00:00 - Bonsoir à vous Benjamin Haddad. - Bonsoir.
00:02 - Et bienvenue. Emmanuel Macron s'était adressé en visio aux familles des Français portés, disparus en Israël pour les rassurer ?
00:10 - C'est un geste très fort je crois du Président de la République d'avoir échangé avec ces familles qui traversent un cauchemar,
00:16 un enfer qui ont perdu des proches qui sont aujourd'hui otages à Gaza, détenus par le Hamas.
00:22 Le premier message du Président de la République c'est tout simplement de leur dire qu'on ne les oublie pas,
00:26 on ne les abandonne pas, ce sont nos compatriotes et on les soutient.
00:29 D'exiger la libération immédiate sans condition de ces otages et le Président l'a dit, on va tout faire pour qu'ils puissent revenir sains et saufs.
00:39 - Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:40 - Alors vous comprendrez qu'on reste discret mais on est engagé depuis déjà quelques jours dans des efforts diplomatiques,
00:49 des efforts diplomatiques sur plusieurs fronts pour demander la libération des otages via nos partenaires dans la région.
00:57 - Ne pas obtenir ces captains d'Egypte ?
00:59 - On a des canaux effectivement dans la région pour pouvoir essayer déjà d'obtenir le plus d'informations possibles sur la situation de ces otages et demander la libération.
01:08 Aussi d'ailleurs je voudrais le dire, cet effort diplomatique pour éviter un embrasement régional,
01:13 c'est l'un des objectifs de la diplomatie du Président de la République, faire en sorte qu'il n'y ait pas d'escalade de ce conflit,
01:18 notamment on pense au Liban avec le rôle de l'US Bola au nord d'Israël.
01:22 Et enfin pour obtenir des engagements humanitaires pour protéger la population civile de Gaza et donc l'ouverture du corridor humanitaire de Rafah.
01:32 - Benjamin Haddad, vous rentrez d'Israël, vous y étiez en délégation parlementaire, vous avez vu ce récit sidérant de la morgue géante de la base de Shoura, vous y êtes allé ?
01:43 - Oui, j'y suis allé, on est allé avec une délégation parlementaire transpartisane,
01:47 déjà pour exprimer notre solidarité, notre soutien à la population israélienne face à l'horreur qu'elle a vécue.
01:52 Ce qui s'est passé c'est de la barbarie, c'est une attaque terroriste islamiste du Hamas sans précédent.
01:57 Des femmes ont été violées, ventrées, des bébés décapités, on a vu, entendu des scènes atroces.
02:05 Et donc je crois que c'était important d'y être, c'est important de témoigner, Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme.
02:11 Cette base de Shoura que vous mentionnez, c'est une sorte de morgue géante aujourd'hui.
02:16 Quand on y était, il y avait plus de 300 corps qui n'avaient toujours pas pu être identifiés.
02:21 Soit parce qu'ils ont tellement été brûlés qu'on ne peut pas les reconnaître, soit brûlés vifs le plus souvent,
02:27 soit parce que des familles entières ont été décimées et donc il n'y a plus de grands-parents, de parents, d'enfants pour venir réclamer les corps.
02:34 - Ça veut dire point de non-retour pour Israël, ça veut dire guerre obligatoire ?
02:39 - Oui, c'est une nation entière qui est endeuillée, je crois qu'il n'y a pas une famille qui n'est pas touchée par ce drame.
02:45 1400 morts, plus de 1000 civils, aujourd'hui d'ailleurs avec des réservis qui sont rappelés.
02:50 Donc tous les Israéliens sont touchés, l'objectif aujourd'hui pour eux c'est de détruire le Hamas qui prend en otage la population de Gaza,
02:57 qui a fait de Gaza une base arrière terroriste de lancement de roquettes et maintenant avec ce massacre du 7 octobre.
03:03 - Benjamin Haddad, ça veut dire soutien de la France à Israël mais appel aussi à la désescalade, on a bien compris le message.
03:08 Qu'est-ce que vous dites des manifestations comme celle d'hier soir à Plaza République pour la Palestine ?
03:14 - Déjà je crois que le gouvernement et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a eu raison de demander initialement l'interdiction de ces manifestations.
03:22 Comme l'a dit le président de la République, déjà il y a un délai de décence après un massacre, je crois qu'on a besoin d'unité nationale dans notre pays.
03:28 Le président a rappelé les positions historiques de la France, il soutient Israël qui a le droit de se défendre.
03:33 La solution politique bien sûr a deux états avec un état palestinien, le respect du droit humanitaire.
03:38 Et puis on sait que ces manifestations dans le passé, c'était le cas notamment en 2014, ont pu déraper,
03:44 ont pu être un peu détournées par des éléments extrémistes avec des attaques contre la synagogue, contre la communauté juive,
03:52 avec des slogans comme on a entendu d'ailleurs hier soir, on a entendu "Allah ou Akbar".
03:56 Moi je trouve que c'est une provocation islamiste dangereuse. C'était le cri aussi du terroriste qui a assassiné Dominique Bernard.
04:04 Donc je suis content que le gouvernement, l'état fasse preuve d'une très grande fermeté face à cet extrémisme.
04:10 Estimez-vous que le pays a suffisamment marqué sa solidarité avec ses 30 Français, les Français tués en Israël.
04:16 Et je rappelle les 7 portés disparus, nous ignorons s'ils ont été enlevés ou s'ils sont victimes eux aussi de la barbarie.
04:25 Est-ce que le pays, la France, a exprimé cette solidarité-là avec les Français tués et disparus ?
04:32 Oui, la France est solidaire. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colnard, c'est...
04:35 Et la communauté nationale ?
04:36 Alors, par la voix du président de la République, par la voix de sa représentation, nous étions la première délégation parlementaire du monde à y aller.
04:44 Nous avons vraiment tenu, c'était une priorité absolue, à rencontrer ces familles de disparus, à les écouter.
04:50 Et ces disparus, parce que comme vous venez de le mentionner, il y en a certains malheureusement, soit qui sont otages, soit peut-être dont les corps n'ont pas encore été identifiés.
04:57 Nous avons rencontré notamment les parents de la petite Mia qui a 21 ans, dont la vidéo a été publiée par le Hamas.
05:04 C'est une horreur absolue. La ministre des Affaires étrangères les a rencontrés.
05:07 Aujourd'hui, le président de la République, on ne les oublie pas, on ne les abandonne pas et on se mobilise pour les faire libérer.
05:12 Alors il y a la voix officielle, celle du président, celle de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
05:16 Mais je vous parle de la communauté nationale, du pays lui-même, le pays, la France, les Français.
05:26 Moi je ressens beaucoup de solidarité des Français avec ce que vivent les Israéliens.
05:32 Vous savez, nous avons connu des attentats terroristes sur notre sol.
05:36 Quand on s'est rendu à Kfar Aza, l'un des kiboutz, des kiboutz pacifistes d'ailleurs, qui a été attaqué à 2 km de Gaza,
05:43 certains députés se rappelaient des images d'Oradour sur Glane, c'est-à-dire des gens, des civils qui ont été brûlés vifs.
05:50 Bien sûr, le président de la République, et je crois que c'était présent pour beaucoup de Français,
05:54 a rappelé l'image du Bataclan quand on voit cette rave partie.
05:57 Donc nous avons été nous-mêmes touchés par le terrorisme islamiste.
06:00 Et je crois que c'est aussi pour ça que les Français ressentent une solidarité, un lien bien sûr avec ce qui arrive à la société israélienne.
06:07 Benjamin, dans les débats auxquels nous assistons, en France,
06:11 Karim Benzema, Gérald Darmanin qui l'accuse d'être proche des frères musulmans,
06:17 est-ce que c'est au niveau tout ça ?
06:19 Vous savez, je crois que Gérald Darmanin a raison de rappeler que dans une situation de tension, de crise,
06:25 où le président de la République a rappelé à l'unité nationale, chacun doit faire preuve de responsabilité et de mesure dans ses propos d'équilibre.
06:32 Vous citez Karim Benzema, on pourrait en citer d'autres.
06:36 Ce sont des personnalités qui ont fait une carrière extraordinaire et qui ont une voix qui pèse aujourd'hui,
06:42 qui comptent, qui ont des millions, des dizaines de millions de followers.
06:46 Ce n'est pas un homme politique, c'est un footballeur, bien sûr.
06:49 Donc moi je ne veux pas lui imputer une responsabilité qu'il n'a pas.
06:52 Mais...
06:53 Un influenceur, vous diriez ?
06:54 Oui, exactement, c'est le bon terme.
06:56 C'est un influenceur.
06:58 Et donc ça donne, je pense qu'il faut peser les mots quand on parle aussi d'une situation qui touche nos concitoyens aussi.
07:05 Et non seulement les familles qui sont meurtries en Israël,
07:08 mais nos concitoyens qui regardent ce conflit, qui se sentent touchés, qui se sentent concernés,
07:13 et qui veulent aussi que notre pays reste uni et soudé.
07:16 Dernier mot très rapide, vous souhaitez qu'Emmanuel Macron se rende en Égypte demain ?
07:21 On verra ce qu'il décide de faire.
07:24 Le président est très actif sur la diplomatie, vous savez, il parle à tous les partenaires,
07:27 que ce soit européens, américains, israéliens, arabes ou iraniens,
07:32 pour appeler notamment à la fin, à empêcher l'embrasement régional.
07:38 Et il se rendra dans la région quand il l'estime utile, notamment pour lancer une initiative diplomatique.
07:42 Merci à vous, Benjamin Haddad, député Renaissance de Paris,
07:45 et vous êtes le coordinateur des portes-paroles du groupe à l'Assemblée nationale.
07:48 Merci d'avoir répondu à nos questions ici même, à France Info.