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  • 24/07/2025
Ces trois chiffres en disent long : 62% des communes ne disposaient pas de commerces en 2021, selon l’Insee. Elles n’étaient que 25% dans ce cas en 1980. Et la situation ne s’est certainement pas améliorée depuis. Des petits bourgs, des villages où 38% des habitants ne parlent pas à quelqu’un chaque jour ! Ce constat confirme une tendance lourde. Rideaux baissés, locaux vides, fermetures de magasins et multiplication des défaillances témoignent d’un malaise profond du commerce de détail, en particulier dans les centres-villes, et du déclin des galeries ou centres commerciaux de second rang. Ceci sans compter la multiplication des fermetures volontaires, sans repreneurs derrière. Les difficultés vont perdurer. [...]

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00:00Ces trois chiffres en disent long.
00:1262% des communes ne disposaient pas de commerce en 2021, selon l'INSEE.
00:18Elles n'étaient que 25% dans ce cas en 1980.
00:21Et la situation ne s'est certainement pas améliorée depuis.
00:24Des petits bourgs, des villages où 38% des habitants ne partent pas à quelqu'un chaque jour.
00:31Ce constat confirme une tendance lourde.
00:33Rideaux baissés, locaux vides, fermeture de magasins et multiplication des défaillances
00:38témoignent d'un malaise profond du commerce de détail, en particulier dans les centres-villes
00:42et du déclin des galeries ou centres commerciaux de second rang.
00:46Ceci sans compter sur la multiplication des fermetures volontaires sans repreneur d'arrière.
00:51Les difficultés vont perdurer.
00:53C'est ce qu'il faut comprendre de l'évolution du climat des affaires dans le commerce
00:57de détail qui n'a jamais dépassé sa moyenne de long terme depuis la crise de la Covid.
01:02Et les commerçants ne sont pas particulièrement optimistes quant à l'évolution de leurs
01:06ventes dans les trois prochains mois.
01:08Les racines et difficultés sont en partie structurelles.
01:11La montée du e-commerce en fait partie.
01:13Mais la conjoncture n'arrange rien.
01:15Les commerçants sont pris entre deux feux.
01:17Hausses des charges d'un côté, stagnation de leurs ventes en volume de l'autre, sans possibilité
01:22de compenser l'augmentation des coûts par une hausse des prix ou pas à proportion.
01:26La pression est mise sur les marges.
01:29Témoin de cette détérioration de la capacité des commerces à transformer leurs valeurs
01:33ajoutées en bénéfices, le taux de marge brut a chuté.
01:37Remplacer cette tendance dans un temps long montre que le mal est chronique depuis le début
01:41des années 2000.
01:42Plus inquiétant encore, l'excédent brut de l'exploitation, c'est-à-dire ce qui reste
01:47du chiffre d'affaires après paiement des factures, du personnel, des impôts et taxes,
01:51à l'exception de l'IS, diminue aussi en valeur absolue.
01:54Ce n'est pas sans conséquence sur la capacité de ces établissements à investir, donc à préparer
01:59l'avenir, mais aussi sur la valorisation des fonds de commerce.
02:02D'une part parce que l'EBE participe à l'élaboration du prix de cession, d'autre
02:07part parce que, fragilisés, de nombreux commerçants mettent la clé sous la porte.
02:11Les fonds perdent instantanément de leur valeur au moment même où de nombreux locaux
02:16se trouvent déjà sur le marché.
02:18Selon les données de Codata, qui offre une image précise de la dynamique des centres-villes
02:23et des agglomérations de plus de 20 000 habitants, le taux de vacances, tous sites confondus,
02:28a quasiment doublé en 20 ans pour s'approcher de 11 %, avec une forte accélération après
02:33la crise Covid.
02:34Si les centres commerciaux sont les plus touchés par cette hausse, les commerces, pieds
02:38d'immeubles.
02:39C'est-à-dire pour partie, les quartiers commerçants des centres-villes ne sont pas
02:42épargnés non plus.
02:44Images inversées de la progression du taux de vacances, l'offre commerciale dans les
02:48centres-villes se raréfie avec une redistribution des cartes entre secteurs.
02:53Les magasins d'habillement, de chaussures et de maroquinerie disparaissent peu à peu
02:57du paysage.
02:58Camailleux, Likidé, Koukai, Gospor, Caporal, Sergent-Major, André, Minani, Nafnaf et tant
03:03d'autres vivent ou ont tous vécu une véritable descente aux enfers.
03:07En revanche, un secteur se renforce, vraiment, celui des cafés, hôtels, restaurants et dans
03:13une moindre mesure le segment parfumerie, beauté, soins.
03:16Le reste, périclite, même l'alimentaire.
03:19Le constat est amer.
03:21Après cette vidée de ses usines, la France se vide de ses commerces.
03:23La décommercialisation après la désindustrialisation.

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