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  • 27/05/2025
Sophie Chéenne était une petite brune menue aux yeux marron-vert. Au mois de mai 1996, à quelques jours de ses 21 ans, elle a subitement disparu, chez elle, à Laval. A cette annonce, les investigations vont démarrer tardivement et ne vont jamais se hâter. Les enquêteurs vont considérer que la jeune femme, après une rupture sentimentale, aurait décidé de reprendre sa liberté. Ou encore qu'elle aurait pu se suicider, étant parfois gagnée par des accès de blues et de découragement.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07Enquête rouverte à l'aval sur la mystérieuse disparition de Sophie Cheyenne, 21 ans, volatilisée en 1996,
00:14plus aucun signe de vie depuis. La piste fournirait, est évoquée, des témoins de l'époque doivent être réentendus.
00:21Bonjour, Sophie Cheyenne était une petite brune menue aux yeux marron vert.
00:27Au mois de mai 1996, à quelques jours de ses 21 ans, elle a subitement disparu, chez elle, à l'aval.
00:35Les investigations vont démarrer tardivement et, à vrai dire, ne vont jamais se hâter.
00:40Les enquêteurs vont considérer que la jeune femme, après une rupture sentimentale, aurait décidé de reprendre sa liberté
00:47ou encore qu'elle aurait pu se suicider, Sophie étant parfois gagnée par des accès de mélancolie et de découragement.
00:54Sa maman, son frère, spectateur d'une enquête qui n'avance pas, ne vont jamais se résigner.
01:00Presque 30 ans après, le dossier est rouvert et c'est bien l'hypothèse criminelle qui occupe désormais tous les esprits,
01:07un enlèvement et un meurtre, à l'abri de tout regard. Est-ce l'œuvre d'un proche, l'une des dernières personnes
01:14à avoir vu vivante Sophie ou bien celle du funeste couple Michel Fourniret et Monique Olivier qui passait dans la région ?
01:21Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers.
01:26Sophie Chen, la disparue du quai Albert-Goupil, c'est tout de suite sur RTL.
01:33Lundi 6 mai 1996, en fin d'après-midi, le téléphone sonne chez Jacques et Jacqueline Chen à Angers.
01:47Au bout du fil, Yannick, le petit ami de leur fille, il veut savoir si Sophie est chez eux.
01:52Il explique qu'il n'a plus de nouvelles d'elle depuis 4 jours.
01:56Elle n'est pas rentrée à l'appartement que le jeune couple loue depuis quelques mois au 16 quai Albert-Goupil à Laval.
02:04La maman est la première stupéfaite. Elle s'étonne tout d'abord que Yannick ait entendu si longtemps avant de les prévenir.
02:12Elle est surtout abasourdie par cette nouvelle.
02:16Sophie doit fêter ses 21 ans la semaine prochaine, un événement qu'elle n'a aucune intention de rater il y a quelques jours.
02:24La maman s'est même rendue chez sa fille pour discuter de la petite fête qui serait organisée.
02:29La maman lui a caché qu'elle organisait une cagnotte pour lui offrir son cadeau, un four micro-ondes.
02:35Rien ne laissait alors présager un départ sur un coup de tête.
02:39Sophie va bien, même si elle a des problèmes d'argent.
02:42Elle travaillait sans être déclarée dans un restaurant indien de Laval.
02:47Le patron tardait à la payer.
02:49Sa mère lui a alors donné 100 francs.
02:52La dernière fois qu'elle a vu Sophie, c'était le 1er mai.
02:55Elle était seule dans l'appartement.
02:58Jacqueline Cheyenne file tout de suite à Laval.
03:01Elle convainc le petit ami de l'accompagner pour signaler la disparition au commissariat.
03:06La maman, à la surprise d'entendre Yannick, déclarait qu'il s'est violemment disputé avec Sophie.
03:13La disparition est enregistrée, mais les policiers avertissent qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose.
03:18La jeune femme est majeure, elle est libre de disparaître.
03:21Les autorités penchent pour une fugue sur fond de disputes amoureuses.
03:26Les semaines et les mois défilent sans que Sophie réapparaisse.
03:30Les parents et le frère de la disparue placardent sa photo sur les vitrines des commerces,
03:36dans les halls de gare, les arrêts d'autobus.
03:39Il y avait des affiches partout dans la ville.
03:42« Moi, je pensais qu'elle reviendrait », témoigne une amie dans Ouest-France.
03:46La famille sait que le lundi 6 mai, le jour où elle a appris la disparition,
03:50Sophie avait rendez-vous à l'inspection du travail pour dénoncer le restaurateur qui l'employait.
03:56Elle n'y s'y est pas présentée.
03:58La jeune femme avait aussi prévu de se faire couper les cheveux avant son anniversaire.
04:02Mais la patronne du salon de coiffure ne retrouve aucun rendez-vous à ce nom.
04:07Courant 97, la maman de Sophie reçoit des appels téléphoniques anonymes.
04:12Personne au bout de fil.
04:14Elle finit par identifier les numéros des communautés religieuses dans le Finistère,
04:19mais celles-ci vont faire savoir qu'aucun appel n'a été passé.
04:23La famille se retrouve seule face aux interrogations, au silence.
04:28Les chaînes ne peuvent pas se résoudre au départ volontaire de Sophie.
04:33Cette dernière a revendiqué très tôt son indépendance,
04:36mais pas au point de tout plaquer et de ne plus donner aucune nouvelle.
04:40La famille ne croit pas non plus au suicide, même si la jeune femme traversait une mauvaise passe.
04:45Le couple qu'elle formait avec Yannick n'allait pas très bien dans le journal intime de la disparue.
04:51Il est retrouvé des passages tristes, moroses, signe d'une dépression selon les enquêteurs.
04:57Sophie s'interroge sur son avenir.
04:59Si elle avait décidé de mettre fin à ses jours, elle aurait laissé un mot, certifient les parents.
05:04Des témoins croient avoir reconnu Sophie Cheyenne.
05:07Dans les semaines qui suivent, la disparition, dans une épicerie, à Laval, à la gare, au Mans.
05:12Déclarations fragiles qui ne font pas du tout avancer les recherches.
05:19Des parents livrent à eux-mêmes une enquête immobile.
05:21Il va falloir attendre désormais deux ans pour que la justice se réveille et que des pistes apparaissent.
05:26On a d'ores et déjà perdu beaucoup de temps dans cette affaire.
05:29Beaucoup trop de temps, j'ai envie de dire.
05:31On va parler dans le chapitre suivant de l'heure du crime, quels vont être les avancées et peut-être les signes positifs,
05:38les lumières qui vont enfin s'allumer dans cette histoire qui est très très sombre.
05:43Alors évidemment, elle a disparu, elle aurait disparu le 2 mai, mais on n'en est pas sûr.
05:49Bonjour Maître Corinne Hermann.
05:51Bonjour Jean-Alphonse Richard.
05:53Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
05:56Alors je dis on n'en est pas sûr de cette date parce qu'il y a un seul témoignage
06:00et encore il est flou, il n'est pas très précis.
06:03C'est le petit ami qui dit moi je me souviens qu'effectivement le 2 au soir elle n'était pas là,
06:08mais c'est à peu près tout ce qu'on sait.
06:10Oui et surtout il parle assez tardivement, il dénonce la disparition assez tardivement.
06:14Il y a plusieurs jours, jour entre le jour qu'il annonce lui et le jour où il va parler.
06:19Que s'est-il passé dans ces jours-là ? Est-ce qu'il a été à son contact ?
06:24Toutes les questions qui se sont posées dans le cadre de l'enquête.
06:27Il faut savoir combler ces jours-là pour savoir à quel moment exactement elle a disparu.
06:32Cela dit, on ne retrouvera aucune trace d'elle.
06:34Non, alors elle est partie avec ses clés, c'est ça ?
06:37Elle importe son trousseau à priori.
06:39Alors selon lui...
06:41Voilà c'est ça, mais on ne sait pas si c'est elle qui l'a emporté finalement.
06:44En fait comme on n'a pas retrouvé le corps, qu'on n'a pas retrouvé de traces,
06:47on ne sait pas si les objets qui peuvent manquer ou les objets que lui peut affirmer manquer,
06:52c'est lui qui les a pris ou si c'est une autre personne ou si elle les a emmenés avec elle.
06:56On n'en sait rien.
06:57Pourquoi, maître Corinne Hermann, vous êtes familière de ce genre de situation,
07:01vous êtes avocate au barreau de Paris, je le précise, vous êtes l'avocate de la famille de Sophie Cheyenne,
07:05pourquoi, maître Corinne Hermann, l'enquête ne démarre pas ?
07:11Parce que là, honnêtement, le commissariat a tout ce qu'il faut,
07:15c'est une disparition qui est tout de même inquiétante,
07:18elle est majeure certes, mais alors il n'y a rien qui est fait.
07:21En fait, quand on a des majeures, quand on a des jeunes femmes qui disparaissent de cette façon-là,
07:25c'est assez traditionnel de penser qu'elles ont voulu échapper à leur compagnon,
07:29elles sont parties autre part ou avec quelqu'un.
07:31On ne les recherche pas en priorité, effectivement, on ne s'y attache pas beaucoup,
07:35on se dit qu'elles vont revenir.
07:37On se dit qu'elles vont revenir ?
07:39C'est général, presque toujours ces affaires démarrent de la même façon.
07:42A cette époque ?
07:43A cette époque et encore.
07:44Ça a changé ?
07:45Un petit peu, mais en tout cas, ces 30 dernières années, pour les dossiers que j'ai vus,
07:49vraiment, on a des jeunes femmes qui disparaissent,
07:51on pense qu'elles sont parties avec un compagnon,
07:53qu'elles ont une escapade amoureuse ou qu'elles ont voulu refaire leur vie
07:56et on ne cherche pas immédiatement les traces nécessaires,
07:59on ne fait pas les analyses nécessaires, les prélèvements nécessaires.
08:02Bien sûr.
08:03Bonjour Nicolas Grenard.
08:05Bonjour.
08:06Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui dans l'Horreur du Crime.
08:09Vous êtes journaliste à Ouest France, à l'agence de Laval,
08:12et vous avez suivi toute cette affaire et vous avez d'ailleurs révélé beaucoup de choses
08:15dans votre journal Ouest France.
08:17Vous êtes quasiment les seuls à vous intéresser à cette histoire,
08:21qu'on a oubliée, il faut bien le dire, ça fait partie des disparitions totalement oubliées.
08:25Nicolas Grenard, question simple, qui est Sophie Cheyenne, la disparue ?
08:30Sophie Cheyenne, c'est une jeune fille qui a grandi à Laval,
08:34dans le quartier du Pavement, c'est un quartier assez populaire de cette ville de Mayenne.
08:40Elle a fait des études pour devenir fleuriste,
08:43qu'elle a abandonnées très rapidement pour s'installer avec son compagnon.
08:47C'est une jeune fille qu'on décrit comme assez joviale,
08:51qui a pas mal d'amis.
08:54Elle sociabilise beaucoup.
08:57Et au moment où elle disparaît,
09:00elle est employée au noir dans un restaurant indien.
09:03On dit qu'elle est suicidaire, qu'elle est dépressive,
09:06on va dire, elle broie du noir très souvent.
09:09Le fait qu'elle soit suicidaire ou dépressive ne transparaissait pas au contact des autres.
09:14En revanche, au moment de sa disparition,
09:17les enquêteurs vont saisir un journal intime,
09:21dans lequel ils vont trouver des passages
09:24qu'ils décrivent comme assez moroses, assez tristes.
09:28Elle parle de faire, entre guillemets, une connerie,
09:33et on perçoit qu'elle est assez tourmentée.
09:37Bonjour Agnès Grossman.
09:39Merci beaucoup d'être avec nous,
09:41journaliste, auteure de documentaires,
09:44et surtout l'auteur de ce livre,
09:46Le mal au féminin.
09:48Monique Olivier, épouse Fourniret,
09:50qui a été publiée aux éditions des presses de la Cité.
09:53On va parler beaucoup de Fourniret dans cette émission,
09:55mais pas tout de suite.
09:57Je voudrais juste un mot sur ce que disait Maître Corriderman,
09:59qui est très intéressant, on est dans les années 90.
10:01Finalement, ces jeunes femmes qui disparaissent,
10:04on ne les retrouve pas,
10:06surtout on ne les recherche pas.
10:08Je suppose que les Fournirets étaient au courant de ça,
10:10de cette espèce d'inertie de police ?
10:14Oui, peut-être.
10:16Mais c'est vrai qu'on ne cherche pas les filles,
10:17on ne cherche pas les garçons non plus.
10:19En règle générale, on ne cherche pas les gens qui sont majeurs.
10:22On considère qu'ils ont le droit de disparaître s'ils le veulent.
10:25Est-ce qu'ils étaient au courant de ça ?
10:27Peut-être, mais ce n'est pas de toute façon
10:29ce qui a été prégnant chez eux,
10:31parce qu'ils ont enlevé des jeunes filles très jeunes,
10:35ils ont enlevé des jeunes filles un petit peu plus âgées,
10:37de 20 à 21 ans,
10:39pas beaucoup plus.
10:41Mais je ne sais pas s'ils se tenaient vraiment,
10:43véritablement, au courant des avancées.
10:46Ils en bénéficiaient en tout cas.
10:48Oui, ils bénéficiaient bien sûr.
10:49Ils ont bénéficié de beaucoup de choses.
10:51Ils ont bénéficié du fait qu'on ne croisait pas les dossiers à l'époque,
10:53ils bougeaient beaucoup,
10:55ils ont enlevé une fois une jeune fille dans telle région,
10:57une fois dans l'autre.
10:58Enfin, ils ont bénéficié évidemment d'un système.
11:01Maître Corriderman, encore un petit mot.
11:04C'est la famille qui va se mobiliser,
11:06dès le début.
11:07Mais ils sont très démunis, cette famille chéenne,
11:09ils ne savent pas à qui s'adresser.
11:10Et effectivement, ils voient l'enquête se dérouler,
11:12ou la non-enquête se dérouler sous leurs yeux.
11:14Surtout, ils ne sont pas entendus,
11:15ils ne savent pas comment se faire entendre.
11:17C'est très compliqué devant des policiers,
11:19devant des juges qui ferment les dossiers,
11:21qui considèrent qu'ils n'ont pas de piste,
11:22qui ne trouvent pas de piste.
11:23Ce dossier a été rouvert plusieurs fois,
11:25ce n'est pas par hasard,
11:26c'est parce qu'ils se sont mobilisés,
11:28et que là, c'est vraiment le frère de Sophie
11:31qui a déposé plainte pour que la justice reparte.
11:34Mais petit à petit, on apprend.
11:35Vous savez, en vieillissant, finalement,
11:37on en trouve les chemins,
11:38et on apprend les chemins grâce aux médias,
11:39grâce à toute une série d'autres informations.
11:42Et en vieillissant, finalement,
11:44Martial a décidé de relancer la procédure.
11:47Deux ans après les faits,
11:49une enquête judiciaire est enfin ouverte.
11:51Sophie Chéenne l'a disparue du quai Albert-Goupil.
11:54Je suis malheureux et inquiet.
11:56Si je la trouve avec ce mec,
11:58ça va chauffer.
11:59L'enquête de l'heure du crime,
12:00on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:13L'heure du crime consacrée à la disparition de Sophie Chéenne.
12:16Au mois de mai 96,
12:18cette jeune femme, 21 ans,
12:19qui habite Laval avec son compagnon,
12:21ne donne soudain plus aucun signe de vie,
12:23aucune enquête diligentée,
12:25malgré l'inquiétude des parents.
12:26Deux ans après les faits,
12:28la justice bouge, enfin.
12:30Lundi 28 septembre 98,
12:33deux ans après la disparition de Sophie Chéenne,
12:35le parquet de Laval ordonne l'ouverture
12:37d'une information judiciaire
12:39pour homicide volontaire.
12:41La famille n'a jamais cessé de réclamer des investigations.
12:44Un juge d'instruction est désigné,
12:46les gendarmes saisis.
12:48Les enquêteurs retrouvent des témoins
12:50qui, pour la plupart, n'ont jamais s'été interrogés.
12:53Yannick Sé, l'ex-petite amie, est entendu.
12:56Il confirme ses toutes premières déclarations.
12:58Il explique s'être disputé avec Sophie
13:00le 1er mai 96 au matin.
13:03Dès lors, elle lui a fait la tête ce jour-là.
13:07Il est parti à Flair, en Normandie,
13:09pour encadrer un tournoi de basket.
13:11Yannick Sé est rentré dans la soirée,
13:13Sophie était là,
13:15mais elle ne lui a pas adressé la parole.
13:17Même chose le lendemain,
13:19de mai au soir, il est allé retrouver des amis
13:21en discothèque.
13:23Quand il est rentré, vers 3h du matin,
13:25sa compagne n'était plus là.
13:27Il ne s'est pas inquiété car elle avait
13:29emporté son trousseau de clés.
13:31Il pensait qu'elle était chez ses parents.
13:33Il a fini par les appeler 4 jours après.
13:36Un autre témoin, Yvan,
13:38ami de la disparue,
13:39dit avoir reçu la visite de Sophie
13:41le 1er ou le 2 mai.
13:43Il ne se souvient plus très bien,
13:44c'était dans l'après-midi.
13:46Elle était accompagnée d'un garçon brun,
13:48cheveux court, qu'il n'avait jamais vu.
13:50Il a tenté par la suite de contacter Sophie,
13:52chez elle.
13:53Yannick qui répondait, il disait
13:55que Sophie n'était pas rentrée.
13:57Les gendarmes s'interrogent sur le compagnon.
13:59L'une des dernières personnes à avoir vu
14:01Sophie Cheyenne vivante.
14:03Pourrait-il être derrière la disparition
14:05des proches de la jeune femme ?
14:07Le présentent comme un garçon qui
14:09supportait mal que Sophie voie ses copines.
14:11C'est un macho, témoigne l'une d'elles.
14:13Dans le journal intime de la victime,
14:15on lit cette confidence en date du 19 mars,
14:18un mois et demi avant la disparition.
14:21J'ai fait la connaissance d'un homme
14:23de 27 ans, marié, deux enfants.
14:25Il m'a beaucoup attiré,
14:27écrit Sophie qui ajoute,
14:29il était gentil, attentionné.
14:31Tout ce que Yannick était au début,
14:33je souhaite si fort qu'il redevienne
14:35comme avant. Il ne m'attire plus,
14:37aussi bien physiquement que moralement.
14:39Les gendarmes trouvent
14:41une note écrite par Yannick
14:43qui précise à une date inconnue.
14:45Je suis malheureux et inquiet.
14:47Si je la trouve avec ce mec,
14:49ça va chauffer.
14:51Les vérifications ne donnent rien.
14:53Les gendarmes estiment que Sophie
14:55pouvait parfois inventer des histoires.
14:57La piste du compagnon
14:59est abandonnée.
15:01Mercredi 8 décembre 99,
15:03après 15 mois d'enquête,
15:05le juge de Laval délivre un non-lieu.
15:07Les investigations cessent.
15:09Les enquêteurs n'ont pas pu établir
15:11les circonstances de la disparition.
15:13Ils ne connaissent ni l'heure,
15:15ni la date exacte du départ de Sophie
15:17ni le nom de son appartement.
15:19Aucun corps retrouvé.
15:21Les gendarmes n'ont pas pu identifier
15:23deux mystérieux hommes cités dans le dossier.
15:25Tout d'abord, le garçon brun,
15:27aux cheveux courts, qui accompagnait Sophie
15:29lors de sa visite chez Yvan,
15:31juste avant la disparition.
15:33Et encore l'homme marié,
15:35avec deux enfants, dont elle disait
15:37être tombé sous le charme.
15:3927 octobre 97, un homme avait écrit
15:41à la mère de Sophie.
15:43Il certifiait avoir été témoin
15:45d'une jeune femme dans une rue de Laval,
15:47contrainte par deux personnes
15:49de monter dans une camionnette.
15:51Témoin qui n'a jamais été
15:53entendu.
15:55Et une camionnette, pourquoi pas ?
15:57C'était notamment le mot d'opérateur
15:59d'un certain Michel Fourniret et de son épouse
16:01Monique Olivier. Eh bien, figurez-vous
16:03que ce couple va faire
16:05son entrée dans le dossier et que sa présence
16:07à Laval ou dans la région
16:09va faire l'objet de bien des spéculations.
16:11On va s'intéresser au Fourniret
16:13dans la suite de l'heure du crime.
16:15Là, il faut vraiment se cantonner à cette
16:17enquête qui reprend et qui
16:19d'ailleurs va être très vite refermée, ça ne va pas durer
16:21longtemps, c'est une espèce de parenthèse comme ça
16:23dans le dossier. 28 septembre
16:2598, deux ans après la disparition
16:27de Sophie Cheyenne, effectivement
16:29les investigations reprennent. Maître Corinne Hermann
16:31est avec nous dans l'heure du crime,
16:33avocate de la famille de Sophie Cheyenne
16:35et vous faites tout pour faire bouger ce dossier
16:37et pour qu'effectivement l'enquête
16:39s'active, elle est en train, elle est en cours
16:41d'ailleurs cette enquête en ce moment même.
16:43Enquête enfin rouverte, ça c'est une très
16:45bonne nouvelle. Une excellente nouvelle
16:47puisqu'avec les moyens d'investigation
16:49dont les juges disposent aujourd'hui
16:51on va pouvoir vérifier toute une série
16:53de points et puis surtout
16:55les gendarmes sont très engagés dans ce dossier
16:57ont mis toutes leurs compétences et sont
16:59actifs actuellement. Alors à l'époque
17:01il y a cette, je le disais, cette ouverture
17:03très temporaire de l'enquête
17:05on ne va pas très loin dans les vérifications ?
17:07On ne va pas très loin parce que...
17:09Non, on ne fait pas grand chose
17:11quand on rouvre l'enquête
17:13mais c'est en fait dans un cadre
17:15plus général qui est intéressant puisque
17:17à l'époque en 2005 on rouvre toute
17:19une série d'affaires, on reprend toute une série
17:21d'affaires de femmes qui ont été tuées
17:23ou de femmes qui ont disparu.
17:25Après l'arrestation de Michel Fourniret
17:27en fait les enquêteurs et les juges d'instruction
17:29vont tenir une réunion à Nanterre
17:31en 2005 et vont essayer
17:33de déterminer une liste d'affaires
17:35non résolues. Elles seront à peu près 60 affaires
17:37et dedans Sophie Cheyenne figure déjà.
17:39Voilà, et ça on va le voir effectivement
17:41l'apparition de Michel Fourniret
17:43et de son épouse évidemment dans ce dossier
17:45on va en parler. Alors pour l'instant
17:47il y a ces vérifications, on cherche des pistes
17:49on regarde qui aurait pu faire quoi
17:51dans ce dossier.
17:53Nicolas Gouinard, vous êtes avec nous dans cette heure du crime
17:55journaliste à West France, agence de
17:57Laval et vous avez suivi toute cette affaire.
17:59Nicolas, on est là
18:01deux ans après la disparition
18:03pas facile finalement de retrouver
18:05ces témoins même si Laval c'est une petite ville.
18:07Il y a
18:09beaucoup d'incertitudes en fait
18:11autour de comment
18:13elle a disparu. Ce qu'il faut savoir
18:15c'est que son compagnon a mis
18:17quatre jours avant de signer sa disparition
18:19ce qui à mon sens
18:21aurait dû être un élément qui
18:23pousse les enquêteurs à se saisir rapidement
18:25de dossier. Après
18:27ils vont retrouver beaucoup de gens qui pensaient avoir
18:29vu des choses mais deux ans après
18:31c'est pas très simple de rassembler ses esprits
18:33de témoigner
18:35d'être certain d'une heure, d'un jour
18:37des pistes qui mènent nulle part et surtout
18:39qui sont deux ans après
18:41très compliquées à vérifier.
18:43Evidemment c'est compliqué à vérifier deux ans après.
18:45Encore une question Nicolas Gouinard, pourquoi est-ce qu'il met
18:47autant de temps à signaler la disparition
18:49le compagnon Yannick ?
18:51Il pensait
18:53qu'il était, enfin c'est ce qu'il
18:55dit, il pensait qu'il était parti
18:57prendre l'air, parti
18:59un peu rassembler
19:01ses esprits, que c'était
19:03une bouderie en fait.
19:05Mais finalement
19:07on n'en sait rien.
19:09Et surtout qu'il mette
19:11quatre jours à s'en inquiéter
19:13c'est assez surprenant.
19:15Ah oui c'est plutôt surprenant, effectivement
19:17on l'aurait peut-être dû un peu plus enquêter là-dessus
19:19mais finalement c'est passé un peu comme une lettre à la poste
19:21on ne s'arrête pas sur ce compagnon, après tout
19:23ce qu'il dit ça ne peut être que la vérité
19:25dont acte. Agnès Grossmann
19:27vous êtes journaliste et auteure
19:29du livre Le Mal au Féminin, Monique Olivier
19:31épouse fournirée qui est publiée aux éditions
19:33des presses de la Cité
19:35alors il y a ses pistes, elles ne sont pas
19:37très creusées, c'est ce que vous dites Maître Corwin-Hermann
19:39on ne peut pas dire qu'il se soit
19:41vraiment démené les enquêteurs pour trouver
19:43quoi que ce soit à l'époque.
19:45On ne parle pas de tueurs en série à l'époque ?
19:47On parle assez peu de tueurs en série
19:49on va commencer
19:51à en parler je crois un an après
19:53avec le Silence des Agneaux
19:55qui sort je crois en 97
19:57où vraiment il va y avoir
19:59une mode des tueurs en série
20:01et puis Stéphane Bourgoin etc
20:03et on pense d'abord que c'est aux Etats-Unis
20:05au départ, mais c'est vrai que
20:07je pense que les policiers de l'époque ne pensent pas
20:09tueurs en série, ils partent de la scène
20:11de crime ou de disparition
20:13donc ils partent de rien puisqu'une disparition
20:15par nature il n'y a rien quoi
20:17mais effectivement ce n'est pas dans l'air du temps
20:19ce n'est pas dans l'air du temps
20:21Maître Corwin-Hermann, j'ai regardé
20:23dans le dossier, des peu de choses
20:25qui existent dans ce dossier
20:27je ne trouve pas de traces de perquisition
20:29pas vraiment de garde à vue
20:31non plus, vous confirmez ?
20:33Oui, c'est un dossier
20:35qui est fait du bout du pied
20:37vaguement, on écoute
20:39l'ami, on n'a pas envie de chercher
20:41cette jeune femme
20:43il y a peut-être d'autres affaires plus importantes
20:45on retrouve cette caractéristique dans beaucoup
20:47de call case aujourd'hui qui sont repris
20:49où on a des jeunes femmes comme ça qui
20:51disparaissent et on pense qu'elles ont refait leur vie
20:53même des mamans aussi, des femmes plus âgées
20:55on n'a pas envie de prendre du temps
20:57pour cela. Et aujourd'hui, par exemple
20:59le compagnon, je donne cet exemple
21:01effectivement, on ne donne pas son nom
21:03etc. mais
21:05il aurait été placé en garde à vue aujourd'hui ?
21:07Alors aujourd'hui déjà il y aurait eu
21:09de la téléphonie, à l'époque on n'avait pas les téléphones
21:11portables, on était au tout début des téléphones portables
21:13de cette téléphonie, donc il y aurait déjà eu une téléphonie
21:15très importante, ensuite il y aurait eu
21:17des prélèvements
21:19génétiques et puis il y aurait eu des recherches
21:21de traces de sang.
21:23On a des outils, on a des révélateurs
21:25on a des lumières qui nous
21:27permettent de révéler des traces biologiques qui sont
21:29nettoyées. On aurait
21:31exploré son véhicule, on aurait exploré son
21:33emploi du temps, donc on a plus de moyens
21:35techniques aujourd'hui pour travailler sur ces disparitions.
21:37Dans le décor,
21:39l'apparition de Michel Fourniret et
21:41Monique Olivier. Sophie Cheyenne
21:43la disparue du quai Albert-Goupil
21:45on ne mottera pas de la tête qu'elle a été
21:47enlevée. L'enquête de l'or du crime, le couple
21:49Fourniret-Olivier, tueur itinérant
21:51était-il dans la région de
21:53Laval quand la jeune femme s'est volatilisée ?
21:55Possible à suivre. Dans un court instant
21:57sur RTL.
22:09Et tout de suite, direction Porte d'Auteuil
22:11avec vous Sébastien Rouxel.
22:13Et avec deux duels franco-tchèques
22:15en ce moment sur les cours, le premier sur le cours
22:17numéro 14 entre Alexandre
22:19Muller et le jeune tchèque de 19 ans
22:21Jakub Mencic.
22:235-4 dans la première manche pour le
22:25français. Service à suivre pour le tchèque, match
22:27très plaisant, de beaux échanges des deux
22:29côtés, les deux joueurs très solides
22:31sur leur mise en jeu. Sur le cours numéro
22:337, la française Chloé Paquet
22:35a remporté la première manche, 6 jeux à 4
22:37contre la tchèque Tereza
22:39Valentova, 18 ans.
22:41Je vous rappelle l'élimination tout à l'heure
22:43de la numéro 1 française
22:45par Varag Racheva balayé en
22:472-7-6-3-6-1
22:49par l'américaine Sophia
22:51Kenin et puis je vous signale enfin
22:53que ça va se jouer à la cinquième manche
22:55entre l'ex numéro 1 mondial Daniel Medvedev
22:57et le britannique Cameron
22:59Nori, le russe qui a fait le break
23:01dans cette manche décisive.
23:03Merci beaucoup Sébastien Rouxel, on vous retrouve
23:05à 15h à Roland-Garros.
23:16Avec Jean-Alphonse Richard.
23:18Il y a des avancées
23:20avec des éventuelles questions
23:22qui s'enlèvent ou qui reviennent mais
23:24il n'y aura jamais de positif. Après, là on avance.
23:26Maintenant c'est quand ? Est-ce que c'est dans un an ?
23:28Dans deux ans ? C'est aussi la problématique
23:30de ce qui se passe dans cette justice.
23:32C'est que ça met du temps.
23:34Au programme de l'ère du crime, la disparition
23:36de Sophie Cheyenne, cette jeune femme
23:38qui allait avoir 21 ans
23:40s'est volatilisée à l'aval en mai 96.
23:42Aucun individu inquiété
23:44dossier rapidement refermé.
23:46Presque dix ans plus tard, l'ombre
23:48du couple fournirait Olivier
23:50commence à planer sur l'affaire.
23:52Mardi 18 octobre 2005
23:54le procureur de l'aval décide de
23:56rouvrir l'enquête sur la disparition de Sophie Cheyenne.
23:58Sept mois plus tôt
24:00à la demande des parents, une note de synthèse
24:02d'un enquêteur de l'association
24:04APEV, aide aux parents d'enfants
24:06victimes, a été remise à la justice.
24:08Elle recense toute une série
24:10d'actes à accomplir. Le procureur
24:12préconise des vérifications.
24:14Il apparaît que depuis la disparition
24:16Sophie Cheyenne n'a laissé derrière elle
24:18aucune trace administrative,
24:20bancaire, judiciaire. Dans les
24:22mois qui suivent, un témoignage est
24:24exploré. Celui d'un homme qui certifie
24:26avoir vu la jeune femme à l'Orient Express
24:28un bar de l'aval
24:30après la disparition.
24:32Mais le témoin se trompe, c'est avant
24:34qu'il n'avait croisé Sophie.
24:36A la même époque, les enquêteurs se penchent
24:38sur Michel Fourniret
24:40arrêté en 2003 en Belgique
24:42et sur son épouse, Monique Olivier.
24:44Le tueur en série apparaît alors comme
24:46un criminel itinérant, spécialiste
24:48des raptes de jeunes femmes.
24:50Le couple connaît bien la région.
24:52Monique Olivier a grandi à Nantes.
24:54Elle compte des attaches ici.
24:56En 1990, le couple a enlevé
24:58et tué la petite Natacha Dané
25:00à Reusé, près de Nantes.
25:02Sophie Cheyenne, 21 ans,
25:04correspond au proie favorite du
25:06Tandem.
25:08Le 27 septembre 2017,
25:1021 ans après la disparition de Sophie Cheyenne,
25:12le procureur de l'aval demande
25:14un prélèvement d'ADN d'un membre
25:16de la lignée maternelle de la disparue.
25:18Les scellés ont en effet été détruits.
25:20Martial Cheyenne,
25:22le frère de la victime est sollicité.
25:24Il s'agit de comparer cette trace génétique
25:26familiale avec celle des centaines
25:28prélevées dans les affaires
25:30du couple Fourniret-Olivier,
25:32dans la camionnette utilisée par l'ogre
25:34des Ardennes pour partir en chasse,
25:36ou sur un matelas
25:38entreposé dans une maison où ont
25:40transité des victimes.
25:42Et on va parler
25:44des résultats
25:46que vont
25:48montrer cette ADN.
25:50Quels résultats ? Est-ce que ces comparaisons vont
25:52matcher ? On va le voir évidemment
25:54dans la suite de l'heure du crime.
25:56Agnès Grossmann, vous êtes avec nous
25:58dans cette heure du crime. Vous connaissez
26:00parfaitement la trajectoire de ce couple,
26:02les Fourniret, et notamment de
26:04Monique Olivier. Vous êtes l'auteur du livre
26:06Le Mal au féminin. Monique Olivier
26:08épouse Fourniret, qui est publié aux éditions
26:10des presses de la cité.
26:12On les retrouve dans cette
26:14région, les Fourniret, dans l'ouest
26:16de la France. Ils ont frappé à Rezé,
26:18je le disais, c'est la petite
26:20Natacha Dané. Et Monique
26:22Olivier a des attaches dans ce secteur-là.
26:24Oui, elle a un de ses frères qui habite
26:26la région. Elle-même, elle a grandi à Nantes.
26:28Et donc effectivement,
26:30elle a pu venir les visiter. D'ailleurs,
26:32la fois où ils avaient enlevé la petite Natacha Dané
26:34sur un parking
26:36de centre commercial,
26:38ils revenaient d'une visite chez le frère.
26:40Donc effectivement, ils sont tout à fait susceptibles
26:42d'avoir été dans la région.
26:44Leur mode opératoire,
26:46on sait. Alors quand ils sont ensemble, c'est pas
26:48toujours la camionnette, ça peut être la voiture.
26:50Mais bon, le fait qu'un témoin ait vu
26:52une camionnette est effectivement inquiétant.
26:54Ça c'est troublant quand même.
26:56C'est troublant, parce qu'effectivement,
26:58chez les Fourniret, la camionnette,
27:00on peut presque dire que c'est l'arme du crime.
27:04Une des armes du crime,
27:06dit Corinne Hermann. Mais effectivement,
27:08les Fourniret sont tout à fait
27:10capables, en tout cas, de l'avoir fait.
27:12Est-ce qu'ils l'ont fait ? Je ne sais pas.
27:14Mais ils sont capables,
27:16c'est arrivé plusieurs fois qu'une jeune fille
27:18soit enlevée, qu'elle disparaisse,
27:20qu'on ne sache pas ce qu'elle est devenue.
27:22L'affaire Estelle Mouzin, c'est flagrant. On a mis 20 ans
27:24pour savoir ce qu'elle était
27:26devenue. Donc ça pourrait
27:28correspondre. Ce qui est sûr, c'est qu'ils en sont
27:30capables.
27:32Corinne Hermann, vous êtes avec nous et vous défendez
27:34la famille de Sophie Cheyenne. Évidemment, cette
27:36piste Fourniret, vous y accrochez
27:38parce qu'elle est importante. Il ne faut pas du tout
27:40la négliger. On l'a négligée pendant trop longtemps.
27:42Elle apparaît en 2005. C'est West France d'ailleurs qui va
27:44révéler cette date dans
27:46un papier consacré à l'affaire.
27:482005, c'est-à-dire que c'est
27:50assez tôt qu'on s'intéresse aux Fourniret.
27:52C'est juste deux ans après l'arrestation de Michel Fourniret.
27:54Tout à fait, c'est deux ans après son
27:56arrestation parce qu'effectivement, on pense
27:58tuer en série. On pense qu'ils ont commis beaucoup de
28:00faits et on va essayer de référencer
28:02les faits qui peuvent correspondre
28:04à leur mode opératoire et au fait qu'ils
28:06étaient itinérants ou qu'ils
28:08n'étaient pas en prison. On essayait de reconstituer
28:10la liste des victimes et donc
28:12il va y avoir un document
28:14avec trois cercles. Le troisième cercle,
28:16ce sont les possibles qu'il faut explorer
28:18et ce sont une soixantaine, un peu plus d'une soixantaine
28:20d'affaires qui vont être référencées
28:22dans laquelle l'affaire
28:24Sophie Echienne apparaît
28:26et référencée. Donc ça veut dire qu'on a
28:28sorti le dossier.
28:30C'est très important en termes de
28:32prescription aussi dans ces dossiers, d'avoir
28:34des actes interruptifs de prescription
28:36et cette période de 2005
28:38a interrompu la prescription
28:40pour toute une série d'affaires puisqu'on a sorti
28:42les dossiers et qu'on les a étudiés. Malheureusement,
28:44on n'a pas investigué
28:46sur ces dossiers. C'est-à-dire qu'on a juste regardé
28:48un certain nombre d'éléments et on n'a pas
28:50investigué et on n'a pas fait par exemple de comparaison
28:52génétique. On n'a rien fait à l'époque.
28:54Et puis, Fourniret est décédé
28:56aujourd'hui mais Fourniret n'a jamais été interrogé
28:58sur ces dossiers. Annexe, comme vous dites, la
29:00troisième couronne. Alors, c'est la
29:02troisième couronne exactement. Il n'a pas été
29:04interrogé. Néanmoins, il laisse
29:06des écrits après sa mort.
29:08Il y a eu des interrogatoires où il a joué
29:10avec les personnes qu'il interrogeait.
29:12Donc, on va explorer
29:14tout ça. Agnès Grossman, un mot
29:16là-dessus parce que c'est très intéressant.
29:18Monique Olivier,
29:20elle est vivante aujourd'hui.
29:22Elle joue beaucoup avec les enquêteurs
29:24mais elle est vivante. Elle peut
29:26éventuellement être interrogée là-dessus et peut-être
29:28parler. Pourquoi pas ? Elle peut être interrogée
29:30d'ailleurs. Elle a été beaucoup interrogée.
29:32C'est quelqu'un qui a beaucoup de mal à parler
29:34Monique Olivier. C'est étonnant parce que
29:36entre chaque intervention,
29:38entre chaque interrogatoire,
29:40elle parle comme vous et moi. Mais dès que
29:42l'interrogatoire commence, c'est extrêmement difficile.
29:44Mais vous savez, on lui demande de raconter
29:46ce que pendant presque 20 ans,
29:48elle a été 17 ans avec Fourniret,
29:50elle a absolument voulu
29:52taire et ne pas dire et oublier.
29:54Donc aujourd'hui, on lui
29:56demande de raconter.
29:58Et Monique Olivier est quelqu'un qui ne se regarde pas,
30:00qui ne veut pas se voir, qui ne veut pas se juger,
30:02qui ne veut pas descendre en elle-même.
30:04Pour pouvoir raconter, il faut
30:06penser les faits. Et elle, elle ne veut pas les penser.
30:08Donc c'est quand même très compliqué
30:10d'interroger Monique Olivier.
30:12Une trace ADN pourrait correspondre
30:14vrai ou faux espoir ?
30:16Sophie Cheyenne, la disparue du quai
30:18Albert-Goupil. On pense qu'elle
30:20est toujours vivante. On attend de ses nouvelles.
30:22L'enquête de l'heure du crime. On se retrouve
30:24dans un instant sur RTL.
30:36Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
30:38sur la disparition en mai 96 à Laval
30:40en Mayenne de Sophie Cheyenne,
30:4221 ans, tuée par un homme
30:44qu'elle connaissait ou par un couple de tueurs.
30:46Michel Fourniret, Monique Olivier.
30:4825 ans après
30:50cette dernière hypothèse est retenue par
30:52les enquêteurs.
30:54Mercredi 7 septembre 2022,
30:56l'ADN de Jacqueline Cheyenne,
30:58la maman de Sophie, est à son tour prélevé.
31:00Il faut absolument le comparer
31:02à une trace ADN retrouvée dans
31:04les affaires de Fourniret et qui pourrait
31:06être celle de Sophie.
31:08Six mois auparavant, cette trace
31:10semble avoir un effet matché
31:12avec la disparue. Preuve serait
31:14alors faite que le couple Fourniret-Olivier
31:16a enlevé et tué la jeune
31:18femme. Il faut en avoir
31:20le coeur net. Sept mois plus tard,
31:225 avril 2023,
31:24les résultats du laboratoire brisent
31:26les espoirs de la famille Cheyenne.
31:28La trace ADN féminine
31:30n'est pas celle de la disparue de Laval.
31:32La mère de Sophie ne
31:34se décourage pas. Pour autant,
31:36on pense qu'elle est toujours vivante.
31:38On attend de ces nouvelles, confie-t-elle à West France.
31:40Martial, le frère,
31:42redépose une plainte avec constitution
31:44de partie civile pour que Sophie
31:46ne tombe pas dans l'oubli, précise-t-il.
31:4815 janvier 2025,
31:50un nouveau directeur d'enquête appartenant
31:52au groupement de la gendarmerie de
31:54Mayenne, à Laval,
31:56est désigné.
31:58Lundi 5 mai 2025, 9h15
32:00du matin, exactement
32:0219 ans après la disparition
32:04de Sophie Cheyenne, les gendarmes,
32:06les experts de l'IRCGN
32:08sont à pied d'œuvre dans les caves
32:10de l'immeuble du quai Albert-Goupil
32:12à Laval. C'est ici que vivait
32:14Sophie Cheyenne et son compagnon en
32:161996. Les spécialistes
32:18sondent le sous-sol
32:20et plus particulièrement la cave
32:22de l'appartement avec un géoradar,
32:24appareil qui permet de déceler
32:26une anomalie dans un mur,
32:28utilisé pour la recherche de corps ou de squelettes.
32:30Après trois heures de vérification,
32:32les enquêteurs quittent les lieux.
32:34Rien de suspect n'a été repéré.
32:36Il y a des avancées,
32:38des questions qui disparaissent, d'autres qui réapparaissent.
32:40Quand est-ce que nous saurons,
32:42s'interroge Martial
32:44Cheyenne.
32:46Et effectivement, pour la famille,
32:48c'est l'ascenseur émotionnel,
32:50et notamment avec l'ADN, parce que là,
32:52il s'est passé quelque chose de curieux. On a cru qu'il y avait
32:54une trace de la jeune disparue
32:56dans les affaires de Fourniret.
32:58Ce n'est pas le cas.
33:00Maître Corinne Hermann, il faut nous éclairer là-dessus.
33:02Vous êtes avocate de la famille de
33:04Ficheyenne, et évidemment l'ADN est primordial
33:06dans cette affaire.
33:08J'aurais deux questions, mais la première est simple.
33:10Pourquoi on a hésité sur cet ADN ?
33:12C'est purement scientifique ?
33:14Déjà,
33:16pendant dix ans, on n'a pas fait de vérification.
33:18On n'arrêtait pas de le demander, et je n'ai pas arrêté de le demander,
33:20puisqu'on avait ces 31 ADN inconnus
33:22qui avaient été prélevés à la fois sur
33:24des matelas ou dans le fourgon de Michel Fourniret.
33:26Pendant dix ans, on laisse tout cela
33:28pourrir tranquillement,
33:30je dirais, dans les archives de la justice, de la police.
33:32Donc on les reprend en
33:342016-2017, et on commence
33:36à aller voir les parents partout, sans les avertir.
33:38Pour les prélever, c'est juste un choc.
33:40Voilà.
33:42Le résultat n'est pas positif
33:44pour l'instant.
33:46Moi, je vous dis qu'on va demander
33:48des vérifications, parce que souvent...
33:50Une triple vérification, alors ?
33:52On va demander d'abord parce qu'il y a d'autres ADN,
33:54d'autres empreintes génétiques inconnues...
33:56Beaucoup ? Oui, beaucoup.
33:58Qui n'ont pas été comparées pour l'instant
34:00à Sophie Cheyenne, puisque
34:02Mme Kérys, quand elle a repris les dossiers
34:04du meurtre de Johanna Paris,
34:06du meurtre de Marie-Angèle Domesse et d'Estelle Mouzin,
34:08on a révélé toute une série...
34:10Elle a repris les analyses, et on a révélé
34:12toute une série d'empreintes génétiques qui, pour l'instant, ne sont pas
34:14identifiées. Donc déjà, on va demander
34:16une comparaison avec ces empreintes génétiques,
34:18et surtout, un travail différent
34:20sur ces empreintes génétiques, parce que...
34:22Je veux juste rappeler quelque chose sur
34:24Estelle Mouzin, lorsqu'on
34:26demande des vérifications, c'est-à-dire
34:28que ces 31 ADN soient comparées à Estelle Mouzin,
34:30on nous dit qu'elle n'est pas là.
34:32Ça ne correspond pas à elle.
34:34Et en fait, il y avait une des empreintes qui correspondait
34:36à Estelle Mouzin. Et on a failli la rater.
34:38Et on est partis à côté, on l'a raté. Il a fallu
34:40refaire des analyses qu'on a redemandées plus tard
34:42pour qu'il y ait une correspondance.
34:44Donc là, moi, je me méfie de ces résultats-là.
34:46Je le dis clairement, je vais faire des
34:48demandes de revérification
34:50et de comparaison avec les autres empreintes
34:52génétiques, qui sont très nombreuses.
34:54Il y en a beaucoup, pour voir si on retrouve la trace
34:56de Sophie chez elle.
34:58Agnès Grossman, auteure du livre
35:00Le mal au féminin. Monique Olivier, épouse fournirée
35:02qui est publiée aux éditions des presses de la Cité.
35:04Évidemment, vous connaissez bien ce couple infernal
35:06qui a laissé beaucoup de traces
35:08derrière lui. Et comme d'ailleurs, souvent,
35:10les tueurs en série, ils sont conservateurs. Donc il y a ce matelas
35:12qui a donné beaucoup d'ADN.
35:14Il y a cette camionnette, cette voiture aussi.
35:16Et ils gardaient beaucoup de vêtements aussi.
35:18On a retrouvé chez eux beaucoup de
35:20vêtements d'enfants et de jeunes filles.
35:22Comme des trophées.
35:24Je ne sais pas exactement, peut-être que
35:26Corinne Hermann, il n'était
35:28pas...
35:30Michel Fourniré est quelqu'un qui tuait rapidement
35:32ses victimes. C'était vraiment...
35:34Il était toujours à la recherche de ce qu'il appelait
35:36cette blancheur initiatique.
35:38Après, il se défaisait facilement
35:40des corps. Ce que je voulais
35:42juste dire par rapport à la disparition
35:44de Sophie Chen,
35:46c'est que ça arriverait pendant ce qu'on a
35:48appelé cette soi-disant
35:50décennie blanche, entre 90 et 2000.
35:52La période blanche si controversée.
35:54Oui, parce qu'en fait, on se rend compte quand même
35:56qu'il y a Natacha Danay. On se rend compte
35:58qu'il a essayé d'enlever une
36:00jeune femme sur un parking d'hôpital.
36:02Il a attaqué une jeune femme
36:04toiletteuse pour chiens.
36:06Il a essayé d'enlever une jeune femme asiatique
36:08avec le concours de Monique Olivier pour qu'elle vienne
36:10donner des cours de leçons de piano à
36:12Céline. Mais cette jeune femme n'a pas été.
36:14Elle ne les a pas senties.
36:16Avec justesse.
36:18Donc, voilà.
36:20Qu'est-ce qui peut arriver pendant cette décennie blanche ?
36:22En fait, on ne sait pas trop.
36:24Qu'est-ce qui s'est passé ? On a retrouvé
36:26chez eux énormément de sel
36:28qu'on met pour
36:30faire fondre la neige, mais qui peut aussi faire
36:32dissoudre des corps.
36:34Donc, comment ils ont procédé
36:36sur cette décennie-là ?
36:38Est-ce qu'ils ont fait autrement ? C'est aussi
36:40dans cette période où est censée avoir
36:42disparu une baby-sitter
36:44dont Monique Olivier a parlé,
36:46que Michel Fondiré a toujours nié.
36:48Donc, on ne sait pas trop ce qui s'est passé.
36:50Comment ils ont officié pendant cette décennie ?
36:52Les enquêteurs indiquent
36:54que les vérifications vont continuer.
36:56Sophie Cheyenne l'a disparue
36:58du quai Albert-Goupil quand
37:00elle s'est volatilisée. Je me souviens avoir
37:02ressenti de la colère. L'enquête de L'Heure du Crime,
37:04je vous retrouve tout de suite sur RTL.
37:18Dans L'Heure du Crime, aujourd'hui, la disparition de Sophie Cheyenne.
37:20En mai 96, cette jeune
37:22femme qui allait fêter ses 21 ans
37:24se volatilise à l'aval.
37:26Presque 30 ans après
37:28les faits, l'enquête
37:30repart de Fondiré à la
37:32piste d'un proche de la victime. Le dossier rouvert
37:34fait l'objet d'intenses
37:36vérifications.
37:38Martial Cheyenne, frère de Sophie, est aujourd'hui
37:40en première ligne pour que la vérité soit faite.
37:42Ça fait 29 ans qu'elle a
37:44disparu. On essaie d'être patient, mais
37:46c'est long qu'on fit-il à Ouest-France.
37:48Il poursuit. Quand elle a disparu,
37:50sur le moment, je me souviens avoir ressenti
37:52de la colère. Puis j'ai occulté
37:54cette affaire pendant des années.
37:56Quand on m'a rappelé pour l'ADN,
37:58j'ai décidé de m'y remettre.
38:00Je ne vois pas ma soeur
38:02disparaître comme ça du jour au
38:04lendemain.
38:06Les enquêteurs, juges et gendarmes
38:08semblent aussi décider à continuer.
38:10C'est un dossier qui n'a jamais été
38:12perdu de vue, confirme l'un de Sophie
38:14Cheyenne, et toujours inscrite
38:16au FPR,
38:18le fichier des personnes recherchées.
38:20On essaie de rester
38:22positif, entre guillemets,
38:24mais ça bouleverse.
38:26Il y a des personnes
38:28derrière, je ne suis pas tout seul. Il y a plusieurs
38:30qui vont avoir des réponses. Dans ce
38:32cas-là, j'aurai peut-être des réponses.
38:34Quand ? La question, c'est quand ?
38:36Combien de temps je vais vivre avec ça ?
38:40La voix de Martial Cheyenne, c'est le
38:42frère de Sophie, interviewé
38:44par ICI Mayenne,
38:46en janvier 2025.
38:48Maître Corine Hermann,
38:50vous nous accompagnez depuis le début de
38:52cette heure du crime, avocate au Barreau de Paris,
38:54avocate de la famille de Sophie
38:56Cheyenne. Alors, il y a la piste fournirée,
38:58on en a parlé, mais ce n'est pas
39:00la seule. Ce que vous demandez, c'est que
39:02tout soit rouvert, tout soit vérifié
39:04et le meilleur exemple, ce sont ces fouilles dans cet
39:06immeuble où habitait Sophie.
39:08Effectivement, on n'a rien trouvé dans ces fouilles.
39:10À l'heure actuelle, on n'a pas encore
39:12tous les résultats. Ce n'est pas parce qu'il n'y a
39:14pas de fouilles tout de suite qu'il n'y a pas des choses
39:16à vérifier. Ça se fait en plusieurs temps.
39:18Les vérifications se font toujours en plusieurs temps.
39:20Mais oui, on demande à ce que toutes les
39:22pistes qui sont apparues dans le dossier
39:24d'une façon ou d'une autre, ou tout témoignage
39:26qui apparaîtrait aujourd'hui, qui nous permettrait d'ouvrir
39:28une nouvelle piste, soit exploré totalement.
39:30Comme on dit, il faut fermer toutes les portes
39:32avant de pouvoir retenir une hypothèse
39:34plutôt qu'une autre. Est-ce qu'il faut réentendre
39:36des témoins ? Parce que les témoins,
39:38ils ont été, il faut bien le dire, on le dit depuis le début
39:40de l'émission, et c'est un scandale, je suis désolé, mais
39:42ils ont été effleurés, ces témoins.
39:44C'est-à-dire qu'on leur a posé, oui,
39:46vagues questions dans un coin, et puis on a
39:48plié l'affaire, c'était trop rapide. Il faut les réentendre.
39:50Il faut réentendre tout le monde, il faut vérifier
39:52tout ce qu'on peut vérifier encore
39:54aujourd'hui, il faut entendre des proches,
39:56il faut vraiment faire une enquête comme si
39:58Sophie Cheyenne avait disparu
40:00il y a quelques jours. Je le plaide
40:02souvent, mais il faut
40:04traiter ces dossiers comme si ça venait
40:06d'arriver, réentendre tout le monde,
40:08remettre tout le monde sur le grill, le temps qui passe
40:10peut être un avantage, parce que, évidemment,
40:12ça travaille, on y repense, on n'a
40:14pas osé témoigner, donc on se dit,
40:16finalement, maintenant, je le ferai bien,
40:18le temps a passé, j'ai eu le courage de le faire, donc voilà.
40:20On redémarre à zéro.
40:22Il faut tout revérifier.
40:23Il faut revérifier, puis on a des enquêteurs,
40:25on a des visages nouveaux, des yeux
40:27nouveaux sur ce dossier, ça c'est important.
40:29Ça c'est bien, le
40:31chef d'enquête il est nouveau, il connaissait pas
40:33cette affaire, la juge aussi.
40:35Et puis, aujourd'hui, on croit en colquaises.
40:37On commence à avoir des techniques pour le faire,
40:39et puis on a aussi des techniques de police scientifique
40:41qui sont très utiles dans les colquaises,
40:43qui nous permettent de sortir, vous voyez bien là,
40:45le pôle en sort presque un tous les deux mois,
40:47presque tous les mois, donc c'est avec les techniques
40:49d'aujourd'hui et l'envie des enquêteurs.
40:51Et on sait que les enquêteurs ont envie,
40:53on sait qu'ils ont envie de savoir ce qui s'est passé pour Sophie,
40:55et ils vont utiliser toutes les techniques
40:57dont on bénéficie aujourd'hui,
40:59notamment aussi des analyses criminelles,
41:01qui vont pouvoir, je dirais,
41:03analyser des comportements,
41:05des trajectoires, donc voilà,
41:07il y a un grand travail à faire sur ce dossier,
41:09et on aurait dû le faire à l'époque,
41:11mais aujourd'hui, il faut tout reprendre et le faire.
41:13On va voir si ce n'est pas trop tard, mais en tout cas,
41:15ce sont des signes d'espoir que vous nous donnez,
41:17Maître Corinne Hermann, je sais que vous êtes optimiste
41:19de nature et que dans les dossiers, il ne faut jamais
41:21s'arrêter. Agnès Grossmann,
41:23auteure du livre Le Mal au féminin,
41:25c'est un très bon titre,
41:27Monique Olivier, épouse fournirée, qui a été publiée
41:29aux éditions des presses de la cité,
41:31Sophie Cheyenne,
41:33alors c'est un dossier discret,
41:35très peu connu, effectivement, dont on parle
41:37aujourd'hui, Sophie Cheyenne, elle est entrée
41:39tardivement dans la galaxie fournirée,
41:41mais c'est vrai que ça correspond,
41:43vous l'avez dit, à son mode opératoire,
41:45elle peut très bien être une victime potentielle
41:47de fournirée.
41:49Elle peut, oui, elle est jeune,
41:51j'imagine qu'elle est jolie,
41:53lui, il aimait bien les jeunes filles,
41:55qui avaient l'air de jeunes filles, qui avaient l'air
41:57innocentes. C'est tout à fait ça avec elle, sur les photos, c'est ce qui se révèle.
41:59Voilà, elle peut,
42:01et puis il y avait un truc, elle venait de s'engueuler avec son copain,
42:03et en fait, dans plusieurs affaires
42:05criminelles, que moi j'avais raconté,
42:07notamment sur Ted Bundy aussi,
42:09souvent quand vous venez de vous engueuler,
42:11vous n'êtes pas bien, dans votre peau,
42:13si je puis dire, votre instinct
42:15est moins fort,
42:17vous pouvez plus facilement
42:19être enlevé,
42:21il peut plus facilement vous arriver
42:23quelque chose de mal, parce que votre instinct
42:25au mal est moins fort.
42:27Toutes les victimes de Ted Bundy avaient,
42:29avant d'être enlevées par lui,
42:31avaient subi
42:33une contrariété, leur instinct était
42:35émoussé, et elle, elle venait de s'engueuler
42:37avec son copain,
42:39donc c'est possible qu'elle ait pu,
42:41pas manquer de prudence, mais peut-être manquer
42:43de jugement, ou de clairvoyance.
42:45On ne sait pas,
42:47peut-être que c'est
42:49tout à fait autre chose, je ne veux pas non plus,
42:51mais oui, de toute façon, oui,
42:53toutes les jeunes filles qui ont disparu à une époque,
42:55qui étaient jolies, qui étaient jeunes, qui avaient l'air
42:57candides, qui avaient une espèce de candeur,
42:59sont susceptibles d'avoir été enlevées
43:01par Michel Fournirez,
43:03enfin, en tout cas dans cette région.
43:05Evidemment, avec sa femme,
43:07puisque sa femme connaît
43:09très bien la région,
43:11et vous nous l'avez dit, elle...
43:13Et ils étaient en plus tout à fait capables d'aller
43:15passer la soirée chez quelqu'un, de revenir, tiens, avoir une occasion,
43:17et la saisir.
43:19Alors le fait est que la famille,
43:21elle se bat aujourd'hui avec vous, maître Corrine Hermann,
43:23pour la vérité, et vous nous avez dit
43:25que cette vérité, elle n'est peut-être pas si loin que ça.
43:27Nicolas Gouinard,
43:29je termine cette émission avec vous,
43:31Martial Cheyenne, c'est le frère
43:33de Sophie,
43:35il se bat sans arrêt, et là, il a repris le combat,
43:37il se bat pour la vérité.
43:39Oui, oui, il se bat et il veut beaucoup de réponses,
43:41parce qu'en marge de la
43:43disparition de Sophie, il y a le père de Sophie
43:45qui est décédé il y a quelques années,
43:47qui est mort sans avoir eu ces réponses-là,
43:49et dans la famille, il y a une volonté
43:51de savoir ce qu'il est devenu.
43:55Merci beaucoup Nicolas Gouinard,
43:57maître Corrine Hermann,
43:59et Agnès Grossmann d'avoir été aujourd'hui
44:01les invités de l'Art du crime. Merci à l'équipe de l'émission,
44:03rédactrice en chef Justine Vignon, préparation
44:05Marie Bossard, réalisation en direct
44:07Nicolas Godet.

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