Braqueurs de supermarchés, un gobelet les fait tomber
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00:00Les policiers s'entassent sur son bureau.
00:03Des VMA, des vols à main armée, commis par des malfaiteurs particulièrement violents.
00:11Jérémy connaît bien le mode opératoire des braqueurs.
00:14Et pour cause, il les voit souvent, mais uniquement en vidéo.
00:18Là, on verra bien le mode opératoire des individus.
00:21Je vais vous montrer ça.
00:22Regardez, le véhicule arrive.
00:24On voit bien le véhicule qui arrive sur le parking.
00:26L'effet se passe en cinq minutes.
00:28Voilà, et là, ça gicle.
00:29En ce moment, la cible préférée des braqueurs, ce sont les supermarchés.
00:33Dans celui-ci, les caméras de vidéosurveillance ont filmé toute la scène.
00:38Donc, voilà la vidéo de l'entrée du magasin.
00:40Le gérant se rend compte tout de suite qu'il y a un souci.
00:41Il prend la fuite en courant à l'intérieur du magasin, suivi des deux employés.
00:45Voilà, là, ça va très vite.
00:46On voit un des individus là, qui commence tout de suite par mettre un coup de pied dans la porte.
00:51Ici, il prend deux reprises et là, on voit la porte qui vole.
00:54La porte est désolidarisée du sol et trois individus qui rentrent.
00:58Je ne sais pas si vous avez le temps de le voir, il y en a un qui a déjà une arme de poing à la main gauche.
01:05Paniqués, les employés du magasin courent se cacher dans la réserve.
01:11Mais visiblement, les agresseurs ont de l'expérience et savent où les trouver.
01:18Ils prennent deux otages pour qu'ils leur indiquent la cible, le coffre-fort.
01:23Les braqueurs arrivent alors derrière cette porte.
01:44Voilà l'employé qui est là, qui est donc obligé d'ouvrir le coffre.
01:48Et là, ça y est, le premier individu qui commence à se servir, voilà, il prévient ses collègues que c'est bon.
01:58Il laisse l'employé tout seul.
01:59Là, ça doit être un gros moment de solitude pour lui et je me mets à sa place.
02:04Ça doit être super choquant.
02:06Voilà, il lui demande de se coucher.
02:09Donc voilà, l'employé se couche, il se met à genoux et là, c'est parti, il commence à vider le coffre.
02:18Bon, les pièces ne les intéressent pas, c'est les billets.
02:23Voilà, le troisième individu qui vient avec le panier.
02:26Avec ce panier de supermarché, les braqueurs font leur course à leur manière.
02:31En quelques secondes, ils raflent la recette de la veille.
02:47Ils ont volé combien sur cette pièce?
02:53Si je ne me trompe pas, ça devait être de l'ordre de 16 000 euros.
02:5816 000 euros de butin et pour l'instant, aucune arrestation.
03:02Depuis des semaines, Jérémy scrute ses bandes à la recherche du moindre indice en vain.
03:10Le vol à main armée s'est déroulé à Oignies, à 15 kilomètres de Lens.
03:17Voilà le supermarché pris pour cible.
03:24Les victimes les plus choquées ont déjà été prises en charge par les pompiers.
03:31A l'intérieur, une vingtaine de témoins directs vont pouvoir livrer leur version des faits.
03:40Grâce à leurs témoignages, Jérémy va pouvoir commencer son enquête.
03:45Vous entrez par là, vous sortez par là.
03:46A 8h30, ce matin, ce client venait de faire ses courses et se dirigeait vers la sortie.
03:51Il est alors tombé nez à nez avec des braqueurs.
03:53Qu'est ce qui se passe?
03:54Qu'est ce que vous voyez?
03:54La porte était fermée.
03:56Quand j'ai vu un grand entrée de roule, j'ai pensé que c'était un motard, donc j'ai tombé sur place.
04:01Après, il y a un deuxième qui est arrivé et puis ils sont rentrés, ils sont arrivés jusqu'ici.
04:05Donc vous me dites, ils rentrent, vous, vous restez dans le sas, ils font quoi?
04:08Moi, j'étais là, je suis sorti.
04:11Le client a vu deux hommes défoncer la porte qui était pourtant ouverte.
04:17Là, j'ai arrivé, j'ai coupé la porte comme ça, je me suis sauvé, j'ai pas eu le temps de me prendre une blague.
04:27Ce que vous avez vu, si vous avez des gants.
04:32Des gants, des cagoules, impossible de voir leur visage.
04:36Les malfaiteurs se sont immédiatement lancés à la recherche du coffre.
04:40Ils étaient deux et l'un d'entre eux n'a pas hésité à menacer ce salarié avec une arme.
04:46D'accord, mais vous n'avez pas franchi la porte blindée?
04:48D'accord. OK, très bien.
04:49Moi, quand il s'est dirigé sur moi, j'ai voulu me barrer par les caisses.
04:52Il m'a rattrapé, il m'a fait allonger.
04:55Il m'a mis le pistolet derrière la tête et il m'a dit Mène moi au coffre, ou je te mets une balle ou des trucs comme ça.
05:03Il m'a un petit peu secoué avec le pistolet, mais bon, comme moi, je peux pas ouvrir.
05:10Derrière cette porte blindée, la salle du coffre.
05:15Au moment de l'attaque, le directeur du magasin et cette caissière se sont barricadés à l'intérieur.
05:20Je me suis précipité. Ils ont refusé d'ouvrir malgré les menaces des braqueurs.
05:26Ouvre, ouvre, on va te tuer, on te tue, ouvre, ouvre.
05:30Je ne pouvais pas, j'étais paralysée, je ne pouvais pas vraiment paralysée.
05:35Monsieur, mon directeur se voulait ouvrir.
05:38Je me disais on va se faire tuer, on va se faire tuer, j'ai dit non, n'ouvrez pas, faites le 17.
05:43Surtout faites le 17, c'est moi même qui l'ai calmé, n'ouvrez pas, n'ouvrez pas.
05:49Les deux agresseurs ont finalement renoncé au coffre et se sont rabattus sur les caisses du magasin.
05:57Quasiment vide, quelques minutes seulement après l'ouverture.
06:01C'est donc avec un maigre butin qu'ils sont repartis après quelques minutes de terreur.
06:07Donc ça, c'est ce qu'ils ont laissé a priori.
06:09Donc là, on attend l'identité judiciaire qui va venir faire des relevés d'emprunte, éventuellement des relevés d'ADN sur place.
06:15Les policiers de la crime sont à l'affût du moindre indice, car encore une fois, l'enquête s'annonce difficile.
06:23Madame, le magasin est sous vidéo?
06:26Comment? Le magasin est sous vidéo? Il est sous vidéo? Non, non, non, non, il n'y en a pas, non, non, pas de vidéo.
06:34Et la police scientifique n'a pas l'air très optimiste.
06:39Au commissariat, c'est dans le bureau d'Audrey que l'enquête progresse.
06:47Oui, bonjour, Madame, c'est la brigade criminelle du commissariat de police de Lens dans le Pas-de-Calais.
06:51Pour aider Jérémy, Audrey s'est lancée sur la piste de la plaque d'immatriculation.
06:56Pour ça, elle s'est connectée à ce logiciel qui lui donne accès aux fichiers des cartes grises.
07:04Il suffit d'entrer le numéro de la plaque pour tout connaître du véhicule.
07:09En fait, c'est une Laguna, pas une Mégane.
07:13Elle n'est pas déclarée volée.
07:14Son propriétaire habite à Courcelles-les-Lens, tout près du braquage.
07:18Audrey l'a immédiatement convoquée.
07:21De retour au commissariat, Jérémy vient d'être prévenu d'un nouveau braquage.
07:28Encore un supermarché et cette fois, il y a des images.
07:33Jérémy s'est fait livrer en urgence les enregistrements vidéo.
07:38Le supermarché qui vient d'être attaqué est situé à Auby, tout près du premier.
07:44C'est le deuxième de la journée et là encore, une Laguna noire a été repérée.
07:50Là, on vient de voir un véhicule passer, mais je ne saurais pas dire si c'est le bon ou pas.
08:03Non, je ne pense pas.
08:04Ce sont les caméras d'une station de lavage située juste en face du supermarché qui ont filmé l'attaque.
08:1045 et 5 secondes.
08:21Là, voilà. On voit le véhicule qui arrive.
08:25Ça, c'est la nôtre. Pour la première fois, Jérémy a sous les yeux sa cible.
08:34Devant le magasin, ces deux braqueurs qui passent à l'action.
08:38Le véhicule est devant. Il s'est bien mis en façade du magasin.
08:41On va essayer d'avancer. Là, on voit les deux individus qui rentrent.
08:45Alors, c'est furtif.
08:47Jérémy espérait repérer un détail, mais la scène est filmée de très loin.
08:52Il distingue à peine deux silhouettes cagoulées qui apparaissent à nouveau.
08:55Trois minutes plus tard, on voit deux individus qui reviennent.
09:00Donc, voilà le conducteur qui monte, le passager qui monte aussi.
09:04Le conducteur a tout de suite mis en route le véhicule, à moins qu'il soit déjà moteur tournant.
09:07Et là, ils font une marche arrière, ils vont repartir de l'autre côté tranquillement.
09:11Avec cette vidéo, une seule certitude, il n'y a que deux malfaiteurs.
09:19Malheureusement, c'est une bonne vidéo, ça, pour vous, non?
09:24Ça nous indique juste leur exact défait, mais.
09:31Ce qui est intéressant, c'est pas leur exact défait, c'est surtout qu'il l'a fait.
09:35Il va voir ce qu'il faut pour le serrer.
09:37Deux attaques de supermarché dans la même journée.
09:40Et pourtant, les indices sont minces.
09:43Les entendre va prendre des heures.
09:45Jérémy le sait, il y a du monde, on va pas débander.
09:50Il a donc mobilisé tous ses collègues.
09:52Ça lui permet de gagner du temps sans brusquer les témoins encore traumatisés.
09:59On se dit, est ce qu'ils vont nous chercher dans les frigos ou quoi?
10:03On a peur aussi d'avoir une balle dans la tête.
10:05C'est le deuxième ici, j'ai fait un Wani le deuxième, ça fait un an et trois mois que j'y travaille honnêtement.
10:12Aujourd'hui, j'ai vu la mort, je ne sais pas pourquoi.
10:15J'ai vu la mort. Parmi ces témoignages, les policiers espèrent capter un détail qui fera avancer leur enquête.
10:21On s'est planqué derrière le chariot, puis après, j'étais me planquant sur la table avec la gamine et puis on s'est arrêté.
10:28Donc vous, vous avez juste vu un individu de dos.
10:31J'ai vu une tête noire, une cagoule.
10:35Vous voyez un petit peu le haut du haut du corps?
10:37Non, je n'ai vu nécessairement à peu près que le buste à la rigueur.
10:42Oui, au niveau du buste. Qu'est ce que vous pouvez me dire?
10:45Je suis repartie sur ma palette et je me suis caché dans une palette.
10:48D'accord, je ne vais pas vous embêter longtemps.
10:51Dans le supermarché, tout s'est passé très vite.
10:54Les agresseurs étaient cagoulés et n'ont pas commis d'erreur.
10:57Les auditions n'ont rien apporté de plus.
10:59Merci à vous. Merci.
11:03Jérémy va donc se concentrer sur sa seule piste, la Laguna Noire.
11:09La plaque d'immatriculation a été diffusée auprès de toutes les patrouilles de l'Anse et de la région.
11:15Si des policiers repèrent le véhicule, ils ont pour consigne de le signaler immédiatement à la crime.
11:25Une stratégie payante.
11:27Dans la soirée, Jérémy est prévenu par un collègue d'une bonne nouvelle.
11:33La Laguna vient d'être localisée.
11:38Il y a un effectif à Courcelles et l'Anse, ils auraient repéré la bagnole.
11:42OK, ils ont demandé à la bague d'aller planquer dessus.
11:44OK, bonne initiative.
11:46OK, je te le dis, montée à la montée indispo dessus.
11:49Ah oui, à quel endroit?
11:50Tu me dis la Courcelles.
11:54Apparemment, elle serait stationnée.
11:56Elle serait abandonnée.
11:58Déjà, une bonne chose, elle n'est pas cramée, elle n'est pas cramée.
12:00OK, c'est un particulier qui, en rentrant chez lui, a trouvé la Laguna dans son propre garage.
12:06Il a prévenu la police pour faire enlever le véhicule sans savoir qu'il venait de livrer une information capitale.
12:12La voiture est stationnée à Courcelles-les-Lances, à proximité des braquages et surtout à deux pas de l'adresse de l'ancien propriétaire du véhicule.
12:21Donc, il serait ici stationné à Courcelles-les-Lances.
12:24L'ancien propriétaire habite ici.
12:29C'est vraiment, c'est à deux rues.
12:32Donc, il reste, il reste suspect potentiel.
12:37Très bon suspect potentiel, même.
12:42Ce jeune homme a t il vraiment vendu sa voiture?
12:45L'a t il prêté au braqueur?
12:47A t il lui même participé à ses attaques?
12:50Pas question de le reconvoquer pour l'instant.
12:53Se sachant suspecté, il pourrait prévenir d'éventuels complices.
12:56Jérémy va donc se concentrer sur la voiture.
13:01Et celui qui va se charger de l'opération, c'est Rudy, un solide gaillard, chef de groupe à la BAC, la brigade anticriminalité.
13:17Sirène hurlante, son équipe fonce sur l'objectif, la Laguna.
13:29En arrivant sur place, changement d'ambiance, on n'arrive pas trop loin de la planque, donc on essaie de se faire le plus discret possible afin de ne pas réveiller les soupçons.
13:38Parce que, bon, déjà, avec la voiture, ils connaissent nos véhicules.
13:41Surprendre les malfaiteurs en flagrant délit, c'est la spécialité de Rudy.
13:49Pour cela, il va devoir se fondre dans le décor.
13:53Au bout de cette rue, c'est dans le parking de cet immeuble que la voiture a été localisée.
13:58Donc là, on a le bâtiment en question juste en haut de gauche.
14:01Avec l'entrée des box, c'est la seule issue.
14:12Le plus discrètement possible, Rudy et ses hommes s'approchent du bâtiment en rasant les murs.
14:22Personne à l'horizon, ils se glissent dans le souterrain qui abrite une trentaine de box.
14:31Voilà celui qui les intéresse.
14:33C'est celui là, c'est ce qu'on nous a dit tout à l'heure.
14:42Deuxièmement, quelqu'un d'autre.
14:50Derrière cette porte, la voiture qui a servi au braquage.
14:55La police a demandé aux propriétaires du box de ne pas y toucher.
14:59Rudy vérifie qu'elle est toujours là.
15:03Ce soir, les braqueurs viendront peut être rechercher le véhicule.
15:11Les policiers vont se mettre en planque juste en face.
15:19Ce qu'on a en vis à vis sur notre gauche, donc là, on sait positionner un peu rentrer.
15:26Dès que ça bouge, à nos buts, ça va être de faire du saut dessus.
15:33Ce box, laissé ouvert par son propriétaire, leur offre un poste d'observation idéal.
15:40A l'extérieur, une autre équipe surveille l'entrée du parking dans une voiture banalisée.
15:45Elle doit signaler le moindre mouvement autour de l'immeuble et là encore, en restant invisible.
15:5348 heures plus tard, l'opération Laguna n'a rien donné.
15:57Alors, Jérémy va changer de stratégie.
16:00Il a décidé de passer la voiture au peigne fin avec les experts de la police scientifique.
16:05Ça, c'est la collègue de l'identité judiciaire locale, cette fois, plus besoin d'être discret, mais prudence quand même.
16:16Jérémy appelle du renfort.
16:18Les braqueurs courent toujours et ils sont armés.
16:20Dis moi, est ce que tu peux envoyer un véhicule d'appui pour un enlèvement de véhicule qui a commis le braquo sur l'étoile?
16:26Jouani, le véhicule est sur place dans un box, mais on n'est pas à l'abri à ce que les braqueurs reviennent le chercher, donc.
16:33Jérémy a mobilisé des gros bras pour sa protection.
16:37Il a aussi appelé une dépanneuse, donc là, ralenti.
16:42Ce sera dans le box qui est là.
16:44C'est François, c'est bon.
16:46Pas question de traîner dans le parking.
16:48Il faudra remorquer la Laguna jusqu'au dépôt de la police.
16:52C'est bien, ça va et toi, tu vois, le véhicule est dans un box un petit peu plus loin sur la gauche, dans un garage qui est fermé, donc on va l'ouvrir, on va faire les constatations, vous l'emmenez et on fera l'affaire en apprenant qu'il s'agit d'une affaire de braquage.
17:04Les professionnels du dépannage ne sont pas franchement rassurés.
17:07On n'est pas à l'abri à ce qu'ils arrivent pendant que pendant qu'on fait l'enlèvement, les constates, mais on a un véhicule qui arrive en soutien, justement pour ça.
17:12On a quoi?
17:24Donc, le garage, c'est celui là, le véhicule est dedans.
17:29Je vais vérifier jusqu'au bout.
17:32Jérémy s'assure que les braqueurs ne sont pas cachés dans le parking.
17:36Aucun enjeu, les renforts viennent d'ailleurs d'arriver.
17:51L'enquêteur peut enfin ouvrir le box.
17:53Voici donc en vrai la fameuse Laguna furtivement aperçue sur la vidéo.
18:08La plaque est bien la même.
18:10Vous espérez tout la totale.
18:14Si on peut avoir de l'ADN, l'ADN des empreintes, des preuves matérielles, ça serait ça serait super.
18:19Si on peut retrouver des cagoules, éventuellement l'arme, ce serait vraiment génial.
18:24Jérémy est impatient.
18:26D'un premier coup d'oeil, il a déjà repéré plusieurs objets que les braqueurs ont peut être touchés.
18:31Donc là, sur le siège conducteur, on a une pièce, une pièce de monnaie qui peut être intéressante.
18:38On a le gobelet de café ou je ne sais quoi qui est sur le bord, qui peut être intéressant aussi.
18:43Le policier y trouvera peut être une preuve accablante de l'ADN contenu dans la salive des malfaiteurs ou dans la sueur de leurs doigts.
18:54Interdiction de toucher à la voiture pour ne pas brouiller les empreintes, mais impossible de la déplacer sans desserrer le frein à main.
19:03Heureusement, les braqueurs ont laissé une fenêtre entre ouverte.
19:07Alors délicatement, le garagiste joue les cambrioleurs.
19:12On va essayer d'appuyer sur le bouton.
19:16Bouton de verrouillage des portes pour l'ouvrir.
19:22La batterie.
19:25On va l'ouvrir autrement.
19:29Ouais, elle a bougé, la poignée, elle a bougé.
19:35Ouais, tu l'as.
19:3748 heures après les braquages, la Laguna sort enfin de sa cachette.
19:50Sous l'oeil soulagé du propriétaire du box qui vient d'arriver.
19:53On va la sortir la voiture.
19:55Donc, en fait, le véhicule a servi pour des faits graves.
19:57C'est pour ça que ça a pris un peu plus de temps.
19:59Le véhicule était sous surveillance depuis deux jours.
20:02Et là, on va faire les constatations techniques à l'intérieur.
20:05D'accord, on va vous libérer le box, il n'y a pas de souci.
20:14Direction le dépôt de la police.
20:17Quelle surprise attend Jérémy à l'intérieur de la voiture?
20:27C'est dans ce petit dépôt près de Lens qu'atterrissent les voitures
20:30utilisées par les délinquants et retrouvées par la police.
20:35Mais très souvent, les enquêteurs ne peuvent plus rien en tirer.
20:40Pourquoi ils sont incendiés comme ça?
20:43Pour un tas de raisons, ça peut être un véhicule qui a fait
20:45un braquage dont les auteurs se sont incendiés volontairement
20:48pour effacer toutes les traces.
20:50Ça arrive assez souvent. Ça arrive.
20:53Cette fois, les braqueurs ont-ils été pris par le temps?
20:57La Laguna est en tout cas en parfait état et ça pourrait
21:01bien leur coûter cher.
21:04Katia, de la police scientifique, a tout de son après-midi
21:11pour faire parler la voiture.
21:22Il est ouvert, normalement.
21:26Vous allez procéder comment?
21:29Ce que je vais faire en premier, c'est les prélèvements d'ADN.
21:32Un relevé des cellules que les auteurs auraient laissées.
21:37L'ADN, c'est une empreinte génétique différente pour chaque
21:40individu. Une trace, même microscopique, suffit pour
21:44identifier celui qui l'a laissé.
21:47L'ADN est contenu dans la sueur, la salive ou les cheveux.
21:51Katia va donc passer la voiture au peigne fin ou plutôt
21:55au coton tige.
22:02On frotte sur la zone environ deux à cinq minutes pour
22:08vraiment bien prendre tout l'ADN qui aurait été laissé.
22:12C'est la partie la plus longue de notre investigation.
22:19Et Katia ne va pas mener ses recherches au hasard.
22:22Pendant des heures, elle va frotter la voiture aux endroits
22:25les plus stratégiques.
22:26Donc, là, je prenais sur les parties dix heures dix où
22:33normalement, le conducteur pose ses mains.
22:38Est-ce que je te fais le clignotant?
22:39Ouais, fais le clignotant, fais une totale.
22:43On est le maximum de chance de notre côté, donc on aimerait
22:46bien les rencontrer quand même, ceux là.
22:49Qu'on se fasse un petit coucou.
22:52Katia récolte aussi tous les objets que les braqueurs ont
22:55pu toucher, comme cette pièce de monnaie et le gobelet qui
22:58contient des mégots de cigarette.
23:03Carnet d'adresse, ça, ça peut être intéressant.
23:07Carnet d'adresse, et ben voilà, on commence à avoir les
23:09adresses qui ont été utilisées avec le GPS.
23:14Dans la mémoire du GPS, une liste de communes, dont certaines
23:18qu'il connaît bien.
23:20Hobby, courser des lances.
23:23Ça devrait être le braquage, comme par hasard, c'est l'objet.
23:27Ça, c'est l'aide de braquage.
23:29L'enquêteur note les villes et les avenues, mais aucun numéro
23:33de rue. Les adresses ne sont pas assez précises pour lancer
23:37des recherches.
23:38Si on peut avoir un numéro.
23:42Systématiquement, il n'y a pas de numéro.
23:44Parmi les adresses affichées, des villes dans le Nord-Pas-de-Calais,
23:47bien sûr, mais aussi en région parisienne, à Bobigny.
23:50Quand et pourquoi cette voiture est allée là-bas?
23:54Qui était à son bord et quels liens y a-t-il avec les braquages?
24:00Le nouveau suspect a l'air d'être un petit caïd du coin.
24:03Alors, dès son retour au commissariat, Jérémy interroge
24:06le stick. Ce fichier de la police recense toutes les personnes
24:09qui ont été mises en cause dans une affaire.
24:14Voici le visage de son nouveau suspect, 22 ans, sans emploi
24:18et déjà un palmarès impressionnant.
24:21On a des violences, stupes, stupes, vols, vols,
24:26violences volontaires atteintes à la dignité de la personne,
24:29dégradations volontaires, des menaces, des violences,
24:32recès à l'usage de stupes.
24:3623, 23 faits qui le concernent.
24:3923 affaires. Du coup, les policiers ont déjà son identité
24:43complète et ses empreintes.
24:46Jérémy va tenter sa chance en les comparant avec celles
24:50retrouvées sur l'une des vitres de la Laguna.
24:55Quelques jours plus tard, rebondissement inespéré.
24:59Jérémy vient d'apprendre que le jeune homme est impliqué
25:01dans une autre enquête menée par des collègues.
25:04A priori, il y a du neuf. Une affaire de cambriolage
25:06chez des particuliers. Dans moins de 24 heures,
25:10ses collègues vont procéder à une interpellation.
25:12Il a fait un voile et frac le 8, le 9, donc hier soir.
25:16Chez un mec. On va faire un dispo le week-end et puis lundi,
25:19on s'entend.
25:22Jérémy est appelé en renfort sur cette deuxième affaire.
25:25Il aura à l'esprit son enquête sur les braquages de supermarchés
25:29et peut être trouvera t il des indices importants dans le cadre
25:32de son propre dossier?
25:34Bon, écoute, je vois ça de mon côté et rendez vous lundi 5h30.
25:40Bref, avec un peu de chance, on trouvera des choses
25:43qui intéressent notre enquête. L'arme, éventuellement des
25:46cagoules, les tenues vestimentaires, ça peut être ça peut être
25:49un tas de choses. Donc, étant donné que la perquisition
25:52va être menée, on sera amené éventuellement à regarder
25:54s'il n'y a pas s'il n'y a pas ces choses là qui peuvent
25:56nous intéresser. Dans deux jours, Jérémy va peut être se
26:01retrouver face à face avec l'une des deux silhouettes
26:04de la vidéo du.
26:06Et puis, je viens de voir une belle adresse.
26:09Réa Boubini. Elle est dans le canot dans le GPS.
26:13Il y a un mois, Jérémy avait cette adresse juste sous
26:17les yeux, dans la voiture des braqueurs, sur la première
26:20ligne du GPS. Il ne lui manquait alors que le numéro
26:24de la rue. Il est maintenant sûr d'être sur la bonne piste.
26:30Les trois individus seront interpellés simultanément
26:32dans quelques jours. Et il y a un quatrième homme que
26:36l'enquêteur compte bien aller chercher.
26:40Après son enquête acharnée, pas question d'essuyer un
26:46échec. Une semaine plus tard, 5 heures du matin, c'est
26:55enfin l'heure des interpellations. L'heure de vérité
26:59pour Jérémy.
27:03Bonjour, c'est parti.
27:10Gilets pare-balles, matériel défraction.
27:16Ce matin, la crime est sur les dents.
27:19De toute façon, on a les autorisations pour péter.
27:21Si ça ouvre pas assez vite, on y va.
27:23Les mouchoirs pour essuyer le nez de celui qui va saigner.
27:26Toute la brigade est mobilisée, mais pas seulement.
27:28Vous avez vu les collègues en tenue, Patron?
27:29Pour limiter les risques, des policiers spécialisés dans
27:32les interventions musclées sont venus prêter main forte.
27:36C'est bon, tu fais la sortie, tu nous annonces ton nom.
27:38Vous êtes quatre. Donc, en fait, on va rester sur l'arrière
27:41parce qu'il va falloir chauffer l'arrière.
27:43Donc, on va laisser les véhicules là et on va finir à pied.
27:45On a 20 mètres à faire.
27:47A priori, c'est du PVC, si je me souviens bien.
27:52Le commissaire de police, en personne, s'est déplacé pour
27:54donner les dernières consignes.
27:56Ce sont quand même des gens qui ont commis des vols à main
27:57armée, potentiellement dangereux, potentiellement armés.
28:01J'en sais rien. Ils sont archi connus et a priori,
28:05ils n'aiment pas le bleu marine.
28:06Voilà. Question. Action.
28:15Et de l'action, Jérémy va en avoir sa dose.
28:19Il s'est réservé le plus gros morceau.
28:22C'est la personne qu'on va chercher.
28:24La taille 1,90. Elle est grande.
28:25Elle est grande, elle a 1,90.
28:28On y va.
28:29Cet homme au physique impressionnant, déjà connu pour
28:35braquage, vit chez ses parents à 10 kilomètres de Lens.
28:40À quelques minutes du face à face, la tension monte d'un
28:43cran pour Jérémy.
28:45Ce que je redoute le plus, c'est les collègues blessés.
28:47Je pense qu'on a mis le nombre quand même de notre côté
28:49pour que ça se passe bien.
28:52Ils seront 15 pour maîtriser le suspect.
28:56Ici, on est bien. Malgré le surnombre, Jérémy compte
28:59sur l'effet de surprise pour le cueillir en plein sommeil
29:02et éviter l'affrontement.
29:04C'est la deuxième maison.
29:07C'est pas la première, c'est la deuxième.
29:08Il n'y a pas de clébard? A priori, il n'y a pas de clébard.
29:12L'unité de choc avance avec prudence, car l'homme n'a
29:15pas hésité par le passé à s'en prendre aux policiers.
29:29A l'étage, les policiers tombent sur les parents du suspect
29:48qui lui annoncent une très mauvaise surprise.
29:50Le suspect serait déjà parti au travail.
30:02Jérémy doit savoir au plus vite où il se trouve.
30:05Où ça a doué, où ça a doué?
30:15Les parents sont sous le choc, alors Jérémy décide de calmer le jeu.
30:20Il est réuni la famille dans le salon et calmement prend le
30:35temps de faire les présentations.
30:42On va vous expliquer, madame.
30:43Asseyez vous, asseyez vous.
30:45Bon, on cherche votre fils à la demande d'un juge d'instruction
30:52dans une affaire grave.
30:54Donc, votre fils, il faut qu'on le trouve.
30:56Donc, il va falloir que vous nous disiez où il se trouve,
30:57pour qu'on aille le chercher.
31:00A doué, a doué, ça ne veut rien dire, monsieur.
31:02La technique fonctionne très vite.
31:04Jérémy obtient l'adresse de l'employeur, alors laquelle leur
31:07fils serait manutentionnaire dans une entreprise de la région.
31:10Ça se trouve où? C'est quoi le nom de l'entreprise?
31:15Bon, sa chambre se trouve où?
31:18Avant de partir, l'enquêteur prend le temps de fouiller la maison.
31:22Là encore, il aimerait bien trouver une cagoule, des gants
31:25ou une arme. Il y a un ordinateur portable, votre fils?
31:32Il dort sur quelle arme?
31:36Grâce aux analyses d'ADN, Jérémy sait que le suspect était
31:39dans la voiture des braqueurs, mais il doit démontrer qu'il y
31:42était le jour des vols à marmer.
31:44Et pour ça, il faut des preuves.
31:51Nouvelle déception, il n'y a rien dans le pavillon des parents.
31:58Alors, Jérémy se remet en chasse après s'être rassuré que
32:01la famille ne donnera pas l'alerte.
32:04A priori, nous, on va y aller.
32:06Mais si tu peux rester ici simplement pour pas qu'il puisse
32:08passer un coup de fil, nous, on va aller là bas.
32:11On va le chercher comme ça.
32:12Je t'appelle dès qu'on l'a, c'est bon, parce que la fille,
32:14elle a un portable sur elle, par exemple, et qu'on n'est pas
32:15à l'abri qu'il y en ait d'autres dans la famille.
32:17Bon, on fait ça.
32:19J'attends ton appel.
32:19OK, ça marche.
32:21L'opération commence mal.
32:24Pendant que Jérémy poursuit sa traque, le reste de l'équipe
32:27s'active à 200 kilomètres de là, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
32:33C'est bien au casque d'or.
32:36Audrey et Jean-Michel s'apprêtent à interpeller les deux autres
32:38suspects trahis par leur ADN.
32:40Des policiers du commissariat local sont venus grossir les troupes.
32:45Pour cette intervention, dans l'une des cités les plus chaudes
32:47de la banlieue parisienne.
32:50Allez, c'est parti.
32:53Les policiers de Lens sont bien loin de chez eux, au beau
32:55milieu de ces immeubles.
32:58Les deux suspects habitent dans la même rue.
33:00Première cible, celui qui a 30 ans, dont l'ADN a été retrouvé
33:04sur une cigarette.
33:06Il est connu pour des escroqueries, mais jamais de violence.
33:09Alors, à 6 heures tapante, pas de bélier.
33:13Réveil en douceur.
33:20Allez, police.
33:30Là encore, c'est le domicile des parents, mais cette fois,
33:33le suspect est chez lui.
33:35C'est la première prise de la journée.
33:39L'homme a l'air très surpris et demande des explications.
33:49Monsieur, je vais vous notifier votre garde à vue.
33:54Vous êtes en garde à vue à partir de 6 heures lors de votre
33:56interpellation. D'accord, on vous reproche d'effet de vol à
34:00marmer commis le 18 janvier à Oigny, à Oigny, dans le Pas-de-Calais.
34:05A Oigny, c'est bon, c'est bon, on va vous rappeler la mémoire.
34:12Une fois comme ça, de toute façon, là, on vous place en garde
34:14à vue, on vous ramène au commissariat de Lens.
34:15Il y a d'autres personnes qui sont interpellées dans le dossier
34:17et puis il y aura des, on va faire des compréhensions.
34:19D'accord. Face à Jean-Michel, il affirme ne rien comprendre
34:23à cette histoire. Sur de lui, il prend même le temps de
34:27rassurer ses parents.
34:28Apparemment, l'homme connaît bien les interpellations et
34:51s'étonne que les policiers aient pris la peine de frapper
34:53avant d'entrer.
34:57Ici encore, ni cagoule, ni arme.
35:07Le suspect est il très bon comédien ou dit il la vérité?
35:11Son ADN prouve qu'il est monté dans la voiture des braqueurs.
35:14Il va devoir s'expliquer.
35:20Audrey et Jean-Michel ne traînent pas.
35:22Dans la cité, le jour se lève.
35:24S'ils sont repérés, ils risquent de rater la deuxième cible
35:27de Bobigny.
35:28Qui habite l'immeuble juste en face.
35:31L'homme a 29 ans.
35:33Son ADN a été retrouvé sur le levier vitesse.
35:36C'est peut être lui qui conduisait la Laguna le jour des braquages.
35:40Il a déjà été impliqué dans des affaires violentes.
35:42Alors, cette fois, pas question de frapper.
35:50La porte résiste.
35:51La famille du suspect, beaucoup moins.
35:58Le suspect est bien là et lui aussi est très surpris
36:08d'être tiré du lit par des policiers ch'tis.
36:10Et cette fois, pendant la perquisition,
36:33les policiers vont faire des découvertes intéressantes.
36:36Jean-Michel a trouvé les relevés bancaires du suspect.
36:42Ils indiquent des retraits d'argent dans la région de Lens,
36:45la veille et le lendemain des braquages.
36:49Le jeune homme semble accuser le coup.
36:58Dans la foulée, Audrey découvre un autre élément,
37:02encore plus compromettant.
37:07Un extrait de carte grise du véhicule qui a servi au braquage.
37:13Pour lui, ça s'annonce plutôt mal.
37:16Au moment de partir, il tombe dans les bras de sa mère.
37:31A Bobigny, l'objectif est rempli.
37:33Les interpellations se sont passées en douceur.
37:36Pour les deux suspects, après deux mois d'enquête,
37:39trois hommes viennent d'être interpellés.
37:42Jérémy en est convaincu.
37:44Deux d'entre eux sont les braqueurs de supermarchés qu'il pourchasse.
37:48Il va maintenant falloir trouver lesquels.
37:56Retour à Lens pour la dernière étape de l'enquête.
38:01Les suspects arrivent au commissariat et manifestement,
38:04celui de Jérémy est toujours aussi tendu.
38:35Dans quelques minutes, il devra expliquer pourquoi son ADN a été retrouvé dans la voiture des malfaiteurs.
38:44Tout comme les deux suspects de Bobigny.
38:47Jérémy n'a que 48 heures, le temps de la garde à vue pour démasquer les deux braqueurs.
38:59Il sait qu'il aura beaucoup de mal à les faire parler.
39:02Alors, il va utiliser une pièce maîtresse trouvée le matin même à Bobigny.
39:08La perquisition, on a retrouvé ça.
39:09L'extrait de la carte grise du véhicule qui a servi au braquage.
39:13D'accord, donc au nom.
39:15Et puis, les animat.
39:17Ça date de quand?
39:18Ça, c'est juin.
39:22D'accord, ça, c'est la partie à détacher sur la carte grise du véhicule.
39:26Le changement titulaire.
39:26Quand on change, quand on vend le véhicule, c'est le véhicule qui nous
39:31concernait dans cette affaire.
39:32Et donc, ça montre bien qu'ils se connaissent.
39:34Donc là, c'est nickel. Ça les raccroche sur ce document.
39:38Le nom d'un jeune homme qui revient régulièrement depuis le début de l'affaire.
39:42L'ancien propriétaire de la fameuse Laguna.
39:46Il vient lui aussi d'être arrêté et placé en garde à vue.
39:51Jérémy en est convaincu.
39:53Ce jeune homme n'a jamais vendu son véhicule et il l'a prêté au braqueur.
40:02C'est le plus jeune de la bande, sans doute le plus fragile.
40:06Les policiers espèrent le faire craquer en lui mettant la pression.
40:12C'est clair que le véhicule, il vous appartenait au moment des faits.
40:15Tout ce que vous avez pu raconter, c'est que mensonge.
40:17Ça n'y est pas de doute. Dans ce dossier, vous avez fourni un véhicule
40:20pour commettre un braquage. Le braquage, c'est pas vous qui l'avez fait.
40:24D'accord, maintenant, le problème, c'est que là, dans ce dossier là,
40:27vous avez payé pour tout le monde.
40:29Où vous parlez? Maintenant, vous vous expliquez et dans ce cas là,
40:32demain, vous serez chez vous sous contrôle judiciaire avec obligation
40:35de pointer au commissariat ou alors demain, c'est la maison d'arrêt.
40:39Le jeune homme accepte de s'expliquer, mais il maintient sa version.
40:47Vous êtes pas quoi? Il aurait vendu son véhicule deux mois avant les braquages.
40:53Vous mentez? Les policiers lui présentent alors l'extrait de cartes
40:56grises de sa Laguna trouvée chez ce suspect de Bobigny.
41:00Le jeune homme finit par reconnaître qu'il lui a prêté.
41:05Quand vous lui prêtiez, vous montiez toujours dedans ou bien pas?
41:08Non, je ne montais pas toujours dedans.
41:09Alors, il allait à Paris avec votre voiture?
41:11Je ne sais pas.
41:12Moi, je partais l'après midi complète et le soir, il était là.
41:16Vous ne l'avez jamais prêté plus qu'une après midi ou une journée?
41:21Comment?
41:21Peut être dans la nuit, comme ça, une journée, une nuit.
41:24Alors, qui avait la Laguna le jour des braquages?
41:28Ce fameux 18 janvier.
41:31Les policiers vont poser la question à l'intéressé.
41:35Le suspect de Bobigny, dont l'ADN a été retrouvé sur le levier de vitesse.
41:42Il a demandé l'assistance d'un avocat et il clame son innocence.
41:46Est ce que tu es impliqué dans ces faits de vol à Marmé?
41:49Non, je ne suis pas donc impliqué.
41:54Il n'y a rien à voir dans ces histoires, monsieur.
41:58C'est pas mon truc, je ne mange pas de cette manière.
42:04Mais alors, comment va t il expliquer l'extrait de carte grise de la Laguna
42:07trouvée à son domicile?
42:09Il affirme avoir essayé le véhicule parce qu'il voulait l'acheter,
42:12mais reste flou sur la durée de cet essai.
42:15Ça a duré peut être deux ou trois semaines au maximum.
42:19Une semaine, trois semaines, explique moi, parce que tu dis une semaine.
42:21Franchement, je me suis fait montrer chez moi, parce que je n'ai pas tardé avec.
42:25Je l'ai gardé, j'ai vu que ma plaie ne se faisait pas.
42:28J'étais en train de faire mes affaires à côté.
42:29Mais là, on a deux versions.
42:30Tout à l'heure, vous nous dites que vous l'avez rendu fin décembre.
42:32Vous l'avez gardé une semaine et maintenant, vous êtes en train de dire
42:34vous avez peut être gardé 15 jours, trois semaines et que c'est 15 jours
42:37après avoir fait les papiers, donc ça ne va plus là.
42:40Vous voyez la marge que c'est ça?
42:42Il y a quand même une différence.
42:42Je suis un gros fumeur de cannabis, mais là, quand vous parlez d'acte,
42:46vous parlez d'acte, les dates ne rentrent pas dans ma tête, je vous dis la vérité.
42:49L'histoire n'est pas très claire.
42:51Alors, les policiers sortent leur meilleur atout, son ADN retrouvé
42:55sur le levier de vitesse et immédiatement, le ton monte.
43:06Les questions, on va te les poser.
43:07Je suis en train de me piquer.
43:11On est en train d'essayer de comprendre tes réponses.
43:14Là, vous êtes en train de m'enfoncer dans une.
43:16Je te demande de donner des réponses.
43:18S'il vous plaît, Madame, je parle des droits canadiens, s'il vous plaît,
43:20on les remercie, je descends là bas.
43:21On vous pose les questions, c'est dans votre intérêt d'y répondre.
43:23J'ai compris, moi, je réponds dans mon intérêt.
43:25Je réponds ce que je dois répondre.
43:25On me dit non, c'est toi, c'est toi, c'est toi, c'est toi, c'est bon.
43:28Tu veux quoi, là?
43:30Bon, alors, tu vas aller enlever ça, c'est moi, décembre.
43:33Arrête-toi, ça se passe bien depuis hier.
43:36On vous parle, comment ça?
43:37Piquer décembre, c'est pas les gens.
43:39On est quand même depuis hier.
43:40Ce qu'on est en train de te dire, c'est que l'ADN qui est relevé, c'est le tiens.
43:43D'accord, je l'avoue pas, je l'avoue pas, je vous ai pas dit non.
43:47C'est le dernier ADN que vous avez trouvé, c'est ça?
43:48Oui, c'est ça que je suis en train de te dire.
43:50C'est ça qui pose problème.
43:51Moi, ce qui me pose problème, c'est dans la logique.
43:54Si t'es pas le dernier conducteur, forcément, on aurait eu l'ADN d'un autre.
43:57C'est quand même logique.
43:59Maintenant, c'est le mec qui met des gants.
44:00Il y a trois mecs qui vont rouler derrière moi.
44:01Les trois mecs qui vont derrière moi, ils mettent des gants.
44:02Tu trouves l'ADN à qui, s'il te plaît?
44:03En effet, t'as conduit avec son gant, je te comprends.
44:05T'as voulu l'acheter, la bagnole, il n'y a aucun problème.
44:07Mais ce qui n'est pas normal, c'est que pendant un mois, le véhicule,
44:10il continue trois semaines, il continue de tourner et que c'est
44:13toujours que ton ADN qu'on a dessus.
44:14C'est pas logique.
44:16Les éclats de voix ont résonné dans tout le commissariat.
44:19Alors, Jérémy vient aux nouvelles.
44:23Comment ça s'est passé, l'audition?
44:25C'était un petit peu bouleux.
44:28Il s'est énervé, il s'est énervé, il s'est énervé.
44:30Tu crois qu'il sait qu'il est ferré?
44:33Je n'en sais rien.
44:34Je pense que lui, il persuadait que derrière nous, on a mis des gants.
44:39Forcément, c'est son ADN qu'on a.
44:40Ce serait la défense.
44:42Ça s'arrête là, tout est dit.
44:44On voulait cesser son audition et puis bon, il a été pris.
44:47Je suppose qu'il s'est senti pris.
44:50Dans la tête des enquêteurs, le suspect du levier vitesse devient
44:54le premier braqueur.
44:58S'il voit juste, Jérémy doit maintenant trouver son complice.
45:02Et il reste deux hommes en garde à vue.
45:05Celui qu'il a lui même arrêté, cet individu très agressif.
45:12Et l'autre suspect de Bobigny, celui qui a eu l'air tellement
45:15surpris de voir débarquer les policiers.
45:18Il intrigue beaucoup Jérémy.
45:20Il vit dans la même cité que le premier braqueur présumé.
45:26Et son ADN a été retrouvé sur un mégot dans la Laguna.
45:31Lui aussi a pris un avocat et lui aussi n'y l'est fait.
45:36Alors, Jérémy lui demande quel rapport il entretient avec son
45:39voisin, l'immeuble.
45:41Je connaissais juste son prénom.
45:47Donc, c'est pas, il ne fait pas partie de vos fréquentations.
45:50Ce n'est pas un ami, pas un ami du tout.
45:52Depuis le mois d'août, en fait, il habite dans mon quartier.
45:56Un jour, il m'a demandé un service, c'est la première fois que
45:58j'ai renversé un service.
45:59Il m'a dit, si tu veux venir avec moi, il faut un deuxième conducteur
46:02pour récupérer un autre véhicule de location et tout.
46:05Comme ça, tu reviens avec la Laguna.
46:08Le suspect aurait accompagné son voisin pour faire une course.
46:12Il serait donc monté dans la Laguna.
46:15Cela expliquerait la présence de son ADN sur un mégot de cigarette.
46:19Et il ne semble pas faire partie de la même bande que les
46:21trois autres.
46:24Est ce que vous avez de la famille ou des amis qui sont qui
46:26habitent dans le Pas-de-Calais?
46:30Est ce qu'il vous arrive de venir dans le Pas-de-Calais?
46:36Jérémy va immédiatement vérifier si les autres suspects le
46:39connaissent. Mais à part son voisin d'immeuble, personne n'a
46:45jamais entendu parler de lui.
46:46Est ce que vous connaissiez?
46:50Vous ne connaissiez pas? Est ce que ce visage vous dit quelque
46:54chose? Prenez le temps, vous serez certain?
47:02Jamais vu, mais il sort, c'est lui.
47:08Jérémy n'a pas assez d'éléments pour mettre en cause ce jeune
47:11homme. Il le relâche.
47:16Et franchement, je suis vraiment innocent.
47:20Mais après, comprenez, comprenez que votre ADN est dans la
47:23bagnole. Pour lui, retour dans le 93 après une grosse frayeur.
47:32Je me suis dit qu'ils vont me mettre dans le même lot.
47:34Je suis rentré dans une machine judiciaire et voilà, alors que
47:38je suis innocent.
47:38Par élimination, Jérémy est donc convaincu que le deuxième
47:48braqueur est ce jeune homme qui menaçait tout à l'heure de lui
47:51casser le nez. Il est déjà connu pour braquage et son ADN apparaît
47:56sur le gobelet dans la Laguna.
47:59Dès le début de son audition, il conteste lui aussi.
48:04Est ce que vous avez une part de responsabilité dans ces?
48:09C'est très bien que je ne fais plus de braquage.
48:15Le problème, c'est que Jérémy n'a pas de preuve aussi solide
48:18qu'un ADN sur un levier de vitesse, comme c'est le cas pour
48:22l'autre suspect. Son empreinte génétique a été retrouvée sur un
48:27gobelet qui pouvait être dans la voiture depuis plusieurs
48:29semaines. Et ça, le jeune homme le sait bien.
48:34Vous expliquez sur la présence de votre ADN là dedans.
48:38Le 18 janvier.
48:47Pour votre part, sur le sur le votre ADN était sur le gobelet.
48:52Donc là, c'est possible. Jérémy est persuadé que le jeune
48:57homme est impliqué, mais comment va t il faire pour le
49:00déstabiliser? Après plusieurs heures d'interrogatoire, il
49:04décide de l'interroger sur son ample du temps, le jour des
49:06braquages. Est ce que vous êtes en mesure de me dire quel poste
49:11vous occupiez le 18 janvier 2012?
49:14Je travaillais du matin.
49:17Puis je mangeais des pâtes à midi, j'étais habillé en blanc.
49:22Non, mais monsieur, c'est sur ma gueule, quoi, de me demander 18
49:25janvier. Je vous demande si il y a une possibilité de vous
49:29demander. On va rester dans le vouvoiement, monsieur.
49:33Je pense que c'est peut être plus préférable.
49:34Vous ne pensez pas? On va rester dans le silence.
49:36Comme vous voulez, c'est vous qui voyez, c'est votre droit, c'est
49:40votre droit. C'est pareil, monsieur.
49:46Je vous ai manqué de respect, monsieur.
49:50On est venu vous chercher au travail, monsieur.
49:53Si vous le dites.
49:59Donc, c'est des remplacements que vous faites ou des changements
50:01d'horaire comme ça?
50:03Je ne m'en bats pas les couilles avec le travail, on passe par
50:04d'autres choses.
50:06En vrai, t'es en train de me saouler là.
50:07D'accord, c'est très bien.
50:09Je vous rappelle que vous êtes filmé.
50:11Non, c'est juste pour vous.
50:13Juste pour vous, c'est bien.
50:14Répondez pas. Si vous n'avez plus parlé, c'est fini.
50:19Très bien, pas de souci.
50:22Renseignement pris, Jérémy découvrira que le jeune homme
50:25travaillait bien le jour des faits, mais seulement l'après
50:28midi et les braquages ont été commis le matin.
50:33Aux alentours de 8h48, comme l'indique la vidéo de
50:37surveillance.
50:40Les trois qu'on a ciblés, a priori, sont les bons.
50:45Un dans la fourniture de moyens, donc la fourniture du véhicule
50:47et les deux qui ont dû faire le braquage.
50:50Même si on n'a pas d'aveu, on a quand même de quoi.
50:55Pas d'aveu, mais une intime conviction.
50:58Un faisceau d'indices contre trois suspects.
51:01La fameuse Laguna, leur ADN, leur manque d'alibi,
51:06l'extrait de cartes grises et leur passé de délinquant.