- 16/06/2025
Des mensonges, un gendarme qui rédige de faux procès-verbaux, des scellés détruits sans raison. L'affaire Bénédicte Belair porte tous les stigmates d'une enquête truquée, bâclée, saccagée. Au printemps 2017, le corps de cette femme, âgée de 55 ans, est découvert sans vie, chez elle dans une petite vile de l'Oise. C'est son compagnon qui a fait la macabre découverte alors qu'il rentrait de son travail. Les investigations sont rapides, catégoriques. La malheureuse avait trop bu, elle est tombée, toute seule. Dossier clos. Affaire classée. La justice ne va pas chercher à en savoir plus.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
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00:0114h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07Je revois bien cette scène, on ne peut pas l'oublier.
00:09On fait face à une scène de chaos, une femme semi-allongée sur un canapé, baignant dans son sang.
00:15Cette femme présentait des marques d'hématomes sur tout le corps,
00:20mais également des traces de mutilation sur le visage.
00:24Clairement, ce corps a été mutilé.
00:26Bonjour, des mensonges, un gendarme qui fabrique de faux procès-verbaux,
00:32des scellés, détruits sans raison.
00:35L'affaire Bénédicte Belair recèle tous les ingrédients d'une enquête truquée, bâclée et scandaleuse.
00:41Au printemps 2017, le corps de cette femme, âgée de 55 ans,
00:45est découvert sans vie chez elle, dans une petite ville de Loise.
00:49C'est son compagnon qui a fait la macabre découverte alors qu'il rentrait de son travail.
00:54Les investigations sont rapides, la malheureuse avait trop bu, elle est tombée toute seule.
00:59Dossier clos, affaire classée, la justice ne va pas chercher à en savoir plus.
01:05La sœur de la victime ne va jamais accepter cette conclusion expresse en prenant connaissance du dossier.
01:11Elle va avoir le sentiment que cette scène d'accident ressemble à s'y méprendre, à une scène de crime.
01:17Sa sœur aurait été frappée à mort.
01:20A-t-elle succombé au coup de son conjoint écarté lors de l'enquête ?
01:24Qui était dans la maison quand Bénédicte a rendu son dernier souffle ?
01:29Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission Radio 100% fait divers.
01:33Bénédicte Belair, la vérité cachée, c'est tout de suite sur RTL.
01:38Sous-titrage Société Radio 100%
02:08De celle-ci, William, qui vient de la prévenir.
02:11Il n'a pas encore appelé les secours.
02:13Il dit que c'est horrible à voir et que le chien a bouffé Bénédicte.
02:18Sylvaine Grévin est sous le choc.
02:20Elle se rend tout de suite à Pont-Saint-Maxence, devant le modeste pavillon de plein pied.
02:26Elle retrouve le compagnon, William.
02:29Il est assis sur un banc dans le jardinet.
02:31Il semble ailleurs, même si les gendarmes notent qu'il ne semble pas trop atteint par ce décès soudain.
02:39La famille ne sait rien de ce qui s'est passé.
02:41Peu auparavant, l'urgentiste du SAMU, le docteur Yameldine Alouache,
02:46a qualifié de choquante la scène qu'il a découverte dans le salon.
02:50Bénédicte Bélair, 57 ans, est en partie dévêtue, pantalon abaissé jusqu'à mi-fesse, pull remonté.
02:59Elle est allongée de façon curieuse, en partie par terre, en partie sur le canapé.
03:04Elle porte de nombreuses lésions, pas moins d'une cinquantaine d'hématomes et une grave blessure à l'œil.
03:10Le médecin ne croit pas à une attaque du chien.
03:13Il part d'une mutilation minutieuse et adroite.
03:16Selon lui, la mort est suspecte.
03:20Les gendarmes emmènent le compagnon, entendu à 2h du matin, en qualité de simple témoin.
03:27Audition qui ne dure qu'une heure.
03:29Seulement 7 questions posées.
03:31Le procès verbal tient sur deux pages.
03:34William, employé comme agent de maîtrise dans une société de transport basée à Louvre,
03:39explique qu'il est parti travailler à 7h30.
03:43Il est rentré à 19h30 et là, il a découvert Bénédicte morte.
03:46Quand on l'interroge sur la multitude d'équimoses relevées sur le corps de Bénédicte,
03:52William répond « C'est certainement quand elle tombait ou se cognait, quand elle était saoule. »
03:58Selon lui, sa compagne buvait trop, fumait trop, ne faisait plus rien dans la maison.
04:04Les enquêteurs relâchent.
04:05Le compagnon, il était au travail quand la victime est morte, il est mis hors de cause.
04:09Les analyses toxicologiques confirment que Bénédicte Bélair était alcoolisée lors de son décès.
04:16Tous ceux qui connaissent Bénédicte Bélair ne croient pas à l'accident.
04:20Xavier, son frère, décrit l'histoire mouvementée du couple qu'elle formait avec William.
04:26Ils étaient séparés depuis deux ans, mais ils vivaient toujours sous le même toit.
04:30Depuis quelques années, leur relation s'était dégradée.
04:33Bénédicte Bélair avait quitté son travail d'assistante de vie scolaire.
04:38Elle se réfugiait dans l'alcool miné par la tristesse.
04:43Son entourage parle d'une femme malheureuse, maltraitée, battue.
04:48Sa mère, Marie-Hélène, confirme qu'elle était victime de violences physiques et psychologiques de la part de l'ex-compagnon.
04:54Elle disait qu'il l'enfermait.
04:57En 2012, William a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour violences sur Bénédicte.
05:03Il affirme être depuis rentré dans le rang.
05:05Il n'a jamais pu lever la main sur son ex.
05:08La famille remarque son absence lors des obsèques.
05:12Quatre mois après le décès, le parquet de Sanlis classe l'affaire.
05:16La thèse de l'accident, une chute est retenue.
05:20Une chute donc, même si les photos et le témoignage du premier médecin arrivaient sur les lieux.
05:25Un urgentiste, certes, ce n'est pas un légiste.
05:28Il ne penche pas vraiment pour un accident.
05:30On a vu tous ces coups distribués.
05:33Cette cinquantaine d'équimoses, ça fait beaucoup pour une chute, j'ai envie de dire.
05:38Sylvaine Grévin, la sœur, ne veut pas en rester là.
05:40Elle va se manifester, quitte à se heurter d'ailleurs frontalement à la gendarmerie et à la machine judiciaire.
05:46Évidemment, on va voir tout ça dans la suite de l'heure du crime.
05:50Bonjour Sylvaine Grévin.
05:53Bonjour Jean-Alphonse.
05:55Merci infiniment d'être avec nous dans l'heure du crime.
05:58Vous êtes la sœur de Bénédicte Bélair et encore merci d'avoir accepté notre invitation parce que vous êtes au cœur de cette affaire.
06:05Et c'est grâce à vous, d'ailleurs il faut bien le souligner, que cette affaire n'est pas enterrée aujourd'hui et qu'elle continue
06:10et que les investigations se poursuivent à l'heure où nous parlons.
06:14Alors, évidemment, Sylvaine Grévin, vous n'avez rien oublié de cette soirée du 4 avril 2017.
06:21Lorsque vous arrivez devant le pavillon où habite votre sœur avec son ex-compagnon, dans quel état d'esprit êtes-vous ?
06:29Évidemment, vous êtes très inquiète, mais à quoi vous pensez immédiatement ?
06:34Écoutez, lorsque j'arrive, en fait pour tout vous dire, j'étais en train de faire mes courses quand ma mère m'a appelée.
06:41Voilà, tout bêtement, mes courses alimentaires.
06:44Sur le moment, en fait, quand vous recevez un appel comme ça, vous n'y croyez pas.
06:48Je me suis dit, non mais bon, ce n'est pas possible, elle doit être certainement encore vivante.
06:54Donc, la première des choses, effectivement, que j'ai faites, c'est aussi moi d'appeler la gendarmerie de mon côté,
07:00pendant que j'étais en route.
07:01Là, on n'a pas voulu me donner d'informations, donc je me suis rendue, bien sûr, sur place.
07:07Et sur place, en fait, j'avais toujours espoir, en fait, que Bénédicte soit encore vivante.
07:12Mon frère, donc, que j'ai retrouvé, Xavier, comme on était sur place.
07:16Donc, on s'est retrouvés tous les deux, complètement démunis, sans avoir véritablement d'informations.
07:22On ne nous a fait absolument aucune annonce.
07:25On a été, enfin, vraiment, je dirais, le mot n'est pas assez fort, maltraités.
07:30C'est la seule personne qui est venue à nous, parce qu'on l'a approchée, d'ailleurs.
07:35Mais il s'agit, justement, de Yamil Dinalouage, que vous avez cité tout à l'heure.
07:40Du médecin.
07:41Le médecin urgentiste.
07:42Oui, tout à fait.
07:43Le médecin urgentiste.
07:44Alors, quand vous allez prendre connaissance de l'autopsie, notamment,
07:48et des coûts qui ont été distribués sur votre sœur,
07:54là, c'est très, très choquant, ce que vous pouvez lire à ce moment-là.
08:00Non seulement, c'est très choquant, mais je voudrais quand même juste rappeler,
08:03c'est que dix jours avant le décès de Bénédicte,
08:07elle avait, et ça, c'est très important de le notifier,
08:10elle m'avait appelée pour m'informer qu'elle avait été à nouveau frappée
08:14de façon assez violente avec son ex-compagnon.
08:18Et à ce moment-là, moi-même, j'avais aussi appelé la gendarmerie
08:21pour qu'il puisse intervenir.
08:24Des photographies, d'ailleurs, avaient même été prises de son visage à ce moment-là,
08:28puisque même, elle portait des traces au visage.
08:30Et pour autant, les gendarmes de Pont-Sainte-Maxence sont repartis
08:33en laissant en lui et place, finalement, la victime et son bourreau, j'ai envie de dire.
08:41Et donc, c'est vrai que moi, quand j'ai eu accès au dossier,
08:43c'est-à-dire après le classement,
08:44là, je me suis dit, mais c'est juste pas possible, en fait.
08:49Comment déjà, je me suis rendue compte
08:50que le dossier était littéralement bâclé,
08:55c'est-à-dire qu'il y avait des investigations minimales
08:59qui n'avaient même pas été produites.
09:01Il y avait très peu d'éléments.
09:05Et si vous voulez, là, je me suis quand même posé beaucoup de questions
09:08parce que ma sœur était une victime de violences conjugales avérées
09:14pour lesquelles son ex-compagnon avait déjà été condamnée.
09:18Et dix jours avant, on appelle la gendarmerie.
09:21Et ensuite, dix jours plus tard,
09:22comment ces mêmes gendarmes se retrouvent avec un corps
09:26qui présentait, notamment sur l'autopsie,
09:29non seulement les blessures que vous avez décrites,
09:31c'est-à-dire plus de 50 hématomes sur l'ensemble du corps.
09:34On saura également, puisqu'il y aura eu exhumation trois ans plus tard,
09:40comment qu'elle avait au total 11 fractures de côte.
09:43Oui, c'est ça.
09:45Effectivement, on va avoir un bilan très, très lourd
09:47et on va se poser beaucoup de questions.
09:49Et vous, vous posez ces questions, évidemment.
09:51Tout de suite, Sylvaine Grévin, encore une fois,
09:53vous êtes là, vous ne comprenez pas du tout ce qui peut se passer
09:55et vous ne croyez pas du tout à une chute accidentelle.
09:58Bonjour, Maître Célia Chauffray.
10:00Bonjour.
10:01Merci beaucoup d'être avec nous également dans l'heure du crime.
10:03Vous êtes avocate au Barreau de Paris
10:05et avec Maître Olivier Maurice,
10:09vous défendez les intérêts de la famille de Bénédicte Bélaire.
10:12Vous connaissez très bien ce dossier.
10:14Alors, on va parler d'une chute tout de suite,
10:16parce que l'enquête, elle va très vite.
10:17Effectivement, on ne fait pas vraiment dans le détail.
10:20On dit tout de suite, cette malheureuse est tombée.
10:23Mais sur quoi serait tombée Bénédicte pour se fracasser le crâne ?
10:27Alors, la première théorie qui est avancée est tout simplement la moins crédible de toutes les théories possibles.
10:34Il est soutenu que Bénédicte Bélaire serait tombée de manière spontanée,
10:39donc toute seule, sans intervention de personne,
10:41et sans que d'ailleurs, il n'y ait véritablement de points d'impact qui soient identifiés,
10:47puisque de fait, on ne trouve pas, vous savez, quand il y a un choc comme ça violent,
10:51il peut y avoir, logiquement, on peut trouver des traces sur un mur,
10:55sur la matière sur laquelle l'impact a eu lieu,
10:58ce qui n'est absolument pas le cas dans le domicile du couple où Bénédicte a été retrouvée.
11:03Alors, on en parlait avec Sylvaine Grévin à l'instant, maître Célia Chauffray.
11:08William M, le compagnon, ou plutôt l'ex-compagnon, c'est un homme violent ?
11:13Et ça, on le sait tout de suite, dès le début de l'enquête ?
11:16Alors, on le sait d'autant plus qu'il avait été condamné
11:20par le tribunal correctionnel de Sanlis
11:22pour avoir violenté sa compagne Bénédicte.
11:25Donc, c'est un fait qui est parfaitement connu
11:27des intervenants de police qui arrivent sur les lieux,
11:31qui, même s'ils n'ont pas eu à connaître de l'affaire antérieure
11:34ayant abouti à la condamnation du compagnon,
11:37bien évidemment, lorsqu'ils entendent le compagnon,
11:40lorsqu'ils tapent son nom dans leur fichier,
11:42il est bien évident que cette condamnation apparaît...
11:46Enfin, ils en ont parfaitement connaissance.
11:47La clôture de l'enquête, le moins qu'on puisse dire,
11:50c'est qu'elle est rapide.
11:51C'est-à-dire que les gendarmes, tout de suite,
11:54c'est une chute, on n'en déroge pas,
11:56et voilà, le dossier est classé.
11:58Alors, pour un dossier de cette nature,
12:00c'est extrêmement rapide.
12:02Voilà une femme dont on sait qu'elle était victime
12:05de violences conjugales,
12:07qui est retrouvée chez elle,
12:09décédée dans des conditions qui,
12:10lorsque l'on voit les photos de scènes de découverte du corps,
12:13enfin, les circonstances de son décès ne peuvent qu'interroger,
12:17aurait dû interroger,
12:19et dans ces conditions-là,
12:21un classement sans suite qui est ordonné
12:23quelques mois seulement
12:24après la découverte du corps,
12:26c'est, je ne dirais pas rapide,
12:28c'est stupéfiant,
12:29c'est à peine croyable, en réalité.
12:31Une famille qui va tout faire pour relancer le dossier.
12:35Bénédicte Belair, la vérité cachée,
12:37il a dit que ma sœur avait chuté dans l'escalier,
12:40mais il n'y a pas d'escalier.
12:41L'enquête de l'heure du crime,
12:43on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:4614h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
12:51L'heure du crime,
12:53jusqu'à 15h sur RTL.
12:55L'heure du crime consacrée à la mort suspecte de Bénédicte Belair.
12:59Cette femme, 55 ans, a été découverte sans vie chez elle,
13:03dans l'Oise, en avril 2017,
13:05couverte d'hématomes et de lésions.
13:07L'enquête a conclu à un accident.
13:12Huit mois plus tard, la famille veut faire rouvrir le dossier.
13:17Mercredi 15 novembre 2017,
13:19Sylvaine Grévin, sœur de Bénédicte Belair,
13:22dépose plainte contre X.
13:24Le compagnon William n'est pas nommé,
13:25mais c'est lui qui est visé.
13:27La sœur dit avoir été effarée
13:29en lisant les conclusions de l'autopsie.
13:31Une cinquantaine d'hématomes,
13:33des côtes fracturées,
13:34un coup violent à la tête qui a entraîné le décès.
13:37L'heure de la mort reste imprécise.
13:39Elle est située dans l'après-midi.
13:40Le compagnon affirme qu'il était au travail.
13:43Sylvaine Grévin remarque que l'emploi du temps de William
13:46n'a jamais été vérifié.
13:48Les gendarmes se sont contentés d'un simple coup de fil
13:51à l'employeur, lequel a confirmé que l'ex-compagnon
13:54était bien ce jour-là au planning.
13:56La téléphonie ne permet pas de confirmer
13:58que William était bien sur son lieu de travail
14:01durant toute la journée.
14:02Quant au téléphone de la victime,
14:04expertisé,
14:05il montre que Bénédicte se photographiait régulièrement
14:09en selfie,
14:10visage tuméfié,
14:12écorché,
14:13lunettes cassées.
14:14Aux enquêteurs,
14:15Sylvaine Belair raconte que le 25 mars 2017,
14:19dix jours seulement avant le décès,
14:21Bénédicte l'a appelée au secours.
14:23Elle était frappée par son compagnon.
14:25Les gendarmes se sont alors déplacés
14:27jusqu'au pavillon de Pont-Sainte-Maxence.
14:29William a démenti toute violence.
14:32Il a indiqué que Bénédicte avait trop bu
14:34et qu'elle avait chuté dans l'escalier.
14:37La maison de plein pied ne dispose pourtant
14:41d'aucun escalier.
14:43Aucun procès verbal n'a été dressé après cette visite.
14:46Le lendemain, la victime ne s'est pas présentée
14:48à la gendarmerie pour effectuer sa déclaration.
14:50Elle aurait fait savoir qu'elle ne désirait plus
14:52porter plainte.
14:54Selon sa sœur,
14:54si Bénédicte a renoncé à déposer plainte,
14:58c'était par peur.
15:00Mardi 28 janvier 2020,
15:02deux ans et demi après le décès de Bénédicte Belair,
15:05sa sœur demande une série de prélèvements biologiques
15:08dans les scellés.
15:10Ses pièces n'ont jusque-là jamais été expertisées.
15:13Un mois plus tard,
15:14la famille apprend que l'ensemble des scellés,
15:16à l'exception du téléphone portable de la victime,
15:19ont été détruits.
15:20Seulement un an et demi après la mort de Bénédicte Belair,
15:23c'est un gendarme de la brigade de Pont-Saint-Maxence
15:26qui a insisté pour obtenir cette destruction.
15:29Le procureur de Saint-Lys,
15:30Jean-Baptiste Bladier,
15:32a finalement accepté la demande du gendarme.
15:35C'est une erreur dont je suis responsable.
15:38La disparition des scellés a enlisé un peu plus
15:41cette instruction déjà compliquée.
15:43On va reconnaître plus tard le procureur
15:45dans le journal Le Monde.
15:47Le dossier révèle notre mystère.
15:49Après avoir découvert le corps,
15:50William, a appelé deux gendarmes sur leur portable.
15:55Ce sont eux qui sont intervenus dans la maison.
15:57Mais comment avaient-ils leur numéro ?
16:01Une question qui s'ajoute donc à bien d'autres
16:03dans ce dossier qui abonde de mystères,
16:06de manquements, de lacunes, d'erreurs.
16:08On sent bien que tout le monde est embarrassé par ce décès
16:11qui pourtant ne devrait être qu'un simple accident,
16:15une chute mortelle.
16:16La famille va demander une exhumation,
16:18une opération qui, on va le voir,
16:20dans la suite de l'heure du crime,
16:21va changer beaucoup de choses
16:22parce qu'on va avoir une autre vision du dossier.
16:25Ce dossier qui est normalement fermé.
16:27On ne veut pas avancer là-dessus.
16:29Alors, Sylvaine Grévin,
16:31vous êtes avec nous dans l'heure du crime.
16:32On vous retrouve.
16:33Vous êtes la soeur de Bénédicte Bélair.
16:36Je voudrais un mot là-dessus
16:37sur la fameuse soirée du 25 mars 2017
16:40parce que moi, j'ai trouvé ça totalement incroyable et effrayant.
16:44On est là dix jours seulement avant le décès de votre soeur.
16:47Et Bénédicte, elle vous appelle au secours.
16:50Tout à fait.
16:51Donc, en fait, Bénédicte m'appelle dans l'après-midi du 25 mars.
16:55Et dans un premier temps,
16:58elle était...
16:59Enfin, je n'arrivais pas, en fait,
17:03à vraiment comprendre ce qu'elle me disait
17:06parce qu'elle pleurait beaucoup.
17:08Et bon, je l'ai calmée.
17:10Et au bout d'un moment, elle me dit
17:11je ne peux plus sortir de la maison.
17:14Il me séquestre.
17:15Et là, elle m'a raconté...
17:16En fait, elle a tout déballé.
17:17Ma soeur était quelqu'un de très, très pudique
17:19comme d'ailleurs beaucoup de femmes victimes de violences conjugales.
17:22Et là, en fait, elle s'est complètement livrée.
17:24Et on sentait qu'elle était complètement paniquée.
17:28Elle m'indiquait
17:29mais tu sais, j'ai l'impression qu'il devient de plus en plus fou.
17:32Il m'a mis un coup de poing au visage.
17:33Je suis tombée sur l'arrière de la tête.
17:35Et donc là, moi, mon sang n'a fait qu'un tour.
17:37C'est que...
17:38Voilà, tout de suite, je lui ai dit
17:39écoute, il va finir par te tuer.
17:42Je vais venir te chercher.
17:43Et d'un seul coup, sa voix s'est figée.
17:45Et elle me dit
17:46il arrive, il arrive, il arrive.
17:47C'est-à-dire que quand elle m'a appelée,
17:48bien sûr, elle était seule.
17:50Et à ce moment-là, lui est arrivé.
17:52Donc, j'ai pris
17:54monsieur au téléphone.
17:56Et donc, bien sûr, voilà,
17:58il a traité ma sœur de tous les noms.
18:00Donc, moi, je lui ai dit
18:01écoute, si, dans tous les cas,
18:03j'appelle immédiatement la gendarmerie.
18:05Ça ne peut plus durer comme ça.
18:06Il faut que tu arrêtes maintenant
18:07comment dire ce que tu es en train de faire.
18:10Et donc, j'ai aussitôt appelé la gendarmerie.
18:12Donc, pour moi, si vous voulez,
18:14à partir du moment où j'avais appelé la gendarmerie,
18:16je restais en lien avec eux
18:17quasiment toute l'après-midi.
18:19Parce que malheureusement,
18:21j'ai pas pu venir tout de suite, moi, chercher ma sœur.
18:24Et en fait, quand je les ai...
18:26Enfin, au bout d'un moment,
18:27ils m'ont appelé en me disant
18:29est-ce que vous pouvez venir chercher votre sœur ?
18:30Je lui ai dit écoutez, il n'y a pas de souci.
18:31Et donc là, je rappelle ma sœur Bénédicte.
18:33Je lui ai dit écoute,
18:34est-ce que tu prépares ta valise ?
18:35Elle me dit là, non mais tu sais,
18:36je suis tellement fatiguée.
18:38Là, elle vient me chercher demain matin.
18:40Et je ne comprenais pas trop.
18:41Et après, je n'ai pas voulu trop...
18:42Bien sûr, pas insister,
18:44mais vous sentiez que peut-être...
18:45Pas insister.
18:45Voilà, peut-être qu'elle était sous surveillance,
18:48en quelque sorte,
18:49et que c'était un peu compliqué pour elle
18:51de donner suite à tout ça.
18:54Maître Célia Chauffret,
18:56on vous retrouve également dans l'heure du crime.
18:58Vous êtes avocate au Barreau de Paris.
18:59Vous êtes avocate avec Maître Olivier Maurice
19:01de la famille de Bénédicte Bélair.
19:04Alors, on sait qu'il y a eu effectivement des alertes.
19:08Sylviane Grévin, elle vient de nous en donner une importante.
19:11L'ex-compagnon, il avait déjà aussi été condamné
19:14pour avoir frappé Bénédicte.
19:17Il avait écopé de trois mois de prison avec sursis.
19:20On voit, quand on découvre son téléphone à Bénédicte,
19:24qu'elle se prend très souvent en selfie.
19:28Et son visage est très abîmé.
19:30Il est couvert de coups.
19:31Pourquoi est-ce qu'elle se prenait en photo comme ça
19:33alors qu'elle n'osait pas aller porter plainte
19:35contre son compagnon ?
19:38Alors, vraisemblablement,
19:39il n'y a qu'une seule explication
19:40puisque ce ne sont pas des photos,
19:42vous comprenez bien, où elle est à son avantage.
19:43Ce ne sont certainement pas des photos
19:45qui immortalisent des souvenirs de bon moment.
19:48Donc, la seule et unique raison
19:49pour laquelle Bénédicte avait pris
19:51vraisemblablement ces photos,
19:53c'était pour documenter les violences
19:55dont elle était la victime.
19:57Et d'ailleurs, ce qui est singulier dans cette affaire,
19:59c'est que c'est Sylviane Grévin
20:01qui a dû transmettre ces photos
20:04dans un des multiples actes
20:07qui ont été faits pour forcer
20:08l'institution judiciaire
20:10à regarder en face
20:11ce contexte de violences conjugales.
20:12Parce que sinon,
20:13on n'allait pas voir de ce côté-là,
20:14en tout cas naturellement,
20:16alors que ça s'imposait.
20:17Mais effectivement, dans cette affaire,
20:18c'est la partie civile, entre guillemets,
20:20qui fait tout
20:20et qui fait avancer le dossier.
20:22Maître Célia Chauffray,
20:23encore une question pour vous.
20:25L'emploi du temps
20:26du compagnon
20:27ou de l'ex-compagnon
20:28William,
20:29il n'a jamais été vérifié ?
20:30C'est exacté cette histoire ?
20:33Ça dépend de ce qu'on appelle
20:34une vérification.
20:35J'ai envie de vous dire
20:35qu'en l'occurrence,
20:37dans ce dossier,
20:38c'est presque comique.
20:40Ce qu'on a appelé
20:41vérification de l'emploi du temps.
20:43Au stade de l'enquête,
20:44on s'est contenté
20:45de demander à M. William M.
20:47quel avait été son emploi du temps
20:48de la journée.
20:49Et on s'est contenté
20:50de solliciter auprès
20:52de son opérateur de téléphonie,
20:53une fadette.
20:54Et on a pu voir
20:56qu'à la mi-journée,
20:57il aurait été proche
20:58de son lieu de travail.
20:59En tout cas, son téléphone.
21:01Et c'est sur la base
21:02de cette constatation
21:02qui est extrêmement sommaire.
21:04C'est totalement inhabituel,
21:06si vous voulez,
21:07de s'en tenir
21:07à une vérification aussi minime.
21:10Oui, d'autant plus
21:11que là, effectivement,
21:11on est dans quelque chose
21:12de très dramatique.
21:13Et ça joue beaucoup.
21:14Le téléphone,
21:16l'heure de la mort,
21:17tout ça,
21:17effectivement,
21:18tout ça est très fluctuant.
21:20Sylvain Grévin,
21:21encore une question pour vous.
21:22Je le rappelle,
21:23vous êtes la sœur
21:24de Bénédicte Bélair.
21:27Les scellés,
21:28ils sont détruits
21:29un an et demi
21:30après la mort
21:31de votre sœur.
21:33et c'est un gendarme
21:34qui a insisté
21:35pour qu'on détruise
21:35ces scellés.
21:36Ça, c'est catastrophique
21:37parce que les scellés
21:38en matière d'enquête,
21:39c'est primordial.
21:41Ah, mais terriblement.
21:42C'est-à-dire que
21:43la destruction des scellés,
21:45alors non seulement
21:45a été faite
21:46en toute illégalité,
21:48je rappelle que ces scellés
21:49ont été détruits
21:50dans le cadre
21:50d'une information judiciaire
21:52qui était instruite,
21:53c'est-à-dire instruite
21:55par un juge d'instruction.
21:56Et donc,
21:56c'est en toute illégalité
21:58que le procureur
21:59Jean-Baptiste Bladier
22:00a finalement accordé,
22:03si je puis dire,
22:04la destruction
22:05de ces scellés.
22:07Dans ces scellés,
22:08vous aviez
22:08des traces de sang,
22:10c'est-à-dire
22:11dans le peu de choses
22:13qui ont été mises en œuvre,
22:14si vous voulez,
22:15dans les premiers instants
22:16de l'enquête,
22:17vous aviez
22:17un prélèvement sanguin
22:19dont on nous a dit
22:20qu'il s'agissait
22:21de sang humain
22:21qui ne pourra
22:23jamais être analysé.
22:24Vous aviez
22:24les vêtements
22:25de Bénédicte
22:26qui étaient
22:27extrêmement importants
22:28et notamment
22:29son bermuda
22:30qu'on souhaitait
22:31aussi faire analyser.
22:33Et donc,
22:34cette destruction
22:35en fait,
22:36a emporté
22:37avec elle
22:38très certainement
22:39beaucoup de...
22:41de la réalité
22:43de ce qui s'est
22:43réellement passé,
22:44si vous voulez.
22:45Aujourd'hui,
22:46ça a impacté
22:48très directement
22:49l'enquête.
22:49C'est d'ailleurs
22:50pour cette raison
22:50que j'ai assigné
22:51l'État par la suite.
22:53Juste encore
22:53un petit mot,
22:54Sylvain Grévin,
22:55très court,
22:55mais on va...
22:56parce qu'on va reposer,
22:57je veux reposer
22:57cette question.
22:58Pourquoi on ne voudrait
22:59pas reconnaître ça
23:01comme un crime,
23:02finalement ?
23:02Pourquoi on s'accroche
23:04à la thèse de l'accident
23:05absolument ?
23:06D'où ça vient ?
23:08Ça vient tout simplement
23:09c'est que je pense
23:10qu'il y a des personnes
23:12qui sont protégées.
23:13Tout simplement,
23:14vous avez dans un premier temps
23:16un contexte
23:17de violence conjugale
23:18qui n'a pas été pris
23:19en compte
23:19par finalement
23:21les gendarmes
23:22qui se sont déplacés
23:23dix jours avant
23:23et finalement
23:25dix jours plus tard
23:26il se retrouve
23:26avec un corps
23:27sur les bras
23:27dans l'état
23:28où on le retrouve.
23:29Donc si vous voulez,
23:30nous ce qu'on pense
23:31c'est que vous avez
23:32très probablement
23:34la hiérarchie
23:35de cette OPJ
23:37a fait en sorte
23:39si vous voulez
23:39que ça puisse
23:40être orienté
23:42vers la thèse
23:43accidentelle
23:44parce que c'était
23:44le plus simple
23:46pour eux
23:46pour se dépêtrer.
23:47C'était effectivement
23:49le plus simple
23:50on va au plus vite
23:51et au plus rapide
23:52et parfois
23:52on se trompe évidemment
23:53trois ans
23:54après le décès
23:55le corps va être
23:55exhumé.
23:57Bénédicte Belair
23:57la vérité cachée
23:58la lésion
24:00au sommet du crâne
24:01est plutôt en rapport
24:01avec un coup
24:02qu'avec une chute
24:04l'enquête de l'heure
24:04du crime
24:05une nouvelle autopsie
24:06et si l'heure
24:07de la mort
24:07n'était pas la bonne
24:08à suivre
24:09dans un court instant
24:10sur RTL
24:11Les rapports
24:24ont quand même
24:25montré des chocs
24:26à des endroits
24:27où il aurait fallu
24:29que ma belle-sœur
24:30tombe
24:30rebondisse
24:31et retombe
24:32de l'autre côté
24:32pour pouvoir
24:34avoir des coups
24:35à plusieurs endroits
24:35ce qui est quand même
24:37un petit peu particulier.
24:39Retour dans l'heure du crime
24:40sur la mort douteuse
24:41de Bénédicte Belair
24:43dans l'Oise
24:43en 2017
24:44cette femme
24:4555 ans
24:46aurait fait une chute
24:46chez elle
24:47ses proches
24:48la présentent
24:49comme une femme battue
24:51l'ex-compagnon
24:52soupçonné
24:52en quête chaotique
24:54trois ans plus tard
24:55une nouvelle autopsie
24:55est demandée.
24:57Mercredi 29 juillet 2020
24:59la juge d'instruction
25:00demande que le corps
25:01de Bénédicte Belair
25:02soit exhumé
25:03du cimetière
25:04de l'Anvéoc
25:05dans le Finistère
25:06la famille
25:07n'est pas au courant
25:08c'est la maman
25:09venue se recueillir
25:10sur la tombe de sa fille
25:11qui a découvert
25:12la tombe vide
25:13une nouvelle autopsie
25:15est effectuée
25:15les deux légistes
25:16décrivent une multiplicité
25:18de lésions
25:19qui seraient plutôt
25:20en faveur de coups
25:21écrivent-ils
25:22ajoutant
25:22la lésion au vertex
25:24le sommet du crâne
25:25est plutôt en rapport
25:27avec un coup
25:27qu'avec une chute
25:29quant aux fractures
25:30des côtes
25:30indiquent les experts
25:31elles témoignent
25:32d'une énergie cinétique
25:34importante
25:35en clair
25:35la victime
25:36a été poussée
25:37les médecins
25:38restent toutefois prudents
25:40ils n'excluent pas
25:41l'hypothèse
25:41de plusieurs chutes
25:42répétées
25:43qui pourraient avoir
25:44causé le drame
25:44le nouvel examen du corps
25:46permet aussi
25:46de réévaluer
25:48l'heure du décès
25:49la plage horaire
25:50est considérablement
25:52élargie
25:52il ne peut pas être exclu
25:54que Bénédicte Belair
25:55soit morte au matin
25:56alors que le compagnon
25:58était encore
25:59à la maison
25:59Bénédicte
26:00n'a passé aucun coup de fil
26:01le mardi 4 avril
26:03au matin
26:03elle n'a pas répondu
26:04à un appel à 10h
26:06la veille
26:07à minuit
26:08elle avait appelé
26:09un voisin
26:09et une amie
26:10mais sans obtenir
26:11de réponse
26:12vendredi 11 mars 2022
26:15à la demande
26:16de la famille Belair
26:17la juge d'instruction
26:17est dessaisie
26:18du dossier
26:19deux nouveaux magistrats
26:20désignés
26:2110 janvier 2023
26:23un peu plus de 5 ans
26:24après la mort
26:24de Bénédicte Belair
26:25son ex-compagnon
26:27William
26:27est entendu
26:28par les juges
26:29la victime
26:30avait confié
26:30à une amie
26:31qu'il avait
26:32l'habitude
26:32de l'agresser
26:33tôt le matin
26:34avant de partir au travail
26:36William
26:36est mis à l'examen
26:38pour violence volontaire
26:39mais il est placé
26:41sous le statut
26:41de témoin assisté
26:43pour meurtre
26:44il est laissé
26:45libre
26:46et dans cette heure du crime
26:51on retrouve
26:52tout de suite
26:52l'une de nos invités
26:54c'est maître Célia Chaufré
26:55avocate au barreau de Paris
26:56avocate avec maître
26:57Olivier Maurice
26:58de la famille
26:59de Bénédicte Belair
27:00alors William
27:02le compagnon
27:03il est finalement
27:04mis en examen
27:06je l'ai dit
27:06pour violence volontaire
27:07et puis
27:07il est placé
27:08sous statut
27:09de témoin assisté
27:10pour meurtre
27:10alors témoin assisté
27:11juste un mot là-dessus
27:13maître Célia Chaufré
27:14qu'est-ce que ça signifie
27:15parce que parfois
27:16on s'y perd un peu
27:17témoin assisté
27:18on ne sait pas trop
27:18ce que ça veut dire
27:18on considère
27:21on considère
27:21que les soupçons
27:21sont moins forts
27:23contre le témoin assisté
27:24que contre le mis en examen
27:25la seule et unique raison
27:27pour laquelle
27:28on peut expliquer
27:30ce choix
27:31qui a été celui
27:31des magistrats instructeurs
27:33c'est parce que
27:34cette procédure
27:35a connu
27:36de grandes difficultés
27:37dès l'origine
27:37et on le sait
27:40on le voit fréquemment
27:42malheureusement
27:43lorsque l'institution judiciaire
27:45emprunte une voix
27:46elle a toujours
27:46énormément de mal
27:48à revenir
27:49sur ces prises
27:50de position antérieures
27:52c'est ce que disait
27:53d'ailleurs
27:53votre cliente
27:54Sylvaine Grévin
27:55elle dit qu'effectivement
27:56on a du mal
27:57à reprendre le chemin
27:58d'essayer d'élargir
28:00le regard
28:00pour voir s'il n'y a pas
28:01autre chose
28:01qu'un accident
28:02encore une question
28:03pour vous
28:03maître Célia Chaufré
28:05il y a l'autopsie
28:06l'autopsie
28:07après l'exhumation
28:08ça c'est très important
28:09parce que ça change
28:10beaucoup de choses
28:10alors
28:11numéro 1
28:13c'est les légistes
28:14ils évoquent
28:14alors sans nuance
28:15la possibilité
28:16de coups violents
28:18alors ce que cette
28:19deuxième autopsie
28:20permettra de
28:21de mettre en relief
28:22c'est que
28:23Bénédicte avait
28:24de très nombreuses
28:25fractures
28:26et des fractures
28:27notamment sur les côtes
28:28qui sont des fractures
28:29qui sont
28:30particulièrement typiques
28:32lorsqu'une personne
28:33est battue
28:34lorsqu'une personne
28:35reçoit des coups
28:36donc au vu des hématomes
28:37qui avaient été
28:38mis en exergue
28:40lors de la première autopsie
28:41et des fractures
28:42lors de la seconde
28:43en effet
28:44il n'y a pas tellement
28:44de doute
28:45sur le fait
28:46que Bénédicte
28:47antérieurement
28:48à son décès
28:48avait elle-même
28:50reçu un certain
28:51nombre de coups
28:51oui ça a eu
28:52beaucoup de coups
28:52en fait
28:53c'est ce que disent
28:53les légistes
28:54ils sont formels
28:55là-dessus
28:56effectivement
28:56ils penchent
28:57plutôt pour une attaque
28:58une agression
28:59plutôt que pour
29:00une simple chute
29:01mais c'est important
29:02de le souligner
29:03Sylvaine Grévin
29:03vous êtes la soeur
29:04de Bénédicte Belair
29:05et encore merci
29:05d'être avec nous
29:06dans l'heure du crime
29:08alors il y a
29:09autre chose
29:09dans l'autopsie
29:10qui est très importante
29:11c'est que
29:11l'heure du décès
29:12est remise en cause
29:13j'explique très brièvement
29:15on avait dit
29:15que votre soeur
29:17avait été tuée
29:18sans doute
29:18dans l'après-midi
29:19le compagnon
29:20était au travail
29:20et là on s'aperçoit
29:21qu'elle a pu être
29:22tuée
29:23en tout cas
29:24qu'elle a reçu
29:25des coups mortels
29:26le matin
29:27c'est une possibilité
29:29mais tout à fait
29:30et c'est ce que
29:31moi j'ai tout de suite
29:33avancé
29:33avec ma famille
29:34c'est que
29:34malheureusement
29:36William M
29:38était
29:38habitué
29:40à frapper ma soeur
29:41avant de partir
29:42au travail
29:42et à tel point
29:43que des témoins
29:44ont été auditionnés
29:46en ce sens
29:46qui révèle même
29:47des relations sexuelles
29:49non consenties
29:50des agressions sexuelles
29:51répétées
29:52très tôt le matin
29:53et donc
29:54si vous voulez
29:55les violences
29:56pour moi
29:57ont commencé
29:58de toute façon
29:59très certainement
29:59la veille au soir
30:00je ne vois pas
30:01pourquoi Bénédicte
30:02aurait appelé
30:02à plus de minuit
30:03son voisin en face
30:04quel est l'intérêt
30:05d'appeler son voisin
30:06à minuit
30:07si ce n'est
30:08parce qu'on se trouve
30:09en danger
30:09elle a aussi tenté
30:11d'appeler
30:12comment dire
30:12sa meilleure amie
30:13qui a malheureusement
30:15cherché elle
30:16à l'appeler le matin
30:17sans succès
30:18et pour cause
30:18puisque Bénédicte
30:19malheureusement
30:20était déjà partie
30:21n'était déjà morte
30:22donc effectivement
30:23ce changement
30:25en fait
30:26d'horaire
30:26est capital
30:27et peut facilement
30:29aussi démontrer
30:30que monsieur
30:31était présent
30:32d'ailleurs lui-même
30:33le dit dans son audition
30:34il indique
30:35être partie
30:37de chez lui
30:39en tout cas
30:40à 7h30
30:41le matin
30:417h30
30:41et à 7h30
30:43voilà
30:43donc on sait
30:44de toute façon
30:45allez-y
30:46allez-y
30:46Sylvaine
30:47je vous en prie
30:47je dis en fait
30:49que si vous voulez
30:50le changement d'heure
30:52permet
30:53comment dire
30:53en fait
30:54d'avoir finalement
30:55des coûts portés
30:56à quasiment
30:586h du matin
30:58donc ça peut être
31:00concordant
31:01voilà
31:01bien sûr
31:02bien sûr
31:02et ça c'est très très important
31:03ça peut être concordant
31:04et c'est capital
31:05dans une enquête
31:05l'heure du décès
31:07parfois l'heure du crime
31:08ou même là ici
31:09peut-être l'heure de l'accident
31:10en tout cas
31:10c'est ce que sont
31:11les enquêteurs
31:11c'est extrêmement important
31:13encore un mot
31:15Sylvaine Grévin
31:17parce que c'est important
31:18quel rapport vous aviez
31:19vous avec William
31:20comment se comportait-il
31:21est-ce que
31:22lorsque vous vous disiez
31:23tu fais du mal à ma soeur
31:25vous lui avez peut-être dit
31:25en un moment donné
31:26comment est-ce qu'il réagissait ?
31:30alors en fait
31:30comment
31:31au début
31:32quand ma soeur
31:33parce que c'était une union
31:34qui a duré quand même
31:35plusieurs années
31:35avec aussi
31:36de la séparation
31:38mais avant
31:38si vous voulez
31:40que Bénédicte
31:41puisque Bénédicte
31:42je tiens quand même
31:42à le rappeler
31:43à déposer quatre plaintes
31:44voilà
31:45sur les quatre plaintes
31:46une seule
31:47a comment dire
31:48a été consécutive
31:50en tout cas
31:50d'une condamnation
31:51pour monsieur
31:51et c'est vrai que monsieur
31:52c'est quelqu'un de
31:54c'est monsieur tout le monde
31:55en fait
31:55c'est monsieur tout le monde
31:56comment
31:57pour autant
31:57moi la dernière fois
31:59bien sûr
32:00que je l'ai eu
32:01comment c'était
32:02au moment où ma soeur
32:03m'a appelé au téléphone
32:04là
32:05j'ai retrouvé
32:06une personne
32:07sarcastique
32:07qui insultait ma soeur
32:08en la traitant
32:09de loque
32:11de merde
32:11et moi
32:12si vous voulez
32:13la réponse
32:14a été cinglante
32:15en disant
32:16textuellement
32:17je lui ai dit
32:18si tu continues
32:19à frapper ma soeur
32:20je te tue
32:21et j'appelle
32:22immédiatement
32:23la gendarmerie
32:24et c'est d'ailleurs
32:24ce que vous avez fait
32:25à de multiples reprises
32:26vous avez alerté
32:27les autorités
32:28sur cette attitude
32:298 ans plus tard
32:30rebondissement
32:31un gendarme
32:32avait
32:32truqué
32:33l'enquête
32:34Bénédicte Belair
32:35la vérité cachée
32:36je n'ai jamais été interrogé
32:38par ce gendarme
32:39si tel était le cas
32:40je m'en souviendrai
32:41l'enquête de l'heure du crime
32:42on se retrouve dans un instant
32:43sur RTL
32:44au programme
32:57de l'heure du crime
32:58la mort de Bénédicte Belair
33:0055 ans dans l'Oise
33:01en 2017
33:02une chute accidentelle
33:03selon l'enquête
33:04en 2023
33:05l'ex-compagnon
33:06qui serait violent
33:08est toutefois placé
33:09sous le statut
33:09de témoin assisté
33:10coup de théâtre
33:11le dossier aurait été
33:13truqué
33:14un gendarme
33:15est mis en examen
33:16jeudi 16 janvier 2025
33:20le gendarme
33:20de Pont-Sainte-Maxence
33:22qui dirigeait l'enquête
33:23sur la mort de Bénédicte Belair
33:24est mis en examen
33:26pour faux
33:26et placé
33:27sous contrôle judiciaire
33:283 ans auparavant
33:30les avocats
33:31de Sylvaine Grévin
33:32maître
33:33Olivier Maurice
33:34et Célia Chauffret
33:35avaient déposé plainte
33:37contre cet officier
33:38désormais à la retraite
33:39ce dernier
33:40n'avait pas hésité
33:41à fabriquer
33:42de faux procès
33:43verbaux d'audition
33:45en premier lieu
33:45celui du médecin
33:46traitant de la victime
33:47sur ce PV bidon
33:49le docteur déclarait
33:51qu'il n'avait pas noté
33:52que Bénédicte Belair
33:54était une femme battue
33:55le médecin
33:56n'a en fait
33:57jamais été entendu
33:59par les enquêteurs
34:00si tel était le cas
34:01je m'en souviendrai
34:02indique-t-il
34:03un deuxième faux procès
34:05verbal a été fabriqué
34:06de toute pièce
34:07celui d'une amie
34:08de Bénédicte
34:09elle aussi
34:10disait tout ignorer
34:11de quelconque violence
34:12à l'encontre
34:13de sa copine
34:14elle aussi
34:15n'a jamais témoigné
34:17devant les gendarmes
34:18de Pont-Saint-Maxence
34:19samedi 17 mai 2025
34:21une autre plainte
34:22est déposée
34:23par la soeur de Bénédicte Belair
34:24contre un autre
34:25gendarme de l'Oise
34:26accusé lui
34:27d'avoir été appelé
34:28par la victime
34:29pour une agression conjugale
34:31et de ne pas
34:32lui avoir porté secours
34:34cette plainte
34:35est classée
34:36Sylvain Grévin
34:37s'interroge
34:38sur les dysfonctionnements
34:39en série
34:40du dossier Belair
34:41scellé, détruit
34:43juge d'instruction
34:44dessaisi
34:45gendarme
34:46mis en examen
34:47malgré ce désordre
34:49le dossier ne bouge pas
34:50l'ex-compagnon
34:51William est mis en examen
34:52depuis plus de 3 ans
34:54et nous n'avons
34:55aucune information
34:56sur ce qui va se passer
34:58déplore la soeur
35:00et Sylvain Grévin
35:02est avec nous
35:03aujourd'hui
35:03dans l'heure du crime
35:04la soeur de Bénédicte Belair
35:06alors c'est vous
35:07finalement
35:07qui menez une enquête
35:08parallèle
35:09avec vos avocats
35:09bien sûr
35:10mais voilà
35:11c'est souvent le cas
35:12en matière criminelle
35:13et c'est pénible
35:14d'ailleurs
35:14parce que ça serait
35:16plutôt le job
35:17de la justice
35:17de faire tout ça
35:18d'aller voir dans les PV
35:19si c'est vrai
35:20si c'est faux
35:20s'il y a des doutes
35:21comment est-ce que
35:22Sylvain Grévin
35:23comment est-ce que
35:23vous avez appris
35:25que le gendarme
35:26le chef d'enquête
35:27c'est pas n'importe qui
35:28le chef d'enquête
35:28avait fabriqué
35:29ces procès-verbaux
35:31de toute pièce
35:32ah bah tout simplement
35:34parce que
35:35lorsque moi
35:36j'ai étudié le dossier
35:37en première instance
35:38c'est-à-dire
35:38juste après le classement
35:40sans suite
35:40j'ai passé
35:42du temps
35:43à vraiment détailler
35:44un petit peu
35:45comment les auditions
35:46qui avaient été faites
35:47et je me suis aperçu
35:49qu'il n'y avait
35:50absolument aucune
35:50donnée médicale
35:52qui n'apparaissait
35:52dans le dossier
35:53donc j'ai trouvé ça
35:53quand même assez surprenant
35:54d'autant plus que
35:55le directeur d'enquête
35:57indiquait avoir contacté
35:58le médecin
36:00de ma soeur
36:00donc je me suis rendue
36:02chez le médecin
36:02et là
36:04contre toute attente
36:05donc
36:05je lui indique
36:06enfin voilà
36:08ma venue
36:09je lui explique
36:10et là il me dit
36:11mais
36:11mais j'ai jamais été entendue
36:13je lui dis
36:14comment ça
36:14vous n'avez jamais été entendue
36:15il me dit
36:15bah écoutez
36:16je pense que
36:16je m'en souviendrai
36:17et en tout état de cause
36:19il dit pour preuve
36:20le dossier médical
36:22moi je l'ai toujours
36:23donc il a fallu
36:24que moi
36:25en tant que partie civile
36:26je récupère
36:27l'intégralité
36:28du dossier médical
36:29de ma soeur
36:30pour l'annexer
36:31au dossier d'instruction
36:33c'est-à-dire
36:33ce dossier médical
36:35montrait très clairement
36:36d'ailleurs
36:36il y avait un certificat
36:38pour causer blessure
36:38qui était aujourd'hui
36:39coté dans le dossier
36:40qui datait de 2015
36:42il y avait
36:43un certain nombre
36:45d'indications personnelles
36:46notamment liées
36:47aux problèmes
36:48que rencontrait ma soeur
36:49et notamment
36:50ces problèmes de couple
36:51donc voilà
36:53et donc ce médecin
36:54à ma demande
36:55a été donc auditionné
36:57au même titre d'ailleurs
36:59que l'amie
37:00de ma soeur
37:01c'est d'ailleurs
37:02cette amie
37:03que Bénédicte avait cherché
37:05à joindre
37:06la veille au soir
37:08et elle l'avait eue
37:09deux jours avant
37:09elle était parfaitement
37:10au courant de ce qu'elle vivait
37:11et là aussi
37:12ce gendarme
37:14a procédé
37:15en fait
37:15à finalement
37:17des faux procès-verbaux
37:18tout simplement
37:19pour à mon avis
37:21encore une fois
37:21si vous voulez
37:22il fallait se débarrasser
37:23de ce dossier
37:24je vous suis là-dessus
37:27il fallait se débarrasser
37:27du dossier peut-être
37:28mais là vous savez
37:29fabriquer des faux documents
37:32en matière publique
37:34des faux documents
37:35publics
37:37d'abord c'est rarissime
37:38il faut bien le dire
37:38les enquêtes
37:39c'est rarissime
37:40de trouver des faux procès-verbaux
37:41dans une enquête
37:42mais c'est gravissime
37:44alors vous dites
37:45il fallait
37:45qu'on en reste
37:48à la thèse
37:48de la chute
37:49mais est-ce que
37:51William
37:52le compagnon
37:53il est si puissant
37:54que ça
37:54pour qu'on veuille
37:55le protéger ?
37:56alors
37:57si vous voulez
37:59William
38:00pour tout vous dire
38:01c'est quelqu'un
38:02qui non seulement
38:02a été condamné
38:03pour des faits
38:03de violences conjugales
38:04à l'encontre de ma soeur
38:05mais également
38:06pour
38:07de la détention
38:09de stupéfiants
38:10détention
38:11comment dire
38:12avec
38:13comment dire
38:13transport de stupéfiants
38:14vous savez
38:15comment
38:16la ville de Pont-Saint-Maxens
38:18il fut un temps
38:18comment était
38:19on va dire
38:20une plateforme
38:21justement
38:22du deal
38:22du passage
38:23voilà
38:24du deal
38:24exactement
38:25et
38:26bon
38:26c'est la question
38:27en tout cas
38:28que je me suis posée
38:29est-ce que
38:30potentiellement
38:30c'est pas quelqu'un
38:31qui a servi
38:32à un moment donné
38:33les enquêteurs
38:33ça peut être
38:35une possibilité
38:36maintenant
38:37il y a une autre
38:37aussi possibilité
38:38c'est que
38:38et ça
38:39on s'en est rendu compte
38:40récemment
38:41puisque suite à la mise
38:42en examen
38:43de l'adjudant
38:44dont vous parlez
38:46bon il a
38:47quand même
38:48fini par parler
38:49et ce qu'il indique
38:50en clair
38:51c'est qu'il était soutenu
38:52par sa hiérarchie
38:53et qu'en gros
38:54pour lui
38:55c'est un accident
38:56et donc en fait
38:57il a bâclé
38:57pour moi
38:58en fait
38:58je pense qu'il y a
39:00les deux possibilités
39:01qui peuvent s'offrir
39:01soit effectivement
39:03il y a une affaire
39:04là-dedans
39:05avec
39:06finalement
39:06quelqu'un
39:07qui
39:07voilà
39:08qui était indique
39:09tout simplement
39:09et puis
39:10et voilà
39:11ou
39:11ou alors
39:12tout simplement
39:14on n'a pas envie
39:16de trop travailler
39:16et finalement
39:17il faut aller vite
39:18et il faut boucler
39:18cette enquête
39:19maître Célia Chauffray
39:21avocate au barreau de Paris
39:22avocate avec
39:23maître Olivier Maurice
39:24de la famille
39:24de Bénédicte Bélair
39:25il y a une autre plainte
39:26qui a été déposée
39:26par Sylvaine Grévin
39:27c'est une non-assistance
39:29à personne en péril
39:30sur un autre gendarme
39:31alors celle-là
39:32elle n'a pas prospéré
39:33par contre
39:33de plainte
39:34on a laissé tomber
39:34pourquoi ?
39:35on ne sait pas
39:37en réalité
39:37on ne sait pas
39:39et on est très étonné
39:40si vous voulez
39:41que
39:41cette plainte
39:43ait pu être classée
39:44parce qu'à notre sens
39:45il y avait là
39:45tous les éléments
39:46qui permettaient
39:47de caractériser
39:48la non-assistance
39:49à personne en péril
39:50puisque quand les gendarmes
39:51interviennent
39:52une semaine
39:53avant le décès de Bénédicte
39:54à la demande
39:55de Sylvaine Grévin
39:56sa soeur
39:57ils arrivent
39:58et Bénédicte Bélair
39:59elle porte
40:00une trace
40:01visible
40:02de cou
40:02sur le visage
40:03donc on ne peut pas
40:05comprendre
40:05comment des gendarmes
40:07ont pu passer
40:08à côté
40:08de ce qui était
40:09une situation
40:10de péril
40:10objective
40:11et ont pu s'abstenir
40:13de porter secours
40:14à Bénédicte Bélair
40:15en faisant
40:16tout simplement
40:17leur travail
40:188 ans
40:19après le drame
40:20une première reconstitution
40:21Bénédicte Bélair
40:23la vérité cachée
40:24de toute façon
40:25il finira
40:25par me tuer
40:26l'enquête
40:27de l'heure du crime
40:28je vous retrouve
40:28tout de suite
40:29sur RTL
40:30l'heure du crime
40:32jusqu'à 15h
40:33sur RTL
40:3514h15
40:37c'est l'heure du crime
40:39sur RTL
40:40dans l'heure du crime
40:41aujourd'hui
40:42une mort suspecte
40:43celle de Bénédicte Bélair
40:4455 ans
40:45en avril 2017
40:46dans l'Oise
40:47une enquête malmenée
40:48et même truquée
40:49l'ex-compagnon
40:50aurait en fait
40:51frappé cette femme
40:53jusqu'à la tuer
40:54il dément
40:548 ans plus tard
40:56la toute première
40:58reconstitution
40:59vendredi 23 mai
41:022025
41:02la chambre de l'instruction
41:04de la cour d'appel
41:05d'Amiens
41:05ordonne une reconstitution
41:07de la mort
41:08de Bénédicte Bélair
41:09la juge
41:10c'était auparavant
41:12opposé à cette opération
41:13il s'agit de vérifier
41:15si dans le petit salon
41:16de la maison
41:17une succession
41:18de chutes spontanées
41:19de la victime
41:20aurait pu entraîner
41:21la mort
41:22une modélisation
41:23en 3D
41:24de la découverte
41:25du corps
41:25est également souhaitée
41:26c'est une avancée
41:28phénoménale
41:29se réjouit
41:30Sylvaine Grévin
41:31lors de l'enquête
41:33le précédent compagnon
41:35de Bénédicte Bélair
41:36raconte que
41:36celle-ci
41:37l'a appelée
41:38peu avant le drame
41:40il n'avait pourtant
41:40plus de nouvelles d'elle
41:41depuis 20 ans
41:43elle avait évoqué
41:44avec lui
41:45la violence
41:46de William
41:47et prononcé
41:48cette phrase
41:49de toute façon
41:50il finira
41:51par me tuer
41:52j'espère que la justice
41:54va enfin faire son travail
41:57correctement
41:58aller au bout des choses
42:00et que
42:01la vérité
42:02va éclater dans cette affaire
42:03pour la mémoire
42:04de Bénédicte
42:04et c'est ce que tout le monde souhaite
42:08enfin que cette enquête
42:08ait une conclusion claire
42:10et limpide
42:11enquête qui n'a que trop duré
42:12c'était la voix de
42:13Christian Perruti
42:14ancien compagnon
42:15de Bénédicte Bélair
42:16c'était dans l'émission
42:17Un jour en doc
42:19diffusé sur M6
42:21Maître Célia Chauffray
42:23avocate à Paris
42:24vous défendez
42:25avec Maître Olivier Maurice
42:27les intérêts
42:28de la famille
42:28de Bénédicte Bélair
42:29alors
42:30j'ai parlé
42:31de cette reconstitution
42:32ou plutôt
42:33de la volonté
42:34de procéder
42:34à une reconstitution
42:35où est-ce qu'on a né
42:37de cet acte
42:38est-ce que vous avez
42:38plus d'informations
42:39pas du tout
42:41cette décision
42:42de la chambre de l'instruction
42:43est très récente
42:44et nous n'avons pas encore
42:45à ce stade
42:45de date
42:46qui soit fixée
42:47Maître Chauffray
42:49quels actes
42:50d'enquête
42:51selon vous
42:51il faut
42:52accomplir
42:53de manière
42:54un peu urgente
42:55en tout cas
42:55prioritaire
42:56alors selon nous
42:59on est un peu allé
43:00au bout du possible
43:02si vous voulez
43:03au niveau
43:03des preuves scientifiques
43:05on est un petit peu
43:06embêté
43:07par cette destruction
43:07des CD
43:08c'est un euphémisme
43:09mais au vu
43:10de ce qui nous reste
43:11comme élément de preuve
43:12les éléments
43:14médico-légaux
43:15ont tous été
43:16exploités
43:17nous attendons encore
43:18le retour
43:19d'une expertise
43:20médico-légale
43:20une expertise de synthèse
43:22et puis pour le reste
43:23nous estimons
43:24que l'ensemble
43:25des actes
43:26possibles
43:27ont été faits
43:28et qu'il va appartenir
43:30à la juridiction
43:31de tirer ensuite
43:32les conséquences
43:33de tout
43:34ce qui a pu être recueilli
43:35d'ores et déjà
43:36dans ce dossier
43:36Sylvaine Grévin
43:39vous êtes avec nous
43:39dans l'ordre du crime
43:40sœur de Bénédicte Bélair
43:41alors cette enquête
43:42pour vous évidemment
43:43elle est très pénible
43:45elle est très longue
43:46et c'est vous
43:46en plus qui portez
43:47le combat
43:48à bout de bras
43:48pour essayer
43:49d'avoir la vérité
43:50parce que sinon
43:51évidemment
43:51ça serait classé
43:52depuis longtemps
43:53un simple accident
43:54la mort de votre sœur
43:56il y a cette reconstitution
43:57qui va sans doute
43:58avoir lieu
43:58peut-être
43:59qui va entraîner
44:00d'autres actes
44:00et vous l'avez dit
44:01ça c'est une
44:02c'est une avancée
44:04phénoménale
44:04c'est ce que vous avez
44:05déclaré dans les journaux
44:07et effectivement
44:07pour vous
44:08c'est très important
44:08oui tout à fait
44:11c'est très important
44:12parce que
44:13si vous voulez
44:14c'est quelque chose
44:14qui en fait
44:16depuis le départ
44:17aurait déjà dû
44:18être initié cet acte
44:20comment peut-on imaginer
44:21que cet acte-là
44:23n'ait pas été
44:24en tout cas
44:25ordonné
44:26depuis huit ans
44:27c'est quand même
44:28incroyable
44:29de se dire
44:30que huit ans plus tard
44:31on arrive enfin
44:33à quelque chose
44:34qui se fait
44:35de façon très ordinaire
44:37dans les dossiers
44:38en tout cas
44:39ouverts pour meurtre
44:40donc ça
44:41c'est vraiment très bien
44:42maintenant
44:42moi ce que j'attends
44:43c'est aussi
44:44une mise sous pression
44:45de monsieur
44:46William M
44:48aujourd'hui
44:48il faut bien comprendre
44:50que monsieur
44:50William M
44:51a été auditionné
44:53par le juge d'instruction
44:55donc il y a maintenant
44:55presque trois ans
44:57sans vraiment
44:58de difficultés
44:59c'est-à-dire que
45:00il n'a pas été poussé
45:02dans ses retranchements
45:03et ça c'est quelque part
45:04un petit peu
45:05incroyable
45:06de se dire
45:07finalement
45:07bon
45:08on ne va pas chercher
45:09plus loin que ça
45:10et ça
45:11au vu justement
45:12en plus des éléments
45:13de la même manière
45:15nous avons demandé
45:16une expertise
45:16psychiatrique
45:18comment est psychologique
45:20psychiatrique
45:20peu importe
45:21ce qui nous a été
45:22refusé
45:23par ce même juge
45:24d'instruction
45:24alors même que
45:25dans l'ensemble
45:25de ces dossiers-là
45:26c'est systématiquement
45:27demandé
45:28donc
45:29voilà
45:30allez-y
45:32allez-y
45:32pardon
45:32oui
45:33en fait
45:33ce que je souhaite
45:35aujourd'hui
45:35c'est que la justice
45:37enfin
45:37vous le disiez juste avant
45:38et mes conseils aussi
45:40fassent leur travail
45:41qu'ils fassent preuve
45:42de courage
45:43que cette juridiction
45:44fassent preuve
45:45de courage
45:46c'est tout
45:47c'est tout ce qu'on leur demande
45:48qu'est-ce qu'il raconte
45:49l'ancien compagnon
45:51depuis le début
45:51il dit toujours la même chose
45:52je l'ai trouvé
45:53moi j'ai rien à voir là-dedans
45:54c'est une chute
45:55etc
45:55oui
45:56sa stratégie
45:57c'est ça en fait
45:59c'est
45:59ben moi je l'ai trouvé
46:00comme ça
46:01elle est tombée
46:02comment dire
46:03le petit chien Max
46:04comment dire
46:05l'a mordu
46:07comment alors
46:08que c'est un petit chien
46:08tout à fait domestiqué
46:10et qui
46:10comment
46:11n'avait absolument pas
46:12enfin c'était juste
46:13pas possible
46:14comment
46:14et donc en fait
46:15sa version
46:15est toujours la même
46:17mais en fait c'est très laconique
46:18si vous voulez
46:18même lors de son audition
46:20cette audition
46:21aurait dû être
46:22poussée
46:23mais beaucoup plus
46:24comment
46:24c'est quelqu'un
46:25qui n'a jamais été mis
46:26en garde à vue
46:27c'est-à-dire qu'il a été
46:28vous l'avez dit
46:28en début d'émission
46:29il a été entendu
46:30deux heures
46:31après
46:32après en tout cas
46:33la mort de ma soeur
46:34avec
46:35des questions
46:37totalement
46:37enfin
46:38vraiment
46:39il n'y avait rien
46:40de
46:40comment dire
46:42d'intrusif
46:43si vous voulez
46:44alors qu'aujourd'hui
46:45vous savez
46:45moi je travaille
46:46tous les jours
46:47dans le cadre
46:47de ma fédération
46:48comment la FNVF
46:50comment avec
46:51des policiers
46:51des gendarmes
46:53comment
46:53j'aurais pu
46:54voyez par exemple
46:55typiquement être dégoûtée
46:56un petit peu
46:57de ces institutions-là
46:58avec tout ce qui s'est passé
46:59pour autant je travaille
47:00avec des gens aujourd'hui
47:01qui sont formés
47:02qui sont sérieux
47:03qui font
47:04leur travail
47:05et moi
47:06quand je parle
47:07un petit peu
47:07du dossier
47:08ils n'en reviennent pas
47:10parce qu'ils savent
47:11comment se passe
47:12une garde à vue
47:12et c'est à ce moment-là
47:13que souvent les gens
47:14craquent aussi
47:15donc ce type-là
47:16en fait
47:17il n'a eu absolument
47:18aucune pression
47:19et aujourd'hui
47:20il faudrait qu'il en ait
47:20un peu plus aussi
47:21en plus de ce qu'on a
47:23déjà dans le dossier
47:24une dernière question
47:24pour vous
47:25Sylvaine Grévin
47:26évidemment vous menez
47:27ce combat pour votre sœur
47:29je suppose que
47:29vous pensez tous les jours
47:30à votre sœur évidemment
47:31et il faut une vérité
47:33maintenant
47:33il faut un procès
47:35oui
47:35en fait
47:36si vous voulez
47:37ce que je dis moi
47:38bien sûr je pense à ma sœur
47:40on n'avait qu'un an d'écart
47:41comment
47:42et surtout moi
47:44ce que je voudrais
47:44c'est que ma mère
47:45puisse
47:46enfin voir
47:48le meurtrier
47:48de sa fille
47:49comment dire
47:49incarcérée
47:51ma mère qui est âgée
47:52est-ce qu'un jour
47:52elle verra
47:53comme dans beaucoup
47:54malheureusement de familles
47:55voilà
47:55qui ont des dossiers compliqués
47:57c'est
47:57les gens vieillissent
47:59et ce que je dis aussi
48:00aujourd'hui à la justice
48:01c'est
48:01écoutez-nous
48:02comment
48:03ayez au moins
48:04cette dignité
48:05comment dire
48:06de regarder en face
48:08ce dossier
48:08et de
48:09d'accepter
48:11de vous être trompé
48:13parce que c'est ça en fait
48:14c'est ça
48:14exactement
48:15merci beaucoup
48:16Sylvaine Grévin
48:17et maître Célia Chauffret
48:18d'avoir été les invités
48:19de l'heure du crime
48:19merci à l'équipe de l'émission
48:20rédactrice en chef
48:21Justine Vigneault
48:22préparation
48:23Marie Bossard
48:24Théa de Turquheim
48:25réalisation en direct
48:26Nicolas Godet
48:27C'est parti
48:27C'est parti
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