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  • 25/06/2025
Mercredi 25 juin 2025, retrouvez Hippolyte Bouigue (Dirigeant, Bouigue Developpement) dans GÉNÉRATION IMPACT, une émission présentée par Julien Lescs.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue sur Génération Impact, l'émission qui met en lumière les familles
00:12entrepreneuriales pour comprendre leur organisation au prisme de trois cercles, celui de l'entreprise,
00:18celui des actionnaires et enfin celui de la famille. Elles nous parlent de leurs enjeux,
00:23de leur organisation, de leurs enjeux de transition et de transmission et comment
00:28elles intègrent les enjeux de la RSE avec la nouvelle génération à bord.
00:36Je reçois aujourd'hui Hippolyte Bouygues du groupe Bouygues Développement. Bonjour Hippolyte.
00:42Bonjour, bonjour Julien. Merci beaucoup pour l'invitation. Je me présente, je suis Hippolyte Bouygues.
00:48Je suis membre de la famille de la société Bouygues Développement et on est quatre actionnaires
00:56dans cette société. Donc mon père, c'est trois enfants et les trois enfants, nous on est tous les trois
01:01opérationnels. Donc ma soeur Alexandra, Cécilia, mon autre soeur et puis moi le dernier Hippolyte.
01:08On a deux activités principales à l'intérieur de cette société qui sont une partie événementielle
01:13avec des gestions de lieux et d'événements à Paris et aussi toute une partie immobilière
01:20dont une grosse partie se situe à l'île Maurice.
01:25Génial. Écoute Hippolyte, on est ravis de t'accueillir dans cette émission.
01:29Juste pour préciser pour nos auditeurs, ta famille Bouygues n'a rien à voir avec l'autre famille Bouygues
01:37dont probablement tout le monde connaît l'histoire.
01:39Oui, en effet. C'est Bouygues, B-O-U-I-G-U-E. On n'a pas de S.
01:43Il y a souvent des petites confusions et tout ça. Non, non, mais c'est deux groupes différents.
01:51On n'est pas au CAC 40, on est une plus petite entreprise, mais aussi familiale et aussi avec des grandes valeurs.
01:59Génial. Alors on va commencer la première partie de cette émission.
02:03Et donc c'est le moment d'une histoire de famille.
02:06Est-ce que tu peux nous raconter, Hippolyte, l'histoire de cette famille entrepreneuriale, comment elle s'est créée ?
02:18Et puis on aura le temps de découvrir aussi comment les enfants arrivent dans l'aventure et comment vous vous organisez ?
02:24Alors la société, elle a été créée en 2000, plus de poil, par mon père Gilles.
02:32Donc mon père, en fait, à l'origine, avait un autre métier.
02:37Il était dans les assurances. Il avait une société de courtage d'assurance qui s'appelait TMS Assistance.
02:44Et donc qui était spécialisé dans tout ce qui était plutôt assurance voyage et qu'il a eu pendant plusieurs années.
02:50Et pour des raisons de consolidation du marché et tout ça, il a pris la décision à la fin des années 90 de céder sa société au groupe April.
02:59Il est resté quelques années à la direction de la société.
03:06Et en fait, assez vite, ce goût entrepreneurial est revenu.
03:11Et d'ailleurs, je trouve ça intéressant parce que je vois bien que dans notre échange, on parle de famille entrepreneuriale.
03:16Et je pense qu'on a un vrai bon exemple de famille entrepreneuriale par rapport à société familiale.
03:23J'aime bien ce côté-là, du côté d'entreprendre.
03:26Et donc il a décidé de se lancer dans une autre activité.
03:30À travers sa société précédente, il avait beaucoup voyagé.
03:34Il avait rencontré pas mal de monde.
03:37C'est beaucoup d'échanges.
03:39Et dans les années 90, quand on veut se rencontrer, quand on veut rencontrer des clients,
03:44quand on veut faire des réunions entre soi,
03:46et bien en fait, on se retrouve souvent dans des halls d'hôtels.
03:50Et donc à la table d'à côté, on va voir un concurrent, un journaliste ou toute autre personne.
03:57Et donc il s'est dit, je vais créer des lieux dans lesquels je pourrais proposer des espaces privatifs
04:04avec un service hôtelier, de la confidentialité.
04:07Et puis on pourra se retrouver là-dedans.
04:09Donc en fait, il s'est lancé, déjà les deux axes qui existent aujourd'hui ont été lancés.
04:15Aussi bien l'axe immobilier, par l'acquisition de biens immobiliers.
04:19Et puis cette partie événementielle, dans l'offre de louer une salle de réunion,
04:26où on pouvait même louer le bureau à la journée.
04:29Et donc c'est comme ça un peu qu'il a créé, en tout cas cette partie qu'à l'époque on appelait plus centre d'affaires.
04:37En fait, quand on regarde un peu, on est vraiment en fait aux prémices du coworking.
04:40Oui, c'est ça.
04:40Alors nous, on n'a pas été sur le coworking.
04:43On a plus gardé après le côté événementiel, pour différentes raisons et par choix.
04:48Mais c'est, voilà, je pense que c'était un des premiers sites de coworking parisiens.
04:52Mais l'idée, c'était vraiment plus d'accueillir des entreprises qui voulaient faire leurs réunions.
04:59C'est-à-dire que nos lieux, ils sont présentés comme des appartements.
05:04C'est-à-dire que vous allez pouvoir faire un déjeuner, une salle de déjeuner.
05:08Et puis avec tout un service hôtelier.
05:10L'idée, c'était un peu de créer cet espace-là.
05:13Ça, c'est les années 2000.
05:14Oui, c'est la transition, en fait, le début de bouille de développement de cette société
05:21dans laquelle aujourd'hui on fait tous partie, dans laquelle on travaille tous.
05:28Et ça, c'est sur sa première branche.
05:30Et voilà un peu comment il a créé ça.
05:32Et puis après, il est donc arrivé à l'île Maurice.
05:35Mais j'en parlerai un petit peu après, sur la promotion mobile.
05:38Mais pareil, à travers ses voyages, il a eu la chance, à travers l'assurance voyage,
05:45et il a eu la chance, par exemple, de couvrir souvent des courses comme le Paris-Dakar.
05:49Donc il allait souvent sur le Paris-Dakar pour assister en termes d'assistance, porter toute l'assistance.
05:54Et donc aussi beaucoup à l'île Maurice.
05:56Et puis il avait gardé ce lien fort avec l'île Maurice.
05:59Il avait eu l'opportunité de rentrer dans l'actionnariat d'une chaîne hôtelière à Maurice.
06:05Donc il avait gardé ce lien-là.
06:06Mais ce qui est intéressant, c'est que là, on vient parler d'entreprise familiale, de famille et tout.
06:15Et donc si la famille, elle apparaît un peu comme ça, en tout cas si la société familiale, elle apparaît au niveau des années 2000,
06:21et il y a un truc assez rigolo à regarder, c'est qu'en fait du côté de ma mère, c'est beaucoup plus profond que ça en fait.
06:29C'est une des familles d'agriculteurs du coin de la Beauce, et qui sont là depuis plusieurs générations.
06:38Et moi j'ai grandi en fait dans cet univers-là.
06:41On a grandi dans un moulin qui était à 600 mètres de la ferme de mes grands-parents,
06:47dans lesquels vivaient aussi mes cousins avec mon oncle, qui reprenaient l'exploitation.
06:52Nous on était là, donc avec mon père, ma mère, mes sœurs.
06:55Vous faisiez deux kilomètres, il y avait la ferme du grand-oncle qui était là,
07:01avec pareil, ses enfants, ses petits-enfants.
07:03Puis vous faisiez encore cinq kilomètres, vous arriviez au village d'après, c'était encore la même chose.
07:07Et on a grandi en fait dans cet univers familial.
07:10Donc je ne sais pas, je n'en ai jamais réellement parlé avec mon père, mais je pense qu'il y a eu...
07:16Il y a eu une influence.
07:16Il y a eu une influence, c'est sûr, en tout cas pour nous, en tout cas pour moi, en tout cas en tant qu'enfant,
07:21quand j'ai eu l'opportunité de pouvoir rentrer dans l'entreprise, de travailler avec mon père et mes sœurs,
07:27ce n'était pas quelque chose qui m'a semblé incroyable.
07:30C'est quelque chose que j'avais eu l'impression de toujours connaître.
07:34J'ai toujours vécu avec mes grands-parents, avec mes cousins, mes oncles, mes tantes,
07:41tout le monde était là dans cet univers-là.
07:44Alors que du côté de ton père, c'est une famille qui est moins large, qui est moins grande ?
07:48Oui, du côté de mon père, c'est une famille, c'est une plus petite famille.
07:52Ils sont originaires des Pyrénées à l'origine.
07:55Et après, en fait, mon arrière-grand-père, qui s'appelait Hippolyte aussi,
08:00avait eu qu'un seul enfant, mon grand-père.
08:02Et puis il était directeur d'une usine d'électricité à Vierzon.
08:07Et il s'est tué en voiture dans les années 30.
08:10Et ça n'a pas de bien, mais en tout cas, ça a peut-être créé une rupture avec...
08:16C'était à l'époque, dans les Pyrénées, je crois qu'il devait être huit enfants ou un truc comme ça.
08:20Donc je ne sais pas, je n'ai jamais trop connu, en fait, toute cette partie-là.
08:23Alors que du côté de ma mère, c'était vraiment hyper intense.
08:28Faire famille, c'était naturel.
08:31On avait fait une cousinade, je crois que c'était il y a à peu près une trentaine d'années,
08:35et on devait être plus de 250 en tout.
08:38Et sur les 250, je pense que je ne dirais pas de bêtises,
08:41si on était 200 à habiter encore dans un périmètre de 40 kilomètres, quoi.
08:46Et encore aujourd'hui, moi, quand j'y vais, quand je vais là-bas,
08:50le notaire, c'est mon cousin, les propriétaires de gosses, c'est les cousins,
08:53le pharmacien, c'est le cousin, voilà, tout le monde est là.
08:56Et puis il y a une vraie attache familiale qui est importante.
09:00Donc je pense qu'il y a quand même, quoi qu'il arrive,
09:04mon père dit, mon père parle toujours en bien de ma grand-mère maternelle.
09:10Donc je suis convaincu qu'en tout cas, c'est un schéma qui lui a plu.
09:14Qui l'a inspiré peut-être.
09:16Et donc ça se passe comment ?
09:18Il monte cet ancêtre du coworking, tu nous l'as décrit.
09:25Ça fonctionne, il lance Maurice, tu vas peut-être nous en dire un petit peu plus.
09:31Vous, avec tes sœurs, vous arrivez comment ?
09:34Déjà, tu peux nous dire un petit peu c'est qui l'aîné, c'est qui le plus petit ou la plus petite
09:39dans votre fratrie.
09:41Et toi, comment ensuite tu arrives dans cette aventure ?
09:43Alors, donc ma sœur-ennée c'est Alexandra, la cadette c'est Cécilia, et moi je suis le petit dernier.
09:51J'ai quatre ans d'écart avec la dernière, enfin bref.
09:53Et la première qui va rejoindre mon père c'est Alexandra, et assez vite en fait, dès qu'il aura identifié
10:04le premier immeuble dans lequel il a envie de monter ça, elle va le rejoindre tout de suite
10:10au prémice de l'ouverture.
10:13Elle, elle a une formation commerce, marketing, je pense que ça convenait assez bien.
10:18C'était dans les années 2000, il y avait des bulles internet là.
10:20Donc avant ça, elle a travaillé justement dans toutes ces espèces de petites start-up
10:24qui se montaient, ça paraît lointain maintenant, mais il y avait toutes ces histoires au début.
10:29Et donc elle l'a rejoint pour lancer cette activité-là, qui lui a plu, elle est encore là aujourd'hui.
10:40Donc là, elle avait quel âge quand elle arrive ?
10:43Quand elle arrive, elle est de 74, donc elle a 26 ans.
10:46Elle a 26 ans, elle a fait 2-3 ans, elle a fait 2-3 ans dans des start-up.
10:50Et puis il y a la start-up de son père qui se monte et elle y va.
10:53Exactement, exactement.
10:54Donc là, elle reste là.
10:56Toi, tu vois ça comment ? Parce que toi, du coup, t'as combien d'écart avec ta sœur ?
11:00J'ai 5 ans.
11:015 ans, donc t'as une vingtaine d'années, t'es peut-être encore étudiant.
11:07C'est quoi la dynamique pour toi ?
11:09C'est marrant, c'est marrant, c'est marrant en fait.
11:13La dynamique à l'époque, moi je finis mes études à ce moment-là, à peu près, je suis
11:20à peu près en train de terminer mes études, je passe vers 2002 ou un truc.
11:23Donc moi j'ai fait, j'étais à Dauphine, puis après j'ai fait un master de finance à
11:28la Sorbonne et c'est marrant, je n'ai jamais repensé à ça et à reparler de ça et donc
11:36il y a eu ce mouvement avec mon père, avec ma sœur qui lançait ce truc-là et moi je
11:42finissais mes études, je préférais plutôt sortir avec les copains et voilà.
11:46Et un jour mon père m'a dit, maintenant il va falloir arrêter de faire la fête, tu
11:50vas te lever le matin et puis tu vas venir et puis tu vas nous rejoindre.
11:55Et trois semaines après, j'ai trouvé un travail à Milan et je suis parti à Milan habiter
12:02là-bas.
12:03Mais c'est marrant parce que c'est un petit truc que j'avais complètement oublié.
12:08Mais donc voilà, ma première réaction en effet a été de dire, non, non, il faut que
12:11je m'en aille, il faut que je parte.
12:13Donc moi je suis parti faire de la finance de marché à l'étranger pendant 7-8 ans à peu
12:22près.
12:22Donc je suis d'abord parti à Milan, après je suis parti à Londres et dans cette activité
12:32professionnelle que j'avais, bon déjà j'étais en finance de marché, il y a eu les subprimes,
12:37moi j'étais dans une activité qui était très volatile là-dessus et tout ça, donc
12:41ça a quand même eu un gros coup sur l'activité.
12:42Et j'ai demandé de rentrer à Paris, donc je bossais, je travaillais chez Natixis.
12:50Et quand je suis rentré à Paris, je me suis retrouvé dans un univers et alors vraiment
12:53un univers pour le coup qui était très loin de mes valeurs familiales.
12:57Parce que je me retrouvais dans un, enfin j'étais déjà avant dans un groupe, mais j'étais
13:02dans des plus petites succursales, alors peut-être que je le ressentais moins.
13:05Et là en arrivant à Paris, il y avait...
13:06Là où tu étais expatrié.
13:07Oui, exactement, il y avait un petit côté un peu privilégié peut-être à l'intérieur.
13:11Et puis là en arrivant à Paris, je me retrouve dans cette grosse masse où tout est très
13:19politique, où il faut toujours plaire.
13:25Et je me souviens d'un jour de ma mère qui me dit, tiens, je vais à Paris, Hippolyte,
13:30tu viens déjeuner avec moi.
13:31Et puis j'ai répondu à moi, non, je ne peux pas venir déjeuner, je dois déjeuner
13:35de midi et demi à 13h30, je n'aurai pas le temps.
13:39Et je ne sais pas, ça a fait un peu comme un petit choc à l'intérieur.
13:43Je me suis dit, mais c'est marrant, ce n'est pas du tout la vie que je connais autour
13:48de moi.
13:49Et en fait, ce schéma très organisé, au final, pas constructeur de ses propres projets,
13:56pas entrepreneurial, ne me correspondait pas, ne m'allait pas.
14:01Et après, j'en parlerai peut-être après, mais c'est à ce moment-là où j'avais des
14:06appels du pied de mon père, en tout cas, moi, je l'ai ressenti comme ça, qui me proposait
14:14de revenir.
14:15Et c'est à ce moment-là, en fait, où je me suis dit que je ne me reconnaissais pas
14:25dans ce cadre d'être un salarié dans un gros groupe et que je ne me voyais pas.
14:31J'avais besoin de...
14:33Besoin de liberté, besoin d'entreprendre.
14:34Oui, d'entreprendre.
14:35Le liberté, je passe c'est le bon mot parce que je ne suis pas sûr, je pense que j'aurais
14:39plus de liberté aujourd'hui en étant salarié dans un grand groupe que maintenant.
14:43Mais oui, plus un besoin, en effet, d'entreprendre et de créer des projets, de mettre en place
14:51quelque chose, de tenir des valeurs.
14:54Alors du coup, comment cela bascule là ? Ton père te fait des petits appels du pied,
14:58mais tu arrives dans quel contexte ? Qu'est-ce que tu fais ? C'est quoi ton job ?
15:04Alors, j'arrive dans quel contexte ? Alors, il s'est passé presque dix ans, on doit être
15:10à peu près en 2011. Il s'est passé à peu près dix ans depuis qu'ils ont commencé
15:14leur aventure. Il y a mon autre sœur, donc Cécilia, qui les rejoint aussi très rapidement.
15:21Et alors, Cécilia, c'est complètement un schéma différent. Elle a fait agro-développement.
15:29On va dire peut-être qu'elle a cette fibre plus de l'agriculteur et de la campagne que
15:34nous, parce que maintenant, on est tous parisiens. Enfin, on est tous parisiens. À ce moment-là,
15:39en tout cas, on est parisiens. Et donc, mon père aussi, dans cette dynamique, je ne suis
15:48pas patriarcale, en tout cas, de voir, c'était de rassembler ses enfants, de venir, dit juste,
15:55enfin, voit justement avec Cécilia s'il n'y a pas un projet un peu entrepreneurial à faire
16:02avec elle. Et en fait, comme je le disais tout à l'heure, il était actionnaire d'hôtel
16:07à l'île Maurice. Et Cécilia avait fait un stage à Madagascar et puis elle est pas
16:13mal en Afrique du Sud aussi. Et ce côté tropical correspondait un peu à ses études,
16:19à ses connaissances. Et donc, mon père lui a dit, je te propose un truc, on va aller
16:22voir, voilà, moi à l'île Maurice. Je suis actionnaire dans mes hôtels. Allons voir là-bas
16:26s'il y a des développements intéressants à faire. Et donc, en fait, ils sont partis tous
16:30les deux là-bas. Et ils ont cherché des terrains à acheter. Et en fait, mon père,
16:37par les connexions qu'il avait localement, a acheté un peu plus d'une vingtaine d'hectares
16:41là-bas. Voilà. Ma sœur est restée là, s'est installée sur place, donc elle a fait
16:46sa vie, elle s'est mariée avec un Mauricien, elle habite toujours à l'île Maurice. Et donc,
16:49elle s'est occupée de développer la partie, d'occuper de ces terrains, de cet aménagement-là.
16:56Et puis après, en fait, au même moment, il y avait l'immobilier qui se développait
17:04sur l'île Maurice. Je ne vais pas rentrer dans le détail précis, mais l'île Maurice
17:09ouvrait la possibilité pour des étrangers d'acheter des biens immobiliers sur place
17:13dans des cadres réglementés. Et donc, mon père s'est dit, tiens, sur ces 21 hectares,
17:17ça serait intéressant d'aller monter ce projet-là. Et donc, il a lancé toutes les autorisations.
17:23Ça lui a pris longtemps, longtemps, longtemps. Et les appels du pied qui me sont arrivés,
17:28sont arrivés, je pense, par un peu... Alors, je ne sais pas, donc c'est en 2012, il est
17:32de 5 ans, donc il avait un peu plus de 60 ans. Peut-être aussi un peu un...
17:36Un cap.
17:37Un cap qu'il avait envie de faire. Et donc, de me proposer de venir en disant, ben voilà,
17:42viens dans la société. On a besoin de monde pour tout ce qui est comptabilité administratif.
17:49Et puis aussi pour m'accompagner, moi, sur toute la partie financière du montage
17:54de l'opération à l'île Maurice. Donc moi, je suis arrivé dans ce cadre-là, en fait.
17:57Donc, sur ce schéma-là. Et l'arrivée dans l'aventure, maintenant, avec du recul,
18:08c'est ça qui est intéressant aussi, elle n'a pas forcément été évidente, en fait,
18:13sur les premières années, parce que je suis arrivé, donc, sorté de banque. En banque,
18:19on attend quand même des beaux salaires, on a des beaux bonus, voilà. Un peu une vie
18:23sympa. Et donc, j'arrive là. Donc, Alexandra, c'est la directrice, c'est celle qui prend
18:33la décision.
18:35Elle, celle-là, elle s'occupe plus de la partie événementielle déjà ?
18:37Elle s'occupe de la partie événementielle. On va dire que mon père, à l'époque, il
18:41est plus focus sur Maurice.
18:43Et elle, elle s'occupe pas du tout ?
18:45Pas du tout. Pas du tout. Il y a une vraie...
18:48Mais donc, toi, tu viens... Ah oui, mais toi, tu es transversal.
18:49Moi, j'arrive en transverse.
18:50Ah oui.
18:51J'arrive en transverse dans l'idée de comment on peut améliorer la partie événementielle
18:56et comment on va monter la structure financière pour le développement sur Maurice.
19:02Et donc là, ça se passe comment ? Parce que du coup, le système change. Ils sont deux
19:07puis trois. Puis toi, tu arrives ?
19:08Ouais. Et puis, Cécilia qui est un pied dedans, un pied pas dedans, un pied dedans, un pied
19:11pas dedans. Elle a ses enfants. Elle est là-bas à Maurice. Donc, c'est... Ouais, on va dire
19:17qu'ils sont deux et demi, quoi.
19:18OK.
19:20Moi, j'arrive pendant... J'ai une trentaine d'années. J'ai une trentaine d'années.
19:27Non, avec du recul, je me dis qu'en fait, je suis quand même encore assez jeune.
19:30Et c'est pas... Et donc, je me prends... Je me mets... J'essaye de me faire un espace
19:39un peu là-dedans entre deux forts caractères que sont ma soeur Alexandra et mon père.
19:45OK.
19:46C'est deux fortes personnalités. Donc, il faut réussir à prendre sa place là-dedans.
19:51C'est pas... C'est pas facile et...
19:54Tu dirais qu'ils se ressemblent ou pas ?
19:57Ouais, je dirais qu'il pourrait y avoir pas mal de points communs, ouais, ouais.
19:59OK.
19:59Ouais, ouais, ils se ressemblent. Ouais, ouais. Ouais, ouais, sur le côté assez fonceur
20:06et tout ça. Ouais, ils se ressemblent. Donc, voilà. Donc, moi, il faut que j'arrive
20:09à me prendre un peu ma place là-dedans. Il faut que je...
20:13Je dois écouter ce qu'on me dit. Je dois écouter ce qu'il faut faire.
20:21Et donc, voilà, je fais des tableaux Excel pour améliorer un truc, pour améliorer
20:25ça. Voilà, j'essaie de le placer. Au final, on restructure la partie administrative et
20:31ça va, mais c'est... J'ai pas encore trouvé quelque chose qui me...
20:35Tu sais pas trop ce que tu fais là-dedans.
20:37Ouais, j'ai pas trouvé quelque chose qui m'éclate encore.
20:39OK.
20:40Et puis, le temps passe. Le développement sur Maurice patine un peu. Je trouve que ça
20:49avance pas. Puis, en fait, au fond de moi, au fond de moi, je trouve surtout que les
20:53actes qui sont pris sont pas forcément les bons, que ça va pas dans le bon sens.
20:58Voilà. Et donc, là, on est fin 2016, début 2017. Et donc, je vais voir mon père et je
21:04lui dis, bah... Ou je reprends les rênes sur le projet sur Maurice, ou sinon, il va falloir
21:09que... Que je me trouve une autre... Enfin, que je trouve autre chose, quoi. Je... Je me sentais
21:16pas, en fait... Je me... Je trouvais pas de place, quoi. Il était complètement présent.
21:20Et comment il réagit ?
21:22Bah, alors, une réaction à laquelle je ne m'attendais pas, qui est un... Oui direct. Alors, après,
21:28il faut peut-être faire attention. Oui, qu'ils sont directs comme ça. Mais bon, au final,
21:31il me dit, OK, d'accord, vas-y. Tu reprends tout. Moi, j'arrête.
21:36C'est marrant, dans ce que tu décris, parce que... Moi, lorsque j'interviens dans une famille,
21:42je regarde aussi le système familial. Et parce que t'as ces fameux trois cercles dans les
21:47familles. Tu l'as dit tout à l'heure, on parle des familles entrepreneuriales. Il y a l'entreprise
21:50familiale. Puis il y a la famille entrepreneuriale. Et la famille entrepreneuriale, elle est actionnaire
21:54de l'entreprise familiale. Et puis il y a aussi la famille, avec les conjoints, avec
21:58son système. Et on utilise souvent un outil qui s'appelle le génogramme, qui est un outil
22:05de psychogénéalogie et qui permet de comprendre, en fait, ce qui se répète d'une génération
22:09à l'autre. Ça peut être des caractères, ça peut être des conflits, ça peut être même
22:17parfois des maladies. Donc on regarde comment le système se répète et on essaye du coup
22:22de faire émerger cette connaissance, ces informations, pour que le système fonctionne toujours à
22:29la perfection. Mais dans son imperfection, il y a aussi des dysfonctionnalités qu'on
22:32essaie d'améliorer. Et donc, ce qu'on regarde aussi ensuite, c'est la place des enfants
22:37dans une fratrie. Et on dit que souvent, il y a un peu trois rôles qui se prennent. Ils
22:41ne se prennent pas d'ailleurs toujours dans l'ordre, mais ça peut. Il y a ce qu'on appelle
22:45le bon élève. Et le bon élève, ça ne veut pas dire qu'il est bon à l'école. Je dis
22:49souvent, moi, que si ton père est trafiquant de drogue, bon élève, c'est d'être un trafiquant
22:54de drogue. Donc dans ce que tu décrivais tout à l'heure, c'est pour ça que je te posais
22:57la question. Tu parlais de ton père avec un caractère assez fort, tu parlais de ta sœur
23:00avec le même caractère. On sent, entre guillemets, le bon élève vis-à-vis de son père,
23:04de quelque chose qui se ressemble dans peut-être son leadership, de son énergie, etc. Il y a un deuxième
23:12rôle qui est un rôle de médiateur, qui est souvent pris par un deuxième, mais pas toujours.
23:22Et puis, c'est souvent celui qui arrive à naviguer dans toute la famille, qui a souvent
23:28même les secrets de famille et qui arrive à gérer les choses. Ce qui est assez intéressant
23:32dans ce rôle-là, c'est que parfois, c'est lourd de porter la médiation de la famille.
23:36qu'on se barre très loin pour ne pas avoir à gérer ça. Il y a des gens qui partent
23:42à Milan ou en Angleterre pour en reparler. Et puis, il y a ce qu'on appelle souvent
23:48l'artiste qui, lui, prend souvent, est pris beaucoup de liberté et qui est en contrepoint
23:55souvent, que ce soit en rythme ou en positionnement des choses. J'ai l'impression que ça s'incarne
24:00plus dans le profil de ta grande sœur, finalement, la deuxième. Oui, de Cécilia.
24:05Alors, c'est souvent pris par un troisième, mais là, en l'occurrence, on a l'impression
24:07que dans ta famille, le médiateur est le droit. Non, mais je me reconnais complètement
24:13dans ce profil-là. En effet, on va mettre Alexandra Bonélève, Cécilia l'artiste et moi
24:19le médiateur. Mais je pense que si on nous mettait tous les trois là et qu'on nous posait
24:23tous les trois la question, je pense qu'on serait OK pour dire que c'est vraiment, c'est
24:29vraiment ce rôle-là, quoi. Et donc, toi, tu prends la main et là, qu'est-ce qui se passe ?
24:34Ça fonctionne pour toi ? Alors moi, je prends la main, là. Il la laisse la main, ton père,
24:39ou il te la donne, mais il sert fort ? Alors, au début, il la donne, puis en fait, vous
24:44n'avez pas vu qu'il la tenait et qu'il a serré fort encore. Un peu trop de naïveté,
24:52peut-être trop de côté médiateur là-dedans. Et donc, je prends ça, je me re-rapproche.
24:59Enfin, Cécilia vient vraiment réellement travailler avec moi, un peu comme mon bras
25:07droit plutôt. C'est plutôt moi qui ai pris le lead, elle qui prend le bras droit. Alexandra,
25:11elle a son activité sur toute la partie événementielle, centre d'affaires et tout
25:21ça. Et moi, je pars là-dessus. Et avant, ça pouvait être un peu compliqué aussi, peut-être
25:34pour Alexandra, justement, entre les deux. Et pour moi, ça me permet vraiment, en
25:38fait, de trouver une vraie place. C'est-à-dire que même si je garde le côté un peu financier
25:43corpo au niveau du groupe, localement à Paris, je me suis trouvé, je me suis trouvé
25:50en tout cas quelque chose sur avancé. Et puis là, premier élément, première action que
25:57je fais, c'est que le programme immobilier Ali Maurice s'appelait autrefois Monrose,
26:03sous mon père, on va dire, et hop, je pars tout et je fais rebranding total. C'est-à-dire,
26:08hop, je ne sais pas, on enterre tout et on ressort tout. Et donc voilà, donc là, donc
26:14avec Cécilia, une chargée de com' qu'on avait recrutée, deux, trois personnes, on
26:19refait tout le rebranding. Donc c'est le domaine d'en bas-là-bas, donc en bas-là-bas
26:24qui se trouve dans le sud-ouest de l'île Maurice, avec un mot créole, un mot chantant,
26:30on bat là-bas, puis c'est la chanson de Maxime Le Forestier, voilà, c'est appel à plein
26:34de choses. Et puis là, pour le coup, moi, je m'épanouis là-dedans. J'ai vraiment
26:39l'impression d'avoir créé...
26:42Créé quelque chose.
26:43Ouais, créé et lancé mon truc. Et donc après, c'est parti, je suis parti là-dedans. Et puis,
26:52on arrive à lancer le projet. Il y a des moments un peu... Il y a des moments difficiles,
26:58parce que moi, j'ai le souvenir, on venait d'ouvrir un autre lieu sur Paris. Donc pareil,
27:05j'avais accompagné Alexandra dans tout le financement et toute la partie financière
27:10pour les aménagements, les travaux et tout ça. Voilà, Alexandra était vraiment sur le
27:13côté opérationnel, sur le truc. Moi, j'avais géré la partie économique. Et puis, il y a
27:17l'inauguration et là, mon Cécilier est de passage à Paris. Et puis mon père me dit,
27:21bah, retrouvons-nous pour déjeuner tous les trois. Et donc, on se retrouve dans un restaurant,
27:26mon père, mes deux sœurs et moi. Et puis, au milieu du... Je vois bien qu'avec mon père, c'est
27:31un peu conflictuel de temps en temps, évidemment. Enfin, évidemment. Et puis,
27:35là, au milieu du repas, il me dit, ouais, bon, je te laisse encore six mois
27:39et dans six mois, je viendrai ramasser les pots cassés et puis on verra.
27:43Et... Comment tu vis ça à ce moment-là ?
27:46Puis là, il s'est levé, il est parti. Ok.
27:48Alors... Bah, je vis ça... Bah, mes sœurs m'ont...
27:55Mes sœurs m'ont vachement soutenu. Enfin, m'ont dit, mais non, pas du tout.
27:58Continue. Voilà, je pense que... Moi, c'était le début, il fallait lancer tout. Forcément,
28:04j'ai certainement dû faire des erreurs. Et puis après, je pense que c'était difficile
28:07pour lui de se dire, ok, en gros, toute la partie d'avant, on l'a balayée
28:12et puis on a remis autre chose. Bah, je trouve ça dur quand même. Je trouve ça dur.
28:17D'ailleurs, j'en parle encore maintenant, tu vois. Mais... Mais... Je trouve qu'en tout cas, c'est...
28:22C'est une démarche... Je le raconte parce que je trouve que c'est une démarche intéressante et importante.
28:28Aujourd'hui, je suis pas du tout... Je suis pas en conflit avec mon père du tout.
28:30C'est une démarche importante dans le sens...
28:34De pareil, il faut prendre sa place, quoi. Et là, il me remet un peu au défi.
28:38Enfin, il me relance un truc un peu difficile dans la figure,
28:42qui, moi, me remotive encore plus en me disant, je vais y arriver.
28:48Bon, aujourd'hui, on a réussi. Enfin, le projet est sorti de terre, continue à sortir de terre.
28:55Ça avance, ça se crée. Donc, maintenant, je le raconte de manière plus relaxe, plus apaisée.
29:02On va passer dans la partie d'après et je vais revenir sur ce moment-là.
29:06C'est la partie qu'on appelle les trois cercles.
29:10En fait, ce que tu viens de décrire de ce moment avec ton père et tes soeurs,
29:21c'est un classique des familles entrepreneuriales.
29:24Et si j'avais été votre conseil à ce moment-là et que j'ai été assis autour de la table avec vous,
29:31la question que je voudrais poser, c'est on est dans quel cercle ?
29:34Parce qu'en fait, c'est sûr que c'est difficile quand ton père te fait un reproche.
29:39Mais ton père t'a finalement fait une remarque que n'importe quel manager pourrait faire à l'un de ses cadres ou de son comité de direction.
29:48Et donc, est-ce qu'on était dans un comité de direction qui déjeunait au restaurant ?
29:51Est-ce qu'on était dans un conseil de surveillance et d'actionnaires qui discute des résultats économiques du Europe ?
29:58Ou est-ce qu'on était en famille et ce qui se jouait, c'était la place de chacun dans la famille ?
30:02Je ne sais pas comment tu réagis.
30:04Oui, c'est intéressant parce que, en effet, je pense que ce moment de vie, ce moment entre nous quatre, n'a pas été identifié, je pense, à aucun moment comme étant un comité de direction, en effet, des actionnaires ou une famille.
30:25Et d'ailleurs, j'ai envie de dire que, en fait, moi, je l'ai pris, ce moment-là, comme un moment de famille.
30:30Et ce qui, je pense, a été difficile, ça a été de... qui se transforme tout d'un coup en un comité de direction, quoi.
30:40C'est-à-dire, en fait, un...
30:43Et c'est vrai, c'est... Alors, moi, maintenant, j'essaie de faire attention, en tout cas, quand on se revoit.
30:49Et puis, je pense que, ou pas, quand on se fait des déjeuners, on essaye, en tout cas, le week-end, de ne pas trop parler de l'activité.
30:57Et puis, moi, j'essaie souvent, en tout cas...
31:00De couper.
31:00Oui, de couper ou de dire à mon père, c'est pas le moment.
31:03Non, on fait déjà toute la semaine, ça va.
31:05Mais hier soir, j'ai dîné avec Alexandra et mon père, on était tous les trois.
31:14Et je pense que ça aurait été plus un comité de direction que...
31:19Voilà, hier soir, c'était un comité de direction.
31:20Oui, c'était plutôt un comité de direction.
31:22C'est marrant parce qu'il y a un Américain qui écrit pas mal de bouquins, qui s'appelle Dennis Jaffé,
31:29qui est un des grands gourous de la gouvernance familiale.
31:32Quelqu'un à qui j'ai eu le plaisir de travailler.
31:34Et il a cette petite histoire qu'il écrit dans un livre qui est refabriquée.
31:40Et je pense que plein de gens l'ont reprise.
31:44Ou en fait, un père a deux fils dans une entreprise qui vend des bonbonnes d'eau.
31:49Et il y en a un, ça fly, ça roule, il n'y a pas de problème.
31:51Et puis l'autre, il fait tout de travers.
31:53À chaque fois, il tape à côté.
31:55Et donc, son père le challenge.
31:57Et forcément, à un moment, il a dû lui dire,
31:58écoute, dans six mois, si tu n'as pas redressé la barre, on sera obligé de se séparer.
32:03Et puis, six mois après, il convoque son fils dans son bureau et il lui annonce son licenciement.
32:11Donc, son fils est un peu surpris, mais en même temps, il comprend.
32:17Et puis ensuite, il lui dit, bon, j'enlève ma casquette de chef d'entreprise, je prends ma casquette de père.
32:24Il paraît que tu as eu une mauvaise journée.
32:25Viens, on va boire un coup, comme ça, on pourra en parler.
32:27Et en fait, tu vois, c'est ça la différence entre ces trois cercles qui sont parfois gérés de manière inadéquate par les familles
32:37parce que forcément, on mélange tout et tout se passe dans la cuisine, notamment quand on est entre ces premières et ces deuxièmes générations
32:41où on est encore au début de l'aventure.
32:44Comment vous êtes, du coup, organisé dans votre gouvernance ?
32:46Alors, c'est probablement très jeune.
32:48On en a parlé.
32:49Comment vous gérez ces trois cercles aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a de la structure ?
32:55Non, alors, aujourd'hui, tout est assez informel.
33:00On n'a pas de conseil d'administration.
33:03On n'a pas de charte de famille.
33:08On n'a pas grand-chose de mis en place.
33:13L'exemple que tu donnais, là, c'est un peu ça.
33:15C'est aujourd'hui, on est un peu perdu entre à quel moment on est dans un comité de direction et tout ça.
33:23Mais par contre, ce qui est certain, c'est que c'est vraiment si on veut continuer cette aventure,
33:28en tout cas, continuer à la faire avancer, il va falloir qu'on se structure et qu'on mette des systèmes en place
33:38qui soient bien productifs et qui nous permettent vraiment de pouvoir anticiper.
33:46Anticiper pour qu'il y ait une belle succession et qu'il y ait une belle continuité de l'aventure.
33:49Alors, aujourd'hui, il n'y a rien de réellement concret qui est mis en place.
33:53En revanche, il y a quand même, en tout cas, beaucoup de choses qui tournent,
33:56en tout cas, dans mon esprit à moi, et je pense aussi, en tout cas, dans l'esprit de mon père, c'est sûr,
34:02de mes sœurs, je sais moins si elles sont...
34:04si elles s'interrogent sur ça, on n'en parle pas beaucoup, beaucoup.
34:07Encore que ça commence à venir, mais déjà, on a fait un premier pas,
34:14qui est un pas financier, qui est le... on a mis en place un pacte d'Utreil.
34:19Donc, en fait, le pacte d'Utreil, même si, au final, ce n'est pas une charte de famille,
34:22ce n'est pas un conseil d'administration, ce n'est pas faire venir des administrateurs extérieurs
34:27pour t'assister, ça t'oblige quand même à beaucoup réfléchir sur ça.
34:33Donc là, moi, je n'avais pas ma casquette de directeur d'Embalaba,
34:36j'avais ma casquette d'administratif du groupe.
34:41Et donc, c'est moi qui ai mené un peu tout ce pacte d'Utreil,
34:49et la donation, en fait, on a fait aussi des donations à ce moment-là.
34:51Et c'était hyper... c'était très intéressant, c'était prenant, ça a pris du temps.
34:59Enfin, ce n'était pas un simple papier à signer.
35:03On a été accompagnés par... je crois que c'était le cabinet Lefebvre qui nous a accompagnés pour faire ça.
35:09Enfin, on avait un autre conseiller fiscaliste, on a dû envoyer un rescrit à Bercy pour être bien sûr que tout cadré,
35:17parce qu'on avait cette problématique du fait qu'on ait pas mal d'immobilier aussi à l'intérieur.
35:21Donc, il fallait que tout ça fonctionne.
35:23Et quand on parle du pacte d'Utreil, on parle forcément de succession.
35:29Alors, aujourd'hui, on parlait de succession.
35:30Enfin, aujourd'hui, hier, on parlait de succession de G1 à G2.
35:34Mais dans un coin de la tête, forcément, on se dit qu'il faut une suite et que ça sera intéressant.
35:40En tout cas, je crois qu'aucun de nous le montre pour que demain...
35:46Ça en reste là, quoi.
35:47Ça en reste là, ouais.
35:48Il y a combien de G3, du coup, qui sont apparus depuis ?
35:52Alors, en G3, on a fait les choses bien.
35:53On a fait 2, 2, 2, 2.
35:55On en a 2 chacun.
35:57Ils sont 6.
35:59Ils sont 6 et ils ont entre 18 et 7 ans.
36:03Bon, génial.
36:03Donc, ça se rapproche, quand même.
36:06Ce que je te propose, c'est qu'on passe dans la dernière partie de cette émission.
36:09C'est le moment de Génération Impact.
36:11Donc, il y a 6 petits enfants, entre 7 et 18 ans.
36:19Donc, chacun de 2, 2.
36:21C'est intéressant quand il y en a 3 fois 2, comme ça, parce qu'il y a un sujet dans les familles entrepreneuriales.
36:26D'abord, ce n'est pas toujours le cas.
36:30Ce n'est pas non plus toujours le cas que les 3 enfants aillent travailler dans l'entreprise familiale.
36:34Donc là, ton père, il a déjà fait strike.
36:35Il a emmené tout le monde.
36:37Et il y a peu de chances que dans les 6, tout le monde aille dans l'entreprise familiale.
36:42Alors, moi, je l'ai déjà vu.
36:43Une famille où il y avait, pour le coup, 2 tontons qui avaient 7 enfants.
36:47Et 7 enfants travaillent dans l'entreprise familiale.
36:50Et c'était rigolo parce qu'ils étaient 7 co-dirigeants.
36:54Donc, quand je travaillais avec eux, ils disaient,
36:56bon, en fait, quand la décision est facile à prendre, ça va vite.
36:59Et puis, en fait, dès qu'on n'est pas d'accord, ce qui est OK, en fait,
37:03en fait, ça ralentit, ça recluse et on n'arrive pas à prendre des décisions.
37:06Donc, ils ont eu besoin de dire à un moment, non, en fait, il nous faut un patron.
37:09Et donc, il faut un patron pour le cercle de l'entreprise.
37:11Il faut une structure sur le cercle actionnarial où on peut décider, mais en tant qu'actionnaire.
37:16Et puis, il nous faut une structure du conseil de famille parce qu'il faut aussi peut-être qu'on parle des conjoints.
37:19Il faut peut-être aussi qu'on parle des enjeux civils, fiscaux.
37:24Là, typiquement, ta sœur qui est mariée avec un mauricien,
37:28elle va avoir des enfants qui seront franco-mauriciens.
37:30Et donc, du coup, ton pack d'utreil, il va aussi avoir des impacts différents sur les conjoints et sur les petits-enfants
37:37en fonction de comment ils s'adressent et ils se structurent.
37:40C'est ce qu'on appelle la finance internationale et tous les enjeux qui peuvent y être associés.
37:46Donc, comment vous projetez ça avec tes sœurs ?
37:51Il y a un sujet sur, on appelle ça l'affection sociétatiste de la famille ou un sujet sur faire famille.
37:57Parce qu'en plus, ta sœur habite à Maurice.
37:58Toi, tu es un peu entre les deux, je crois.
37:59Oui.
38:00Comment vous faites ?
38:02Quel est le projet ?
38:04Alors, on est quand même très proche.
38:10Déjà, moi, je suis quand même en contact quasiment quotidien.
38:15Je reprends ce côté de médiateur, mais moi, je suis quasiment en contact quotidien avec mes deux sœurs.
38:24Et donc, indirectement avec les enfants.
38:29Et donc, je pense que tous les enfants sont très liés à l'activité.
38:34Je voulais rebondir sur un petit point, là, quand tu disais justement tous les enfants.
38:40On a une particularité, c'est qu'on a plusieurs activités.
38:43Ce qui donne aussi une possibilité aux différents enfants de pouvoir un peu choisir à l'intérieur d'activités qui leur plairaient.
38:56En tout cas, ça leur donne une gamme plus importante.
38:58Donc, il y a la partie événementielle, il y a la partie construction.
39:00Sur Maurice, en plus de ça, on est parti sur un projet immobilier.
39:05Mais un peu comme souvent ça se passe dans ces petites îles, on a fait le programme, on a fait le projet de promotion immobilière.
39:13Et puis là, on a ouvert un restaurant parce qu'il y avait un restaurant.
39:17Puis donc, on a géré le restaurant.
39:19Puis, comme il fallait vendre les biens immobiliers et qu'il y avait d'autres offres, on a ouvert une agence immobilière.
39:24En fait, Cécilia, je ne suis pas rentré dans les détails, mais en fait, Cécilia, elle ne s'occupe pas du tout de la partie de la promotion immobilière.
39:31Elle a une pépinière sur place, donc on a une pépinière avec un plantandémique, une trentaine, plus de 30 000 pieds, je crois, qu'elle vend un peu partout sur l'île.
39:45Et puis maintenant, on a monté une société de construction, pour l'instant, qui construit essentiellement pour nous, mais on regarde quand même aussi pour aller construire ailleurs, je pense, assez prochainement.
39:55Donc, rien que là-dedans, on recrée encore des métiers.
39:58C'est pour ça que, franchement, famille entrepreneuriale, je vais le mettre en énorme.
40:03En fait, c'est intéressant, je te coupe, parce que les académiques, ils font beaucoup d'études pour savoir comment faire pour aider les familles entrepreneuriales à passer les générations.
40:13Et tout le monde cherche la sauce secrète pour que ça fonctionne.
40:16Or, on va parler du FBN après, tu connais les chiffres comme moi.
40:20En France, c'est 20-22% des entreprises familiales qui arrivent à se transmettre à la génération d'après, donc c'est très peu.
40:26Dans l'Est du monde, c'est un peu plus, souvent pour des questions fiscales.
40:30En France, nos ETI, 5 000 en France, mais 10 000 en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre.
40:35Donc, on a moins bien réussi que.
40:39Mais ce qu'on sait et ce qu'ont découvert les académiques, c'est que celles qui arrivent, elles font quelque chose que ne font pas les autres.
40:43Elles développent une orientation entrepreneuriale distinctive à chaque génération.
40:47En fait, ce qui est intéressant dans l'histoire que tu racontes, c'est que finalement, Alexandra, elle arrive,
40:51alors tu ne l'as pas dit d'ailleurs, mais dans ces lieux événementiels, vous avez acquis le bateau phare,
40:56qui est un endroit mythique à Paris, et vous en avez fait, vous avez rendu vivant ce lieu qui, probablement, apporte beaucoup de souvenirs à certains.
41:05Et donc, je suis ravi que cette histoire continue, mais elle fait partie de cette aventure entrepreneuriale.
41:11Quand toi, tu dis à ton père, je vais arrêter le Montrose et je vais faire en bas, là-bas,
41:17et que tu décris, finalement, tu tires sur la ficelle et il y a un restaurant, ta sœur, elle fait une pépinière.
41:23Finalement, cette orientation entrepreneuriale, elle est intrinsèque, vous semez des projets entrepreneuriaux.
41:29Et effectivement, quand tu adresses la nouvelle génération, tu peux leur offrir deux chemins.
41:37Soit tu leur offres le chemin des entreprises familiales, en leur disant, il y a ça, il faudra s'en occuper, qui en eux ?
41:42Et ils vont y mettre leurs graines et leurs empreintes.
41:46Soit ils n'ont pas envie, ils ont besoin de plus de liberté et ils ont envie de développer leur propre orientation entrepreneuriale.
41:54Et il te faut une plateforme financière pour les aider à projeter leurs propres problèmes.
41:59Et qu'ils ne seront pas dans l'entreprise familiale, qu'ils sont peut-être à l'extérieur, ça fera une nouvelle branche qui pourra arriver.
42:04Oui, mais c'est vrai.
42:09Après, je pense qu'il faut quand même faire attention de ne pas aller trop trop s'éparpiller dans tous les sens.
42:13Et essayer quand même un peu de rester bien concentré.
42:16Mais non, voilà, donc sur...
42:19J'ai entendu une ou deux fois un de mes deux qui disait, tiens, moi j'aimerais bien aller travailler là-bas plus tard.
42:26Après, je ne sais pas, aujourd'hui, je ne sais pas du tout.
42:29Le plus grand vient de passer son bac, donc maintenant il va commencer ses études d'ingénieur, je crois.
42:36Et donc on a encore quelques années à voir, mais ça va passer vite si on parle dans 5-6 ans.
42:42Moi, il y a autre chose sur mon expérience, et tu as dit qu'on allait parler du FBN tout à l'heure,
42:48et c'est une grosse source d'inspiration pour moi.
42:52Mais dans mon expérience, je trouve quand même que le fait d'aller travailler dans une autre entreprise,
43:00dans un autre lieu, avec une structure sur laquelle il n'y a pas d'affection, d'affection sociétatiste et tout ça,
43:09c'est important.
43:11C'est structurant.
43:13Oui, c'est structurant.
43:13C'est un classique dans les chartes familiales.
43:14Alors, beaucoup de chartes familiales disent que pour travailler dans l'entreprise familiale,
43:19il faut avoir fait 5 ans à l'extérieur, ou il faut avoir été manager à l'extérieur,
43:23et il faut avoir une typologie diplôme, etc.
43:25Moi, je trouve, parce que c'est vraiment hyper important de pouvoir être confronté aussi
43:31à un moule qu'on ne peut pas essayer de déformer parce qu'on connaît,
43:39parce que c'est notre mère, c'est notre père, c'est le tonton, c'est l'autre cousin, c'est le grand-père.
43:44Qui peut fabriquer un prénom à l'extérieur.
43:45Oui, exactement.
43:46Et puis, c'est aussi pouvoir tout de suite apporter une vraie plus-value,
43:54ou en tout cas quelque chose qu'on a appris à l'intérieur de la société,
43:57plutôt que de l'apprendre directement dedans.
43:58Bon, tu nous l'as décrit, on arrive tranquillement sur la fin de cette émission,
44:02on a encore un petit temps ensemble.
44:06Le défi pour vous, on le sent bien, c'est de vous structurer,
44:09et donc je sais que vous êtes beaucoup impliqué au FBN,
44:12et pour nos auditeurs, on rappelle que le FBN, c'est le Family Business Network,
44:16qui est une association qui regroupe des membres d'entreprises familiales,
44:21de premières ou multigénérationnelles,
44:24et qui apporte finalement un cadre confidentiel, structurant,
44:29pour aider ces familles à structurer leurs enjeux de gouvernance.
44:33Deux, trois mille membres, je crois, si je n'ai pas le cas.
44:35Oui, on est un peu plus de 250 familles,
44:37et non, ça doit être même plus de membres que ça.
44:39Ok.
44:39Toi, qu'est-ce que ça vous apporte, ou qu'est-ce que ça t'apporte,
44:45qu'est-ce que tu y fais au FBN, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?
44:48Oui, alors le FBN, c'est le Family Business Network, comme tu disais,
44:51c'est une association en France qui regroupe les entreprises familiales,
44:56donc on ne fait pas de lobbying du tout, c'est vraiment que sur...
45:00Donc ce n'est pas politique.
45:01Non, c'est gouvernance et transmission,
45:05mais c'est aussi une association qui existe dans une trentaine d'autres pays,
45:08donc en fait, c'est une association mondiale, au final,
45:11et moi, je suis impliqué dans le bureau,
45:16donc on est six personnes dans le bureau,
45:19que des membres d'entreprises familiales diverses.
45:23Ça va de la grande entreprise à des plus petites entreprises,
45:28et l'idée, c'est de se retrouver et d'échanger sur beaucoup de sujets,
45:35qui sont le pacte du travail,
45:37un sujet qui revient souvent au niveau fiscal,
45:39comment monter sa charte familiale,
45:42les administrateurs externes,
45:44la place des conjoints à l'intérieur de l'entreprise,
45:49un autre sujet extraordinaire,
45:51les conflits dans l'entreprise.
45:52Et donc, c'est des moments d'échange confidentiels,
45:59dans lesquels, en fait, chacun donne un peu ce qui se passe chez lui
46:04et vient puiser chez l'autre les bonnes pratiques à mettre en place.
46:10Et moi, ça va faire dix ans que je suis dans l'association.
46:14C'est mon père, un jour, qui m'a présenté Charles Robinet-Dufault,
46:19qui m'a proposé de venir.
46:22Et puis, je suis venu d'abord, je représentais ce qu'on appelle l'annexe Gêne.
46:27Maintenant, j'ai passé largement le cap de l'annexe Gêne.
46:30Maintenant, je suis dans la Nao Gêne,
46:31donc ceux qui sont opérationnels à l'intérieur de l'entreprise.
46:34Et ce qui est génial, c'est qu'en fait,
46:39que tu sois une entreprise de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires
46:43ou de 4 milliards,
46:44et bien, tu vas retrouver la même problématique sur le conflit,
46:49sur comment se gouverner.
46:51Alors après, moi, je suis membre du bureau du FBN,
46:54mais je peux être pas assez organisé,
46:57parce qu'on n'a en effet pas de charte familiale.
46:59Mais j'ai plein de choses dans ma tête qui tournent et qui mettent en place.
47:02On n'a pas mis...
47:05On avait évoqué l'idée, au moment du pacte du travail et tout ça,
47:09de faire venir des administrateurs extérieurs
47:11à l'intérieur d'un conseil d'administration.
47:16C'était en 2020, après, est arrivé le Covid, le machin, le truc.
47:22Et je pense qu'il faut qu'on arrive à prendre du temps aussi pour nous,
47:26parce qu'aujourd'hui, on est tous dans l'opérationnel.
47:28Et ce qu'on voit bien, c'est que l'opérationnel,
47:30quand t'as... Moi, j'ai 45 ans.
47:33Quand t'as 45 ans, l'opérationnel, c'est du non-stop, quoi.
47:35Et donc, il faut se créer des moments où on doit pouvoir se poser.
47:40Et comme je venais aujourd'hui parler de ça,
47:44ce matin, j'ai vu ma sœur et je lui ai dit,
47:46il faut qu'on arrive à se poser et à parler de ça
47:49et à essayer de structurer.
47:52Et donc, le FBN, je suis très présent.
47:54Mon père, il va aussi assez souvent.
47:57Et là, au mois de mai, pour la première fois,
47:59il a ramené mon neveu, qui vient de passer son bac,
48:03donc qui a 17 ans, qui va avoir 18 ans.
48:05J'ai pas eu le temps d'échanger avec lui
48:07pour savoir s'il avait trouvé ça intéressant
48:09ou comment il avait pris un peu tout ça.
48:12Mais je l'appellerai tout à l'heure.
48:14Comme ça, je saurais comment s'est passé le bac
48:15et comment s'est passé son entretien.
48:17Mais voilà, c'est plein de...
48:18Moi, j'ai une avant-dernière question
48:20avant de clôturer cette émission.
48:22C'est comment vous abordez les enjeux de RSE
48:27et surtout, je crois que vous avez un projet
48:29de philanthropie ou de fondation
48:30que j'aurais bien aimé que tu puisses nous partager.
48:33Alors, sur toute la partie RSE,
48:38c'est marrant parce que le RSE,
48:40on a l'impression que c'est quelque chose comme ça
48:41qui arrive de nouveau et tout.
48:42Mais je pense que quand t'es familial
48:45et faire attention à l'autre,
48:50c'est quelque chose qui est important.
48:51Et donc, tout ce qui est durable et tout ça,
48:54je pense qu'on a toujours...
48:56Enfin, ça va dans ce sens-là.
48:58Donc, sur l'activité à Paris,
49:01voilà, il y a plusieurs choses qui sont mises en place.
49:02Après, c'est des gestes comme...
49:04Voilà, il n'y a plus de plastique,
49:06il n'y a plus de bouteilles en plastique.
49:07On ne travaille qu'avec des traiteurs
49:09qui respectent tout ce qui est durable.
49:15Toute la nourriture à la faim,
49:17qui, il y a 5-6 ans,
49:18a été jetée à la poubelle en plateau entier.
49:20Aujourd'hui, c'est trié, c'est renvoyé.
49:24Ça permet de nourrir d'autres gens.
49:25Ça part à la ferme.
49:27Donc, il y a une vraie conscience là-dedans.
49:31Donc, ça, c'est évidemment appliqué.
49:34On a parlé aussi...
49:36Ma soeur, elle m'a parlé un peu de bicorpe,
49:37de tout ça, et tout ça.
49:39Pour l'instant, on n'a pas poussé plus que ça.
49:42Mais...
49:43Mais c'est sur la liste.
49:43Oui, c'est des choses qui partent.
49:47Et après, sur Maurice,
49:48sur Maurice, oui, ça va beaucoup plus loin,
49:51à l'île Maurice,
49:52à travers le développement d'en bas-là-bas.
49:56En fait, le programme immobilier qu'on fait à l'île Maurice,
49:57il a une réelle particularité par rapport à tout ce qu'on fait.
50:00Donc, nous, on vend des villas et des appartements.
50:02Mais quand mon père a voulu se lancer là-dedans,
50:06enfin, quand il s'est lancé dans ce projet,
50:09son idée, c'était de se dire,
50:10OK, je ne veux pas faire juste des appartements,
50:12des villas, les vendre,
50:13et puis partir à côté,
50:16et puis refaire des villas.
50:17L'idée, c'était de créer un lieu de vie.
50:18Et puis, quand il a cherché des terrains à acheter,
50:21il a voulu les prendre
50:23à côté d'un petit village de pêcheurs.
50:25Parce qu'en fait, lui, ce qu'il aime,
50:26c'est aller se balader dans le village,
50:27discuter avec le pêcheur,
50:29partir sur la barque, aller pêcher des ourites.
50:33Et donc, tout le projet est créé
50:35sur l'intégration de ce village à l'intérieur du projet.
50:39C'est-à-dire qu'il y a le développement des villas
50:41et des appartements,
50:42mais il y a aussi, on fait toute une zone commerciale.
50:44Il y a à peu près 2500 m² de zone commerciale.
50:47Et en fait, toute cette partie commerciale,
50:48elle est en trait d'union, on va dire,
50:50entre le village et la partie résidentielle.
50:52Et pour amener ça,
50:57pour établir le dialogue avec les gens du village,
51:01on a en effet monté cette fondation localement.
51:07Parce qu'on ne pouvait pas dire,
51:08ah bah tiens, nous, on va vous intégrer,
51:10mais voilà, c'est juste le mot,
51:13on vous intègre, on est content.
51:15Et puis voilà.
51:15Non, donc en fait, on a monté cette fondation.
51:18Et donc, c'est une dame qui travaille,
51:22qui s'occupe de la fondation avec nous.
51:23Et en fait, on a créé,
51:25l'idée, c'est de créer ce lien avec les gens du village.
51:28Donc aujourd'hui,
51:29à la sortie de l'école dans le village,
51:32tous les mardis et les jeudis,
51:34on offre un moment aux enfants,
51:36des ateliers.
51:37Alors ça va être des ateliers sur l'éducation,
51:40sur la prévention sur la drogue,
51:43la prévention sur l'alcool,
51:45sur l'hygiène.
51:46Ça va être des ateliers ludiques.
51:49Ça va être leur proposer
51:51de faire du paddle sur la mer,
51:53de découvrir le kitesurf.
51:55Enfin voilà, des éléments qui sont devant eux,
51:56mais sur lesquels ils n'ont pas forcément accès.
51:58Et puis après,
51:59on a aussi un groupe d'adolescents
52:02qu'on accompagne.
52:03Eux, on essaie de les accompagner,
52:05de leur faire des sorties un peu plus loin sur l'île.
52:07Après, ça a lancé le club des parents.
52:09Parce que quand on discutait avec les enfants,
52:11on se rendait compte qu'il y avait des parents
52:13ou il y avait des promédiés qui n'y allaient pas.
52:14Donc aujourd'hui, je crois qu'il y a à peu près 80 parents
52:16qui se regroupent une fois par mois.
52:19Et on leur amène un sujet précis dessus.
52:25Là, la dernière...
52:26Et donc maintenant,
52:29c'est quand même essayer d'essayer de structurer ça.
52:32Voilà, on est parti des enfants
52:33pour retourner sur les parents.
52:35en restant sur les enfants.
52:37Là, la semaine dernière,
52:38quand j'y étais,
52:40on a fait,
52:42avec une autre entreprise
52:43qui est à côté du village,
52:45on a fait des donations
52:47à un centre de boxe,
52:50de gants de boxe,
52:51de dentiers,
52:53de casques et tout ça.
52:54C'était hyper émouvant.
52:55Parce que c'est le gars qui dirige ça,
52:57c'est un gars qui a gagné
52:58la médaille d'or du Jeu des îles
53:01pendant cinq années de suite.
53:02Et lui, bénévolement,
53:03il donne des cours aux enfants
53:04trois fois par semaine,
53:06voire plus.
53:06Il les amène.
53:07Et puis, il a...
53:07Enfin voilà,
53:08c'est une grande générosité.
53:09Donc d'aller apporter ça,
53:10on est très contents.
53:12Et puis,
53:13l'idée,
53:14elle est d'aller plus loin encore.
53:16C'est d'aller aider
53:16les petits commerces
53:18dans le village
53:18à s'améliorer
53:20pour que demain,
53:21ils puissent vivre
53:22de leur commerce
53:23et que ce village de Baie-du-Cap
53:24devienne un lieu touristique,
53:26social,
53:26et un peu un exemple.
53:27Mais déjà,
53:28ce que je vois
53:30et ce que j'entends,
53:31déjà le développement
53:32qu'on fait là-bas
53:32est déjà un peu recopié
53:34par d'autres projets locaux
53:36sur cette intégration.
53:39C'est ce qu'on appelle
53:40le capital sociétal
53:42des familles
53:43entre les commerciaux
53:43et environnementales
53:45en plus du capital financier
53:46et répétant.
53:47Et je ne sais pas
53:48s'il reste encore
53:49un petit peu de temps,
53:49mais sur...
53:50Oui,
53:51OK.
53:51Ce que j'aime bien,
53:52c'est la théorie du donut.
53:56Parce qu'il y a tout ce côté
53:57au cœur du donut,
53:58justement,
53:58qui sont la santé
53:58et tout ça.
53:59Et voilà,
54:01qu'on ne prend pas
54:02assez en considération.
54:03Oui,
54:03le plafond environnemental
54:05et le plafond social.
54:06Exactement.
54:07Qui est au milieu du donut.
54:09On arrive à la fin
54:10de cette émission
54:11et traditionnellement,
54:12on a bien demandé
54:13à notre invité
54:13si l'entreprise familiale
54:16était un membre
54:17de la famille,
54:17un parent entière.
54:21Qui serait-il
54:22ou qui serait-elle
54:22pour toi
54:23et de quelle génération ?
54:26Alors,
54:27c'était un membre
54:28de la famille.
54:29Fou.
54:31Il faut lui donner un...
54:32Oui,
54:32c'est important
54:33de lui donner un sexe.
54:34J'aurais du mal
54:37à dire
54:38que c'est un homme
54:38ou une femme.
54:40Moi,
54:40j'ai envie de dire
54:41qu'il y a mon père
54:42mais je suis avec
54:42mes deux sœurs
54:43alors j'aurais du mal
54:44à lui...
54:46Je ne sais pas.
54:47Comme ça,
54:47j'aurais une femme
54:48mais je ne sais pas
54:48pourquoi.
54:50Après,
54:50sur quelle place
54:52je lui donne
54:52dans la famille ?
54:55C'est rigolo
54:55comme question
54:55parce que...
54:58J'avais déjà
55:00entendu cette question
55:01sur les interviews
55:01précédentes
55:02et je m'étais posé
55:03la question
55:03et je m'étais dit
55:04oh là là
55:04mais en fait
55:05cette question
55:09elle est vraiment
55:09propre à...
55:11Enfin,
55:12je veux dire
55:12la réponse
55:12est vraiment propre
55:13à chacun.
55:14Je t'imagine
55:15que pour mon père
55:16ça serait certainement
55:16un enfant.
55:17Pour moi,
55:18non,
55:19j'aurais du mal
55:20à dire que c'est un enfant.
55:21Ça ne peut pas être mon père
55:21parce que ce n'est pas lui
55:22qui me dit.
55:24Je ne sais pas.
55:25Alors,
55:25j'aurais mis un garçon,
55:27un grand frère
55:27qui m'accompagne.
55:30C'est le frère
55:31que je n'ai pas vu.
55:32Génial.
55:33Hippolyte,
55:34merci beaucoup
55:34de ta présence aujourd'hui.
55:37Très inspirant
55:38pour, je pense,
55:39plein de familles
55:39qui vous ressemblent.
55:41Et c'est l'occasion
55:41de vous remercier,
55:43de vous dire au revoir,
55:44d'avoir suivi...
55:44On vous remercie
55:45d'avoir suivi
55:45ce nouvel épisode
55:46de Génération Impact.
55:48De remercier également
55:49toutes les équipes techniques
55:50pour le formidable travail
55:51qu'il font à monter
55:52ces émissions.
55:53Et on vous dit
55:53à bientôt
55:53pour un prochain épisode
55:55de Génération Impact.
55:56Au revoir.
55:56Sous-titrage Société Radio-Canada

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