- 18/05/2025
Brigade de stups Lille, les nouveaux combats
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00:00En quelques années, l'île est devenue l'une des plaques tournantes du trafic de stupéfiants.
00:05Le fléau touche tous les quartiers et tous les milieux. Au sud de la ville, des dealers
00:11spécialisés dans le trafic d'héroïnes ont mis sous leur coupe des immeubles entiers. Et ils
00:17n'hésitent pas à persécuter les habitants. Il m'a fait un gros coup de poing avec quelque
00:26chose dans les mains et je suis ouverte à mon oreille. Pour ramener le calme dans les cités,
00:36les policiers de la brigade des stupéfiants luttent au quotidien.
00:39Cette quinzaine d'hommes connaît la ville comme personne. Et depuis quelques temps,
00:47ils sont confrontés à de nouveaux trafiquants qui transforment les
00:50maisons de briques traditionnelles en serre géante. Ici, poussent d'énormes quantités de
00:57cannabis. A cause de la proximité avec la Belgique et la Hollande, des drogues de synthèse,
01:06certaines encore inconnues, envahissent aujourd'hui le centre-ville. Ces substances
01:14chimiques sont tellement répandues que des jeunes jusque là sans histoire entrent dans
01:18l'engrenage du trafic. L'île est-elle alors devenue la capitale européenne de la drogue ? Selon une
01:30récente étude du CNRS, ce serait en tout cas la ville française où l'on consommerait le plus
01:35de cocaïne et de cannabis. Dans la première ville du nord, certains quartiers sont devenus
01:44les plaques tournantes du deal d'héroïne. Et pour vendre, dans ces cités, les trafiquants
01:49prennent le contrôle d'immeubles entiers. Ce matin, les hommes des stups ont installé un
01:59point d'observation juste en face de l'un de ces bâtiments. Un lieu tenu secret qui leur
02:05permet de surveiller le hall d'entrée en toute discrétion.
02:08Le chouffe, dans la langue des trafiquants, un guetteur. Pour démanteler ce genre de trafic,
02:20les policiers doivent en connaître parfaitement l'organisation.
02:23Combien de temps ils mettent pour redescendre quand il les fait rentrer ?
02:34Ça nous permet de voir l'ampleur du trafic, voir un peu aussi le mode opératoire,
02:42savoir à les gars comment ils fonctionnent. Là, on peut voir qu'on a un espèce de chouffe
02:47qui est dans l'entrée. Il faut savoir être patient. On n'a pas le choix, on s'adapte.
02:52Cette fois, les stups de l'île ne vont pas attendre longtemps. Sous leurs yeux,
02:59les acheteurs se succèdent et repartent leurs dos en poche. Le deal se fait à l'abri des
03:03regards dans la cage d'escalier. C'est un peu le défilé. Pourtant, on est fin de mois,
03:09mais il y a quand même du monde. On va être en une heure pour une grosseur. C'est pas mal.
03:15Dévi et Olivier, le chef des stups, en profitent aussi pour comparer leurs images avec quelques
03:22suspects bien connus de leur service. Ces dealers ont pris l'habitude d'investir les
03:26halls d'immeubles, prenant littéralement les habitants en otages. Les jeunes, ils ont
03:33carrément privatisé l'entrée, c'est-à-dire qu'ils filtrent l'entrée, ils filtrent les locataires pour
03:42essayer qu'aucune force de l'ordre ne rentre dans le bâtiment. Puis ça occasionne énormément de
03:46nuisances pour les honnêtes gens qui vivent sur place. Ces supermarchés de la drogue font
03:51exploser l'insécurité dans ces quartiers. Et c'est à l'une de ces scènes de violence habituelle
03:56que les policiers assistent en direct. L'homme en costume noir qui est sorti brutalement de sa
04:04voiture, c'est un client toxicomane. Il est agressé par quatre personnes pour une transaction qui
04:09s'est mal passée. Deux individus tentent alors de mettre fin à la bagarre. Cela pourrait alerter
04:16la police et perturber le business du quartier. Mais rien n'arrête cet agresseur.
04:26Et le toxicomane n'a plus qu'une solution, fuir en prenant tous les risques. En manque ou défoncé,
04:35avec les toxicomanes, tout peut dégénérer rapidement.
04:39De temps en temps, il y a de gros règlements de comptes et des règlements de comptes très
04:44violents entre eux. Mais il n'y a jamais de plainte, forcément.
04:46C'est déjà arrivé que tu aies des toxicomanes qui pointent ou qui plantent un dealer qui n'a pas
04:51voulu les servir, qui ont une lame sur eux, un couteau, des ciseaux, peu importe quoi,
04:56et qui plantent le dealer pour lui piquer sa calme.
04:58Grâce aux informations qu'ils recueillent depuis plusieurs jours, les policiers vont
05:04tenter de faire tomber ce réseau. Vu l'ampleur du trafic, ils vont employer les grands moyens.
05:10Quelques jours plus tard, c'est l'effervescence dans la cour du commissariat.
05:19En plus des hommes d'estupe, 80 fonctionnaires de police ont été réquisitionnés pour investir
05:26la cité des dealers, dont le GIPN, le groupe d'intervention de la police nationale.
05:31Ça fait beaucoup de monde, mais c'est un quartier dans lequel on a l'habitude d'intervenir.
05:38Ça fait déjà plusieurs dossiers sur les dernières années qui se passent là.
05:42On a déjà eu des affaires avec des coups de feu. La population n'est pas forcément
05:45contente de nous voir, même si on essaie de nettoyer le quartier. C'est une cité assez
05:50sensible où on ne nous aime pas. On y va en nombre, on sécurise. Il vaut mieux prévenir
05:54que guérir. Pour réussir ce genre d'opération, le seul atout des policiers, c'est l'effet de
06:01surprise. Trois camionnettes banalisées vont déposer les policiers au coeur de la
06:15cité. Ils n'auront ensuite que quelques secondes pour investir l'immeuble.
06:19On est prêts à démarrer, donc je vais donner la progression au fer à moussette.
06:24Une situation dangereuse à laquelle les policiers de Lille se sont habitués.
06:30Dès que ça va taper, tout le monde va disparaître, c'est clair.
06:37C'est la routine. On n'en fait pas tous les jours, mais on sait ce qu'on fait. Donc,
06:42non stress.
06:42Pour deux secondes, on tape. Je vais vous le dire.
06:50Le guetteur qui gardait l'entrée n'a pas le temps de prévenir ses complices. Mis au
07:13sol, il est rapidement menotté. Épaulé par le GIPN, les policiers investissent l'escalier.
07:19À chaque étage, ils interpellent un nouveau trafiquant. Dépassé par l'ampleur de
07:24l'intervention policière, aucun ne résiste. Une dizaine de dealers, chacun posté à un étage
07:34différent. Sur eux, la preuve de leur commerce. Que des petites coupures. Forcément,
07:42c'est ce qui les coûte directement d'avance. Seuls ceux qui étaient postés dans les étages
07:47supérieurs ont tenté de fuir en passant par les appartements des locataires. Mais
07:52ils sont très vite rattrapés. C'est bon, il y a du produit. C'est l'argent. C'est quoi ça?
08:05Je le garde. Certains, comme ce jeune homme d'à peine 21 ans, sont déjà de vieilles connaissances.
08:13C'est quoi son nom? Ce jeune homme, les policiers ne le savent pas encore, c'est le chef de la
08:24bande. Celui qui a mis tout l'immeuble sous sa coupe. Il faisait régner la terreur parmi les
08:30habitants. On a des enfants, des petits-enfants. On a peur de eux, la vérité. Parce que déjà,
08:38ils ont menacé une voisine en haut. Elle a dit qu'ils l'ont tué. Si elle posait une plaie pour
08:47eux, ils vont tuer son enfant, je ne sais pas. Une demi-heure après le début de l'intervention,
08:57les forces d'élite du GIPN quittent l'immeuble. Mission accomplie. Une satisfaction pour les
09:05hommes des stups, car les dealers étaient particulièrement bien organisés.
09:09C'est les plaques de nos voitures, de la BAC, des stups. Ça c'est nous, c'est nos collègues des
09:17stups. Ils ont marqué sur leur mur, là c'est un petit endroit où ils peuvent surveiller,
09:24qu'ils arrivent. Ils ont le listing des plaques de police, au moins ils peuvent prévenir qui il
09:29faut dans les étages pour dire à la police. Au total, une quinzaine de trafiquants a été
09:36arrêtés, tous âgés entre 16 et 21 ans. Dans la panique, ils ont jeté dans l'escalier 200
09:44grammes de cocaïne et d'héroïne, l'équivalent de 15 000 euros. La journée des dealers ne faisait
09:50que commencer. Au commissariat, la brigade des stups s'apprête à auditionner tous les suspects.
10:00Les policiers ont aussi arrêté cette jeune femme, une mère de famille. Elle aurait servi de nourrice
10:09aux trafiquants, c'est le brigadier chef d'Evy qui va l'interroger. Là c'est pas comme si tu
10:18venais de ton propre chef faire une dénonciation anonyme, là toi tu es là dans l'état actuel,
10:24à l'instant T. A l'instant T, t'es impliqué dans la procédure, tu es en garde à vue dans le cadre
10:32de ce dossier. Selon elle, les jeunes dealers l'ont obligé à cacher de l'héroïne dans son
10:37appartement. Comme tous les locataires, elle vivait dans la peur. Quand ils m'ont menacé mes enfants,
10:44j'ai dit touchez pas mes enfants s'il vous plaît, tu veux qu'on touche pas tes enfants,
10:48tu nous gardes ça. Et voilà, on est en train de le garder cette merde là, ils nous donnent deux,
10:55trois joints par jour on va dire quoi, parce qu'on fume la beuh, je le cache pas, on fume la beuh.
11:00Pression, intimidation, les armes habituelles des dealers pour imposer leurs lois dans les
11:06quartiers. Cette fois, le chef de la bande est allé plus loin, victime de brimades répétées
11:12pour notamment plonger son appartement dans le noir. La jeune femme a été persécutée.
11:17Hier, ils m'ont encore frappé dessus, parce qu'ils ont pris mes fusibles et je les ai réclamés,
11:22j'ai été frappé aux douze, ils m'ont dit t'as pas à venir frapper à la porte, je veux récupérer mes
11:27fusibles s'il vous plaît, je paye mon loyer, je paye mon EDF, je paye mon gage, je voudrais
11:31récupérer mes fusibles s'il vous plaît. Ils m'ont dit on les a pas tes fusibles, dégage, dégage,
11:35dégage. J'ai dit ok, si ça continue, j'appelle la police, tu vas appeler l'arnouche, tu vas appeler
11:41l'arnouche, ils m'ont tiré les cheveux, il m'a foutu un gros coup de poing avec quelque chose dans
11:45les mains et je suis ouverte à mon oreille quoi, et j'ai plein d'hématomes à mon dos, à mes jambes,
11:51c'est pas grand chose mais bon, le plus c'est au dos, regardez mes cheveux qu'ils ont tirés.
11:57Un calvaire subi durant plusieurs semaines, petit à petit, les dealers ont transformé la
12:03vie quotidienne de cette femme et des autres habitants de son immeuble en enfer.
12:07Tous les jours l'ascensorerie est en panne, les bois toilettes, on n'a même plus de bois toilettes,
12:13tout y est défoncé, le facteur, non non, toi tu dégages, tu mets pas le courrier là,
12:16maintenant il est interdit de passer dans notre bloc, ils peuvent plus mettre un courrier.
12:20Tout perdre à cause d'eux.
12:25Devant le désarroi de la jeune femme,
12:30Dévi et sa collègue Ourya vont tout faire pour la protéger, c'est un cas d'urgence.
12:37Là si on voulait se repartir au boulevard comme ça, demain midi j'ai pas envie d'être
12:44responsable d'un homicide, donc le but du jeu c'est quoi, soit te faire reloger en
12:49urgence ou alors te faire placer dans un foyer. Le but ça va être de te faire sortir du boulevard,
13:00avec mes enfants, avec tes enfants bien évidemment on va pas laisser tes
13:02gosses et ton mec là, le but ça va être de vous faire partir ailleurs.
13:06Le plus dur y est fait, regarde, t'as dit ce que t'avais à dire, et voilà,
13:12nous maintenant on va essayer de faire le boulot, on va essayer de te protéger,
13:14d'accord ? Du mieux qu'on peut.
13:15Merci, mes enfants surtout de me protéger.
13:19Mais c'est pour ça qu'on est là.
13:20Le fait qu'elle soit totalement impuissante devant un système finalement,
13:29moi je peux pas rester, même si mon boulot est de l'entendre et de savoir un petit peu
13:35quel est son rôle, je peux pas rester insensible par rapport à une vraie faiblesse.
13:39C'est terrible de voir qu'au pied de notre commissariat il y ait encore des zones de non
13:47droit, je trouve ça incroyablement révoltant.
13:49Pour sa propre sécurité, la jeune femme restera une nuit en garde à vue dans les locaux de la
13:56police. Quelques jours plus tard, elle sera relogée loin de son quartier.
14:01Pour Devy, l'auteur de ces violences a dépassé toutes les limites.
14:05Faut espérer que la justice sera réceptive à cela et que ce mec-là,
14:10certes il vend de la cam, mais il fait pas que vendre de la cam,
14:13c'est quelqu'un qui est très violent, qui peut être très violent et qui mérite
14:17d'être condamné pour ce qu'il a fait.
14:19Le chef du point de vente, c'est lui.
14:25Il a reconnu l'agression de la mère de famille,
14:27elle gênait son business et il n'a eu aucun scrupule.
14:31Ça parle d'argent, vous voyez que vous pouvez repartir avec de l'argent et elle vous rapporte
14:40rien, mais vous préférez porter des coups sur la femme et repartir avec de l'argent, c'est tout.
14:43Pour moi, c'est elle qui est en tort.
14:47Quand on veut avoir un pot de gil, on veut vendre et si on veut vraiment vendre,
14:54on va quand même réussir à vendre, même si les locataires ne veulent pas qu'on vende,
14:58ben nous on va vendre.
14:58S'ils ne veulent pas, ils veulent appeler la police tous les jours,
15:01ben on va essayer de leur faire un peu peur, on va leur mettre la pression.
15:04C'est-à-dire ?
15:06S'ils ne veulent pas ça, ils ont qu'à déménager.
15:09Et vous leur mettez une sorte de pression ?
15:13Non, tu penses juste à tes enfances, nous.
15:16Malgré la gravité de ce qui lui est reproché, le dealer assume ses actes.
15:22C'est maintenant le capitaine Olivier qui interroge le jeune homme de 21 ans.
15:25Il ne va rien lui cacher de son business, particulièrement rentable.
15:29En 50 jours, je pense qu'on a écoulé 7,5 kg d'héroïne, t'es d'accord là-dessus,
15:35et 2,5 g de cocaïne.
15:38On gagnait environ 7 000 euros par jour les bons jours et 5 000 les mauvais jours.
15:43Au total, nous avons encaissé entre 200 000 et 300 000 euros en 50 jours.
15:49On est d'accord là-dessus ?
15:50Je peux vous préciser que nous ne sommes que des employés
15:55et nous travaillons moyennant salaire.
15:57300 000 euros en moins de deux mois,
16:00mais la somme ne revenait pas entièrement au dealer.
16:02Payé en cash et en marchandises, le jeune garçon gagnait jusqu'à 10 000 euros par mois.
16:09Ce n'était pourtant que l'employé zélé d'un plus vaste trafic
16:12et Olivier veut identifier le chef de ce réseau.
16:16Je te demande de dire qui.
16:19Je ne souhaite pas répondre à cette question car j'ai peur de représailles
16:24et que je pense à ma famille.
16:25Tu penses à ta famille, donc c'est des gens de ton entourage proche qui connaissent ta famille.
16:30Donc c'est des gens qu'on a vus sur les surveillances.
16:32Donc c'est des gens que tu peux reconnaître sur l'album qui est ici.
16:38Le dealer sait qu'il risque gros et il ne dira rien de plus.
16:42Les policiers qui tentent de démanteler ce genre de bandes organisées
16:44se heurtent aujourd'hui à un vrai problème.
16:48Je suis prêt à aller en prison pour mes boss.
16:52Pour s'assurer de leur fidélité, les chefs de réseau ne laissent pas tomber leurs lieutenants.
16:56Même derrière les barreaux, ils leur font parvenir tout ce dont ils ont besoin,
17:00à commencer par leur dose de drogue.
17:18A l'issue de sa garde à vue, ce dealer a été placé en détention
17:22dans l'attente de son jugement.
17:24Mais fort de son expérience à la tête des stupes,
17:27Olivier sait qu'il est très difficile d'arrêter le trafic de drogue dure.
17:31Allez, on est parti.
17:33C'est un commerce extrêmement lucratif.
17:35Un point de deal génère facilement 5, 7 000 euros.
17:38Forcément, il y a toujours des candidats.
17:40On va retirer aujourd'hui 1, 2, 3 vendeurs.
17:43On sait déjà que d'ici une semaine ou d'ici 15 jours,
17:46ils seront remplacés parce que le jeu en veut la chandelle, quoi, pour eux.
17:53Le problème, c'est que l'île n'est pas seulement la plaque tournante du trafic de drogue dure.
17:58Depuis quelques mois, les zones pavillonnaires de la métropole
18:01sont investies par les trafiquants qui cultivent de l'herbe de cannabis à grande échelle.
18:09Ce matin, Vincent s'intéresse aux allées venues des habitants
18:13d'une petite maison qui serait un lieu de culture.
18:18Depuis plusieurs semaines, la brigade l'a mise sous surveillance vidéo.
18:22Un travail de fourmi très utile.
18:25Tu peux noter le 1er avril à 13h20, sortie de C.
18:36Ça nous permet, quand on a un passage bref de plusieurs personnes sur un lieu donné,
18:41bien évidemment, ces personnes s'efforcent d'être relativement discrètes.
18:46Ça nous permet de pouvoir revisionner, de pouvoir voir qui fait quoi,
18:50ce qu'il a dans les mains et c'est un bon outil pour nous.
18:54Justement, un détail attire l'attention de Vincent.
18:57A ce stade de l'enquête, les suspects sont identifiés par des lettres.
19:02On a C qui sort du domicile et on a B qui charge le coffre de 4 sacs poubelles.
19:114 sacs poubelles, mais l'opération se répète trop souvent au goût de Vincent.
19:16Ces sacs pourraient contenir la récolte d'herbe de ces trafiquants présumés.
19:21Maintenant, ce sont tout simplement peut-être des poubelles,
19:23mais bon, quand on a des poubelles, on les met plutôt ici que là, dans le coffre, je pense.
19:28Je pense que vous faites comme ça. Personnellement, je fais comme ça.
19:33Vincent et la brigade des stups ont décidé de vérifier leurs soupçons en allant voir sur place.
19:38Une opération est montée pour le lendemain.
19:41Donc, on est sur une plantation de... On ne sait pas combien.
19:45Parce que ça, c'est la conio.
19:47On a un couple à l'intérieur, normalement.
19:49On le saura en arrivant sur place. Il y a une scoda blanche de stationner devant.
19:52C'est bon signe.
19:53Nous, dès qu'ils se pointent devant le dom, ils se garent, ils rentrent.
19:57Top départ.
20:00C'est bon pour tout le monde, les gars ?
20:07On y va avec le détour ou pas ?
20:08Ouais, on y va avec le détour.
20:11Le lendemain, Vincent a mobilisé une vingtaine d'hommes.
20:14Un déploiement de force pour limiter les risques.
20:16Les trafiquants se trouveraient chez eux.
20:23L'intervention va être extrêmement rapide.
20:33Les policiers ne veulent pas donner l'occasion aux suspects de s'enfuir.
20:39Finalement, ce ne sont pas deux, mais trois personnes
20:41que la brigade cueille visiblement au saut du lit.
20:45Il est 16h45.
20:46Les trois personnes, vous êtes placés en garde à vue, d'accord ?
20:49En flagrant délit de stup, puisqu'effectivement, il y a de l'herbe un peu partout.
20:56OK, vous êtes placés en garde à vue, tous les trois.
20:58Les policiers ne se sont pas déplacés pour rien.
21:01Mais au rez-de-chaussée, aucune trace de plantation de cannabis.
21:04Vu la taille de la maison, Didier, le chef de groupe,
21:07espère trouver ce qu'il cherche dans les étages.
21:10On garde le locataire pour faire la perquise.
21:12On fait partir les deux mecs.
21:14Je n'ai jamais été là-haut.
21:15Vous n'avez jamais été là-haut.
21:16Ce n'est pas grave, même que vous...
21:18Sans y être allé, on va faire quand même une perquisition là-haut,
21:21avec vous étant donné que vous êtes le locataire du logement.
21:26Ben voilà.
21:30Avancez, mademoiselle.
21:31Apparemment, c'est pas trompé.
21:33Vincent n'en revient pas.
21:35La maison a été reconvertie en serre géante
21:37où poussent des centaines de pieds de cannabis.
21:40Pourtant habitué au saisir au corps,
21:42l'enquêteur appelle des renforts
21:44pour transporter cette cargaison quasi industrielle.
21:49Suite à la découverte conséquente d'une plantation de cannabis,
21:53on aurait besoin d'un quart.
21:55Et c'est la même chose un étage plus haut.
21:59Wow.
22:00OK.
22:04Ça doit être l'avant-dernière plantation, ça.
22:08Ça peut manquer beaucoup en récolte.
22:10Avant-dernière.
22:11Celle d'en dessous, elle est prête à récolter.
22:13Celle-là, pas encore.
22:14Mais on n'est pas mal, ouais, on n'est pas mal.
22:16Ça fait encore combien, ça ?
22:1860, 70, ouais.
22:2060, ouais, facile.
22:21Ça va monter, hein.
22:23Belle plantation, là.
22:24Il fait chaud, hein.
22:2526,9, hein.
22:26Température.
22:27Ils ont pas de problème de chauffage, ici.
22:29Pourtant, on est dans le nord, hein.
22:31Mais bon.
22:3216.
22:34C'est normal.
22:35Sans attendre, l'équipe commence à vider les pièces.
22:38Il faut compter les pieds pour évaluer l'ampleur du trafic.
22:4275, plan.
22:43D'accord.
22:44Dans la 1re pièce, donc sur la droite, 1re étage.
22:4925.
22:50Et il n'y a pas que de la drogue.
22:52Lampes à sodium, bacs à plantation,
22:54tout le matériel nécessaire à la culture du cannabis.
22:57Les locataires n'étaient pas des amateurs.
22:59Combien de ventilos ? 2 ventilos, ici.
23:01Là-bas, ou pas ? 2 ventilos, là ?
23:0364.
23:04C'est là qu'on se rend compte que c'est le directeur d'entreprise, hein.
23:07Nous, on a du mal à déménager,
23:09mais eux, ils ont du mal à emménager, à mon avis.
23:12Euh...
23:13C'est un travail qui n'est pas négligeable, hein,
23:16parce que c'est les petites mains qui font tout ça.
23:20Il faut couper, il faut arroser, il faut chauffer,
23:23il faut ventiler.
23:24C'est un métier.
23:25160.
23:26C'est un métier.
23:27109.
23:29110.
23:32110 plants.
23:34110 plants.
23:35Un total de 365.
23:39365 pieds de cannabis
23:41qui doivent être ramenés au commissariat.
23:43Une prise exceptionnelle,
23:45ajoutée à un matériel encombrant.
23:50La camionnette réquisitionnée par les policiers
23:52est finalement à peine suffisante.
23:58Et les hommes de la brigade des stups
24:00ne sont pas au bout de leur surprise.
24:04Ici, on n'a pas fini, les copains.
24:05Ça n'a pas été fait, ici, encore, hein.
24:07Au rez-de-chaussée,
24:08les policiers trouvent près d'un demi-kg d'herbe
24:11cachée un peu partout
24:12et prête à être consommée.
24:13Tiens, il y en a encore là-dedans.
24:14Sable de cannabis dans un truc à café.
24:17C'est un truc pour café, un thermo au café.
24:19Est-ce qu'il y a un endroit où il n'y a pas de sable de cannabis ?
24:22Il y en a, ou quoi ?
24:23Dans la salle de bain ?
24:24Dans la salle de bain, c'est sûr, il n'y en a pas.
24:26Le locataire n'a pas l'air de se rendre compte de la situation.
24:29Et son cas va encore s'aggraver
24:31quand Didier tombe sur une importante somme d'argent.
24:3327, 28, 29 billets de vin.
24:36Une preuve supplémentaire du trafic.
24:381, 2, 3, 4 billets de 50, 1 billet de 100.
24:42Au total, plus de 1 000 euros en liquide.
24:45Vu les preuves accumulées,
24:46pour les policiers,
24:47cette maison pourrait être l'un des maillons
24:49d'un trafic beaucoup plus important.
24:51Leur dernière découverte ne va donc pas les étonner.
24:54Mademoiselle, une arme.
24:56Comment ?
24:57Une arme.
24:58Mademoiselle n'est pas au courant de beaucoup de choses.
25:01Mademoiselle n'est pas au courant de beaucoup de choses.
25:03C'est quoi comme arme ?
25:04En plus, cette arme est chargée.
25:06L'intervention policière aurait pu mal tourner.
25:09Les locataires auraient pu l'utiliser
25:11pour protéger leur commerce illicite.
25:13Voilà, voilà.
25:15C'est une arme calibre 9 mm.
25:17C'est le même style d'arme que nous portons à la ceinture.
25:20Arme, drogue, argent.
25:22Les policiers ont désormais la certitude
25:24qu'il s'agit d'un trafic organisé.
25:26Un trousseau de clés trouvées sur l'un des prévenus
25:29pourrait les mener à une autre maison
25:31et peut-être une nouvelle plantation.
25:33L'enquête ne fait que commencer.
25:39Si l'on trouve autant de stupéfiants à Lille,
25:42c'est qu'il y a beaucoup de consommateurs.
25:44D'autant qu'avec ses 100 000 étudiants
25:46et ses fêtes débridées,
25:47l'utilisation des drogues de synthèse se généralise.
25:50Autour des bars du centre-ville et des boîtes de nuit,
25:52Ecstasy, MDMA, LSD font un carton chez les jeunes.
26:00A la brigade des stups, on prend ce problème très à cœur.
26:03Dans le bureau du capitaine Olivier,
26:05un étudiant, lui-même consommateur régulier,
26:08est venu dénoncer un trafic de drogues de synthèse.
26:11Il reconnaît aller acheter régulièrement
26:14au domicile de la jeune femme
26:17et il explique qu'il l'a connue dans la boîte de nuit
26:19où elle distribue son numéro de téléphone et des produits.
26:22Chez les stups, on sait que ce genre de trafiquant
26:25est difficile à identifier
26:26car les transactions se font dans des lieux privés.
26:29Cette fois, c'est grâce à un réseau social
26:31que les policiers ont retrouvé la dealeuse
26:34et la voici, qui pose innocemment pour un selfie.
26:38Je vous enverrai ton dossier.
26:40Impeccable.
26:42Ça marche.
26:43Merci, monsieur.
26:45C'est Laurent qui s'occupe de cette nouvelle affaire.
26:48Il a obtenu les relevés des communications téléphoniques
26:51de la suspecte.
26:52En jargon policier, on appelle ça des fadettes.
26:55Et il y a énormément d'appels.
26:58Là, on peut voir que rien que pour un jeudi,
27:01il y a 578 appels dans la journée.
27:05Entrant, sortant.
27:08Des centaines d'appels quotidiens, surtout le week-end,
27:11au moment des soirées, after et autres ref parties.
27:14C'est là qu'on trouve les adeptes des drogues de synthèse,
27:17des toxicomanes, pas comme les autres.
27:20On n'a pas affaire à des héroïnomanes.
27:22On a affaire à des gars qui prennent des amphètes,
27:24souvent qui vont être des fils à papa.
27:26On va toucher une clientèle qui est assez aisée.
27:28Là, c'est sûr.
27:30Entre 60 et 70 euros le gramme,
27:32il faut beaucoup d'argent quand même
27:34pour une petite soirée de délire.
27:36Drogue pour faire la fête ou pas,
27:38les stups de Lille ont décidé
27:40de mettre fin à ce trafic rapidement.
27:42On y va, les gars.
27:45Accompagnés de quelques coéquipiers,
27:47Laurent va tenter d'interpeller la jeune dilleuse
27:49sur son lieu de travail.
27:53Elle est vendeuse dans l'un des magasins des rues Piétonnes,
27:55à quelques pas de la Grand-Place.
27:57Pour les policiers,
27:59intervenir ici est plus facile que dans les quartiers sensibles.
28:02On est garés à 100 m de l'intervention.
28:04Ici, on attire l'oeil de personne.
28:06On serait dans une cité, on aurait un peu plus de problèmes.
28:08On prendrait soit des cailloux, soit de la boule de pétanque.
28:10Là, c'est pas du tout le cas.
28:12D'ailleurs, les policiers sont en civil
28:14et se fondent facilement au milieu des passants.
28:16Un imprévu va néanmoins perturber leur plan.
28:19Le magasin dans lequel travaille la suspecte
28:21vient juste d'ouvrir,
28:23et apparemment, elle n'est pas là.
28:26Il est encore trop tôt, il y a les employés qui sont derrière.
28:28On n'est pas sûr et certain qu'elle soit à l'intérieur.
28:34Pour s'en assurer, Olivier part repérer les lieux.
28:39Se faisant passer pour un client,
28:41il obtient une information capitale.
28:48J'ai pris contact avec pour un motif futile,
28:50et puis on sait qu'à 11h15,
28:52elle a rendez-vous avec quelqu'un.
28:54Donc visiblement, elle commence sa journée à 11h15.
28:56L'emploi du temps était posé sur le bureau.
28:58Y a pas de souci, elle bosse aujourd'hui.
29:00Et à l'heure dite, la jeune femme est repérée.
29:03Nous filmons en caméra discrète.
29:05Attends, attends, attends.
29:08C'est bon, c'est elle.
29:10Eh, frère, on l'a vue rentrer ?
29:12Je dis au copain qu'elle est là.
29:14Là, elle est partie se changer.
29:15La suspecte ne va pas avoir le temps de se changer.
29:18C'est bon, magasin, elle vient de rentrer à l'instant.
29:20On y va, on intervient.
29:22C'est dans le vestiaire que les policiers l'appréhendent.
29:24Je vous explique.
29:26Vous êtes mise en cause dans le cadre d'un trafic de stupéfiants.
29:29Dès à présent, vous êtes interpellée.
29:31Le police en garde à vue.
29:33La jeune fille est abasourdie
29:35et fait mine de ne pas comprendre ce qui est en train de se passer.
29:38Euh, donc...
29:40Donc là, je suis pour trafic de stupéfiants.
29:42Et quelles sont les accusations exactement ?
29:45Vous êtes, on va dire, pour simplifier,
29:47on va vous donner une note dans le détail.
29:49Vous êtes en garde à vue.
29:51Vous avez un rôle de vendeur.
29:53D'accord.
29:55On va te la faire le plus calmement possible et on va sortir.
29:57Franchement, je vais être honnête avec vous.
29:59Je vais faire le plus calme possible.
30:01Voilà.
30:02Dis-moi un petit résumé rapide.
30:04Si ça colle, tu sors avec nous calmement.
30:06Si ça colle pas à ce qu'on sait, tu sors avec les menottes
30:08et on explique à ton employé.
30:12Interpellée sur son lieu de travail,
30:14la vendeuse avoue s'en se faire prier.
30:20Elle est carrément paniquée, donc là,
30:22elle nous dit déjà tout ce qu'on veut entendre
30:24sur 30 secondes de discussion.
30:26Je suppose que dans une heure, elle nous en dira encore beaucoup plus
30:29et ça va découler sur une belle petite enquête.
30:32Donc là, pour faire clair, tu vas aller avec mon collègue
30:34juste expliquer le motif de... Tu dois partir.
30:36Laurent décide d'emmener la jeune fille chez elle
30:38pour une perquisition.
30:40Il espère trouver des preuves de son trafic.
30:47Elle habite dans ce studio du centre-ville.
30:50Les hommes des stups espèrent boucler cette enquête dans la journée.
30:53Alors Laurent joue carte sur table.
30:55Pensez à vous.
30:57Là, c'est des années de prison, d'accord ?
30:59Calmez-vous, de toute façon, ça sert à rien.
31:01Essayez de respirer.
31:03Les policiers ne mettent pas longtemps à trouver
31:05de petites quantités de drogue un peu partout,
31:08mais aussi le parfait attirail du dealer.
31:11Donc là, vous avez également une balance de précision.
31:14Qu'on va saisir également.
31:16Qui est pleine de poudre.
31:18OK, ça marche.
31:19Est-ce que vous pouvez me dire ce que c'est, madame ?
31:21Un demi-extra.
31:22Ecstasy.
31:23De la poudre.
31:25On la garde comme ça, en fait.
31:26T'as un fond de poudre, là, encore.
31:28C'est de la kétamine.
31:30C'est ni plus ni moins une petite, en fait.
31:32C'est ça.
31:36C'est pas ce que disent les gens qu'on a déjà entendu, maintenant.
31:39Vous les avez dépannés, vous les avez...
31:42Enfin, comme, offerts.
31:44On parle toujours de transactions avec de l'argent.
31:47La jeune femme vendait beaucoup de drogue.
31:49Principalement de synthèse.
31:51La dealer s'approvisionnait auprès d'un gros fournisseur
31:54à chaque fois qu'elle avait une soirée en vue.
31:56Un fournisseur qu'Olivier a déjà identifié
31:59et dont l'arrestation pourrait permettre
32:01de faire tomber tout ce réseau.
32:10Dans l'affaire des cultures de cannabis,
32:12l'enquête aussi a rebondi.
32:14Vincent et quelques hommes s'apprêtent à vérifier une 2e maison
32:17qui pourrait bien abriter des plantations.
32:21Pour pas perdre trop de temps, on vérifie de suite.
32:23On veut pas courir le risque, vu l'heure,
32:26de passer à côté d'une 2e culture.
32:28Cette fois, les policiers n'ont pas eu le temps de repérer les lieux.
32:31Ils vont devoir être particulièrement prudents.
32:34Regarde s'il n'y a pas de véhicule qu'on connaît.
32:37Nous sommes dans un quartier de la banlieue lilloise.
32:40Le genre d'endroit discret que les nouveaux trafiquants
32:42de cannabis affectionnent.
32:44Et avant même de pénétrer dans l'appartement,
32:46les policiers sont saisis par une forte odeur de drogue.
32:49Ah, ça pue la beuh, ça venait de débarrasser, on dirait.
32:53Eh ben, c'est pas mal, ça, les gars.
32:55Donc là, c'est les tamis de séchage.
32:58Sur ces tamis, plusieurs kilos d'herbe arrivaient à maturité.
33:01Les trafiquants étaient sur le point de vendre leur récolte.
33:05Encore quelques jours de séchage,
33:07et puis après, c'est conditionné en petits sachets, c'est vendu.
33:10A mon avis, la récolte, c'est derrière les pots, là.
33:13Les pots, ça a été prélevé là-dedans.
33:16Toutes les petites mains qui ont travaillé avec ces sécateurs.
33:19Souvent, les petits dossiers d'herbe de cannabis,
33:22c'est des affaires à tiroir.
33:24T'as toujours des rebondissements parce qu'il y a plusieurs lieux de culture.
33:27T'as plusieurs appartements qui ressortent au dernier moment.
33:30Parce que maintenant, ils achètent des apparts, ils font du locatif,
33:33mais la plupart du temps, c'est pas pour louer, c'est pour faire pousser du cannabis.
33:36C'est beaucoup plus rentable que de louer.
33:38Non, une seule, je crois, une seule.
33:40Louer des logements, non plus pour y habiter,
33:43mais pour cultiver de la drogue,
33:45le nouveau mode opératoire des trafiquants lillois est en plein essor.
33:48Et dans cette affaire, ils n'ont pas lésiné sur les moyens.
33:51Dans cet appartement vide qu'ils perquisitionnent devant témoins,
33:54les policiers découvriront plus de 5 kg d'herbe,
33:57l'équivalent de 50 000 euros.
34:03Ils avaient fini de cultiver ici, ils allaient pouvoir certainement replanter.
34:07Vu l'occupation, y a pas de quoi vivre ici,
34:10donc c'était repartir, à mon avis, pour une nouvelle plantation.
34:13C'est bon, on a tout fait, les gars.
34:15Pour terminer son enquête, le brigadier Vincent doit maintenant
34:18retrouver le locataire de ce logement.
34:22Ça commence à faire du poil, là.
34:24Une réquisition auprès du loueur devrait permettre de l'identifier
34:27grâce au nom inscrit sur le bail.
34:29La démarche va s'avérer particulièrement efficace.
34:32Au revoir.
34:37Le lendemain matin, une équipe de la brigade
34:39est allée interpeller la locataire.
34:41Au bureau, Vincent attend le résultat.
34:45Oui ?
34:50En discutant un petit peu avec elle,
34:52elle nous balance un 2e dom sur Oubé-Roubaix.
34:55Et apparemment, c'est comme les autres, c'est positif, quoi.
34:57Donc si on peut se retrouver là-bas, ça serait cool.
34:59Voilà.
35:00Ah ouais, carrément ?
35:01Ouais, ouais, ouais, c'est sûr, il faut que vous nous rejoigniez là-bas.
35:0435 ?
35:05Oui, en ranche, à Roubaix.
35:07Bah, écoute, vous êtes combien, vous ?
35:09On est...
35:10On est...
35:11On est...
35:12Bah, écoute, vous êtes combien, vous ?
35:13On est...
35:14On est...
35:15Bon, bah, j'arrive.
35:16OK.
35:17Ça marche, à tout de suite.
35:18À tout de suite.
35:20Qu'est-ce qu'il se passe-t-il, là ?
35:21On a la locataire du logement d'hier soir,
35:26où il y avait la sèche,
35:27qui, apparemment,
35:29subit un 2e logement sur Roubaix.
35:33Et d'après ses premières déclarations,
35:35ça serait positif aussi au niveau de l'implantation,
35:37donc on va y aller.
35:39On va y aller.
35:40Y a quelqu'un de dispo, les gars ?
35:46Sur place, Vincent retrouve le reste de la brigade des stups.
35:50Les gars, s'il vous plaît, on évite de les manipuler.
35:53La locataire du logement perquisitionné la veille au soir
35:56a été amenée par les policiers.
35:58Elle attend menottée dans un coin de la pièce.
36:01Elle a aussi loué cette maison
36:03et pourrait avoir un rôle important
36:05dans ce trafic d'herbes à grande échelle.
36:07Bravo, bien joué, mec.
36:10Bravo, excellent.
36:13Une fois de plus, l'étage a été transformé en plantation.
36:17Que du bonheur.
36:19La même couleur.
36:21C'est exactement le même système,
36:23c'est le même matériel,
36:25c'est la même configuration des lieux,
36:28la location, enfin, tout correspond,
36:30donc c'est parfait, c'est parfait.
36:33En tout, les enquêteurs vont trouver 240 pieds supplémentaires.
36:37Une fois de plus, il faut une chaîne humaine
36:39pour les débarrasser.
36:41Face à ces preuves évidentes,
36:43la suspecte avoue sans difficulté
36:45sa participation au trafic.
36:49Vous saviez ce qui se passait ici ?
36:51Oui.
36:53D'accord, mais pour vous, c'est quoi ?
36:55C'est pas grave, c'était...
36:57Si, c'est grave, mais je le voyais...
36:59Je voyais pas, moi, je l'ai jamais vu tout seul.
37:01Je suis jamais venu ici, du tout.
37:04On s'éclate, je sais pas.
37:07Et votre rôle, c'était quoi, en fait ?
37:09Rien, je sous-louais, moi, c'est tout.
37:11Pas question pour elle de reconnaître
37:13qu'elle est à la tête de cette organisation.
37:15C'est pourtant grâce à de fausses fiches de paie
37:17qu'elle réussissait à louer des logements vides,
37:20qu'elle relouait ensuite aux cultivateurs de cannabis.
37:24Qu'est-ce que ça vous a porté, de sous-louer ça ?
37:27Ben, de l'argent, sinon on fait pas ça.
37:30C'était quoi, les sommes ?
37:32Un peu près de 100 euros.
37:34Par logement ?
37:37200 euros pour prendre autant de risques ?
37:40En réalité, la jeune femme serait plus impliquée
37:42qu'elle ne le prétend.
37:44L'enquête montrera que les 3 lieux de culture
37:46étaient à son nom et que plusieurs autres appartements vides
37:49allaient être transformés en plantations.
37:55En 48 heures, la brigade des stups a ainsi saisi
37:58plus de 600 plants de cannabis,
38:00l'équivalent de 9 kilos de drogue qui seront détruits.
38:03Dans cette affaire, toutes les mises en cause
38:06attendent aujourd'hui leur jugement derrière les barreaux.
38:12Donc, entre d'autres, laissez-moi vous mettre à l'étage
38:14de la brigade des stups.
38:16Bienvenue.
38:18Dans les bureaux du commissariat,
38:20Sophie, la jeune dealeuse, va être auditionnée
38:22par le capitaine Olivier.
38:26En presque 9 mois, elle a développé un commerce
38:29qui semble l'avoir totalement dépassé,
38:31avec une clientèle de plusieurs centaines de consommateurs.
38:57500 clients au minimum qui lui achetaient
38:59plusieurs grammes d'amphétamine à chaque fois,
39:02et c'est à l'aide d'une calculatrice
39:04que le capitaine met Sophie face à ses responsabilités.
39:08T'as vendu 35 grammes pendant 9 mois par 4 semaines.
39:12Ca fait que t'as vendu 1,260 kg d'MDMA.
39:17On est d'accord ?
39:19Et combien tu payais le gramme, toi ?
39:22Je le payais 25 euros.
39:24Tu le payais 25 euros.
39:25Tu faisais la culbute dessus, tu le vendais au double.
39:27Oui.
39:28Tu le payais 25, tu le payais 50,
39:30donc au minimum, t'as gagné 31 250 euros là-dessus.
39:34Je vais pas pouvoir payer.
39:36T'es clairement flambée.
39:38Pour Sophie, de l'argent facile vite dépensé,
39:41au départ, cela ressemblait à un simple jeu
39:44pour cette jeune employée.
39:46C'est devenu un terrible engrenage
39:48qu'elle accepte de nous raconter.
39:50C'était difficile à croire, mais encore 2 ans,
39:53on me parlait de drogue, fallait pas m'en parler.
39:55C'était hors de question.
39:56Pour moi, c'était vraiment le truc le plus malsain du monde.
39:58Ça détruisait les gens, ça détruisait la vie.
40:00Et ça détruit la mienne.
40:02Au final, c'est vrai que...
40:08C'est vrai que c'est difficile quand même.
40:10Je me disais pas que j'allais vendre de la drogue aux gens
40:14parce qu'au final, ce que j'essayais toujours de me dire dans la tête,
40:17c'est que tu fais ça, c'est bien.
40:19Au final, c'est égoïste de faire ça
40:22parce que tu vends la mort aux gens.
40:25Donc c'est pas bien.
40:27Mais en même temps, c'est une rentrée d'argent qui est beaucoup plus facile.
40:31Au départ, Sophie n'est elle-même qu'une consommatrice occasionnelle.
40:35Une mauvaise rencontre lors de ses soirées, et tout bascule.
40:38Et donc j'ai rencontré un jour un jeune homme qui était dealer.
40:43Il ramassait tellement d'argent.
40:45Enfin, c'était... Il en avait partout.
40:47Et je me disais, ben voilà, il vit avec un salaire.
40:50En même temps, il y a tout cet argent qui est là, bam, bam, bam.
40:53Et j'ai commencé comme ça, par des petits trucs.
40:56Et après, ben, c'est devenu de plus en plus gros, de plus en plus gros.
40:59Du coup, c'était vraiment l'argent facile.
41:01Et puis c'était un peu la vie de bohème, au final.
41:03Enfin, c'était... Ouais, c'était... Je sais pas, c'était tout nouveau.
41:05J'ai toujours été super sérieux dans ma vie, donc là, c'était vraiment un truc...
41:08Ouais, c'était tout nouveau, c'était vivre en n'importe quoi.
41:11C'était un peu le goût du risque en même temps,
41:13cette montée d'adrénaline à chaque fois.
41:15Particulièrement présente à Lille,
41:17ces drogues sont massivement importées de Belgique ou des Pays-Bas tout proches.
41:21Le usage est aujourd'hui si répandu
41:23que certains jeunes comme Sophie se mettent à les vendre sans complexe.
41:27On a une gamine qui...
41:29Je suis même pas sûr qu'elle se rende compte de la gravité de ce qu'elle faisait.
41:32Mais quand on fait les totaux,
41:34elle a vendu plus d'un kilo deux d'un produit qui est quand même très nocif.
41:38Et ben là, là, là, elle va en payer les conséquences, quoi.
41:42Mais ça touche tous les milieux et tous types de produits.
41:45Inconsciente ou pas, pour ce trafic,
41:48la jeune femme risque jusqu'à 10 ans de prison.
41:55Faut pas toucher à la sonnette du milieu.
41:57De leur côté, Frédéric et quelques collègues
41:59s'apprêtent à rendre visite à son fournisseur.
42:07Les policiers veulent l'arrêter
42:09avant qu'il ne se débarrasse de la drogue soi-disant stockée chez lui.
42:14Y a un chien. Flinguez.
42:16C'est la police, messieurs.
42:18Ouvre, ouvre, ouvre.
42:20Mets les chiens de côté.
42:22Mets les chiens de côté.
42:24Là, c'est la police. Vas-y, met-toi contre le mur, là.
42:26Mets les chiens de côté, là.
42:29A l'intérieur du domicile, 2 jeunes gens.
42:32L'un est un colocataire, l'autre le dealer grossiste.
42:36Arrivé entre-temps, Olivier sait où trouver la marchandise.
42:40Ils s'appellent comment, les chiens ?
42:42Ils s'appellent comment, les chiens ?
42:45La drogue est cachée dans un compartiment du réfrigérateur.
43:01Mais ce sachet intrigue les policiers.
43:07Euh, les gars !
43:09On fait ça avec rigueur.
43:11On n'arrache pas tout n'importe comment.
43:15Même les policiers ont rarement vu de la drogue conditionnée ainsi.
43:20C'est combien, aussi ?
43:21Je sais pas du tout.
43:23Il y en a beaucoup moins.
43:25Ce sont des centaines de buvards imprégnés de LSD,
43:28un hallucinogène particulièrement puissant,
43:31présenté sous forme de petits timbres.
43:34Les infos sont bonnes.
43:36Le grossiste est là, la marchandise est là.
43:38Maintenant, on n'a plus qu'à perquisitionner.
43:40Ils doivent encore avoir quelques trucs à l'intérieur.
43:44Les hommes des stups retournent l'appartement de fond en comble.
43:48Comprenant qu'ils n'ignorent rien de son trafic,
43:51le fournisseur préfère collaborer.
43:58Un peu de sous, là ?
44:00Avec du loup, pour qu'on ne retombe pas tout, tu vois.
44:06C'est combien, un peu ?
44:07Je sais pas.
44:08Ah, tu sais pas.
44:09C'est chez toi, là. Tu sais.
44:11J'en sais rien du tout. Je sais pas.
44:13J'ai... Ici.
44:15Ah, bah, ça va !
44:17Bah, dis donc !
44:18Combien t'as d'argent, là ?
44:19Je sais pas du tout.
44:20Parce qu'attention, il y a un gros paquet, les gars.
44:22Mais non !
44:23Oh, bah, c'est bien !
44:25Bah, écoute, pour nous, c'est un gros paquet, hein. Tu nous excuses, hein.
44:27Excuse-nous, hein.
44:281, 4, 2, 8, 2, 2, 2, 6, 7, 2, 8...
44:333 190.
44:35L'argent est à toi, les stups sont à toi.
44:37Donc tu laisses... On laisse ton pote, on est bien d'accord ?
44:39OK.
44:40Au total, plusieurs milliers d'euros et une grosse quantité de drogue de synthèse.
44:44Le jeune homme s'était fait une clientèle dans le milieu de la nuit et vivait de son trafic depuis 2 ans.
44:50Ça, c'est des rêveurs, c'est des mecs qui font des rêves, hein.
44:52Donc, vu le style qu'ils ont...
44:55Ouais, c'est leur genre de drogue.
44:57Une drogue festive.
44:59MDMA.
45:00Ecstasy.
45:01Ketamine.
45:02LSD.
45:03Le jeune dealer sera amené au commissariat pour être auditionné.
45:07Une chose intrigue particulièrement les policiers, les buvards au LSD trouvés chez lui.
45:14Allez, à cheval !
45:17Dans son bureau, Lionel est en train d'évaluer la valeur de cette marchandise à l'aspect inoffensif.
45:23L'arrivée d'une drogue avec un nouveau conditionnement façon manga n'est pas une bonne nouvelle pour les stups.
45:30Sur une planche comme ça, tu as 500 buvards.
45:34500 buvards.
45:35Lui, il vend 5 euros.
45:36Donc, ça fait 2 500 euros à la vente.
45:39Il achète 1 000 parce qu'il achète à 2 euros en Belgique.
45:43Donc, il prend 1 500 euros bénéfice net sur une planche complète.
45:49Donc là, sur ce qu'on a découvert en perquisition et sur ce qu'on a comptabilisé,
45:54il y a plus de 10 000 euros de marchandises en devenir.
45:59Enfin, de recettes en devenir.
46:01Un vrai pactole.
46:02En matière de drogue de synthèse, les organisations mafieuses rivalisent d'imagination et inventent sans cesse de nouveaux produits.
46:09Dans cette affaire, les policiers ont aussi découvert cette étrange bouteille à l'occasion d'une autre perquisition.
46:16Bon, les gars, ça, c'est ce qui a été trouvé ce matin en perquise.
46:19C'est pas commun.
46:20Une nouvelle substance que je ne connaissais pas du tout.
46:22C'est une bouteille qui contient de la synthèse de produits hallucinogènes.
46:27Ça ressemble à du diète 27.
46:29Et apparemment, ça aurait l'effet 10 fois plus puissant qu'un champignon.
46:34Donc on va faire analyser ça.
46:37Cette drogue encore inconnue, Frédéric va la faire analyser à l'INPS.
46:41C'est le laboratoire de la police scientifique de Lille.
46:46Si le produit est aussi dangereux que le craignent les policiers,
46:49une seule gorgée pourrait avoir des effets dévastateurs chez les jeunes fêtards de la ville.
46:54Moi, je vous ramène les dossiers d'urgence.
46:57Le MDMA, on en a parlé.
46:59Et puis ce produit inconnu, là.
47:01Hallucinogène, apparemment.
47:04Je sais pas si vous avez déjà vu ça, mais...
47:05Non.
47:06On va faire un screening et puis on va voir ce que ça donne.
47:08Ouais, de toute façon...
47:09Apparemment, c'est un truc comme les champignons, mais plus puissant.
47:13Même au laboratoire, on ignore tout de ce produit.
47:16Une fois analysé, cet étrange liquide sera identifié
47:19comme un dérivé de psychotropes particulièrement dangereux.
47:23C'est un hallucinogène puissant, avec des effets qui durent très longtemps,
47:27qui peuvent durer plusieurs heures, voire jusqu'à une dizaine d'heures,
47:32avec des modifications très importantes des perceptions,
47:36des inversions entre les perceptions visuelles, sonores...
47:41Donc voilà, des modifications de comportement assez importantes.
47:47Depuis 4 ans, 60 nouvelles drogues ont ainsi été découvertes en France,
47:51dans les laboratoires de la police scientifique.
47:55Dans cette affaire de drogue de synthèse et de manga au LSD,
47:58Sophie, son fournisseur et un autre grossiste ont tous été jugés en comparution immédiate.
48:04Ils ont été condamnés à 4 années de prison, dont un enferme.
48:09L'année dernière à Lille, la brigade des stupéfiants de la sûreté urbaine
48:13a saisi plus de 50 kilos de drogue.