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  • 11/06/2025
Derrière une moyenne se cache souvent une réalité plus contrastée que ne le suggère un seul chiffre. L’inflation en fait partie. En France, elle recule rapidement, passée de plus de 6 à moins de 1% en à peine plus de deux ans, pour retrouver un niveau proche de celui d’avant ses deux flambées successives — à la sortie de la crise sanitaire, puis après le déclenchement de la guerre en Ukraine. On pourrait presque croire à un retour à la normale. Mais ce n’est pas le cas. L’inflation ralentit, certes, mais cela ne signifie pas que les prix baissent ; ils progressent simplement moins vite après leur explosion, sans qu’aucune correction n’ait effacé les hausses passées. Le surplus d’inflation actuel peut être estimé à 13 points par rapport à la tendance qui se dessinait sur la période 2015-2020. Le cadre général étant posé, il faut aller dans le détail. [...]

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00:00Derrière une moyenne se cache souvent une réalité plus contrastée que ne le suggère un seul chiffre.
00:17L'inflation en fait partie.
00:20En France, elle recule rapidement, passée de plus de 6 à moins de 1% en à peine plus de 2 ans
00:25pour retrouver un niveau proche de celui d'avant, ses deux flambées successives,
00:30à la sortie de la crise sanitaire, puis après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
00:34On pourrait presque croire un retour à la normale.
00:38Mais ce n'est pas le cas.
00:40L'inflation ralentit, certes, mais cela ne signifie pas que les prix baissent.
00:46Ils progressent simplement moins vite après leur explosion, sans qu'aucune correction n'ait effacé les hausses passées.
00:52Le surplus d'inflation actuel peut être estimé à 13 points par rapport à la tendance qui se dessinait sur la période 2015-2020.
01:00Le cadre général étant posé, il faut aller dans le détail.
01:04Le plus simple est de reprendre la segmentation par grande famille des produits de l'INSEE
01:08et d'aller de la moins à la plus inflationniste.
01:11Ce qui fait commencer par l'énergie.
01:13Globalement, elle reste chère et éloignée de son niveau standard d'avant la crise sanitaire.
01:17Mais la marche arrière est enclenchée.
01:19Toutefois, trois cas de figure se présentent où s'entremêlent les cours des matières premières,
01:24les taxes et réglementations relatives à la transition écologique.
01:29Les prix des carburants profitent actuellement de la baisse du cours du pétrole.
01:33La hausse de l'offre américaine et celle des pays de l'OPEP devraient prolonger la tendance.
01:38En revanche, le prix du gaz de ville, historiquement élevé, s'envole à nouveau.
01:44Après les conséquences du conflit ukrainien, s'ajoute cette année la hausse de la taxe intérieure
01:49sur la consommation de gaz naturel, celle du tarif d'acheminement.
01:54Et à partir du 1er août, il faudra compter sur le passage de 5,5 à 20 % de la TVA sur l'abonnement.
02:01Applicable aussi à l'électricité.
02:04Cela freinera le reflux de la facture électrique qui restera élevée compte tenu du coût de la transition énergétique
02:09vers le renouvelable.
02:11Le second facteur modérateur de l'inflation générale se trouve du côté des produits manufacturés
02:16dont les prix sont en léger recul, notamment en raison de la réduction des prix de l'énergie
02:21et des consommations intermédiaires.
02:23A cela s'ajoute la baisse des prix des biens de consommation importés,
02:27notamment en provenance d'une Chine très agressive.
02:31En revanche, dans l'alimentaire, les tensions restent villes.
02:34Jamais les prix n'ont reculé depuis leur envolée et ils accélèrent à nouveau.
02:37Cela est dû au coût des matières premières agricoles et des coûts de production élevés,
02:43ainsi qu'au comportement de marge des industriels et des hausses de taxes comme celles sur les sodas.
02:48Mais c'est dans les services que l'inflation reste actuellement la plus forte,
02:52en lien avec l'évolution des salaires qui suivent l'inflation générale.
02:56Or, dans les services, c'est le salaire qui fait le prix.
03:00Bien entendu, le soufflet va retomber maintenant que l'inflation générale baisse d'intensité
03:04avec la mise sous pression des salaires.
03:06Mais contrairement aux biens, dont les prix évoluent de manière relativement homogène,
03:10celles des services varient fortement entre les secteurs soumis à une forte concurrence,
03:14comme les services de téléphonie mobile, ou à un degré moindre les salons de coiffure,
03:18et les services réglementés ou administrés, musées, collectes des ordures ménagères,
03:23ou contraints, assurances.
03:24La modération de l'inflation n'équivaut pas à une baisse des prix.
03:29Et la poursuite de certaines hausses, gaz de ville, alimentaires, services indispensables,
03:34frappes dures aux porte-monnaies des ménages.

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