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  • 25/06/2025
Mercredi 25 juin 2025, retrouvez Clémentine de Guillebon (Associée, Morgan Lewis), Nathalie Habibou (Associée, Arsene) et Guénaëlle Boch (directrice, Institut de la Performance) dans LEX INSIDE, une émission présentée par Arnaud Dumourier.

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Transcription
00:00Générique
00:30Bonjour, bienvenue dans Lex Inside, l'émission qui donne du sens à l'actualité juridique.
00:36Du droit, du droit et rien que du droit.
00:39Au programme de ce Lex Inside, on va parler conformité et droit social dans le secteur industriel avec Clémentine de Guillemont associée chez Morgane Lévis.
00:48On parlera ensuite de l'abaissement du seuil de franchise de TVA pour les micro-entrepreneurs avec Nathalie Habibou associée chez Arsène.
00:57Et enfin, on parlera comment développer ses soft skills avec Génaëlle Boc, directrice de l'Institut de la Performance.
01:05Voilà pour les titres Lex Inside, c'est parti !
01:17On démarre tout de suite ce Lex Inside, on va parler conformité et droit social dans le secteur industriel
01:23avec mon invité Clémentine de Guillemont associée chez Morgane Lévis.
01:28Clémentine, bonjour !
01:29Bonjour !
01:30Nous allons décrypter ensemble les enjeux de conformité pour les employeurs du secteur industriel.
01:36Pour commencer, selon vous, quels sont les principaux défis de conformité auxquels sont confrontés les employeurs du secteur industriel ?
01:45Oui, bien sûr. Alors, à mon sens, l'un des principaux enjeux dans le secteur industriel,
01:50c'est pour les employeurs de maîtriser à la fois les coûts, mais également l'impact organisationnel des réformes juridiques qui s'imposent à eux.
01:59Donc, je vais prendre par exemple la réforme des congés payés l'année dernière,
02:04qui a imposé aux employeurs de cumuler des congés payés des salariés absents en arrêt maladie.
02:13Cette réforme, elle est d'application rétroactive.
02:16Donc, le coût pour les employeurs, il est relativement immédiat,
02:20puisque toute absence doit donner lieu à cumulation de congés payés.
02:25Il est également important, lorsque les employeurs ont décidé d'anticiper la rétroactivité de cette loi,
02:33dans la mesure où, sur les trois dernières années, ils ont calculé pour toutes les absences
02:38les congés payés acquis pour les salariés.
02:42Donc, je discutais avec un client sur ce sujet récemment, dans le secteur industriel,
02:47qui m'a indiqué que l'impact financier pour son entreprise, pour son usine,
02:53il a été d'environ 1000 euros en moyenne par salarié.
02:56Donc, c'est assez conséquent.
02:57C'est conséquent, d'autant plus que là, en l'occurrence, c'était un secteur industriel sinistré.
03:02Voilà. Je voulais aussi illustrer peut-être mon propos avec un deuxième exemple.
03:07Là, en discussion, on a une loi qui a pour objectif de permettre aux salariés de s'absenter
03:15afin de donner leur sang.
03:18Là encore, dans le domaine industriel, comment va-t-on appliquer ces nouvelles dispositions ?
03:24Puisque, généralement, les sites industriels ne sont pas juste à côté de centres de dons du sang.
03:34Par ailleurs, dans le secteur industriel, souvent, le travail est organisé en équipe, en 2-8, en 3-8.
03:41Donc, comment anticiper ces différentes absences ?
03:44Voilà. Donc, c'est autant, selon moi, d'enjeux importants dans ce secteur-là.
03:49On voit que les défis sont nombreux.
03:52Face à ces défis, quels sont les leviers pour les employeurs du secteur industriel ?
03:56Oui, absolument.
03:58Alors, les leviers, c'est d'identifier des moyens juridiques,
04:02d'être créatifs pour trouver des solutions
04:04afin de contrecarrer les effets négatifs de ces différentes réformes,
04:09tant, je le disais, en termes de coûts qu'en termes d'impact organisationnel.
04:15Si on prend l'exemple des congés payés,
04:18l'un des effets, c'est également une augmentation,
04:22enfin, c'est ce que disent les employeurs,
04:23une augmentation de l'absentéisme.
04:25Il est assez important, déjà, dans le secteur industriel,
04:29puisqu'on dit qu'il est souvent un tout petit peu au-dessus de la moyenne nationale,
04:32qui est d'environ 5%, dans le secteur industriel,
04:34on est plutôt aux alentours de 6%.
04:37Donc, une solution pour endiguer l'absentéisme,
04:41c'est par exemple ce qu'on a fait là récemment
04:43dans une entreprise de ce secteur-là,
04:45c'est revoir les critères du dispositif d'intéressement
04:49et prévoir, par exemple,
04:56d'encourager la baisse de l'absentéisme
04:59par des primes d'intéressement
05:00qui seraient plus importantes pour les salariés.
05:04Reprenons mon deuxième exemple sur le don du sang,
05:06pour les employeurs,
05:07ce serait également d'anticiper ces absences-là
05:10et pourquoi pas d'organiser des dons du sang directement sur site.
05:13Donc, on voit qu'il y a beaucoup de leviers qui sont mobilisables.
05:17Il y a aussi peut-être un enjeu,
05:19c'est celui des relations collectives.
05:22Quelle est la situation actuelle des relations collectives
05:25dans le secteur industriel ?
05:26Bien sûr. Alors, sur les relations collectives,
05:29déjà, ce qu'on peut se dire, c'est que la majorité des entreprises
05:32dans le secteur industriel ont une présence syndicale.
05:35Ça, ça n'a pas changé.
05:37L'autre enjeu, c'est, comme vous le savez certainement,
05:41les relations sociales ont été profondément remodelées
05:44au cours des dernières réformes ces dernières années.
05:49Donc, on a, pour donner quelques exemples,
05:51en 2013, l'introduction de la BDES.
05:54On a eu ensuite la réforme, les réformes El Khomri,
05:58avec la refonte totale du dialogue social.
06:01Puis ensuite, encore, les ordonnances Macron avec le CSE.
06:05Nous, pratiquons du droit, ce qu'on observe,
06:07c'est qu'aujourd'hui, les entreprises dans le secteur industriel,
06:09elles se sont adaptées.
06:11Alors, la charge, elle reste quand même très souvent
06:14sur les professionnels RH en entreprise.
06:18Donc, on voit, en effet, que le contexte réglementaire
06:21est très prégnant.
06:23On va s'intéresser aux employeurs.
06:25Quels sont les principaux points pour eux aujourd'hui ?
06:29Oui, l'enjeu dans le cadre des relations collectives,
06:32c'est maintenir un dialogue social constructif
06:35tout en restant conforme à la législation sociale.
06:39Comment on fait, alors, concrètement ?
06:40Comment faire ?
06:41Alors, comme je le disais, les réformes juridiques s'empilent.
06:44Je vais donner l'exemple de la consultation du CSE.
06:49C'est souvent ce genre de questions
06:50sur lesquelles nous, nous sommes interrogés.
06:52Donc là, si on prend un exemple récent,
06:54depuis le début de l'année, les employeurs,
06:56certains employeurs ont l'obligation d'informer
06:59et consulter le CSE en matière de durabilité.
07:04Donc là, pour les employeurs, ça va être quoi ?
07:06Déjà, de s'interroger, est-ce que cette nouvelle obligation
07:10s'applique à notre entreprise ?
07:11Oui, non.
07:13Ensuite, à quel moment j'intègre cette nouvelle consultation
07:16dans le cadre de mes consultations annuelles obligatoires ?
07:19Et ensuite, quelles informations je dois donner ?
07:22Donc, nous, le conseil qu'on donne aux employeurs,
07:25c'est évidemment de rester très alerte
07:27sur ces différentes réformes et les anticiper.
07:30Donc, la vigilance est de mise.
07:32Un autre point qui me semble important,
07:34c'est la réforme de l'action de groupe.
07:36Concrètement, quelles sont les nouveautés en droit du travail ?
07:39Alors, effectivement, la réforme de l'action de groupe
07:42en matière sociale, c'est un gros sujet aujourd'hui.
07:45Donc, si on fait un tout petit retour en arrière,
07:47comme vous le savez, l'action de groupe,
07:49elle est ouverte déjà depuis 2016.
07:51L'Observatoire des actions de groupe
07:54dénombre environ une trentaine d'actions de groupe.
07:56Donc, il n'y a pas eu un mouvement d'actions de groupe
07:59très important depuis la mise en place de l'action de groupe.
08:04En matière sociale, jusqu'à présent,
08:06elle était limitée aux actions en manquement
08:08en matière de discrimination,
08:11mais également des manquements en matière de violation
08:14des données à caractère personnel.
08:17Donc, le champ était assez limité.
08:19Aujourd'hui, avec cette nouvelle loi du 30 avril 2025,
08:23le champ matériel de l'action de groupe,
08:25il est considérablement augmenté.
08:27Pourquoi ?
08:28Puisque désormais, tout le code du travail
08:31est ouvert à l'action de groupe.
08:33Donc, c'est-à-dire, j'ai illustré mon propos,
08:35mettons un employeur qui ne respecterait pas
08:38sa convention collective,
08:40un employeur qui ne respecterait pas un accord collectif,
08:43ou si on reprend notre sujet d'aujourd'hui
08:45dans le secteur industriel,
08:46un employeur ou une usine
08:48qui ne respecterait pas des dispositions essentielles
08:52en matière d'hygiène et de sécurité.
08:55Eh bien, ce type d'action en manquement
08:57pourrait tomber dans le champ d'une action de groupe.
09:00Ça veut dire des risques de contentieux plus importants.
09:02Exactement, des risques de contentieux plus importants.
09:04Donc, ce qui est important pour nos auditeurs
09:06de comprendre aussi, c'est comment ça marche
09:08concrètement avec cette réforme.
09:10Donc, déjà, un qui peut initier une action de groupe ?
09:14Ça va être tout d'abord des organisations syndicales représentatives,
09:18mais également peuvent initier l'action de groupe
09:20des associations agréées.
09:23Voilà.
09:24Ensuite, sur quoi va porter l'action de groupe ?
09:27Eh bien, elle va porter sur le...
09:29Ça va être une action en manquement,
09:31c'est-à-dire que ces organisations syndicales,
09:34ces associations vont porter à la connaissance
09:36de l'employeur le manquement.
09:40Le non-respect d'obligation à sa charge, c'est ça ?
09:42Exactement, et ce qu'il est important de noter,
09:44c'est qu'il n'est pas nécessairement obligatoire
09:47de démontrer un préjudice pour les salariés.
09:50Voilà.
09:50Donc, je reviens sur l'objet de l'action de groupe.
09:53Donc, c'est faire cesser un manquement,
09:55mais le cas échéant, s'il y a préjudice,
09:57faire réparer ce préjudice-là.
10:00Je commence à l'annoncer.
10:02Il y a donc une phase préalable de mise en demeure
10:05qui est très importante.
10:06À réception de la mise en demeure,
10:09l'employeur, il va avoir un mois maximum
10:11pour accuser réception de cette demande-là,
10:14informer son CSE,
10:16ses représentants du personnel en interne,
10:19et également les organisations syndicales représentatives.
10:22L'objectif de cette première phase,
10:24c'est de trouver des solutions.
10:26Bien sûr.
10:26Trouver des solutions.
10:27Maintenant, si aucune solution ne peut être trouvée,
10:32à ce moment-là, six mois à compter du lancement
10:34de cette action collective,
10:36l'action, elle va pouvoir être portée devant le juge judiciaire.
10:41Donc, vigilance et de mise,
10:44attention à agir promptement.
10:46Oui.
10:46Et on va conclure, du coup, sur ces conseils.
10:50Voilà.
10:51Alors, peut-être qu'on pourrait rajouter,
10:53pour conclure,
10:54c'est une fois que l'action,
10:55elle est portée devant le juge judiciaire,
10:57juste sur le rôle du juge judiciaire,
11:00ça va être de déterminer quel est le groupe
11:04qui est concerné par cette action de groupe,
11:08les critères de rattachement des salariés au groupe,
11:13les mesures de publicité de l'action de groupe,
11:16c'est-à-dire sous quel délai, en fait,
11:18les personnes qui peuvent être rattachables
11:20au groupe concerné par le manquement
11:22peuvent intégrer ce groupe.
11:25Très important, lorsqu'il y a un préjudice,
11:27le juge, il va également définir
11:28les modalités de réparation du préjudice.
11:33Il faut savoir que la loi, elle prévoit également
11:34la possibilité d'une réparation collective.
11:37Voilà.
11:38Et j'ai presque terminé.
11:41Et les effets de cette action de groupe,
11:43ça va être une suspension des délais de prescription,
11:46voilà, jusqu'à ce que la procédure soit terminée
11:49et un peu plus.
11:51Et également, les personnes qui seraient concernées
11:55par un manquement,
11:57eh bien, si ce manquement a été réparé
11:59dans le cadre de l'action de groupe,
12:00ne pourront pas porter d'action individuelle
12:02devant le juge.
12:03En revanche, si certains manquements
12:05n'auraient pas été réparés,
12:07dans ce cas-là, ils peuvent le faire
12:08à titre individuel.
12:09Voilà.
12:10On va conclure là-dessus.
12:11Merci Clémentine de Guilhemont.
12:12Je rappelle que vous êtes associée
12:14au sein du cabinet Morgane Lévis.
12:16Merci beaucoup.
12:17Tout de suite, l'émission continue.
12:18On va parler seuil de franchise de TVA
12:21chez les micro-entrepreneurs.
12:22On poursuit ce Lex Insight
12:34et on va parler du seuil de franchise de TVA
12:37pour les micro-entrepreneurs
12:38avec mon invité, Nathalie Habibou,
12:40avocate au sein du cabinet Arsène.
12:42Nathalie Habibou, bonjour.
12:43Bonjour Arnaud, merci pour l'invitation.
12:46Nous allons nous intéresser à la question
12:48du seuil de franchise en base de TVA
12:50pour les micro-entrepreneurs.
12:52Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer
12:54en quoi consiste précisément
12:56ce régime de franchise en base de TVA
12:58pour les micro-entrepreneurs en France
13:01et quel était son fonctionnement
13:03avant le 1er janvier 2025 ?
13:06Alors, très bon point, effectivement,
13:08de commencer par l'origine et le fondement.
13:10Donc, ce régime de franchise en base
13:12est un régime qui existe au sein
13:14de l'Union européenne
13:15et plus particulièrement en France.
13:18ce régime est destiné aux entreprises
13:21à la fois des micro-entrepreneurs
13:23ou des auto-entrepreneurs
13:24qui permet en dessous d'un certain seuil
13:27de chiffre d'affaires,
13:28notamment 85 000 euros pour les biens,
13:32la restauration, l'hébergement
13:33ou 37 500 euros pour les services,
13:36de ne pas appliquer la TVA,
13:38c'est-à-dire de ne pas facturer la TVA
13:41aux consommateurs
13:42et de ne pas avoir à déposer
13:44des déclarations de TVA subséquentes.
13:47Bien évidemment, en contrepartie,
13:49il y a quand même un impact,
13:50naturellement, du fait qu'on ne facture pas de TVA,
13:53l'entrepreneur n'a pas la possibilité
13:55de récupérer la TVA sur ses dépenses.
13:58Après, le régime est très complexe,
14:00aujourd'hui, dans l'état actuel,
14:03on va dire, de la loi,
14:04puisqu'il y a plusieurs seuils,
14:06plusieurs seuils qui varient
14:07selon les secteurs d'activité,
14:09notamment d'où la nécessité de simplification
14:13qui avait été portée
14:14dans le cadre de la loi de finances pour 2025.
14:15Alors, on a vu les différents seuils
14:18au niveau français.
14:20La loi de finances pour 2024
14:21a transposé une directive européenne
14:24du 28 février 2000
14:25qui instaure un régime de franchise de base
14:28au niveau européen
14:29à compter du 1er janvier 2025.
14:32Dans ce cas,
14:33comment coexistent les deux systèmes
14:36nationaux et communautaires européens ?
14:39Alors, effectivement,
14:41sur cette réforme
14:42qui est ici d'une directive
14:44du 28 février 2020,
14:46qui a été transposée,
14:47comme vous l'avez indiqué,
14:48dans la loi de finances pour 2024,
14:50on a un régime
14:52qui va permettre
14:53à des entrepreneurs
14:54qui ne sont pas implantés
14:56dans le pays dans lequel
14:57ils vont réaliser des services
14:58ou des livraisons de biens
14:59de bénéficier de la franchise.
15:01Ce qui est une révolution,
15:03puisque avant,
15:04un entrepreneur qui n'était pas établi
15:05dans le pays
15:06ne pouvait pas bénéficier
15:07du régime de franchise en base
15:09qui était réservé
15:10aux sociétés établies
15:12dans le pays
15:12où on réalise les activités.
15:14Donc, désormais,
15:16il y a un double plafond
15:17pour pouvoir bénéficier
15:19de la franchise en base
15:20dans un autre État membre
15:21de l'Union européenne,
15:22à la fois un plafond global
15:24de chiffre d'affaires
15:25de 100 000 euros
15:26au global
15:27dans les États membres
15:28de l'Union européenne
15:29et la nécessité
15:30de respecter
15:31une deuxième condition,
15:32c'est-à-dire le respect
15:33des seuils en national,
15:35notamment de la franchise
15:37en base.
15:38Je vais prendre un exemple
15:39très concret.
15:40Par exemple,
15:40une entreprise française
15:41qui n'est pas établie
15:43en Belgique
15:44mais qui souhaite réaliser
15:45des opérations en Belgique
15:47et de bénéficier
15:47de la franchise en base,
15:48ça sera possible,
15:50même sans être implantée
15:51physiquement en Belgique
15:53et inversement.
15:54Donc, c'est quand même
15:54une révolution
15:55au niveau européen.
15:57Et c'est peut-être ça
15:58qui avait motivé aussi,
15:59à travers la loi de finances
16:00pour 2025,
16:02de réduire,
16:02abaisser le seuil
16:03de la franchise en base
16:06en national en France.
16:07Alors justement,
16:08on va revenir sur cette
16:09loi de finances 2025
16:10qui abaisse les seuils
16:12de franchise en base
16:13de TVA
16:14pour les micro-entrepreneurs.
16:16Qu'est-ce qui a motivé
16:17le gouvernement
16:18à abaisser ces seuils ?
16:19Alors, il y avait
16:20deux motivations,
16:21en tout cas,
16:22qu'on peut entendre.
16:23Il y avait
16:24le fait potentiellement
16:26que l'abaissement
16:27était nécessaire
16:28pour endiguer
16:30des distorsions
16:31de concurrence
16:31interne.
16:33Donc, vraiment,
16:34de se dire
16:34qu'il y avait
16:34une différence
16:35de traitement potentiel
16:36entre les bénéficiaires
16:38de la franchise en base
16:39de TVA
16:39et les non-bénéficiaires
16:41de la franchise en base
16:42de TVA.
16:43Mais on a pu le voir
16:43à travers le rapport
16:44de la Commission des finances,
16:46notamment,
16:46qui avait été,
16:47on va dire,
16:48dirigé par le député
16:50Paul Midi,
16:51qu'en réalité,
16:52ce n'est pas un débat
16:52sur la TVA
16:53puisqu'en TVA,
16:54il y a une certaine neutralité
16:55puisque l'opérateur,
16:57et ça,
16:57c'est un point
16:57qui n'est pas souvent
16:58souligné dans le cadre
17:00des publications,
17:02c'est aujourd'hui
17:03le régime de franchise
17:04en base
17:05est de droit
17:06pour les personnes
17:07qui sont en dessous
17:08des seuils,
17:09mais les opérateurs
17:10ont la possibilité
17:10d'opter pour la TVA.
17:12Et ça,
17:12c'est important
17:13de le rappeler
17:14qu'il y a une possibilité
17:15d'opter pour la TVA
17:16et de rentrer
17:16dans le régime
17:17de droit commun.
17:18Donc,
17:18ce sujet de distorsion
17:19de concurrence interne,
17:21voilà,
17:22il faut le nuancer,
17:23à mon avis.
17:24On a plus probablement
17:25des sujets économiques
17:26entre les bénéficiaires
17:27des auto-entrepreneurs
17:28et leurs droits
17:29et les entrepreneurs
17:30classiques,
17:31mais ça,
17:32c'est un pas.
17:33Et un autre volet,
17:35c'était la distorsion
17:36de concurrence
17:36sur le plan européen,
17:38de se dire
17:39qu'en abaissant
17:41les seuils,
17:41ça permettait
17:42d'être dans un contexte
17:44un peu plus favorable
17:45au niveau
17:46économique
17:48et de pouvoir,
17:50en fait,
17:50faciliter les transactions
17:51au sein
17:52de l'Union européenne.
17:53Là encore,
17:53je pense que ça vaut
17:54pour des secteurs
17:55comme le bâtiment,
17:57peut-être,
17:58parce qu'il y a
17:59beaucoup de moyens
18:00qui sont sollicités
18:01et peut-être
18:01un déplacement
18:03au titre
18:04de la libre prestation
18:05de services.
18:06C'est un peu moins vrai
18:06pour des services
18:07à la personne.
18:09Donc,
18:09on voit que cet abaissement
18:10des seuils
18:11a suscité un certain
18:12nombre de critiques.
18:14Les conséquences économiques
18:15et sociales,
18:16quelles sont-elles ?
18:17Alors,
18:18je ne suis pas spécialiste,
18:19on va dire,
18:20économique ou sociale,
18:21mais on voit
18:22à travers la TVA
18:23les conséquences
18:24assez immédiates.
18:25D'un point de vue économique,
18:27l'opérateur n'aura pas
18:28d'autre choix
18:28que sur ces deux volets.
18:31C'est soit
18:32d'augmenter les prix,
18:34mais on est en train
18:34de dire que sur une base
18:35de TVA
18:36au taux normal
18:37de 20%,
18:38ça fait augmenter
18:39les prix de 20%.
18:40Donc,
18:41on aura des opérateurs
18:43qui vont probablement
18:44en optant
18:46pour ce choix
18:48d'avoir des difficultés
18:49d'augmenter les prix
18:50dans un contexte
18:51un peu inflationniste,
18:53donc un impact
18:54chez les clients
18:55et de pertes
18:55potentielles de clients.
18:57Et on a,
18:58par ailleurs,
18:59aussi,
19:00le risque
19:02de se dire
19:02je ne vais pas
19:03impacter les clients
19:04et le prix
19:05que je pratique,
19:06mais plutôt
19:07je vais rogner
19:08en fait sur ma marge.
19:09Mais là aussi,
19:10ça peut rompre
19:11les équilibres
19:11d'un business plan.
19:12Et d'un point
19:13de vue social,
19:14on tire mécaniquement
19:15en fait de cet effet
19:16on n'a plus
19:18l'équilibre
19:19on va dire
19:19d'un business plan
19:20et donc
19:21des risques
19:21de fin
19:23d'activité
19:24notamment.
19:26Alors,
19:26face à ces critiques,
19:28le gouvernement
19:28a décidé
19:29de suspendre
19:30la réforme
19:30et il a annoncé
19:32une réforme
19:33plus équilibrée
19:34dans le cadre
19:34du projet de loi
19:35de finances
19:362026.
19:37Concrètement,
19:38quels seront
19:38les seuils
19:38effectivement applicables
19:40au 1er janvier
19:402026 ?
19:42Alors,
19:42je n'ai pas
19:42de boule de cristal
19:43parce que tout est
19:44en cours de discussion.
19:45On a effectivement
19:46jusqu'au 31 décembre
19:482025,
19:49on a la possibilité
19:50d'appliquer
19:50les anciens seuils
19:51avant l'adoption
19:52de la loi de finances
19:53qui devait s'appliquer
19:54au 1er mars 2025.
19:56Il est probable
19:57dans le cadre
19:58des discussions
19:59et notamment
19:59en attendant
20:00la concertation
20:01qu'on ait
20:02des seuils,
20:03on va dire,
20:04un abaissement
20:04probable
20:05sur des secteurs
20:06pour lesquels
20:07il y a
20:08effectivement
20:08une forte concurrence
20:09en tout cas
20:10pour éviter
20:10des distorsions
20:11de concurrence
20:12d'avoir un abaissement.
20:13on évoquait
20:14le bâtiment
20:15par exemple
20:15et de maintenir
20:17on va dire
20:17les seuils actuels
20:18pour d'autres secteurs
20:20d'activité
20:21comme le médical
20:23on l'avait évoqué
20:23ou le service
20:24à la personne
20:25notamment
20:25qui permettrait.
20:26Et peut-être
20:27une remarque
20:27un peu
20:29conclusive
20:30c'est qu'aujourd'hui
20:32il faut garder
20:33en mémoire
20:33que chaque état membre
20:35est libre
20:35du seuil
20:36qu'il applique.
20:37Aujourd'hui
20:38on a une vague
20:39de seuils
20:40notamment
20:41quand on prend
20:42l'Allemagne
20:42ou la Belgique
20:43où on est entre
20:4320 000 et 25 000 euros
20:45alors que les pays
20:46du sud
20:46l'Espagne
20:47et l'Italie
20:47sont proches
20:48du système
20:49ancien français.
20:50Ce sera le mot
20:50de conclusion.
20:51Merci Nathalia Abibou
20:52je rappelle que vous êtes
20:53associée au sein
20:54du cabinet Arsène.
20:55Merci beaucoup Arnaud.
20:56Tout de suite
20:57l'émission continue
20:58on va parler
20:58du développement
20:59des soft skills
21:00chez les professionnels
21:01du droit.
21:12Avocats, juristes
21:13comment développer
21:14vos soft skills
21:15on en parle tout de suite
21:16avec mon invité
21:16Gaënaëlle Bocq
21:18directrice
21:18de l'Institut de la Performance.
21:20Gaënaëlle bonjour.
21:21Bonjour Arnaud.
21:22On va évoquer ensemble
21:23l'importance
21:24des soft skills
21:25pour les avocats
21:26et les juristes
21:27mais tout d'abord
21:28quelle est la définition
21:29des soft skills
21:30Alors merci de me poser
21:31cette question
21:31parce qu'effectivement
21:32c'est toujours
21:33un peu difficile
21:34d'arriver à voir
21:35ce qu'on met derrière.
21:36En fait les soft skills
21:37ce sont les comportements
21:38donc c'est vraiment
21:38une compétence
21:39qu'on peut avoir
21:41pour donner un point
21:42de repère
21:43ça s'oppose par exemple
21:44à la posture
21:44qui est en fait
21:45une attitude
21:46qu'on va choisir
21:47stratégiquement
21:47d'adopter ou pas
21:49je vais être leader
21:50je vais être facilitateur
21:51ou à la personnalité
21:52qui revoit
21:53vraiment à ce qu'on est
21:55en fait.
21:56Donc les soft skills
21:56c'est effectivement
21:58la façon dont on se comporte.
21:59C'est un peu une attitude
22:00c'est ça ?
22:01Alors oui
22:02ça renvoie à ça
22:03en tout cas
22:03il peut y avoir
22:04je dirais l'attitude
22:05qui va être impactée
22:08par la compétence
22:09qu'on va activer
22:10par exemple
22:10l'écoute
22:11l'écoute active
22:12c'est une soft skills
22:13et en fait
22:15c'est vrai
22:15qu'on va avoir
22:16une attitude
22:16qui va pouvoir être
22:17un peu différente
22:18quand on est dans
22:19une phase d'écoute active
22:20versus quand on est
22:21dans une phase
22:21par exemple
22:22de persuasion
22:23ou de leadership
22:25par une prise de parole
22:26très impactante
22:27par exemple
22:27Alors maintenant
22:28que l'on sait
22:30ce que sont
22:30ces soft skills
22:31concrètement
22:32pourquoi ces soft skills
22:34c'est devenu
22:35un élément incontournable
22:37pour les professionnels
22:37du droit aujourd'hui ?
22:39Parce qu'en fait
22:39le monde du droit
22:40change
22:40alors il n'y a pas
22:41que celui du droit
22:42mais en tout cas
22:42celui du droit
22:42change aussi
22:43d'abord parce qu'il y a
22:44une concurrence
22:45assez importante
22:46évidemment entre les cabinets
22:47mais également
22:48entre les collaborateurs
22:49le personal branding
22:50de l'avocat
22:51est un élément important
22:52il y a également
22:53des éléments
22:54autour de l'IA
22:55l'IA qui bouscule
22:56les business models
22:57quand on facture autant
22:58forcément on peut se poser
23:00la question
23:00de comment on va faire
23:01effectivement
23:02pour faire évoluer
23:03notre pratique du droit
23:05mais également
23:06des sujets
23:06comme la féminisation
23:07ou les nouveaux modes
23:09de travail
23:09pardon
23:10ou par exemple
23:10la cohabitation
23:11de différentes générations
23:13au travail
23:14tous ces éléments là
23:15en fait
23:15font que
23:16la dimension
23:17la compétence technique
23:19l'expertise
23:20sont restes
23:20des fondamentaux
23:21évidemment
23:22pour être
23:22un bon avocat
23:24mais en fait
23:26les aspects humains
23:28donc la dimension
23:28effectivement comportementale
23:30font que vous allez passer
23:31d'un bon praticien
23:33à un excellent
23:34business partner
23:35si je peux le dire comme ça
23:36et c'est en ça
23:36que les soft skills
23:37sont stratégiques
23:37et on sait aussi
23:39pour les avocats
23:40les juristes
23:40la dimension humaine
23:42est particulièrement importante
23:43oui parce qu'en fait
23:44ils interviennent
23:44que sur des sujets
23:45à enjeux émotionnels forts
23:47que ce soit
23:47dans une phase de M&A
23:49dans un due deal
23:49que ce soit
23:50effectivement avec
23:51des particuliers
23:52l'écoute
23:53on le sait
23:54la capacité
23:57en fait
23:58à emmener les gens
23:59et à inspirer
24:00de la confiance
24:01c'est effectivement
24:02un des points clés
24:03quand on fait ce métier
24:04alors au-delà
24:05de ces points clés
24:07quels sont
24:07les soft skills
24:08à cultiver
24:09alors il y en a
24:10trois je dirais
24:11si on devait
24:12les regrouper
24:13le premier
24:14c'est tout ce qui va être
24:14sur l'impact relationnel
24:16donc qu'est-ce qu'on met
24:17derrière ça
24:18et bien on va mettre
24:19par exemple
24:20l'écoute active
24:20j'en parlais tout à l'heure
24:21mais également
24:22la capacité
24:23donc à créer
24:23de la confiance
24:24et la capacité
24:27à avoir une posture claire
24:28donc ça
24:29c'est des éléments là
24:30en fait
24:30qui passent par
24:31différentes techniques
24:32et bien ce sont déjà
24:33ce qu'on pourrait regrouper
24:34dans l'impact relationnel
24:36il y en a une deuxième
24:37qui est la visibilité
24:38maîtrisée
24:39qu'est-ce que c'est ?
24:40alors ça
24:40c'est votre capacité
24:42à communiquer
24:43à faire valoir
24:44votre expertise
24:44sans rentrer
24:45dans la vente
24:46par exemple
24:48ce que je suis en train
24:49de faire là
24:49c'est un exercice
24:51et bien évidemment
24:52de visibilité maîtrisée
24:53mais le choix
24:55par exemple
24:55de la stratégie éditoriale
24:56que vous allez avoir
24:57pour votre cabinet
24:58quelle publication
24:59quel sujet
25:00etc
25:00c'est aussi un sujet
25:01et bien je dirais
25:02de visibilité maîtrisée
25:03et dans ce sens là
25:04c'est une façon
25:05de valoriser son expertise
25:06encore une fois
25:07sans rentrer dans
25:07quelque chose
25:08un peu avec des gros sabots
25:09de vente
25:10les troisième soft skills
25:11à développer
25:12on en parlait un peu
25:13tout à l'heure
25:13c'est l'agilité émotionnelle
25:14donc pour pouvoir
25:16bien sûr interagir
25:17en absorbant
25:18et en faisant
25:19des éléments
25:20des constitutions
25:21pardon
25:22des ingrédients émotionnels
25:23de l'échange
25:24des atouts
25:24mais également
25:25sa propre émotion
25:27son stress
25:28son anxiété
25:29sa durabilité
25:31si je peux le dire comme ça
25:31c'est à dire que
25:32le métier d'avocat
25:33est un métier
25:34extrêmement intense
25:35ça n'est pas le seul
25:36mais celui-ci
25:36est particulièrement
25:37exposé je dirais
25:39et donc savoir
25:40durer longtemps
25:41rester performant
25:42longtemps
25:43c'est aussi des choses
25:44qui s'apprennent
25:44et ça passe donc par
25:45l'agilité effectivement
25:47relationnelle
25:48émotionnelle
25:49pardon
25:49vous parlez de l'apprentissage
25:50justement
25:51comment on se forme
25:53à ces soft skills
25:54alors effectivement
25:55il y a différents axes
25:56déjà ce qu'il faut se dire
25:57c'est que la représentation
25:58qu'on peut avoir
25:58de la formation
25:59c'est un jour
26:00deux jours
26:01dans une salle
26:02etc
26:02pas forcément
26:03en fait les soft skills
26:04et ça c'est les neurosciences
26:05qui nous le montrent
26:06c'est beaucoup plus pertinent
26:07de se former
26:07sur des formats courts
26:09une heure
26:09deux heures
26:10et par contre
26:11de le faire régulièrement
26:12parce que ça prend du temps
26:14en fait de changer
26:15ses comportements habituels
26:16et c'est mieux pour l'acquisition
26:18de le faire comme ça
26:19exactement
26:19ça
26:20exactement
26:21contrairement à un savoir technique
26:22où là vous pouvez
26:24un peu comme à l'école
26:25je dirais
26:25les techniques académiques
26:26vont être
26:27peuvent être déjà
26:28robustes pour le faire
26:30pour le coup
26:31sur les soft skills
26:32il faut travailler
26:32un petit peu différemment
26:33donc plutôt des formats courts
26:35nous évidemment
26:36on travaille avec des intervenants
26:38qui sont des praticiens
26:39pédagogues
26:40qui sont experts du sujet
26:41parfois ils sont experts
26:43du monde juridique
26:43mais parfois pas
26:44parce que ce détour pédagogique
26:47ou en tout cas
26:47ce pas de côté
26:48est pour le coup
26:49très éclairant
26:49sur certains sujets
26:50et puis l'idée évidemment
26:54c'est de pouvoir
26:54donc le faire régulièrement
26:55pour pouvoir sentir
26:56une montée en compétence
26:57progressive
26:58et donc on intervient
26:59alors sur des choses
27:00très larges
27:00ça peut être du média training
27:02puisqu'évidemment
27:02il y a un vrai sujet
27:04quand je parlais d'exposition
27:05tout à l'heure médiatique
27:06la gestion du stress
27:08la posture
27:09effectivement
27:10le leadership
27:11par exemple
27:11c'est un vrai sujet aussi
27:12la prise de parole
27:14et le leadership
27:14quand vous voulez
27:15même si on est avocat
27:17associé d'un grand cabinet
27:18ou d'un plus petit d'ailleurs
27:20alors oui
27:20et pourquoi
27:21il faut continuer à se former
27:23parce que
27:23en fait
27:24les attentes
27:25de vos interlocuteurs
27:26peuvent changer
27:26l'écosystème
27:28dans lequel vous allez interagir
27:29peut changer
27:30et aussi vos collaborateurs
27:32peuvent attendre
27:33des choses un peu différentes
27:34c'est à dire que les soft skills
27:34c'est pas que pour les clients
27:36ou que pour l'extérieur
27:37c'est aussi pour l'intérieur
27:39et donc
27:39quand vous commencez
27:40à être associé
27:41et que vous avez du coup
27:42une responsabilité aussi
27:43de fidéliser vos talents
27:44de recruter
27:46de donner envie
27:47à vos collaborateurs
27:48et bien bien évidemment
27:48de participer au succès du cabinet
27:50et bien
27:50il y a des soft skills
27:51qui peuvent être utiles
27:52on va conclure là-dessus
27:53merci Guénaëlle Bocq
27:55je rappelle que vous êtes directrice
27:56de l'Institut de la Performance
27:58merci Arnaud
27:59c'est la fin de cette émission
28:00merci de votre fidélité
28:02restez curieux et informés
28:04à très bientôt
28:05sur Bsmart for Change
28:06Générique
28:07Générique
28:08Générique
28:08Générique

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