant deux ans
10:33qu'on a un légume
10:34sans nous reconnaître
10:35à la maison
10:36et celui qui s'en est occupé.
10:38Avec une heure de sortie
10:39par jour
10:39avec quelqu'un qui venait
10:40et il a laissé des plumes
10:43et pourtant
10:43on lui avait promis
10:45à notre mère
10:45qu'on l'aiderait à partir
10:47parce qu'elle ne voulait
10:48jamais être emboulée
10:49parce que,
10:50donc voilà,
10:51c'était son souhait
10:52de ne jamais être à charge.
10:53En fait,
10:54elle a toujours voulu
10:54rester debout
10:55et malheureusement,
10:56on n'a pas pu honorer ça
10:57parce que déjà,
10:58il faut savoir
10:59que si on aide
11:00quelqu'un à partir,
11:01c'est un crime
11:03que mon père
11:04ne voulait pas.
11:06Et il faut rappeler aussi
11:08peut-être aux gens
11:08que si vous aidez
11:10quelqu'un à partir,
11:11vous êtes des hérités aussi.
11:12Ça paraît idiot
11:12mais la loi,
11:13même si vous faites
11:15une action
11:16qui apparaît nécessaire,
11:18donc oui pour.
11:19Par contre,
11:20j'ai une réserve
11:20quant au moment.
11:23Au mois de juillet,
11:23on va nous annoncer
11:24des mesures
11:25d'économie drastique.
11:27Est-ce que le vote
11:27de cette loi
11:28n'est pas un signal
11:29à la finance internationale
11:30qui va commencer
11:31à tirer
11:31pour financer
11:32notre déficit
11:33parce que c'est un moyen
11:35qu'on le veut ou non
11:36de réduire la charge
11:37aujourd'hui
11:38de nos aînés
11:39qui sont aujourd'hui
11:41dans un état
11:43qui pourrait
11:43ou en facilitant
11:45ses départs.
11:46En tout cas,
11:47je trouve complètement
11:47inopportun le moment.
11:48On a tellement
11:49d'autres choses à faire
11:50actuellement.
11:51On est à la limite
11:52de la banqueroute
11:53et on va le voir
11:54au mois de juillet.
11:55J'ai bien peur
11:56que ça ne soit pas
11:59une idée généreuse
11:59derrière ça.
12:02Merci de votre témoignage.
12:04Hélène est avec nous
12:05de Toulouse aussi.
12:07Bonsoir Hélène.
12:07J'espère que vous m'entendez.
12:10On vous entend trop bien.
12:12Oui, vous êtes arrêtée.
12:13Est-ce que vous êtes arrêtée
12:14sur le bas-côté Hélène ?
12:16Je vais m'arrêter.
12:17Je voulais simplement vous dire
12:19que je suis cadre
12:21de santé en EHPAD
12:22et du coup,
12:23je voulais aussi
12:24prendre un peu le coup
12:25à toutes les idées
12:26que tous les EHPAD
12:28sont des mouvoirs,
12:29on ne s'occupe pas.
12:29Hélène, Hélène,
12:31on ne vous entend pas.
12:31D'abord, c'est dangereux.
12:32Arrêtez-vous sur le côté
12:33et on vous rappelle de suite.
12:35OK, bougez pas.
12:36Allez-y, Hélène.
12:37Arrêtez-vous
12:37parce que ce sera
12:38beaucoup plus simple.
12:39Il y a un truc
12:40que je voulais dire aussi
12:41et ce que je trouve
12:41plutôt exceptionnel,
12:43c'est cette liberté de vote
12:45de dire que pour une fois,
12:47à un moment donné,
12:48que tous les groupes
12:49donnent la liberté
12:50à chacun
12:51de donner son avis,
12:54son émission.
12:54C'est toujours la tradition,
12:55Cécile.
12:55C'est toujours la tradition
12:56parlementaire.
12:56C'est bien de le rappeler
12:57parce que c'est important.
12:59Paradoxalement,
13:00moi, je sais
13:00que c'est purement naïf.
13:02Je la souhaiterais
13:03sur tous les sujets
13:04parce que ça changerait
13:06radicalement la vie politique.
13:08Je crois que non
13:09parce que la vie d'un groupe,
13:10si vous le savez,
13:10après, c'est un ensemble
13:11de petites misères personnelles
13:13et de petits intérêts personnels.
13:14Un député aussi,
13:16quand vous avez un groupe
13:16à 200,
13:17c'est 200 intérêts personnels
13:19dans les deux
13:20pour sa circonscription,
13:22etc.
13:23Donc non,
13:23mais c'est fort
13:24la liberté de groupe.
13:25Mais ça,
13:25c'est toujours
13:26sur les sujets solennels.
13:28Allez, 0826 300 300.
13:29Laurence est avec nous
13:30de tard.
13:30Bonsoir, Laurence.
13:32Bonsoir,
13:33bonsoir.
13:33Voilà,
13:34je viens faire
13:34un petit témoignage
13:35pour dire que je suis
13:36pour cette loi
13:37parce que je suis
13:37directement concernée.
13:39Ayant une maladie
13:40de Parkinson
13:40qui évolue,
13:41comme tout le monde le sait,
13:42vers une paralysie totale,
13:45les soins palliatifs,
13:46pour moi,
13:47ne pourraient pas servir
13:48puisque, en fait,
13:50je ne serai vraiment
13:51jamais en train
13:51de vie diminuante.
13:53C'est-à-dire
13:53que je peux rester
13:5420 ans paralysée
13:55dans une vie
13:56sans pouvoir bouger du tout
13:58et en ayant toute ma tête.
13:59donc je considère
14:01que personne
14:01à ma place
14:02ne peut savoir mieux
14:04que moi
14:05si je souffre,
14:06si j'ai envie
14:06de partir,
14:08si je suis malheureuse,
14:09si cette vie
14:10de paralysie
14:10dans un lit
14:11est pour moi
14:12supportable ou non.
14:13et c'est difficile
14:15d'entendre des gens
14:16qui disent,
14:17des spécialistes,
14:19qui se disent spécialistes,
14:21d'entendre que cette loi,
14:22en fait,
14:22est faite pour les gens
14:23en bonne santé,
14:24ce que j'ai entendu
14:25ce matin ou hier,
14:27sur Sud Radio le matin.
14:30Voilà, non,
14:30cette loi n'est pas faite
14:31pour les gens
14:31en bonne santé.
14:33Voilà, c'est ça.
14:34Cette loi n'est pas faite
14:35pour les gens
14:35en bonne santé
14:36qui se font visiter là-dessus.
14:38Cette loi est faite
14:39pour des gens
14:39aussi comme moi.
14:41Mais malheureusement,
14:41si je ne rentre pas
14:43dans la loi
14:43étant donné que je ne serai pas
14:45en état de mort imminente
14:47comme ça,
14:48eh bien,
14:49je serai obligée
14:50de partir à l'étranger
14:51même si cette loi passe.
14:53Merci, Laurence,
14:55pour votre témoignage.
14:56En fait,
14:56j'ai bien conscience
14:57que ma position
14:58totalement minoritaire ici
15:00relève d'un décret
15:02d'autorité
15:03qui vient d'une culture
15:05voire d'une religion.
15:07C'est-à-dire que...
15:07La peur de la mort,
15:08chrétienne.
15:09Non, c'est-à-dire que
15:10au moment suprême,
15:13j'espère être capable
15:15d'avoir un décret
15:16d'autorité
15:17sur moi-même
15:18pour dire
15:19je ne veux pas
15:20décider
15:21de ma mort.
15:22Je ne veux pas
15:23décider de ma mort
15:24de la même manière
15:26que je n'ai pas
15:27décidé de ma vie.
15:29Alors,
15:29je conçois totalement
15:31qu'on soit opposé
15:32à tout ça.
15:32Laurence,
15:33merci de votre témoignage
15:34touchant.
15:34On vous embrasse
15:35et vous avez tout notre soutien.
15:36On vous embrasse bien entendu.
15:38Dimitri est avec nous.
15:41Bonsoir, Dimitri.
15:44Bonsoir.
15:45Vous m'entendez bien ?
15:45Oui, on vous entend, oui.
15:47Tout à fait.
15:48Je fais une...
15:49Juste pour dire,
15:50moi, je suis soignant.
15:51Je suis infirmière
15:52anesthésiste
15:52dans un hôpital.
15:53Et je vais vous dire
15:54pourquoi je suis contre
15:55l'euthanasie
15:56ou la part médicale
15:58au suicide assisté.
16:00Parce qu'il y a une chose
16:01qu'on ne prend jamais en compte.
16:02La première,
16:04c'est que déjà,
16:06quand on est malade,
16:07on tombe en dépression.
16:09Et l'effet secondaire
16:10de la dépression,
16:11c'est les envies suicidaires.
16:13On a envie de se suicider.
16:14Donc,
16:16on a envie
16:17d'être s'analysé.
16:19Donc, finalement,
16:20on a envie de mourir
16:21parce que c'est un symptôme
16:22de la maladie initiale.
16:24Excusez-moi,
16:24mais toute personne
16:25qui tombe en maladie grave
16:26n'a pas automatiquement
16:28des idées suicidaires ?
16:30La dépression vient vite.
16:31Je l'ai vécu
16:32dans mon entourage
16:33très proche
16:33il n'y a pas très longtemps.
16:34Il n'est pas spécialement suicidaire.
16:37Vous voyez Olivier Rouen ?
16:38Dimitri,
16:39vous voyez Olivier Rouen
16:40qui est sur tous les plateaux.
16:42Il est atteint
16:42de la maladie de Charcot.
16:43Il n'a plus beaucoup
16:44de temps à vivre.
16:45Il a tout sauf
16:46l'état d'esprit
16:47de quelqu'un de suicidaire.
16:49Oui,
16:50mais la maladie de Charcot,
16:51c'est encore atypique.
16:52C'est un cas sur un million.
16:53Vous savez,
16:53les gens qui veulent euthanasie,
16:55c'est quoi les gens
16:55qui veulent euthanasie ?
16:56C'est les gens
16:56qui ont un cancer...
16:57Je suis soignant.
16:59Tous les jours, je vois.
17:00C'est les gens
17:00qui ont un cancer généralisé.
17:02Et pourquoi ils veulent mourir ?
17:03Parce qu'ils sont dans une dépression.
17:04Et pourquoi ils sont dans une dépression ?
17:06Parce qu'ils ont mal,
17:07ils souffrent.
17:07Et pourquoi ils ont mal ?
17:08Et pourquoi ils souffrent ?
17:09Parce que l'état français
17:11n'est pas en mesure
17:12d'apporter des soins palliatifs
17:13de qualité.
17:15C'est ce qu'on disait.
17:18Merci Dimitri.
17:18Merci Dimitri.
17:19parce qu'il nous reste 20 secondes
17:20mais on a retrouvé Hélène.
17:21Hélène, on voulait absolument
17:22vous donner la parole.
17:23Hélène, on vous écoute.
17:25Oui, c'est gentil.
17:26Voilà, c'était juste
17:26pour dire quelques mots.
17:27Je suis cadre de santé en EHPAD.
17:29Déjà, on fait le maximum
17:31dans les EHPAD aujourd'hui
17:32avec le peu de moyens
17:32que nous avons
17:33pour s'occuper de nos aînés.
17:35Nous, on est confrontés
17:36à la fin de vie régulièrement,
17:38presque, j'ai envie de dire,
17:39plusieurs fois par mois.
17:40On a énormément de mal
17:41à accompagner les résidents
17:43parce que tous les TAC 31,
17:45toutes les associations
17:46qui s'occupent de la fin de vie
17:47ne sont jamais disponibles.
17:49C'est très compliqué pour nous.
17:51Ceci dit, moi, j'ai eu l'occasion
17:52de... enfin, on m'a proposé
17:55de participer à des éthanasies.
17:57J'ai toujours refusé
17:57parce que je pense
17:59que ça doit être fait
18:00sur la base du volontariat.
18:02Je suis pour l'utilisation
18:04des soins palliatifs
18:05et évidemment de l'arrêt
18:07de la douleur
18:08et de la sédation profonde
18:09comme la loi Léonetti
18:09le préconise.
18:11Mais elle n'est pas appliquée,
18:12cette loi.
18:13C'est incroyable.
18:14Et alors qu'on met des moyens
18:15sur des choses
18:16dont on n'a pas besoin
18:17et les soins palliatifs,
18:19c'est quelque chose
18:19qui devrait être
18:20la priorité dans notre société.
18:23On a de plus en plus
18:24de cancers,
18:25de plus en plus
18:25de maladies neurodégénératives
18:27et on ne met pas
18:28les moyens
18:28pour soulager les gens.
18:30Ceci dit, voilà,
18:30moi, je ne pourrais pas
18:31faire de l'euthanasie.
18:33J'ai refusé de le faire.
18:34J'avais peur
18:35que ça me suive.
18:36Et je suis pour,
18:37après, si les gens
18:38veulent le faire,
18:38évidemment, je suis pour,
18:40mais il faut que ce soit
18:40sur la base du volontariat.
18:41Merci beaucoup, Hélène.
18:44Merci à l'ensemble
18:45de nos auditeurs
18:47parce que ce n'est pas
18:47un sujet facile,
18:48bien entendu.
18:49C'était fort, hein ?
18:50Oui, ouais, ouais.
18:51Mais ils m'ont émue,
18:53bien entendu.
18:54Allez, vous restez avec nous.
18:55On peut comprendre
18:55qu'on soit opposés,
18:56c'est intéressant.
18:57C'est vraiment très subtil.
18:58Et on peut comprendre
18:59qu'on puisse changer d'avis aussi.
19:01À un moment donné,
19:01on est opposés,
19:02on dit oui,
19:02on dit non.
19:03Enfin, voilà,
19:03c'est ça le problème
19:03de cette loi.
19:05Merci beaucoup,
19:05en tout cas,
19:05à tous nos auditeurs.
19:06Et puis, on se reparle
19:08dans quelques instants
19:08avec un moment
19:09un petit peu plus rigolo.
19:11C'est le qui sait qui
19:11qui l'a dit
19:12et on garde Olivier,
19:13bien entendu.
19:13Soyez bienvenus,
19:14on est ensemble
19:14jusqu'à 19h.

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