- 20/06/2025
Dimanche 15 juin 2025, retrouvez Tony Bernard (Directeur général, Impact Tank), Marc Bertrand (Président du Directoire, Praemia REIM France), Philippe Depoux (Président, LA FRANCAISE REM), Romain Ferré (Directeur de la promotion, Novaxia), Christian Lema (Global Head of ESG, Nhood) et Fabrice Amic (Directeur des investissements du Fonds de co-investissement, ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine)) dans SMART IMMO, une émission présentée par Fabrice Cousté.
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans Smartimo depuis le SIATI, le sommet pour innover, agir et transformer l'immobilier.
00:15Au sommaire de cette édition, deux débats. Le premier sur les défis à venir pour réinvestir l'immobilier.
00:21Et puis dans une deuxième partie, on verra comment recréer du lien social dans nos villes. Smartimo, c'est parti.
00:30Réinvestir l'immobilier, quels sont les défis à venir ? En tout cas, les défis sont nombreux actuellement, entre la crise des taux, la chute des ventes, les projets à l'arrêt, les investisseurs frileux.
00:43Le secteur immobilier traverse sa plus grave crise depuis la grande crise de 2008.
00:49Pour nous parler peut-être de l'après-crise et surtout des défis à venir pour réinvestir et réinventer l'immobilier, on est en compagnie de trois experts.
00:58Marc Bertrand, bonjour. Vous êtes président du directoire de Prime Reim France. Bienvenue à vous.
01:05A vos côtés, Romain Ferré. Bonjour Romain. Bonjour Fabrice.
01:07Directeur de la promotion chez Novaxia, spécialiste du recyclage urbain. On va parler dans un instant.
01:12Et Philippe Depoux, bonjour. Philippe, vous êtes président de la française Reim, Real Estate Management. Bienvenue à vous.
01:19On démarre justement avec un des plus grands défis, peut-être avec ces 6 millions de mètres carrés vacants en Ile-de-France, Romain Ferré.
01:27C'est le recyclage urbain. Que va-t-on faire de ces tonnes de bureaux, plutôt ces millions de mètres carrés de bureaux vacants ?
01:34Alors Fabrice, d'abord, dans toute crise, il y a des opportunités. Et nous, en fait, l'opportunité du recyclage urbain, il se conjugue à différents points.
01:42Un, la pénurie de logements, et surtout en Ile-de-France, très importante. Deux, vous l'avez souligné, une vacance importante, 6 millions de mètres carrés en première couronne de bureaux vacants.
01:53Ces bureaux, qu'est-ce qu'ils ont ? Ils sont obsolètes et cumulent un certain nombre de défauts techniques.
01:58Et notre activité numéro une, c'est de proposer aux collectivités de transformer ces immeubles de bureaux en logements.
02:06Pas toujours évident, puisque, évidemment, il y a un coût du foncier. Et les opérateurs, les investisseurs ou les occupants ne sont pas prêts à lâcher ces mètres carrés, entre guillemets, ou à consentir un rabais certain.
02:18Alors, il est vrai, on en discutait tout à l'heure. Aujourd'hui, il y a un effet psychologique qu'il faut passer sur cette vacance et aussi sur la valeur d'expertise qui est souvent faite sur ces actifs.
02:28La valeur d'expertise ne tenant pas compte, pour le moment, de la vacance.
02:32Malgré cela, certains grands propriétaires arrivent à nous confier leurs immeubles et à les convertir.
02:40Et un point important sur la reconversion, c'est que nous, côté Novaxia, on gère un peu plus de 2 milliards d'actifs sous gestion, ce qui représente 25 000 logements en cours de création, avenir et futur.
02:52On assume totalement un point très important, c'est la déconstruction.
02:56Aujourd'hui, les actifs de bureaux qui sont sur des trames de 21 mètres ne répondent pas à la commande de l'usage de logements.
03:01Donc nous, on assume totalement la déconstruction pour pouvoir reconstruire du logement avec un usage plus structurant.
03:08On va voir les freins dans un instant et comment vous les surmonter.
03:12Philippe Depouls, pour vous, quels sont les principaux défis actuels ?
03:17Dieu sait si ils sont nombreux en ce moment.
03:19Alors, à la française, nous sommes un gestionnaire d'actifs et nous avons un portefeuille, on va dire, d'une trentaine de milliards d'euros.
03:27Et dans ce portefeuille, on a à peu près 60% de bureaux, des bureaux qu'on appelle corps.
03:32Donc, les défis du moment, c'est de faire face à ce bureau bashing qui existe aujourd'hui.
03:39Qu'est-ce que j'appelle le bureau bashing ?
03:40C'est un certain désintérêt des bureaux de la part des investisseurs.
03:44Pourquoi désintérêt ?
03:45Parce que télétravail, enfin, comment dire, télétravail a généré du flex office et donc moins de consommation de bureaux.
03:52Le coût du verdissement des actifs de bureaux est assez important.
03:58Et donc, les investisseurs et les occupants, on va dire, il y a moins de consommation de bureaux et les investisseurs s'y intéressent moins.
04:05Et donc, nous revendiquons cette spécificité d'être un spécialiste du bureau.
04:12Et donc, même si 40% du patrimoine, c'est tout de même une somme et on gère bien d'autres typologies d'actifs,
04:18mais pour parler que des bureaux, on gère ce patrimoine en s'occupant plus que jamais, au travers de nos asset managers,
04:25de la gestion quotidienne des immeubles et de la relation aux locataires.
04:28Et on réenchante nos immeubles de bureaux pour donner envie aux locataires de revenir et de travailler dans les locaux, ce qui est en train de se passer.
04:36C'est vrai que c'est important de réenchanter, c'est toujours bien, et de le faire revenir surtout parce qu'il y en a beaucoup qui s'étaient habitués finalement à rester chez eux,
04:43au moins venir. On nous a même prévenu, comme c'est souvent le cas, la mort du bureau.
04:48Là, on a un sentiment de retour en tout cas des salariés. C'est ce qu'on voit tendanciellement.
04:54Vous parliez des immeubles corps, il n'y a pas tellement de soucis pour le QCA, le centre d'affaires de Paris.
04:59En revanche, pour la périphérie, comment on fait ? Là, vous avez dû être impacté quand même pour ces bureaux qui sont moins attractifs.
05:06Cela dit, statistiquement, très clairement, notre taux d'occupation des immeubles, aujourd'hui les locataires,
05:12notre taux d'occupation physique des immeubles est à 90%. Il s'est légèrement dégradé ces six derniers mois,
05:20sous l'effet de la crise économique qu'on commence à pouvoir poindre. Mais finalement, on a des immeubles qui sont plutôt occupés.
05:26Alors oui, j'ai en patrimoine tout de même, ça et là, une petite quinzaine d'immeubles, on va dire un problème.
05:34Certes, il n'y a pas loin de 6 millions de mètres carrés vacants en Ile-de-France, inclus en Paris, mais tous ne sont pas achetés à la benne.
05:42Et donc, dans cette petite partie du patrimoine qui est concerné, soit on sait les transformer,
05:49et on a plusieurs opérations en route sur le sujet, soit on viendra à un moment où, ça a été dit à l'instant,
05:54on leur fera atterrir les valeurs définitivement et on passera la main à des spécialistes.
06:00On termine le tour de table avec vous, Marc Bertrand.
06:05Même constat, je n'ai pas échappé, racontez-nous comment ça se passe chez Premia.
06:11Alors, pour ce qui nous concerne, chez Premia, on a à peu près 35 milliards d'euros d'actifs.
06:16Ce qui va nous distinguer de la française, une maison que je connais bien malgré tout,
06:20c'est qu'on ne va avoir, j'allais dire, qu'un tiers de bureaux.
06:25C'est-à-dire, entre 30 et 35% de bureaux, avec, je ne vais pas, comment dire, répéter ce qu'a dit Philippe,
06:34puisqu'on navigue sur le même sujet, comment réenchanter le bureau, comment le repositionner,
06:39comment être lucide sur certains sites et sortir d'autres, parce qu'on ne peut pas tout faire
06:42et qu'il faut faire des arbitrages pour pouvoir réinvestir à certains endroits.
06:48La plus grosse partie de nos actifs, c'est ce qui va nous distinguer,
06:50elle est sur les actifs de santé, sur l'immobilier de santé.
06:53Donc, le court séjour, c'est les cliniques, le moyen séjour, c'est les soins de suite
06:58et puis les cliniques psychiatriques.
07:00Et les longs séjours, c'est principalement ce qu'on appelle les EHPAD, les maisons de retraite.
07:06Voilà. En termes de développement, en termes de défis, élaborer un tout petit peu sur ce dernier point,
07:16c'est le défi qui est devant nous, c'est le vieillissement de la population,
07:19des besoins qui sont en croissance structurelle.
07:21On a besoin d'adapter l'outil de travail pour les cliniques.
07:26Le défi de la digitalisation, de l'ambulatoire, sont des défis énormes pour nos exploitants.
07:31On doit adapter les outils de travail, parfois sortir de certains sites, les aider, les accompagner.
07:38Nous sommes des financeurs de leur exploitation, d'une nature un peu spéciale,
07:41mais ils nous voient comme tels et on doit les accompagner.
07:44Sur les EHPAD, sur les longs séjours, la contribution à la valeur ajoutée de l'immobilier est plus forte,
07:51mais c'est également un outil de travail pour un exploitant qui doit répondre aux besoins qualitatifs,
07:58aux besoins sociétaux.
07:59Donc notre objectif, c'est de nous développer, de continuer de développer cette activité-là,
08:06qui est très bien orientée, dans laquelle on a une position très forte.
08:09Et puis, un des axes, pour progresser, ça va être d'aller plus loin en termes de géographie,
08:16d'aller dans des pays où nous ne sommes pas encore.
08:18On est présent dans six pays, mais on n'est en que six pays.
08:23Alors les besoins sont partout.
08:24Les besoins sont partout, à moduler en fonction de la profondeur des marchés, de l'organisation locale des soins,
08:31de la dynamique démographique.
08:32Et il y a des, ne serait-ce qu'au sein de l'Europe, il y a des vraies différences.
08:36Donc plus que jamais, il faut être local aussi sur ce métier-là pour faire de l'immobilier correctement.
08:41Après, ce qui est intéressant aussi, c'est un petit peu d'examiner ce qui nous occupe aujourd'hui.
08:50C'est de regarder avec attention ce qui a été fait, par exemple, dans les secteurs de l'hôtellerie.
08:54C'est-à-dire qu'on peut être un pur bailleur des murs,
08:59mais parfois les exploitants ont aussi besoin de beaux ou de contrats d'une nature un peu différente
09:07pour avoir une charge qui soit moins fixe, un peu plus variable
09:09et qui, en contrepartie, peut donner un peu plus de rémunération pour l'investisseur immobilier
09:15ou l'investisseur un petit peu au bride.
09:16Donc on arrive à ces produits hybrides, mais c'est très important, et je terminerai là-dessus,
09:20parce qu'aujourd'hui, l'exigence des investisseurs immobiliers, c'est d'avoir plus de rendement
09:26pour être compétitif avec l'environnement des autres produits
09:30et qu'on doit faire preuve d'imagination, et c'est sans doute un des plus grands défis
09:34pour aller capter des rendements supplémentaires qui fassent revenir les investisseurs
09:39sur la classe d'actifs immobiliers, même si elles débordent un peu sur d'autres classes d'actifs.
09:46La classe d'actifs immobiliers qui avait été un petit peu désertée par les zinzins,
09:49les investisseurs institutionnels, parce qu'il y avait d'autres propositions peut-être plus intéressantes.
09:53Le problème, c'est qu'ils sont sortis un peu tous en même temps.
09:56On repart du recyclage urbain avec vous, Romain Ferré, chez Novaxia,
09:59avec une échéance à court terme, ça va être les municipales l'an prochain.
10:03On sait que ce n'est jamais très bon, que ça donne souvent un coup d'arrêt au développement,
10:07au projet peut-être de recyclage urbain.
10:10Et vous me disiez en plus, c'est vrai qu'il y a, pour le maire,
10:13ce n'est pas forcément une bonne nouvelle de transformer des bureaux en logements, expliquez-nous.
10:17Exactement, Fabrice. Ça fait partie des défis.
10:19Tout à l'heure, on vous posait la question, quels sont les défis ?
10:21Les défis, pour nous, ils sont multiples.
10:23Le défi politique est un défi important,
10:25parce qu'en fait, un immeuble de bureaux qui est aujourd'hui vide,
10:30mais est très souvent chauffé, gardienné,
10:33et le propriétaire paye la taxe de bureaux.
10:35Alors que quand on...
10:36On continue à payer même quand le bureau est complètement vide.
10:38C'est une obligation, enfin, je parle de mes deux confrères qui sont assis à côté de moi,
10:42je pense, le valideront.
10:44Et un point très important, c'est que quand on est amené à produire du logement,
10:47l'élu n'est pas forcément favorable, parce qu'on lui supprime sa taxe de bureau.
10:52Ponctuellement, on lui crée des problèmes, parce qu'il y a 24 mois de chantier.
10:56Troisièmement, il ne perçoit plus la taxe d'habitation.
10:58Quatrièmement, il doit fournir des équipements publics pour les futurs habitants.
11:02Des écoles, par exemple ?
11:03Des écoles, essentiellement, mais ça peut être aussi de la culture ou du loisir avec des piscines.
11:08Donc en fait, on a une responsabilité, on l'évoquait tout à l'heure lors de la table ronde,
11:11c'est de pouvoir participer en tant qu'opérateur privé au financement de ces équipements
11:14pour donner du sens et surtout accompagner l'élu dans cette démarche.
11:19Comment on les convainc les élus ?
11:21C'est à quoi d'un truc de cercle ?
11:23Alors dites, vous allez avoir...
11:24Alors on ne va pas délivrer notre recette magique,
11:26mais en fait, tout ça fait plutôt sens aujourd'hui dans la notion de démobilité.
11:31On en parlait tout à l'heure, les usages ont changé.
11:33Il faut pouvoir travailler, vivre, consommer et avoir ses loisirs à un seul et même endroit.
11:38Et puis, il y a un sujet qui est la vacance.
11:41Aujourd'hui, je ne sais pas combien de temps les grands propriétaires pourront durer à tenir ces actifs.
11:47Et surtout, et encore en dénominateur commun, la pénurie de logements en Ile-de-France qui est exponentielle.
11:53Philippe Dépoux, c'est vrai qu'à un moment, on peut se dire, on a tenu un an, deux ans, trois ans.
11:57On s'aperçoit que non, ce n'est pas visiblement un site attractif.
12:00Et puis, il y a une autre chose, c'est la valeur verte dont on parle beaucoup.
12:03À un moment, on sait que le coût finalement de remettre en état, je ne sais pas si c'est encore réenchanté,
12:07mais remettre en état aux normes, c'est le coût qui est extrêmement cher.
12:10Oui, à la française, pour différencier nos immeubles de bureaux de ceux des autres,
12:16en tout cas, essayer de les différencier, notamment sur les sites un peu compliqués où il y a beaucoup de vacances,
12:21on attaque ça par trois angles, l'angle de la frugalité de l'immeuble,
12:26donc sa consommation et ses émissions de gaz à effet de serre,
12:28donc des vrais plans ambitieux de travaux, de la souplesse dans les beaux,
12:32puisque dans ces secteurs-là, on ne parle pas du boulevard Haussmann,
12:35mais on parle plutôt de villes de troisième couronne.
12:38Ce dont les locataires ont besoin, c'est de souplesse dans les surfaces qu'ils utilisent.
12:42Et le troisième volet, qu'on a beaucoup travaillé également,
12:45c'est une prestation de service adaptée à la localisation, la taille de l'immeuble
12:49et la typologie du locataire.
12:51Donc pour faire ça, on n'est pas des magiciens,
12:53on est allé identifier une cinquantaine de besoins qui peut y avoir dans un immeuble.
12:58Pour ça, on a demandé au locataire, c'est la meilleure personne pour nous dire
13:01de quoi il a besoin dans un immeuble, pas nous qui allons le faire à sa place.
13:04Et après, pour chacun de ces besoins, on a fait un appel d'offre
13:06et on a sélectionné quelqu'un qui nous fait une offre exclusive à prix très rabaissé.
13:11Et nous faisons bénéficier nos locataires actuels ou potentiels sur ces locaux
13:15qui connaissent la vacance locative de ces typologies de services.
13:20Donc ça, c'est la façon de se distinguer sur ces patrimoines-là.
13:25Et après, comme on le disait tout à l'heure, il va rester quelques immeubles
13:28sur lesquels, mathématiquement, on n'y arrivera pas.
13:31On sait qu'on n'y arrivera pas.
13:33Vous le disiez tout à l'heure, les marchés se sont polarisés,
13:36il y a eu un « fly to centrality »,
13:38donc le quartier central des affaires n'est pas concerné,
13:41encore que le taux de vacances commence à y remonter.
13:43Mais on n'est plus sur des localisations isolées,
13:47et souvent avec des immeubles obsolètes.
13:50Et donc ces immeubles-là, soit on trouve la bonne martingale,
13:53ce que fait Novaxia, pour les recycler, repositionner,
13:57et trouver une bonne vie future.
14:01Pour ça, ce n'est pas forcément de la science infuse.
14:03On utilise également les promoteurs, qui ont beaucoup de temps en ce moment.
14:06Et les promoteurs, ils ont deux intérêts.
14:08Ce sont des techniciens du bâtiment,
14:10ce sont des vrais techniciens du bâtiment,
14:11et ils ont la relation avec les autorités locales.
14:15Donc ça, ça fait deux choses qui sont indispensables,
14:17pas suffisantes, mais nécessaires,
14:18pour pouvoir repositionner un immeuble.
14:20Et je pense qu'on s'en sortira comme ça.
14:22Voilà, on peut s'en sortir, il y a des solutions.
14:25Marc-Bertrand, on finit avec vous.
14:27Réponse courte, voilà, ces défis,
14:29on le voit, il y a quand même heureusement des solutions,
14:33des choses à faire,
14:34et également sur le secteur de la santé,
14:35qui est ô combien compliqué,
14:37avec des immenses défis à venir, notamment la démographie.
14:39Oui, là, le gros sujet, c'est comment adapter,
14:45comment suivre les besoins en volume, en qualité,
14:49des différentes typologies de bâtiments,
14:52comment inventer des nouvelles formes de contrats
14:54qui soient plus participatives.
14:57Mais on n'est pas dans la reconversion d'immeubles obsolètes,
15:04ou alors c'est relativement rare.
15:06C'est-à-dire que les exploitants,
15:09en fait, quand ils ont une exploitation rentable,
15:12on est à l'extrême limite,
15:14pour le schématiser,
15:16on est à l'extrême limite avec l'immobilier de santé,
15:18entre l'infrastructure et l'immobilier.
15:20La principale qualité, par exemple, d'une clinique,
15:23ce n'est pas son emplacement au sens immobilier,
15:26puisque souvent, aujourd'hui,
15:27il est en périphérie d'une ville,
15:28avec de la place autour,
15:30mais avoir de la place autour,
15:32comment dire, ça veut dire qu'il n'y a pas de rareté de terrain,
15:34mais pour la clinique,
15:36c'est surtout le fait qu'elle va pouvoir s'agrandir
15:39et mettre des nouvelles installations techniques.
15:41Donc, on n'est pas...
15:42Une des choses que j'ai appris relativement récemment,
15:45c'est qu'il fallait un petit peu
15:46que je désapprenne mes réflexes immobiliers.
15:49C'est plus l'emplacement, l'emplacement, l'emplacement.
15:51Il y a aussi une fonctionnelle.
15:51Si, mais c'est pas...
15:52Comment dire ?
15:53La qualité de l'emplacement ne se mesure pas à la même haune.
15:55C'est-à-dire que c'est pareil pour un data center,
15:57c'est-à-dire qu'être au confluent des lignes électriques,
16:00c'est rarement une qualité pour investir dans l'immobilier
16:03quand on fait du résidentiel, par exemple.
16:06C'est vrai.
16:06Et inversement, on sait que les usagers, évidemment,
16:08ils accepteront d'aller faire 3, 4, 5 kilomètres de plus
16:11pour aller se faire soigner.
16:14Oui, parce que...
16:15Et ça permet de développer horizontalement
16:17des plateaux techniques
16:18qui correspondent plus aux besoins des médecins
16:22qui sont derrière.
16:23Voilà, donc c'est très...
16:24C'est passionnant.
16:25C'est passionnant, en effet.
16:26Et on continue à en discuter sur cette antenne,
16:30sur Smartimo, bien évidemment.
16:31Merci à nos 3 experts.
16:32Merci beaucoup.
16:32Marc Bertrand, Prémien,
16:34Fille de Poules, la française,
16:35et Romain Ferré de Novaxia.
16:38A très bientôt pour un nouveau Smartimo.
16:42Le débat dans Smartimo,
16:45l'immobilier peut-il recréer du lien social ?
16:48C'est la question qu'on va poser à nos 2 experts.
16:50On est ravis d'accueillir Christian Lema.
16:52Bonjour, Christian.
16:52Bonjour.
16:53Vous êtes directeur international chez Noud
16:55pour la partie ESG.
16:57Tout à fait.
16:57Bienvenue à vous.
16:58Et vous êtes en compagnie de Fabrice Amic.
16:59Bonjour, Fabrice.
17:00Bonjour.
17:01Directeur des investissements du fonds
17:03du co-investissement à l'ANRU,
17:04l'ANRU, l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine.
17:07Bienvenue à vous.
17:09Christian, je démarre avec vous, effectivement,
17:12avec cette question, effectivement,
17:15du lien social.
17:16On a redécouvert que c'était fondamental,
17:19notamment à l'occasion de crise,
17:21on se souvient bien où on était enfermés chez nous.
17:23La ville est encore plus dure à supporter.
17:25Comment l'immobilier recrée du lien social ?
17:27Comment vous pensez cette question chez Noud ?
17:30On l'a travaillé, notamment,
17:32en partenariat avec le groupe SOS,
17:33où on a participé, en fait,
17:35à un groupe de travail initié par l'Impact Tank
17:38du groupe SOS,
17:40pour, justement, travailler sur des indicateurs
17:43de mesure du lien social.
17:44En fait, en tant qu'acteur de l'immobilier,
17:47et notamment gestionnaire de centres commerciaux,
17:49en fait, on se posait la question
17:51d'avoir des indicateurs de mesure
17:53qui soient aussi qualitatifs
17:55que les indicateurs que nous avons
17:56sur le volet environnemental,
17:57sur ce sujet sociétal.
17:59Et donc, c'est cette étude
18:01qui nous a permis de faire émerger
18:02des indicateurs pertinents
18:04pour nous aider, justement,
18:06à mieux objectiver,
18:07mieux mesurer la question du lien social
18:09ou la valeur de lien social
18:11que nous créons
18:11à travers la transformation
18:13ou la gestion
18:14des centres commerciaux
18:16ou des différents objets immobiliers
18:18que l'on nous convient.
18:19Alors, on est curieux
18:20parce que c'est vrai que le lien social,
18:21on se dit, bon, bah, tiens,
18:22c'est discuter avec les gens dans la rue.
18:24Qu'est-ce qu'on peut mettre
18:24comme indicateur, voilà,
18:28j'allais dire un peu clinique
18:30sur ce lien social ?
18:31Oui, plusieurs indicateurs intéressants
18:33ont émergé,
18:34notamment la mesure du taux d'éducation
18:37ou donc comment le lieu, finalement,
18:39contribue à améliorer des éléments d'éducation.
18:42La mesure, également, de la santé
18:44des usagers du site
18:46qui peut être mesurée.
18:49L'impact, aussi, sur la fracture sociale,
18:51comment, finalement, on a réussi
18:53à faire reconverger, recréer du lien
18:56et de la mixité sociale
18:57dans les lieux que nous gérons.
18:59Donc, différents indicateurs de ce type
19:00ont émergé et, en fait, derrière,
19:02ça nous donne envie d'agir
19:04et donc de renforcer, notamment,
19:06nos liens avec l'économie sociale
19:07et solidaire, recréer nos liens,
19:09aussi, avec les tiers-lieux,
19:11qui est une dynamique qui répond pas mal
19:13aux besoins des territoires
19:15et remettre, aussi, des objets
19:18autres qu'objets de consommation
19:20ou commercial pour apporter
19:21des nouveaux agréments de venus
19:22aux clients ou aux usagers
19:24des sites que nous gérons.
19:25C'est très clair.
19:26Fabrice Amic, à l'Anru,
19:28vous intéressez, bien sûr,
19:30à la rénovation urbaine.
19:31Vous êtes sensible à cette problématique
19:32du lien social, également.
19:34Oui, bien entendu.
19:35L'Anru intervient depuis une vingtaine d'années
19:37à travers des programmes
19:39de rénovation urbaine
19:40pour améliorer la vie des habitants
19:43dans les quartiers les plus populaires.
19:46À travers ces programmes
19:47de rénovation urbaine,
19:48l'Anru est beaucoup intervenu
19:52sur le bâti
19:53et sur la qualité des logements,
19:56sur l'amélioration des logements.
19:59Mais depuis une dizaine d'années,
20:02l'Anru s'est vu doté par l'État
20:04d'une nouvelle mission
20:05à travers le fonds de co-investissement
20:07de l'Anru.
20:08Et cette mission,
20:09c'est d'investir dans des projets immobiliers
20:10dans les quartiers
20:11pour faire ce que, dans notre jargon,
20:14on appelle de la diversification fonctionnelle.
20:16La diversification fonctionnelle,
20:17c'est amener dans ces quartiers
20:19des nouvelles fonctions,
20:20des fonctions qui étaient plutôt absentes
20:22parce qu'on avait des quartiers
20:23qui étaient très marqués
20:24par le logement.
20:25Et à travers ces opérations,
20:28qui sont des opérations
20:29dans des tiers-lieux,
20:30dans du commerce,
20:31donc tout ce type de sujet
20:33dont on vient parler,
20:34mais également dans des centres de santé,
20:36dans des crèches, etc.,
20:37on vient effectivement
20:39recréer de l'activité,
20:41mais recréer surtout du lien social
20:43et permettre aux gens
20:45d'avoir des lieux
20:46dans lesquels ils peuvent se retrouver,
20:48dans lesquels ils peuvent échanger,
20:49dans lesquels ils peuvent travailler,
20:50vivre des choses ensemble.
20:53D'accord.
20:53Des tiers-lieux,
20:54ça veut dire que ça va être
20:55des endroits où on va pouvoir,
20:57comme vous le disiez,
20:58travailler,
20:59mais aussi s'amuser,
21:00peut-être se retrouver,
21:02participer à des manifestations
21:03culturelles ou sportives ?
21:05Des tiers-lieux ?
21:05Alors, sportives,
21:07forcément,
21:07disons que les tiers-lieux
21:08ont tous ensuite
21:08des tonalités différentes.
21:10Certains sont plus
21:11adominantes de formation,
21:12d'autres sont plus
21:13adominantes culturelles,
21:15par exemple,
21:15d'autres sont plus
21:16adominantes de travail.
21:18mais la caractéristique
21:20des tiers-lieux,
21:21c'est qu'on y a
21:21une mixité d'usages
21:24et une mixité
21:25de populations
21:26et que les gens
21:27peuvent s'y retrouver
21:28et effectivement
21:29utiliser le café
21:30et puis aller faire
21:31un temps de co-working
21:32et puis peut-être
21:33se retrouver ensuite
21:34pour un moment
21:34de convivialité.
21:36Voilà,
21:36donc c'est des lieux
21:37qui permettent
21:39effectivement
21:39la recréation
21:43de ce lien
21:43en quelque sorte
21:43dans les quartiers.
21:44Oui,
21:44c'est intéressant
21:45parce que tous les deux,
21:46vous parlez de recréer
21:47du lien social
21:47mais c'est avant tout
21:48habiter aussi
21:49la ville qui est différente.
21:51On a eu cette ville
21:52peut-être des années 70-80
21:53qui était très polarisée.
21:54Il y avait le dortoir
21:55d'un côté,
21:55le bureau
21:56et puis l'amusement.
21:58Aujourd'hui,
21:58on parle beaucoup
21:59de ville quart d'heure,
22:00de choses où on a envie
22:00d'être ensemble finalement
22:02à travers ces différentes activités
22:03en même temps.
22:04Tout à fait,
22:05vous parlez de la ville
22:05du quart d'heure
22:06et nous avons la chance
22:07d'être partenaire
22:08de la chaire ETI
22:10pilotée par Carlos Moreno
22:11qui est l'inventeur
22:13du concept
22:14de la ville du quart d'heure
22:15et en fait,
22:16nous on se rend compte
22:16que notamment
22:17les centres commerciaux
22:18que nous gérons
22:18étaient initialement
22:20en périphérie
22:20mais ont été rattrapés
22:21par la ville
22:22et donc la question
22:24justement de la recréation
22:25du lien
22:26ou de l'intégration
22:27de l'objet immobilier
22:28dans son quartier
22:29devient extrêmement important.
22:31On parlait tout à l'heure
22:32des tiers-lieux
22:33et finalement,
22:34ces objets
22:35que sont les tiers-lieux
22:36doivent répondre parfaitement
22:37aux besoins d'un territoire.
22:39C'est du sur-mesure
22:39à chaque fois.
22:40On n'a jamais
22:41la même solution
22:42que l'on va proposer.
22:43Donc ça peut être
22:44comme on venait de le parler
22:46un lieu de rencontre
22:47pour du café
22:48ça peut être aussi
22:49des lieux
22:50qui oeuvrent
22:51contre la fracture numérique
22:52on a parlé de la formation
22:53on a parlé
22:54des lieux aussi
22:55de santé
22:55qui font de la prévention
22:57sur les sujets de santé.
22:59Donc c'est polyforme
23:00et finalement
23:00le but
23:01ou la priorité
23:03c'est de répondre
23:03aux besoins du territoire
23:04et pour nous en particulier
23:06sans dégrader
23:07la valeur globale
23:08de l'actif immobilier
23:10ou aller explorer
23:11d'autres leviers
23:12de mesures
23:13de création de valeur.
23:14Ce qui est intéressant
23:14c'est que le centre commercial
23:15qui était en périphérie
23:17donc un peu exilé
23:18par rapport à la ville
23:18il est rattrapé aujourd'hui
23:19par cette urbanité
23:20où on va justement
23:21construire sur ces friches
23:22qui sont déjà
23:22finalement équipées.
23:24Exactement.
23:25Donc nous vraiment
23:25l'objet
23:26un élément
23:27qui est ressorti
23:28de l'étude
23:28c'est qu'aujourd'hui
23:30beaucoup de lieux de lien
23:30ont disparu
23:31les cafés
23:32qui étaient les lieux
23:33de lien initiaux
23:33il y en a de moins en moins
23:35je pense que c'est 90%
23:37de cafés en moins
23:37et donc dans
23:39la perception
23:40des lieux de lien
23:41aujourd'hui
23:41au sein de la société française
23:43des centres commerciaux
23:43arrivent en premier
23:44donc 52%
23:45des répondants
23:46disent que le centre commercial
23:48est le principal lieu
23:51de lien
23:51de rencontre
23:53de création de lien
23:54pour faire société
23:55et donc finalement
23:56ces objets
23:57qui ont parfois
23:59un peu vieilli
23:59qui se retrouvent
24:00un peu à la périphérie
24:01nous c'est une pépite
24:02entre nos mains
24:03une pépite
24:05aux côtés de nos clients
24:05pour pouvoir
24:06transformer ces objets
24:08leur donner
24:09finalement
24:09de nouveaux usages
24:10apporter de la mixité
24:11fonctionnelle
24:12comme on l'évoquait
24:14tout à l'heure
24:15et venir apporter
24:16des nouveaux agréments
24:17de venus
24:17des nouvelles visites
24:18et tout en contribuant
24:19finalement
24:20à cette notion
24:21de faire société
24:22et de création de lien
24:23entre les individus
24:25alors vous nous parliez
24:26Fabrice Amic
24:27du fonds de co-investissement
24:29de l'ANRU
24:29on n'est pas sûr
24:31qu'il soit déployé
24:31pour faire revivre les cafés
24:32puisqu'il y en avait quelques dizaines
24:34de milliers
24:34il y a quelques dizaines d'années
24:36bon ça a baissé
24:36justement
24:37quelle va être la priorité
24:38pour vous
24:39pour justement
24:40atteindre ces objectifs
24:41et recréer ce lien
24:41alors nous
24:43notre priorité
24:43effectivement
24:44c'est bien de répondre
24:45aux besoins des quartiers
24:47c'est pas à nous
24:48de décider
24:48ce qui est bon
24:49pour tel ou tel quartier
24:50c'est vrai que
24:51comme le disait Christian
24:52les quartiers
24:53souvent
24:55les quartiers politiques
24:56de la ville
24:56étaient des quartiers périphériques
24:57des quartiers très enclavés
24:58l'action qu'on a
25:01quand on investit
25:02dans ces quartiers
25:02où on ramène
25:03de nouvelles activités
25:04elle est double
25:04à la fois
25:05on contribue
25:06à amener
25:07des services
25:08des activités
25:08des lieux
25:10de lien
25:11pour les habitants
25:12de ces quartiers
25:12qui leur permet
25:13de trouver
25:14à côté de chez eux
25:17des services
25:18qu'ils n'avaient pas auparavant
25:19mais ça permet aussi
25:20d'amener
25:21des nouveaux services
25:22dans ces quartiers
25:23qui peuvent être
25:24des lieux de destination
25:25comme certains
25:26des tiers-lieux
25:26qu'on a créés
25:27et qui permettent
25:29de faire venir
25:30des habitants
25:31d'autres parties
25:33de la ville
25:34dans le quartier
25:35parce que ce quartier
25:36est maintenant
25:37détenteur
25:37effectivement
25:38d'un lieu
25:39qui a un usage particulier
25:43qu'on ne trouve pas
25:43forcément ailleurs
25:44donc on crée
25:45des porosités
25:45on réintègre
25:46les quartiers
25:47finalement
25:47et on crée
25:48de la mixité
25:49dans tous les sens
25:50en amenant
25:51de nouveaux lieux
25:53dans ces quartiers
25:53des nouveaux lieux
25:55des marqueurs aussi
25:55d'une identité
25:56des fois
25:57d'un quartier
25:57où les gens
25:58vont se retrouver
25:58ça fait vivre
26:00ces quartiers
26:01en plus du centre commercial
26:02qui on le sait
26:02désormais
26:03remplace le café
26:05même s'il y a des cafés
26:06dans les centres commerciaux
26:06bien évidemment
26:07merci à nos deux spécialistes
26:09Fabrice Amic
26:09en rue
26:10et Christian Lema
26:11de Noud
26:12et à très bientôt
26:13sur Smartimo
26:14merci à vous
26:15merci à vous
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