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  • 26/09/2023

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00:00 Ravie de vous retrouver pour Les Informer.
00:08 On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud.
00:12 Bonjour Renaud.
00:12 Bonjour Célia.
00:13 Et autour de la table ce matin, nos informés Aurélie Herbemont, le
00:16 brief politique sur France Info chaque matin à 7h24.
00:19 7h24 précisément.
00:20 Et à vos côtés, Eric Choll, directeur de la rédaction de L'Express sur 131.
00:25 Je tiens à le souligner pour ceux qui ne regardent pas la télé.
00:27 Costume cravate Eric aujourd'hui.
00:29 C'est ce qu'il faut.
00:30 Je prends ça pour un reproche Célia ?
00:32 Non, vous êtes parfait.
00:33 Vous êtes toujours parfait Renaud.
00:35 Merci Célia.
00:36 Merci de votre indulgence.
00:37 On commence par l'écologie à la française, façon Emmanuel Macron.
00:40 Avec la présentation du plan, du projet de planification écologique du chef de l'État hier,
00:46 qui dévoile un contenu qui se veut, en tout cas des objectifs qui se veulent
00:50 ambitieux, réduire de 55% le niveau des émissions de gaz à effet de serre
00:58 d'ici 2030 par rapport au niveau qui était celui de 1990.
01:01 Ceci nécessiterait une accélération puisqu'il faudrait d'ici 2030 réduire
01:05 de 5% par an ces émissions.
01:09 Alors, les moyens sont-ils à la hauteur ?
01:11 Les financements aussi ?
01:12 Et puis, pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron se veut finalement prudent
01:15 dans les mots pour présenter ce projet ?
01:18 Qu'est-ce que c'est que cette écologie à la française qu'il veut juste
01:23 et surtout pas douloureuse ?
01:24 Voici les propos du chef de l'État hier.
01:27 L'objectif qui est le nôtre, que nous avons débattu pendant les deux
01:31 heures et demie et qui était l'objet du travail du gouvernement depuis
01:35 maintenant 14 mois, c'est de bâtir une écologie à la française
01:38 qui répond à un triple défi qui n'est pas que le nôtre, mais celui de la planète,
01:42 celui du dérèglement climatique et de ses conséquences,
01:45 celui d'un effondrement de notre biodiversité et celui de ce que je
01:50 qualifiais il y a un peu plus d'un an de fin de l'abondance et au fond
01:53 de la rareté de nos ressources.
01:54 Voilà, le jardin à la française, on voit à peu près ce que c'est.
01:56 L'écologie à la française, pas encore exactement, mais on voit bien
01:59 qu'Emmanuel Macron parle d'une écologie juste, sans purge, sans cure,
02:05 bref, une forme d'écologie positive qui ne nécessiterait pas en tout cas
02:08 d'imposer des contraintes aux Français.
02:10 Est-ce qu'il y a là une forme de prudence politique par rapport au contexte
02:14 en France et en Europe d'ailleurs sur ces sujets ?
02:17 Et est-ce que dès lors, cette prudence risque d'engendrer une action
02:23 insuffisante en termes de moyens et de financement au regard de ce défi climatique ?
02:28 Aurélie Herbemont, une écologie incitative et non punitive.
02:31 Oui, c'est ce que disait le ministre de la Transition écologique,
02:34 Christophe Béchut, tout à l'heure à votre micro.
02:36 La difficulté avec l'écologie, c'est que ça peut coûter très cher aux Français.
02:40 Les pompes à chaleur, ça coûte beaucoup plus cher qu'une chaudière à fuel.
02:43 Une voiture électrique, ça coûte beaucoup plus cher qu'une voiture thermique.
02:47 Donc, c'est vrai que l'exécutif est à la fois ambitieux et en même temps prudent
02:51 parce que s'ils n'embarquent pas les Français dans l'aventure,
02:54 mais ils ne pourront rien faire.
02:56 Et la difficulté, c'est qu'on est en période d'inflation extrêmement dure.
03:00 Donc, si les Français se disent ça me coûte de l'argent d'être écolo,
03:03 entre fin du monde et fin du mois, la nécessité fait loi, j'ai envie de dire.
03:08 Et c'est la fin du mois qui va l'emporter sur la nécessité de protéger la planète.
03:12 C'est un vrai défi pour l'exécutif de réussir à embarquer tout le monde
03:15 dans cette transition écologique qui est nécessaire,
03:17 mais qui peut coûter très cher au portefeuille des Français.
03:20 Voilà, peut-on être ambitieux si on n'a pas les moyens de ses ambitions ?
03:24 On continue d'en parler juste après le Fil info, à 9h10.
03:28 Maureen Suynard.
03:29 Après avoir abandonné l'idée de la vente à perte,
03:32 l'exécutif veut pousser les raffineurs et les distributeurs
03:35 à vendre leur carburant à prix coûtant.
03:38 Ils sont conviés à une réunion à Matignon cet après-midi.
03:41 Elisabeth Borne leur demande de faire la transparence sur leur marge.
03:45 De son côté, l'exécutif refuse de baisser les taxes.
03:48 Une réunion au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron
03:51 concernant la planification écologique.
03:53 Le chef de l'État promet de reprendre le contrôle du prix de l'électricité.
03:57 Mais sans donner plus de détails pour le moment,
04:00 il veut aussi la production d'un million de pompes à chaleur
04:03 produites en France d'ici 2027.
04:05 La Crimée, le territoire russe visé par de nouvelles attaques ukrainiennes.
04:09 Aujourd'hui, la défense antiaérienne russe a abattu un missile
04:12 près d'un aérodrome militaire dans la péninsule occupée.
04:15 De son côté, l'Ukraine dénonce l'attaque d'une quarantaine de drones russes pendant la nuit.
04:19 La surface de la banquise en Antarctique, toujours plus réduite,
04:23 c'est en ce moment qu'elle doit atteindre sa surface maximale.
04:26 Mais nous sommes à un niveau historiquement bas.
04:28 Les scientifiques estiment que cela est dû au réchauffement
04:31 de la couche supérieure de l'océan.
04:34 France Info.
04:35 Les informés.
04:38 Renaud Dely.
04:39 Salia Brakia.
04:40 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely,
04:46 toujours avec Aurélie Herbemont, le brief politique tous les matins sur France Info.
04:49 Et Éric Scholl, directeur de la rédaction de l'Express.
04:52 Éric, est-ce que la France a les moyens de ses ambitions
04:55 en termes de planification écologique ?
04:57 Si elle veut y arriver, elle peut y arriver à condition de faire des choix.
05:00 Et c'est vrai que la transition écologique, ça coûte extrêmement cher.
05:03 Ça veut dire qu'il faut la financer.
05:05 Et ce financement, aujourd'hui, dans un contexte difficile,
05:08 lutte contre l'inflation, et on voit qu'on est en train de débourser de l'argent
05:12 pour le pouvoir d'achat des Français.
05:14 Par exemple, la simple mesure du chèque carburant.
05:17 Si on fait l'équivalent de ce qui s'est passé cette année,
05:21 ça va être entre 400 et 500 millions d'euros.
05:23 On va avoir une croissance en 2024 qui va être moins forte même
05:27 que celle qu'a anticipé le gouvernement.
05:30 C'est la Banque de France qui le dit.
05:32 Donc l'équation budgétaire, elle est difficile,
05:34 surtout que le gouverneur a déjà annoncé qu'il ne voulait pas augmenter les impôts.
05:38 Il reste un moyen simple, c'est celui de revoir,
05:41 d'être très exigeant sur les dépenses publiques.
05:44 Et là, le gouvernement peut faire, c'est ce que j'appelle faire des choix,
05:46 des arbitrages.
05:47 À un moment, effectivement, il va falloir se dire,
05:49 une priorité c'est laquelle ?
05:50 Si la priorité c'est de faire la transition écologique,
05:52 et comme le gouvernement ne sera pas tout seul à payer la transition écologique,
05:56 il faut que l'État, les entreprises, certainement aussi les Français,
06:01 mais c'est vrai que pour les Français, c'est plus compliqué,
06:03 en tout cas pour certains Français, les classes populaires,
06:05 c'est beaucoup plus compliqué.
06:06 Donc il y a des choix à faire, pour le moment, ils ne sont pas encore faits.
06:09 Il faut tailler dans les dépenses, c'est ce que dit Eric Scholl.
06:11 Ce qui explique en tout cas, c'est la démarche extrêmement prudente,
06:14 en tout cas dans les mots d'Emmanuel Macron.
06:16 On voit bien qu'il marche sur des œufs sur ce sujet,
06:19 parce qu'il y a effectivement deux écueils, me semble-t-il,
06:21 que doit affronter l'exécutif.
06:23 L'exécutif d'une part, une situation financière calamiteuse, disons-le.
06:27 3 000 milliards de dettes.
06:28 L'ampleur des déficits, l'ampleur de la dette, des niveaux records d'endettement.
06:32 Tout ça conduit l'exécutif effectivement à chercher de l'argent,
06:35 à chercher des marges de manœuvre.
06:36 Alors il y a peut-être des économies à faire,
06:38 mais au regard de l'investissement qui se chiffre par dizaines de milliards
06:42 nécessaires pour la transition écologique,
06:44 on voit bien qu'il y a un problème strictement budgétaire,
06:48 d'autant que le gouvernement sait aussi lier les mains
06:50 sur un certain nombre d'outils auxquels il ne veut pas recourir.
06:52 On peut penser à l'ISF vert qui avait été évoqué par l'économiste Jean Pisaniferi
06:56 dans le rapport qu'il a remis il y a quelques mois à Matignon
06:58 et qui a été aussitôt enterré.
07:00 On peut s'interroger quand même s'il y a un terme à un moment ou à un autre,
07:03 il ne faudra pas une contribution supplémentaire à peu près de cet ordre-là,
07:09 en tout cas ressemblant à l'hypothèse avancée à l'époque par Jean Pisaniferi,
07:13 pour participer à ce financement.
07:14 Et puis de l'autre côté, il y a un écueil politique aussi
07:16 qui devient de plus en plus délicat et de plus en plus voyant,
07:19 y compris à l'échelle de l'Europe.
07:20 C'est qu'on voit bien qu'un peu partout en Europe aujourd'hui,
07:22 il y a un certain nombre de partis populistes que l'on peut classer à l'extrême droite
07:25 qui progressent non plus en niant le réchauffement climatique,
07:29 ils ne sont plus ouvertement climato-sceptiques.
07:31 Si j'ose dire, ils sont en quelque sorte climato-j'm'en foutis,
07:34 c'est-à-dire que certes le réchauffement est là,
07:36 mais ça coûte trop cher ou c'est trop douloureux pour les Français,
07:39 pour les électeurs en général de s'y attaquer,
07:41 donc on va contester toutes les mesures environnementales.
07:44 C'est ce que fait Marine Le Pen en France,
07:46 c'est ce que fait l'extrême droite, enfin un nouveau parti agrarien aux Pays-Bas
07:51 qui menace de l'emporter lors des prochaines législatives
07:54 et qui défend haut et fort l'usage des pesticides et qui s'envole dans les sondages,
07:58 qui a déjà gagné des élections provinciales il y a quelques mois.
08:01 C'est ce que fait l'AFD en Allemagne, le parti d'extrême droite
08:04 qui est en train de caracoler dans les sondages.
08:06 Donc on voit bien que Emmanuel Macron et l'exécutif sont très soucieux aussi
08:09 de cet effet, de cette menace politique et électorale,
08:13 de cette démagogie électoraliste qui fonctionne dans certains pays d'Europe,
08:16 qui risque de peser à l'occasion des élections européennes
08:18 et qui a conduit aussi, on l'a vu la semaine dernière,
08:20 le gouvernement conservateur britannique de Richie Sunak
08:23 à enterrer en quelque sorte sa feuille de route climatique,
08:25 en tout cas à repousser un certain nombre d'objectifs environnementaux.
08:28 Aurélie Herbemont ?
08:29 C'est vrai que c'est un vrai défi pour le gouvernement
08:32 parce qu'il risque d'y avoir une vague brune aux prochaines élections européennes,
08:37 en partie effectivement liée à cette contestation de la transition écologique
08:41 si elle est à marche forcée.
08:43 Donc il y a ce risque politique et puis il y a ce problème
08:47 peut-être d'incohérence en ce moment, avec à la fois,
08:50 on fait un chèque pour le carburant, donc 100 euros pour les ménages les plus modestes,
08:54 donc on subventionne une énergie fossile,
08:56 quand en même temps on dit qu'il faut surtout décarboner l'économie.
09:00 Donc c'est vrai que les Français peuvent se dire "mais attendez, où est-ce qu'on va ?".
09:03 C'est une vraie quadrature du cercle pour tenir les deux bouts de l'omelette,
09:09 tenir compte des problèmes de pouvoir d'achat,
09:12 de la colère qui peut se manifester à l'égard de la transition écologique,
09:16 et en même temps la planète, il n'y en a qu'une,
09:18 donc au bout d'un moment on va avoir un vrai problème pour vivre sur cette planète
09:22 si on ne fait pas d'efforts.
09:24 Donc c'est un grand écart terrible à faire, mais qui est hélas nécessaire.
09:28 Éric Scholl ?
09:29 Oui, je pense qu'il y a un sujet effectivement politique, voire sociétal,
09:32 c'est-à-dire réconcilier les jeunes qui ont une appétence évidemment
09:37 plus forte encore que n'importe quelle génération pour sauver la planète,
09:42 et d'autre part aussi les classes populaires qui, aujourd'hui on le voit dans les sondages,
09:46 regardent d'abord en priorité leur pouvoir d'achat.
09:49 Comment est-ce qu'on arrive vraiment à réconcilier la lutte pour le pouvoir d'achat
09:53 et en même temps la lutte contre le réchauffement climatique ?
09:56 C'est assez compliqué, et l'idée de dire "la fin du monde et la fin du mois, même combat",
10:03 parce que c'était ça le slogan, en réalité on s'aperçoit que ce n'est pas nécessairement
10:06 le même combat en ce moment, et ça serait faux de dire l'inverse.
10:10 Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, pour Emmanuel Macron, il a certainement raison
10:15 de faire du "en même temps", c'est le moment où il a peut-être raison de le faire.
10:17 Mais du coup il y a un problème de timing en fait ? Ce discours intervient au mauvais moment ?
10:21 En tout cas, il y a…
10:22 Il n'y a pas de choix.
10:23 Oui, c'est-à-dire que le choix, la marge de manœuvre est assez restreinte,
10:26 et c'est vrai que de toute façon l'inflation, les menaces sur le pouvoir d'achat,
10:29 l'envol des prix du caraburant, ça c'est une situation qui est là depuis maintenant
10:32 de nombreux mois et qui va perdurer.
10:34 Donc c'est vrai que c'est aussi en quelque sorte l'occasion,
10:37 cette difficulté, d'essayer de conjuguer les deux dimensions.
10:40 Alors ça passe par un certain nombre d'annonces qu'a faites Emmanuel Macron hier
10:43 ou ces derniers jours, il reste à savoir si elles seront suivies des faits,
10:46 mais par exemple reprendre le contrôle du prix de l'électricité dès le mois d'octobre.
10:50 Alors comment faire, comment s'extraire d'un certain nombre de contraintes
10:53 liées en particulier au marché européen, etc. ? On va voir.
10:56 Mais c'est faire comprendre que l'électricité pas chère, c'est justement aussi l'avenir,
11:01 y compris sur le plan environnemental.
11:04 L'annonce aussi, qui avait déjà été faite, mais confirmée hier,
11:07 de la possibilité de recourir à des voitures électriques sous forme de leasing
11:11 d'un montant simplement de 100 euros par mois, etc.
11:14 Il y a quelques jours, sur l'antenne de France Info,
11:17 François Gemmene, qui est rapporteur du GIEC, avançait une piste
11:23 extrêmement intéressante, évidemment, pour faire comprendre
11:26 que la transition écologique, ce n'est pas forcément douloureux.
11:29 Ça ne va pas forcément peser sur le portefeuille des Français,
11:33 mais que ça peut contribuer à améliorer leur vie quotidienne.
11:36 C'est le chantier, évidemment, gigantesque, immense,
11:38 de la rénovation thermique des bâtiments.
11:40 Il a invité d'ailleurs l'État et l'ensemble des bâtiments publics
11:43 à montrer l'exemple.
11:44 Mais ça, ça nécessite de nouveau un financement massif, gigantesque.
11:49 10 milliards d'euros par an pour la rénovation thermique, on en est à 4.
11:52 Pour l'instant, les moyens ne sont pas là.
11:55 Donc il va bien falloir aller chercher l'argent quelque part.
11:58 Et on ne va pas aller chercher dans la poche des plus riches.
12:00 C'est ce que disait Christophe Béchut, le ministre de la transition écologique,
12:02 tout à l'heure.
12:03 – Alors il y a un rapport de l'Assemblée qui va être présenté
12:06 cet après-midi en Commission des finances, porté notamment
12:09 par un allié de la majorité, le président du MoDem à l'Assemblée,
12:14 Jean-François Amati.
12:17 Ils proposent, eux, de chercher plutôt un ISF vert au niveau européen.
12:21 Parce qu'ils savent très bien que l'ISF vert qui avait été proposé
12:25 par Jean-Pyzani, Ferry et Emmanuel Macron, non, il y a une espèce de dogme,
12:28 on n'augmente pas les impôts, on n'augmente pas non plus les impôts
12:31 pour les plus riches, mais il y a un moment, il va bien falloir
12:33 trouver de l'argent quelque part.
12:34 Donc c'est pour ça que le curseur se déplace un peu sur essayer
12:37 de gérer ça en européen, mais ça peut prendre des mois,
12:40 si ce n'est des années, en admettant que tout le monde se mette d'accord
12:43 pour avoir un ISF vert, pour financer la transition écologique
12:46 à l'échelle du continent.
12:47 Donc ce n'est pas la semaine prochaine qu'on aura 10 milliards
12:50 pour rénover tous les bâtiments français, 10 milliards par an.
12:54 Éric Scholl, où est-ce qu'on va chercher l'argent à partailler
12:56 dans les dépenses ?
12:58 On peut monter sur le plan européen, on peut monter un fonds européen
13:02 et je pense que c'est une des pistes qui avait été envisagée.
13:05 D'autre part, il faut quand même se souvenir que ce débat
13:08 qu'on est en train de se poser, cette transformation,
13:10 on s'est déjà posé dans les années 70, quand on a réalisé le plan nucléaire
13:14 et on l'a fait très, très vite ce plan nucléaire,
13:16 et on était à un moment de crise.
13:17 Au fond, la crise a permis d'accélérer la mutation.
13:20 C'est ça qu'on doit réussir à faire aujourd'hui, c'est-à-dire
13:22 qu'il y a une crise, on sait qu'on est obligé de changer de modèle
13:25 et je pense que les grandes entreprises, mais aussi les citoyens
13:28 maintenant l'ont compris, le gouvernement le sait,
13:30 on a quand même complètement changé d'époque sur la transition écologique.
13:33 Maintenant, effectivement, on sait qu'il va falloir mettre des milliards,
13:35 c'est sans doute ce qu'on nous a un peu caché ces dernières années,
13:37 c'est que ça va coûter très cher.
13:39 Mais c'est de l'investissement et au fond, on sait qu'on n'a pas le choix.
13:42 Les comptes hier n'ont pas vraiment été révélés, il y a eu des annonces,
13:45 par exemple sur les voitures électriques, oui, mais simplement
13:48 ça va rester encore très, très petit.
13:50 Le leasing à 100 euros la voiture électrique, ça va concerner seulement
13:54 quelques dizaines de milliers de voitures l'année prochaine, c'est encore trop peu.
13:57 Comment l'Education nationale fait face au fléau du harcèlement scolaire ?
14:02 On en parle dans un instant, juste après le Fil info à 9h20 de Maureen Suynard.
14:06 Plus de 3000 euros pour un couple âgé de 60 ans, voici ce que ce couple va devoir
14:12 débourser sur un an pour une couverture santé garantie.
14:15 Les tarifs des complémentaires santé flambent cette année,
14:18 surtout pour les seniors et l'augmentation pour l'année prochaine
14:21 devait être de l'ordre de 10%.
14:24 50 avions long courrier pour 15 milliards d'euros, voici la commande massive
14:28 faite par Air France KLM à Airbus.
14:30 Le groupe franco néerlandais dit choisir le constructeur pour avoir
14:34 des appareils plus silencieux et plus économes en carburant.
14:38 Plusieurs projets d'autoroutes seront abandonnés dans les prochaines semaines,
14:41 annonce ce matin du ministre des Transports.
14:43 Cela ne concernera pas l'A69 entre Castres et Toulouse,
14:47 mais Clément Beaune assure que l'impact environnemental de ce projet controversé
14:51 sera réduit.
14:52 Et puis après les chants homophobes entendus au Parc des Princes dimanche,
14:56 scandés par des supporters du PSG, voici un dépôt de plaintes.
15:00 L'interministériel a la lutte contre le racisme et l'antisémitisme
15:04 et la haine entière LGBT indique qu'il saisit la justice.
15:08 Le PSG a condamné ces chants mais n'a pas dit s'il porterait plainte.
15:13 France Info
15:16 Les informés, Renaud Dely, Salia Brakia
15:22 Toujours avec Aurélie Arbemont, le brief politique tous les matins sur France Info.
15:28 Eric Fiolle, directeur de la rédaction de L'Express et Renaud Dely,
15:31 on en vient maintenant au deuxième thème de ces informés,
15:33 l'éducation nationale face au fléau du harcèlement scolaire.
15:35 Elisabeth Borne doit présenter demain un plan justement de lutte
15:39 contre le harcèlement scolaire.
15:41 C'était une initiative que la Première ministre avait annoncée
15:43 dès le mois de juin lors d'un précédent drame,
15:45 en l'occurrence le suicide d'une jeune adolescente de 13 ans,
15:47 prénommée Lincette.
15:49 Depuis, le harcèlement scolaire a continué de provoquer d'autres drames,
15:53 notamment le suicide de Nicolas, cet adolescent qui a mis fin à ses jours
15:57 au début du mois de septembre.
15:59 Et puis la révélation, la semaine dernière, de ce courrier du rectorat de Versailles
16:04 tensant les parents du jeune Nicolas lorsque ceux-ci avaient alerté
16:08 l'éducation nationale, un courrier qui remonte au début du mois de mai
16:11 et qui mettait en cause en quelque sorte le comportement des parents.
16:15 Un courrier qualifié de honteux par le ministre de l'éducation nationale
16:20 Gabriel Attal, lequel a rencontré hier le nouveau rector de l'Académie de Versailles.
16:25 La précédente a fini par présenter ses excuses il y a quelques jours.
16:29 Il a rencontré donc hier le nouveau rector de l'Académie de Versailles
16:33 et il a constaté, Gabriel Attal, que ce type de courrier
16:36 était somme toute assez fréquent.
16:38 Sur l'année scolaire 2022-2023, 120 courriers dits de réprobation ont été adressés.
16:45 Sur ces 120 courriers de réprobation qui ont été adressés,
16:49 55 d'entre eux semblent poser question.
16:52 Évidemment, des travaux vont se poursuivre pour identifier
16:57 ce qui a mené à l'envoi de ces courriers
17:00 et s'il était justifié de les envoyer ou pas.
17:03 120 courriers adressés l'année dernière par le rectorat de Versailles.
17:07 55, ça fait presque la moitié.
17:09 La moitié de ces courriers posent question, dit Gabriel Attal.
17:12 Ce sont des courriers dits de réprobation, c'est-à-dire dans lesquels
17:15 l'administration de l'éducation nationale reproche leurs comportements,
17:19 leurs attitudes ou leurs propos, notamment en particulier à l'endroit des enseignants
17:23 ou du personnel de l'éducation nationale, donc des parents d'enfants
17:27 qui se disent harcelés.
17:29 Pourquoi un tel nombre de courriers ?
17:32 Qu'est-ce que ça révèle comme dysfonctionnement de l'administration ?
17:35 Et pourquoi est-ce que l'éducation nationale semble avoir tant de mal
17:38 à s'attaquer vraiment à ce fléau ?
17:40 Aurélie Herbevant.
17:41 Ce qui est intéressant, c'est que pendant les semaines qui viennent,
17:44 sans doute et peut-être les mois, en fait, tout va sortir.
17:47 On va assister à une espèce de grande purge.
17:49 Ce que me disait un conseiller de l'exécutif hier,
17:51 c'est qu'en fait on assiste à un "me too" du harcèlement scolaire,
17:53 c'est-à-dire que la parole des enfants va se libérer
17:55 et le fait qu'il n'ait pas toujours été entendu,
17:58 que l'administration n'ait pas toujours répondu comme il faut,
18:02 manifestement à Minima, dans l'Académie de Versailles,
18:05 et c'est peut-être pas le cas uniquement à Versailles,
18:07 on va voir tout ça sortir, faire une espèce de grande purge
18:10 qui permettra peut-être de remettre à plat un peu le fonctionnement,
18:14 le traitement du harcèlement scolaire.
18:16 Ça va être un moment, je pense, assez désagréable collectivement
18:19 parce que vraiment on va assister à toutes ces histoires qui vont sortir,
18:22 mais nécessaires sans doute pour avancer,
18:25 comme à chaque fois qu'il y a ces grands moments de catharsis
18:28 quasiment collectifs.
18:30 Il y a un audit qui va être réalisé,
18:32 dont les résultats sont attendus dans les prochaines semaines,
18:35 pour faire un point sur l'ampleur du phénomène du harcèlement scolaire,
18:39 parce qu'on a ces histoires dramatiques
18:41 qui apparaissent régulièrement dans l'actualité,
18:43 mais on a du mal à mesurer l'ampleur du phénomène.
18:45 C'est le cas dans toutes les écoles de France,
18:48 donc ça va être important d'avoir un état des lieux assez précis,
18:51 et aussi un état des lieux de comment les rectorats dans toute la France
18:54 répondent aux sollicitations et aux alertes des parents
18:58 qui manifestement ne sont pas toujours entendus.
19:00 – Parce que c'est ça qui est pointé du doigt aujourd'hui,
19:02 c'est la réponse des rectorats aux parents, Éric Scholl.
19:05 – Oui, parce qu'en fait il faut que les rectorats soient sans doute mieux préparés,
19:09 alors les syndicats disent tout de suite qu'il n'y a pas assez de monde de rectorat.
19:12 La réalité c'est qu'il y a aussi des habitudes et même des traditions
19:15 administratives dans les rectorats,
19:17 qui font qu'ils ne sont absolument pas,
19:19 ils ne savent pas répondre aux demandes des parents.
19:21 Et les demandes des parents sont de plus en plus nombreuses.
19:23 Et d'ailleurs parfois elles sont déplacées,
19:25 il ne s'agit pas de cas de harcèlement,
19:26 parfois il faut absolument les traiter,
19:28 et on voit bien dans ce cas-là que la réponse nous fait trembler.
19:31 Mais cette réponse-là, elle vient d'où ?
19:33 Elle vient du fait de la formation des agents publics.
19:36 Quand vous regardez ce qu'on demande à un agent public
19:38 au moment où il passe son concours,
19:40 on va lui demander de réaliser un courrier, un courrier administratif.
19:44 Et c'est une obligation, on leur demande ni formule de politesse,
19:48 ni formule d'appel.
19:49 C'est précisé dans ce qu'on demande aux étudiants.
19:51 On n'a pas le droit d'être chaleureux.
19:52 Absolument pas.
19:53 Donc vous voyez, c'est au-delà de l'empathie,
19:55 il y a un problème de relation.
19:56 Et en fait, au-delà de ça, c'est presque,
19:59 ce à quoi on assiste aujourd'hui,
20:01 c'est cette relation de plus en plus compliquée
20:03 entre les parents et le système éducatif.
20:05 Donc d'abord évidemment les établissements,
20:07 mais très souvent les parents partent vers les rectorats,
20:09 et là on s'aperçoit que le courant ne passe plus du tout,
20:12 ni d'un côté ni de l'autre.
20:14 Et c'est effectivement ça, ce à quoi on va assister,
20:16 j'imagine, dans les prochaines semaines.
20:18 C'est comment on rétablit ce courant,
20:20 comment en fait on prend sérieusement les sujets,
20:23 notamment le harcèlement, comment on le traite,
20:25 et puis comment on essaye aussi,
20:27 parce que parfois les parents ont des demandes
20:29 qui n'ont rien à voir avec ça,
20:30 qui ne doivent pas être réglées par l'école,
20:31 et bien d'aller en orienter ailleurs.
20:32 Parce que c'est vrai que les missions et le climat
20:34 au sein de l'école,
20:35 les missions de l'école ont considérablement changé.
20:37 Ce sont beaucoup compliquées évidemment.
20:39 Et alors dans le cas, en plus du rectorat de Versailles,
20:42 c'est vrai que ce rectorat en particulier,
20:44 et bien au-delà bien sûr,
20:46 tout le pays avait été profondément meurtri,
20:48 traumatisé par l'assassinat de Samuel Paty,
20:51 en l'occurrence enseignant qui lui-même
20:53 avait été d'abord harcelé,
20:55 harcelé par des parents, par des militants et autres.
20:57 Donc ça explique aussi,
20:59 ça ne justifie en rien,
21:01 mais ça explique aussi parfois
21:03 qu'une frange d'administration peut passer
21:05 d'un côté et d'un excès à l'autre.
21:06 C'est-à-dire qu'il y a des enseignants
21:07 qui sont abandonnés,
21:08 parfois certains qui sont lynchés d'ailleurs
21:09 sur les réseaux sociaux,
21:11 par des parents qui ont des exigences
21:13 totalement déplacées.
21:14 Et de l'autre côté,
21:15 donc on a cette machine
21:17 qui d'un seul coup n'est même plus capable
21:19 de faire preuve d'humanité,
21:20 lorsque des parents la saisissent à juste titre,
21:22 parce que leur enfant est victime de harcèlement.
21:24 Donc on voit que ça va prendre plus que des semaines,
21:28 ça va prendre des mois.
21:29 Il y a aussi une forme de culture
21:31 et de fonctionnement d'administration.
21:32 Là ce n'est pas du tout une question de moyens d'ailleurs.
21:34 C'est une question…
21:35 – De mentalité.
21:36 – De formation, de contact, de contact humain.
21:39 Pour changer cette culture-là,
21:41 avec aussi, c'est vrai,
21:42 dans un certain nombre de secteurs de l'administration,
21:44 y compris de l'éducation nationale,
21:46 parfois un sentiment d'impunité
21:48 de la part de celui qui signe
21:50 et qui adresse ce type de courrier.
21:52 Le type de courrier honteux en question évoqué,
21:54 parce que c'est vrai qu'il y a aussi des sanctions
21:57 qui au sein de l'administration
21:59 ne sont pas toujours,
22:00 c'est le moins qu'on puisse dire, à la hauteur.
22:02 Donc en l'occurrence, je crois d'ailleurs
22:03 que le DRH en question,
22:04 à hauteur de ce courrier,
22:07 n'était pas présent hier
22:09 lorsque Gabriel Attal s'est rendu à Versailles
22:12 et a rencontré le nouveau recteur de Versailles.
22:15 J'aurais aimé assister à l'échange
22:18 entre le ministre et l'auteur de ce courrier.
22:20 – On attend donc le plan d'Elisabeth Borne
22:24 sur le harcèlement scolaire.
22:26 Merci beaucoup à tous les trois.
22:27 Aurélie Herbemont, le brief politique sur France Info,
22:29 c'est chaque matin à 7h24.
22:31 – 7h24, rendez-vous à 7h24 demain.
22:33 Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express,
22:35 qui s'intéresse cette semaine ?
22:37 – Au roi du Maroc, Mohamed VI,
22:39 le mystérieux Mohamed VI,
22:41 on raconte à la fois son entourage
22:43 et puis sa vie, et sa vie au Maroc,
22:45 mais aussi en France.
22:46 – Beaucoup en France.
22:47 Merci beaucoup à vous aussi Renaud.
22:49 Les informations sont de retour ce soir à 20h
22:52 avec Jean-François Aquilli et Bérangère Bonte.
22:54 [Musique]
22:59 – Votre programme vous a été présenté par

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