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  • 02/06/2025
Jeudi 29 mai 2025, retrouvez Camille Tubiana (directrice générale, EPIDE) dans SMART JOB, une émission présentée par Arnaud Ardoin.

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Transcription
00:00BISMART
00:00Bien dans son job pour parler des jeunes, de jeunes vulnérables, on les appelait les NIT,
00:17ces jeunes déscolarisés qui avaient quitté leur filière scolaire et qui erraient pour certains d'entre eux.
00:23Ils sont accueillis dans les épides.
00:26On en parle avec vous Camille Toubiana, vous en êtes la directrice générale.
00:30D'abord, ce n'est peut-être pas assez médiatique et c'est tout l'intérêt de votre présence.
00:33Qu'est-ce que sont ces établissements, ces épides ? Qu'est-ce qu'on y fait et qui on accueille ?
00:37L'EPID, l'acronyme Établissement Public d'Insertion dans l'Emploi.
00:43C'est un dispositif singulier, unique en France, qui accompagne les jeunes âgés de 17 à 25 ans,
00:50des jeunes qui présentent des fragilités très importantes, que nous accueillons en internat
00:56pendant une durée moyenne de 10 mois, mais ils peuvent y rester jusqu'à 24 mois,
01:01pour les accompagner vers l'insertion sociale et professionnelle.
01:05Ils sont hébergés, comme je le disais, en continu, c'est-à-dire que nos centres aujourd'hui
01:09sont ouverts 365 jours sur 365, pour permettre justement d'accueillir des jeunes
01:15qui sont par exemple en errance, en rupture familiale,
01:19des jeunes qui sont sortis de l'aide sociale à l'enfance pour éviter les ruptures de parcours
01:24lorsqu'ils sont accompagnés.
01:26Quand on sort de l'ASE, pour beaucoup, si on ne va pas dans l'EPID, on repart à la rue.
01:31On peut repartir à la rue, ce n'est pas le dispositif que je connais le mieux,
01:35mais en tout cas, aujourd'hui, l'EPID est une solution pour ces jeunes
01:38qui, lorsqu'ils sortent de l'aide sociale à l'enfance, n'ont pas de logement,
01:43n'ont pas de formation ou n'ont pas encore un emploi.
01:46Donc l'EPID, c'est environ 4 200 jeunes qui sont accompagnés par an.
01:51Nous allons fêter nos 20 ans cette année, en 2025.
01:55Et donc, ce sont 20 années, 20 centres et plus de 50 000 jeunes accompagnés
02:01au cours de ces 20 années.
02:03On parlera de sa s'emploi à Bordeaux, mais revenons un instant quand même
02:06sur la manière dont vous encadrez, puisqu'on parle d'encadrement, de formation.
02:10Ce n'est pas militaire, mais c'est très cadré.
02:13On lève les drapeaux, on se lève à 6 heures du matin.
02:16C'est-à-dire que vous les engagez dans un processus de construction,
02:20de reconstruction pour atteindre une formation et atteindre la confiance.
02:24C'est exactement cela.
02:25L'objectif, c'est leur redonner confiance, voire parfois leur donner confiance
02:30dans un cadre, un cadre exigeant, mais un cadre bienveillant.
02:35Pour ces jeunes qui, parfois, ont vécu véritablement des situations
02:38très, très difficiles avant de nous rejoindre.
02:40Ils nous rejoignent d'ailleurs sur la base du volontariat, car ils sont motivés pour venir.
02:48C'est vraiment une décision fondamentale qu'ils prennent en rejoignant l'épide.
02:52C'est ce qui crée un avant et un après dans leur trajectoire de vie.
02:57Mais ils sont aussi courageux, car j'ai parlé de l'internat.
03:00L'internat suppose aussi le collectif, des chambres qui ne sont pas individuelles.
03:05On est parfois à 4 ou 5, exactement.
03:08C'est le vivre ensemble avec des jeunes qui ont eu aussi d'autres parcours différents des leurs
03:14et qui sont parfois difficiles à accueillir.
03:18Et donc, il y a une véritable motivation, une envie de ces jeunes
03:22de se redonner une chance pour pouvoir s'insérer socialement.
03:27J'y tiens aussi et professionnellement.
03:28Parce qu'il y a quand même l'enjeu de...
03:31On quitte l'espace, ce lieu, lorsqu'on a trouvé une formation,
03:36parfois un emploi, ou qu'on a repris tout simplement un cycle scolaire.
03:39La moyenne d'âge, j'ai vu que c'était 19 ans, moyenne d'âge.
03:42Exactement.
03:42Donc, c'est des jeunes qui, après, peuvent passer en alternance, en CAP, en filière générale.
03:47C'est bien ça, l'objectif.
03:48Tout à fait.
03:49Et qui partent pour beaucoup en CDI,
03:51puisque 70% de nos jeunes que nous accompagnons
03:54sortent au bout de 10 mois de parcours,
03:58soit en formation, soit en emploi.
04:01Et tout au long de ces 10 mois,
04:05ils bénéficient vraiment d'un accompagnement individualisé
04:09et à 360 sur l'ensemble des champs.
04:11Donc, je le disais tout à l'heure, un accompagnement social,
04:14puisque la première des choses, en tout cas dans les premiers jours de leur arrivée,
04:19lorsqu'ils passent les portes de l'épide,
04:22c'est de rencontrer un médecin pour avoir une visite médicale.
04:26Pour certains d'entre eux, ils n'ont jamais vu de dentiste,
04:29ils ont besoin de lunettes, tout simplement.
04:32Pour les jeunes femmes, elles n'ont jamais vu de gynécologue.
04:36On précise que ce ne sont pas des délinquants qui n'aient pas de malentendus
04:38sur ce profit de ces jeunes.
04:39Ce sont des jeunes brisés par leur vie personnelle,
04:42par leur vie familiale parfois.
04:43Mais ce n'est pas l'antichambre de la prison.
04:45Non, absolument pas.
04:46Il faut bien le préciser.
04:47Il faut bien le préciser.
04:48C'est l'antichambre de la formation.
04:50Voilà, ce sont des jeunes qui, pour diverses raisons,
04:53ont décroché à l'école.
04:56Nous accueillons aussi des jeunes des quartiers prioritaires
04:59de la politique de la ville.
05:01Et ce sont des jeunes qui ont besoin d'un cadre
05:03et qu'on leur montre une direction.
05:07Et je le disais, l'accompagnement à 360 sur le champ social,
05:10mais aussi au cours de leur parcours,
05:12ils vont avoir une remise à niveau en mathématiques, en français.
05:16Il y a une dimension sportive qui est naturellement très importante.
05:19Tout à fait.
05:20On va au niveau de l'alimentation aussi les aider à mieux se nourrir
05:25puisqu'ils prennent tout leur repas chez nous,
05:27manger des légumes sainement, équilibrés, à des horaires précis.
05:32Et le téléphone portable aussi ?
05:34Le téléphone portable, on fait attention au téléphone portable.
05:36C'est un sujet ?
05:37Exactement. Pour les jeunes qui peuvent éventuellement avoir des addictions,
05:40on les accompagne aussi sur ce champ de l'addiction.
05:42Sur le champ de la santé mentale, bien évidemment,
05:45nous avons des psychologues qui interviennent au sein de nos centres.
05:50Et puis, pardon, je tiens à le dire aussi,
05:52ils passent leur permis de conduire.
05:54C'est ce que vous allez peut-être dire.
05:56Absolument, qui est la clé aussi de la liberté.
05:59Exactement, puisque c'est un frein, très clairement,
06:01à l'insertion professionnelle.
06:02Et donc, le permis de conduire leur est financé à 80% de nos jeunes.
06:09Merci, Camille Toubiana, d'être venue nous faire partager votre engagement.
06:12Parce qu'il y a beaucoup d'engagement dans ce que vous nous dites.
06:15L'EPID, service public, 100% public, financé par l'État,
06:20faut-il le préciser, à destination de ces jeunes qui se reconstruisent en très grande majorité.
06:26Parce que les chiffres que vous avancez sont exceptionnels.
06:28Merci de nous avoir rendu visite.
06:29Et je vous dis à très très bientôt.
06:30Vous allez revenir, continuer à nous parler de votre aventure humaine.
06:34Merci beaucoup.
06:35Merci, c'est un vrai plaisir.
06:36On tourne une page, on parle du sexisme en entreprise,
06:38qui est un autre sujet d'actualité fort.
06:41Où en sont les chiffres ?
06:42On va revenir évidemment sur l'observatoire de Stop Égalité.
06:46On reviendra évidemment sur cet observatoire que l'on communique,
06:49sur lequel on communique et qu'on commande d'ailleurs dans chacune de nos émissions chaque année.
06:53J'accueille mes invités, c'est le Cercle RH, et c'est tout de suite.

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