- il y a 5 jours
Ils s'appelaient Maurice, Wilton, Sébastien. Trois petit garçons, entre quatre et douze ans, qui disparaissent à Montréal, un même jour, dans deux quartiers voisins. Emportés par une mystérieuse voiture. Les enquêteurs vont tout de suite voir derrière ces rapts la signature d'un maniaque sexuel. Ils ne se trompent sans doute pas. Tant les autopsies de deux d'entre eux vont énumérer une longue liste de sévices. Les années vont défiler. Des suspects vont apparaitre. Mais a chaque fois la vérité va apparaitre incomplète, morcelée, fragile.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL avec Jean-Alphonse Richard.
00:06Il y a trois mois, Sébastien Métivier disparaissait en compagnie d'un de ses petits copains, Winton Lubin.
00:12Et quelques jours plus tard, on retrouvait le corps de Winton Lubin dans les eaux du Saint-Laurent.
00:17Il avait été assassiné. Mais plus de nouvelles de Sébastien. La police a arrêté ses recherches.
00:23Bonjour, il s'appelait Maurice, Wilton, Sébastien.
00:29Trois garçons, entre 4 et 12 ans, disparus à Montréal le même jour, le 1er novembre 1984, dans des quartiers voisins.
00:38Emportés par une mystérieuse voiture, celle d'un maniaque sexuel qui, ce jour-là, rodait en ville.
00:45Les autopsies de deux des enfants vont énumérer une longue liste de sévices.
00:50Les mois vont défiler et de nouveaux petits garçons vont disparaître de la même façon.
00:56Des suspects, nombreux, mais aucun coupable. Arrêté.
00:59Plus de 40 ans après, la mémoire de ces crimes hante toujours les familles.
01:04Qui s'en est pris aux petites victimes juste avant l'arrivée de l'hiver ?
01:08Pourquoi cette histoire demeure-t-elle un des plus grands mystères de l'histoire criminelle du Canada ?
01:14Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:19L'affaire des enfants de novembre, un tueur à Montréal.
01:23A tout de suite sur RTL.
01:30Jeudi 1er novembre 1984, 13h15, le petit Manuel Gagnon, 4 ans, tambourine à la porte du 2142 de la rue Dorion, quartier des Faubourgs à Montréal.
01:44Appartement occupé par Francine Viens.
01:47Manuel est encore tout petit, mais il sent que quelque chose de grave vient d'arriver.
01:53À Francine Viens, il explique, tout penaud, qu'il jouait près de la maison avec son fils Maurice,
01:59quand une voiture sombre s'est arrêtée dans la ruelle.
02:03Un monsieur leur a proposé de leur offrir des bonbons.
02:06Lui a continué sa route, mais quand il s'est retourné, Maurice n'était plus là.
02:11Et la voiture non plus.
02:13Francine, folle d'inquiétude, prévient la police.
02:16Des agents interrogent le petit Manuel Gagnon.
02:19Mais il est incapable de décrire l'individu, pas plus que la voiture, marron foncé ou grise.
02:24Dans les heures qui suivent, une trentaine de policiers quadrillent le quartier et des résidents participent aux recherches.
02:32Le parc où les deux enfants ont joué juste avant le drame est ratissé sans résultat.
02:38Le père de l'enfant, Raymond Viens, qui vit séparé de son épouse à court sur place.
02:43Il fait un malaise, il doit être hospitalisé.
02:46Les enquêteurs savent que l'entente au sein du couple n'est pas au beau fixe.
02:49Raymond Viens va être questionné sur son emploi du temps exact, mais il est rapidement mis hors de cause.
02:58Toujours ce jeudi 1er novembre, 17h, Wilton Lubin, 12 ans, et Sébastien Métivier, 8 ans, sortent au même moment de chez eux,
03:09au numéro 1445 et 1415 de la rue Desjardins, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
03:16Comme chaque jeudi, ils doivent se rendre à pied à leur cours de bricolage dans une église proche, mais ils ne vont jamais arriver ici.
03:26Les policiers sont alertés, ils prennent les signalements des enfants, Wilton, 1m42, d'origine haïtienne, et Sébastien, 1m20, cheveux blonds.
03:35D'emblée, l'hypothèse de la fugue est privilégiée.
03:38Dans ce quartier populaire, presque déshérité, les garçons traînent parfois dans des bâtiments désaffectés, autour du stade olympique.
03:46Les recherches ne donnent rien.
03:48Aucun témoin n'a croisé les enfants.
03:50Aucun rapprochement immédiat n'est fait avec la disparition, le matin même du petit Maurice.
03:57Les parents de Wilton sont particulièrement inquiets.
04:00Leur fils suit un traitement, il doit absolument prendre ses médicaments.
04:04C'est un enfant très gentil, très affectueux, il n'a jamais fugué.
04:08Il ne me peut pas être parti comme cela, dit la maman, Rose Mélanie Lubin.
04:13La mère de Sébastien, Christiane Sirois, partage la même incompréhension.
04:20Samedi 3 novembre, deux jours après les disparitions, 11h du matin,
04:24un cycliste qui se promène en bordure de la rivière Richelieu, à presque 80 km de Montréal,
04:30aperçoit un anorak bleu, d'enfant, dans un fourré, dans une poche, une montre d'enfant, et retrouvé.
04:37Le vêtement porte à trois reprises le nom de son petit propriétaire.
04:42Inscrit au feutre noir, Maurice Viennes.
04:45Les policiers redoutent le pire.
04:47La maman espère revoir bientôt son fils, vivant.
04:50Espoir qui va se briser trois jours plus tard avec une terrifiante découverte
04:55qui va faire basculer l'affaire dans une dimension réellement criminelle.
04:59Dès lors, les investigations vont changer de mesure.
05:03On va bien sûr en parler dans la suite de l'heure du crime,
05:05mais il faut reprendre la chronologie de ce dossier.
05:07C'est important parce qu'évidemment, vous le savez, amis auditeurs,
05:11lorsque un crime se produit, c'est là que tout se passe.
05:14Et les premières heures, même les premières minutes, elles sont capitales.
05:18Alors, on n'est pas en France, on est au Canada, on est à Montréal,
05:21c'est une grande ville, et il y a la disparition du petit Maurice Viennes.
05:26Bonjour Stéphane Bertomé.
05:28Bonjour.
05:29Merci beaucoup d'être avec nous dans l'heure du crime,
05:31en direct depuis le Canada où vous vivez.
05:33Vous êtes ancien policier français, auteur du podcast
05:37Les Enfants de Novembre, qui revient sur ces disparitions.
05:41Podcast très documenté.
05:42Et d'ailleurs, je dois signaler, Stéphane Bertomé,
05:45que vous avez permis de relancer cette enquête.
05:48Vous n'avez pas perdu tous vos réflexes d'anciens policiers.
05:51Et vous avez permis de relancer cette enquête
05:53en découvrant des preuves lors de vos vérifications,
05:56de vos investigations.
05:58C'était des éléments qui avaient échappé aux policiers.
06:00Vous allez nous en parler dans un instant.
06:01Tout de suite, on en revient au petit Maurice Viennes.
06:04Alors, c'est Manuel, son petit copain,
06:06qui dit qu'il est parti dans une voiture.
06:10Là, c'est déjà formidable pour la police,
06:12parce qu'on a très peu de temps de retard sur le ravisseur.
06:15Oui, c'est ce qui explique d'ailleurs la mobilisation policière
06:19et l'enquête qui a rapidement pris une tournure inquiétante
06:23pour la famille et pour les policiers aussi.
06:25Et les moyens qui ont été mis en oeuvre,
06:26c'est qu'il y a ce petit garçon qui témoigne du fait
06:29qu'en fait, son ami a été enlevé.
06:31Ce qui fera une différence avec les autres cas que vous avez évoqués,
06:34c'est effectivement la présence de ce témoin
06:36qui va tout de suite, tout de suite, alerter les policiers.
06:38Les policiers vont dans ce cas-là, et c'est très surprenant
06:41parce qu'on voit une différence fondamentale de traitement des deux dossiers,
06:45mais dans ce cas-là, les policiers vont effectivement aller faire du porte-à-porte,
06:49aller chercher tout de suite, tout de suite de l'information
06:51comme ça devrait l'être dans tous les cas.
06:54Alors, évidemment, à cette époque, on est en 1984,
06:58pas de téléphone portable, pas de téléphonie, pas de vidéosurveillance.
07:03Les recherches, lorsque vous parlez de recherche policière,
07:07c'est essentiellement des quadrillages dans ces parcs et dans ces rues alentours.
07:12Exactement, on fait du porte-à-porte, on va faire le voisinage,
07:15on cherche s'il y a des témoins.
07:17Comme vous l'avez dit, on interroge les proches,
07:20et comme vous l'avez rappelé, le papa a été un temps suspecté,
07:23comme c'est souvent le cas dans ces dossiers-là.
07:25On s'intéresse à la famille proche pour voir s'il n'y a pas justement
07:30des suites d'un différent familial.
07:32Donc, ils ont fait un travail d'enquête classique dans les années 80
07:36sans, en fait, aucun moyen technologique, il faut le dire.
07:39On est en pleine ville, il n'y a pas de témoins ?
07:41On est au cœur de Montréal.
07:44La partie du quartier dans laquelle se trouve la disparition de ce petit garçon,
07:48c'est le centre, quasiment sous le pont,
07:52sous les premiers piliers du pont Jacques-Cartier,
07:56qui était le pont principal de Montréal, vers la rive sud.
08:00Et c'est un quartier qui est très populaire, assez pauvre,
08:04mais pas non plus très défavorisé,
08:07comme d'ailleurs les Hochelaga Maisonneuve,
08:09là où Sébastien et Wilton vont disparaître.
08:11Exactement, et ce sont des quartiers qui sont très voisins,
08:13très proches, et on est dans le même climat,
08:16la même population qui habite à ces endroits.
08:18Bonjour Victoria Charlton !
08:20Bonjour, ça va bien ?
08:21Ça va très bien, je vous remercie beaucoup Victoria.
08:24Et vous aussi, vous êtes évidemment au Canada,
08:26on le reconnaît tout de suite avec votre accent,
08:28vous êtes youtubeuse, spécialiste des affaires criminelles,
08:31et l'auteur d'une série de livres,
08:33Gardez l'œil ouvert, c'est un très beau titre,
08:35publié en poche et qui revient sur de grandes affaires criminelles.
08:39On est heureux de vous avoir, Victoria Charlton, avec nous.
08:42Alors, quatre heures après l'enlèvement de Maurice,
08:44on vient d'en parler avec Stéphane Bertomé,
08:46là ce sont Wilton, 12 ans, Sébastien, 8 ans, qui s'évaporent.
08:50Mais là, c'est plus compliqué,
08:51parce qu'effectivement, personne ne voit une voiture
08:54emporter ses enfants.
08:55Non, ce qui est assez surprenant,
08:58bon, j'avoue qu'en 1984,
09:00il n'y avait pas nécessairement de caméras de surveillance
09:02sur chaque coin de rue,
09:04que ça serait différent aujourd'hui, d'après moi.
09:06Mais non, c'est ça qu'il n'y a aucun témoin
09:09d'autres enfants qui auraient vus.
09:12Non, ça laisse croire que peut-être que Sébastien Wilton
09:15connaissait la personne qu'ils ont enlevée,
09:17sinon il aurait crié.
09:20C'est des questions qu'on se pose encore aujourd'hui.
09:21Alors, tout de suite, Victoria Charlton,
09:23la piste privilégiée, c'est la fugue.
09:26Tout de suite, pour Wilton et Sébastien,
09:28on ne se pose pas d'autres questions,
09:29c'est la fugue.
09:30Oui, puis la fugue,
09:33c'est sûr que la police,
09:35dans les années 80 au Québec,
09:37c'était vraiment différent.
09:38Le corps policier n'était pas autant formé
09:41pour des disparitions d'enfants.
09:43C'est différent aujourd'hui.
09:45Mais on voit ça dans plusieurs cas de disparition.
09:49Des jeunes qui n'ont aucune raison de fuguer,
09:52c'est une fugue.
09:54Comme ça, les recherches,
09:55ce n'est pas besoin d'être démarré le jour même
09:57ou la minute même que la personne est portée disparue.
10:00Mais à l'époque, on voyait beaucoup ça.
10:01On ne va pas chercher tout de suite.
10:02C'est une fugue.
10:04Puis oui, à 8 ans,
10:05c'est plus rare que tu fugues
10:07quand tout va bien à la maison, du moins.
10:09Un petit mot, Stéphane Bertomé.
10:11On ne relie pas les trois disparitions à ce moment-là?
10:16Non, pas du tout.
10:16Alors, deux choses.
10:18Effectivement, on ne relie pas ces disparitions.
10:20On considère d'un côté que Wilton et Sébastien ont fugué
10:23et pendant très longtemps.
10:24Ça va durer des mois.
10:26Et dans une sorte de...
10:28Je n'ai pas peur de le dire.
10:29Dans une sorte de délire policier
10:31qui est de raconter à la famille
10:32que les enfants vendaient du chocolat
10:35pour subsister.
10:37On imaginait un enfant de 8 ans.
10:39Ça n'a aucun sens d'un côté.
10:41Et de l'autre, effectivement,
10:43on est sur une disparition très inquiétante.
10:45Mais on ne fait pas le lien.
10:46Il y a vraiment...
10:47On est encore à une époque
10:48où la communication ne se faisait pas.
10:50Et on ne fait pas le lien
10:51entre les deux affaires.
10:53Ce qui, vraisemblablement,
10:54aurait pu être important.
10:56On le verra plus tard.
10:57Bonjour, Christiane Siroy.
10:59Bonjour.
11:00Merci beaucoup d'avoir accepté
11:01l'invitation de l'heure du crime.
11:03Vous êtes la maman de Sébastien Métivier.
11:05C'est l'une des petites victimes.
11:06Lui, on ne l'a jamais retrouvée, Sébastien.
11:09Tout de suite, on le disait à l'instant,
11:10la police pense à une fugue.
11:11Vous, vous n'y avez jamais cru à cette fugue?
11:13Non, ça n'a jamais été une possibilité.
11:16Quand j'ai téléphoné la police,
11:17on m'a dit qu'il fallait attendre
11:19une dizaine de quatre heures
11:20pour décloser une disparition.
11:22Je suis devenue complètement hystérique.
11:24Ils ont abandonné.
11:26Ils ont même voulu fermer le dossier en janvier.
11:28C'est arrivé le 1er novembre.
11:30Ils n'ont pas fait le travail convenablement.
11:32S'ils auraient écouté les parents
11:33ce qu'ils disaient sur leurs ancents,
11:36peut-être qu'aujourd'hui,
11:36on n'en serait pas à faire une entrevue.
11:39Oui, peut-être si, effectivement,
11:41si la police avait écouté les parents.
11:42Mais ça, c'est une autre histoire.
11:43Un premier corps va être retrouvé mutilé.
11:46L'affaire des enfants de novembre,
11:48un tueur à Montréal.
11:49C'est moi qui ai ramassé l'enfant en ville.
11:51C'est moi qui le finis.
11:53L'assassin, c'est moi, Kévillon.
11:55L'enquête de l'heure du crime.
11:56On se retrouve dans un instant sur RTL.
11:5714h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
12:02Avec Jean-Alphonse Richard.
12:0714h15, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
12:11L'heure du crime.
12:12Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
12:14sur l'affaire des enfants de novembre.
12:16Le 1er novembre 1984,
12:18trois jeunes garçons,
12:19entre 4 et 12 ans,
12:20s'évaporent à Montréal,
12:22en pleine ville.
12:23Des affaires pas tout de suite rapprochées.
12:25Cinq jours plus tard,
12:26un premier corps est retrouvé.
12:28Mardi 6 novembre 1984,
12:3119h,
12:32la docteure Teresa Sourour
12:34est appelée par la Sûreté du Québec
12:36pour un corps retrouvé
12:37dans une maison délabrée
12:39et en chantier
12:40à Saint-Antoine-sur-le-Richelieu.
12:42L'anorac du petit Maurice Viennes
12:44avait été retrouvé
12:46pas très loin d'ici,
12:47trois jours plus tôt.
12:49Le corps d'un enfant
12:49est face contre terre,
12:51à plat ventre,
12:52dans le sous-sol de l'habitation.
12:54Son pantalon grenat
12:55et son caleçon
12:56sont descendus jusqu'aux chevilles.
12:58Le postérieur,
12:59le dos des cuisses,
13:00montre des traces de traumatisme.
13:02La chaussure droite est absente.
13:04L'autopsie confirme
13:05que la petite victime
13:06a reçu de nombreux coups
13:08au visage,
13:08au crâne.
13:09Elle a été frappée
13:10avec un objet
13:11qui pourrait être une planche.
13:13Le petit garçon,
13:13qui mesure 1,08 m,
13:15est formellement identifié
13:17par sa mère à la morgue.
13:19Il s'agit de Maurice Viennes,
13:21le premier disparu.
13:23Il est mort d'un traumatisme
13:24sérieux au cerveau,
13:25indique le légiste.
13:26Il aurait été tué
13:27dans les heures
13:28ou dans la journée
13:28suivant le rapte,
13:30mais pas dans la maison.
13:31Les médecins refusent
13:33de parler de viol,
13:34même si le caractère
13:35sexuel de l'attaque
13:36ne fait aucun doute.
13:38Vendredi 9 novembre,
13:39trois jours après
13:40la découverte du corps
13:41de Maurice Viennes,
13:42le chauffeur de taxi
13:43Claude Quévillon,
13:44la quarantaine,
13:45se présente
13:46au quartier général
13:47de la Sûreté du Québec.
13:48Au lendemain
13:49de la disparition
13:50du petit Maurice,
13:51cet homme était déjà
13:53venu voir les policiers.
13:54Il disait avoir
13:55des révélations à faire
13:56sur le rapte.
13:57Il demandait pour cela
13:58à être hypnotisé.
13:59Les policiers
14:00l'avaient pris
14:01pour un fou,
14:02pour un mythomane.
14:03Le revoilà
14:04qui propose à nouveau
14:05son aide.
14:05On l'écoute,
14:06cette fois,
14:07un fonctionnaire tique.
14:08Quévillon a une façon
14:10de parler
14:11et emploie des mots
14:12qui ressemblent étrangement
14:13à ceux d'une lettre
14:14dactylographiée
14:15reçue deux jours
14:17avant la découverte
14:19du corps.
14:19Il s'agissait
14:20d'une demande rançon.
14:22La lettre donnait
14:22des détails sur l'enfant,
14:24notamment son jouet préféré.
14:26Elle précisait
14:27que le petit garçon
14:28était séquestré.
14:29Pour les enquêteurs,
14:30le courrier
14:31émanait bien du ravisseur.
14:32Ce quévillon
14:33est connu de la justice.
14:35Déjà arrêté
14:35pour violence,
14:36incendie criminel,
14:38condamné à 10 ans
14:39pour avoir tiré
14:39sur un agent de police.
14:41Qui plus est,
14:42il partage son appartement
14:43avec le dénommé
14:44Marc Perron,
14:4524 ans,
14:46déséquilibré,
14:47qui multiplie
14:48les séjours en psychiatrie.
14:49À l'âge de 16 ans,
14:50Perron avait tué
14:51au couteau
14:52un garçon de 12 ans.
14:54L'appartement
14:54est perquisitionné.
14:55Les deux hommes
14:56interrogés,
14:56Claude Quévillon
14:57avouent le rapte
14:58et le meurtre
14:59de Maurice Viance
15:00avec des bribes
15:01de phrases
15:02du style
15:03« C'est moi
15:03qui a ramassé
15:04l'enfant en ville »
15:05ou encore
15:06« C'est moi
15:06qui le finis »
15:07et enfin
15:07« L'assassin,
15:09c'est moi,
15:10c'est Quévillon ».
15:11Propos jugés
15:12fragiles,
15:12délirants,
15:13sans valeur,
15:14Quévillon et Perron
15:15sont internés
15:16en psychiatrie.
15:19Dimanche 2 décembre,
15:20un chasseur
15:20d'oiseaux migrateurs
15:21aperçoit un corps
15:22sur une berge
15:23du Saint-Laurent,
15:24sur l'île-aux-charrons.
15:25La dépouille gît
15:26près d'un pylône.
15:27L'enfant est encore
15:28habillé,
15:29mais il n'a plus
15:29ses chaussettes.
15:30Malgré un long séjour
15:31dans l'eau du fleuve,
15:32au moins deux semaines,
15:34la victime est identifiée
15:35comme étant
15:35Wilton Lubin,
15:3712 ans.
15:38Il a la mâchoire fracturée.
15:39Il a reçu des coupures
15:41au cou,
15:41au thorax.
15:42Il est mort étranglé.
15:43Des recherches
15:44sont menées
15:44dans le secteur
15:45pour retrouver
15:45Sébastien Métivier,
15:47le garçon
15:47qui l'accompagnait,
15:48mais elle ne donne
15:49aucun résultat.
15:53Deux autres enfants,
15:5512 et 5 ans,
15:55vont s'ajouter,
15:56déjà,
15:57à cette liste macabre,
15:58comme si un tueur d'enfant
15:59s'est vissé à Montréal.
16:01Les policiers
16:01ne semblent toutefois
16:02pas croire
16:03à un meurtrier unique.
16:04Les crimes
16:04ne porteraient pas
16:05formellement
16:06et forcément
16:07la même signature.
16:09On va voir
16:09dans la suite
16:10de l'heure du crime
16:10quels découvertes
16:11vont faire
16:11les enquêteurs.
16:136 novembre 1984,
16:14ça c'est très très important
16:15comme date
16:16dans cette affaire.
16:17il faut bien la retenir.
16:18C'est le corps retrouvé
16:19du petit Maurice Vianz
16:21parce que cette découverte
16:22elle va donner le tempo,
16:23elle va donner le la
16:24des investigations.
16:26Stéphane Bertomé,
16:27vous êtes avec nous
16:28dans l'heure du crime.
16:30Vous connaissez parfaitement
16:31cette affaire.
16:31Vous avez même aidé
16:32à l'élucider,
16:33pas à l'élucider,
16:34mais en tout cas
16:35à l'affaire avancée.
16:36Vous êtes ancien policier français
16:37et vous êtes installé
16:38au Canada,
16:39auteur du podcast
16:40Les Enfants de Novembre
16:41qu'on peut retrouver
16:41évidemment
16:42sur toutes les plateformes.
16:44Stéphane Bertomé,
16:45le petit Maurice Vianz.
16:49L'autopsie,
16:51on ne va pas donner
16:51les détails
16:52parce que j'ai lu
16:53cette autopsie
16:54et effectivement
16:54elle est atroce.
16:56Mais tout va dans le sens
16:57d'une extrême sauvagerie.
16:59Oui,
17:00un crime
17:01d'une grande violence
17:02avec des éléments
17:04qui sont
17:04dans les constatations
17:06qui ont été faites,
17:07qui ont été
17:07assez bien faites.
17:09D'ailleurs,
17:10il faut le souligner
17:10parce qu'il y a beaucoup
17:11de critiques à faire
17:12à cette enquête
17:13mais cette partie-là
17:14a quand même
17:16été bien menée
17:17et des éléments
17:19qui vont être
17:19essentiels
17:20après
17:21dans
17:22à la fois
17:23le rapprochement
17:24avec les déclarations
17:25de certaines des personnes
17:26que vous avez nommées
17:27mais aussi
17:28des rapprochements
17:29avec d'autres disparitions
17:30et d'autres crimes.
17:31Mais c'est une scène
17:33qui est extrêmement brutale.
17:36Je me suis rendu
17:36sur les lieux.
17:37D'ailleurs,
17:38la petite cabane,
17:38la maison en fait,
17:39c'est plus une maison
17:40abandonnée,
17:41existe toujours.
17:42Je me suis rendu
17:42sur les lieux.
17:43J'ai évidemment consulté
17:44les photos aussi
17:46de cette scène de crime
17:47et c'est effectivement
17:49extrêmement brutal,
17:52extrêmement violent
17:53et d'une grande tristesse.
17:54Oui,
17:55et dans un lieu
17:55parfaitement sordide,
17:56j'ai vu les photos.
17:57Effectivement,
17:57il est au sous-sol,
17:58le petit garçon.
17:59On le retrouve dans la cave
18:00au milieu des morceaux
18:02de parquet,
18:03etc.
18:03En fait,
18:03c'est un entre-sol,
18:04c'est une sorte
18:05de sous-plancher quasiment,
18:06c'est même pas réellement
18:07une cave,
18:08c'est un sous-plancher
18:08mais on comprend
18:10que l'agression
18:11de ce petit garçon
18:12a été d'une grande violence.
18:14Victoria Charlton,
18:14vous êtes avec nous également
18:15dans l'heure du crime,
18:16youtubeuse spécialiste
18:17des affaires criminelles
18:18et vous êtes avec nous
18:19depuis le Canada.
18:21Alors,
18:21on est à ce moment-là,
18:22dès lors après la découverte
18:23du petit Maurice Vianz,
18:24on est sur l'option
18:25d'un détraqué sexuel.
18:28Oui,
18:29c'est ça à l'époque,
18:30un détraqué sexuel,
18:31on n'appellerait plus ça
18:32comme ça,
18:33mais oui,
18:34c'est parce que
18:35Maurice Vianz
18:35a été retrouvé
18:37avec le pantalon baissé
18:39mais il n'y avait
18:41aucune trace
18:42de sévice sexuel.
18:44Donc,
18:45ils ont fait des tests,
18:46ils n'ont pas trouvé
18:47qu'il y avait des traces.
18:48Peut-être que l'intention
18:49était là
18:50mais peut-être que
18:51l'agressance
18:51n'est pas rendue
18:52jusqu'au bout
18:53mais en même temps,
18:53on ne sait pas,
18:54le petit s'est peut-être
18:55fait agresser sexuellement
18:56sans qu'on voit
18:58de traces nécessairement
18:59sur le corps,
19:00c'est terrible.
19:01Oui,
19:01alors ça,
19:02c'est effectivement
19:02une petite interrogation
19:04parce qu'on sait aussi
19:04que les policiers
19:05à l'époque,
19:06ils ont l'habitude
19:06de ne pas trop raconter
19:07ce qui s'est vraiment passé
19:08pour ne pas choquer
19:10les parents.
19:10Aujourd'hui,
19:11c'est un peu différent
19:11mais à l'époque,
19:12on est plutôt
19:12sur cette attitude.
19:14Stéphane Bertomé,
19:15alors très intéressant,
19:17il faut s'arrêter sur lui,
19:18c'est ce suspect,
19:18Claude Quévillon,
19:19il vient voir les policiers,
19:21il leur dit
19:21moi je sais tout,
19:22il font faronne,
19:24il a l'air de tout connaître.
19:25Alors vous,
19:26vous avez vu ces interrogateurs,
19:27vous connaissez bien
19:28ce personnage,
19:29vous l'avez bien étudié,
19:30racontez-nous déjà
19:31ces espèces d'aveux
19:32qu'il fournit,
19:33on a du mal à comprendre
19:34ce qu'il veut dire.
19:35D'abord,
19:36il se présente,
19:36vous l'avez dit,
19:37au poste de police,
19:39il se présente même
19:40en fait au quartier général
19:41de la police
19:42et il dit,
19:44il commence à faire
19:44des déclarations
19:45en disant je veux aider,
19:46j'ai des informations,
19:47etc.
19:47On le renvoie littéralement,
19:49on n'imaginerait pas ça
19:50aujourd'hui évidemment,
19:52c'est inexplicable,
19:54mais il faut comprendre aussi
19:56que Kévillon et Perron
19:59et d'autres font partie
20:00de personnes
20:01qui sortent du système
20:03de psychiatrie,
20:04qui sortent du système
20:05de traitement
20:05des problématiques
20:06de santé mentale
20:07et que les policiers
20:09à l'époque
20:09considéraient ces gens-là
20:11comme des fous.
20:11Ils sont fous,
20:12voilà,
20:12exactement.
20:14Donc,
20:14il revient à plusieurs reprises
20:15et surtout,
20:16vous l'avez mentionné,
20:17il y a cette lettre
20:18de cette sorte de demande
20:21de rançon
20:21qui est très surréaliste,
20:23qui n'a pas été communiqué
20:24à l'époque aux médias,
20:26à qui que ce soit,
20:27qui est très surréaliste
20:28parce qu'il réclame
20:29de mémoire,
20:29je crois,
20:29ces 20 dollars.
20:32On sent que c'est la lettre
20:33de quelqu'un
20:34qui n'a pas complètement
20:35tous ses esprits
20:37et lui fait référence
20:39justement en disant
20:40il faut aller au stade olympique,
20:42c'est là où est censé
20:42se faire cette remise de rançon.
20:44Donc,
20:44il livre déjà des éléments
20:46qui sont quand même incriminants
20:47qui aujourd'hui
20:49suffiraient tout simplement
20:50à l'arrêter immédiatement
20:51et lui valoir une garde à vue,
20:53une rétention.
20:55Mais déjà,
20:56à l'époque,
20:56les policiers l'interrogent.
20:58Alors là,
20:58il y a quelque chose
20:59d'extrêmement mystérieux,
21:00pardon de prendre
21:00un tout petit peu de temps,
21:02c'est qu'il fait des déclarations
21:03et il y a quelque chose
21:05qui est extrêmement fort,
21:07c'est qu'il y a
21:08un interrogatoire
21:09qui dure plus de 5 heures,
21:11un interrogatoire enregistré
21:12sur les bandes à l'époque,
21:14des bandes magnétiques.
21:16Et cet interrogatoire
21:17sur bande magnétique
21:18et le procès verbal
21:19de cet interrogatoire
21:20ont disparu
21:21au cours de l'enquête.
21:22Je ne m'explique pas
21:23cette disparition
21:24et moi,
21:24je les ai retrouvées
21:25en dehors du contexte policier.
21:27C'est une source
21:27qui me les a remises.
21:28Donc,
21:29il y a quelque chose
21:30dans le déroulement
21:30de cette enquête
21:31qui est complètement
21:32partie sur le côté
21:34et qui a fait que
21:36ces gens-là
21:37ont été finalement
21:38envoyés
21:39en centre
21:40en asie psychiatrique
21:41plutôt que devant la justice.
21:43Alors ça,
21:43c'est incroyable
21:43ce que vous racontez
21:44parce qu'effectivement,
21:45il y a un dérapage.
21:46Déjà,
21:46on ne rapproche pas
21:47les affaires
21:47mais à l'époque,
21:48on a compris
21:48que ce n'était peut-être
21:49pas la méthode.
21:50Mais là,
21:50il y a un vrai dérapage
21:51d'autant plus
21:52qu'il parle par flash.
21:53On va en reparler
21:54avec vous,
21:54Stéphane Bertomé.
21:55Il parle par flash,
21:56ça m'a fait penser
21:56à Francis Holm
21:57qui parle comme ça
21:58par flash.
21:59Il a des visions,
22:00il voit le cadavre,
22:01il voit quelque chose.
22:02J'ai fait ci,
22:02j'ai fait ça.
22:03Victoria Charlton,
22:05un petit mot
22:06sur une autre découverte
22:07importante,
22:07c'est le corps
22:08du petit Wilton,
22:0912 ans.
22:09Il avait disparu
22:10le même jour
22:11mais là,
22:11le petit Wilton,
22:12ce n'est pas du tout
22:13le même mode opératoire
22:15dans la façon
22:15de tuer cet enfant.
22:18Oui,
22:19qu'est-ce qui m'a surprise ?
22:21Wilton lui-même
22:22il est retrouvé
22:23sans ses chaussettes
22:24dans ses pieds
22:25mais il avait
22:26ses chaussures,
22:27ses souliers.
22:28Sans entrer dans les détails
22:29parce que c'est très glauque
22:30mais oui,
22:32Maurice Vien
22:33a été retrouvé
22:33dans une maison
22:34abandonnée
22:35sous des débris
22:36tandis que Wilton
22:37a été retrouvé
22:38près d'une île
22:40dans le fleuve
22:41donc ça aussi
22:42la manière
22:44de se débarrasser
22:45du corps
22:46ce n'est pas pareil
22:47du tout
22:48et ils ont été retrouvés
22:49à des endroits
22:49quand même opposés
22:50de la ville.
22:52Bientôt,
22:53deux autres cadavres
22:54d'enfants
22:54et un autre suspect.
22:56L'affaire des enfants
22:57de novembre
22:58un tueur à Montréal.
22:59L'autopsie du petit Denis
23:01ressemble à s'y méprendre
23:02à celle du petit Maurice.
23:04L'enquête de l'heure du crime
23:05y a-t-il un assassin
23:06d'enfants à Montréal
23:07à suivre
23:08dans un court instant
23:09sur RTL?
23:1014h15
23:12c'est l'heure du crime
23:14sur RTL
23:15L'heure du crime
23:17présentée par
23:18Jean-Alphonse Richard
23:19sur RTL
23:20Depuis une semaine maintenant
23:22Christiane Sirois
23:23la mère du jeune
23:24Sébastien Métivier
23:25reste à la maison
23:26avec sa fille Mélanie
23:27âgée de 7 ans.
23:28Elle reçoit quotidiennement
23:29la visite des policiers
23:30qui la tiennent au courant
23:31des recherches
23:32pour retrouver
23:33le petit Sébastien
23:34disparu jeudi dernier
23:35en compagnie
23:36de Wilton Lubin
23:37un voisin.
23:38Heure du crime
23:39consacrée aujourd'hui
23:40à l'affaire des enfants
23:41de novembre.
23:42En Montréal
23:42trois jeunes garçons
23:43disparus le 1er novembre
23:451984
23:46deux retrouvés assassinés.
23:48Dans les mois qui suivent
23:49deux autres garçons
23:50vont disparaître
23:51pour eux aussi
23:52une fin tragique.
23:55Jeudi 20 décembre 1984
23:56deux semaines
23:57après la découverte
23:58du corps de Wilton Lubin
23:59dans le Saint-Laurent
24:01Michel Hétier
24:0212 ans
24:03disparaît
24:04à Repentigny
24:05une banlieue nord
24:06de Montréal.
24:07La police locale
24:07dit vouloir traiter
24:08l'affaire
24:09comme un enlèvement.
24:10Seul le cartable
24:11du jeune adolescent
24:12qui n'a pas pris
24:13le quart scolaire
24:14a été retrouvé
24:15près du fleuve.
24:16Le corps du petit Michel
24:17est repêché
24:18trois mois plus tard
24:20dans le Saint-Laurent.
24:22Malgré le mauvais état
24:23de la dépouille
24:24les légistes
24:24établissent que
24:25Michel Hétier
24:26a été étranglé.
24:28Mercredi 5 juin 85
24:29sept mois
24:30après les premières disparitions
24:32le petit Denis Roux
24:33Bergevin
24:34cinq ans
24:35s'évapore
24:36à son tour
24:36dans le quartier central
24:38de Ville-et-Marre.
24:39Les ressemblances
24:40avec l'affaire
24:41Maurice Viance
24:42sautent aux yeux
24:44quasiment le même âge
24:45même allure
24:46même créneau horaire
24:48pour la disparition
24:49trois jours plus tard
24:50le corps de l'enfant
24:51est retrouvé
24:52près d'une autoroute
24:52dans un sous-bois
24:53un corps à demi dénudé
24:55des coups violents
24:56à la tête
24:57des traces évidentes
24:58d'agressions sexuelles
24:59et de viols
25:00l'autopsie
25:00ressemblait à s'y méprendre
25:02celle du petit
25:03Maurice Viance
25:04pour nous
25:05les deux affaires
25:06étaient liées
25:07dira un enquêteur.
25:08Jeudi 23 octobre 1986
25:12presque deux ans
25:13après les premières
25:13disparitions
25:14le dénommé
25:15Serge Galien
25:1624 ans
25:17est arrêté
25:18pour une agression
25:18sexuelle
25:19à Montréal
25:19il a agressé
25:21un enfant
25:22le petit garçon
25:236 ans
25:23a été retrouvé
25:24nu
25:24dans la rue
25:25Galien
25:25est un délinquant
25:27sexuel
25:27connu pour
25:28violences
25:28sur des mineurs
25:29pas moins de
25:3011 agressions
25:31à son actif
25:32ces quatre dernières années
25:33Serge Galien
25:34est interrogé
25:35sur les disparitions
25:36des enfants
25:37de novembre
25:37il avoue
25:39avoir
25:39tué
25:40deux d'entre eux
25:41Wilton Lubin
25:4312 ans
25:43Sébastien Métivier
25:448 ans
25:45le seul
25:46dont le corps
25:46n'a jamais été retrouvé
25:47le lendemain
25:48il accompagne
25:49les enquêteurs
25:49jusque dans le quartier
25:51Hochelaga
25:51Maisonneuve
25:52où Wilton
25:53et Sébastien
25:54avaient disparu
25:55il explique
25:56les avoir frappés
25:57puis les avoir jetés
25:58dans le fleuve
25:58à hauteur du parc
25:59Morgan
26:00les policiers
26:01croient alors
26:02tenir le suspect
26:03numéro 1
26:04mais il déchante
26:05vite
26:06rien ne tient
26:07dans ce récit
26:08les déclarations
26:09de cet homme
26:09dangereux
26:10et psychologiquement
26:11perturbé
26:12ne seraient que
26:13des affabulations
26:15et voilà donc
26:16à nouveau
26:17une piste
26:17qui s'écroule
26:18décidément
26:18la police de Montréal
26:20tourne en rond
26:22dans cette affaire
26:23Stéphane Bertomé
26:25vous nous éclairez
26:25depuis le début
26:26de cette émission
26:27sur cette affaire
26:27vous êtes en direct
26:28avec nous
26:29depuis le Canada
26:30où vous vivez
26:31ancien policier
26:32français
26:32vous êtes l'auteur
26:34du podcast
26:35les enfants de novembre
26:36évidemment
26:37qu'on peut consulter
26:38sur internet
26:40je m'en suis d'ailleurs
26:41servi pour écrire
26:42cette émission
26:43je ne vous cache pas
26:43et vous avez permis
26:45également de retrouver
26:46des documents
26:47dans cette enquête
26:48et de les fournir
26:49aux policiers
26:50et de finalement
26:50de faire rebondir
26:51les investigations
26:52Stéphane Bertomé
26:55alors il y a
26:55quelque chose
26:56d'intéressant
26:57c'est l'enlèvement
26:59et la mort
27:00du petit
27:00Denis Roux
27:01Bergevin
27:02il a 5 ans
27:03ça ressemble
27:05à s'y méprendre
27:06effectivement
27:07avec celle
27:07du petit
27:08Maurice Vian
27:09qui lui avait
27:104 ans
27:10il y a la même
27:12méthode
27:15pour tuer cet enfant
27:16les corps
27:17sont retrouvés
27:18un peu
27:18dans le même état
27:19c'est vrai
27:20que c'est très troublant
27:21il y a des similitudes
27:22qui sont extrêmement
27:23je prenais le mot
27:26comme ce qui vaut
27:27intéressantes
27:28du point de vue
27:28de l'enquête policière
27:29qui sont effectivement
27:31d'abord les traces
27:33qui sont constatées
27:35sur le corps
27:35des enfants
27:36qui sont à la fois
27:37identiques
27:37positionnées
27:38de la même façon
27:39et donc qui ont vraiment
27:41révélé une corrélation
27:42dans le mode opératoire
27:43d'une part
27:44d'autre part
27:45il y a la position
27:46des enfants
27:46sur laquelle
27:47je ne donnerai pas de détails
27:48mais qui est
27:49assez significative
27:51il y a le fait
27:53que les enfants
27:54sont abandonnés
27:54et pour le petit
27:55Denis Roubergevin
27:56il est abandonné
27:57près d'une voie
27:58de circulation
27:58qui justement
28:02laisse à penser
28:03qu'on est
28:05dans le même
28:06type de cas
28:06que le petit
28:08Maurice Vien
28:08donc il y a
28:09plusieurs éléments
28:10comme ça
28:10qui ont été
28:11et moi j'ai retrouvé
28:13des années plus tard
28:14des témoins aussi
28:15qui se souviennent
28:15de voitures
28:16qui sont passées
28:17à ce moment là
28:17donc il y a
28:18plusieurs éléments
28:19qui font
28:20selon moi
28:21et qui à l'époque
28:22n'ont pas permis
28:23de faire le lien
28:24parce que les policiers
28:25je ne sais pas
28:26s'ils ne l'ont pas vu
28:26ou s'ils n'ont pas voulu
28:27le voir
28:27mais n'ont pas été
28:29des liens
28:29entre les deux affaires
28:30mais qui aujourd'hui
28:31laissent clairement
28:31à comprendre
28:32qu'il s'agit
28:33du même meurtrier
28:34c'est très étonnant
28:35ce que vous dites
28:35parce qu'effectivement
28:36ça paraît naturel
28:37aujourd'hui
28:38de faire le lien
28:38entre les affaires
28:39pourquoi il y a
28:39cette espèce
28:40de freins
28:41qui sont donnés
28:42en tout cas
28:42on n'a pas envie
28:43d'aller voir
28:44on a l'impression
28:45que chaque cas
28:46est traité séparément
28:47et qu'on ne peut pas
28:48relier les uns aux autres
28:49l'explication
28:50est malheureusement
28:51tristement la même
28:52à chaque fois
28:53plusieurs services
28:54de police saisis
28:55en l'occurrence
28:57à l'époque
28:57une concurrence
28:58entre la Sûreté du Québec
29:00et la police
29:01de la ville de Montréal
29:02quand je vous parlais
29:04de documents
29:04que moi j'ai retrouvés
29:06qui avaient complètement
29:06disparu
29:07qui avaient complètement
29:08échappé à l'enquête
29:08ces documents
29:09semblent ne pas avoir
29:10été transmis
29:11par l'un des corps
29:12de police
29:12à l'autre corps
29:13de police
29:14qui a repris l'enquête
29:15donc voilà
29:17elle est là aussi
29:18malgré l'investissement
29:20de plusieurs policiers
29:21ça je tiens à le souligner
29:22parce que j'ai parlé
29:22à des policiers
29:23qui ont travaillé à l'époque
29:23notamment celui
29:24qui a interrogé Serge Galien
29:26qui aujourd'hui encore
29:27est convaincu
29:28que Serge Galien
29:28est l'assassin
29:29des deux Sébastien et Wilton
29:31il avait avoué Galien
29:33mais lui aussi
29:33il ne va pas bien
29:34dans sa tête
29:35et on a décidé
29:35que ce n'était pas lui
29:36si vous avez une seconde
29:38je vous donne un détail
29:38c'est que ce policier
29:39je lui ai reparlé
29:41à de nombreuses reprises
29:42il m'a dit
29:43qu'ils avaient
29:43un élément
29:44qui mettait pour lui
29:46Serge Galien
29:47hors de tout doute
29:48comme le suspect absolu
29:50et je ne vous dis pas
29:51le coupable
29:51parce que je respecte
29:53la présomption d'innocence
29:54mais il m'a dit
29:56que lui
29:56il avait la certitude
29:58que Serge Galien
29:58était l'auteur
29:59de ces faits-là
29:59pourquoi ?
30:00parce qu'ils avaient
30:01un élément
30:01qu'ils n'avaient pas pu
30:02produire
30:03pour des raisons légales
30:04qu'il n'a pas voulu
30:05m'avouer
30:06je ne sais pas pourquoi
30:07mais cet élément
30:08il tient à quelque chose
30:09de très frappant
30:10c'est le couteau
30:11qui a servi
30:11à tuer
30:12Wilton Lubin
30:13donc je pense
30:14encore aujourd'hui
30:15que ce policier
30:16a de très bonnes raisons
30:17de croire
30:17que M. Galien
30:18était le suspect
30:19parfait pour ce crime-là
30:20alors ça c'est une vraie révélation
30:22et une vraie avancée
30:23dans l'enquête
30:23merci de nous en faire part
30:24Stéphane Bertomé
30:25parce que ça veut dire
30:25que déjà
30:26il y a un suspect
30:30et puis les autres
30:31c'est sans doute
30:31un tueur
30:32ou peut-être d'autres tueurs
30:34qui se sont occupés
30:35de ces petits garçons
30:37Victoria Charlton
30:39youtubeuse
30:40spécialiste des affaires criminelles
30:41est avec nous également
30:42dans l'heure du crime
30:43vous vivez au Canada
30:44j'ai cité aussi
30:46le petit Michel Etier
30:4712 ans
30:48alors lui
30:48on en a moins parlé
30:50dans cette affaire
30:51curieusement
30:51mais évidemment
30:52ça s'ajoute
30:53à toute une longue liste
30:54d'enlèvements
30:54dans une ville
30:55comme Montréal
30:56oui
30:59surtout à l'époque
31:00je veux dire
31:01en ce moment
31:01on ne sait pas
31:03mais il y a beaucoup
31:03de disparitions
31:04juste au Québec
31:06il doit y en avoir
31:063-4 par jour
31:07la plupart des personnes
31:09disparues
31:09se font retrouver
31:10c'est souvent des noyades
31:11des suicides
31:13des fugues
31:13d'adolescents
31:14mais oui
31:16des disparitions
31:16enlevées par des inconnus
31:19oui c'est le cauchemar
31:21de tout parent
31:22on peut devenir
31:23facilement paranoïaque
31:24mais c'est très
31:25très très très très rare
31:26de se faire kidnapper
31:28par quelqu'un
31:29qu'on ne connait pas
31:30souvent des kidnappings
31:31d'enfants
31:31c'est fait par
31:32les parents
31:33donc oui
31:34c'est du jamais vu
31:34puis c'est pour ça
31:35qu'on en parle encore
31:36aujourd'hui
31:3740 ans plus tard
31:39près de 40 ans plus tard
31:409 ans plus tard
31:42un nouveau suspect
31:43dans le paysage
31:44l'affaire des enfants
31:45de novembre
31:46un tueur à Montréal
31:47j'ai accepté sa mort
31:48mais je ne peux pas
31:49comprendre
31:49qu'il ait été battu
31:51et abusé
31:51l'enquête de l'heure du crime
31:52on se retrouve dans un instant
31:53sur RTL
31:54Jean-Alphonse Richard
31:56sur RTL
31:57L'heure du crime
31:58jusqu'à 15h
31:59L'heure du crime
32:01présenté par
32:02Jean-Alphonse Richard
32:03sur RTL
32:04Au programme
32:06aujourd'hui
32:06de l'heure du crime
32:07l'affaire des enfants
32:08de novembre
32:08à Montréal
32:09entre novembre 84
32:11et juin 85
32:12au moins 5
32:13petits garçons
32:13enlevés
32:14tués
32:14parfois violés
32:154 corps retrouvés
32:179 ans plus tard
32:18un suspect
32:18de première importance
32:20va faire son apparition
32:21Lundi 1er novembre 1993
32:24les policiers de Montréal
32:25se déplacent
32:26jusqu'au pénitencier
32:27de la Macasa
32:28à Mont-Laurier
32:30à 250 km de Montréal
32:32il vient interroger
32:34Jean-Baptiste Duchesneau
32:36criminel sexuel
32:38multirécidiviste
32:39écroué
32:39pour avoir violé
32:40une petite fille
32:41de 7 ans
32:42depuis presque un an
32:43les enquêteurs
32:44s'intéressent
32:44à cet individu
32:45à la suite
32:46d'une émission télé
32:47des proches
32:48de Duchesneau
32:48qui avaient pourtant
32:49gardé le silence
32:50se sont manifestés
32:51ils disent
32:52qu'il serait impliqué
32:53dans les meurtres
32:54des enfants de novembre
32:56à l'époque
32:56il habitait
32:57près de la rue
32:58où vivaient
32:59deux victimes
33:00Wilton Lubin
33:01et Sébastien Métivier
33:02le 1er novembre 1984
33:05jour des disparitions
33:06Wilton
33:07et Sébastien
33:08traînaient
33:09devant chez lui
33:10Duchesneau
33:11leur aurait proposé
33:12de les ramener
33:13chez eux en voiture
33:13les enfants
33:14n'ont alors
33:15plus jamais
33:16donné
33:16aucun signe de vie
33:18Jean-Baptiste Duchesneau
33:19est surpris
33:20par la visite
33:21des policiers
33:21il n'écarte pas
33:23formellement
33:23les soupçons
33:24qui pèsent sur lui
33:25il accepte
33:26de se soumettre
33:27au détecteur
33:28de mensonges
33:29rendez-vous
33:29pris
33:30le 3 novembre
33:31mais le 2 au soir
33:33il se suicide
33:34dans sa cellule
33:36en s'ouvrant
33:36la gorge
33:37avec une lame
33:38qu'il avait fabriquée
33:39Samedi 18 décembre
33:41un mois et demi
33:42après le suicide
33:42de Jean-Baptiste Duchesneau
33:44Christiane Sirois
33:46la maman
33:46du disparu
33:48Sébastien Métivier
33:49ne croit pas
33:50que l'individu
33:51soit le ravisseur
33:52Sébastien
33:53ne connaissait pas
33:54Duchesneau
33:54dont personne
33:55n'a jamais entendu
33:56parler dans le quartier
33:57si mon fils
33:58a suivi quelqu'un
33:59c'est une personne
34:00qu'il connaissait
34:01et en qui il avait confiance
34:02déclare la maman
34:03au journal
34:04la presse
34:04Christiane Sirois
34:06s'interroge
34:07sur les fameux indices
34:08qui incrimineraient
34:10Duchesneau
34:10je reste perplexe
34:13a-t-il laissé une lettre
34:14après son suicide
34:15qu'a-t-il dit
34:16au policier
34:17sur Sébastien
34:17dans une lettre
34:19elle demande
34:19au nouveau directeur
34:20de la police
34:21de relancer l'enquête
34:22les autres familles
34:23de disparus
34:24sont également
34:25dans le doute
34:25Francine Viance
34:26maman du petit Maurice
34:28raconte
34:29j'ai réussi à accepter
34:30sa mort
34:31mais je ne peux pas
34:32comprendre
34:32qu'il ait été battu
34:33et abusé
34:34je veux voir
34:36qui peut faire ça
34:37à un enfant
34:38et nous voilà
34:41avec un nouveau suspect
34:42ça fait beaucoup
34:43au moins 4 suspects
34:45dignes d'intérêt
34:45à ce stade de l'enquête
34:46même si les autres
34:47ont été abandonnés
34:48au fil des heures
34:50on pense qu'ils sont
34:51dérangés psychologiquement
34:52et que leurs propos
34:53ne valent rien
34:54alors là il y a
34:54Jean-Baptiste Duchesneau
34:55lui il est en prison
34:57il n'est pas dérangé
34:59Jean-Baptiste Duchesneau
35:00c'est un criminel
35:01sexuel
35:02multi-récidiviste
35:03très dangereux
35:04et c'est bien un suspect
35:05qui va faire couler
35:06peut-être couler
35:07le plus d'encre
35:08dans cette affaire
35:09Stéphane Bertomé
35:10vous êtes avec nous
35:11ancien policier français
35:12installé au Canada
35:13auteur du podcast
35:14Les Enfants de Novembre
35:15qui revient sur
35:16ses disparitions
35:18Stéphane Bertomé
35:18vous connaissez bien
35:19cette affaire
35:20vous avez beaucoup
35:20enquêté dessus
35:21pourquoi les policiers
35:23d'un seul coup
35:23ils se fixent
35:24sur ce personnage
35:25on a l'impression
35:25que c'est lui
35:26qui a tout fait
35:27qui a commis
35:29absolument
35:29tous les forfaits
35:30présents
35:31je pense que c'est
35:32l'expression
35:34d'une vision tunnel
35:35et d'une absence
35:35de pistes solides
35:37par ailleurs
35:38du point de vue
35:39des policiers
35:39Jean-Baptiste Duchesneau
35:42vous l'avez dit
35:42représentait le suspect
35:43idéal
35:44il est incarcéré
35:44pour des faits
35:45qui touchent
35:46à des agressions
35:48il a un passé
35:49criminel
35:51avéré
35:51il est capable
35:53de s'exprimer
35:54clairement
35:54il y a
35:56beaucoup de choses
35:57dans cette piste
35:58de Jean-Baptiste Duchesneau
35:59qui est extrêmement
35:59problématique
36:00d'abord le fait
36:01que Jean-Baptiste Duchesneau
36:03a été interrogé
36:04par les policiers
36:05et que s'il l'avait
36:05considéré comme un suspect
36:06ils auraient dû
36:07l'isoler dans la prison
36:08ça n'a pas été le cas
36:09autre élément
36:12moi j'ai parlé
36:13à un co-détenu
36:14de Jean-Baptiste Duchesneau
36:15à cette époque-là
36:15qui disait que
36:16il ne s'est pas suicidé
36:17par culpabilité
36:18par sentiment de culpabilité
36:19mais parce qu'il était
36:20convaincu qu'on allait
36:21lui mettre
36:22ces affaires-là
36:23sur le dos
36:23il l'a d'ailleurs
36:24écrit dans sa lettre
36:25de suicide
36:26et puis il y a
36:27d'autres choses
36:27qui bloquent réellement
36:29la piste de Duchesneau
36:30c'est qu'il était en prison
36:31durant certains des meurtres
36:32et ça je suis très étonné
36:34que ces vérifications-là
36:36n'aient pas été faites
36:37de façon poussée
36:38et puis il y a
36:40tout un passif
36:41les policiers
36:42se sont fait dire
36:44par des membres
36:45de la famille
36:45de Jean-Baptiste Duchesneau
36:46qu'il était un criminel avéré
36:48qu'il était dangereux
36:49etc
36:50donc tout pointait
36:51vers lui
36:52de façon superficielle
36:55mais en réalité
36:56si on creuse un peu
36:57on s'aperçoit
36:59que ce n'est pas possible
37:00que Jean-Baptiste Duchesneau
37:01soit l'assassin
37:02de ces enfants-là
37:03matériellement
37:04et techniquement
37:05ça n'est pas possible
37:06et la maman d'ailleurs
37:07de Sébastien Métivier
37:08l'a aussi bien expliqué
37:09ils ne sont pas
37:10allés voir
37:11Jean-Baptiste Duchesneau
37:12dans son domicile
37:12la veille de leur disparition
37:14ça n'est pas un fait avéré
37:15alors on est d'accord
37:17avec vous
37:18évidemment
37:19je comprends bien
37:20ce que vous voulez dire
37:20Stéphane Bertomé
37:21c'est que vous ne croyez pas
37:22du tout à la piste
37:23Duchesneau
37:24et que vous démontrez
37:25qu'effectivement
37:26cette piste
37:27elle n'est pas valable
37:28mais alors dans ce cas-là
37:29on a l'impression
37:30que la police canadienne
37:32la police de Montréal
37:33qui a un peu raté
37:35cette enquête
37:36il faut bien le dire
37:36elle n'est pas très bonne
37:37cette enquête
37:38ça part dans tous les sens
37:39elle n'est pas très étayée
37:41qu'ils essaient
37:42de se rattraper
37:43même tardivement
37:43il faut une signature
37:45des crimes
37:46c'est ça ?
37:47Oui c'est ça
37:47et même plus encore
37:48la maman de Denis Roubergevin
37:50avec qui j'ai longuement parlé
37:51vous savez
37:51j'ai mené plusieurs années
37:52d'enquête sur ce dossier-là
37:53la maman de Denis Roubergevin
37:55m'a expliqué un jour
37:56que les policiers
37:57l'ont convaincu
37:58d'endosser
38:00le fait que
38:01Jean-Baptiste Duchesneau
38:02était le meurtrier
38:02en disant
38:03ça va permettre
38:04de libérer la parole
38:05parce qu'il pensait
38:06qu'il y avait des complices
38:07et moi je pense aussi
38:09qu'il y a des complices
38:10mais non pas du côté
38:10de Jean-Baptiste Duchesneau
38:11mais du côté de Kévillon
38:13et il pensait
38:14qu'il y avait des complices
38:15et que le fait
38:15que les parents
38:16endossent
38:17la culpabilité
38:18supposée
38:19de Jean-Baptiste Duchesneau
38:20allait permettre
38:21de recueillir
38:21de l'information
38:22etc.
38:23donc la maman m'a dit
38:25d'être rentrée dans ce jeu
38:26c'était littéralement
38:27un jeu médiatique
38:28d'ailleurs si vous regardez
38:29les articles de presse
38:30la presse a été
38:31extrêmement bien informée
38:33au sujet de Jean-Baptiste Duchesneau
38:34pourquoi ?
38:35parce que les policiers
38:36ont diffusé
38:37de l'information
38:38pour valider cette piste
38:39c'est une stratégie ici
38:40qui est très regrettable
38:41je trouve
38:41c'est que les policiers
38:43s'appuient sur les journalistes
38:44pour enfoncer
38:45les clous de pistes
38:47sur lesquelles ils travaillent
38:48Christiane Siroir
38:49vous êtes avec nous
38:50et on vous remercie encore
38:51d'avoir accepté
38:52l'invitation de l'heure du crime
38:53vous êtes vous
38:54la maman de
38:54Sébastien Métivier
38:56c'est le seul petit garçon
38:57la seule victime
38:58qui n'ait pas été retrouvé
38:59à ce jour
39:00toutes ces années
39:01évidemment
39:02vous n'allez jamais cesser
39:03de rechercher
39:05votre fils
39:05c'était important
39:06pour vous
39:06vous entendez
39:07des nouvelles partout
39:08des suspects qui apparaissent
39:09mais
39:09c'est votre fils
39:10que vous recherchez
39:11non parce que
39:13c'est moi la mère
39:14de Sébastien Métivier
39:16c'est à moi
39:17à parler pour lui
39:18pas à des organismes
39:20qui connaissent
39:21rien de mon enfant
39:22puis la famille
39:23est comme mis de côté
39:24là-dedans
39:24ça c'est comme
39:25un deuxième enlèvement
39:26qu'on vit nous
39:27un suspect mort
39:30mais présenté
39:31comme le possible
39:33meurtrier
39:33de trois
39:34des cinq enfants
39:35l'affaire des enfants
39:37de novembre
39:38un tueur à Montréal
39:39j'ignore
39:40j'ignore s'il est encore vivant
39:41je me rappelle son sourire
39:42personne ne pourra
39:43me l'enlever
39:44l'enquête de l'heure du crime
39:45je vous retrouve
39:46tout de suite
39:47sur RTL
39:48dans l'heure du crime
39:59aujourd'hui
40:00l'affaire des enfants
40:00de novembre
40:01à Montréal
40:02au Canada
40:02au moins cinq jeunes garçons
40:04enlevés et tués
40:05entre novembre 84
40:06et juin 85
40:07un seul corps
40:09n'a jamais été retrouvé
40:10le suspect numéro un
40:11s'est suicidé
40:12avant son audition
40:13on le soupçonnait
40:14d'avoir tué
40:15trois victimes
40:16décembre 2015
40:19Nicole Roux
40:19la maman de
40:21Denis Roux-Langevin
40:23est informée
40:24par la police
40:25que le criminel sexuel
40:27Jean-Baptiste Duchesneau
40:28suicidé en prison
40:30pourrait être
40:30le ravisseur
40:31et meurtrier
40:32de son fils
40:33le petit
40:34Denis Roux-Langevin
40:35la maman va
40:36se montrer sceptique
40:38face à cette hypothèse
40:39tout comme
40:40certains policiers
40:42toujours persuadés
40:43aujourd'hui encore
40:44que Duchesneau
40:45n'est pas le meurtrier
40:47des enfants
40:48Christiane Sirois
40:50maman elle
40:51de Sébastien Métivier
40:52n'a jamais cessé
40:53de rechercher la vérité
40:54elle se demande toujours
40:55où peut être
40:56passé son fils
40:57j'ignore s'il est encore
40:59vivant
41:00je le crois
41:00je me rappelle son sourire
41:02c'est ma richesse
41:04et personne ne pourra
41:05me l'enlever
41:06va répéter
41:07la maman
41:08c'est avec gravité
41:10et espoir
41:11que je m'adresse
41:12à cette assemblée
41:13pour que nous fassions
41:13honneur à la mémoire
41:14de Sébastien Métivier
41:16porté disparu
41:16depuis le 1er novembre 1984
41:19dans Chalaga Maisonneuve
41:20si dans notre communauté
41:21la disparition
41:22d'un jeune garçon
41:23fit grand bruit à l'époque
41:24le souvenir de cet événement
41:25tragique ne nous a jamais quitté
41:27le temps
41:28n'efface pas
41:28cette absence
41:29la voix de Carole Poirier
41:32députée à Montréal
41:34lors d'un discours
41:35à l'Assemblée nationale
41:36du Québec
41:37c'est dire que
41:38cette affaire
41:39et notamment
41:39le fait qu'on ne retrouve pas
41:41cette petite victime
41:43Sébastien Métivier
41:44fait encore
41:45beaucoup de bruit
41:46au Canada
41:47et en Montréal
41:48c'est une affaire
41:49qui est toujours
41:49très très vive
41:50alors
41:51Stéphane Bertomé
41:53je vous retrouve
41:54et on va à nouveau
41:55repréciser
41:56un petit peu
41:56les choses
41:56on va reprendre
41:57un peu
41:58tous ces suspects
41:59qui sont abondants
42:00vous êtes ancien policier français
42:02installé au Canada
42:03vous êtes en direct
42:03avec nous
42:04dans l'heure du crime
42:04où on vous invite souvent
42:06et vous êtes toujours
42:07bienvenue
42:07vous le savez
42:08mon cher Stéphane
42:09et vous êtes l'auteur
42:10du podcast
42:11Les enfants de novembre
42:12qui revient sur
42:13toutes ces disparitions
42:14Stéphane Bertomé
42:15alors il y a au moins
42:16quatre suspects
42:17aucun ne fait l'affaire
42:19le dernier en date
42:20vous nous l'avez expliqué
42:21c'est Jean-Baptiste Duchesneau
42:22mais ça ne cadre pas
42:24du tout
42:24avec l'enquête
42:26finalement
42:27on n'a personne
42:28qui fasse l'affaire
42:29peut-être un seul
42:30vous l'avez dit
42:31qui puisse apparaître
42:32comme au moins
42:33le tueur
42:34de deux enfants
42:35écoutez
42:37selon moi
42:38si vous me demandez
42:39aujourd'hui
42:40ce que je pense
42:40de ces suspects
42:42je pense que
42:42Serge Galien
42:43est le suspect
42:45de la disparition
42:46de Wilton Lubin
42:47et de Sébastien Métivier
42:49pour moi
42:49de garçons
42:50c'est ça
42:52c'est la seule piste
42:53qui tient réellement la route
42:54et quant à
42:56Denis Roubergevin
42:58et Maurice Vien
42:59pour moi
42:59c'est le même criminel
43:01ou les mêmes criminels
43:02et la piste pointe
43:04très clairement
43:05vers
43:06Kévillon
43:07et son co-chambreur
43:08celui qui a partagé
43:09son appartement
43:10vous savez
43:10on est dans l'époque
43:12de la désinstitutionnalisation
43:14pas facile à dire
43:15mais
43:15la désinstitutionnalisation
43:17c'est quand
43:18le système
43:19l'institutionnel
43:20de traitement
43:21des troubles
43:21de santé mentale
43:22a finalement
43:23laissé aller
43:25à l'extérieur
43:25du système
43:26des gens
43:26qui souffraient
43:27de troubles
43:28parfois très graves
43:29donc ils les ont installés
43:29dans des appartements
43:30et ils les ont médicamentés
43:32et ils les ont laissés
43:33se débrouiller
43:34sous supervision
43:34mais ça
43:35ça a causé
43:37une situation
43:39qui a fait
43:40que ces gens
43:40se sont retrouvés
43:41livrés à eux-mêmes
43:42le nombre de crimes
43:44et le nombre de disparitions
43:45à l'époque
43:45est très clairement
43:46relié à ça
43:47et alors ça
43:47c'est très important
43:48ce que vous nous dites
43:49Stéphane Bertomé
43:50parce qu'il faut
43:51presque 40 ans après
43:52qu'on ait un début
43:53de vérité dans cette affaire
43:54je pense que
43:55si les familles
43:57victimes
43:58nous écoutent
43:59au Canada
44:00elles seront troublées
44:02par ce que vous dites
44:02parce qu'effectivement
44:03là on a deux suspects
44:04qui apparaissent
44:05qui sont dans la ligne de mire
44:06tout cadre
44:07avec ces hommes
44:09il y a d'autres cas aussi
44:10qui n'ont pas été résolus
44:11Stéphane Bertomé
44:12à la même époque
44:12de très nombreux cas
44:15moi j'ai répertorié
44:16plus d'une dizaine
44:17de disparitions
44:19de jeunes enfants
44:19des garçons et des filles
44:20oui dans cette période-là
44:21c'est énorme
44:22je pense que c'est réellement lié
44:24à cette problématique
44:25que je vous ai évoquée
44:26mais pour revenir
44:27à Kévillon
44:28et celui avec qui
44:30il partageait
44:31son collocataire
44:31Perron
44:32son collocataire
44:33il y a
44:34il y a plusieurs éléments
44:35j'ai par exemple
44:36dans un rapport de police
44:37que j'ai exhumé
44:38lors de la perquisition
44:40qui a été faite
44:41à leur domicile
44:42le policier
44:43chargé de l'enquête
44:44qui est aujourd'hui
44:44une personnalité publique
44:46très connue
44:46au Québec
44:47a noté
44:49la présence
44:50de jouets d'enfants
44:51et la présence
44:53d'albums photographiques
44:55avec des enfants photographiés
44:57écoutez bien
44:57ce que je vous dis
44:58on parle d'enfants
44:59pris en photo
44:59dans l'appartement
45:00on se doute bien
45:01que des personnes
45:03qui ont de telles problématiques
45:04de santé mentale
45:05on ne leur confiait pas
45:06d'enfants à l'époque
45:07et bien
45:08quand j'ai interrogé
45:09ce policier
45:10il y a quelques années
45:12au cours de mon enquête
45:13il ne se souvenait plus
45:14de cette trace
45:16d'album photo
45:17mais pourtant
45:17c'est quand même
45:18extrêmement particulier
45:19que ces gens-là
45:20aient pris des photos
45:20d'enfants dans leur appartement
45:21il y a beaucoup
45:22beaucoup d'éléments
45:23comme ça
45:23qui vont vers eux
45:25sans compter
45:26les aveux
45:26de Kévillon
45:27en tout cas
45:28c'est très important
45:29vous nous avez révélé
45:30les noms
45:30de trois suspects possibles
45:31approchants
45:32et c'est convaincant
45:33avec des pièces
45:34des nouvelles pièces
45:35qui sont apparues
45:36on ne peut que vous féliciter
45:37Stéphane Bertomé
45:38parce que là
45:39effectivement
45:39c'est du bon travail
45:41Christiane Sirois
45:42vous êtes avec nous
45:43dans l'heure du crime
45:44alors je sais que
45:44je le sais
45:46vous êtes la maman
45:47de Sébastien Métivier
45:48je sais que vous
45:49pensez toujours
45:50que votre fils
45:51est en vie aujourd'hui
45:52c'est votre sentiment
45:53c'est ce que vous ressentez
45:55et vous ne cessez
45:55de le répéter
45:56c'est votre conviction
45:58est-ce que vous espérez
45:59quelque chose
46:00de la justice
46:0240 ans après ?
46:04des excuses
46:05et des réparations
46:06je ne serai jamais
46:07puis je ne serai jamais
46:09je ne serai jamais
46:11des sauvés
46:12devant des policiers
46:13qui ont gâché notre vie
46:14qui ont brisé nos vies
46:16c'est ce que vous dites
46:17vous en voulez effectivement
46:18aux enquêteurs
46:18aux policiers
46:19parce que vous estimez
46:20que le travail
46:20n'a pas été fait
46:21et que finalement
46:22vous vous êtes retrouvé
46:23dans une espèce
46:24de peine terrible
46:25Stéphane Bertomé
46:27quand on entend
46:28cette maman
46:29Christiane Sirois
46:29que vous connaissez aussi
46:30vous avez rencontré
46:31ses parents
46:32c'est terrible
46:33oui c'est terrible
46:36Mme Sirois
46:36elle a une position
46:38qui est quasiment
46:38une position de principe
46:39elle dit moi
46:39je ne veux pas considérer
46:40que mon fils n'est pas mort
46:41tant qu'on n'a pas
46:42d'éléments sur sa mort
46:43vous savez les policiers
46:44quand ils lui ont rendu visite
46:45la première fois
46:46je vais vous dire
46:47c'est très choquant
46:47le policier lui a dit
46:49à quoi tu t'attends
46:50toi une fille d'Hochelaga
46:51c'est une remarque
46:54très dévalorisante
46:55du type
46:56ben tu sais
46:57t'attends pas à grand chose
46:59donc l'enquête
47:00a été à l'image
47:01de cette remarque là
47:02puis c'est par moi
47:03qu'il faut féliciter
47:04vous savez c'est les familles
47:05qui ont tenu bon
47:06qui ont continué
47:07de maintenir
47:08ces affaires là vivantes
47:09de maintenir ces dossiers
47:10dans l'opinion publique
47:12et c'est pour ça
47:12qu'on est content
47:13d'avoir aujourd'hui
47:13Christiane Sirois
47:14qui est avec nous
47:15dans cette heure du crime
47:16Victoria Charlton
47:17je termine cette émission
47:18avec vous
47:18youtubeuse spécialiste
47:19d'affaires criminelles
47:20cette affaire
47:21elle est toujours
47:21dans la mémoire
47:22de Montréal
47:23et du Québec
47:23bonjour Jean-Alphonse
47:26ah non
47:27oui c'est très
47:28c'est très montréalais
47:29je ne sais pas
47:30si en région
47:31ils connaissent
47:32autant cette histoire
47:34mais c'est sûr
47:35que ça a touché
47:36les Québécois
47:37tout le monde
47:38moi je pense que
47:38tout le monde
47:39chaque génération
47:40a une disparition
47:41qui les a touchées
47:42il y a la petite Marion
47:44chez vous
47:45la petite Estelle Mouzin
47:47bon ben
47:48cette disparition
47:49a touché
47:50les gens
47:51dans la quarantaine
47:52aujourd'hui
47:53fait que c'est pourquoi
47:54ça touche
47:54encore aujourd'hui
47:55puis c'est toujours
47:56irrésolu
47:57fait que c'est ça
47:57c'est très mystérieux
47:59et très tragique
48:01et très tragique
48:02merci beaucoup
48:02Victoria Charlton
48:03Stéphane Bertomé
48:04Christiane Sirois
48:05d'avoir été les invités
48:07de l'heure du crime
48:07merci à l'équipe de l'émission
48:08rédactrice en chef
48:09Justine Vignor
48:10réalisation en direct
48:12Jonathan Griveaux
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