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Les débats de l'été avec Marc Mossé, avocat associé au sein du cabinet August Debouzy
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:06Et si les fameuses commissions d'enquête que l'on croyait indispensables au bon fonctionnement démocratique,
00:11au bon fonctionnement politique aussi, les commissions qui doivent parfois faire la lumière sur des faits qui nous apparaissent obscurs,
00:18si jamais ces commissions étaient en réalité en train d'être instrumentalisées,
00:21c'est en tout cas la pensée de Marc Mosset, avocat associé au sein du cabinet Ocus de Bousy,
00:25qui, bonjour, merci beaucoup d'être avec nous, vous signez un papier fascinant dans le journal Le Point,
00:31le risque de l'instrumentalisation, c'est vrai qu'elles sont partout,
00:35aussi bien sur l'attribution des chaînes de la TNT que sur les aides aux entreprises,
00:38on l'a vu encore plus récemment sur l'affaire Betara,
00:41mais on se souvient même de certaines commissions d'enquête sur l'affaire Benalla,
00:45celle qui était extrêmement médiatisée, je crois que c'est celle qui a accumulé le plus de vues et le plus d'audimat
00:50au moment où elle était diffusée en direct à la télévision.
00:52Premièrement, est-ce que vous pouvez nous rappeler quel était l'objet,
00:56quand cela a été pensé, des commissions d'enquête, parce que partons du commencement ?
01:00Oui, tout à fait.
01:02Les commissions d'enquête, ça contribue à une fonction très importante du Parlement,
01:06qui est la fonction de contrôle de l'action de gouvernement.
01:09Quand on parle du Parlement, en réalité, il y a deux fonctions.
01:10La fonction législative, celle à laquelle on pense le plus facilement,
01:14écrire la loi, voter la loi,
01:16et la seconde fonction, qui est très importante, qui est contrôler l'action de gouvernement.
01:20Et donc, les commissions d'enquête, notamment au moment de la Troisième République,
01:24sont devenues un instrument d'affirmation du pouvoir parlementaire.
01:30C'est une conquête des démocraties libérales.
01:32C'est une conquête des démocraties libérales.
01:33Il va y avoir un vrai poids sur ce que fait le gouvernement.
01:35C'est un outil des contre-pouvoirs,
01:38dont les démocraties ont besoin.
01:40Une séparation des pouvoirs suppose qu'il y a des contre-pouvoirs.
01:43Donc, il faut garder à l'esprit que les commissions d'enquête
01:47constituent des outils tout à fait indispensables
01:50pour des démocraties libérales,
01:52dans lesquelles, effectivement, le Parlement va pouvoir contrôler
01:56l'action de gouvernement, évaluer les politiques publiques.
01:59Donc, c'est un outil que l'on doit saluer
02:01et que l'on doit absolument protéger.
02:04Donc, de ce point de vue-là,
02:06il ne faut pas, j'allais dire, jeter le bébé avec l'eau du bain,
02:09à partir d'une inquiétude sur certaines éventuelles dérives,
02:13dire que c'est l'outil qui est mauvais.
02:15L'outil, il est indispensable
02:17et il doit être absolument protégé
02:19parce qu'il contribue à la défense des droits des citoyens
02:23derrière ce pouvoir de contrôle du gouvernement par le Parlement.
02:27Vous parlez d'outil.
02:28Est-ce que ce qui a déformé l'outil,
02:29c'est la révision constitutionnelle de 2008 ?
02:31Il y a plusieurs facteurs, vous avez raison.
02:33Il y a un premier facteur, effectivement, en 2008,
02:36avec la révision qui donne davantage de poids aux oppositions
02:40et puis, techniquement, une révision du règlement
02:43de l'Assemblée nationale et du Sénat, d'ailleurs,
02:45pour donner aux oppositions un droit de tirage.
02:48C'est intéressant parce que pendant longtemps,
02:51du fait de la logique de la Ve République,
02:54ce qu'on appelait le fait majoritaire
02:55et le parlementalisme rationalisé,
02:58les oppositions avaient peu de place
03:00pour, notamment, déclencher les commissions d'enquête.
03:03Avec 2008, puis 2014, la révision du règlement
03:06de l'Assemblée nationale,
03:07les oppositions ont eu un droit de tirage plus important
03:10et ça a évidemment contribué
03:12à une forme de multiplication,
03:14et certains parlent même d'inflation,
03:15du nombre de commissions d'enquête.
03:18Mais ce n'est pas tout comme possibilité d'explication.
03:21Il y a une autre explication qui est sans doute liée,
03:23notamment depuis 2022 et 2024 encore plus,
03:27l'affaiblissement du fait majoritaire.
03:28On voit bien qu'avec la constellation
03:31que représente aujourd'hui l'Assemblée nationale,
03:34le nombre de groupes et parfois
03:36certains comportements politiques un peu baroques,
03:39c'est intéressant le baroque,
03:42c'est un mouvement intéressant,
03:45eh bien il y a une forme de polarisation,
03:48le Parlement parfois peut sembler un peu énervé
03:50sur certains sujets,
03:51et donc ça contribue à multiplier
03:52les opportunités de créer des commissions d'enquête.
03:55Vous parlez d'inflation,
03:56c'est quand même intéressant de lire les chiffres
03:57que vous citez dans le papier du point.
03:59Le nombre de commissions a considérablement augmenté.
04:02Si on prend depuis 1958,
04:03l'Assemblée nationale en a créé 136,
04:06dont 24 entre 1958 et 1981.
04:10C'est excessivement peu,
04:12et c'est 73 rien qu'entre 2008 et 2025.
04:15C'est-à-dire en moins de 20 ans,
04:1673 commissions pour enquêter,
04:18quand on regarde les thèmes,
04:19sur à peu près tout,
04:21et parfois beaucoup rien.
04:22Comment vous analysez, vous,
04:25outre les causes qu'on a pu évoquer
04:27de la révision constitutionnelle au baroque
04:29qui s'installe au sein de l'Assemblée nationale,
04:32comment vous expliquez, on va dire,
04:34cette tentation permanente ?
04:35Est-ce que ce n'est pas aussi une demande indirecte
04:37du citoyen envers le personnel politique ?
04:39Bien sûr, l'une des premières explications,
04:42au-delà de la révision constitutionnelle qu'on évoquait,
04:44c'est que, pendant longtemps,
04:46la France ne se caractérisait pas nécessairement
04:49par une dynamique des contre-pouvoirs.
04:51Le fait majoritaire que j'évoquais...
04:53La fameuse monarchie française, en réalité,
04:55qui restait ça.
04:56Un peu verticalité, voilà.
04:57Et parler de députés Godillot,
04:59donc c'était sans doute excessif,
05:01mais il n'en reste pas moins
05:03que pendant longtemps,
05:03ces mécanismes-là n'étaient pas totalement
05:05développés et utilisés.
05:07Donc, la bonne nouvelle,
05:09c'est que le Parlement
05:10s'est emparé des outils
05:11qu'il avait à disposition.
05:13Donc ça, c'est la bonne nouvelle.
05:15La difficulté, c'est de trouver
05:16la bonne tempérance,
05:18le sens de la nuance
05:19qui permette d'utiliser l'outil
05:20pour ce à quoi il est destiné.
05:23Et ça, c'est un élément important.
05:25Après, on ne peut pas exclure,
05:27mais c'est vous, l'homme des médias,
05:28on ne peut pas exclure que
05:29la société du spectacle
05:30dans laquelle nous sommes engagés
05:32favorise parfois
05:35la tentation du quart d'heure warolien.
05:37Et on est content de pouvoir
05:39passer à la télévision.
05:42J'allais dire, l'ACME,
05:42c'est peut-être l'exemple
05:44de ce président de commission d'enquête
05:45sur la TNT,
05:48qui est allé sur le plateau
05:50d'une émission de télévision
05:51d'une des chaînes
05:52qui faisait l'objet
05:53de la commission d'enquête
05:55pour critiquer les auditions
05:57qu'il était en train de réaliser.
05:58C'était un peu paradoxal,
05:59d'ailleurs, ça a conduit
06:00à ce que la présidente
06:01de l'Assemblée nationale
06:02fasse état de ses préoccupations
06:05et rappelle au devoir de réserve
06:06et à dignité de la fonction parlementaire.
06:08Donc, il peut y avoir
06:09des excès à cet égard,
06:10mais encore une fois,
06:11l'enjeu, ça n'est pas du tout
06:13de remettre en cause
06:14un outil indispensable
06:16et fondamental
06:16au fonctionnement
06:17de la démocratie libérale,
06:19mais tout simplement
06:20de s'attacher
06:21à ce que cela soit utilisé
06:23de manière nuancée
06:25et dans le cadre
06:26de ce que prévoit
06:26la Constitution.
06:27Parce que les commissions
06:28d'enquête,
06:29elles ont un but,
06:30elles ont une fonction.
06:31Et quand on lit
06:32la Constitution
06:32sans aller dans le détail,
06:34c'est la fonction
06:36de contrôle
06:36de l'action
06:37du gouvernement
06:38et d'évaluation
06:39des politiques publiques.
06:40D'ailleurs,
06:41les commissions d'enquête
06:41dans la révision de 2008,
06:43elles sont dans le titre
06:43sur les rapports
06:44entre le gouvernement
06:45et le Parlement.
06:46Et puis, on a vu
06:47que parfois,
06:48ça allait au-delà
06:48et qu'il y avait
06:49une forme de tribunal médiatique.
06:51Alors, qu'est-ce qui peut être
06:52inquiétant ?
06:53En effet, vous venez
06:54de l'aborder,
06:54c'est quoi ?
06:54C'est le tribunal médiatique ?
06:56C'est peut-être un trop grand pouvoir
06:57des parlementaires
06:58ou c'est peut-être
06:58une sorte de bêtise généralisée ?
07:00C'est-à-dire
07:01le moindre prétexte
07:02et le moindre sujet
07:04devient
07:04un futur,
07:06finalement,
07:06une future commission idéale ?
07:08Alors,
07:08je ne crois pas
07:09la bêtise généralisée,
07:11il faut au contraire
07:12croire à l'intelligence humaine
07:13dans ces périodes
07:14d'intelligence artificielle
07:16qui se développe,
07:17donc on en a besoin
07:17d'intelligence humaine.
07:18Non, ce n'est pas
07:19la bêtise collective,
07:20c'est encore une fois
07:21cette idée que
07:22cet outil
07:23donne la possibilité
07:25d'une expression publique,
07:27donne la possibilité
07:28d'apparaître
07:29dans le débat public
07:30et donc,
07:31c'est parfois l'occasion
07:32au-delà de
07:34contrôler l'action du gouvernement,
07:35de cibler
07:36soit des personnes physiques,
07:37soit parfois
07:38des personnes morales
07:39et on l'a vu avec les entreprises,
07:40on l'a vu avec certains
07:41hauts responsables.
07:42Exactement,
07:43et là,
07:43on sort,
07:45parfois,
07:45pas toujours,
07:46mais parfois,
07:47du champ
07:48de ce qu'est le contrôle
07:49de l'action du gouvernement
07:50et la difficulté,
07:52c'est que
07:52la création
07:53des commissions d'enquête,
07:54elle n'est soumise
07:55à aucune forme
07:56de contrôle.
07:58Il n'y a pas
07:58de juge
07:59qui puisse
08:00dire
08:01celle-ci
08:02elle est hors du champ
08:03ou elle n'est pas
08:04exactement,
08:05son objet n'est pas
08:06exactement
08:06ce que prévoit
08:07la constitution
08:08et ça,
08:09c'est la souveraineté parlementaire
08:10d'une certaine manière,
08:10c'est l'autonomie parlementaire
08:11plutôt que souveraineté parlementaire,
08:13l'autonomie parlementaire
08:14et il n'y a pas de juge
08:15pour en décider.
08:16Or,
08:17une des difficultés
08:18qui est pointée,
08:19c'est que
08:19lorsqu'une commission d'enquête
08:20est créée,
08:22elle n'est pas un tribunal
08:23mais elle a des pouvoirs
08:26qui,
08:26à certains égards,
08:27peuvent ressembler.
08:27on va en parler notamment
08:28de convocations
08:29et d'interrogations
08:31qui peuvent être
08:32effectivement
08:33éminemment compliquées.
08:34Est-ce que dans ce que vous dites,
08:35c'est-à-dire
08:35le fait que la liberté,
08:37l'autonomie parlementaire,
08:39c'est ce qui,
08:39on va dire,
08:40c'est ce qui fabrique
08:41ces commissions à répétition,
08:43est-ce qu'on ne peut pas se dire aussi
08:44que ces commissions à répétition
08:45sont dues malheureusement
08:46à un certain abaissement
08:48du niveau politique général
08:49qui fait qu'on se retrouve
08:50avec des parlementaires
08:52qui utilisent certains prétextes,
08:53qui n'ont peut-être pas
08:54le sens de l'étoit adéquat
08:55pour justement utiliser ces outils
08:58uniquement avec le doigté nécessaire
09:00et la parcimonie qu'il faut ?
09:02Alors,
09:02je ne me permettrais pas
09:02d'avoir une opinion
09:03aussi tranchée
09:06que celle à laquelle
09:07vous pourriez m'inviter
09:09avec votre question,
09:10mais il y a sans doute...
09:12Non,
09:12mais sans viser des partis politiques,
09:13peut-être tout simplement
09:14une génération de politiques
09:15qui n'a pas la...
09:16Non,
09:17bien sûr,
09:17mais ça,
09:17je vous fais confiance.
09:18Aucun parti politique...
09:20Non,
09:20ce à quoi vous faites référence,
09:21c'est effectivement
09:22le besoin que
09:24le personnel politique,
09:26les élus,
09:27utilisent les pouvoirs
09:29qu'ils ont
09:29de manière...
09:31Et ce n'est pas
09:32le plus répandu
09:32par les temps qui courent
09:33avec le sens de la nuance.
09:36Voilà,
09:37le sens de la nuance,
09:37c'est difficile.
09:39C'est plus courageux
09:40la nuance
09:40que l'excès.
09:42Et l'époque,
09:43je parlais d'époque
09:44polarisée et énervée,
09:45pousse un peu à l'excès
09:46plus qu'au sens de la nuance.
09:47Et ça,
09:48ça ne se limite pas
09:48aux commissions d'enquête parlementaires.
09:50Il y a peut-être
09:50un autre élément
09:51qu'on ne peut pas négliger.
09:53La fin du cumul des mandats
09:54a conduit à ce qu'il y ait
09:56une génération d'élus
09:57qui n'avaient peut-être pas
09:59fait ce parcours
10:01à travers
10:02la réalité du terrain...
10:03Qui permettait d'acquérir
10:04une certaine culture parlementaire.
10:06Et aussi d'avoir,
10:07voilà,
10:07le recul nécessaire
10:08qui fait qu'il y a
10:10peut-être parfois
10:11des emportements
10:11qui ne sont pas
10:13nécessaires
10:14sur certains sujets.
10:16Sans écarter
10:17parfois
10:18le prisme idéologique
10:19qui ne doit pas être
10:22l'enjeu
10:23d'une commission d'enquête.
10:24Une commission d'enquête,
10:24c'est sur des faits déterminés,
10:25ça doit être extrêmement rigoureux
10:27et ça ne donne pas
10:28l'occasion
10:28de développer...
10:28Et ce n'est pas ce qu'on a vu.
10:31Mais notamment
10:31parce que ça fausse
10:32le résultat aussi
10:33des commissions d'enquête.
10:34On le voit bien,
10:34malgré le travail
10:35qui peut être fait
10:36avec un immense sérieux
10:37et le temps nécessaire,
10:38on voit que
10:39le résultat du simple fait
10:40de ce prisme idéologique
10:41qui peut dominer
10:42vient en fait
10:43aplatir totalement
10:47les conclusions
10:47qui peuvent être
10:48parfois très intéressantes.
10:49C'est une partie du problème.
10:50Les commissions d'enquête
10:51sont importantes.
10:52Si on les noie
10:53dans le fatrat idéologique
10:54ou dans le sentiment
10:56d'un tribunal
10:56de l'inquisition médiatique
10:57comme ça peut arriver,
10:58et on l'a vu
10:59dans certains exemples,
11:00à ce moment-là,
11:01on perd la force
11:02de la commission,
11:03son impact.
11:04Son impact,
11:04c'est qu'il y ait
11:05des propositions
11:06ou des analyses utiles,
11:08mais si c'est
11:08la dimension idéologique
11:09qui domine,
11:10malheureusement,
11:11la qualité du travail
11:12qui doit être réalisée
11:14se perd un peu
11:15dans les limbes
11:15de cette course
11:17à l'échalote politique.
11:18Les commissions d'enquête
11:19peuvent-elles
11:20être instrumentalisées ?
11:22C'est la question
11:22qu'on essaye d'aborder
11:23et de creuser
11:24avec Marc Mosset,
11:25avocat associé
11:25au sein du cabinet,
11:26Auguste Debouzy,
11:28et puis on se posera
11:29la question,
11:29que faut-il faire
11:30pour améliorer
11:30peut-être
11:31ces commissions d'enquête
11:31si on en a réformé
11:33l'utilisation
11:34et si on envoie
11:35la fréquence modifiée,
11:37accélérée ?
11:38Et n'est-il pas tant
11:38de penser aussi
11:39des mécanismes
11:40pour ceux qui sont convoqués ?
11:41Faut-il penser peut-être
11:42à un avocat,
11:43à un droit au silence
11:44ou d'autres mécanismes
11:45que la convocation
11:46obligatoire
11:47par les parlementaires ?
11:48C'est en tout cas
11:49un débat,
11:50une question
11:50qu'on va poser.
11:51A tout de suite
11:52sur Sud Radio.
11:53Sud Radio,
11:54c'est votre opinion
11:55qui compte.
11:57Sud Radio,
11:58les débats de l'été,
12:0010h-13h,
12:01Maxime Liedot.
12:02Est-ce que la multiplication
12:03des commissions d'enquête
12:04est peut-être
12:05le résultat
12:06d'un manque de nuances
12:07généralisées
12:07dans la société ?
12:08Peut-être que ces commissions
12:09d'enquête
12:09sont en train
12:10d'être instrumentalisées
12:12par n'importe qui,
12:13par les politiques,
12:14par le pouvoir,
12:15par les députés,
12:16les parlementaires
12:17qui y voient peut-être
12:17une occasion
12:18de contrôler
12:18des actions
12:20qui ne dépendaient
12:20pourtant pas
12:21des pouvoirs
12:22des commissions d'enquête
12:23et on en parle
12:23avec Marc Mosset,
12:24avocat associé
12:26au sein du cabinet,
12:27Auguste Debouzy
12:28qui signe notamment
12:29un grand papier
12:30dans le point
12:30sur ce sujet-là,
12:31à savoir les commissions
12:32d'enquête
12:33et le risque
12:33de l'instrumentalisation.
12:34Je recommande
12:35en effet cette lecture
12:36quand on voit
12:37les nombreuses actualités
12:38qui méritent apparemment
12:39une commission d'enquête.
12:40Mais encore,
12:41faut-il rappeler,
12:42on en parle avec
12:42toujours un peu de légèreté,
12:44c'est vrai qu'il y en a tellement,
12:45on le disait,
12:45neuf depuis la dissolution,
12:47ce qui est considérable,
12:48on ne s'en souvient pas
12:48de la moitié,
12:49je crois.
12:50Est-ce qu'il y a quand même,
12:52enfin je veux dire,
12:52la convocation
12:53devant une commission d'enquête,
12:55c'est un vrai sujet,
12:55je veux dire,
12:56il y a derrière
12:56des conséquences
12:57qui peuvent être
12:58extrêmement lourdes ?
12:59Mais tout à fait,
13:00c'est l'un des enjeux,
13:02c'est-à-dire que
13:03lorsqu'une commission
13:04d'enquête est créée,
13:05elle peut convoquer
13:06pour témoigner
13:06les personnes
13:08qu'elle considère
13:09devoir entendre,
13:11et si vous refusez
13:12de venir,
13:12ou si vous refusez
13:13de témoigner
13:14ou de prêter serment,
13:16vous pouvez encourir
13:17une peine
13:18qui va jusqu'à
13:19deux ans de prison
13:19et 7500 euros d'amende,
13:21et si vous faites
13:23un faux témoignage,
13:24ou en tout cas
13:24que l'on vous reproche
13:25un faux témoignage,
13:26vous encourrez
13:26une peine
13:27de 5 ans de prison
13:27jusqu'à 75 000 euros
13:28d'amende.
13:29Donc c'est pas neutre,
13:31c'est pas indifférent,
13:32c'est pas la commission
13:32d'enquête
13:32qui a le pouvoir
13:33de sanction,
13:34ça sera la justice.
13:34C'est la justice
13:35qui prend la suite après.
13:36Mais sur ces sanctions,
13:37pardonnez-moi,
13:37on a quand même l'impression,
13:38on se souvient en tout cas
13:38de la presse,
13:40de gauche ou de droite
13:41d'ailleurs,
13:41qui arrivait à analyser
13:43les propos qui pouvaient
13:44être tenus
13:45en commission d'enquête,
13:46et ça donnait
13:46des mensonges évidents,
13:48et on ne se souvient pas
13:49de grandes condamnations
13:50quand même,
13:51Marc Mossé.
13:51Alors,
13:52il y a eu quelques exemples,
13:54peu nombreux,
13:55il y a quelques années,
13:57un médecin qui,
13:58dans le cadre
13:59de son audition,
14:00n'avait pas indiqué
14:01les conflits d'intérêts
14:01qu'il avait au regard
14:03du sujet
14:04sur lequel il était interrogé,
14:06donc il y a quelques exemples,
14:07qui sont peu nombreux,
14:09j'allais dire,
14:09heureusement.
14:10Heureusement,
14:10oui.
14:10Ça prouve que...
14:11Si il y a un peu de solennité
14:12de temps en temps
14:12dans l'Assemblée nationale,
14:13ça peut arriver,
14:14c'est rassurant presque.
14:15Non, mais c'est un bon signe,
14:16parce que ça veut dire
14:16que les personnes
14:17qui sont entendues
14:17et qui prêtent serment
14:18le font en tenant compte
14:20du cas moment,
14:22du cadre
14:22et du respect
14:24dû à la représentation nationale.
14:27Mais ce qui pose problème
14:29à cet instant,
14:30c'est que lorsque vous avez
14:30une commission d'enquête
14:31qui a un champ trop large
14:33ou qui sort,
14:35en quelque sorte,
14:35du cadre constitutionnel
14:37qui lui est donné,
14:39si elle met en difficulté
14:41des personnes privées,
14:42des représentants d'entreprises,
14:44ces personnes se trouvent
14:45dans des situations
14:45parfois compliquées,
14:46elles peuvent ne pas
14:47pouvoir répondre
14:48parce que parfois
14:48elles n'ont pas l'information
14:49tout simplement
14:50qu'on leur demande,
14:50mais elles ont cette épée
14:51de Damoclès au-dessus
14:52de la tête.
14:53Et elles n'ont pas
14:53véritablement de garantie.
14:55C'est ça le paradoxe,
14:56c'est que ces commissions
14:57ont des pouvoirs importants
14:58qui ressemblent à certains égards
15:00au pouvoir d'un tribunal.
15:03C'est l'image, évidemment.
15:05Mais il n'y a pas
15:06nécessairement les mêmes garanties
15:07pour la personne
15:08qui est entendue.
15:09Et là, c'est une difficulté
15:10sur laquelle il faut travailler.
15:12Mais justement, Marc Mose,
15:13vous êtes avocat,
15:14est-ce que c'est sur ça
15:15désormais qu'il faut se pencher ?
15:16Parce qu'on a vu un abus,
15:17en tout cas que vous dénoncez
15:18de certaines commissions
15:19d'enquête,
15:20la pluralité des sujets,
15:21la façon dont cela fonctionne,
15:24on va dire le cadre
15:24des sujets qui sont évoqués.
15:26Est-ce que désormais,
15:26on doit pouvoir peut-être
15:27réformer les règles
15:29qui concernent les personnes
15:30qui sont convoquées ?
15:31Est-ce que, par exemple,
15:32on a eu une polémique
15:33ces dernières semaines
15:33sur certains chefs d'entreprise
15:35qui ne souhaitaient pas
15:35être présents
15:37quand ils étaient interrogés ?
15:38On se souvient du secrétaire général,
15:40l'ancien secrétaire général
15:41de l'IT qui était Alexis Colère,
15:42qui ne s'était pas pointé
15:43à une commission d'enquête.
15:44On se rappelle,
15:45malheureusement,
15:46de cet épisode tragique
15:47de la commission d'enquête
15:48sur les influenceurs
15:49avec un influenceur
15:50qui parle de cette commission.
15:51Est-ce que c'est ces mécanismes
15:53peut-être qu'il faut
15:54rajuster, réformer ?
15:56Je pense qu'il faut
15:57effectivement rassurer
16:00ceux qui vont venir
16:01devant une commission d'enquête
16:02s'ils sont convoqués,
16:03qu'ils bénéficieront
16:04de tous les droits fondamentaux
16:06auxquels ils sont normalement garantis.
16:10Et vous avez par exemple
16:13le droit de se taire,
16:14le droit au silence,
16:15qui est un droit important,
16:16c'est-à-dire de ne pas
16:16s'auto-incriminer.
16:18Ça, c'est tout à fait essentiel.
16:20L'éventuel secret des affaires
16:22lorsqu'on convoque une entreprise,
16:23vous imaginez bien
16:24que si vous donnez
16:24des informations
16:25qui peuvent être
16:26après publiées dans le rapport,
16:28au-delà même de l'audition
16:29qui est télévisée,
16:30publiée dans le rapport,
16:31ça peut le cas échéant
16:32poser des difficultés
16:33au regard des concurrents.
16:35Donc, il y a un certain
16:35de garanties à préciser.
16:37Et ça, elle n'existe pas.
16:38Alors, c'est une difficulté,
16:39c'est-à-dire que l'ordonnance,
16:40parce qu'après la Constitution,
16:41il y a un texte
16:42qui est une ordonnance de 1958,
16:43c'est ça le premier texte
16:45qui organise les commissions
16:46d'enquête
16:47dans la Ve République,
16:48cette ordonnance
16:49ne précise pas
16:50ces éléments-là.
16:52Donc, c'est là
16:52où c'est laissé
16:53à l'autonomie
16:54du Parlement
16:55en espérant
16:56qu'on puisse miser
16:56sur la bonne intelligence
16:57des parlementaires
16:58et de ce fonctionnement.
16:59Plus que la bonne intelligence,
17:00l'ordonnance
17:01a la valeur législative,
17:02donc elle doit respecter
17:03les principes constitutionnels.
17:04Donc, je considère
17:06que même si certains droits
17:07ne sont pas
17:08écrits
17:09dans l'ordonnance,
17:11parce qu'ils ont
17:12une valeur constitutionnelle,
17:13ils devraient être respectés.
17:15Mais sans doute
17:15serait-il plus sage
17:16pour éviter
17:18les situations
17:18parfois un peu tendues
17:20auxquelles on a pu assister
17:22ces dernières années,
17:23de le préciser
17:24dans l'ordonnance.
17:25Ce serait préférable
17:26pour la qualité des travaux,
17:28ce serait une garantie
17:30évidente
17:30pour les personnes
17:32qui sont convoquées
17:32et ça éviterait
17:34effectivement
17:35des polémiques inutiles.
17:37Et peut-être que ça
17:37obligerait également
17:39les commissions
17:40à resserrer
17:41leur périmètre
17:43sur ce que doit être
17:44une commission d'enquête,
17:45contrôler l'action
17:46du gouvernement
17:47et évaluer
17:48les politiques publiques
17:49et pas s'en prendre
17:50aux personnes privées
17:51ou aux personnes physiques,
17:52entreprises par exemple,
17:53juste parce qu'on veut
17:54se faire quelqu'un
17:56ou se faire une entreprise
17:57connue
17:57et après,
17:58comme je le disais tout à l'heure,
18:00être content
18:00de son quart d'heure
18:01warolien.
18:01Oui,
18:02ça c'est certain.
18:03On a vu quand même
18:04beaucoup de dirigeants
18:05d'entreprise arriver
18:06avec leur armada
18:07parfois de conseillers,
18:08de directeurs généraux,
18:09de directeurs de la communication.
18:10Est-ce qu'il faudrait
18:11ou alors ce serait peut-être
18:12remettre une pièce
18:13dans la machine médiatique
18:14que cela est déjà
18:15mais imaginer peut-être
18:16la présence d'un avocat
18:17qui pourrait aider les clients
18:18directement pendant la commission.
18:19Est-ce qu'on pourrait peut-être
18:20avoir des personnes juridiques
18:22qui viennent en permanence
18:23participer aux échanges
18:24et rappeler les évidences
18:25que vous faites déjà
18:27assez bien speedy
18:27au micro-dessus de radio ?
18:28Mais justement,
18:29c'est ça qui est intéressant,
18:30c'est que la pratique
18:31a conduit,
18:32même si rien n'était écrit
18:34dans les textes,
18:35à ce que l'avocat
18:35puisse être présent.
18:36C'est la pratique.
18:37La première fois,
18:38sauf en ma part,
18:38où ça a été possible,
18:40ça a été au moment
18:40de la commission d'enquête
18:41sur Outreau.
18:41On avait ce fiasco judiciaire
18:43et le juge Burgaud
18:44qui avait été entendu
18:45était venu avec son avocat.
18:46Mais dans ce cadre-là,
18:47l'avocat,
18:48en réalité,
18:48son rôle est assez peu précis.
18:52Il doit rester silencieux.
18:54Alors lui,
18:54il ne prête pas serment,
18:55mais il doit rester silencieux.
18:57Et il n'a pas véritablement
18:59accès à certaines informations
19:01parce qu'il peut y avoir
19:01en amont des auditions
19:03à huis clos.
19:04Et donc,
19:04vous ne savez pas du tout
19:05ce qui a pu être dit
19:05pendant les auditions
19:06à huis clos.
19:07On peut essayer de piéger
19:08la personne qui est auditionnée
19:09à partir d'informations
19:10que l'on a recueillies
19:11sans que cette personne
19:13le sache.
19:13Donc,
19:14il faudrait préciser
19:14certainement le rôle
19:15de l'avocat
19:16qui est déjà un peu présent
19:17du fait de la pratique.
19:19Ce qui montre
19:19que le Parlement
19:20est conscient
19:21de ce qu'il est nécessaire
19:23de tenir compte
19:24des principes.
19:26En espérant
19:26qu'ils aient pu vous écouter
19:28ce midi,
19:29Marc Mousset,
19:29avocat associé
19:30au sein du cabinet,
19:31Auguste Debouzy,
19:32je rappelle le titre
19:33de ce papier
19:33que vous fournissez
19:34pour le point
19:34Le risque de l'instrumentalisation
19:37par rapport aux commissions
19:38d'enquête parlementaires.
19:39Merci beaucoup
19:39d'avoir été d'être invité
19:41en direct sur Sud Radio
19:42et de nous avoir sensibilisé
19:43juridiquement
19:44à ce risque d'abus
19:45des commissions d'enquête
19:46et le risque en effet
19:47de leur instrumentalisation.
19:49De mon côté,
19:49je vous souhaite
19:50un excellent week-end
19:51et une formidable après-midi
19:52notamment dans un instant
19:53en compagnie de Jacques Pessy,
19:54Les Clés d'une Vie
19:55avec son invité
19:56qui sera Nicolas Devilliers
19:57et on se retrouve
19:58pour la dernière semaine
19:59de juillet.
20:00Enfin,
20:00pour les Haussiens
20:01qui partent en vacances
20:02vous l'attendez passionnément,
20:04on se retrouve
20:04dans le même studio,
20:05même heure,
20:0610h, 13h à partir de lundi
20:07et d'ici là,
20:08bien sûr,
20:09vous écoutez Les Vrais Voix
20:10en direct du Tour de France
20:11avec Frédéric Brindel
20:12tout à l'heure
20:12à partir de 17h.
20:13Vous avez choisi
20:14la bonne radio,
20:15vous êtes sur Sud Radio.
20:17Sud Radio
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