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Jeudi 3 juillet 2025, retrouvez Bruno Berthet (Président, MEDEF IDF), Nicolas Dugay (conférencier et directeur général, Prefera) et Arnaud Ayrolles (président, Groupe NAP) dans SMART JOB, une émission présentée par Arnaud Ardoin.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans SmartJob, votre rendez-vous emploi RH Management,
00:13débat, analyse, expertise, évidemment, et vos rubriques habituelles, bien dans son job.
00:18Tiens, c'est une question que vous vous posez, vous manager, comment recadrer sans stresser ?
00:23C'est le titre d'un livre écrit par Nicolas Duguay et trois autres autrices et auteurs,
00:27recadrés sans stress, on en parle avec lui, Nicolas Duguay est directeur associé chez Préférat.
00:33Le grand entretien, les enjeux des commerces culturels de proximité,
00:37alors évidemment c'est votre marchand de presse, mais pas seulement, ça peut être aussi un libraire,
00:41marchand de presse, tous ceux que vous rencontrez et qui vous vendent des livres ou des objets culturels,
00:45on va en parler avec Arnaud Hérol, il est le président du groupe NAP,
00:49il va nous faire découvrir ses engagements, il est notre invité.
00:52Et enfin, fenêtre sur l'emploi, les entreprises tiennent à l'alternance,
00:56vous avez l'impression que l'alternance s'est finie, pas du tout,
00:59on en parlera avec Bruno Bertheil, il est le président du Medef Île-de-France pour terminer notre émission.
01:04Voilà le programme, tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:19Bien dans son job avec cette phrase qu'on entend parfois chez des managers,
01:24je ne sais pas comment faire pour recadrer un collaborateur.
01:27Vous avez la réponse, en tout cas des réponses dans ce livre, recadrer mais aussi challenger,
01:32on va en parler, recadrer sans stress, édition Duneau, écrit par Nicolas Duguay,
01:36Laetitia Rudel, Ingrid Petitjean, Erika Kingsoon.
01:40Et nous avons Nicolas Duguay sur ce plateau qui est un habitué de l'émission.
01:43Nicolas, recadrer sans stress et je rajoutais dans ce livre, challenger.
01:49C'est un double objectif, on recadre pour challenger.
01:52D'abord, commençons par le recadrage.
01:54Vous l'évoquez avec des petites scénettes, des dialogues que vous avez réconstitués.
02:00On fait preuve d'autorité, on fait preuve d'écoute, on fait preuve de bienveillance.
02:04Comment on fait pour ne pas vexer l'autre ou ne pas le blesser ?
02:09Alors, tout est juste dans ce que vous avez dit, Arnaud,
02:11puisqu'en fait, il n'y a pas une seule méthode, il y en a une trentaine dans ce livre.
02:14Alors, la culture française est complexe des avis du recadrage.
02:18En fait, ça date de 1599 et du ratio studio Rome.
02:21C'est des jésuites qui ont écrit finalement les fondamentaux de la notation à l'école.
02:26Et quand on fait une dictée, on compte les mauvaises fautes et pas les bonnes réussites.
02:31Et en fait, quand on est tout le temps dans le négatif, culturellement, depuis des centaines d'années,
02:35on n'aime pas entendre du négatif puisqu'à l'école, on sait que ce n'est pas bien.
02:39Dans les entreprises, c'est un peu comme ça aussi.
02:41On n'ose pas dire les choses et donc on a du mal à recadrer.
02:44Et je dirais même plus, on a du mal à cadrer tout court.
02:47C'est ça.
02:48Là, le cadrage, c'est l'amont.
02:49C'est-à-dire donner le cadre pour ensuite s'autoriser à recadrer.
02:52Parce que s'il n'y a pas de cadre, il n'y a pas de recadrage.
02:54Là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas dehors la loi.
02:57Et souvent, prenant un exemple très concret, il y a des gens qui vous disent
02:59« Moi, je n'aime pas quand les gens regardent leur téléphone en réunion. »
03:03Et la vraie question, c'est est-ce qu'on a fixé des règles du jeu sur le sujet ?
03:06Est-ce que tu as bien précisé qu'on tournait les téléphones ?
03:09Absolument.
03:09Et en plus, c'est mieux pour les collaborateurs qui ne regardent pas leur téléphone.
03:13Quand même, dans la page 14 de ce livre passionnant sorti chez Duneau,
03:18Michel Serres, vous l'évoquez, explique que l'autorité, c'est l'acte de faire grandir.
03:23Alors ça, c'est troublant.
03:24Michel Serres est un homme absolument incroyable.
03:26On n'a pas l'habitude d'utiliser le mot sous ce sens-là.
03:29L'autorité, c'est l'autoritarisme.
03:30C'est le dirigisme et ce n'est pas faire grandir.
03:34Dans la conférence qu'on fait sur le sujet, on a un jeu digital où on demande aux participants
03:38« Qu'a fait votre manager favori de tous les temps pour vous ? »
03:43Et personne ne nous dit qu'il a été gentil.
03:45Tout le monde nous dit « Bon, évidemment, il m'a augmenté, tant qu'à faire.
03:48Il m'a challengé.
03:50Il m'a fait confiance et fait grandir. »
03:51Et fait grandir.
03:52Donc, Michel Serres, comme souvent, a raison sur le sujet.
03:55Et faire grandir, challenger, ça passe par du cadrage et du recadrage ou du feedback.
04:00À condition, si je peux me permettre, qu'il y ait un véritable échange entre celui qui reçoit et celui qui donne.
04:06Il faut que celui qui va recevoir leur cadrage soit suffisamment ouvert et estime que l'autre est légitime.
04:11Vous êtes d'accord avec ça ?
04:12Oui.
04:13Sinon, ça ne marche pas.
04:14Ça ne marche pas.
04:15Et il y a une phrase magique pour ça.
04:16Dès qu'on voit un collaborateur pour la première fois, c'est de dire
04:19« Arnaud, si je dois te dire quelque chose, comment tu veux que je te le dise ? »
04:24Et personne ne dit « Il faut que tu m'envoies une lettre recommandée. »
04:26Tout le monde va dire « Il faut me dire les choses. »
04:28Et donc, comme ça, c'est prévu dès le départ.
04:30On autorise.
04:31Oui.
04:31Quand vous avez un recadrage à faire, même deux mois après, vous allez dire
04:34« Arnaud, souviens-toi, on s'était dit que quand il y avait quelque chose qui était des carrières, je pouvais te le dire. »
04:38Et ça passe beaucoup plus naturellement.
04:41Le niveau de compétence et de capacité, le flot qui a été traité d'ailleurs dans notre émission,
04:47le recadrage accompagne le fait d'être challengé.
04:51Challenger, c'est quoi ?
04:52Ça veut dire quoi ?
04:52Ça veut dire remotiver ?
04:54Ça veut dire redonner des piliers pour pouvoir guider le collaborateur ?
04:58C'est ça, challenger ?
04:59Challenger, c'est finalement sortir les personnes de leur zone, non pas de confort spécialement, mais de leur zone d'ennui.
05:07En fait, si on fait tout le temps la même chose et qu'on n'apprend jamais rien,
05:11moi, je dis souvent « Quelle est votre dernière première fois ? »
05:13La dernière fois, vous avez appris un truc pour la première fois.
05:16Si vous n'avez pas un challenge permanent, régulier, pour dire « Tu dois apprendre une nouvelle façon, une nouvelle chose, une nouvelle méthode »,
05:23finalement, on régresse.
05:27Donc, il faut faire grandir aussi.
05:30Challenger, ça revient à l'expression de Michel Serres.
05:34Si je te challenge, c'est parce que je veux te faire grandir.
05:36C'est exactement ça.
05:37Je ne suis pas le manager qui regarde le compteur en permanence ou les reportings.
05:41Moi, j'ai un job, c'est celui de te faire grandir.
05:43Pour toi, d'abord.
05:45Pour toi.
05:45Je te fais du bien.
05:46Oui.
05:47Alors que tu as l'impression, peut-être, dans un premier temps, que je te fais beaucoup de mal.
05:51Oui, parce qu'en fait, il y a une opposition sur les notions de sens.
05:54Souvent, on parle dans les entreprises du sens.
05:56On va donner du sens.
05:56On n'arrête pas d'en parler.
05:58Le vrai sujet, c'est comment se sent le collaborateur.
06:00Plus il se sentira bien, plus il trouvera de sens.
06:03Vous voyez, et on prend le truc à l'envers.
06:06Souvent, on ne démarre pas par le sens.
06:07Il faut démarrer d'abord par le bien-être du collaborateur.
06:09Oui.
06:09Et ensuite, il va trouver du sens.
06:11Oui.
06:12Donc, en fait, vous dites qu'on s'y prend à l'envers, en fait, Nicolas.
06:14Mais souvent.
06:16Ça ne veut pas dire que tout le monde est prêt à vouloir progresser.
06:18Et dans ce cas-là, il y a des techniques de recadrage qui permettent vraiment de remettre dans le cadre,
06:22comme vous le disiez tout à l'heure.
06:24J'ai vu un petit dialogue dans les pages que j'ai regardées du livre,
06:27où, à un moment donné, le manager lui dit, écoute, globalement, tu n'as rien à me dire de précis.
06:32Tu reviens me voir quand tu as fait un peu le tri.
06:35C'est la bonne méthode ou pas ça ?
06:36On donne aussi une chance à l'autre en disant, écoute, là, pour l'instant, ce n'est pas carré.
06:39Je ne comprends pas ce que tu me dis.
06:41Donc, tu vas retourner bosser un peu, puis tu vas venir me voir.
06:44C'est la bonne méthode ou pas ça ?
06:45C'est le recadrage que m'a fait ma première patronne dans ma carrière professionnelle.
06:50D'accord ?
06:51On n'oublie pas ça.
06:52Je n'étais pas prêt.
06:52Et elle m'a dit, écoute, ce n'est pas grave.
06:54Repars préparé et tu reviendras demain.
06:57Et le lendemain, je suis revenu et j'avais préparé.
06:59Mais comment vous l'avez vécu, Nicolas ?
07:01C'est un petit pic où on se dit, ah, elle n'a pas tort.
07:05Je n'avais pas assez bossé.
07:06Les deux ?
07:07Oui.
07:07Les deux, les deux, les deux.
07:08Il faut l'accepter.
07:09Mais oui, c'était archi-justifié.
07:11Donc, on en revient aussi à un débat, mais on n'a plus le temps de le traiter.
07:13Ce qui a un rapport à l'autorité aussi et à qui donne l'ordre.
07:16Enfin, je veux dire, il y a aussi dans l'entreprise des difficultés sur l'autorité.
07:19Si on vous fait grandir, vous acceptez plus de choses.
07:23Merci, Nicolas Duguay, pour tous ces éclairages.
07:25C'est toujours extrêmement pertinent ce que vous nous dévoilez.
07:28Nicolas Duguay et trois autrices, Erika, Ingrid, Laetitia, recadrez sans stress et challengé,
07:33parce que vous y tenez beaucoup.
07:35Soyez plus efficaces en challengeant vos collaborateurs.
07:38Édition du Nô, c'est votre dernier ouvrage parmi tous ceux que vous avez déjà écrits.
07:42Merci de nous avoir rendu visite, Nicolas.
07:44À très bientôt.
07:45On tourne une page, on s'intéresse au commerce de proximité, au commerce culturel.
07:49Le commerce de proximité, ça peut être les fruits et légumes.
07:51Là, on parle des commerces culturels.
07:53C'est votre maison de la presse, par exemple, qui vend les journaux,
07:55mais qui vend aussi des livres, ceux que vous achetez,
07:58chez votre petit commerçant de détail.
08:00Vous voyez à quoi ça fait référence, au mastodonte, au géant Amazon.
08:04On va en parler justement avec le président du groupe NAP qui supervise tout ce réseau.
08:09Il est notre invité.
08:10Le Cercle RH est un grand entretien aujourd'hui pour parler justement du commerce culturel de proximité.
08:29Ça veut dire quoi, le commerce culturel ?
08:30C'est votre maison de la presse de proximité.
08:33Là où vous achetez vos journaux, là où vous achetez vos livres,
08:35c'est parfois des bureaux de tabac qui font maison de la presse et bureau de tabac.
08:39Et on en parle avec Arnaud Hérol.
08:40Vous êtes le président du groupe NAP.
08:42Ça veut dire quoi, NAP ?
08:44Alors, on n'est pas des grands créatifs.
08:45C'est nos initiales.
08:46On est avec mes deux associés.
08:47Donc, le A, je suis au milieu.
08:48Et donc, il y a Olivier Pierrot et Jean-Charles Lavajas.
08:51Donc, c'est une contraction de nom de famille.
08:52Non, mais c'est intéressant parce que c'est joli.
08:54Ça fait très américain.
08:55On va en parler des Américains et d'Amazon.
08:56En anglais, NAP, ça veut dire faire la sieste.
09:00Donc, nous qui sommes dans le sud, c'est quelque chose qu'on pratique.
09:02Vous êtes à la tête d'un groupe qui est très intéressant parce qu'à la fois, c'est une entreprise, 120 collaborateurs, peut-être un peu plus d'ailleurs depuis, mais surtout un réseau gigantesque qui maille tout le territoire.
09:16Décrivez-nous votre groupe et le réseau parce qu'il y a les salariés qui pilotent.
09:19Oui, tout à fait.
09:20Et puis, il y a le réseau.
09:22Alors, le réseau, c'est un réseau très capillaire de commerce.
09:26Donc, essentiellement, vraiment dans les territoires, on descend même dans des très petites communes.
09:30On a 1152 magasins.
09:33Donc, c'est assimilé à la franchise.
09:34Donc, c'est des commerçants indépendants qui sont sous notre bannière, donc Maison de la Presse et à charge pour eux, avec l'appui de l'enseigne, de faire vivre leur commerce au quotidien.
09:43Alors, ça peut être des Maisons de la Presse parce qu'évidemment, tous ceux qui habitent à la campagne, on les voit, la marque Maison de la Presse.
09:48Mais ça peut être une Maison de la Presse adossée à un bar-tabac, à l'épicerie, oui ou non ?
09:53Dans une certaine mesure, bar-tabac assez peu, à vrai dire, c'est vraiment l'exception.
09:57Dans vraiment la ruralité, on peut avoir une petite épicerie avec la Maison de la Presse adjacente, mais majoritairement, non.
10:05Quand même, dans votre histoire, Arnaud Hérol, c'est que vous vendiez des jouets à ce réseau de commerçants de proximité culturelle.
10:15C'est ça, exactement.
10:15Et puis, mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi vous vous êtes dit, je vais en m'y jouer, ça se passe bien, des petites images, des magnettes de joueurs de foot, tout allait bien pour vous ?
10:23Qu'est-ce qui s'est passé un jour pour que vous décidiez de franchir le Rubicon et de mettre la main sur ce réseau ?
10:28Alors, c'est vraiment notre histoire de vie entrepreneuriale.
10:31Donc, on a créé avec mes deux associés de la société, ce qu'est le groupe NAP aujourd'hui, il y a une vingtaine d'années maintenant.
10:35Au départ, c'était une idée de copain, on a inventé un petit jeu de foot, donc c'est des magnettes à collectionner avec les joueurs de Ligue 1.
10:42On les a par nécessité distribués auprès des maisons de presse et plus largement de toutes les presses de France.
10:48Donc, on a découvert ce réseau grâce à ces produits.
10:50On a également découvert toute la grande distribution, les jouettistes, les carrefours, les jouets clubs à l'époque.
10:55Donc, on a été rompus pendant dix ans à ce qu'on appelle le retail, de manière classique.
11:00Et on a eu l'opportunité, en collaborant avec toute la distribution de la presse en France, de pouvoir, à un moment donné, racheter cette enseigne.
11:07Et on était quand même…
11:08C'est un prix risqué quand même, parce que…
11:09Complètement.
11:09Les géants, et je pense à Amazon, on va en parler, qui vendent et qui livrent partout en France, vous font une sacrée concurrence.
11:16Oui. Alors, sur le métier du livre, donc, clairement, Amazon, aujourd'hui, alors les chiffres ne sont pas publics,
11:22mais c'est une grosse partie de l'approvisionnement, on va dire, de tous les consommateurs français en livre.
11:26Pour autant, il reste des enseignes culturelles qui résistent.
11:28On connaît FNAC, on connaît Cultura, les espaces culturels de Clara également.
11:32Nous, on est la quatrième enseigne culturelle.
11:34Donc, on arrive derrière ces grandes sociétés-là.
11:37Et donc, on fait à peu près, pour donner un ordre de grandeur, 80 millions d'euros de chiffres d'affaires librairies par an.
11:42Donc, ce n'est pas neutre quand même dans le marché.
11:43Vous, vos enjeux, vous achetez, vous rachetez ce groupe, vous le dynamisez.
11:48L'enseigne, les marques sont belles, elles sont visuelles, elles sont colorées.
11:51Je pense que vous y avez mis votre patte.
11:53Oui, bien sûr.
11:54Qu'est-ce qui fait pour le réseau, l'intérêt pour lui d'être rattaché au groupe NAP ?
11:58Alors, en fait, pour comprendre la vie de l'enseigne, il faut remonter à sa jeunesse.
12:01Ça a été fait au départ par des éditeurs de presse pour vendre essentiellement la presse.
12:05Donc, moi, quand je l'ai repris il y a 10 ans, on était avec ce prisme-là.
12:08Donc, on l'a vraiment organisée en tant que telle.
12:10On a créé une centrale d'achat.
12:12On l'a dynamisée d'un point de vue marketing.
12:14On a refait tous les concepts de magasins.
12:16On refait à peu près, selon les années, on va dire entre 50 et 70 magasins par an.
12:20Oui, ça a de la gueule.
12:20Voilà, et donc on essaie d'impulser fort.
12:22On a modernisé, quoi, l'image.
12:23Clairement, donc on modernise, on amène cette expertise-là au franchisé et on l'accompagne
12:30du jour de la création de son point de vente jusqu'à la revente de son magasin, 7 ou 10 ans plus tard.
12:35Donc, on gère vraiment la vie du commerçant à 360 degrés.
12:38Précision, ce qui valorise évidemment à la revente le magasin.
12:41Bien sûr, c'est l'idée.
12:42C'est-à-dire que développer l'image du point de vente, son chiffre également pour le revendre dans des bonnes conditions.
12:47Un mot quand même, parce que je ne voudrais pas qu'on se quitte sans qu'on en ait parlé.
12:49Mais vous dites aujourd'hui, le groupe NAP, et pas que vous d'ailleurs, vous accusez Amazon de contourner l'esprit de la loi d'Arcos
12:57qui vise à rétablir une concurrence plus équilibrée entre les libraires et les grandes plateformes.
13:03Amazon dit, mais attendez, il n'y a pas de frais de port.
13:06Ça pose un petit problème quand même.
13:07Alors en fait, le législateur a voulu, en octobre dernier, via la loi d'Arcos, justement corriger ça,
13:12puisque jusqu'à présent, vous aviez raison, il n'y avait pas de frais de port.
13:15Aujourd'hui, des frais de port s'imposent à tous les acteurs de la distribution,
13:18à les purplayers du web ou les enseignes comme les nôtres.
13:22La seule exception, en fait, c'est de livrer en magasin, c'est-à-dire qu'on fait du click and collect.
13:26C'est ça.
13:26Étant donné qu'on a un réseau de magasins avec une vraie activité de libraire.
13:29Je vais retirer mon livre chez vous.
13:31Voilà, et là, on peut faire de la commande à zéro frais de port.
13:35C'est le seul cas d'usage où la loi permet de le faire.
13:37En fait, ce qu'on critique aujourd'hui, c'est qu'Amazon s'est donné le droit de livrer dans ces fameux lockers,
13:44les armoires qui sont dans les centres commerciaux, en prétextant en disant « dans le centre commercial, il y a de la librairie,
13:48mon locker est dans la librairie, donc je livre dans le locker ».
13:51C'est ce qu'on critique avec toute l'interprofession.
13:54Et du coup, on est en prise avec le médiateur de livres, le ministère de la Culture sur ces sujets.
13:58Donc, c'est-à-dire que pour l'instant, vous n'avez pas gain de cause ?
14:00Alors si, le rapport du médiateur, il y a eu deux rapports, le rapport est clair.
14:03Donc, voilà, le médiateur, pour autant, n'a pas de pouvoir coercitif, on va dire, contre Amazon.
14:08Donc, on verra les prochaines étapes.
14:10Donc, il imposera à Amazon l'obligation de quoi ?
14:13Alors, de ne plus livrer dans les lockers, c'est ce qu'on demande.
14:16Donc, ils ne seront plus, ils ne pourront plus, hop, glisser le livre dans le locker.
14:19Alors, ils pourront en condition de mettre des frais de port, mais pas sans frais de port.
14:22On est d'accord. Donc, l'idée, c'est qu'ils doivent aussi s'astreindre à payer des frais de port,
14:27comme le petit commerce de proximité le fait.
14:30Alors, vous, vos salariés et l'entreprise, parce que vous pilotez une entreprise,
14:34c'est quoi leur mission ? Parce que là, vous avez un réseau, quatrième réseau de France, on l'a entendu.
14:38Ils font quoi, vos collaborateurs dans le groupe ?
14:40Alors, on a toutes les fonctions, je dirais, de type d'importe quelle entreprise.
14:43Bien sûr, les fonctions support, RH, compta.
14:46Nous, nos fonctions clés, c'est toute la partie, ce qu'on appelle le catégorie management,
14:49c'est-à-dire que c'est les achats pour approvisionner notre centrale d'achat
14:51et livrer derrière l'ensemble de nos magasins.
14:54Donc, ça, c'est l'entrepôt central et basé dans le sud, donc à Toulouse.
14:58Et de là, on approvisionne les 1150 commerces de l'enseigne.
15:01Donc, une grosse partie des effectifs est sur la partie industrielle.
15:05Et après, on a toute une partie des effectifs qui est au contact des commerçants
15:09pour les accompagner dans leur quotidien, dans la gestion du magasin à 360.
15:13Donc, nous, on appelle ça des conseillers d'enseigne, donc qui sont répartis.
15:16Placement des livres, design, conseils.
15:20Exactement, donc ça peut aller, on a même des experts en travaux pour redesigner les magasins.
15:24On a un bureau d'études pour les dessiner, donc tout ça, c'est intégré.
15:27Donc, c'est une organisation qui est malgré tout assez courte.
15:30Mais voilà, on s'attache à amener un maximum d'expertise,
15:33en plus des équipes comme marketing, bien sûr, de l'enseigne.
15:36Alors, ça accueille plus de 800 000 citoyens dans vos enseignes.
15:41C'est colossal.
15:42Quotidiennement.
15:42Quotidiennement, c'est absolument incroyable.
15:45Avec plusieurs marques, si j'ai bien compris.
15:48Qu'est-ce qui fait que vous avez plusieurs marques ?
15:49Parce que là, Maison de la Presse, c'est très identifié.
15:52Point Plus et Magpresse, c'est des vieilles marques historiques.
15:56Vous n'avez pas voulu tout lister sur Maison de la Presse ?
15:58En fait, quand j'ai repris l'entreprise en l'État, on avait deux marques.
16:01Donc, Maison de la Presse, qui était assez identitaire, et Magpresse.
16:04Donc, on n'a pas voulu garder, entre guillemets, la marque Magpresse.
16:08Deux marques avec le mot presse à l'intérieur.
16:09Et du coup, on a créé Point Plus, qui sont des magasins peut-être moins culturels, un peu plus serviciels, plus mode convenience store anglo-saxon.
16:16D'accord.
16:16Et donc, l'idée, c'est qu'on propose aux tous les adhérents qui sont aujourd'hui Magpresse, d'évoluer vers l'une ou l'autre des enseignes.
16:22C'est-à-dire, soit je veux être vraiment un espace culturel de proximité et je deviens maison de la presse.
16:26Soit je veux être magasin plus serviciel, colis, parfois tourné même vers l'alimentaire.
16:31Et là, j'évolue vers Point Plus.
16:32On précise, c'est une évidence, mais il faut le dire, ce ne sont pas des salariés.
16:36Toutes ces personnes du réseau, ce sont des gens qui ont leur propre entreprise et qui payent, j'imagine, une redevance d'enseigne pour le groupe.
16:44Ils vous challengent ou pas, votre réseau ?
16:47Qu'est-ce qu'ils vous disent ? Parce qu'eux, ils sont très exigeants, ils sont au contact du terrain.
16:51En fait, il faut vraiment perpétuellement se remettre en question.
16:54C'est-à-dire, sur la façon de commercer, on est challengé par des grands groupes, on le disait.
16:58Donc, nous, on est malgré tout très anciens dans les territoires.
17:01Pour autant, on avait quand même raté des virages digitaux et autres.
17:05Vous l'avez vraiment raté ?
17:06Oui, clairement. Enfin, moi, quand j'ai repris l'enseigne, les achats n'étaient pas structurés.
17:09Donc, on a commencé par l'essentiel.
17:11Le site internet maison-de-la-presse.com, on l'a lancé il y a trois ans.
17:14Donc, je vais sur le site maison-de-la-presse.com.
17:16Je peux faire des commandes en direct au Marketplace ?
17:18Vous pouvez faire vos commandes de livres.
17:20Personne ne le sait, ça.
17:21On s'attache à le faire savoir.
17:23Alors, qu'est-ce que c'est que ça ?
17:24Là aussi, je vais sur Amazon ou sur la FNAC.
17:29Je vais maison-de-la-presse.com et j'achète mon bouquin.
17:31Oui, clairement.
17:32Et vous pouvez vous le retirer en bas de chez vous, dans la maison de la presse,
17:35de votre bourgade, de votre village.
17:36Ça se fait comme n'importe qui can collect.
17:40Donc, on a lancé ça.
17:42Là, on travaille sur des systèmes de fidélité consommateur.
17:44Enfin, on monte petit à petit, en fait, tous les gros sujets qui font qu'on sera une enseigne encore meilleure demain.
17:51Et donc, on accompagne nos commerçants sur tous ces sujets, en tant qu'enseigne, pour leur donner vraiment les outils pour performer.
17:56Et puis, on entend évidemment que l'enjeu livre est important, mais on entend aussi que l'enjeu presse est important.
18:01Aujourd'hui, les Français lisent de moins en moins.
18:03Ils lisent de plus en plus sur Internet.
18:05Est-ce que ça, pour vous, c'est un sujet de préoccupation, et je dirais, sur un moyen court terme ?
18:11Alors, là où c'est très vrai, c'est sur la presse quotidienne.
18:14C'est-à-dire, l'information chaude, aujourd'hui, elle est plus chaude dans son téléphone que sur un bout de papier.
18:19Par contre, sur la presse de fond, la presse affinitaire, on a vraiment une offre qui se renouvelle.
18:23Il y a quand même beaucoup d'actualité.
18:25Presse de niche.
18:26Clairement.
18:26C'est-à-dire, vous avez un sujet passion, vous voulez vous documenter de manière un peu experte.
18:30Celle-là, elle se vend.
18:31Ça, c'est de la presse qui se vend très bien, et on va aujourd'hui sur des formats vraiment de fond.
18:36C'est-à-dire, on n'est pas dans l'information chaude, traitée à la minute.
18:41Là, on descend vraiment à fond dans les sujets.
18:42Et c'est ça, aujourd'hui, qui performe, clairement.
18:44Oui, les livres du tricot, en passant par le trail et le cyclisme.
18:48C'est ça.
18:48Ce qu'on appelle la presse affinitaire, au sens large, ça touche les affinités des consommateurs.
18:53Avant de nous quitter, parce que vous êtes un entrepreneur incroyable,
18:56et c'est important de valoriser le commerce de proximité quand on voit que nos villes doucement se vident,
19:01de leur petit commerce, qui est un vrai sujet d'emploi.
19:04C'est quoi les grands chantiers là devant vous ?
19:06Dans les années qui viennent, vous dites, on a parlé du virage numérique, vous en êtes tous.
19:10C'est quoi les chantiers qui vous attendent ?
19:12Clairement, c'est digital.
19:13C'est-à-dire qu'on monte en puissance de manière assez exponentielle sur le digital.
19:17Ça amène de nouveaux consommateurs qui avaient parfois déserté nos points de vente.
19:21Donc là, on a vraiment, on tient quelque chose.
19:23Et la cinématique qu'on crée avec le magasin, puisqu'on vend aussi le stock du magasin,
19:27on est capable de faire ça en ligne.
19:29Donc là, c'est très vertueux.
19:30Et après, clairement, c'est la partie qu'on appelle, nous, la gestion de la fidélité.
19:34C'est-à-dire l'embasement de la clientèle pour pouvoir la solliciter en marketing,
19:38comme le font la plupart des enseignes retail.
19:40Là-dessus, on n'est pas encore suffisamment mature.
19:42Et quand on a 800 000 clients par jour, on a juste un vivier de clientèle
19:47qu'on peut solliciter, qu'on peut animer.
19:48Donc les clés sont celles-là.
19:49Vous, votre intérêt, c'est qu'effectivement, on peut aller sur maisondelapresse.com,
19:53j'achète mon livre, je clique la domiciliation,
19:56et on me donne les maisons de la presse la plus près.
19:58Vous vous géolocalisez, on connaît les stocks du magasin, le stock de l'entrepôt,
20:01ça vous donne l'alternative en fonction du produit que vous souhaitez.
20:04Et c'est valable sur le livre.
20:05Sur les titres de presse, vous pouvez également les réserver en magasin.
20:08Voilà, donc tous les produits qu'on...
20:11Et je vais chez mon marchand de la presse, et le livre est prêt, il a été payé, point barre.
20:15Ce qui permet aussi de créer du flux au sein du magasin.
20:17Exactement.
20:17Pas de diversification, parce qu'on parle beaucoup de presse, on parle beaucoup de livres, évidemment.
20:22Et on se dit, dans un espace de vente comme ça, vous pouvez attaquer le téléphone, vous pouvez attaquer des...
20:25Je dis n'importe quoi.
20:27Oui, oui.
20:28Alors les activités téléphonies existent dans nos commerces.
20:30On a l'activité de papeterie, de carterie, toute l'activité jouet.
20:34C'est des commerces par destination.
20:36Jouet plastoc, c'est très plastoc votre truc.
20:37Non, il n'y a pas que plastique.
20:39Un peu.
20:40Du coup, par essence, on a tous allé acheter un jouet dans ce typologie de magasin.
20:44Donc voilà, on essaie de tirer ce filon.
20:48Et en fait, le modèle aujourd'hui du magasin se transforme.
20:50On part des métiers historiques et on le fait évoluer.
20:53On s'adapte à l'offre et à la demande des consommateurs.
20:55Donc ça veut dire que là, aujourd'hui, vous avez déjà des prospectives de nouveaux secteurs à conquérir ou à pouvoir implanter dans vos magasins.
21:02Il y a peut-être des demandes même, tout simplement, de votre réseau ?
21:05Il y a clairement, il y a des demandes.
21:07Après, est-ce que c'est des demandes nationales ou locales ?
21:09Oui, c'est ça.
21:10Mais aujourd'hui, en fait, intrinsèquement, déjà sur les rayons qu'on adresse, la marge est déjà haute.
21:15C'est-à-dire qu'on peut faire grossir l'offre dans les points de vente et exprimer encore mieux, en termes de merchandising, de parcours client, ce qu'on fait, ce qu'on a déjà de disponible.
21:22Je pensais au vin, Vincent, qui chante.
21:26Le vin, ça se marie assez bien avec l'idée d'aller acheter un journal et de prendre une bouteille de vin.
21:31Le côté, historiquement, on l'a identifié pour ce qu'on appelle la confiserie, le sucré.
21:36On va de plus en plus vers le salé.
21:38Et en fait, tout ce qui est soft, donc boissons associées, donc boissons, sodas et autres.
21:44Et de plus en plus vers les alcools, on va dire, les alcools non forts, donc bière, vin.
21:50On a certaines maisons de la presse qui prennent plaisir à faire leur sélection locale.
21:54Et on a des choses très bien.
21:56En dépannage, le soir, si vous avez un événement à la maison, vous arrêtez.
22:00Vous pouvez avoir une bouteille de vin à disposition très tard en soirée.
22:03Elle est ouverte le dimanche matin.
22:05Exactement.
22:05Pour préciser que les maisons de la presse sont ouvertes jusqu'à, en général, 13 heures.
22:08C'est des amplitudes très larges.
22:10On travaille dur quand on tient une maison de la presse.
22:12C'est vrai.
22:13Parce qu'il faut vider les stocks, il faut remettre les journaux.
22:15Exactement.
22:16C'est un très beau métier, mais assez fatigant.
22:19Merci.
22:19Merci d'être venu de Grandes Musiques.
22:20Merci à vous.
22:20Chérard Noérol, vous êtes basé à Toulouse, mais le groupe, évidemment, NAP est un groupe national.
22:27Avec combien de salariés ? J'ai dit une bêtise ? 300 ? 200 ?
22:29Non.
22:29Alors, nous, au niveau du groupe, on est un peu moins de 150 aujourd'hui.
22:32150 dans le groupe et un réseau de…
22:341150.
22:351150.
22:36Voilà.
22:36Ceux qui nous regardent, il y a peut-être des acteurs, des fidèles de SmartJob qui sont des personnes des Maisons de la presse.
22:43Maisondelapresse.com.
22:45On n'est pas oublié.
22:45Voilà, juste parce que c'est important, je ne connaissais pas ce site.
22:49Allez acheter vos livres sur maisondelapresse.com et puis vous verrez comme ça votre marchand de journaux avec le sourire.
22:54Merci Arnaud Hérol d'être venu nous rendre visite.
22:57On tourne une page et on accueille notre invité et ses fenêtres sur l'emploi.
23:13Fenêtres sur l'emploi pour parler de l'alternance.
23:15Oui, l'alternance existe toujours, même si on a l'impression, depuis quelques mois maintenant, qu'elle tombe un peu en désuétude.
23:22Ce n'est peut-être pas vrai et on va en parler avec Bruno Berthet.
23:25Bonjour Bruno, ravi de vous accueillir.
23:27Bonjour.
23:27Président du Medef Île-de-France.
23:30C'est votre fonction élective.
23:32Vous avez une longue carrière dans l'aéronautique.
23:36Peut-être aura-t-on l'occasion d'en parler parce que l'aéronautique recrute beaucoup et beaucoup d'alternants.
23:41Il y a quelques semaines maintenant, le 21 mai 2025, au Paris-Montreuil Expo,
23:46vous avez organisé la fête des métiers et de l'alternance.
23:49D'abord, juste vous qui avez des fonctions électives pour le Medef Île-de-France,
23:54l'alternance se porte toujours bien parce que 2024, les chiffres étaient très élevés.
23:58On a le sentiment là que crise économique, dette, l'alternance va un peu mal.
24:04Oui ou non ?
24:05Alors, l'alternance va toujours bien.
24:06L'alternance va peut-être un tout petit peu moins bien que l'année dernière.
24:11Il y a peut-être une inflexion.
24:13Tout ça demande à être confirmé, bien sûr, dans les chiffres.
24:17L'alternance est un superbe succès.
24:18Depuis 2018, une loi qui avait poussé Mme Pénicaud,
24:24plus 174% d'alternance.
24:27Donc, vraiment un succès absolument considérable qui est mérité
24:30parce que l'alternance est une démarche qui est vertueuse,
24:33qui est favorable à la fois aux étudiants, aux jeunes qui rentrent dans ce cursus
24:39et aux entreprises.
24:40C'est bien parce que c'est gagnant-gagnant que c'est vertueux et que ça fonctionne.
24:44Alors oui, il semble qu'il y ait une petite inflexion
24:46et qu'on ait peut-être 15 ou 20% de moins,
24:50ce qui serait très significatif si c'est confirmé.
24:53Ne crions pas trop tôt par rapport à l'année dernière.
24:58Comment vous l'expliquez ?
24:58Parce qu'on a ce sentiment, une impression, c'est un petit peu ce sentiment,
25:01mais quasi confirmé par vos propos sur le plateau.
25:05Comment vous expliquez qu'il y a un essoufflement ?
25:07C'est que les entreprises hésitent sur le dispositif
25:11parce qu'elles sont moins aidées,
25:12parce que l'État, évidemment, donne moins à l'entreprise.
25:14Comment vous l'expliquez ?
25:15Alors, l'explication à ce stade, qui à nouveau demande à être confirmée,
25:18mais l'explication à ce stade, c'est probablement un contexte général
25:22qui est moins favorable, beaucoup de points d'interrogation,
25:26une visibilité sur l'avenir économique qui reste malgré tout
25:30avec pas mal de doutes pour beaucoup de secteurs d'activité.
25:35Et donc, quand on a des doutes sur ce que l'avenir va être,
25:37on hésite à recruter.
25:39Quand on hésite à recruter, on commence par hésiter
25:43à prendre des alternantes.
25:44Donc, il y a un phénomène de recul.
25:47Une petite interrogation, effectivement, sur la vision qu'a le gouvernement,
25:51puisque, comme vous le mentionniez, les aides à l'alternance
25:55ont été un peu réduites dans la dernière loi de budget.
25:59Donc, c'est probablement la conjugaison de ces différents phénomènes
26:02qui conduisent à cette inflexion, que j'espère extrêmement transitoire,
26:08parce que je fais partie de ceux qui croient fondamentalement
26:10à la vertu de l'alternance, parce que c'est gagnant-gagnant
26:13pour les deux parties.
26:14On parle du tertiaire, mais on parle de l'industrie.
26:16C'est un secteur que vous connaissez bien,
26:17utile pour un entrepreneur.
26:21J'ai vu qu'il y avait beaucoup de TPE, de PME,
26:23et donc d'ateliers utiles d'être dans l'alternance,
26:26parce qu'on entend souvent des patrons qui vous disent
26:27« Moi, je reçois quelqu'un qui sort de l'école et qui n'est pas formé. »
26:30L'alternance permet quand même de pouvoir faire rentrer
26:32progressivement le jeune vers un poste de collaborateur.
26:38Tout à fait.
26:39Ça fait partie des vertus de cette démarche de l'alternance.
26:42C'est que, d'une part, ça permet de commencer une formation
26:45qu'on peut qualifier sur le tas, s'il n'y a pas de connotation péjorative.
26:49C'est le mot qu'on utilise.
26:50Ce terme, c'est le mot qu'on utilise.
26:52Et finalement, c'est très favorable, parce qu'en école, dans les livres,
26:56on n'apprend pas tout et on n'apprend pas le tour de main
26:58qui est extrêmement noble qu'on apprend dans l'atelier.
27:01Donc, c'est favorable.
27:02C'est favorable aussi pour le jeune qui découvre,
27:05dans la plupart des cas, réellement, ce qu'est le métier de l'industrie.
27:08On a toujours ce déficit de communication du côté industriel.
27:12On n'arrive pas à ouvrir suffisamment.
27:14Ça progresse, ça progresse.
27:15Il reste encore des choses à faire.
27:17Absolument.
27:17On fait beaucoup de choses, mais jamais suffisamment.
27:20Mais donc, c'est gagnant-gagnant,
27:22parce que le jeune découvre le métier.
27:25L'entreprise recrute quelqu'un qui commencera à être réellement formé,
27:30à connaître son métier.
27:32Donc oui, c'est vraiment vertueux.
27:33Et puis, ça permet aussi à une entreprise de fidéliser un collaborateur,
27:36parce que je ne sais pas quels sont les chiffres que vous avez,
27:38mais beaucoup d'alternants vont rester dans l'entreprise
27:42dans laquelle ils se sentent bien, dans laquelle ils ont été formés.
27:44Et là aussi, dans le secteur de l'industrie, je parle en particulier.
27:46Tout à fait.
27:47Alors, dans le secteur de l'industrie en Ile-de-France,
27:49c'est effectivement supérieur à 80% à le nombre d'alternants
27:52qui décrochent un CDI.
27:54Alors, décrocher un CDI, ça ne veut pas dire non plus, aujourd'hui,
27:57qu'on y reste 45 ans et qu'on est attaché à l'atelier.
28:00Mais ça sécurise.
28:01Ça sécurise.
28:02Ça sécurise et ça ouvre un parcours professionnel sous de bons auspices.
28:06Merci Bruno Bertet de nous avoir rendu visite pour porter encore au effort
28:10en attendant les chiffres consolidés des chiffres 2025
28:13qui de toute évidence seront un peu moins bons que ceux de 2024.
28:18Probablement et moins bons que ceux de 2026
28:21parce que je suis persuadé qu'il y a un rebond pour cette démarche vertueuse.
28:25Mot de la fin et mot positif.
28:27Merci Bruno Bertet, président du MEDEF Ile-de-France.
28:29Merci de nous avoir rendu visite et d'avoir répondu à notre invitation.
28:32Merci à vous, merci à toute l'équipe qui m'a accompagné pour ce numéro de SmartJob.
28:37Je remercie évidemment Mani à la réalisation, Paul au son
28:39et je remercie l'incontournable Nicolas Juchat.
28:41Je vous dis à très très bientôt.
28:43Bye bye.
28:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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