00:30André et Julien, toujours à la recherche de leur oncle introuvable, ont rendu visite à l'île à une vieille dame chez qui l'oncle a logé.
01:00C'est parti !
01:29C'est parti !
01:31C'est parti !
01:33Ils pourront ainsi mettre en pratique la maxime d'aujourd'hui. Pour réussir dans le commerce, il suffit d'être consciencieux.
01:41C'est parti !
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02:29C'est parti !
02:31Depuis une semaine.
02:32C'est parti !
02:33C'est parti !
02:34Depuis une semaine, nous sommes devenus marchands forains avec un monsieur que nous avons rencontré à Valenciennes. Il s'appelle Monsieur Gertal. Il est très gentil. Il dit que nous sommes de bons associés et que nous l'aidons bien. Chaque jour, notre tante est la première installée au marché. Et quand le marché est fini, nous partons aussi toujours les premiers pour aller à la ville voisine. C'est André et moi qui démontons et rangeons le matériel.
03:00matériel et M. Gertal contrôle avec son chronomètre parce que nous voulons gagner
03:05chaque fois quelques minutes sur la veine. M. Gertal n'aime pas perdre du temps.
03:30M. Gertal nous aime bien parce qu'il dit que nous sommes obéissants et que nous ne lui faisons
03:52pas perdre de temps. Il aime aussi beaucoup sa voiture qui s'appelle Duchesse et il voudrait
03:58bien qu'elle soit aussi obéissante que nous.
04:58Chers M. Renaud, vous voyez que nous ne vous avons pas oublié. Nous vous embrassons
05:27tous les deux bien forts, Julien Leclerc. Avec M. Gertal, tout était réglé à la
05:35seconde. Il y avait ainsi chaque jour après le déjeuner une cérémonie immuable, un moment
05:40particulièrement important, celui où l'on faisait les comptes.
05:43Je vais vous dire, moi, c'est votre chien qui vous coûte cher. C'est pas vrai.
05:55Je dis. Moi, c'est un conseil que je vous donne. D'abord, c'est pas vous qui payez, c'est notre point.
06:01Enfin, on est là pour s'organiser. C'est vrai, M. Gertal. Mais on pourrait s'organiser
06:06encore cinq fois mieux. Toi, André, t'es un homme d'affaires.
06:09J'y ai réfléchi. Voilà ce qu'on peut faire. Dans chaque ville, on arrive à me charger
06:13des achats. Pendant que vous travaillez sur le marché, j'ai les faits de me renseigner
06:17sur les spécialités de la région. Alors, je regarde les prix, je discute, je fais
06:22mes comptes.
06:22Alors, toujours bien faire ses comptes.
06:24Et j'achète pour vendre dans la ville suivante.
06:26Bravo. Et moi, qu'est-ce que je fais ?
06:28Julien, on le charge de la publicité. On fait imprimer tout un tas de prospectus
06:33qu'on distribue dans toute la ville.
06:34Avec Ursi ?
06:35Avec Ursi, si tu veux.
06:36Comme ça, vous aussi gagnerez sa ville.
06:38Bon, alors, les bénéfices augmentent. Vous achetez un camion moderne.
06:42Un camion moderne ?
06:43Oui, demandez à Julien. On en a vu un avant de vous connaître.
06:45Vous pouvez transporter dix fois plus de marchandises et puis, c'est plus confortable.
06:49On va même coucher dedans.
06:50Ah. Et ma voiture ?
06:54Votre voiture, vous la vendez.
06:55Je la vends. Mais pourquoi je la vendrais ?
06:59On dirait vraiment que vous avez quelque chose contre elle, ma parole.
07:01Non, M. Gertal.
07:02Mais si, vous êtes toujours à me faire des remarques.
07:04Mais non, M. Gertal, on l'aime bien, votre voiture, seulement.
07:06Je ne veux pas éternellement.
07:08Duchesse, elle est plus solide que nous tous.
07:10Elle serait capable de nous emmener...
07:12Je ne sais pas, moi, au bout du monde.
07:15Au bout du monde, n'êtes-vous sûr ?
07:17Oui, parfaitement, au bout du monde.
07:18D'abord, qu'est-ce que tu lui reproches à cette voiture ?
07:21Je suis sûr qu'elle n'a même pas crevé depuis ce matin.
07:23Réponds, elle a crevé ?
07:24Non, M. Gertal.
07:25Si, elle a crevé, M. Gertal.
07:28Tu tais ?
07:29Qu'est-ce que tu racontes, toi ?
07:31C'est vrai, elle a crevé ?
07:32Elle a crevé.
07:33Elle crève tout le temps.
07:35Je ne voulais pas vous le dire tout à l'heure, juste en arrivant.
07:37C'est rien.
07:38Alors, tu fais des cachotteries, maintenant.
07:41Où est-ce qu'elle a crevé ?
07:42Ah, ben, j'ai réparé en vitesse pendant que vous mettiez la table avec Julien.
07:45Ah, si vite que ça ?
07:46Avec un peu d'habitude.
07:47Ah, ben, tu le vois ? Tu le dis toi-même.
07:50C'est rien du tout.
07:51Et tu voudrais que je me sépare d'un véhicule pareil.
07:54Allez, en route.
08:02La manie de Perlé Comte n'était pas la seule manie de M. Gertal.
08:07Il en avait une autre, plus étrange, celle-là.
08:10Chaque fois qu'on traversait une ville ou un village,
08:14il arrêtait Duchesse invariablement devant le bureau de poste.
08:19Et sans dire un mot, s'y engouffrait.
08:27Il en ressortait, au bout de quelques instants, la mine sombre,
08:32impossible de savoir ce qu'il était allé y chercher.
08:35Ce n'était pas pour mettre des lettres à la boîte, on ne le voyait jamais écrire.
08:40Les soucis du commerce ou de la mécanique
08:47n'empêchaient pas nos voyageurs de s'arrêter parfois en route pour le plaisir, simplement.
08:52C'est ainsi qu'ils visitèrent à Saint-Gobain la célèbre manufacture des glaces.
08:56C'est en 1665 que le jeune roi Louis XIV, qui voulait faire de la France le pays le plus riche du monde,
09:14créa sur le rapport de Colbert la manufacture royale des glaces,
09:19d'abord installée à Paris, au Faubourg Saint-Antoine.
09:21En 1692, la manufacture des grandes glaces fut transférée dans ce château de Saint-Gobain,
09:28assurée de trouver dans les forêts voisines le combustible nécessaire au chauffage de ces fours.
09:33C'est là que furent fabriquées à l'époque les plus grandes et les plus belles glaces du monde,
09:37celles par exemple qui ornent à Versailles la fameuse galerie des glaces.
09:41Aujourd'hui, Saint-Gobain continue de fabriquer le verre,
09:45suivant le procédé même qu'inventa voici trois siècles le maître verrier du roi Soleil.
09:50Sous-titrage Société Radio-Canada
10:20Sous-titrage Société Radio-Canada
10:50Sous-titrage Société Radio-Canada
11:20Une fois terminé, les pavés de verre sont vérifiés un par un.
11:30« Toujours bien vérifier, c'est le secret, » dit M. Gertal.
11:34On aurait pu croire que les spectacles de Saint-Gobain auraient distrait quelque temps l'esprit de M. Gertal,
11:59mais n'en croyait rien.
12:01Il continue à visiter un par un les bureaux de poste, avec plus d'acharnement que jamais.
12:06Les stations qu'il y fait sont de plus en plus longues.
12:19On dirait même, depuis quelques jours, qu'il fait exprès des détours pour traverser dans sa journée le plus grand nombre de villages possible,
12:27c'est-à-dire le plus grand nombre possible de bureaux de poste.
12:32Quel secret va-t-il donc y chercher ?
12:35Il en sort toujours la mine aussi sombre et redémarre sans dire un mot jusqu'au prochain bureau de poste.
13:01C'est sans doute d'avoir vu tant de verres pendant la visite de Saint-Gobain.
13:18M. Gertal a éprouvé l'envie subite d'acheter un service complet de verres à pied en cristal pour sa famille.
13:24M. Gertal ne vous dérange pas.
13:33M. Gertal a éprouvé l'envie.
13:37...
14:07...
14:12Attention, ne touchez pas ça, c'est fragile. Posez-moi ces verres.