- 10/06/2025
Le mercredi 10 juillet 1985, par une nuit tranquille, deux explosions secouaient le petit port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Le bateau de l'organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, sombrait en une poignée de minutes. La déflagration n'aurait jamais été entendue à Paris, à 18000 kilomètres de là, si la soute éventrée ne cachait pas un cadavre. Celui du photographe Fernando Pereira, père de deux jeunes enfants. Pris au piège de la carcasse et mort noyé. Un attentat perpétré par les services secrets français et donc un crime d'Etat. Une opération baptisée "Satanic.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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NewsTranscription
00:0014h15
00:02C'est l'heure du crime sur RTL
00:04avec Jean-Alphonse Richard
00:06Une bombe déposée à l'extérieur du chalutier de l'organisation écologiste
00:10Greenpeace est probablement
00:12à l'origine du naufrage du Rainbow
00:14Ce bâtiment a coulé avant-hier soir
00:16dans le port d'Auckland en Nouvelle-Zélande
00:18après deux explosions qui ont provoqué la mort
00:20d'un des onze membres d'équipage
00:22Bonjour
00:24Le mercredi 10 juillet 1985
00:26par une nuit tranquille
00:28deux explosions secouaient
00:30le petit port d'Auckland en Nouvelle-Zélande
00:32le bateau de l'organisation écologiste
00:34Greenpeace
00:36le Rainbow Warrior sombrait
00:38en une poignée de minutes
00:40une déflagration qui n'aurait jamais dû être
00:42entendue à Paris à 18 000 km
00:44de là si la soute
00:46éventrée ne cachait
00:48un cadavre, celui du photographe
00:50Fernando Pereira
00:52père de deux jeunes enfants pris au piège
00:54de la carcasse et mort noyée
00:56un attentat perpétré par les services secrets français
00:58un crime d'état
01:00une opération baptisée
01:02satanique
01:04des auteurs qui ne devaient pas être identifiés
01:06sauf que dans la précipitation
01:08les agents français ont laissé des traces
01:10à partir d'un banal camping-car
01:12la police néo-zélandaise
01:14va tirer un fil qu'elle ne va pas lâcher
01:1640 ans après
01:18ce sont les derniers secrets de cette enquête
01:20je vais vous raconter comment cette mission
01:22maudite a-t-elle fait trembler
01:24le sommet de l'Etat
01:26question posée aujourd'hui à notre invité
01:28de l'heure du crime
01:30la seule émission radio 100% fait divers
01:32l'affaire du Rainbow Warrior
01:34un mort en eau trouble
01:36sur RTL
01:44mercredi 10 juillet 1985
01:4623h30
01:47tout est calme
01:48au White Air Matta Harbor
01:50le petit port d'Auckland
01:52la plus grande ville de Nouvelle-Zélande
01:54sur l'un des bateaux à quai
01:56le Rainbow Warrior
01:58la soirée a été festive
02:00célébré un anniversaire
02:02l'ancien chalutier
02:03bariolé d'un arc-en-ciel
02:04et facilement repérable
02:06c'est le navire
02:07de l'organisation écologiste Greenpeace
02:09en campagne
02:10contre les essais nucléaires français
02:12dans le Pacifique
02:1423h38
02:15dans un fracas sourd
02:17une explosion déchire la coque
02:19une bombe placée
02:20sous la salle des machines
02:22le bateau s'affaisse
02:23à tribord
02:24les occupants sortent
02:25en courant
02:26dans le désordre
02:27effrayés
02:28quelques secondes plus tard
02:29une deuxième déflagration
02:31cette fois
02:32le navire sombre
02:33et reste immergé
02:34au trois quarts
02:35les militants de Greenpeace
02:36se comptent
02:37ils ne sont que onze
02:39il en manque un
02:40le photographe
02:41et militant portugais
02:42Fernando Pereira
02:4335 ans
02:44il vit aux Pays-Bas
02:46papa d'une petite fille
02:47et d'un petit garçon
02:48Marelle et Paul
02:50à 4h du matin
02:52les secours découvrent son corps
02:53dans l'épave
02:54prisonnier dans une cabine
02:56il a périnoyé
02:57dans quelques heures
02:58l'annonce de cette mort
02:59et les photos
03:00du Rainbow Warrior
03:01à demi englouti
03:02vont faire
03:03le tour du monde
03:05le commissaire
03:06Alan Galbraith
03:07patron de la brigade criminelle
03:09tiré au lit
03:10au petit matin
03:11n'a aucun doute
03:12sur l'origine du drame
03:14un attentat parfaitement ciblé
03:17la flottille Greenpeace
03:19et son vaisseau amiral
03:20le Rainbow Warrior
03:21ne sont pas
03:22les bienvenus dans le Pacifique
03:23Galbraith pressant
03:25l'amorce
03:27d'une retentissante affaire
03:2822 inspecteurs
03:29sont mis sur le dossier
03:31ils collectent
03:32tous les témoignages possibles
03:33aux quatre coins du pays
03:34en seulement
03:35une journée
03:36de travail
03:37ils récupèrent ainsi
03:38un très bon tuyau
03:40la nuit de l'explosion
03:41deux vigiles
03:42d'une marine avoisine
03:43ont observé
03:44à la jumelle
03:45deux silhouettes
03:46en train de décharger
03:47un canot pneumatique
03:49un vigile est allé voir
03:50un camping-car Toyota
03:52a démarré en trombe
03:53sous son nez
03:54il a pu noter
03:55l'immatriculation
03:56le véhicule est loué
03:57par un couple
03:58de Suisses
03:59domiciliés à Paris
04:00Alain et Sophie Thurange
04:02ils sont venus
04:03en Nouvelle-Zélande
04:04pour fêter leurs 10 ans
04:05de mariage
04:06ils ont loué le camping-car
04:07jusqu'au 23 juillet
04:09on les surveille
04:10deux jours
04:11après l'attentat
04:1212 juillet
04:13ils viennent restituer
04:14le véhicule
04:15à l'agence
04:16le détective
04:17Terry Batchelor est là
04:18il demande à vérifier
04:20les passeports
04:21les époux Thurange
04:22sont conduits
04:23au commissariat d'Auckland
04:24le commissaire Galbraith
04:26s'est convaincu
04:27que ce mystérieux couple
04:28de touristes suisses
04:29est impliqué
04:30dans l'attentat
04:31en garde à vue
04:32on leur parle
04:33du rainbow warrior
04:34Alain Thurange
04:35dit avoir vu le bateau
04:36mais
04:37à la télé
04:38quand l'explosion
04:39s'est produite
04:40il était avec sa femme
04:41dans un motel
04:42à Hellensville
04:43on l'interroge
04:44sur leur camping-car
04:45aperçu par des vigiles
04:46Alain Thurange explique
04:47qu'il était sorti
04:48prendre l'air
04:49après une dispute
04:50avec sa femme
04:51il a aidé un type
04:53un certain Peter
04:54qui sortait
04:55des sacs
04:56d'un canot
04:57mais il n'en sait pas plus
04:58à 23 heures
04:59le couple est relâché
05:00assigné dans un motel
05:01des micros
05:02ont été installés
05:03dans la chambre
05:04Sophie Thurange
05:05appelle alors
05:06son tonton Emile
05:08qui vit à Paris
05:09elle lui raconte
05:10la mésaventure
05:11l'oncle en question
05:12n'est autre qu'un
05:13des responsables
05:14de mission
05:15à la DGSE
05:16les services secrets français
05:18tonton Emile
05:19répond qu'il va
05:20bien sûr
05:21aider sa nièce
05:22il va lui trouver
05:23un avocat
05:24pour résoudre
05:25ce qu'il appelle
05:26un malentendu
05:29les Thurange
05:30qui ne sont pas prêts
05:31de rentrer à Paris
05:32mais ça on ne le sait pas
05:33pour l'instant
05:34ils ne sont pas suisses
05:35mais ils sont français
05:36et ils sont en poste
05:37à la DGSE
05:38par 35 ans
05:39Dominique Prieur
05:4036 ans
05:41on va voir comment
05:42l'étau policier
05:43va se refermer
05:44sur ce faux couple
05:45ils étaient loin
05:46d'être les seuls
05:47à mener cette opération
05:48d'envergure
05:49qui est en train de tourner
05:50au fiasco
05:51il y a ces arrestations
05:52et évidemment on le sait
05:53à Paris
05:54on sait que les choses
05:55sont en train de basculer
05:56et que tout va mal
05:57et que cette opération
05:58elle risque d'emmener
06:00beaucoup d'ennuis
06:01à la République
06:02alors il faut reprendre
06:03dans l'ordre
06:04cette affaire passionnante
06:05et surtout cette enquête
06:06qui est minutieuse
06:07et passionnante
06:08on retourne à cette nuit
06:09de juillet
06:10c'est l'hiver
06:11en Nouvelle-Zélande
06:12avec ces deux explosions
06:14bonjour Hervé Gattegnaud
06:15bonjour
06:16merci beaucoup
06:17d'avoir accepté
06:18l'invitation de l'heure du crime
06:19vous êtes aujourd'hui
06:20avec nous
06:21dans le studio de l'heure du crime
06:22vous êtes déjà venu d'ailleurs
06:23dans cette émission
06:24et on vous remercie
06:25de votre présence
06:26vous êtes l'auteur de ce livre
06:27deux bombes
06:28sous le rainbow warrior
06:29qui vient d'être publié
06:30aux éditions Flammarion
06:31ça sera bientôt
06:32l'anniversaire
06:33effectivement
06:34les 40 ans
06:3510 juillet vous l'avez dit
06:3610 juillet 1985
06:37alors si vous aimez
06:39effectivement
06:40les barbouseries
06:41si vous aimez
06:42les belles enquêtes policières
06:43si vous aimez
06:44les affaires d'état
06:46et bien ce livre
06:47il est pour vous
06:48il faut absolument le lire
06:49et vous comprendrez tout
06:50c'est très facile à lire
06:51même moi j'y suis parvenu
06:52vous voyez c'est dire
06:53et effectivement
06:54c'est le récit parfait
06:55de cette enquête
06:56moi j'ai appris plein de choses
06:57et notamment du côté
06:58de l'enquête néo-zélandaise
06:59parce que cette enquête
07:00elle est formidable
07:01deux explosions
07:02je le disais Hervé Gattegnaud
07:03Hervé Gattegnaud
07:04ce sont des mines
07:05qui ont été collées
07:06sous la coque c'est ça ?
07:07oui c'est ça
07:08deux plongeurs
07:09des nageurs de combat
07:11formés en Corse
07:12à la base d'Aspreto
07:13à l'époque
07:14donc deux agents
07:15du service action
07:16de la DGSE
07:17qui vont coller
07:18en effet fixer
07:19deux bombes
07:20une bombe de 5 kg
07:21une bombe de 15 kg
07:23sous la coque du Rainbow Warrior
07:24dans le port d'Auckland
07:26lui-même
07:27parce que la DGSE
07:28n'a pas voulu envisager
07:29à l'époque
07:30une opération
07:31en haute mer
07:32pour une raison
07:33claire et nette
07:35et on aura l'occasion
07:36d'y revenir je pense
07:37c'est que la DGSE
07:38veut absolument
07:39éviter des pertes humaines
07:41et donc le scénario
07:42qui leur semble
07:43le plus sûr
07:44c'est de faire couler
07:45le bateau dans le port
07:46pour que les gens
07:47qui sont à bord
07:48aient le temps
07:49d'évacuer
07:50ont pris beaucoup de risques
07:51vous le dites dans votre livre
07:52vous raconterez très bien
07:53cette dernière soirée
07:54sur le Rainbow Warrior
07:55cette soirée d'anniversaire
07:56très festive
07:57il y a beaucoup de monde
07:58il y a une douzaine
07:59voire plus au début
08:00de personnes sur ce bateau
08:01et effectivement
08:02alors il y a la mort
08:03du photographe
08:04Fernando Pereira
08:05ça ça change la donne
08:06tout de suite
08:07oui ça change tout
08:08parce que
08:09pour les agents
08:10c'est un échec incroyable
08:11donc ils le vivent
08:12comme tel
08:13quand ils apprennent
08:14à la radio
08:15le lendemain matin
08:16que leur bombe
08:18a fait un mort
08:19ils sont catastrophés
08:20c'était vraiment
08:21l'un des objectifs principaux
08:23de la mission
08:24c'était d'éviter
08:25des pertes humaines
08:26je vous l'ai dit
08:27et puis ça change tout
08:28pour les néo-zélandais aussi
08:29parce que
08:30la Nouvelle-Zélande
08:31c'est un petit pays
08:32qu'on connaît
08:33dans le monde entier
08:34pour son équipe de rugby
08:35ses moutons
08:36un petit peu ses moutons
08:37mais quand même
08:38un peu moins
08:39et surtout
08:40c'est un pays très tranquille
08:41dans lequel au fond
08:42sur le plan historique
08:43il ne s'est jamais
08:44rien passé de grave
08:45c'est la première fois
08:46qu'un attentat
08:47est commis
08:48sur le sol de la Nouvelle-Zélande
08:49et cet attentat
08:50fait un mort
08:51et donc
08:52la police néo-zélandaise
08:53va déployer
08:54des efforts
08:55extraordinaires
08:56au sens propre
08:57pour accomplir cette enquête
08:58police qui
08:59on le dit
09:00est très professionnelle
09:01parce qu'elle a été formée
09:02par Scott Landerd
09:03les cousins anglais
09:04et donc effectivement
09:05c'est pas du tout
09:06des débutants
09:07ces policiers néo-zélandais
09:08un tout petit mot
09:09Hervé Gattegno
09:10pourquoi on s'en prend
09:11à Greenpeace
09:12et au bateau
09:13le Rainbow Warrior ?
09:14Alors Greenpeace
09:15donc organisation écologiste
09:16fondée en 1971
09:17dont le premier combat
09:19a été la protection
09:20des baleines
09:21et le deuxième combat
09:22de Greenpeace
09:23c'est l'opposition
09:24aux essais nucléaires
09:26donc les grandes puissances
09:27les grandes puissances mondiales
09:28font des essais nucléaires
09:29dans le monde entier
09:30les Américains
09:31les Britanniques
09:32les Français
09:33et Greenpeace
09:34s'y oppose
09:35par tous les moyens
09:36et Greenpeace a pris
09:37depuis les années 70
09:38l'habitude de perturber
09:39les essais français
09:40dans l'océan Pacifique
09:41en envoyant des voiliers
09:43au milieu de la zone
09:44au milieu de la zone
09:45où doivent se produire
09:46les essais
09:47ce qui évidemment empêche
09:48les essais d'avoir lieu
09:49donc à chaque fois
09:50la marine française
09:51s'est débrouillée
09:52pour écarter ses bateaux
09:53et cette fois
09:54avec le Rainbow Warrior
09:55Greenpeace est en quelque sorte
09:57passé à la dimension supérieure
09:59Greenpeace a acheté
10:00un énorme bateau
10:01et ça inquiète énormément
10:02les amiraux du Pacifique
10:03Enquête qui fait rêver
10:05une journée
10:06pour avoir un témoignage capital
10:08on voit les faux époux
10:09époux de Thurange
10:10qui sont interpellés très vite
10:12on voit ce camping-car
10:13on note l'immatriculation
10:14c'est incroyable
10:15Alors là on est vraiment
10:16au coeur du sujet
10:17c'est à dire à la fois
10:18le manque de préparation
10:20de cette mission
10:21parce que les agents français
10:22n'ont pas eu assez de temps
10:23parce que l'ordre politique
10:24était pressant
10:25il fallait faire vite
10:26et donc quand on fait vite
10:28ben on ne fait pas bien
10:29c'est mal
10:30voilà donc ils ont manqué
10:32de préparation
10:33ils n'ont pas anticipé
10:34une donnée psychologique
10:35fondamentale
10:36dans la population néo-zélandaise
10:37c'est l'incroyable civisme
10:39un civisme puissance 10
10:41c'est à dire que
10:42chaque citoyen néo-zélandais
10:43est un indicateur de police
10:45en puissance
10:46et donc
10:47les néo-zélandais signalent
10:48tout ce qui leur paraît
10:49anormal
10:50et puis la deuxième donnée
10:52qui trahit
10:53le manque de préparation
10:54c'est que les agents français
10:55n'ont pas été formés
10:56aux droits anglo-saxons
10:58ils ne savent pas
10:59au moment où ils sont arrêtés
11:00que en vertu
11:01de la procédure néo-zélandaise
11:02la police n'a pas le droit
11:04de les retenir
11:05contre leur gré
11:06tant qu'elle n'a pas
11:07de véritable charge contre eux
11:08et à ce moment-là
11:09il n'y a pas de charge
11:10donc au fond
11:11ils auraient pu partir
11:12et ils ne sont pas partis
11:13les faux épouturanges
11:15mais aussi d'autres suspects
11:16identifiés
11:17eux aussi sont en fuite
11:19l'affaire du rainbow warrior
11:20un mort en eau trouble
11:22personne ne peut rien faire pour nous
11:25vous l'avez dit vous-même
11:26je n'ai pas de pays
11:27pour moi tout est fini
11:28l'enquête de l'heure du crime
11:29on se retrouve dans un instant
11:30sur rtl
11:3114h15 c'est l'heure du crime sur rtl
11:36l'heure du crime
11:39jusqu'à 15h sur rtl
11:41au programme de l'heure du crime
11:44l'affaire du rainbow warrior
11:45un mort en juillet 85 en Nouvelle-Zélande
11:48à bord de ce bateau de l'organisation écologiste greenpeace
11:51coulé par un plastiquage
11:53la police traque les auteurs de l'attentat
11:55les services secrets français sont soupçonnés
11:58samedi 13 juillet 1985
12:01trois jours après l'attentat mortel du rainbow warrior
12:04la police d'auckland retrouve le canot gonflable
12:07aperçu par des vigiles la nuit de l'explosion
12:09il est amarré dans la baie d'Obson
12:12il permet de remonter jusqu'à un superbe voilier
12:15l'UVA
12:16fin juin il mouillait ici
12:18l'équipage 4 français est identifié
12:21des fausses identités à l'exception de Xavier Maniguet
12:24un médecin connu pour ses accointances à la DGR
12:27les autres sont des militaires des nageurs de combat
12:31l'UVA aurait servi au transport de matériel et aux reconnaissances
12:35l'équipage a lui aussi loué un camping-car
12:38le véhicule a été vu par des gardes forestiers
12:41sur un parking isolé garé à côté d'un autre camping-car
12:45celui des Turanges
12:46le lien est établi
12:48mais le voilier est hors de portée
12:50il a repris le large
12:51la Nouvelle-Zélande lance un avis de recherche internationale
12:55dimanche 14 juillet alors que le président François Mitterrand
12:59préside aux festivités du défilé sur les Champs-Elysées
13:03la police néo-zélandaise reprend l'interrogatoire des époux Turanges
13:07ils sont accusés d'être porteurs de faux passeports suisses
13:10il n'y a aucune trace d'Alain Turange dans les archives de Genève
13:14que répondez-vous demande le détective Batchelor
13:18réponse
13:20je cesse de coopérer avec vous
13:22parce que vous dites que je n'existe pas
13:24le détective ajoute
13:26je suis convaincu que vous et d'autres français
13:28faites partie d'une conspiration
13:30qui a abouti à l'explosion
13:32Sophie Torant Turange est attendue elle par l'inspecteur Neil Morris
13:36elle s'englote elle réclame un traducteur
13:38j'utilise une arme de femme confiera-t-elle
13:42elle admet qu'Alain n'est pas son mari
13:44pour le reste elle ne peut rien dire
13:46on l'autorise à rappeler son tonton Emile
13:48en France
13:49mais cette fois le correspondant est cassant
13:52n'appelez plus ordonne-t-il
13:54les Turanges sont grillés
13:56dans quelques heures le couple va être identifié par la Nouvelle-Zélande
13:59comme étant Alain Mafard 35 ans
14:02affecté au service action de la DGSE
14:04spécialiste des missions clandestines
14:06et Dominique Prieur 36 ans
14:08karatéka tireuse d'élite
14:10première femme à avoir intégré le service action
14:14lundi 15 juillet Alain Mafard et Dominique Prieur
14:17sont inculpés pour entrer illégal sur le territoire
14:20détenu à la prison de Mount Eden
14:22en garde à vue
14:23un policier confie aux deux agents qu'en Nouvelle-Zélande
14:26un meurtre
14:27allusion à la mort du photographe de Greenpeace
14:29est puni de la peine de mort
14:32Mafard dit qu'il acceptera la sentence
14:34personne ne peut rien faire pour nous
14:36vous l'avez dit vous-même
14:38je n'ai pas de pays
14:39pour moi tout est fini
14:40déclare le français
14:41une nuée de photographes guettent le couple
14:44à la sortie du tribunal
14:45Mafard tente de dissimuler son visage
14:47avec sa main Prieur remonte son pull
14:50photo qui dès le lendemain fait la une
14:52des journaux du monde entier
14:54photo très célèbre encore aujourd'hui
14:57c'est un très grand classique
14:58cette photo des deux faux époux
15:00Thuranges démasqués
15:01et donc ils ne sont plus espions à ce moment-là
15:03c'est fini pour eux
15:04la carrière à la DGSE est terminée
15:06puisqu'on voit leur visage
15:07à partir de là
15:08un espion n'est plus un espion
15:09ça redevient un fonctionnaire lambda
15:12on va voir dans quelle direction
15:14l'enquête va aller dans le prochain chapitre
15:16de l'heure du crime
15:17et puis on va voir toutes ces surprises
15:19qui vont survenir avec ce scandale
15:21qui va toucher le sommet de l'état français
15:24jusqu'au président Bitterrand
15:26alors il faut revenir effectivement
15:28aux investigations de la police néo-zélandaise
15:31on le fait avec vous Hervé Gattegno
15:32journaliste auteur du livre
15:342 bombes sur le rainbow warrior
15:36livre qui est publié aux éditions Flammarion
15:38et qui revient avec beaucoup beaucoup de détails
15:42beaucoup de témoignages
15:44et beaucoup de procès-verbaux récupérés
15:46notamment dans la quête néo-zélandaise
15:48que vous exposez dans ce livre
15:49on apprend plein de choses
15:50les faux époux Thuranges
15:53alors eux ils sont évidemment dans l'œil du cyclone
15:56là on les a démasqués
15:58les néo-zélandais ils sont allés très très vite
16:00on a du mal à les coincer quand même
16:02lors de ces interrogatoires
16:04vous relatez ces interrogatoires dans votre livre
16:06vous avez eu accès aux procès-verbaux
16:07c'est très étonnant ce dialogue
16:09entre les policiers néo-zélandais
16:11et ces espions français
16:12oui on a l'impression que chacun
16:14chacun bluffe en réalité
16:16les enquêteurs font comme s'ils en savaient
16:19plus qu'ils n'en savent
16:20et comme s'ils avaient des éléments probants
16:22qui leur permettent d'être catégoriques
16:24et les faux époux Thuranges
16:26les deux agents français
16:28au fond essaient de répondre
16:30par des questions à des questions
16:32ils essaient eux-mêmes de savoir
16:34ce que la police néo-zélandaise sait
16:36c'est un peu un jeu de dupe
16:38dans une sorte de jeu de dupe
16:39exactement
16:40et pendant ce temps rien n'avance
16:42mais ce que les agents français ne savent pas
16:44c'est que le temps joue contre eux
16:46parce que la police néo-zélandaise
16:48mise tout sur leur papier d'identité
16:50les permis de conduire
16:52on l'a dit qui sont des permis français
16:54et les passeports suisses
16:55qui vont les trahir
16:56parce que ces passeports sont des faux
16:58et que le service leur a attribué
17:01des passeports
17:02qui peuvent être dévoilés
17:08comme faux
17:09détectés comme faux
17:10parce qu'ils portent des vrais numéros
17:11ce sont des passeports
17:12qui ont été utilisés par le passé
17:14et qui ont été attribués
17:15à d'autres personnes
17:16dont l'une de ces deux personnes
17:18est décédée
17:19évidemment la police suisse
17:20quand elle est interrogée
17:21par les autorités néo-zélandaises
17:22elle ne va pas mettre longtemps
17:23à trouver ce détail
17:25les policiers néo-zélandais
17:27c'est pas qu'il faut leur tirer
17:28leur notre chapeau
17:29mais effectivement
17:30ils travaillent très très bien
17:31ils travaillent très très vite
17:32vous l'avez dit
17:33sur ce petit territoire
17:34avec l'aide de la population
17:35voilà
17:36qui est très solidaire
17:37effectivement
17:38cet attentat
17:39il est insupportable
17:40pour les néo-zélandais
17:41on est venu
17:42vraiment briser
17:43le calme
17:44de ce petit pays
17:45il y a une deuxième équipe
17:47qui est très vite identifiée
17:48c'est le voilier Ouvéa
17:49alors là on est en plein
17:50excusez-moi
17:51mais là on est en plein
17:52roman policier là
17:53ce très beau voilier
17:54avec des hommes à bord
17:56qui sont en fait des militaires
17:57de la DGSE
17:58des plongeurs de combat
18:00là c'est John Le Carré
18:02alors trois sous-officiers
18:03de la DGSE
18:04plus vous l'avez dit
18:05un médecin
18:06qui est considéré
18:07comme un honorable correspondant
18:09comme on dit
18:10donc quelqu'un qui fait des missions
18:11pour la DGSE
18:12mais sous son vrai nom
18:13c'est le docteur Maniguet
18:14les trois autres
18:15donc trois sous-officiers d'élite
18:17notamment l'un
18:18qui est considéré
18:19comme un skipper
18:20tout à fait remarquable
18:21et d'ailleurs il va le démontrer
18:23dans la mission
18:24parce que dans une mer démontée
18:25il va réussir à deux reprises
18:28à faire passer l'Ouvéa
18:30dans des eaux très difficiles
18:32pour des voiliers de ce type
18:33et sur place
18:35les trois marins français
18:36se font remarquer
18:38par la population
18:39ils sont dragueurs
18:40ils sont buveurs
18:41ce sont des fêtards
18:43non mais ce n'est pas très discret
18:45mais il y a une part volontaire
18:48dans ces démonstrations
18:50c'est-à-dire que
18:51ces sous-officiers-là
18:53ne vont pas poser la bombe
18:55ils ne participent pas
18:56à la pose de la bombe
18:57leur véritable rôle
18:58c'est que c'est eux
18:59c'est l'équipage de l'Ouvéa
19:01qui apporte les explosifs
19:03et le matériel
19:04qui va être nécessaire
19:05aux plongeurs
19:06pour saboter le Rainbow Harreur
19:08donc ils transportent
19:09l'arme du crime
19:10en quelque sorte
19:11et eux
19:12ils sont tranquilles
19:13ils savent que
19:14comme ils ne font pas partie
19:15de la pose des bombes
19:16et de la mission
19:17dans son caractère
19:18le plus opérationnel
19:19au fond
19:20ils peuvent se faire remarquer
19:21de toute façon
19:22ils vont quitter
19:23la Nouvelle-Zélande
19:24avant l'attentat
19:25donc ils pensent
19:27qu'ils ne peuvent pas
19:28être suspectés
19:29ils sont déjà loin
19:30alors il y a beaucoup de monde
19:31sur cette opération
19:32on ne le sait pas beaucoup ça
19:33mais sur les opérations secrètes
19:34comme ça
19:35il y a beaucoup beaucoup de monde
19:36on va en dire un mot
19:37il y a aussi une française
19:38qui a infiltré Greenpeace
19:39avant ça
19:40c'est passionnant aussi
19:41vous le racontez
19:42alors pendant des mois
19:43avant l'opération elle-même
19:45une capitaine de la DGSE
19:46qui s'appelle Christine Cabon
19:48donc son pseudonyme est Frédéric
19:50elle infiltre l'antenne de Greenpeace
19:53à Auckland
19:54elle copine avec tout le monde
19:56elle devient la coqueluche
19:57des militants de Greenpeace
19:58en Nouvelle-Zélande
20:00et elle, elle est là
20:01pour recueillir de l'information
20:02et notamment
20:03et notamment
20:04de l'information
20:05sur la durée de séjour
20:07du Rainbow Warrior
20:08à Auckland
20:09et de l'information
20:10sur le territoire néo-zélandais
20:13les endroits où on peut
20:14se donner rendez-vous discrètement
20:16les endroits où l'UVA
20:17va pouvoir relâcher
20:19amarrer
20:20et donc elle a un rôle décisif
20:23mais probablement un peu trop
20:25on lui a probablement confié
20:27un peu trop de missions
20:28à cet agent
20:29et elle a commis
20:31quelques erreurs
20:32et quelques confusions
20:33qui vont peser lourd
20:34par la suite
20:35sur le déroulement
20:36de la mission
20:37et oui parce que la mission
20:38va capoter dans la tempête
20:39le ministre français
20:40de la défense
20:41lui
20:42et bien il va sauter
20:43l'affaire du Rainbow Warrior
20:45un mort en eau trouble
20:46les faits sont trop graves
20:48la liberté sous caution
20:49est refusée
20:50l'enquête de l'heure du crime
20:51deux ou plus sûrement
20:52trois équipes
20:53pour faire couler le bateau
20:55combien d'agents secrets
20:57pour l'opération satanique
21:00Jean-Alphonse Richard
21:02sur RTL
21:03l'heure du crime
21:04jusqu'à 15h
21:0614h15
21:08c'est l'heure du crime
21:09sur RTL
21:10avec Jean-Alphonse Richard
21:12Aucune organisation
21:14dépendant de mon ministère
21:17n'a reçu l'ordre
21:19de commettre
21:21un attentat
21:22contre le Rainbow Warrior
21:24un attentat
21:25contre le Rainbow Warrior
21:26un tour aujourd'hui
21:27dans l'heure du crime
21:28sur l'affaire du Rainbow Warrior
21:29juillet 85
21:30Nouvelle-Zélande
21:31un mort dans l'explosion
21:32du bateau
21:33des écologistes de Greenpeace
21:34un attentat ciblé
21:35les services secrets français
21:37apparaissent derrière
21:38ce plastiquage mortel
21:39le scandale va atteindre
21:41le sommet de l'Etat
21:43mercredi 14 août 1985
21:45un mois après l'attentat
21:47contre le Rainbow Warrior
21:48Alain et Sophie Thurange
21:50comparaissent à 11h du matin
21:52devant la cour de district
21:54d'Auckland
21:55le couple est entré au tribunal
21:57les visages dissimulés
21:58par des serviettes éponges
21:59précaution vaine
22:01deux jours plus tard
22:02le magazine L'Express
22:03va révéler la véritable
22:04identité du couple
22:05les français
22:06sont accusés de meurtre
22:08conspiration
22:09incendie volontaire
22:10usage d'explosifs
22:11les faits sont trop graves
22:13je refuse la liberté
22:14sous caution
22:15déclare le juge
22:16les autorités françaises
22:18médusées
22:19inquiètes
22:20assistent à l'échec
22:21de l'opération satanique
22:22devenue affaire d'Etat
22:24il faut éteindre
22:25l'incendie
22:26par tous les moyens
22:27lundi 26 août
22:28le rapport demandé
22:29au conseiller d'Etat
22:30Bernard Tricot
22:31exonère ainsi
22:32la DGSE
22:33de toute responsabilité
22:35au conseiller d'Etat
22:37les patrons
22:38des services secrets
22:39ont juré
22:40que la mission
22:41des agents sur place
22:42se cantonne au seul
22:43renseignement
22:44ils n'ont rien à voir
22:45que l'attentat
22:46les faux époux
22:47turanges
22:48n'ont effectivement pas
22:49posé les explosifs
22:50mais
22:51silence
22:52des services secrets
22:53sur les autres équipes
22:54présentes
22:55notamment celle
22:56qui a plastiqué le bateau
22:58mardi 17 septembre
22:59le journal Le Monde
23:00révèle la présence
23:01de la fameuse
23:02troisième équipe
23:03en plus des faux époux
23:04turanges
23:05et des hommes
23:06du voilier Ouvéa
23:07des nageurs de combat
23:08ont posé
23:09les charges explosives
23:11trois jours après
23:12l'article du Monde
23:13le ministre de la Défense
23:14Charles Hernu
23:16démissionne
23:19et on est donc bel et bien
23:20dans une affaire d'Etat
23:21parce qu'un ministre
23:22qui démissionne
23:23c'est pas banal
23:24et on va se demander
23:25ce que savait le président
23:26François Mitterrand
23:28tout de suite
23:29on va parler un petit peu
23:30de ces fameuses équipes
23:32qui sont sur place
23:33parce que là on a
23:34à la fois
23:35les époux turanges
23:36qui étaient là
23:37pour effectivement
23:38prendre des renseignements
23:39surveiller le déroulement
23:40le déroulement de l'opération
23:42vous allez nous le dire
23:43l'équipe de voilier Ouvéa
23:46on l'a dit
23:47la logistique
23:48a amené les explosifs
23:49et puis il y a
23:50la mystérieuse équipe
23:51des plongeurs
23:52qui ont plastiqué
23:53le bateau
23:54et tout ça dans votre livre
23:55deux bombes sous le rainbow warrior
23:56qui vient d'être publié
23:58aux éditions Flammarion
24:00combien il y a de personnes
24:01finalement
24:02sur place ?
24:03une dizaine
24:04douzaine
24:05quinzaine
24:06alors au total
24:07en Nouvelle-Zélande
24:08probablement entre 15 et 20
24:09je dis probablement
24:10parce que
24:11ce n'est écrit nulle part
24:13vous savez
24:14en matière de services secrets
24:15moins il y a d'écrits
24:17et mieux on se porte
24:18donc c'est très difficile
24:19moi j'ai retrouvé
24:20beaucoup d'archives
24:21pour mon livre
24:22des archives qui probablement
24:23n'a jamais été vues
24:24avant moi
24:25mais il n'y a rien
24:28de réellement précis
24:29récapitulant
24:30en quelque sorte
24:31la mission
24:32on sait donc
24:33par recoupement
24:34enfin moi je sais
24:35par recoupement
24:36qu'il y avait au moins
24:37une quinzaine de personnes
24:38au total
24:39une trentaine de personnes
24:40sur le terrain
24:41parce que
24:42il y a aussi des agents
24:43postés en Polynésie
24:44des agents postés
24:45en Nouvelle-Calédonie
24:47des agents en Australie
24:49donc vous avez
24:50une trentaine de personnes
24:51qui sont dans la zone
24:52et parmi lesquelles
24:54la plupart des chefs
24:55du service action
24:56tous les principaux officiers
24:57du service action
24:58sont présents
24:59dans la mission
25:0030 personnes
25:01vous dites
25:02vous qui connaissez bien
25:03ce sujet
25:04et qui vous connaissez bien
25:05le fonctionnement
25:06des services secrets
25:07c'est le quantum habituel
25:08pour ce genre de mission
25:0930 personnes
25:10j'ai envie de vous dire
25:11que quand on regarde
25:12ce qui s'est passé
25:13et le manque de préparation
25:14on en a dit un mot
25:15tout à l'heure
25:16la brièveté de la préparation
25:18de cette mission
25:19probablement il aurait fallu
25:20davantage de monde
25:21en réalité
25:22les agents secrets
25:23pratiquent le taylorisme
25:24dans une mission
25:25comme celle-là
25:26chaque personne a un rôle
25:27à jouer
25:28et un seul
25:29et on se passe le relais
25:31en quelque sorte
25:32d'un agent à l'autre
25:33ou d'une équipe d'agents
25:34là
25:35dans cette opération satanique
25:37il est arrivé que des agents
25:39soient obligés
25:40d'accomplir plusieurs tâches
25:41et ça c'était s'exposer
25:43c'est une erreur aussi
25:44oui c'est une erreur de conception
25:45mais qui est due encore une fois
25:46au manque de préparation
25:48il y a donc sur place
25:50outre les trois équipes
25:51dont vous avez parlé
25:52il y a un chef de mission
25:54le colonel Dillet
25:55qui est présent
25:56il y a plusieurs autres agents
25:58qui sont là
25:59il y a aussi des agents
26:00qui sont des remplaçants
26:01au cas où l'un des agents
26:02des trois équipes
26:03ferait défaut
26:04parce qu'il tomberait malade
26:05ou qu'il aurait un accident
26:06donc vous voyez
26:07il y a tout un dispositif
26:08qui est déployé
26:09sur une opération
26:10comme celle-là
26:11alors ça effectivement
26:12c'est passionnant
26:13parce qu'on imagine
26:14on voit toujours
26:15ce qui pose une bombe
26:16mais effectivement
26:17toute cette organisation derrière
26:18qui là est totalement défaillante
26:20résultat
26:21il y a une crise
26:22au sommet de l'état français
26:23parce que là
26:24on veut couper des branches
26:25comme on va dire
26:26c'est-à-dire qu'il faut
26:27trouver des responsables
26:28mais on n'en trouve pas
26:29d'ailleurs le premier rapport
26:30c'est de dire
26:31la DGSE n'a rien à voir
26:32mais ça n'abuse personne
26:34non ça n'abuse personne
26:35parce qu'à ce moment-là
26:36j'ai entendu les mots
26:37de Charles Hernu
26:38le ministre de la Défense
26:39de l'époque
26:40qui nie contre toute évidence
26:41parce que bien sûr
26:42tout le monde a compris
26:43à partir de ce moment-là
26:44à partir du 20-25 juillet
26:46tout le monde comprend
26:48à l'intérieur de l'appareil d'état
26:50que bien évidemment
26:51ce sont les services français
26:52qui sont les auteurs
26:53de cet attentat
26:54je dis dans l'appareil d'état
26:55parce que à l'époque
26:56ça peut paraître
26:57un peu fou vu d'aujourd'hui
26:58mais à l'époque
26:59la presse n'en a pas encore parlé
27:01le secret est complètement gardé
27:03l'opinion française n'est au courant
27:05de rien
27:06c'est seulement à partir du début
27:07du mois d'août
27:08que l'opinion française
27:09va avoir vent
27:10de cette opération
27:11et de l'implication
27:12des services français
27:13par la presse
27:14il faut le dire
27:15c'est la presse
27:16qui la première
27:17va mettre en évidence
27:18des GSE dans cette affaire
27:20les fausses épouturanges
27:21vont être les seuls
27:22à être jugés
27:24l'affaire du rainbow warrior
27:25un mort à nos troubles
27:27devant vous
27:28se tiennent deux officiers
27:29de l'armée française
27:30ils ont agi sur ordre
27:31l'enquête de l'heure du crime
27:33on se retrouve dans un instant
27:34sur rtl
27:35l'heure du crime
27:37jusqu'à 15 heures
27:38sur rtl
27:4114h15
27:42c'est l'heure du crime
27:43sur rtl
27:45l'heure du crime
27:46consacrée aujourd'hui
27:47rainbow warrior
27:48juillet 85
27:49le bateau des écologistes
27:50de greenpeace
27:51est coulé dans le port
27:52d'auckland
27:53un mort dans l'explosion
27:54des services secrets français
27:55ont mené l'opération
27:56quatre mois plus tard
27:58deux agents sont jugés
27:59lundi 4 novembre 1985
28:02Alain Mafard
28:04Dominique Prieur
28:05les faux époux
28:06du range pénètre
28:07à 10h26
28:08dans la salle
28:09de la haute cour
28:10de nouvelle zélande
28:11à Auckland
28:12147 journalistes
28:14observent les espions déchus
28:16lui veste de tweed gris
28:18elle tailleur beige
28:19lunettes au vert teinté
28:20chevelure décolorée
28:21blond platine
28:22leur avocat
28:23tente de minimiser
28:24leur rôle
28:25devant vous
28:26se tiennent deux officiers
28:27de l'armée française
28:28ils ont agi sur ordre
28:29un rôle de support
28:31dans une mission stupide
28:32l'avocat ajoute
28:34des mesures extraordinaires
28:35ont été prises
28:36pour éviter de blesser
28:37quelqu'un
28:38elles ont échoué
28:39au grand remords
28:40du commandant
28:41du maffard
28:42et du capitaine Prieur
28:43le représentant
28:44de la couronne
28:45reconnaît que les preuves
28:46de l'intention
28:47de tuer
28:48manquent
28:49quant aux plongeurs
28:50poseurs de bombes
28:51ils n'ont pas été arrêtés
28:52le juge Gilbert
28:53demande à Dominique Prieur
28:54coupable
28:55ou non coupable
28:56coupable
28:57répond-elle
28:58même réponse
28:59du côté d'un maffard
29:00il n'y aura donc pas
29:01de procès
29:02l'audience a duré
29:0336 minutes
29:04le jugement sera rendu
29:06dans trois semaines
29:07jeudi 21 novembre
29:09veille du jugement
29:10le président François Mitterrand
29:11souhaite que les magistrats
29:12comprennent
29:13que les deux agents
29:14n'ont pas agi
29:15de leur propre chef
29:16mais par discipline
29:18Alain Maffard
29:19Dominique Prieur
29:20sont condamnés
29:21à 10 ans
29:22de prison
29:23ils sont effondrés
29:24leur avocat français
29:25Daniel Soulez-Larivière
29:26confie
29:27maintenant
29:28tout est politique
29:29un an plus tard
29:30après négociation
29:31Maffard et Prieur
29:32seront transférés
29:33sur l'atoll de A.O.
29:35en Polynésie française
29:36pour y terminer
29:38leur peine
29:39tout est politique
29:42dans cette affaire
29:43c'est ce que dit
29:44Daniel Soulez-Larivière
29:45qui était
29:46effectivement
29:47à cette époque
29:48l'avocat des français
29:49c'était un avocat
29:50qui était lié d'ailleurs
29:51à la DGSE
29:52Daniel Soulez-Larivière
29:53c'est un grand avocat français
29:54tout est politique
29:56et tout est à l'Elysée
29:58j'ai envie de dire
29:59Hervé Gatteignot
30:00vous êtes avec nous
30:01dans l'heure du crime
30:02journaliste
30:03auteur du livre
30:04« Warrior » publié aux éditions
30:05Flammarion
30:06merci d'ailleurs de
30:07nous donner la primeur
30:08de cet ouvrage
30:09Hervé Gatteignot
30:11François Mitterrand
30:12évidemment
30:13il n'a été
30:14pas entraîné dans cette affaire
30:15parce qu'il était au courant
30:16de cette opération
30:17évidemment
30:18mais là ça le dépasse
30:19complètement
30:20et il sent que tout lui échappe
30:21alors d'abord
30:22vous dites
30:23il était au courant
30:24évidemment
30:26d'après ce que j'ai pu lire
30:27mais
30:28pas tout à fait évidemment
30:29il est au courant
30:30parce que le 15 mai
30:31le 15 mai
30:32donc je rappelle
30:33l'attentat a lieu le 10 juillet
30:34le 15 mai précédent
30:35le président de la république
30:37reçoit le directeur
30:38de la DGSE
30:39l'amiral Lacoste
30:40qui vient lui faire
30:41approuver
30:42ou non
30:43le projet d'attentat
30:44et donc
30:45François Mitterrand
30:46va approuver
30:47ce projet d'attentat
30:48mais je vous reprends
30:49sur l'adverbe évidemment
30:50parce que normalement
30:51dans une opération
30:52comme celle-là
30:53le chef de l'Etat
30:54n'avait pas forcément
30:55à être informé
30:56le chef de l'Etat
30:57il ne doit être
30:58informé réglementairement
30:59que lorsque la vie
31:01de quelqu'un
31:02ou de quelques-uns
31:03est en jeu
31:04ce qu'on appelle
31:05les opérations homo
31:06c'est-à-dire les opérations
31:07qui visent à attenter
31:08à des vies humaines
31:09là en l'occurrence
31:10il s'agit d'une opération
31:11ARMA
31:12donc une opération
31:13qui vise à détruire
31:14un bâtiment
31:15en l'occurrence
31:16un navire
31:17et donc l'ordre du ministre
31:18de la défense
31:19était suffisant
31:20l'amiral Lacoste
31:21est allé à l'Elysée
31:22parce qu'il s'inquiétait
31:23et parce que son service
31:24s'inquiétait
31:25justement des conditions
31:26de grandes précipitations
31:27dans lesquelles
31:28étaient organisées
31:29et donc au fond
31:30l'amiral Lacoste
31:31il espérait plutôt
31:32un feu rouge
31:33et ce feu rouge
31:34ne vient pas
31:35François Mitterrand
31:36approuve la mission
31:37et à partir de ce moment-là
31:38tout s'enclenche
31:39et c'est la raison
31:40pour laquelle
31:41dès le début
31:42de ce fiasco
31:43c'est-à-dire
31:44quand on apprend
31:45la mort du photographe
31:46François Mitterrand
31:47va recouvrir
31:48toute cette affaire
31:49d'un voile de mensonge
31:50mensonge qui vise
31:51à préserver
31:52son propre rôle
31:53c'est-à-dire
31:54c'est lui qui a donné
31:55le feu vert
31:56probablement sans en connaître
31:57les détails
31:58mais en sachant qu'il s'agissait
31:59d'un attentat
32:00et mensonge
32:01qui vise à préserver
32:02les intérêts
32:03de l'État français
32:04parce que l'État
32:05s'est mis dans une sale affaire
32:06vis-à-vis d'un pays allié
32:08la Nouvelle-Zélande
32:09qui est une démocratie
32:10gouvernée qui plus est
32:11à l'époque
32:12par un gouvernement social-démocrate
32:13donc amie du gouvernement français
32:15et donc la France
32:16pour se sortir
32:17de ce mauvais pas
32:18n'a pas d'autre choix
32:19que de mentir
32:20alors en tout cas
32:21il y a
32:22c'est pas de lampistes
32:23parce qu'effectivement
32:24ils sont impliqués
32:25dans cette opération
32:26les faux époux
32:27Thuranges
32:28Alain Mafard
32:29Dominique Prieur
32:30procès
32:31je l'ai dit
32:3236 minutes
32:33d'audience
32:34évidemment
32:35c'est le droit anglo-saxon
32:36donc vous plaidez
32:38coupable
32:39donc il n'y a pas de procès
32:40c'est un deuxième choc
32:41c'est un deuxième choc
32:42dans l'opinion néo-zélandaise
32:43à l'époque
32:44qui s'attend
32:45à un procès fleuve
32:46avec des audiences publiques
32:47dans lesquelles
32:48la France va être humiliée
32:49dans lesquelles
32:50on va raconter
32:51ce qu'a fait
32:52le service secret français
32:53sur le territoire néo-zélandais
32:54qui scandalise la population
32:55et finalement
32:56le procès est escamoté
32:57pourquoi ?
32:58parce que avant
32:59ces 36 minutes d'audience
33:00il y a eu des jours
33:01de négociations
33:02très subtiles
33:03et très habiles
33:04de la part
33:05de Daniel Soulez-la-Rivière
33:07l'avocat
33:08leur avocat
33:09vous l'avez dit
33:10coordonné
33:11avec l'ambassadeur de France
33:13avec l'état français
33:14et il s'agit donc
33:15de négocier
33:16avec la justice néo-zélandaise
33:17néo-zélandaise
33:18qui en effet
33:19n'a pas les preuves
33:20de la culpabilité des Thuranges
33:21et pour cause
33:22ils ne sont pas
33:23les poseurs de bombes
33:24et rien ne permet
33:25de les relier directement
33:26à cet homicide
33:27qui aurait causé
33:28la mort de ce photographe
33:30et puisque les preuves font défaut
33:33il faut que les néo-zélandais
33:35eux aussi sortent
33:36par le haut
33:37de cette crise
33:38et au fond
33:39tout le monde a intérêt
33:40à ce moment-là
33:41à négocier
33:42pour adoucir
33:43le sort des Thuranges
33:44néanmoins
33:45à la fin
33:46à 10 ans de prison
33:47ils échappent
33:48à une peine
33:49à perpétuité
33:50pourquoi ?
33:51parce que
33:52l'autopsie
33:53du corps du photographe
33:54Fernando Pereira
33:55est providentielle
33:56pour eux
33:57parce que l'autopsie démontre
33:58que le photographe
33:59n'est pas mort directement
34:00de l'explosion
34:01il est mort noyé
34:02à l'intérieur du navire
34:04de sorte qu'on peut considérer
34:05que les Thuranges
34:06sont complices
34:07de quelque chose
34:08mais que ce quelque chose
34:09n'est pas un meurtre
34:10mais plutôt un homicide
34:11involontaire
34:13deux condamnés
34:14qui n'effectueront
34:15jamais
34:16la totalité
34:17de leur peine
34:18l'affaire du rainbow warrior
34:19un mort
34:20un autre trouble
34:21dans cette mission
34:22tout était fait
34:23à la va vite
34:24nous étions persuadés
34:25que ça n'irait pas
34:26jusqu'au bout
34:27l'enquête de l'heure du crime
34:28je vous retrouve tout de suite
34:29sur RTL
34:30L'heure du crime
34:31présentée par Jean-Alphonse Richard
34:33sur RTL
34:3414h15
34:36c'est l'heure du crime
34:37sur RTL
34:38avec Jean-Alphonse Richard
34:40dans l'heure du crime
34:41l'affaire du rainbow warrior
34:43en 1985
34:44le bateau des écologistes
34:46de Greenpeace
34:47coulé par les services secrets français
34:48à Auckland
34:49en Nouvelle-Zélande
34:50un mort
34:51deux agents de la DGSE
34:52arrêtés
34:53condamnés à dix ans de prison
34:54peine qu'ils n'accompliront
34:56pas en totalité
34:59dimanche 13 décembre 1987
35:01un an après avoir été transféré
35:03sur l'atoll polynésien français
35:05de A.O.
35:06le commandant Alain Mafar
35:08Mafar est transféré en métropole
35:10il doit être soigné
35:11pour une occlusion intestinale
35:13malgré les protestations
35:14de la Nouvelle-Zélande
35:15l'ancien nageur de combat
35:17ne retournera jamais
35:18sur l'atoll
35:193 mai 1988
35:20c'est au tour
35:21de la capitaine
35:22Dominique Prieur
35:23de rentrer à Paris
35:24elle est enceinte
35:25elle non plus
35:26ne reviendra pas
35:27à A.O.
35:28Alain Mafar et Dominique Prieur
35:30seul visage connu
35:31de l'opération satanique
35:32vont se faire oublier
35:34dans cette mission
35:35tout était fait à la va-vite
35:37je m'inquiétais
35:38mais au fond
35:39nous étions persuadés
35:40qu'un feu rouge
35:41interviendrait
35:42que ça n'irait pas
35:43jusqu'au bout
35:44confiera Dominique Prieur
35:45au journaliste Hervé Gattegnaud
35:4710 ans de prison
35:49j'avoue je ne sais pas quoi penser
35:50je suis sur le coup là
35:51mais lorsque
35:52une mission se termine
35:53comme cela
35:54généralement
35:55on ne continue pas
35:56surpris quand même
35:57de la sévérité
36:01et c'est un document exceptionnel
36:02c'est la voix de Dominique Prieur
36:04elle était interrogée
36:05à l'époque
36:06c'était juste après
36:07le verdict du procès
36:08elle était interrogée
36:09à l'époque
36:10par Philippe Nécan
36:11journaliste à RTL
36:12et qu'on salue d'ailleurs
36:13parce que je sais
36:14qu'il nous écoute
36:15interview incroyable
36:16qui a été réalisée
36:17dans la prison
36:18où elle était incarcérée
36:19Philippe Nécan a appelé
36:20il m'avait raconté ça
36:21c'est complètement fou
36:22il avait appelé la prison
36:23et puis hop
36:24on lui avait passé
36:25tout simplement
36:26Dominique Prieur
36:27quoi de plus simple finalement
36:28alors donc
36:29il y a cette opération satanique
36:30qui se termine
36:31un petit peu
36:32en zigzag
36:33je ne veux pas dire
36:34que de poisson
36:35ça serait un mauvais jeu de mots
36:36mais qui effectivement
36:37la diplomatie
36:38a pris le dessus
36:39les agents
36:40ont été plus ou moins
36:41exfiltrés
36:42déposés sur cet atoll
36:43et puis finalement
36:44ils ne vont jamais revenir
36:45faire totalement leur peine
36:47opération satanique
36:48d'ailleurs
36:49quel drôle de nom
36:50on se croirait
36:51dans une bande dessinée
36:52Hervé Gattegno
36:53vous êtes l'auteur du livre
36:542 bombes sous le rainbow warrior
36:55qui est publié aux éditions
36:56Flammarion
36:57oui c'est vrai que c'est un peu ridicule
36:58mais peut-être que l'inconscient
37:01il y a sa part
37:02vous savez John Le Carré
37:03grand spécialiste de ces affaires
37:04disait
37:05les services secrets
37:06sont l'inconscient
37:07des grandes démocraties occidentales
37:09dans cette affaire
37:10qui ressemble à un gigantesque
37:11acte manqué
37:12on peut dire
37:13qu'il y a beaucoup d'inconscients
37:14le choix de ce mot
37:16pour intituler cette opération
37:18il vient du fait que
37:20le service action
37:21avait pris l'habitude
37:22de donner
37:23comme nom de code
37:24à toutes ces opérations
37:25des mots commençant par
37:26SA
37:27comme service action
37:28et donc ensuite
37:29bêtement
37:30le chef du service action
37:31le colonel Lesquer
37:32prenait le dictionnaire
37:34et il regardait
37:35quels étaient les mots
37:36qui commençaient par SA
37:37et il a trouvé
37:38tout simplement
37:39satanique
37:40et peut-être qu'il ne s'est
37:41pas rendu compte
37:42au moment où il a fait ça
37:43que ça n'allait pas
37:44porter chance à l'opération
37:45alors même que
37:46un grand nombre
37:47d'agents de son
37:48propre service
37:49émettait plus que
37:50des réticences
37:51envers cette opération
37:52incontestablement
37:54ce mot
37:55prédisait quelque chose
37:57de fatidique
37:58pour cette opération
37:59alors dans votre ouvrage
38:01les deux bombes
38:02sous le rainbow warrior
38:03évidemment vous avez recueilli
38:04beaucoup de témoignages
38:05et vous avez eu accès
38:06notamment
38:07elle vous a parlé
38:08à Dominique Prieur
38:09que vous connaissiez
38:10mais vous l'avez recontacté
38:11et elle vous a livré
38:13beaucoup de
38:14des informations
38:15elle vous a parlé
38:16et elle dit
38:17mais personne n'y croyait
38:18à cette opération
38:19il aurait fallu
38:20que ça s'arrête
38:21on espérait tous
38:22que ça s'arrête
38:23parce qu'on savait
38:24en gros qu'on allait
38:25à la casse
38:26je traduis un petit peu
38:27ses propos
38:28après aujourd'hui
38:29elle a toujours ce sentiment
38:30oui c'est encore
38:31un traumatisme
38:32pour tous ceux
38:33qui ont appartenu
38:34au service action
38:36dans ces années-là
38:37et même à la DGSE
38:38en général
38:39et encore plus particulièrement
38:40pour les agents
38:41qui ont été directement
38:42impliqués
38:43dans cette opération-là
38:44j'ai compris une chose
38:46en parlant avec
38:47un certain nombre d'anciens
38:48et plusieurs protagonistes
38:49de la mission satanique
38:50c'est que
38:51dans la vie
38:52des agents secrets
38:53très souvent
38:54les opérations
38:55sont préparées
38:56minutieusement
38:57pendant des mois
38:58qui n'ont finalement jamais lieu
38:59c'est très souvent le cas
39:00et c'est presque exceptionnel
39:02qu'une opération
39:03de ce type
39:04soit menée
39:05jusqu'à son terme
39:06celle-là
39:07elle avait tous les clignotants
39:08qui étaient au rouge
39:10et tout indiquait au fond
39:11qu'il ne fallait pas
39:12la mener cette mission
39:13et donc jusqu'au bout
39:14jusqu'au dernier jour
39:15même encore en place
39:17en Nouvelle-Zélande
39:18sur le terrain
39:19les agents ont pensé
39:20qu'une intervention
39:22arriverait à point nommé
39:24pour arrêter tout ça
39:25et finalement
39:26cette intervention
39:27elle n'est jamais venue
39:28et l'opération
39:29a eu lieu
39:30et elle a donné
39:31le fiasco
39:32militaire
39:33et le fiasco politique
39:34que l'on sait
39:35d'ailleurs
39:36il y a tout un chapitre
39:37dans votre livre
39:38vous l'appelez
39:39la mission maudite
39:40effectivement la mission maudite
39:41parce qu'il n'y a rien qui marche
39:42tout va commencer à se désagréger
39:43et finalement
39:44ça va être vraiment
39:45une débandade
39:46pour les services français
39:47Hervé Gattegno
39:49je le disais
39:50vous avez rencontré
39:51beaucoup de monde
39:52aujourd'hui encore
39:53avec le recul
39:54les gens
39:55qui étaient à l'époque
39:56dans les services secrets
39:57aux services actions
39:58etc.
39:59à la DGSE
40:00au ministère
40:01on a le sentiment
40:03qu'il n'y a pas d'aveu
40:04d'échec vraiment
40:05ils ont du mal
40:06à en parler
40:07et à reconnaître
40:08que finalement
40:09c'était une erreur
40:10alors ça a longtemps
40:11été une tâche
40:12dans la réputation
40:13du service
40:14vis-à-vis de l'extérieur
40:15et un traumatisme
40:16pour les gens du service
40:18à l'intérieur
40:19et ce traumatisme
40:20a généré un phénomène
40:22qu'on connaît bien
40:23c'est une sorte de phénomène
40:24de déni
40:25on a mis
40:26l'opération satanique
40:27sous le tapis
40:28on n'a plus voulu en parler
40:29il n'y a jamais eu
40:30la grande réunion
40:31de débriefing
40:32comme on le fait
40:33dans ces cas-là
40:34les agents eux-mêmes
40:35s'en sont pleins
40:36Mafar et Prieur
40:37lorsqu'ils ont finalement
40:38rentré en métropole
40:39deux ans plus tard
40:40ils auraient aimé en fait
40:42qu'on les confronte
40:44qu'on leur demande
40:45ce qui s'était passé
40:46pour que tout ça puisse servir
40:47aux générations suivantes
40:48parce que
40:49il n'y a rien du tout
40:50dans un service
40:51on apprend normalement
40:52de ses échecs
40:53il ne s'est rien passé du tout
40:54les quelques papiers
40:55qui ont été rédigés
40:56y compris par eux
40:57on n'en a jamais retrouvé la trace
40:58ils n'ont jamais servi à personne
41:00et au fond
41:01la seule chose qui reste
41:02plutôt bien réussie
41:03dans cette opération
41:04c'est la façon
41:05dont la fameuse troisième équipe
41:06a échappé
41:07à toutes les surveillances
41:09et à toutes les enquêtes
41:10les trois agents
41:11les trois agents
41:12qu'il a constitué
41:13on sait qui ils sont
41:14les trois officiers
41:15de la DGSE
41:16trois nageurs de combat
41:17eux ils ont absolument
41:18échappé à toute poursuite
41:19et encore aujourd'hui
41:20je suis incapable
41:21de vous dire
41:22sous quelle fausse identité
41:23le
41:24celui qu'on appelait
41:26Peter tout à l'heure
41:27oui
41:28celui qui pilotait le Zodiac
41:29qui était le frère
41:30de Ségolène Royal
41:31sous quelle identité
41:33cet agent là
41:34est entré en Nouvelle-Zélande
41:35et sous quelle identité
41:36il en est reparti
41:37merci beaucoup Hervé Gattegnaud
41:40auteur de deux bombes
41:41sous le rainbow warrior
41:42édité chez Flammarion
41:44d'avoir été
41:45aujourd'hui l'invité
41:46de l'heure du crime
41:47merci à l'équipe de l'émission
41:48rédactrice en chef
41:49Justine Vigneault
41:50préparation Marie Bossartea
41:51de Turquheim
41:52réalisation en direct
41:53Nicolas Godet
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