Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Jean-Marc Dumoulin
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
00:11La démarche du Parti Socialiste doit être comprise comme révolutionnaire dans la mesure où en effet le Parti Socialiste entend casser les structures du grand capitalisme.
00:20Nous ne laisserons rien passer.
00:23Je crois que c'est clair.
00:24Disons que pendant 5 ans on va classer un peu de courrier et servir des omelettes norvégiennes.
00:30Olivier Faure et Nicolas Maillard-Rossignol sont arrivés coude à coude hier au congrès du PS, environ 42% chacun.
00:37Le troisième, Boris Vallaud, se retrouve en position d'arbitre pour le second cours qui aura lieu la semaine prochaine.
00:43Alors parlons vrai, le Parti Socialiste peut-il reprendre le leadership à gauche ?
00:48Et à la question, qui peut le mieux relancer le PS ?
00:51Vous dites à 9% Nicolas Maillard-Rossignol, à 6% Olivier Faure et à 85% aucun des deux voulait réagir.
00:58Le 0-826-300-300.
01:00Philippe Bilger.
01:02Donc dans une vision totalement bilgérienne de la vie politique, donc absolument naïf.
01:08Je pensais après ce résultat qu'on pouvait féliciter qu'Olivier Faure soit quasiment à égalité avec Maillard-Rossignol dont je pensais qu'il serait peut-être le rival le plus sérieux pour prendre la tête du PS afin de couper les liens radicaux avec LFI.
01:30Et que la masse d'abstentionnistes, 80% d'après votre sondage de Sud Radio, montrait...
01:38Ah non, ce n'est pas des abstentionnistes. Aucun des deux ne pense que quiconque puisse remonter le PS.
01:42Et les deux, eh bien j'y voyais une sorte d'adhésion implicite à la présence et à l'aura de François Hollande.
01:50Mais j'ai cru comprendre, avant qu'on aborde le sujet, que c'était une vision totalement erratique de ma part.
01:58Et j'attends avec impatience le point de vue adverse.
02:00Oui, c'est erratique parce qu'en réalité, d'abord, Olivier Faure a plus de 1000 voix d'avance.
02:04Il a 42 et Maillard-Rossignol. Et d'ailleurs, c'est la grande déception de Nicolas Maillard-Rossignol.
02:08Bon, en pareil cas, tout le monde dit qu'on est content, on a gagné.
02:10Mais il y a deux échecs. Le premier, c'est celui de Boris Vallaud.
02:13Bien sûr, il fait 18%, mais il ne concourait pas pour être le troisième homme, Boris Vallaud.
02:17Il concourait pour booter Olivier Faure et devenir le premier secrétaire.
02:22Donc voilà, c'est ça. Nicolas Maillard-Rossignol, il est, comment dirais-je, il est vraiment la créature, entre guillemets, avec...
02:29Non, en tout cas, il est le représentant de tous les éléphants du PS.
02:33Il y a Hollande derrière, il y a Ségolène Royal derrière, il y a François Hollande, il y a Karim Bouhamran, il y a Anne Hidalgo.
02:39Tout le monde est là. Et cette agrégation-là, elle arrive à peine à faire 40%.
02:44Olivier Faure est à 42, voire 43 ce soir après la collision.
02:48C'est délirant, mais moi je trouve que c'est quand même un exemple de résilience extraordinaire de la part d'Olivier Faure.
02:53Voilà un type qui se fait chier dessus. Pardon, je parle mal.
02:56Matins, milliers et soirs, par l'ensemble du petit monde Germano-Pratin, par l'ensemble des Israéliens, etc.
03:03Il est passé de 17 députés.
03:06Tout le monde se tire après le quinquennat Hollande.
03:08Le désastre du quinquennat Hollande.
03:10Tout le monde s'en va et laisse des millions d'euros de dettes.
03:13Il se retrouve avec Solferino qu'il faut vendre, ok ?
03:17Tout seul, allez, occupe-toi du PS.
03:19Il reste 17 députés, ok ?
03:22Huit ans après, il y en a 66.
03:24Les liens avec Adafi sont tranchés, je pense que c'est très clair.
03:28Les militants socialistes regardent ce parcours et disent, ok, ça va être lui.
03:33Et je vous fiche mon biais que, bien sûr, Boris Vallaud n'appellera pas à voter Nicolas Méliès-Rossignol,
03:38qui trouvera un accord parce qu'ils étaient dans la même majorité pendant huit ans.
03:42Et qu'évidemment, le 5 juin, c'est Olivier Faure qui sera reconduit, premier secrétaire.
03:45Voilà.
03:46Jean-Marc Dumoulin.
03:46Oui, moi, je pense qu'il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
03:49Les gens ne veulent pas être chef de parti, ils veulent être président de la République
03:52ou candidat à la présidence de la République.
03:53Voilà.
03:54Alors, le souci fondamental, effectivement, moi, c'est marrant parce que PS, je croyais que c'était post-cryptum, vous voyez ?
04:01Oh !
04:02Et donc, effectivement, je trouve qu'aucun des deux n'a le charisme nécessaire ni la puissance de l'homme d'État
04:10puisque l'enjeu, il est là.
04:11L'enjeu, il n'est pas de dire, moi, je veux animer les petites fédérations.
04:15D'ailleurs, on sait comment ça vote, les fédérations.
04:17On parlait justement de la conscience au niveau de l'Assemblée nationale sur le vote délicat.
04:21En Haute-Garonne, ils ont tous la consigne pour voter comme ça.
04:25En Corrèze, ça doit être comme ça.
04:26Donc, le total, il est fait déjà avant que les élections ne commencent.
04:29Moi, ce qui me gêne, effectivement, c'est qu'aujourd'hui, on ne répond qu'à des ambitions personnelles,
04:34à un niveau surdimensionné.
04:34On ne prend pas la notion, on ne prend pas le poids et la mesure de ce qu'est la responsabilité
04:40de devenir un chef de parti et un candidat potentiel pour les élections.
04:44Et ça, je trouve ça un peu rouge.
04:45Tout le monde l'a laissé se...
04:46Olivier Faure, effectivement, vous dites qu'il prend des grands sauts de...
04:49Voilà.
04:50Il ne faut pas oublier quand même que c'est lui qui avait trouvé le puits pour aller remplir les seaux.
04:55Quand il a voulu se marier avec les LFI, je ne pense pas que ce soit le meilleur plan.
04:58Non, mais alors, moi, sur les LFI, j'en ai marre de cette faux cuterie générale.
05:02Tout le monde a signé cet accord.
05:04Pas moi.
05:04Non, mais tous les socialistes ont signé cet accord.
05:07Raphaël Glucksmann, il a même envoyé Aurore Laluc négocier des postes.
05:12François Hollande, il était élu avec quoi ?
05:14Ils sont tous très ensemble.
05:14Il était élu avec LFI.
05:16Mais ça ne rend pas la chose plus acceptable.
05:18Mais non, mais moi, je n'ai pas dit ça.
05:19Mais pourquoi est-ce qu'on le fait porter à Olivier Faure ?
05:22Parce qu'il était le chef.
05:23Mais on s'en fout.
05:24Mais les militants, d'ailleurs, ne s'y sont pas trompés.
05:26C'est ça, la réalité.
05:27Moi, ce qui me fait plaisir et qui me réjouit, c'est que malgré l'ensemble des manœuvres,
05:30oh là là, etc., il ne s'y trompe pas et il sort en tête.
05:34Et sur tout cela de politique, même 2 ou 3% sortir en tête, égale.
05:38De toute façon, il y aura un accord entre Olivier Faure et Boris Vallaud.
05:42Mais c'est évident, il est déjà fait.
05:45Et chacun pourra exister.
05:46C'est quoi l'avenir du PS, alors, aujourd'hui ?
05:47L'avenir du PS, c'est...
05:48Moi, je pense, pourquoi est-ce que je soutiens tellement Olivier Faure ?
05:51Dans ce sens que c'est le seul type suffisamment intègre pour organiser une primaire intègre.
05:56Évidemment qu'Olivier Faure n'a pas forcément une ambition présidentielle,
06:00pas plus que Nicolas Meillard-Rossinol.
06:02Quand il dit, on va faire une primaire de Ruffin à Glucksmann sans Mélenchon,
06:07on ne peut pas être plus clair.
06:08Moi, je pense que lui a la capacité, justement, par sa nature et son tempérament,
06:12de dire, si ça ne veut pas être moi, vraiment, je mettrai le meilleur.
06:17Et ça, moi, je sais que c'est vrai.
06:19Je sais que ce n'est pas du tout vrai avec Karim Benram,
06:21pas plus qu'avec Boris Vallaud, mais de lui, je le sais.
06:24Donc, je pense que c'est le meilleur mec pour mettre la gauche, en tout cas,
06:28en position d'avoir un candidat face à Mélenchon.
06:30Mais est-ce que le PS peut reprendre le leadership à gauche ?
06:33Que quand on regarde la dernière présidentielle,
06:35des quatre parties de Nouveau Fonds Populaire,
06:36le PS à Nidalgoi a fini de dernière.
06:38Écoutez, moi, je veux bien tout ce qu'on veut,
06:40mais après, j'ai laissé par les autres.
06:43Mais l'avis, c'est les faits, OK ?
06:46Aujourd'hui, il y a combien de députés socialistes à l'Assemblée nationale ?
06:49Il y en a 68. Il y en a combien de LFI ? 71.
06:52Il faut arrêter de dire que LFI se prend tol sur tol
06:57depuis sa rupture avec le PS.
07:00Oui, mais ce qu'on veut dire, François, c'est que sans LFI,
07:04il n'y aurait pas eu autant de députés aussi.
07:06Mais dans l'autre sens !
07:07Mais la vérité, c'est que c'est absolument dans les deux sens.
07:10Si vous en avez... LFI peut...
07:12Il est de bon ton de dire, ah ah ah, le PS est sous domination.
07:15Mais enlevez à LFI le PS, regardez ce qui s'est passé.
07:18Les quatre dernières élections, municipales, ville 9 Saint-Georges, législatives,
07:22le PS a refusé les accords avec LFI.
07:25Qu'est-ce qui s'est passé ?
07:26LFI balayait en dessous de 10%.
07:29Soyons donc honnêtes.
07:30Le cap, quand même, et le cadre des dernières législatives,
07:33c'était quoi ? C'était un barrage au RN.
07:35Donc, à partir de là, ce que je veux dire,
07:37c'est que ce n'est pas une alliance simplement PS,
07:39et les filles qui auraient fait gagner des PS,
07:41et PS qui auraient fait gagner des filles, non.
07:42Il y a aussi des renaissances.
07:43C'est des citoyens qui ont dit, nous, on ne veut pas ça.
07:45Ils ont été super.
07:46On ne juge pas.
07:47Nous, on en est là.
07:49Donc, je ne crois pas qu'il faille résumer...
07:50Non, mais ce n'est pas un vote classique.
07:51C'est un vote...
07:52Ce n'est pas un vote de barrage.
07:53Oui, c'est un vote de barrage.
07:55On est aujourd'hui dans un vote que de réaction.
07:56J'en parlais avec Bernard Cazeneuve.
07:58Quand il est venu à Villemur, il n'y a pas très longtemps.
07:59Ah, vous êtes un Cazeneviste, je comprends.
08:01Cazeneviste, je ne suis pas un Cazeneviste.
08:03Mais il sert de voir les gens.
08:04Je suis un centre droit, mais moi, j'ai reçu qui veut venir à Villemur.
08:08Et alors, qu'est-ce qu'il a dit ?
08:09Non, moi, je lui ai dit.
08:11Je lui ai dit que ce qu'on oublie, c'est qu'aujourd'hui, en France,
08:13il y a déjà...
08:14Parce qu'on parle de réactionnaires,
08:16politique, dogmatique.
08:17Non, les réactionnaires, c'est ceux qui refusent des situations
08:19et qui font l'inverse de la situation qu'on leur propose.
08:21Déjà, tu en as 50% qui sont réactionnaires parce qu'ils ne votent pas.
08:24Après, vous en avez encore 30% ou 40% dans ceux qui votent
08:27qui sont réactionnaires parce qu'eux, ils ont des convictions
08:29ou alors, ils en ont ras-le-bol.
08:30Et ils sont des vrais réactionnaires.
08:32Donc, j'ai dit, le vrai travail, quand même, il est à faire.
08:34C'est sur 70% des gens qui sont des réactionnaires, aujourd'hui.
08:37Et effectivement, moi, je pense que les élections,
08:39elles sont menées par défis...
08:41Les abstentionnistes sont des réactionnaires.
08:42On ne participe plus au système.
08:44Donc, moi, je pense qu'aujourd'hui, quand même,
08:46je n'ai pas entendu ni chez...
08:47Alors, le...
08:49C'est de Rouen, c'est ça ?
08:50Oui, c'est de Rouen, c'est ça ?
08:51J'ai du mal à me souvenir.
08:52Vous voyez, c'est pour ça que je suis nul au grand quiz.
08:56Comment se dédouaner une heure après ?
08:57Ça me dépasse tout ça ?
08:59Mais je n'ai entendu, chez l'un comme chez l'autre,
09:01jamais de nuances de programme,
09:03jamais de vraies lignes de conduite.
09:05Et donc, déterminer un chef sans avoir de vraies lignes de conduite,
09:07c'est compliqué pour moi.
09:07La ligne politique, elle est tranchée.
09:09Il faut regarder...
09:10Il faut lire les programmes, monsieur le maire.
09:11Mais vraiment, c'est...
09:13François, dans le micro.
09:14Pardon.
09:15Il faut lire les programmes.
09:16Non, non, moi, je suis d'accord avec ce que vous dites.
09:18Mais là où je ne suis pas d'accord avec vous,
09:19c'est qu'il n'y a pas une abstention telle,
09:22ça n'est pas vrai pour la présidentielle.
09:23À la décharge, à la décharge...
09:24Jean-Marc Dumoulin, à la décharge de tout le monde,
09:29c'est qu'avec ces multi-buzz dans tous les sens,
09:31c'est compliqué parfois de parler de son programme.
09:34Parce qu'à chaque fois, on pose des questions,
09:35c'est des choses qui n'ont rien à voir avec la politique.
09:37Si il a raison, vous faites des conventions sur la sécurité et l'immigration,
09:40c'est là pour la droite ou la gauche.
09:42La réalité, c'est que tout le monde s'en fout.
09:44Il n'y a pas un seul journaliste qui va suivre.
09:46Merci beaucoup, Philippe Bilger.
09:48Merci.