Faites entrer laccusé  Yves Dandonneau  le mort vivant - Vidéo Dailymotion

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Retour sur l'escroquerie à l'assurance-vie orchestrée par Yves Dandonneau en juin 1987, doublée du meurtre d'un sans-abri. Le 6 juin 1987, le chef d'entreprise Yves Dandonneau meurt dans un accident de voiture près de Montpellier. Son corps calciné, méconnaissable, est retiré de la voiture incendiée. Trois mois avant sa mort, il avait souscrit différentes assurances-vie, pour la coquette somme de douze millions de francs. Un inspecteur de l'organisme anti-fraude des assurances s'en alarme. Il exige bientôt une enquête.

Transcript

00:01:00Mais tout cela, tout cela bien sûr va échouer comme dans les bons polars grâce à la sagacité des enquêteurs.

00:01:06Tout commence le soir du 6 juin 1987 dans l'Hérault au lieu dit du col de l'homme mort.

00:01:12Le col de l'homme mort, un soir de pleine lune, le décor est planté.

00:01:18Ça se trouve à 80 km au nord-ouest de Montpellier, entre Seil et Lodeve, dans la vallée de Lorbe.

00:01:24On est le 6 juin 1987 en plein week-end de la Pentecôte.

00:01:26Et ces deux phares dans la nuit sont ceux d'une petite hostine métro rouge qui file vers le village de Seil.

00:01:33Dans la voiture, il y a Daniel Blouard qui conduit et à sa droite son ami Yves Dandonneau.

00:01:37Ils viennent de dîner au bord de la Grande Bleue, à Palavas-les-Flots, et ils ont réservé une chambre à l'hôtel.

00:01:43Lorsque soudain, l'hostine fait une embardée sur sa droite et vient percuter un gros rocher sur le bas-côté.

00:01:50Au volant, Daniel Blouard est indemne, mais son passager est blessé.

00:01:54Il a perdu connaissance.

00:01:55Alors il s'enfonce dans la nuit pour aller chercher du secours.

00:01:59Il marche pendant de longues minutes dans l'obscurité.

00:02:03Et puis il tombe sur cette maison blanche que l'on distingue à peine dans la nuit.

00:02:09Daniel Blouard frappe au volet de Fernand Pégurier, qui lui ouvre.

00:02:13Il s'est fait connaître au début en rentrant.

00:02:15Je suis un ami intime, je crois qu'il a dit, de M. Dandonneau.

00:02:19On est très bien, on était là ensemble et on a eu cet accident, c'est ennuyeux.

00:02:27Je crois qu'il nous a dit, c'est lui-même qui serait là-haut, dans la voiture accidentée.

00:02:32Il aurait un blessé.

00:02:34Ma femme lui a posé une question en lui disant,

00:02:36mais voyons, est-ce que vous croyez que c'est prudent de laisser l'accidentée là-haut, dans la voiture,

00:02:42et d'attendre ici ?

00:02:43Est-ce qu'il ne faudrait pas monter de suite, voir si on peut le secourir,

00:02:47voir ce qu'il y a lieu de faire ?

00:02:49C'est essayé.

00:02:52Il a dit, non, il ne faut pas toucher l'accidentée.

00:02:57Non, non.

00:02:59Les gendarmes du bousquet d'Orbe et les pompiers de Luna sont alertés.

00:03:03Ils seront là le plus vite possible, disons dans moins d'une demi-heure.

00:03:08En attendant les secours, Daniel Blouard accepte un café.

00:03:12Mais il a l'air très angoissé.

00:03:14Il paraissait énervé, en mouvement, c'est-à-dire pas à l'aise.

00:03:22Et alors, quand il allait...

00:03:24Là, il me disait, mais moi j'ai peur.

00:03:28Je pourrais que la voiture ne prenne pas feu et tout ça.

00:03:30Et alors, il le disait, à premier abond, il lui semblait tout naturel de dire ça, que la voiture allait prendre feu.

00:03:40Je ne sais pas, c'est une idée à lui qu'il avait, que ça allait brûler.

00:03:43Pourvu que la voiture ne brûle pas, voilà ce que répète Daniel Blouard au vieil homme.

00:03:51Brûler ? Un incendie ? Mais qu'est-ce qui lui fait lire ça ?

00:03:54Quand il a abandonné la voiture pour aller chercher du secours, elle ne brûlait pas.

00:03:59Et quand les pompiers arrivent au col de l'homme mort, effectivement, la petite austine rouge est en flamme.

00:04:05Alors, ils s'attaquent au feu et recherchent le blessé dont leur a parlé ce monsieur Blouard.

00:04:14Au cours de l'extinction, ils ont trouvé un tronc humain.

00:04:19Donc, ils ont dit, mais le blessé, il est là et c'est même plus un blessé, cet homme mort.

00:04:25Il avait une personne carbonisée, côté avant, droit.

00:04:30Et je me souviens encore, je vois ce corps encore incandescent,

00:04:36c'est braise à l'intérieur du corps, plus de jambes, plus de bras, et il n'y avait que le buste.

00:04:43C'est le pompier qui a ouvert la portière, c'est parfait.

00:04:48Sur le coup qu'il a ouvert, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là, là.

00:04:51L'ossature de cette personne est carbonisée et tombée comme ça.

00:04:57Tout a brûlé. Le feu n'a laissé aucune chance aux passagers.

00:05:01Daniel Blouard, visiblement traumatisé, est évacué vers la clinique de l'Odève.

00:05:05Sa déposition attendra demain, dimanche.

00:05:08Les gendarmes et les pompiers tentent de comprendre ce qui s'est passé.

00:05:13Il est possible que, vu que cette route est assez sinueuse,

00:05:17que l'individu ne connaisse pas bien les lieux,

00:05:20il ait tout d'un coup quitté la chaussée pour percuter ce rocher, justement.

00:05:26Personne n'a pensé à rien de particulier.

00:05:30Et surtout le suspect.

00:05:33Voilà. C'est un accident mortel.

00:05:35C'est écrit noir sur blanc dans le rapport que font les gendarmes.

00:05:38Un accident, un mort de plus sur les routes de la Pentecôte.

00:05:41C'est banal. Tragiquement banal.

00:05:43Quelques lignes dans le journal local.

00:05:45On y parle d'un incendie.

00:05:46Les phares de la voiture auraient provoqué un court-circuit qui aurait mis le feu à l'Austin.

00:05:51Après une nuit de repos à la clinique de l'Odève,

00:05:54les gendarmes interrogent Daniel Blouard qui raconte

00:05:56le digne à Palavas, l'hôtel réservé pour la nuit,

00:05:58la petite route sinueuse qu'il connaissait mal.

00:06:01Il a dit-il perdu le contrôle.

00:06:02Il s'est encastré dans le rocher.

00:06:04Voilà.

00:06:05Et les gendarmes ne cherchent pas plus loin.

00:06:07Ils ne se demandent pas, par exemple,

00:06:09pourquoi Daniel Blouard, qui est infirmier,

00:06:11c'est son métier,

00:06:11a laissé son ami évanoui sur le siège dans la voiture,

00:06:15alors même qu'il semblait avoir peur que l'Austin ne prenne feu.

00:06:18D'ailleurs, ce Blouard a l'air bien vite consolé de la perte de son ami.

00:06:21J'ai surpris par l'attitude de cette personne.

00:06:25Je ne le sentais pas tellement, disons, désolé ou, je ne sais pas,

00:06:29ayant perdu un ami comme ça.

00:06:30Je le sentais, je ne sais pas, bizarre.

00:06:33Je ne le voyais pas tellement affecté par la disparition de son camarade.

00:06:36Et ça, ça m'a un peu interpellé.

00:06:40Après l'incendie de l'Austin, il ne reste pas grand-chose du corps calciné.

00:06:44Les pompiers, comme c'est l'usage, ont rassemblé les restes humains

00:06:46dans une housse en plastique.

00:06:49Le maire de Joncel, théâtre du drame, a été réveillé en pleine nuit

00:06:52à lui de conserver la dépouille

00:06:54en attendant que la famille de Dandoneau ne vienne l'identifier.

00:07:03Alors voilà, c'est là que nous avons installé deux traiteaux.

00:07:07Nous avons mis des plateaux

00:07:09et nous avons laissé le corps pendant tout le restant de la nuit.

00:07:14Yves Dandoneau est mort à l'âge de 41 ans.

00:07:18C'est écrit sur le certificat de décès qui autorise l'inhumation.

00:07:22Sa compagne, éplorée, a identifié le défunt

00:07:24grâce à un morceau de caleçon à moitié calciné

00:07:27retrouvé dans l'épave de la voiture.

00:07:30Et ayant récupéré le corps,

00:07:31elle assure mordicus, mais sans aucune preuve,

00:07:33que le défunt voulait être incinéré

00:07:35et le corps de Yves Dandoneau,

00:07:37où ce qu'il en reste est donc réduit en cendres,

00:07:39au funérarium de Montpellier.

00:07:41La famille organise une petite cérémonie au col de l'homme mort,

00:07:43quelques fleurs sur le rocher

00:07:44et les cendres sont dispersées là, dans le ravin.

00:07:48Daniel Blouard n'est pas là.

00:07:49Après sa déposition, il a déjà repris un train pour Paris.

00:07:53Il n'y a là que deux ou trois membres

00:07:54de la famille de Dandoneau

00:07:56et la secrétaire du défunt,

00:07:58Danielle Simonin,

00:07:59elle a fait le déplacement de Paris.

00:08:01Et voilà que la veuve et la secrétaire

00:08:03réclament dans un même élan

00:08:05au maire de Joncel

00:08:06qu'une stèle à la mémoire d'Yves Dandoneau

00:08:09soit érigée sur le rocher.

00:08:11Elles étaient toutes les deux

00:08:14vraiment, vraiment éplorées.

00:08:18Elles nous ont demandé où étaient les toilettes

00:08:20parce que vraiment,

00:08:21elles avaient besoin d'essuyer leurs larmes,

00:08:24de refaire leur...

00:08:27Franchement, si elles étaient au courant,

00:08:29je peux dire que elles ont joué

00:08:30une très bonne comédie

00:08:31parce qu'on s'est laissé attraper moi-même

00:08:33et puis la secrétaire de mairie

00:08:34parce qu'on a été vraiment très touchés

00:08:37par leur chagrin, si vous voulez.

00:08:41Pendant que la veuve

00:08:42et la secrétaire de Dandoneau

00:08:43sèchent leurs larmes,

00:08:45les gendarmes du Bousquet d'Or

00:08:46demandent à un garagiste

00:08:47d'aller chercher la carcasse de l'Hostine.

00:08:50Pas pour la détruire, surtout pas,

00:08:52mais pour la mettre à l'abri,

00:08:53dans un coin, au cas où.

00:08:56Parce qu'à y regarder de plus près,

00:08:58il y a quelques bizarreries

00:08:59dans cet accident.

00:09:00Bon, moi j'ai pensé

00:09:03que c'était pas clair,

00:09:05ça étant donné que cette voiture

00:09:06était contre un caillou,

00:09:07le seul caillou

00:09:08qu'il y avait dans la ligne droite.

00:09:09En plus de ça,

00:09:10c'était pas un choc énorme

00:09:11étant donné que la gente

00:09:12avant droite

00:09:13n'était même pas pliée.

00:09:15Donc j'ai dit, là,

00:09:15c'est du moment que le garagiste

00:09:17et qu'il y a quelque chose

00:09:18qui n'est pas clair.

00:09:19Il se trouve que le mort,

00:09:21Yves Dandoneau,

00:09:22avait contracté des assurances-vie

00:09:24au bénéfice de sa concubine.

00:09:26Plusieurs assurances-vie.

00:09:27Cet homme est envoyé à l'époque

00:09:28par l'une de ses compagnies,

00:09:30la Générale Accident.

00:09:32Sans lui,

00:09:33il n'y aurait peut-être pas eu

00:09:34d'affaire Dandoneau.

00:09:36Comment est-ce que vous vous retrouvez

00:09:38à enquêter

00:09:39sur ce dramatique accident de voiture ?

00:09:42En juillet 1987,

00:09:45mon directeur du service

00:09:46indemnisation et juridique

00:09:48me contacte.

00:09:50Il m'avise qu'il a été saisi

00:09:52d'un dossier

00:09:53concernant le décès

00:09:56du sieur Dandoneau.

00:09:58Ce dernier

00:09:59a souscrit

00:10:01à la compagnie

00:10:02un contre-avis

00:10:04au profit

00:10:05de sa concubine.

00:10:07Le capital

00:10:08est de

00:10:09750 000 francs.

00:10:11Ah oui, ce qui est...

00:10:11Oui.

00:10:13Triplé en cas d'accident,

00:10:14soit 2 250 000 francs

00:10:16et si je ne me trompe pas,

00:10:17343 000 euros.

00:10:18Il a des doutes

00:10:23sur cet accident

00:10:26car d'après

00:10:27les premières informations

00:10:28qu'il a eues,

00:10:30le contrat est récent.

00:10:32Combien de temps ?

00:10:33Oh, ça date

00:10:33d'à peu près

00:10:34de 2 mois,

00:10:342 ou 3 mois

00:10:35la souscription

00:10:36d'après ce que j'ai...

00:10:37Ah oui, c'est louche.

00:10:37Oui, c'est quand même

00:10:39assez troublant.

00:10:39Donc, on vous envoie

00:10:42sur place

00:10:44en vous disant

00:10:45qu'il faut vérifier

00:10:45des trucs, quoi.

00:10:46Oui, je fais part

00:10:48aux gendarmes

00:10:49qui me reçoivent

00:10:50des doutes

00:10:51de mon directeur.

00:10:53Je lui parle...

00:10:54J'exagère un petit peu.

00:10:56Je lui parle

00:10:56d'une éventuelle

00:10:58escroquerie

00:10:59à l'assurance

00:11:00et il accepte

00:11:03de me communiquer

00:11:03ce...

00:11:05de me faire lire,

00:11:06au moins de me faire lire

00:11:07une partie du rapport.

00:11:09Et alors,

00:11:09déjà, au niveau

00:11:10du rapport

00:11:10qui vous fait lire,

00:11:11il y a des choses

00:11:12qui ressortent ?

00:11:14Effectivement,

00:11:14c'est...

00:11:16Les renseignements

00:11:17que j'obtiens

00:11:17à ce moment-là

00:11:18peuvent paraître

00:11:19anodins,

00:11:21mais rouler

00:11:23à 2e vitesse,

00:11:24avoir un accident,

00:11:25en général,

00:11:27c'est un accident

00:11:29qui crée

00:11:30un décès.

00:11:31On roule

00:11:32quand même vite

00:11:33et en 2e vitesse,

00:11:34je crois que

00:11:35c'est pas possible.

00:11:36Donc ça, déjà...

00:11:37Déjà, ça me titille

00:11:38et je me dis,

00:11:39bon, ben,

00:11:39il faut aller voir

00:11:40les lieux d'accident.

00:11:43Donc vous y allez ?

00:11:44Je vais sur les lieux

00:11:45d'accident.

00:11:46Là encore,

00:11:46je suis un peu troublé

00:11:47parce que je me dis,

00:11:48tiens,

00:11:48le conducteur

00:11:49n'a pas eu de chance,

00:11:50il n'y a qu'un seul obstacle.

00:11:53Il dit qu'il ne roulait

00:11:54pas vite

00:11:55et il tombe là-dessus.

00:11:57Et le choc n'étant pas violent,

00:11:59le passager est,

00:12:02à première vue,

00:12:03grièvement blessé

00:12:03puisqu'il n'a pas pu

00:12:04sortir du véhicule.

00:12:05Là aussi,

00:12:07ça ne colle pas.

00:12:08Là, ça ne colle pas.

00:12:09Je dis quand même,

00:12:10là, il faut poursuivre

00:12:11l'enquête

00:12:11et je reprends contact

00:12:13téléphoniquement

00:12:14avec la gendarmerie

00:12:16et je leur demande

00:12:19de me communiquer

00:12:20le lieu

00:12:21où se trouve

00:12:22l'épave du véhicule.

00:12:23Et là,

00:12:24qu'est-ce qui se passe ?

00:12:24L'intérieur du véhicule

00:12:26est totalement calciné.

00:12:28Les sièges

00:12:29ont été totalement détruits.

00:12:32Il ne reste plus

00:12:32que les ossatures métalliques.

00:12:34Oui.

00:12:36Et horreur,

00:12:37à la place

00:12:37du passager

00:12:39avant droit,

00:12:40sur le plancher,

00:12:42je constate

00:12:43qu'il y a

00:12:44des ossements humains.

00:12:45Qui sont ceux

00:12:46de la victime ?

00:12:47Qui sont ceux

00:12:47du passager,

00:12:48oui,

00:12:49pour moi,

00:12:50de M. Dandoneau.

00:12:51Du passager décédé.

00:12:53Du passager décédé.

00:12:55Là, quand même,

00:12:56je me dis,

00:12:57compte tenu

00:12:57de toutes ces constatations,

00:13:00il faut faire

00:13:01une expertise

00:13:02complémentaire

00:13:02du véhicule

00:13:04et je demande

00:13:05aux garagistes

00:13:06de conserver,

00:13:09de préserver

00:13:10ce véhicule,

00:13:12l'épave,

00:13:12et de ne pas

00:13:13la détruire

00:13:14tant que

00:13:15le nouvel expert

00:13:16sera passé.

00:13:17N'empêche que

00:13:17si vous,

00:13:18vous n'aviez pas

00:13:19avancé ce pion-là,

00:13:21on serait peut-être

00:13:22passé à côté

00:13:22de l'affaire

00:13:23d'Andoneau.

00:13:24Peut-être,

00:13:25peut-être.

00:13:27D'autres compagnies

00:13:28d'assurance

00:13:28se manifestent bientôt

00:13:29dans le dossier.

00:13:30Beaucoup de compagnies.

00:13:31Car cet Yves

00:13:32d'Andoneau

00:13:32était un homme

00:13:33très prévoyant.

00:13:34Au total,

00:13:35il a contracté

00:13:358 assurances-vie.

00:13:37La plupart des contrats

00:13:38ont été signés

00:13:383 mois avant le crash.

00:13:40Tous au bénéfice

00:13:41de sa compagne,

00:13:41Marie-Thérèse Hérault.

00:13:42Des assurances

00:13:43dont les primes

00:13:43double ou triple

00:13:44en cas d'accident.

00:13:45Au total,

00:13:45il y en a pour

00:13:46près de 12 millions

00:13:47de francs.

00:13:48Certaines compagnies

00:13:49ont déjà payé

00:13:49leur dû,

00:13:50notamment le GAN

00:13:51et la Fédération Continentale.

00:13:53En 2 mois,

00:13:53la compagne

00:13:54d'Yves d'Andoneau

00:13:54a empoché

00:13:55près de 1,8 million

00:13:56de francs.

00:13:57Mais voilà

00:13:58que la Général Accident

00:13:59flair une arnaque

00:14:00et demande à son avocat

00:14:01d'engager une procédure.

00:14:02Les photos révélaient

00:14:05des curiosités

00:14:08un peu inhabituelles,

00:14:09une route très droite

00:14:09et un rocher

00:14:12et contre ce rocher,

00:14:13j'allais presque dire

00:14:14appuyé à ce rocher

00:14:16légèrement,

00:14:17une voiture

00:14:17qui aurait brûlé

00:14:18dans le choc.

00:14:19Bon, alors,

00:14:21ça avait fait part

00:14:21de mon,

00:14:22je veux dire,

00:14:22de ma perplexité

00:14:23ou de mon trouble

00:14:24à la compagnie

00:14:24en disant,

00:14:24moi, c'est curieux.

00:14:26Ce serait peut-être

00:14:26intéressant

00:14:27d'approfondir

00:14:29un peu ce PV.

00:14:29À la mi-août,

00:14:31l'avocate

00:14:32de la Général Accident

00:14:33alerte une première fois

00:14:34le parquet de Montpellier.

00:14:35Sans succès.

00:14:37La compagnie mobilise

00:14:38également l'ALFA,

00:14:39l'organisme antifraude

00:14:41des assureurs.

00:14:42Un expert est désigné.

00:14:44Jean Porcé,

00:14:45un ancien gendarme

00:14:45de Montpellier,

00:14:46se met en route

00:14:47vers le col de l'homme mort.

00:14:49D'abord,

00:14:50il s'aperçoit

00:14:50que Yves Dandoneau

00:14:51et Daniel Blouard

00:14:52ont pris en pleine nuit

00:14:53pour aller à Sey

00:14:53une route étroite

00:14:55et sinueuse

00:14:55alors qu'il en existe

00:14:57une autre plus directe

00:14:58et plus sûre.

00:14:59Bizarre.

00:15:01Son enquête dure 15 jours

00:15:02pendant lesquels

00:15:02il décortique

00:15:03le scénario de l'accident.

00:15:05Il frappe aux portes

00:15:05des voisins

00:15:06et passe au crible

00:15:07l'emploi du temps

00:15:07de Dandoneau

00:15:08et de Blouard.

00:15:10Et là,

00:15:11il commence vraiment

00:15:12à douter.

00:15:13Lorsque je suis arrivé ici,

00:15:15j'ai remarqué

00:15:16que c'était une ligne droite

00:15:17et ce rocher

00:15:19tout à fait isolé

00:15:21en bordure de la route

00:15:22m'a donné l'impression

00:15:24qu'on s'y était jeté

00:15:26directement.

00:15:29J'ai été

00:15:32surpris

00:15:34de cette manœuvre

00:15:35surtout que le véhicule

00:15:36n'allait pas vite

00:15:37il était soi-disant

00:15:39en seconde

00:15:40d'après Blouard

00:15:41le conducteur

00:15:41aucune trace

00:15:44de freinage

00:15:45aucune trace

00:15:45donc j'étais

00:15:46ça a été le premier

00:15:48doute

00:15:48qui a traversé

00:15:50mon esprit

00:15:50avant que je poursue

00:15:51mes investigations

00:15:52en plus loin.

00:15:52le scénario de l'accident

00:15:54lui paraît encore plus louche

00:15:56quand il découvre

00:15:57l'épave de la voiture

00:15:58au fond de la cour

00:15:59d'un garagiste

00:16:00c'est une carcasse calcinée

00:16:02mais un simple examen

00:16:04révèle que sans doute

00:16:05l'accident n'a pas pu

00:16:06se dérouler

00:16:06comme Daniel Blouard

00:16:07le prétend

00:16:07les dégâts étaient limités

00:16:11ici

00:16:11allait l'avant

00:16:13le phare ici

00:16:14à gauche

00:16:14et les roues

00:16:16étaient bloquées

00:16:17vers l'extérieur

00:16:18et l'intérieur du moteur

00:16:19tout était brûlé

00:16:20il n'y avait plus rien

00:16:20j'ai été intrigué

00:16:22par la position

00:16:23des boucles

00:16:24de la ceinture sécurité

00:16:26des sièges avant

00:16:27celle du passager

00:16:28la boucle était accrochée

00:16:32à la position

00:16:34du conducteur

00:16:35alors qu'on aurait dû être

00:16:38dans l'emplacement

00:16:39du passager

00:16:40lors de l'accident

00:16:42les deux passagers

00:16:43avaient bien

00:16:43leur ceinture de sécurité

00:16:44mais ils avaient croisé

00:16:46leur fixation

00:16:47bizarre

00:16:48et puis l'hostine

00:16:49pourquoi et comment

00:16:50a-t-elle brûlé ?

00:16:51on a évoqué jusqu'ici

00:16:52un court-circuit

00:16:53dans les phares

00:16:54un court-circuit

00:16:57était peu probable

00:16:57étant donné

00:16:59que le véhicule

00:17:00était très récent

00:17:01et que

00:17:03la voiture

00:17:04a brûlé complètement

00:17:07ce qui signifie

00:17:09qu'on a mis

00:17:11un accélérant

00:17:12pour la détruire

00:17:12parce qu'en règle générale

00:17:14à la suite

00:17:14d'un court-circuit

00:17:15un véhicule

00:17:16ne brûle jamais complètement

00:17:17quand vous dites

00:17:17un accélérant

00:17:18c'est par exemple

00:17:18un accélérant

00:17:19l'essence

00:17:20bien entendu

00:17:20du gasoil

00:17:22un autre produit

00:17:23etc

00:17:23donc déjà

00:17:26on peut penser

00:17:27que

00:17:27l'accident

00:17:29l'incendie

00:17:30n'est pas accidentel

00:17:31c'est un élément

00:17:32qui se rajoute aux autres

00:17:33après l'expertise technique

00:17:36Jean Porcé

00:17:37passe à l'enquête

00:17:38de voisinage

00:17:39il interroge

00:17:40Fernand Pégurier

00:17:41le vieil homme

00:17:41chez qui

00:17:41Daniel Blouard

00:17:42a demandé du secours

00:17:43il est intrigué

00:17:44par l'attitude

00:17:45de Blouard

00:17:46la nuit de l'accident

00:17:47lorsqu'il est arrivé

00:17:48chez Pégurier

00:17:49il a raconté l'affaire

00:17:50ils ont appelé

00:17:50les pompiers

00:17:51mais en attendant

00:17:52Blouard s'inquiétait

00:17:53un peu

00:17:54il disait

00:17:54pourvu que la voiture

00:17:55ne brûle pas

00:17:55mais s'il avait peur

00:17:58que la voiture brûle

00:17:58pourquoi il avait laissé

00:17:59Dandonneau

00:18:00attaché sur le siège

00:18:02il n'avait qu'à le sortir

00:18:04et lui donner

00:18:04quelques soins

00:18:05parce qu'il était

00:18:06quand même infirmier

00:18:07Blouard

00:18:08Jean Porcé

00:18:10poursuit sa route

00:18:11vers le village de Seille

00:18:12le plus proche

00:18:13du col de l'homme mort

00:18:14là-bas

00:18:15le patron de l'hôtel

00:18:16raconte qu'il a vu

00:18:17Yves Dandonneau

00:18:17et Daniel Blouard

00:18:18quelques heures

00:18:19avant l'accident

00:18:19il lui avait réservé

00:18:21une chambre

00:18:21pour la nuit

00:18:22en quittant l'hôtel

00:18:25ce soir-là

00:18:26Dandonneau et Blouard

00:18:27ont emporté

00:18:28la clé de leur chambre

00:18:29or après l'accident

00:18:31plus de clé

00:18:33ni dans les poches

00:18:34de Daniel Blouard

00:18:35ni dans les débris

00:18:36de la voiture

00:18:37et puis l'hôtelier

00:18:39raconte à Jean Porcé

00:18:40que les deux hommes

00:18:40sont déjà venus

00:18:4115 jours avant l'accident

00:18:43il voulait acheter

00:18:44cette maison

00:18:45dans le village

00:18:46au total

00:18:49ça sent l'escroquerie

00:18:51à plein nez

00:18:51et Jean Porcé

00:18:52boucle son rapport

00:18:53le 29 août

00:18:54l'idée d'un assassinat

00:18:55lui traverse l'esprit

00:18:56son entourage aurait pu

00:18:58le sacrifier

00:18:59et toucher

00:19:01le bénéfice

00:19:02de ses primes

00:19:03puisque sa compagne

00:19:05avait déjà commencé

00:19:06à le toucher

00:19:07mais

00:19:09c'était pas parfait

00:19:11Dandonneau

00:19:13tué par sa compagne

00:19:14qui touche ensuite

00:19:14les assurances

00:19:15évidemment c'est séduisant

00:19:17mais Dandonneau

00:19:17connaissait bien

00:19:18les ficelles du milieu

00:19:19il avait travaillé

00:19:20dans le monde des assurances

00:19:21il ne se serait pas jeté

00:19:22comme ça

00:19:23dans la gueule du loup

00:19:23ça ne colle pas

00:19:25alors

00:19:25l'assureur relance la justice

00:19:27il a fallu je dirais

00:19:28beaucoup de

00:19:30oui de conviction

00:19:31je peux dire de séduction

00:19:32enfin presque

00:19:33pour

00:19:34convaincre

00:19:36à la fois

00:19:36monsieur le substitut

00:19:37et puis après

00:19:38madame Laporte

00:19:39qui était juge d'instruction

00:19:40qu'il fallait manifestement

00:19:41approfondir ce dossier

00:19:42que ce n'était pas

00:19:43un simple accident

00:19:43de la circulation

00:19:44fut-il dramatique

00:19:46puisqu'il y avait mort d'homme

00:19:47mais qu'il

00:19:48cachait manifestement

00:19:49des choses plus graves

00:19:50le 16 octobre

00:19:52Gérard Christol

00:19:53dépose une plainte

00:19:54pour escroquerie

00:19:55au nom des cinq compagnies

00:19:56qui ont déjà payé les primes

00:19:58et un mois plus tard

00:19:59le 18 novembre

00:20:00le parquet ouvre enfin

00:20:02une information judiciaire

00:20:03il y avait de quoi

00:20:06s'interroger

00:20:07peut-être pas

00:20:09être alarmé

00:20:10comme l'étaient

00:20:10les compagnies d'assurance

00:20:11mais en tout cas

00:20:11ordonner des investigations

00:20:14et ça devait être fait

00:20:15le meilleur cadre

00:20:16à l'époque

00:20:16était le cadre

00:20:17de l'information judiciaire

00:20:19donc c'était tout à fait

00:20:20légitime

00:20:21qu'une information

00:20:21soit ouverte

00:20:22et rapidement

00:20:22ça y est

00:20:23le dossier

00:20:24est sur le bureau

00:20:25des gendarmes

00:20:26et le parquet

00:20:27commence à se rendre compte

00:20:28qu'il y a peut-être

00:20:29une véritable

00:20:30affaire dans Donneau

00:20:31une grosse affaire

00:20:33plus les éléments

00:20:34ont été recueillis

00:20:36et plus en effet

00:20:36on s'est mis à sentir

00:20:38comme vous dites

00:20:38la grosse affaire

00:20:39l'affaire

00:20:40un petit peu

00:20:42hors norme

00:20:43inhabituelle

00:20:44deux jours plus tard

00:20:46le 20 novembre

00:20:47un incident intervient

00:20:49à Paris

00:20:49qui va donner

00:20:50un coup d'accélérateur

00:20:52à l'affaire

00:20:52vers 10h du matin

00:20:54deux femmes

00:20:54et un homme

00:20:55se présentent

00:20:56au chèque posto

00:20:57de la rue des Favorites

00:20:58dans le 15ème arrondissement

00:20:59ils veulent retirer

00:21:011 800 000 francs

00:21:03en espèces

00:21:04la somme est énorme

00:21:05et les trois clients

00:21:06ont des allures

00:21:06pas très catholiques

00:21:07les guichetiers se méfient

00:21:09et préviennent le commissariat

00:21:10à la sortie du centre

00:21:14de chèques posto

00:21:15la police arrête

00:21:16les trois individus

00:21:17il y a là

00:21:17Marie-Thérèse Hérault

00:21:18la compagne de Dandonneau

00:21:20Daniel Simonin

00:21:21sa secrétaire

00:21:22et son mari

00:21:23leur sac est bourré

00:21:24à craquer

00:21:24de billets de banque

00:21:25Marie-Christine Bounix

00:21:27comment se fait-il

00:21:28que vous, les policiers

00:21:29du 15ème arrondissement

00:21:30vous soyez à la sortie

00:21:31de ce bureau de poste

00:21:33au moment où jaillissent

00:21:34ces trois personnes

00:21:35au comportement bizarre

00:21:36alors le bureau de poste

00:21:38du 15ème

00:21:38était un lieu

00:21:39particulièrement surveillé

00:21:41autant l'intérieur

00:21:42que l'extérieur

00:21:43d'ailleurs

00:21:43puisqu'il y avait

00:21:44pas mal d'agressions

00:21:45de personnes âgées

00:21:46c'était un lieu

00:21:48où les personnes âgées

00:21:49à l'époque

00:21:50n'avaient pas de carte bancaire

00:21:51donc allaient retirer

00:21:52de l'argent

00:21:53des sommes assez importantes

00:21:55et le personnel

00:21:57de guichet

00:21:58nous appelait

00:21:59systématiquement

00:22:00dès qu'ils avaient

00:22:00un moindre soupçon

00:22:02sur un retrait

00:22:03plus ou moins frauduleux

00:22:04donc qu'est-ce qui se passe

00:22:06vous débarquez

00:22:06alors on vient

00:22:08en se demandant

00:22:08un petit peu

00:22:09ce qui va se passer

00:22:09si c'est un braquage

00:22:12qui va être organisé

00:22:14si c'est

00:22:15si c'est une escroquerie

00:22:17tout simplement

00:22:17donc des policiers

00:22:20se mettent

00:22:21à l'intérieur

00:22:22des CCP

00:22:23d'autres à l'extérieur

00:22:24et on regarde

00:22:25ce qui se passe

00:22:26et dès que les deux femmes

00:22:28donc sortent

00:22:28avec leurs deux sacs

00:22:31bien gonflés

00:22:32quand même

00:22:32on les interpelle

00:22:34et on interpelle

00:22:35donc le monsieur

00:22:36qui les accompagne

00:22:37et là qu'est-ce qu'elles vous disent

00:22:39vous les interrogez sur place

00:22:41ou vous les amenez au commissariat

00:22:42non non non

00:22:42on les ramène au commissariat

00:22:44qui n'était pas très loin

00:22:45et puis

00:22:47on commence à compter

00:22:48l'argent qu'elles avaient

00:22:49dans leur sac

00:22:50et on s'aperçoit

00:22:51qu'il y avait plus

00:22:52que ce qu'elles venaient

00:22:53de retirer

00:22:54et là

00:22:55bon

00:22:55très tranquillement

00:22:56elle nous explique

00:22:57effectivement

00:22:57il y en a une d'entre elles

00:22:59qui a été bénéficiaire

00:23:02de chèques

00:23:03suite au décès

00:23:05de son concubin

00:23:06et qu'elle a été retirée

00:23:09l'intégralité

00:23:10donc

00:23:10du chèque

00:23:11qu'elle avait déposé

00:23:12au CCP

00:23:12et l'intégralité

00:23:14de notre chèque

00:23:14quelques heures auparavant

00:23:17toujours dans le 15ème

00:23:18qu'elle avait déposé

00:23:18dans une autre banque

00:23:19donc là on commence

00:23:21quand même

00:23:22à s'interroger

00:23:22un petit peu

00:23:23il y a quand même

00:23:23des risques

00:23:24à se promener

00:23:25avec une telle somme

00:23:26d'argent

00:23:27alors que des virements

00:23:28bancaires sont

00:23:29très faciles

00:23:30mais

00:23:31elle vous dit quoi

00:23:32sur...

00:23:32enfin qu'est-ce qu'elle vous dit

00:23:33sur ce qu'elle va en faire

00:23:34quoi ?

00:23:36sur ce qu'elle va en faire

00:23:37pas grand chose

00:23:38mis à part une

00:23:39qui est un peu plus loquace

00:23:41et qui nous explique

00:23:42qu'elle a déjà

00:23:43transporté

00:23:44de l'argent

00:23:45comme ça en espèces

00:23:46provenant pareil

00:23:47d'autres assurances vie

00:23:48qu'elle a déjà

00:23:50transporté cet argent

00:23:52donc sur un compte

00:23:53qu'elle a ouvert

00:23:54à son nom de jeune fille

00:23:55sur la Côte d'Azur

00:23:56et que finalement

00:23:58cet argent là

00:23:58devait rejoindre

00:24:00ce compte là

00:24:01et là il se passe

00:24:01un truc très important

00:24:02elle vous donne

00:24:03un nom

00:24:04un contact

00:24:04sur la Côte d'Azur

00:24:05tout à fait

00:24:06elle nous dit

00:24:07qu'elle téléphone

00:24:09régulièrement

00:24:10à une nommée

00:24:10Betty

00:24:11dont elle nous donne

00:24:12le numéro de téléphone

00:24:13sur la Côte d'Azur

00:24:14et alors

00:24:15est-ce que vous cherchez

00:24:17à vérifier

00:24:17la véracité

00:24:18de cette histoire

00:24:19d'assurance vie

00:24:20de décès du concubin ?

00:24:21Tout à fait

00:24:21on téléphone donc

00:24:23aux assureurs

00:24:24qui ont établi

00:24:25les chèques

00:24:25pour être sûr

00:24:26qu'il ne s'agit pas

00:24:27de chèques volés

00:24:27déjà dans un premier temps

00:24:29bon eux nous disent

00:24:30que non

00:24:31pas de problème

00:24:31ils ont bien établi

00:24:32ces chèques

00:24:33ces chèques

00:24:34ont bien une réalité

00:24:35et correspondent

00:24:36donc au décès

00:24:37de M. Dandonneau

00:24:38donc là

00:24:39on va commencer

00:24:40à s'intéresser

00:24:41un petit peu

00:24:41à ce décès

00:24:42puisque les chèques

00:24:43ont une réalité

00:24:44pourquoi

00:24:45toujours vouloir

00:24:47cacher cet argent là

00:24:48vous vous intéressez

00:24:50donc

00:24:50à la mort

00:24:51de M. Dandonneau

00:24:52et vous rentrez

00:24:54j'imagine

00:24:54en contact

00:24:55assez vite

00:24:55avec les gens

00:24:56qui enquêtent dessus

00:24:56tout à fait

00:24:57mais ce que vous

00:24:58racontez vous

00:24:59aux gendarmes

00:24:59ça

00:25:00les intéresse

00:25:01non ?

00:25:02du moins

00:25:05ils ne le montrent pas

00:25:05sur l'instant

00:25:06que ça les intéresse

00:25:07sur le moment

00:25:09non

00:25:09ils ne nous donnent pas

00:25:11beaucoup de détails

00:25:11sur l'accident

00:25:12on les sent

00:25:13un petit peu gênés

00:25:14mais ils ne nous disent

00:25:16pas non plus

00:25:16que notre affaire

00:25:17les intéresse

00:25:18vraiment

00:25:19pourquoi est-ce

00:25:20qu'alors

00:25:20ce n'est pas vous

00:25:21les policiers

00:25:22du 15ème arrondissement

00:25:23qui poursuivez

00:25:24cette affaire ?

00:25:25elle va nous échapper

00:25:26parce qu'un juge

00:25:26d'instruction

00:25:27à un moment

00:25:27donc nous demande

00:25:28de les remettre

00:25:29en liberté

00:25:29et de leur restituer

00:25:31l'argent

00:25:31pourquoi ?

00:25:33ça

00:25:34je l'ignore

00:25:34parce qu'il voulait

00:25:35les pister

00:25:36je suppose

00:25:37oui

00:25:37je suppose

00:25:38qu'il avait

00:25:38effectivement

00:25:39une idée

00:25:40dans ce sens là

00:25:42Antoine Trivaldo

00:25:47est le gendarme

00:25:48de Montpellier

00:25:49qui va diriger

00:25:50l'enquête

00:25:50Antoine Trivaldo

00:25:59au moment

00:26:00où la police

00:26:01parisienne

00:26:02procède

00:26:02à ces trois

00:26:03interpellations

00:26:03dans le 15ème arrondissement

00:26:05il y a un petit risque

00:26:06quand même

00:26:07que l'enquête

00:26:08que vous venez

00:26:08de débuter

00:26:08vous échappe

00:26:09un peu

00:26:09non ?

00:26:10bien sûr

00:26:11ça a été d'ailleurs

00:26:12une période

00:26:13très délicate

00:26:14car il a fallu

00:26:14convaincre

00:26:15tour à tour

00:26:16et le magistrat

00:26:17instructeur

00:26:17en la personne

00:26:18de Mme Laporte

00:26:19d'une part

00:26:20et ensuite

00:26:21les policiers

00:26:21du 15ème arrondissement

00:26:22qu'il fallait cesser

00:26:24immédiatement

00:26:25l'enquête

00:26:26pourquoi ça compromettait

00:26:29inexorablement

00:26:30la suite

00:26:31il nous manquait encore

00:26:32des investigations

00:26:33à poursuivre

00:26:34et le but essentiel

00:26:35c'était d'interpeller

00:26:35l'auteur des faits

00:26:37et nous étions

00:26:38loin de savoir

00:26:39encore

00:26:40ce que nous allions apprendre

00:26:41les jours

00:26:41qu'il allait suivre

00:26:42que vous apporte

00:26:44le témoignage

00:26:46venu de Paris

00:26:47et collecté

00:26:49par les policiers

00:26:49alors plusieurs choses

00:26:52déjà dans un premier temps

00:26:54le fait que

00:26:55le fait qu'on nous indique

00:26:57la région

00:26:58de la Côte d'Azur

00:26:59comme un endroit

00:27:00où il peut y avoir

00:27:01un point d'ancrage

00:27:02ce qui peut nous intéresser

00:27:03à nous

00:27:03c'est le fait

00:27:04de dire

00:27:05nous avons

00:27:05dans le midi

00:27:08une correspondante

00:27:11c'est à dire

00:27:11ces femmes ont dit

00:27:12on va porter

00:27:15tout cet argent

00:27:15sur la Côte d'Azur

00:27:16voilà

00:27:16donc

00:27:17Mme Simonin

00:27:19déclare

00:27:20qu'elle allait déposer

00:27:22cet argent

00:27:22sur un compte personnel

00:27:23sur la Côte d'Azur

00:27:24où elle avait une amie

00:27:26qui se prénommait Betsy

00:27:27Betsy

00:27:28Betsy

00:27:29à cette époque là

00:27:30c'était le prénom

00:27:30de Betsy

00:27:31qui apparaissait

00:27:32retour au garage

00:27:35où l'épave de l'Austin

00:27:36repose toujours

00:27:37dans un coin

00:27:37fin novembre

00:27:39six mois après l'accident

00:27:40la juge d'instruction

00:27:41commande une expertise

00:27:42complète de la carcasse

00:27:44à un laboratoire

00:27:44d'analyse de pointe

00:27:45le CARM

00:27:46méticuleusement

00:27:48l'ingénieur Jean-Marie Graffey

00:27:49explore le moindre détail

00:27:51on a prélevé

00:27:54toutes les

00:27:55toutes les particules

00:27:57tous les gravats

00:27:58qui étaient sur les planchers

00:28:00pour pouvoir

00:28:01tamiser

00:28:01et extraire

00:28:02tous les éléments

00:28:04d'intérêt

00:28:04on s'est aperçu

00:28:06que

00:28:07la montée en température

00:28:08avait été

00:28:09très violente

00:28:10et rapide

00:28:10qu'après la crémation

00:28:13des chairs

00:28:13les eaux

00:28:14s'étaient pelées

00:28:15les pompiers ont bien

00:28:17enlevé le squelette

00:28:18mais par chance

00:28:19des petites esquilles

00:28:20superficielles d'os

00:28:21sont tombées

00:28:23dans le fond

00:28:24de la voiture

00:28:25parmi ces infimes

00:28:27particules

00:28:28il y a de quoi

00:28:29reconstituer

00:28:30un morceau

00:28:30de mâchoire humaine

00:28:31un tout petit morceau

00:28:33d'à peine 4 grammes

00:28:35un vrai puzzle

00:28:35mais au final

00:28:36voilà

00:28:36un bout

00:28:37de la mâchoire du mort

00:28:39or les gendarmes

00:28:40ont retrouvé

00:28:41le dentiste

00:28:42de Dandonneau

00:28:43qui ça tombe bien

00:28:44a conservé

00:28:44une empreinte

00:28:45de ses dents

00:28:45il ne reste donc

00:28:46qu'à comparer

00:28:47sur le petit bout

00:28:49de mandibule

00:28:50reconstituée

00:28:51on constate

00:28:52que la dent

00:28:52de sagesse

00:28:53est absente

00:28:54chez la victime

00:28:56qui a été

00:28:56brûlée

00:28:58ainsi que

00:28:59ses deux

00:29:00molaires

00:29:01et la

00:29:02la comparaison

00:29:04avec

00:29:04les radiologies

00:29:05retrouvées par

00:29:06Antoine Trivaldo

00:29:07chez le dentiste

00:29:08montrait que

00:29:09la victime officielle

00:29:10possédait

00:29:11ces trois dents

00:29:12là

00:29:12voilà

00:29:13c'est clair

00:29:14Yves Dandonneau

00:29:15n'est pas

00:29:16le mort carbonisé

00:29:17de Lostin

00:29:17le corps brûlé

00:29:18est celui

00:29:19d'un autre

00:29:20d'ailleurs

00:29:20entre temps

00:29:21la preuve est faite

00:29:21qu'on a mis le feu

00:29:22à la voiture

00:29:23volontairement

00:29:24il y a des traces

00:29:25de plomb

00:29:25dans l'habitacle

00:29:26autrement dit

00:29:26on aurait aspergé

00:29:27l'intérieur de la voiture

00:29:29des sens

00:29:30bref

00:29:31ça n'est plus

00:29:32une escroquerie

00:29:32c'est un assassinat

00:29:35c'est à partir

00:29:38de ce moment là

00:29:39que l'affaire

00:29:40Dandonneau

00:29:40devient une affaire

00:29:41criminelle

00:29:42Dominique

00:29:42jusqu'ici

00:29:43c'était

00:29:44une simple escroquerie

00:29:45là

00:29:46le cadavre

00:29:47n'est pas celui

00:29:47qu'on pensait

00:29:48et

00:29:49c'est

00:29:50une victoire

00:29:51dans un laboratoire

00:29:52de police scientifique

00:29:52qui s'appelle

00:29:53le carme

00:29:54oui

00:29:54c'est l'une des premières

00:29:55victoires du carme

00:29:57c'est quoi le carme

00:29:58le carme c'était

00:29:58il faut en parler au passé

00:30:00puisqu'il n'existe plus

00:30:01le centre d'application

00:30:02et de recherche

00:30:03en micro électronique

00:30:04c'est un peu compliqué

00:30:05en fait c'était un laboratoire

00:30:06privé

00:30:07fondé par

00:30:08un monsieur

00:30:09qui s'appelle

00:30:09Loïc Leribaud

00:30:10qui est un géologue

00:30:11et il a eu l'idée

00:30:13d'utiliser

00:30:13le microscope

00:30:14électronique à balayage

00:30:16le MEB

00:30:16pour grossir

00:30:18des particules

00:30:19des éléments

00:30:20des choses

00:30:21retrouvées sur

00:30:22des scènes de crime

00:30:23et les faire parler

00:30:24alors appliquer

00:30:26l'affaire Dandonneau

00:30:26ça donne quoi ?

00:30:28et bien on retrouve

00:30:28dans la voiture

00:30:29Diff Dandonneau

00:30:30des résidus

00:30:32des particules brûlées

00:30:33des morceaux de mâchoire

00:30:35des morceaux de dents

00:30:36et avec les morceaux

00:30:37de mâchoire

00:30:38le microscope électronique

00:30:40va permettre

00:30:41les agrandissants

00:30:42d'avoir un pourtour

00:30:43une structure

00:30:43et de les assembler

00:30:45comme les pièces

00:30:46d'un puzzle

00:30:46de reconstituer

00:30:48avec ça

00:30:49deux centimètres

00:30:51et demi

00:30:51de la mâchoire

00:30:52de celui

00:30:53qui a brûlé

00:30:53dans la voiture

00:30:54on compare

00:30:55cette empreinte

00:30:57à celle

00:30:58qu'on saisit

00:30:59chez le dentiste

00:30:59d'Yves Dandonneau

00:31:00ça ne correspond pas

00:31:01donc celui qui a brûlé

00:31:02dans la voiture

00:31:03n'est pas

00:31:03Yves Dandonneau

00:31:04si on se résume

00:31:05Dominique

00:31:05les roues de la voiture

00:31:06n'étaient pas dans le bon sens

00:31:07il n'y avait pas de traces

00:31:09de freinage

00:31:09il y avait des traces

00:31:11d'essence

00:31:11dans l'habitacle

00:31:12de la voiture

00:31:13ce qui n'est pas logique

00:31:14on voit la femme

00:31:15et la maîtresse

00:31:16se ruer

00:31:16sur le magot

00:31:17et puis le mort

00:31:19de la voiture

00:31:19finalement

00:31:20n'est pas celui

00:31:21qu'on pensait

00:31:22ça veut donc dire

00:31:23que Dandonneau

00:31:23est vivant

00:31:24vivant

00:31:25mais où ?

00:31:276 mois après l'accident

00:31:28Marie-Thérèse Hérault

00:31:30la compagne de feu

00:31:31Dandonneau

00:31:31reçoit la visite

00:31:32d'un assureur

00:31:33l'homme n'est manifestement

00:31:34au courant de rien

00:31:35il n'a rien à voir

00:31:36avec les assurances vie

00:31:37lui représente

00:31:38l'assureur de la voiture

00:31:40c'est un ancien policier

00:31:41à la retraite

00:31:42il propose à Madame Hérault

00:31:43une indemnité d'essai

00:31:44calculée sur les revenus

00:31:45d'Yves Dandonneau

00:31:46les revenus

00:31:47parlons-en

00:31:48Madame Hérault explique

00:31:49que Yves Dandonneau

00:31:50venait juste

00:31:50de monter sa société

00:31:52Babyball

00:31:52qui fabriquait

00:31:53des piscines à balles

00:31:54pour enfants

00:31:54il venait par ailleurs

00:31:55d'investir

00:31:56chez un armateur

00:31:57de la région de Cannes

00:31:58International Yachting

00:31:59pour fabriquer

00:32:00des bateaux de plaisance

00:32:01et Madame Hérault

00:32:02très bavarde

00:32:03raconte qu'il avait

00:32:04d'ailleurs en projet

00:32:05d'acheter un gros catamaran

00:32:06et puis elle se ravise

00:32:07elle a perdu

00:32:08les coordonnées

00:32:09du chantier naval

00:32:10trop tard

00:32:11l'inspecteur allume

00:32:12son Minitel

00:32:12il trouve instantanément

00:32:13les coordonnées du chantier

00:32:15qui appartient

00:32:15à un certain Guy Fillon

00:32:16et au téléphone

00:32:17Guy Fillon

00:32:18lui raconte que justement

00:32:19depuis quelques mois

00:32:20un drôle de quatuor

00:32:21lui rend régulièrement visite

00:32:23elle est venue

00:32:23cette dame

00:32:25avec la personne

00:32:28qui était à peu près

00:32:30sensiblement du même âge

00:32:31qu'elle

00:32:31il me semble

00:32:33en gabardine

00:32:34qui était au départ

00:32:35discret

00:32:36puis ensuite

00:32:36de plus en plus

00:32:37volubile

00:32:38et du bateau

00:32:40après

00:32:41il s'est dit

00:32:41tiens

00:32:42finalement

00:32:43on pourrait bien

00:32:43acheter le chantier

00:32:44selon quoi

00:32:45j'étais très étonné

00:32:46Fillon raconte

00:32:48à l'assureur

00:32:49que l'homme

00:32:50à la gabardine

00:32:51s'appelle

00:32:51Bernard de Pen

00:32:52il se dit

00:32:53conseiller financier

00:32:54et aurait repris en main

00:32:55les affaires

00:32:56d'Yves Dandonneau

00:32:57Bernard de Pen

00:32:59a l'air d'un seigneur

00:32:59de la côte d'Azur

00:33:00il est généreux

00:33:01il lui arrive

00:33:02d'inviter Guy Fillon

00:33:03au bar des hôtels chics

00:33:04de la Croisette

00:33:04ou dans un restaurant

00:33:06du quartier

00:33:06des Palaces

00:33:07Fillon raconte

00:33:09que quand il vient

00:33:10au chantier

00:33:11Bernard de Pen

00:33:12est parfois accompagné

00:33:13d'une certaine

00:33:14Betty

00:33:14ou Betsy

00:33:15quelque chose comme ça

00:33:16cela dit

00:33:17de Pen n'est pas venu

00:33:18depuis longtemps

00:33:18et c'est un autre homme

00:33:20plus jeune

00:33:20et plus fuyant

00:33:21qui vient désormais

00:33:23avec la compagne

00:33:24de feu d'Andono

00:33:24au fur et à mesure

00:33:26que je m'approchais

00:33:26il s'éloignait

00:33:27je ne comprends pas

00:33:29et puis bon

00:33:31il ne me parlait pas

00:33:33il était très distant

00:33:34je remonte dans le bureau

00:33:36lui à ce moment là

00:33:37il monte dans sa voiture

00:33:39et du bureau

00:33:40je me dis

00:33:41c'est quand même bizarre

00:33:42elle a les mêmes attitudes

00:33:43que cette personne

00:33:44que j'ai vue cet été

00:33:45qui était intéressée

00:33:46par le catamaran

00:33:47Fillon ne se pose pas

00:33:49plus de questions

00:33:50on lui dit

00:33:50qu'il s'agit du frère

00:33:52de De Pen

00:33:52l'assureur qui pensait

00:33:54au départ indemniser

00:33:55une pauvre veuve

00:33:56se retrouve avec

00:33:57une drôle d'histoire

00:33:58sur les bras

00:33:58réflexe d'ancien policier

00:34:00il appelle les gendarmes

00:34:01de Montpellier

00:34:02et donne sans le vouloir

00:34:03un sacré coup de main

00:34:04à l'enquête

00:34:04les gendarmes

00:34:06filent chez l'armateur

00:34:07avec des photos

00:34:08d'Yves Dandono

00:34:09c'était le personnage

00:34:11que lui connaissait

00:34:11sous le nom de Bernard De Pen

00:34:12puisqu'il s'était présenté

00:34:14sous cette identité

00:34:15à l'époque

00:34:16et c'est à partir

00:34:17de ce moment là

00:34:18qu'avec les photos

00:34:18que nous nous présentions

00:34:19nous que nous avions

00:34:20d'Yves Dandono

00:34:21le vrai Yves Dandono

00:34:22que nous avions

00:34:23à ce moment là

00:34:23la certitude

00:34:24qu'Yves Dandono

00:34:24était en vie

00:34:25et donc

00:34:25que l'escroquerie

00:34:27existait en tout cas

00:34:28il n'y a donc pas

00:34:29plus de De Pen

00:34:30que de frère de De Pen

00:34:31l'homme qui depuis des mois

00:34:33tourne autour du chantier naval

00:34:34c'est Yves Dandono

00:34:35qui a maintenant

00:34:36changé de visage

00:34:37il était évident

00:34:38que je ne pouvais pas

00:34:39le reconnaître

00:34:40puisque entre temps

00:34:41j'ai appris

00:34:42qu'il s'était fait

00:34:43changer le visage

00:34:44et qu'il ne voulait

00:34:46pas me parler

00:34:47probablement

00:34:47parce qu'il avait peur

00:34:48que je reconnaisse sa voix

00:34:49Yves Dandono

00:34:51a voulu changer

00:34:52de tête complètement

00:34:53et c'est dans cette

00:34:55clinique de Cannes

00:34:55qu'il s'est offert

00:34:56un nouveau visage

00:34:57opération complétée

00:34:58par une autre

00:34:59chez un chirurgien

00:35:00de Marseille

00:35:01les opérations

00:35:02coûtent cher

00:35:02mais peu importe

00:35:03il y a l'argent

00:35:04des assurances vie

00:35:05au total

00:35:055 opérations

00:35:07en moins de 3 mois

00:35:08il était pressé

00:35:09c'est vrai

00:35:10il était pressé

00:35:10et il avait déjà eu

00:35:12plusieurs interventions

00:35:13de chirurgie esthétique

00:35:15et il n'en était pas

00:35:18très satisfait

00:35:19donc il me demande

00:35:20de venir

00:35:20un plus

00:35:22un plus

00:35:24sur son visage

00:35:25voilà

00:35:32je l'ai examiné

00:35:33et je l'ai opéré

00:35:34et pour convaincre

00:35:38le chirurgien

00:35:39qu'il est un homme honnête

00:35:40qui veut simplement

00:35:40changer de visage

00:35:41il affûte ses arguments

00:35:43je crois qu'il venait

00:35:46tout simplement

00:35:47autant que je me souvienne

00:35:48il venait me dire

00:35:49je ne suis pas très beau

00:35:50je l'ai regardé

00:35:54et j'étais quand même

00:35:56d'accord

00:35:57au chantier naval

00:35:59il se faisait appeler

00:36:00Bernard de Pen

00:36:01à la clinique

00:36:02c'était

00:36:02François Meunier

00:36:04mais Yves Dandonneau

00:36:05ne sait pas

00:36:05que changer de nom

00:36:06c'est plus facile

00:36:08que de changer de gueule

00:36:09c'est impossible

00:36:10de changer un visage

00:36:12ça c'est dans

00:36:12l'imaginaire

00:36:14de la chirurgie esthétique

00:36:16les enquêteurs

00:36:19cherchent entre Marseille

00:36:20et Cannes

00:36:21la trace d'un homme

00:36:22qui a changé de nom

00:36:23et de tête

00:36:25et l'étau

00:36:27se resserre

00:36:28et puis

00:36:31nouveau coup

00:36:32d'accélérateur

00:36:32dans l'enquête

00:36:33depuis l'épisode

00:36:34des chèques postaux

00:36:35à Paris

00:36:35il y a deux mois

00:36:36les gendarmes

00:36:37de Montpellier

00:36:37ont mis sur écoute

00:36:38un numéro

00:36:39donné spontanément

00:36:39à l'époque

00:36:40par la secrétaire

00:36:41de Dandonneau

00:36:41cette copine

00:36:42qui habite Cannes

00:36:43et qui s'appelle

00:36:44Betty

00:36:44or l'armateur Guy Fillon

00:36:46parle lui d'une Betsy

00:36:48ou peut-être d'une Betty

00:36:49qui vient régulièrement

00:36:50au chantier naval

00:36:50Betty, Betsy

00:36:51peu importe

00:36:52le rapprochement est fait

00:36:53elle est localisée

00:36:54et placée sur écoute

00:36:55le 14 août soir

00:36:57nous interceptons

00:36:58une communication

00:36:59qui s'adresse

00:37:00à un certain Bernard

00:37:01on a tout lieu de penser

00:37:03qu'il s'agit

00:37:04de notre ami Dandonneau

00:37:06donc par conséquent

00:37:07très rapidement

00:37:07on tente d'identifier

00:37:09avec beaucoup de difficulté

00:37:10à l'époque

00:37:10le destinataire

00:37:12de cet appel

00:37:13et on tombe

00:37:14dans la région

00:37:14du Rouret

00:37:15l'adresse exacte

00:37:17c'est le 15

00:37:18route de Roquefort

00:37:20au Rouret

00:37:20petite ville

00:37:21de l'arrière-pays

00:37:22à 25 km

00:37:23de la Croisette

00:37:24là les gendarmes

00:37:25pensent que Dandonneau

00:37:26est piégé

00:37:27c'est forcément

00:37:28son adresse

00:37:28mais pas de chance

00:37:29pour eux

00:37:30il y a plusieurs

00:37:31routes de Roquefort

00:37:32alors ils tâtonnent

00:37:34ils vont de villa

00:37:34en villa

00:37:35par-dessus les grilles

00:37:36on ne voit pas grand chose

00:37:37il pleut

00:37:37le soir tombe

00:37:38c'est maintenant

00:37:39un concert d'aboiement

00:37:40de chiens dans le quartier

00:37:41en rôdant comme ça

00:37:42ils vont tout faire rater

00:37:43tant pis

00:37:44ils laissent passer la nuit

00:37:45demain il fera jour

00:37:47le lendemain matin

00:37:48de très bonne heure

00:37:49avec le facteur

00:37:50du village

00:37:51nous avons pu

00:37:52effectivement

00:37:53trouver

00:37:53le 15

00:37:54route de Roquefort

00:37:56à Rouret

00:37:56où pouvait se trouver

00:37:57Yves Dandonneau

00:37:58donc c'est le facteur

00:37:59qui nous a indiqué l'endroit

00:38:00l'endroit étant une impasse

00:38:02c'était extrêmement difficile

00:38:03de mettre en place

00:38:03un dispositif

00:38:05discret

00:38:06pour l'interpellation

00:38:08on souhaitait

00:38:09comme on pratique habituellement

00:38:11procès d'interpellation

00:38:12à l'extérieur

00:38:13l'effet de surprise

00:38:15sera total

00:38:16ils se postent en embuscade

00:38:18au début de l'impasse

00:38:19et en planque

00:38:20dans la maison du voisin

00:38:21ils ne pourront pas rater

00:38:22Dandonneau

00:38:23lorsqu'il ira

00:38:24comme tous les matins

00:38:24chercher son pain au village

00:38:26Pour nous

00:38:28c'était une opportunité

00:38:29intéressante

00:38:31de procéder

00:38:31à l'interpellation

00:38:32de Dandonneau

00:38:33puisqu'il n'y avait pas

00:38:33d'autres itinéraires

00:38:34pour se rendre au village

00:38:35que d'emprunter

00:38:36cette rue

00:38:37qui mène au village

00:38:39et on pensait

00:38:40l'interpeller un peu plus bas

00:38:41Et manque de chance

00:38:42il n'est pas sorti de chez lui

00:38:43et il a fallu prendre

00:38:44la décision

00:38:45de dire

00:38:46on va interpeller

00:38:47au domicile

00:38:48avec tout ce que ça peut

00:38:49comporter

00:38:50comme problème de sécurité

00:38:53parce qu'il était évident

00:38:54que nous ne savions pas

00:38:55qui était à l'intérieur

00:38:56de la maison

00:38:56Les gendarmes se méfient

00:38:58des réactions

00:38:59de Dandonneau

00:38:59certes ça n'est pas

00:39:00un gangster

00:39:01mais on ne sait jamais

00:39:02A découvert

00:39:05on a fait une course

00:39:06un petit peu

00:39:07jusqu'à l'entrée

00:39:08où on a agi

00:39:09tout à fait normalement

00:39:11en tapant la porte

00:39:11surprise

00:39:12on a entendu

00:39:13des talons

00:39:13d'une personne

00:39:15une jeune femme

00:39:15C'est la fameuse

00:39:18Betsy

00:39:19qui ouvre la porte

00:39:20Yves Dandonneau

00:39:21est resté en retrait

00:39:22la jeune femme

00:39:23se retrouve donc

00:39:23en première ligne

00:39:24face à des gendarmes

00:39:25revolver au point

00:39:26quand vous vous retrouvez

00:39:28avec un pistolet

00:39:29grand comme ça

00:39:30qui vous arrive là

00:39:31vous poussez un hurlement

00:39:33et lui

00:39:35quand il a entendu

00:39:35le hurlement

00:39:37que j'ai poussé

00:39:37il a essayé de fuir

00:39:39mais il n'y avait pas

00:39:40d'autre issue

00:39:41il s'est réfugié

00:39:42dans la salle de bain

00:39:42on ne trouvait pas

00:39:43on ne trouvait pas

00:39:43Dandonneau

00:39:44qui a été de suite

00:39:45après découvert

00:39:46derrière la porte

00:39:47de la salle de bain

00:39:48tout apeuré

00:39:49Yves Dandonneau

00:39:51n'est pas armé

00:39:52et n'oppose

00:39:53aucune résistance

00:39:54Betsy tente alors

00:39:56une ultime ruse

00:39:57il y a erreur

00:39:58ce monsieur s'appelle

00:39:59Bernard De Pen

00:40:00mais lui

00:40:01lui dit au gendarme

00:40:03qu'il s'appelle

00:40:03François Meunier

00:40:05dernière manœuvre

00:40:07avant de lâcher le morceau

00:40:09comment il se trahit ?

00:40:16Il se trahit

00:40:17en fait

00:40:18pour nous

00:40:19il n'a pas à se trahir

00:40:20puisque nous avons

00:40:21la certitude

00:40:22d'avoir en face

00:40:23Dandonneau

00:40:25simplement

00:40:26il essaie

00:40:27d'employer

00:40:28quelques stratagèmes

00:40:29pour essayer

00:40:29de comprendre

00:40:31d'abord

00:40:31et de réfléchir

00:40:33pour savoir

00:40:36comment il va

00:40:36s'y prendre

00:40:37pour nous

00:40:39nous séduire

00:40:40nous séduire

00:40:41et essayer

00:40:42peut-être

00:40:42de nous convaincre

00:40:44d'écouter

00:40:45ce qui pourrait être

00:40:46des invraisemblances

00:40:47ouais

00:40:47à un moment néanmoins

00:40:50il lâche le morceau

00:40:52bien sûr

00:40:53à bout d'argument

00:40:54comprenant

00:40:55que le dossier

00:40:56est bien ficelé

00:40:57il commence

00:40:59à vouloir

00:41:00s'expliquer

00:41:01mais au préalable

00:41:03en vouloir

00:41:03d'abord mettre

00:41:04sa vie en scène

00:41:05un petit peu

00:41:05il va nous expliquer

00:41:06un petit peu

00:41:07son enfance

00:41:08sa vie

00:41:10ses débois

00:41:11je me souviens

00:41:13d'ailleurs très bien

00:41:14d'avoir

00:41:14d'avoir l'armoyer

00:41:15un petit peu

00:41:16avec lui

00:41:16dans la cour

00:41:17de la brigade

00:41:18des recherches

00:41:18de Nice

00:41:18pour essayer

00:41:20on essayait

00:41:21l'un et l'autre

00:41:21de se séduire

00:41:22un petit peu

00:41:22en tout cas

00:41:23de rentrer

00:41:23en confiance

00:41:24c'est à dire

00:41:24que vous avez

00:41:25fait mine de pleurer

00:41:26sérieusement

00:41:26un petit peu

00:41:27oui un petit peu

00:41:28lui aussi

00:41:28est effondré

00:41:29et bon

00:41:30en essayant

00:41:31de le comprendre

00:41:31un petit peu

00:41:32je lui parlais

00:41:32de quelques problèmes

00:41:34etc

00:41:34et donc

00:41:35que j'avais inventé

00:41:36bien sûr

00:41:36mais surtout

00:41:38pour qu'il puisse

00:41:38un petit peu

00:41:39se lâcher

00:41:40comme on dit

00:41:40donc ensuite

00:41:41par la suite

00:41:42il sera assez

00:41:43prolixe

00:41:45et il s'expliquera

00:41:46tes âmes bien sûr

00:41:48ce qui paraissait

00:41:49peut-être important

00:41:50pour lui

00:41:51donc calculateur

00:41:52néanmoins

00:41:54vient un moment

00:41:54où il reconnaît

00:41:55je suis Yves Dandonneau

00:41:57je ne suis pas meunier

00:41:58je ne suis pas de peine

00:42:00il reconnaît

00:42:01très rapidement

00:42:02d'ailleurs

00:42:02qu'il est Dandonneau

00:42:04le problème pour lui

00:42:05c'est de donner

00:42:06une explication

00:42:06cohérente

00:42:08à ce qu'on peut

00:42:09lui reprocher

00:42:09et bien sûr

00:42:11il est toujours

00:42:11en attente

00:42:12de savoir

00:42:13ce que nous pouvons

00:42:13avoir

00:42:14avant de le confirmer

00:42:15donc déjà

00:42:16un élément

00:42:17de calcul

00:42:17chez lui

00:42:18une réflexion

00:42:19déjà

00:42:19pour essayer

00:42:20de s'en sortir

00:42:21et puis

00:42:23il balance ses complices

00:42:23puis bien sûr

00:42:25il est assez clair

00:42:26d'ailleurs

00:42:26quant à ses complices

00:42:27en ce qui concerne

00:42:28le Blouvoir

00:42:29la participation

00:42:30de Meunier

00:42:31bien sûr

00:42:32la présence

00:42:32de la fameuse Betsy

00:42:33avec lui

00:42:34bien sûr

00:42:35c'est

00:42:36sa façon

00:42:38de vouloir

00:42:38de vouloir changer

00:42:40de physionomie

00:42:41pour échapper

00:42:41à la justice

00:42:42et puis bien sûr

00:42:44toujours

00:42:44ses projets

00:42:45plus ou moins utopiques

00:42:46sur ce qu'il voulait faire

00:42:47par la suite

00:42:48au niveau des bateaux

00:42:49des constructions

00:42:49et autres

00:42:50Yves Dandonneau

00:42:52a balancé ses complices

00:42:53qui sont immédiatement

00:42:54cueillis en région parisienne

00:42:55en quelques heures

00:42:57tout le monde

00:42:57est sous les verrous

00:42:58et d'abord

00:42:59Daniel Blouvoir

00:43:00l'homme qui conduisait

00:43:01la voiture

00:43:01il est arrêté

00:43:02dans son pavillon

00:43:03de l'Oise

00:43:03et il est le complice

00:43:05numéro un du crime

00:43:05le gendarme Francis Doré

00:43:07va le cuisiner

00:43:08Daniel Blouvoir

00:43:10minimise un petit peu

00:43:12son rôle là-dedans

00:43:13c'est un peu compréhensible

00:43:16il y a quand même

00:43:16une mort d'homme

00:43:17ils ont tout fait

00:43:18que ce soit Blouvoir

00:43:20ou que ce soit Dandonneau

00:43:20pour que cette personne

00:43:22périsse dans l'accident

00:43:24quelques heures plus tard

00:43:25un autre complice tombe

00:43:27c'est François Meunier

00:43:28le barman de Sarcelles

00:43:30l'homme qui a sélectionné

00:43:31la victime

00:43:32et puis c'est au tour

00:43:33de la fidèle secrétaire

00:43:34Daniel Simonin

00:43:35elle est rattrapée

00:43:36dans son HLM

00:43:37de Villeneuve-la-Garenne

00:43:38chez elle

00:43:39les gendarmes retrouvent

00:43:40la copie

00:43:40des 8 contrats

00:43:41d'assurance vie

00:43:42c'est pas des grands voyous

00:43:43c'est pas des grands criminels

00:43:45ils ont monté ça

00:43:47autour de Dandonneau

00:43:49et puis bon

00:43:50ils sont coincés

00:43:52ils peuvent pas faire autrement

00:43:53que d'avouer

00:43:54leur participation

00:43:55cette affaire

00:43:57pour compléter

00:43:59le casting

00:44:00les gendarmes

00:44:01vont chercher

00:44:02Marie-Thérèse Hérault

00:44:03la fausse veuve

00:44:04éplorée

00:44:05dans son pavillon

00:44:06de Montmorency

00:44:07elle le raconte alors

00:44:10cette nuit

00:44:11de décembre 86

00:44:12où Dandonneau

00:44:13l'a réveillé

00:44:14pour lui raconter

00:44:15son projet délirant

00:44:17il lui explique

00:44:18il veut monter

00:44:20une gigantesque

00:44:21escroquerie

00:44:21aux assurances

00:44:22il a contracté

00:44:23des assurances vie

00:44:24dont elle

00:44:25est bénéficiaire

00:44:26il va disparaître

00:44:28il n'explique pas

00:44:29vraiment comment

00:44:30il parle d'un accident

00:44:31de la circulation

00:44:32il lui dit

00:44:34qu'il ne faudra pas

00:44:35s'inquiéter

00:44:35qu'il l'appellera

00:44:36au téléphone

00:44:37et qu'elle aura

00:44:38pour mission

00:44:38d'encaisser le magot

00:44:40Dandonneau a tout prévu

00:44:42mieux

00:44:44il a répété

00:44:45son scénario

00:44:46on se résume

00:44:48pour toucher

00:44:49les primes d'assurance

00:44:50évoquées vers les îles

00:44:51Dandonneau a besoin

00:44:52que quelqu'un

00:44:53prenne la place du mort

00:44:54dans l'hostine incendiée

00:44:55au cours du pseudo-accident

00:44:56quelqu'un qui a à peu près

00:44:57la même corpulence que lui

00:44:58et au gendarme

00:45:00il raconte

00:45:01avec un cynisme

00:45:02absolument fou

00:45:02comment il a

00:45:03choisi sa proie

00:45:05et recruté

00:45:06un sans-abri

00:45:06prénommé Michel

00:45:07ce Michel

00:45:08il l'a rencontré

00:45:08sur le quai du métro

00:45:09Châtelet à Paris

00:45:10il était paraît-il

00:45:11malade et suicidaire

00:45:12il trouvait sa vie inutile

00:45:13que demander de mieux

00:45:15la victime idéale

00:45:16Dandonneau lui explique son projet

00:45:18et Michel dit

00:45:19banco

00:45:20et tous les deux

00:45:20filent vers les lieux du crime

00:45:22seulement voilà

00:45:23Dandonneau au dernier moment

00:45:25aurait été pris de remords

00:45:27il raconte

00:45:27mais il le fait peut-être

00:45:29pour attendrir les gendarmes

00:45:30qu'il a fait demi-tour

00:45:31à Fontainebleau

00:45:32et qu'il est rentré

00:45:33à Paris

00:45:33faut-il croire

00:45:34en toute cette histoire

00:45:36en tout cas

00:45:36Michel ne sera pas

00:45:37le cadavre de l'hostine

00:45:38mais

00:45:38Dandonneau poursuit

00:45:40son casting macabre

00:45:41il lui faut

00:45:42coûte que coûte

00:45:43un cadavre

00:45:44finalement

00:45:46au lieu de sacrifier

00:45:48un clochard vivant

00:45:49pourquoi ne pas voler

00:45:50le corps d'un mort

00:45:51ce sera la mission

00:45:52d'un certain Daniel Blouard

00:45:53il est infirmier

00:45:54il doit bien y avoir

00:45:55des cadavres dans sa clinique

00:45:56et puis l'homme a l'air cupide

00:45:57il traverse une période

00:45:58de déprime

00:45:59il sera facile à convaincre

00:46:01Lorsqu'il fait la connaissance

00:46:03de Dandonneau

00:46:04il est en état

00:46:05de vulnérabilité

00:46:06parce que

00:46:07il cherche un petit peu

00:46:09quelqu'un avec qui

00:46:11se bavarder

00:46:13à qui se confier

00:46:14et Dandonneau arrive à pic

00:46:15Mais Blouard l'infirmier

00:46:17ne trouve pas de cadavre

00:46:19alors puisqu'il n'y a pas

00:46:20de mort tout fait

00:46:21il va falloir

00:46:22en fabriquer un

00:46:23Dandonneau repense

00:46:25à l'idée du clochard

00:46:26une idée qui peut-être

00:46:27n'était pas si mauvaise

00:46:28On se rend compte

00:46:29que d'abord

00:46:30avec le clochard

00:46:30c'est plus facile

00:46:31que deuxièmement

00:46:32et surtout

00:46:33c'est rien du tout

00:46:34un clochard

00:46:35ça n'a pas d'identité

00:46:36ça n'a pas de famille

00:46:38ça n'a pas de logement

00:46:39c'est un déchet humain

00:46:41qui n'appartient plus

00:46:42à la société

00:46:43lorsque ce clochard

00:46:44sera mort

00:46:45on s'en apercevra même pas

00:46:46il n'aura pas de funérailles

00:46:48il ira dans la fosse commune

00:46:50il n'a pas d'intelligence

00:46:52c'est une abstraction

00:46:54en un mot

00:46:54c'est un déchet humain

00:46:55Pour trouver un clochard

00:46:57Yves Dandonneau

00:46:58a besoin d'un complice

00:47:00plus fiable

00:47:00que Daniel Blouard

00:47:01il n'a pas de François Meunier

00:47:03un ancien cuistot

00:47:04qu'il séduit

00:47:05comme d'autres

00:47:06par l'argent

00:47:06S'il lui trouve

00:47:09la victime idéale

00:47:10Dandonneau promet à Meunier

00:47:11une vie en couleur

00:47:12un pavillon

00:47:13un 4x4

00:47:14fini le HLM

00:47:16en somme

00:47:17une vie à la Dandonneau

00:47:18François Meunier

00:47:21François Meunier

00:47:21était complètement subjugué

00:47:23par Dandonneau

00:47:23c'était pour lui

00:47:24l'homme idéal

00:47:25c'était le père

00:47:26qu'il n'avait pas eu

00:47:26les frères en concentré

00:47:28qu'il n'avait pas eu

00:47:29c'était l'ami

00:47:30celui dont il voulait

00:47:31en tout cas devenir l'ami

00:47:32donc François Meunier

00:47:34était manifestement

00:47:36avide

00:47:37de pouvoir satisfaire

00:47:38les souhaits

00:47:39de Dandonneau

00:47:40pour conquérir cette amitié

00:47:41c'est clair

00:47:42Meunier fréquente

00:47:45un bistrot

00:47:46le Ravel

00:47:48à Sarcelles

00:47:49et c'est là

00:47:50au comptoir

00:47:51qu'il trouve

00:47:53l'homme

00:47:54que lui a commandé

00:47:55Dandonneau

00:47:56Meunier

00:48:00allant souvent au café

00:48:01parce qu'il avait

00:48:02un problème d'alcoolisme

00:48:03a rencontré

00:48:04de façon épisodique

00:48:05mais assez régulière

00:48:06une ou deux fois par semaine

00:48:08plusieurs personnes

00:48:08parmi ces personnes

00:48:09il y en avait un

00:48:10avec lequel il avait

00:48:10un petit peu plus sympathisé

00:48:12avec lequel il avait

00:48:13eu quelques échanges

00:48:14c'est Joël

00:48:14il le connaît

00:48:15sous son prénom

00:48:15de Joël

00:48:16pas plus

00:48:17Fin mai

00:48:19Dandonneau

00:48:19rencontre donc

00:48:20Joël

00:48:21sa proie

00:48:22sa future victime

00:48:23dans un jardin public

00:48:24de Sarcelles

00:48:26et Dandonneau

00:48:27prétend qu'il n'avait

00:48:28jamais vu un homme

00:48:28au regard aussi

00:48:29cruel

00:48:30il dit aussi

00:48:31que l'homme

00:48:31est une épave

00:48:32qu'il ressemble

00:48:33à son père

00:48:33bref

00:48:34qu'il mérite de mourir

00:48:36à cet instant

00:48:38Joël est condamné

00:48:39à mort

00:48:40le 5 juin 87

00:48:43vers 10h

00:48:44Meunier livre

00:48:45Joël à Dandonneau

00:48:46au rendez-vous

00:48:47des Belges

00:48:47un bistrot

00:48:47face à la gare du Nord

00:48:48Joël naïf

00:48:50emporte avec lui

00:48:51des textes de Brassens

00:48:52on lui a fait croire

00:48:53qu'on l'a emmené

00:48:54à 7 sur la tombe

00:48:55du poète

00:48:56en réalité

00:48:57c'est au bûcher

00:48:58qu'on le conduit

00:48:59à 11h

00:49:01Yves Dandonneau

00:49:02embarque Joël

00:49:02dans une voiture

00:49:03de location

00:49:03un véhicule de secours

00:49:04pour s'enfuir

00:49:05après le crime

00:49:06derrière

00:49:07Daniel Bloir

00:49:08conduit l'Austin Rouge

00:49:09il a apporté de quoi

00:49:10droguer le vagabond

00:49:12sur la route de Montpellier

00:49:13Dandonneau donne

00:49:14ses habits à Joël

00:49:15ainsi son corps calciné

00:49:16dans la voiture

00:49:17portera les vêtements

00:49:18nus disparus

00:49:19la veuve n'aura plus

00:49:20qu'à en identifier

00:49:21un fragment

00:49:21arrêt dans une station

00:49:23Daniel Bloir

00:49:24remplit un jerrycan d'essence

00:49:26et puis les deux hommes

00:49:27droguent Joël

00:49:27vin, bière, whisky, médicaments

00:49:29mais Joël est un costaud

00:49:31il tient le coup

00:49:32mais Dandonneau et Bloir

00:49:33s'acharnent

00:49:34le lendemain

00:49:34samedi 6 juin

00:49:35ils organisent un pique-nique

00:49:37près du col de l'homme mort

00:49:38au menu

00:49:39nouveau cocktail explosif

00:49:40d'alcool

00:49:41et de médicaments

00:49:42on augmente les doses

00:49:43et cette fois le vagabond

00:49:44s'endort sous un arbre

00:49:46il plonge dans un coma éthylique

00:49:48Dandonneau et Bloir

00:49:49l'abandonnent sous l'arbre

00:49:50dans le coma

00:49:51mais sans doute encore vivant

00:49:53et vont louer

00:49:54une chambre d'hôtel

00:49:55à Seil

00:49:55et puis

00:49:56ils vont se payer

00:49:57un bon gueuleton

00:49:58de fruits de mer

00:49:58à Palavas-les-Flots

00:49:59au retour de Palavas

00:50:04Daniel Bloir

00:50:05examine le vagabond

00:50:06endormi sous l'arbre

00:50:07d'après Dandonneau

00:50:08son diagnostic

00:50:09est à ce moment-là

00:50:10sans appel

00:50:11Joël est mort

00:50:12le corps est attaché

00:50:21dans l'hostine

00:50:22à la place du passager

00:50:24en principe

00:50:26Bloir doit précipiter l'hostine

00:50:28dans le ravin

00:50:28puis descendre

00:50:30y mettre le feu

00:50:31mais au dernier moment

00:50:35il ne veut pas jouer

00:50:36les cascadeurs

00:50:37alors il change le scénario

00:50:38et lance à petite vitesse

00:50:40la voiture

00:50:41contre le rocher

00:50:42sur le bas-côté

00:50:44de la route

00:50:44après l'accident

00:50:48Yves Dandonneau

00:50:49et lui

00:50:49laissent volontairement

00:50:50les phares allumés

00:50:51cela accréditera

00:50:52l'hypothèse

00:50:53d'un court-circuit

00:50:54ensuite ils arrosent

00:50:55l'intérieur de l'hostine

00:50:55et le corps de Joël

00:50:56et craquent une allumette

00:50:57une fois carbonisé

00:50:59c'est sûr

00:51:00le corps passera

00:51:01pour celui de Dandonneau

00:51:02à partir de là

00:51:04la route des deux assassins

00:51:05se sépare

00:51:06Yves Dandonneau

00:51:06fonce vers Perpignan

00:51:08Daniel Bloire

00:51:09a pour mission

00:51:09d'alerter les secours

00:51:10sans trop se presser

00:51:12car il faut que le corps

00:51:12se consume

00:51:13avant l'arrivée

00:51:15des pompiers

00:51:15au petit matin

00:51:17Dandonneau

00:51:18attrape un train

00:51:19pour la Charente-Maritime

00:51:20là-bas

00:51:21Bloire a préparé

00:51:22une caravane

00:51:23de replis

00:51:24dans le jardin

00:51:25d'un ami d'enfance

00:51:26un certain

00:51:26Bernard De Pen

00:51:27De Pen croit

00:51:29qu'il héberge

00:51:29un homme d'affaires

00:51:30dépressif

00:51:31quelques jours

00:51:33après le crime

00:51:34Dandonneau

00:51:35appelle comme prévu

00:51:35Marie-Thérèse Hérault

00:51:36pour la rassurer

00:51:37il est vivant

00:51:38et la combine

00:51:39à marcher à merveille

00:51:40voilà le récit

00:51:42de Dandonneau

00:51:42devant les gendarmes

00:51:43tellement fier

00:51:44de son stratagème

00:51:45qu'il en oublie

00:51:46qu'il est un assassin

00:51:46ça ne dérangeait pas du tout

00:51:50d'avoir débarrassé

00:51:50la société

00:51:51d'une épave

00:51:53d'un déchet

00:51:54compte tenu

00:51:55de la version profonde

00:51:57qu'il portait

00:51:57aux ivrognes

00:51:58et aux alcooliques

00:51:59donc

00:52:00à quelque part

00:52:02il voulait

00:52:03pendant toute la garde à vue

00:52:04trouver une justification

00:52:06à son geste

00:52:08en disant

00:52:08en fait

00:52:09j'ai pas fait grand chose

00:52:10Dominique

00:52:12parlez-nous

00:52:12de ce sans-abri

00:52:14prénommé Joël

00:52:15qui a donc été

00:52:15sacrifié

00:52:17par Dandonneau

00:52:18d'abord

00:52:19comment est-ce qu'on retrouve

00:52:20sa véritable identité

00:52:21les gendarmes

00:52:22au départ

00:52:23ont un prénom

00:52:24Dandonneau leur a dit

00:52:25il s'appelle Joël

00:52:26il a fini par leur dire

00:52:27il s'appelle Joël

00:52:28donc les gendarmes

00:52:29vont faire des recherches

00:52:30en consultant le chichi

00:52:32des personnes disparues

00:52:32ils vont retrouver

00:52:33neuf personnes

00:52:34prénommées Joël

00:52:35qui ont disparu en France

00:52:37vérifier neuf fois

00:52:38et s'apercevoir à chaque fois

00:52:40que ces Joël là

00:52:41ne sont pas

00:52:42ne correspondent pas

00:52:43à la personne

00:52:44qui a brûlé dans la voiture

00:52:45dans le même temps

00:52:47les gendarmes

00:52:48réalisent un croquis

00:52:49très précis

00:52:51celui-ci

00:52:53de Joël

00:52:55c'est un portrait robot

00:52:57ou quoi ?

00:52:58on a un croquis

00:52:59et un prénom

00:53:00ce portrait robot

00:53:02il va être diffusé

00:53:02dans la presse

00:53:03et dans sa cellule

00:53:06de la prison d'Amiens

00:53:07un détenu

00:53:08qui connaît Joël

00:53:10parce qu'ils ont travaillé ensemble

00:53:11va le reconnaître

00:53:12il va lui donner un nom

00:53:14il s'appelle Joël Hippot

00:53:15faire savoir

00:53:17à ses proches

00:53:18à son avocat

00:53:19qu'il ait identifié

00:53:20cette personne

00:53:20les gendarmes seront prévenus

00:53:22et c'est comme ça

00:53:22que Joël Hippot

00:53:23va être identifié finalement

00:53:24comment est-ce qu'on retrouve

00:53:25la dernière compagne

00:53:27de cet homme

00:53:27qui se prénomme Geneviève ?

00:53:29les gendarmes vont faire

00:53:29un travail classique

00:53:31d'enquête

00:53:31ils vont essayer

00:53:33de reconstituer

00:53:34la vie de Joël Hippot

00:53:35en remontant vers l'amont

00:53:37de son existence

00:53:39il était marié

00:53:40il a divorcé

00:53:41il est toujours resté

00:53:43dans le secteur

00:53:44de Sarcelles

00:53:45et c'est ici

00:53:46qu'il a rencontré

00:53:47une nouvelle compagne

00:53:48on va la retrouver

00:53:49parce qu'il fréquente

00:53:50il fréquente des bars

00:53:52du secteur

00:53:53et on va se souvenir

00:53:55qu'on le voyait

00:53:56parfois avec cette femme

00:53:58et c'est comme ça

00:53:58qu'on va la retrouver

00:53:59c'est très important

00:54:00parce que

00:54:01c'est elle

00:54:01qui va se constituer

00:54:02partie civile

00:54:03sans elle

00:54:03sans cette personne

00:54:05qui s'appelait Geneviève Conx

00:54:06et bien Joël Hippot

00:54:07il n'avait pas d'existence

00:54:08personne ne serait venu

00:54:10demander des comptes

00:54:11pour lui

00:54:12à Yves Dandoneau

00:54:13au procès d'Yves Dandoneau

00:54:14au procès d'Yves Dandoneau

00:54:15et ce qu'on découvre

00:54:16c'est que

00:54:17cet homme

00:54:18n'était pas

00:54:19l'homme au regard cruel

00:54:20que nous a décrit

00:54:22Dandoneau

00:54:23absolument

00:54:23ça n'est pas du tout

00:54:25l'homme

00:54:25le clochard

00:54:26l'épave

00:54:27dont parle

00:54:28Yves Dandoneau

00:54:29Joël Hippot

00:54:30c'est un homme cultivé

00:54:31un homme intelligent

00:54:32il a été

00:54:33à l'âge de 15 ans

00:54:34le plus jeune bachelier

00:54:35de France

00:54:36à son époque

00:54:36il est licencié en droit

00:54:37il a fait des études

00:54:38de médecine

00:54:39en tout cas

00:54:39c'est l'opposé

00:54:41d'Yves Dandoneau

00:54:41le procès

00:54:43de Dandoneau

00:54:44et de ses complices

00:54:45s'ouvre

00:54:454 ans après le crime

00:54:47le 30 juin 92

00:54:48devant les assises

00:54:49de Montpellier

00:54:50on est impatient

00:54:51de voir le visage

00:54:52de l'assassin

00:54:53quelle tête a-t-il

00:54:544 ans plus tard

00:54:55la tête du

00:54:57Lucky Luke

00:54:58des assurances

00:54:58qui dégainait si vite

00:54:59ses contrats

00:55:00celle du fringant

00:55:01businessman

00:55:01fabricant de jeux

00:55:02pour enfants

00:55:03ou bien celle

00:55:04de l'assassin

00:55:05Agar

00:55:06en fin de cavale

00:55:07or voilà

00:55:10que l'homme

00:55:11qui entre dans le boxe

00:55:12a la tête

00:55:13d'un mannequin

00:55:14de grand magasin

00:55:15au visage lisse

00:55:16et sans expression

00:55:17il est l'homme

00:55:18au masque de cire

00:55:20moi l'homme que j'ai connu

00:55:29le jour où j'ai été le voir

00:55:31à la maison d'arrêt

00:55:32pour la première fois

00:55:33et l'homme

00:55:34pour lequel j'ai plaidé

00:55:35devant la cour d'assises

00:55:37avec Alain Fabury

00:55:37n'est pas

00:55:39le même homme

00:55:40n'a pas le même visage

00:55:41on a l'impression

00:55:42et je pense que

00:55:43c'est une réalité

00:55:44que tous ces produits

00:55:45ont fondu

00:55:46et que les traits

00:55:47de son visage

00:55:47ont changé

00:55:48il était sous plastique

00:55:49et je ne me souviens

00:55:50pas très bien

00:55:51de l'aspect physique

00:55:51des autres

00:55:52parce que je me souviens

00:55:53que je le regardais lui

00:55:54et tout le temps lui

00:55:55on aurait dit

00:55:57qu'on avait

00:55:57on l'avait passé

00:55:59à la cire

00:56:00ça ne pouvait plus bouger

00:56:01et je crois

00:56:03qu'il en était

00:56:03lui-même malheureux

00:56:04ces opérations

00:56:09de chirurgie esthétique

00:56:10avaient été telles

00:56:11que ce visage

00:56:12ne bougeait plus

00:56:13il n'y avait plus

00:56:13pratiquement plus d'expression

00:56:14la peau était tendue

00:56:15comme un tambour

00:56:16avec une coloration

00:56:17tout à fait particulière

00:56:19et ça lui donnait

00:56:21un côté très étrange

00:56:23très très étrange

00:56:24au deuxième jour

00:56:26du procès

00:56:27coup de théâtre

00:56:28car la presse

00:56:29fait sa une

00:56:30avec une interview

00:56:31du président des assises

00:56:33Jules Guers

00:56:34il a parlé

00:56:36au Midi Libre

00:56:37trois colonnes à la une

00:56:38et à la radio locale

00:56:39Radio France Héro

00:56:40c'était une grosse affaire

00:56:44c'était le plus gros procès

00:56:46de ces dix dernières années

00:56:46à Montpellier

00:56:47et on avait décidé

00:56:48à cette occasion

00:56:49dans la mesure

00:56:50où il y avait énormément

00:56:51de journalistes

00:56:52qui descendaient

00:56:52à Montpellier

00:56:53toutes les télévisions

00:56:54étaient en direct

00:56:55du palais de justice

00:56:56on avait décidé

00:56:57de faire une interview

00:56:58du président

00:56:59de la cour d'assises

00:56:59histoire de savoir

00:57:01un petit peu

00:57:01dans quel état d'esprit

00:57:03il abordait ce procès

00:57:04Bandonneau avait

00:57:05d'immenses atouts

00:57:06il aurait pu faire

00:57:07de très belles choses

00:57:08il gagnait très bien sa vie

00:57:10il a choisi le pire

00:57:12dans une machination

00:57:13diabolique

00:57:14ben nous allons

00:57:16la justice humaine

00:57:17va passer par là

00:57:18et là

00:57:19le scandale

00:57:20tous les avocats

00:57:22au milieu du box

00:57:24tous en train

00:57:25de lire le journal

00:57:26scandalisés

00:57:27le président

00:57:29porte un jugement

00:57:29sur l'affaire

00:57:30manque

00:57:32d'impartialité

00:57:34le président

00:57:35Guers

00:57:36n'avait plus siégé

00:57:37depuis 4 ans

00:57:38et visiblement

00:57:39il a perdu la main

00:57:40mais de là

00:57:41à commettre

00:57:41une telle faute

00:57:42tenue à la neutralité

00:57:44garant de la présomption

00:57:46d'innocence

00:57:47il a aux yeux

00:57:48de la défense

00:57:49manifesté son opinion

00:57:50quant à la culpabilité

00:57:52de l'accusé

00:57:53ce qui est bien sûr

00:57:54contraire

00:57:55au devoir

00:57:55de sa charge

00:57:56la mort dans l'âme

00:57:58mais constatant

00:57:59que son impartialité

00:58:00est mise en cause

00:58:01le président

00:58:02Guers

00:58:03renvoie l'affaire

00:58:04je pense que la façon

00:58:05dont les choses

00:58:06se sont passées

00:58:06justifiait

00:58:08que ce procès

00:58:09soit renvoyé

00:58:09parce qu'on pouvait

00:58:11on pouvait ici

00:58:12ou là penser

00:58:12qu'effectivement

00:58:13même si ce n'était

00:58:14peut-être pas vrai

00:58:15sur le fond

00:58:15tout au moins

00:58:16dans la forme

00:58:18et dans une ou deux

00:58:19expressions malheureuses

00:58:20utilisées

00:58:21l'impartialité

00:58:22n'était pas

00:58:23au rendez-vous

00:58:23finit le procès

00:58:26d'Andono

00:58:27que tout le monde

00:58:27attendait depuis

00:58:28quatre ans

00:58:28renvoyé

00:58:29pour bavure

00:58:30du président

00:58:31il faudra donc

00:58:32encore patienter

00:58:33plusieurs mois

00:58:34pour espérer

00:58:35connaître la vérité

00:58:36en attendant

00:58:37d'Andono et ses complices

00:58:39retrouvent leur cellule

00:58:40à Villeneuve-les-McGlone

00:58:41le procès reprend

00:58:42trois mois plus tard

00:58:43avec un nouveau président

00:58:45le nouveau président

00:58:49s'appelle René Gadel

00:58:50Jean Porcé

00:58:51l'expert en assurance

00:58:52est appelé

00:58:53à témoigner le premier

00:58:54voilà quatre ans et demi

00:58:55qu'il a remis son rapport

00:58:57la justice a pris son temps

00:58:58le nouveau président

00:59:01est un spécialiste

00:59:01des affaires commerciales

00:59:03la psychologie

00:59:04n'est pas son truc

00:59:04il expédie en quelques minutes

00:59:06la biographie

00:59:07de Dandono

00:59:08ce qui m'a frappé

00:59:15c'est le président

00:59:15le deuxième

00:59:16le remplaçant

00:59:17qui n'était pas exactement

00:59:18un grand habitué

00:59:19des cours d'assises

00:59:21qui parlait

00:59:22comme une mitraillette

00:59:23et qui est passé

00:59:24sur la personnalité

00:59:25du principal accusé

00:59:26je crois que

00:59:29l'avocat

00:59:30avait mesuré le temps

00:59:31en 14 minutes

00:59:32emballé

00:59:32c'est pesé

00:59:33on avait tout fini

00:59:34et pourtant

00:59:37la vie de Yves Dandono

00:59:39méritait sans doute

00:59:41qu'on s'y attarde

00:59:42Dandono a grandi

00:59:45dans cette petite maison

00:59:46de Béziers

00:59:47et née de

00:59:48cinq frères et soeurs

00:59:50son père est gendarme

00:59:52un homme violent

00:59:54et alcoolique

00:59:55qui sème la terreur

00:59:56dans sa famille

00:59:56sa mère est violoniste

00:59:58au théâtre de Béziers

00:59:59femme battue

01:00:01Dandono a été un enfant

01:00:04qui a vécu

01:00:05des choses difficiles

01:00:06qui l'a peut-être

01:00:08lui-même amplifié

01:00:09parce qu'il a toujours

01:00:09le vécu de la personne

01:00:11mais je crois que

01:00:12voir un père

01:00:13violent

01:00:14briser les doigts

01:00:16de sa mère

01:00:17et casser le violon

01:00:19qui n'est pas

01:00:20que l'instrument de travail

01:00:21parce que c'est quand même

01:00:22beaucoup chargé

01:00:23d'émotivité

01:00:23c'est la culture

01:00:25qu'on sacrifie

01:00:25c'est la musique

01:00:26c'est une grande symbolique

01:00:27pour un enfant

01:00:28je crois que c'est

01:00:29quelque chose de grave

01:00:30à l'adolescence

01:00:33Yves Dandono couche

01:00:34avec sa voisine

01:00:35âgée d'à peine 16 ans

01:00:36et la gamine

01:00:37tombe enceinte

01:00:38Dandono père

01:00:39l'oblige alors

01:00:40à l'épouser

01:00:41c'est le mariage

01:00:42ou l'armée

01:00:43le jeune Yves

01:00:44choisit le mariage forcé

01:00:46du côté des études

01:00:48ça n'est pas brillant

01:00:49Dandono rate son apprentissage

01:00:51dans les métiers

01:00:52de la ferronnerie

01:00:52il tente une reconversion

01:00:54dans la police

01:00:55et rentre à l'école

01:00:56de police de Sens

01:00:57un rapport de l'époque

01:01:00stigmatise son caractère difficile

01:01:01il est contraint

01:01:03à la démission

01:01:03juste au moment

01:01:08où monsieur Dandono

01:01:08a présenté sa démission

01:01:11il s'agit de quelqu'un

01:01:13de très nerveux

01:01:14d'égocentrique

01:01:15qui ne possède pas

01:01:16le sens de la hiérarchie

01:01:18et subit la discipline

01:01:19avec beaucoup de difficultés

01:01:20il mettait en avant

01:01:23son caractère instable

01:01:24et entêté

01:01:25ses réactions violentes

01:01:26et son mauvais esprit

01:01:28qui de toute façon

01:01:29ne lui aurait pas permis

01:01:30de faire dans la police nationale

01:01:31une carrière normale

01:01:32il rentre alors

01:01:34comme courtier

01:01:35dans une compagnie d'assurance

01:01:36on l'appelle

01:01:37le Lucky Luke

01:01:37de l'assurance

01:01:38tant il est rapide

01:01:39à dégainer les contrats

01:01:40c'est à ce moment là

01:01:41que naît son projet fou

01:01:42il s'intéresse

01:01:44à l'histoire

01:01:44d'Alain Collat

01:01:46le navigateur disparu

01:01:47il en tire une leçon

01:01:48pas de cadavre

01:01:49pas de prime d'assurance vie

01:01:50ce sera la clé

01:01:51de sa machination

01:01:52mais comme pour arriver

01:01:53à ses fins

01:01:54il lui faut tuer un homme

01:01:54Yves Dandoneau

01:01:55s'invente une mission humanitaire

01:01:57c'est ce qu'il raconte

01:01:58devant les assises

01:01:58avec l'argent

01:01:59des compagnies d'assurance

01:02:00il va créer une école

01:02:02de la réussite

01:02:02dans les îles grecques

01:02:03pour les enfants défavorisés

01:02:04j'ai jamais entendu parler

01:02:07de cette île

01:02:09ni de ce projet

01:02:10enfin c'était peut-être

01:02:11un projet

01:02:13qu'il aurait peut-être

01:02:14réalisé par la suite

01:02:15mais enfin personnellement

01:02:16devant moi

01:02:17il n'en a jamais parlé

01:02:18au fond de lui

01:02:20il y avait ce rêve

01:02:20que par la suite

01:02:21l'idée était pervertie

01:02:23qu'il se soit laissé

01:02:24entraîner à des dérives

01:02:25mais je crois que

01:02:25le fond c'est ça

01:02:26c'est quelque chose

01:02:27de parfaitement

01:02:28irrationnel

01:02:31enfin je veux dire

01:02:31il est parti sur une idée

01:02:32qui était folle

01:02:33que l'on peut tout savoir

01:02:34mais que l'on va s'arrêter

01:02:35d'avoir quand on s'aperçoit

01:02:37que c'est pas possible

01:02:37en réalité ce qu'il avait fait

01:02:39c'était descendre tout bêtement

01:02:40dans une zone bien construite

01:02:42de la côte d'Azur

01:02:43s'acheter une villa

01:02:44et essayer d'investir

01:02:46dans une affaire de catamaran

01:02:47si je me souviens bien

01:02:48c'est-à-dire

01:02:49emmener la vie

01:02:50d'un riche basique

01:02:51quand on connaît

01:02:56la machination

01:02:57on se dit

01:02:58que le cerveau

01:02:59doit être

01:03:00un sacré calibre

01:03:01mais le machiavélique

01:03:04d'Andoneau

01:03:05se révèle

01:03:07bien décevant

01:03:07on s'attendait à avoir

01:03:13quelqu'un d'extrêmement

01:03:14machiavélique

01:03:14quelqu'un qui parle beaucoup

01:03:16qui explique

01:03:17de brillant

01:03:18brillant dans son escroquerie

01:03:19j'entends

01:03:20dans son escroquerie

01:03:21crapuleuse

01:03:22mais c'était pas le cas

01:03:23les gens attendaient

01:03:24qu'il soit à la hauteur

01:03:25du polar

01:03:26un héros à la hauteur

01:03:28du polar

01:03:28un type

01:03:29un type qui fasse fantasmer

01:03:31et c'est pas ce qu'il était

01:03:33du tout du tout du tout

01:03:33c'était un monsieur

01:03:34tout à fait ordinaire

01:03:35Dandoneau n'a peut-être pas

01:03:37beaucoup de charisme

01:03:38et d'envergure

01:03:39mais il a tout de même

01:03:40embarqué quatre complices

01:03:42dans son délire

01:03:43et notamment deux femmes

01:03:44sa secrétaire

01:03:45Daniel Simonin

01:03:46et sa compagne

01:03:47Marie-Thérèse Hérault

01:03:48d'abord rivale

01:03:49et finalement

01:03:50inséparable

01:03:51Dandoneau avait une W

01:03:54il avait une femme

01:03:55et une maîtresse

01:03:57et y compris

01:03:59après les faits

01:04:00la femme et la maîtresse

01:04:01continueront à exister

01:04:02et manifestement

01:04:04l'une comme l'autre

01:04:05au moins après les faits

01:04:06sauront ce qui s'est passé

01:04:07mais ni l'une ni l'autre

01:04:09ne dénonceront Dandoneau

01:04:10ce qui me laisse penser

01:04:13que cet homme

01:04:13avait quand même

01:04:14un pouvoir

01:04:14de fascination terrible

01:04:16et je crois que ce pouvoir

01:04:17il en avait conscience

01:04:18la fascination

01:04:20je ne pense pas

01:04:22je ne pense pas

01:04:22qu'il y a eu une fascination

01:04:23il y a eu certainement

01:04:24chaque personne seule

01:04:27ne pouvait pas le faire

01:04:28donc il a fallu

01:04:29l'alchimie

01:04:30que certainement Dandoneau

01:04:32a provoqué

01:04:33ou a induit

01:04:34parce que

01:04:35c'est quelqu'un

01:04:36qui a un fort pouvoir

01:04:37de persuasion

01:04:37maintenant

01:04:40il faut savoir

01:04:41une bonne fois pour toutes

01:04:42lequel des deux

01:04:43a tué Joël Hippo

01:04:44Dandoneau

01:04:45ou Bloir

01:04:46Bloir c'est sûr

01:04:50est celui

01:04:50qui a fourni

01:04:51les médicaments

01:04:52et beaucoup d'alcool

01:04:53mais selon les experts

01:04:55le whisky

01:04:55et le valium

01:04:56fourni par Bloir

01:04:57n'ont pas pu seul

01:04:58tuer Joël

01:04:58qui était déjà alcoolique

01:05:00ils sont une hypothèse

01:05:01il fallait pour tuer

01:05:05Joël Hippo

01:05:06administrer

01:05:07en même temps

01:05:07une substance

01:05:08extrêmement dépressive

01:05:10sur le plan respiratoire

01:05:11à savoir

01:05:12le pain total

01:05:13et l'administrer

01:05:14par un intraveineuse

01:05:15ce qu'aurait pu bien

01:05:17parfaitement bien faire

01:05:18un infirmier anesthésiste

01:05:19Bloir

01:05:21nous a dit

01:05:22qu'il avait

01:05:24évité de trop charger

01:05:25sa boisson

01:05:26en médicaments

01:05:27on sait que le clochard

01:05:29s'est lourdement endormi

01:05:30à partir de là

01:05:32plus personne

01:05:32n'a voulu dire

01:05:33si le clochard

01:05:35était dans un sommeil profond

01:05:38ou s'il était déjà mort

01:05:39on n'en sait rien

01:05:40si Bloir

01:05:42n'a pas drogué à mort

01:05:43Joël Hippo

01:05:43alors c'est Yves Dandoneau

01:05:45l'assassin

01:05:45puisque c'est lui

01:05:46qui a reconnu

01:05:47avoir mis le feu

01:05:48à la voiture

01:05:48or il affirme

01:05:50qu'avant l'incendie

01:05:50le clochard

01:05:51avait déjà succombé

01:05:53au mélange

01:05:53explosif de Bloir

01:05:54à les entendre

01:05:56ni l'un ni l'autre

01:05:57n'est l'assassin

01:05:58et comme aucune autopsie

01:05:59n'est possible

01:05:59puisque le corps

01:06:00a été incinéré

01:06:01la question reste

01:06:02sans réponse

01:06:03et peut-être qu'au fond

01:06:04cela range tout le monde

01:06:06le travail de la défense

01:06:08c'était surtout

01:06:08d'empêcher

01:06:09que les jurés

01:06:10imaginent

01:06:10qu'on ait pu brûler

01:06:12ce monsieur

01:06:12avant qu'il ne soit mort

01:06:14et quant à Dandoneau

01:06:17et Bloir

01:06:17ils étaient extrêmement

01:06:18occupés l'un et l'autre

01:06:19à ne pas être

01:06:21le principal coupable

01:06:22jusqu'ici

01:06:26dans ce procès

01:06:27on a peu parlé

01:06:28de la victime

01:06:29Joël Hippo

01:06:30forcément

01:06:31c'était un clochard

01:06:33l'avocat

01:06:34Eric Dupond-Moretti

01:06:35est là

01:06:36pour parler de lui

01:06:37Eric Dupond-Moretti

01:06:43qu'est-ce que vous faites

01:06:44vous dans ce procès

01:06:45quel est votre rôle

01:06:46je suis mandaté

01:06:48par Geneviève Conce

01:06:50qui est la concubine

01:06:51de Joël Hippo

01:06:52et qui me demande

01:06:54de me constituer

01:06:55partie civile

01:06:55mais pour faire

01:06:57quelque chose

01:06:58d'inédit

01:06:59ça consiste en réalité

01:07:02à dire à l'accusé

01:07:03qu'il a tué

01:07:03un type extraordinaire

01:07:04c'est ça qu'elle vous dit

01:07:06dites que

01:07:07Joël Hippo

01:07:08était un type extraordinaire

01:07:09dites qu'en dépit

01:07:10de son mode de vie

01:07:11c'était un homme exceptionnel

01:07:12pourquoi en dépit

01:07:13de son mode de vie

01:07:14parce qu'il était

01:07:15marginal

01:07:16parce qu'il était

01:07:18un routard

01:07:19c'est comme ça

01:07:20qu'elle le définissait

01:07:21pas un SDF

01:07:22un routard

01:07:23oui pas un SDF

01:07:24un routard

01:07:24parce qu'il n'avait

01:07:26pas un emploi fixe

01:07:27parce que ça n'était

01:07:27pas un bourgeois

01:07:28mais un type exceptionnel

01:07:31et pourquoi exceptionnel ?

01:07:32exceptionnel de générosité

01:07:34de culture

01:07:35de sensibilité

01:07:37et non seulement

01:07:38il faut que vous disiez ça

01:07:39mais il faut en plus

01:07:40que

01:07:40Dandelon ne soit pas

01:07:42trop sévèrement condamné

01:07:43ah bon ?

01:07:45oui

01:07:45et pourquoi ça ?

01:07:46parce que Joël

01:07:46n'aimait pas trop

01:07:47la police

01:07:48les gendarmes

01:07:48et la justice

01:07:49il était un brassince

01:07:52un adepte de brassince

01:07:54sur le plan esthétique

01:07:57mais également

01:07:59sur le plan philosophique

01:08:00et c'est ça que je vous demande

01:08:01d'aller dire

01:08:02devant une cour d'assises

01:08:03et pour un avocat

01:08:04c'est extraordinaire

01:08:05tant que je vais

01:08:06devant cette cour d'assises

01:08:07je suis naturellement

01:08:09très bien accueilli

01:08:11par l'avocat général

01:08:11il y a beaucoup plus

01:08:12de proximité

01:08:13avec l'avocat général

01:08:13quand vous êtes parti civil

01:08:14que quand vous êtes en défense

01:08:15évidemment

01:08:16et il s'attend

01:08:17à ce que je corrobore

01:08:18l'action publique

01:08:19c'est comme ça qu'on dit

01:08:20en ces termes choisis

01:08:21donc ça consiste à dire

01:08:22tout un tas de saloperies

01:08:23sur Dandoneau

01:08:24et finalement

01:08:25à faire en sorte

01:08:26que son sort judiciaire

01:08:27soit le plus mauvais possible

01:08:27et moi je ne suis pas là pour ça

01:08:30alors vous faites quoi ?

01:08:33alors on parle beaucoup

01:08:34de la personnalité de cet homme

01:08:35pour tenter de réhabiliter

01:08:36sa mémoire

01:08:36et puis chaque fois

01:08:38qu'on le peut

01:08:39on dit à l'intéressé

01:08:40que

01:08:41il a commis

01:08:42l'irréparable

01:08:43parce qu'il a tué

01:08:44un type

01:08:45qui le valait bien

01:08:47parce que

01:08:47c'est ça ce procès

01:08:48c'est quelqu'un

01:08:49qui choisit sa victime

01:08:51le marginal

01:08:52dont la vie ne vaut rien

01:08:53et qui décide

01:08:55de le tuer

01:08:56dans les conditions

01:08:56que nous savons

01:08:57pour du fric

01:08:58alors la plaidoirie

01:08:59alors la plaidoirie

01:09:01naturellement

01:09:01il faut évoquer Brassens

01:09:02parce que

01:09:03c'est au coeur

01:09:04du procès

01:09:05et ça tient

01:09:07particulièrement

01:09:08Geneviève

01:09:10est particulièrement attaché

01:09:11à ce que l'on évoque cela

01:09:12donc je dis

01:09:14un moment

01:09:15au juré

01:09:15avec le tutoiement facile

01:09:18des hommes

01:09:19qui aiment vite

01:09:20il vous aurait dit

01:09:21elle est à toi

01:09:21cette chanson

01:09:22et je choisis

01:09:23le petit morceau de chanson

01:09:24où l'on évoque

01:09:24bien sûr

01:09:25le moment où les gendarmes

01:09:27emmènent l'étranger

01:09:28et le moment où celui

01:09:29qui assiste à cette scène

01:09:30ne sourit pas

01:09:31et là

01:09:32j'hésite un instant

01:09:33la salle est pleine

01:09:34je le chante

01:09:36je ne le chante pas

01:09:37et je le susurre

01:09:38en chantant

01:09:39d'un grand soleil

01:09:41et je termine

01:09:42mon intervention

01:09:43là-dessus

01:09:44c'est un souvenir

01:09:47pour moi

01:09:48exceptionnel

01:09:48parce que je vous avoue

01:09:49que je n'ai plus jamais

01:09:50chanté

01:09:51en plaidant

01:09:52et

01:09:54ce n'est pas à moi

01:09:56de dire

01:09:56quel effet

01:09:57ces quelques mots

01:09:59chantonnés

01:09:59ont pu avoir

01:10:00sur le jury

01:10:01sur la cour d'assises

01:10:01mais

01:10:02je crois me souvenir

01:10:03que c'était un vrai moment

01:10:04d'émotion

01:10:05c'était une sorte

01:10:07dommage posthume

01:10:08nous avions commencé

01:10:10par Brassens

01:10:11et nous terminions par lui

01:10:12dans la nuit

01:10:14du 16 octobre 92

01:10:15le verdict tombe

01:10:1720 ans de prison

01:10:18pour Yves Dandoneau

01:10:19qui frôle

01:10:20la perpétuité

01:10:20réclamée par l'avocat général

01:10:22il bénéficie

01:10:23de circonstances atténuantes

01:10:24peut-être

01:10:25pour une enfance difficile

01:10:26peut-être

01:10:27parce qu'on ignore

01:10:28s'il est finalement

01:10:29l'assassin de jour

01:10:30à Joël Hippot

01:10:30François Meunier

01:10:32écope de 9 ans de prison

01:10:33il a fourni la victime

01:10:34sans connaître

01:10:35il le jure

01:10:36le sort

01:10:37qui serait réservé

01:10:38à Joël Hippot

01:10:38mais quand il a tout compris

01:10:40il n'est pas allé

01:10:41à la police

01:10:42pour Daniel Blouard

01:10:44c'est 14 ans

01:10:44de réclusion

01:10:45on ne sait pas

01:10:46si ses cocktails

01:10:47alcool médicaments

01:10:48ont été mortels

01:10:48en tout cas

01:10:49Blouard est allé

01:10:50jusqu'au crime

01:10:50sans y être forcé

01:10:52par Dandoneau

01:10:53enfin les deux femmes

01:10:54Marie-Thérèse Hérault

01:10:55la compagne officielle

01:10:56et Daniel Simonin

01:10:58la maîtresse

01:10:58ne sont condamnés

01:10:59que pour complicité

01:11:00d'escroquerie

01:11:01chacune écope

01:11:01de 4 ans avec sursis

01:11:03pour l'amour

01:11:04d'un mort vivant

01:11:05Yves Dandoneau

01:11:06avait été arrêté

01:11:07en 1988

01:11:08il a été condamné

01:11:09en 92

01:11:09à 20 ans

01:11:10de réclusion criminelle

01:11:11pour l'assassinat

01:11:12de Joël Hippot

01:11:12et les escroqueries

01:11:13à l'assurance

01:11:14il a en fait passé

01:11:1513 ans

01:11:15derrière les barreaux

01:11:16et il est libre

01:11:17depuis 2001

01:11:18à l'assassinat

01:11:20de Joël

01:11:21couperie

01:11:21pour l'assassinat

01:11:23de Joël

01:11:23à l'assassinat

01:11:24d'un mort

01:11:24Sous-titrage MFP.

01:11:54...

Faites entrer laccusé Yves Dandonneau le mort vivant

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