En 1988, un film d'action américain à petit budget connait un succès mondial inattendu : Bloodsport. Grâce à lui, le cinéma d'arts martiaux se découvre une nouvelle idole : Jean-Claude Van Damme.
Surdoué en karaté, doté d'une force et d'une souplesse inédites, Van Damme devient pendant dix ans l'un des acteurs de films d'action les mieux côtés d'Hollywood. Mais trop de certitudes et de drogue le feront chuter.
Surdoué en karaté, doté d'une force et d'une souplesse inédites, Van Damme devient pendant dix ans l'un des acteurs de films d'action les mieux côtés d'Hollywood. Mais trop de certitudes et de drogue le feront chuter.
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00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30Le fonds d'action à petit budget, produit par une compagnie spécialisée dans les séries Z, connaît un succès mondial inattendu, Bloodsport.
00:40Un long métrage qui a bien failli ne jamais sortir en salle, mais grâce auquel le cinéma basé sur les arts martiaux se découvre une nouvelle idole, Jean-Claude Van Damme.
00:50Il y eut Bruce Lee dans les années 70, désormais en cette fin des années 80, un Belge compte bien rafler la mise et il est partout.
01:03A lot of people are comparing you to Bruce Lee, how do you feel about that ?
01:08I think Bruce Lee is Bruce Lee and Jean-Claude Van Damme is Jean-Claude Van Damme.
01:12Surdoué en karaté et full contact, doté d'une force mais aussi d'une souplesse inédite, Jean-Claude Van Damme deviendra pendant plus d'une décennie l'un des acteurs de films d'action les mieux cotés d'Hollywood,
01:24enchaînant les succès et usant même d'arguments très personnels pour attirer un nouveau public.
01:29C'est un bon produit belge qui se vend bien aux USA.
01:32Les fesses.
01:32Les fesses.
01:33Mais trop d'excès, trop de certitudes et trop de drogues le feront chuter.
01:39C'est pas ma faute si j'étais câblé pour être une star.
01:42Dans les pays francophones, Jean-Claude deviendra même la risée des talk shows pour sa façon de parler.
01:47You have to be aware.
01:48Avant qu'il ne se relève dans les années 2000, jouant de son personnage avec recul et parfois autodérision, dans la pub et en fiction.
01:57Mais sans jamais délaisser la notoriété que lui ont donné ces films d'action, désormais cultes pour plusieurs générations.
02:04Qui pouvait imaginer qu'un jeune belge venu de nulle part avait la moindre chance de devenir une star,
02:14non seulement dans le cinéma aux USA, mais aussi dans les arts martiaux.
02:18Sûrement pas le petit Jean-Claude et sûrement pas son père,
02:21quand, au tout début des années 70, il amena son fils, sortant à peine de l'enfance, au cours de karaté d'un certain Claude Götz.
02:30Il l'a amené pour que j'en fasse un homme.
02:32Mais c'était l'idée, hein.
02:33Parce qu'il trouvait qu'il était timide, un petit peu couillon.
02:36Enfin voilà, il n'était pas satisfait de son fils.
02:39En fait, contrairement à ce qu'on croit, il était raide comme un piquet,
02:43myope comme une taupe et laid comme un poux.
02:46Il était bourré de défauts.
02:48Ah, c'était terrible.
02:49Et alors, il était très peureux.
02:51Il avait l'air d'une victime, en fait.
02:53Voilà, c'est ça.
02:54Il avait un fils qui était vraiment une victime.
02:57Et donc, il a amené cette chose chez Claude.
03:02Et il m'a présenté, mais j'étais un gamin de 10, 11 ans, à des mecs de... tu vois.
03:07La majorité était des adultes.
03:10Donc, il y avait quelques jeunes dont Jean-Claude et moi faisions partie.
03:13Cette époque-là du karaté était hard dans la mesure où on s'entraînait, on se frappait sans aucune protection.
03:21Et donc, ça faisait mal.
03:23Ça faisait mal.
03:25Par exemple, j'apprenais à faire le salto avant arrière, le grand écart de face.
03:30Il fallait lever des poids, enfin, des choses, surtout à cette époque aberrant.
03:34Je n'avais que des ennemis qui me disaient que je ne s'étais plus pas massacré tous les ans.
03:42On comprend qu'à son contact et à son charisme pour quelqu'un de jeune et qui doute un peu, on a envie d'être son disciple.
03:50Il est encourageant, il est valorisant, il est intransigeant.
03:53Il voulait en faire une vraie machine de guerre.
03:55Mais dans ce centre sportif s'entraînent aussi des judokas et des boxeurs comme les frères Kissi, Abdel et Mohamed.
04:07Jean-Claude, de son vrai nom, Jean-Claude Van Varenberg, je l'ai connu quand il était gringalé.
04:13Et après, avec les années, évidemment, il a attrapé une souplesse formidable qu'il a déjà héritée de sa maman qui fait son grand écart.
04:23La manière dont il donnait ses différents mouvements, ce n'était pas donné à tout le monde.
04:28C'était quelque chose de, voilà, j'étais moi impressionné.
04:33Comme lui, il était honnêtement quand il venait me voir boxer, que je boxais un peu comme Mohamed Ali.
04:38Et voilà, c'est de là aussi que cette amitié est née.
04:40Mohamed Kissi restera longtemps l'un des plus proches amis de Jean-Claude
04:45et celui qui, bien plus tard, à Los Angeles, l'aidera à traverser les années de galère et à décoller vers le succès.
04:52Mais pour l'instant, la vie de la future star se passe autour de chez lui, en Belgique, à XL, commune de Bruxelles.
04:59La famille Van Damme, enfin Van Varenberg, habite au-dessus de ce qui est alors un commerce de fleurs tenu par les parents de Jean-Claude.
05:06C'est là où j'ai rencontré sa maman, Eliane, que j'appelais mamie, et puis son papa Eugène, que j'appelais papy.
05:14Et le papy était, c'était le gars sévère, ça ne rigolait pas avec lui.
05:21Donc c'était souvent des bagarres avec papy et Jean-Claude.
05:24Voilà, c'est là, à gauche, que j'allais chercher mes fleurs chez les parents de Jean-Claude.
05:37Et c'est là que je l'ai rencontré pour la première fois.
05:39Lui, il m'a vue, parce que moi, je ne me faisais pas très attention.
05:46Et c'est là, bon, qu'il a découvert l'OSA.
05:50Et quand il a su que l'OSA avait une école, que j'étais, bon, une ancienne danseuse, etc.,
05:56il a dit, bon, ben, je vais voir.
05:58La danse était parmi l'éventail de techniques qui pouvaient améliorer aussi sa technique à lui.
06:08Je lui ai dit, tu es fait pour être un danseur.
06:11Tu as tout pour être un danseur.
06:16Il avait ses deux dons exceptionnels, quoi.
06:20La force et la souplesse, ce qui n'est pas rare.
06:24J'étais un expert de karate, vous savez, et j'aime le ballet parce que la musique, les filles,
06:30euh, sorry, le ballet bring you lots of dexterity.
06:36That's the way in English?
06:37Yes, very good.
06:38And it's...
06:40He's a nice guy, hein?
06:41Oh, that's good.
06:43And also, it helped me for stretching.
06:45So, and karate gave me mental power and physical power,
06:49and I mixed both together.
06:51It was wonderful.
06:51Il est même question que Jean-Claude rejoigne le célèbre chorégraphe français Maurice Béjard,
06:57dont le ballet, comme son école, est alors installé à Bruxelles.
07:01Chez Béjard, ils avaient une souplesse qui n'est pas comme nous.
07:04Nous, c'est une souplesse articulaire, c'est une souplesse musculaire.
07:07C'est un complément.
07:07Ils travaillaient tellement bien qu'ils voulaient le garder, comme dans ce rétoile.
07:12Là, on a failli le perdre, hein?
07:13Oui.
07:14Dans la seconde moitié des années 70, si Jean-Claude fugue du côté de la danse,
07:19il n'oublie jamais de revenir aux arts martiaux, qu'il s'agisse de karaté ou de full contact.
07:23Il s'est façonné comme il a voulu.
07:27Il s'est étoffé, il s'est élargi, il a eu ce maintien, et puis cette musculature, c'est une sculpture vivante, quoi.
07:35Il faut savoir qu'avoir beaucoup de souplesse et avoir une musculature impressionnante, ça ne concorde pas.
07:40Parce que d'un côté, vous raccourcissez les muscles, et de l'autre côté, il faut les allonger.
07:43Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui se font opérer pour avoir une souplesse.
07:47Jean-Claude, c'était que de l'entraînement.
07:49C'est ça qui était incroyable.
07:50Très vite, les compétitions s'enchaînent, autant que les victoires.
07:56On gagnait toutes les compétitions.
07:59Les gens devenaient fous avec nous.
08:00On a été les premiers champions d'Europe en toutes catégories, en contact.
08:10On est envoyé pour les championnats du monde aux Etats-Unis, direction Tampa, en Floride.
08:16Donc on est dans l'avion.
08:17Jean-Claude, qui veut communiquer, me dit
08:19« Comment on dit, mon nom est Jean-Claude ? »
08:22J'ai dit « My name is Jean-Claude. »
08:24Alors il réfléchit un instant, il fait « My name is GC. »
08:27Le showman reprenait le dessus.
08:35C'est la période des Starsky et Hutch.
08:39Les voitures sont énormes et font plein de bruit.
08:42Les filles sont superbes.
08:43En fait, on en a plein les yeux.
08:47Pendant dix jours, on passe à un moment extraordinaire où la compétition, même si c'est un championnat du monde, devient accessoire.
08:57On passe son temps à visiter la journée, mais la nuit aussi.
09:01Ils sont sortis dans toutes mes boîtes.
09:08Ils sont arrivés au monde du courbat.
09:10Je crois qu'ils n'ont pas dormi.
09:12On fait des résultats qui ne sont pas mauvais.
09:15On est au pied du podium.
09:18Et puis après, on est rentrés en Belgique.
09:20Et je comprends très, très bien que ce rêve qu'on avait vécu est resté comme but pour Jean-Claude.
09:29Mais Jean-Claude n'est pas revenu de Floride seul.
09:32Il y a rencontré une jeune bodybuilder nommée Maria Rodriguez,
09:36qu'il va épouser, avec qui il va vivre à Bruxelles quelques temps
09:39et qui, avant qu'il ne se sépare, sera de l'aventure du California Gym,
09:43une salle que Jean-Claude va ouvrir pas loin de chez lui.
09:46Jean-Claude,
10:15qui est le manager de cette salle de sport,
10:17mais il ne manage pas grand-chose, en fait,
10:18parce qu'il s'occupe essentiellement de lui.
10:21Donc, lui demander comment on manie la machine pour le développer couché,
10:25je n'ai pas le temps,
10:26parce que Jean-Claude est dans des magazines de cinéma,
10:30dans des magazines de culturisme.
10:32Il s'entraîne énormément, lui.
10:35Alors, celle-là, il vient de s'entraîner,
10:37parce que le lendemain, il a un concours de bodybuilding.
10:41Il pèse à ce moment-là plus de 100 kilos.
10:43Il fait 101 kilos.
10:45C'était le début de ce bodybuilding qui était donc basé sur la beauté.
10:50Et Thaline a gagné.
10:52Pourquoi il a gagné ?
10:53Parce qu'il s'est mis comme ça et il est descendu en grand écart.
10:57Alors, les gens qui étaient super musqués à l'époque,
10:59étaient super raides.
11:01Lui, il fait un truc.
11:02Alors là, la foule, la foule, cette fille avait gagné.
11:06La Belgique, c'est un très petit pays,
11:08mais il a été placé dans une contestation de Mister Universe,
11:11et dans les championships de bodybuilding,
11:14toujours dans les 3 premières.
11:16Son avenir, c'est d'être propriétaire et gérant de salles de sport.
11:21Ce à quoi, lui, ne croit pas du tout,
11:22parce qu'il dit à qui veut l'entendre
11:25qu'en fait, ça, c'est rien,
11:28il va laisser tomber cette salle de sport,
11:29il va partir aux États-Unis, faire des films,
11:32et il feuillette les magazines,
11:35il sort un magazine où il y a un poster
11:37sur une double page de Gladys Portugaise,
11:40qui est un top modèle de l'époque,
11:41et il montre cette très belle femme et il dit
11:43« J'épouserai cette fille-là. »
11:45Si les arts martiaux et désormais les femmes
11:48occupent une grande part de son existence,
11:50le cinéma est depuis l'enfance
11:52l'autre obsession de Jean-Claude
11:53qu'il partage avec son ami Mohamed.
11:56C'était la passion du cinéma, vraiment,
11:59qui naissait en nous, là.
12:00Et reprendre des fois des scènes,
12:02de temps en temps, il jouait le rôle principal,
12:05de temps en temps, moi, je jouais le méchant.
12:07Et dans l'envie de devenir acteur,
12:09c'est pas forcément acteur de films d'action,
12:12mais je pense que c'est la porte d'entrée
12:14qu'il voit à cause de sa souplesse au karaté,
12:16de son style, il veut devenir
12:17un grand acteur de cinéma hollywoodien.
12:21Dans un premier temps,
12:22à défaut d'Hollywood et de films d'action,
12:25c'est dans un long métrage belge,
12:26sombre et politique,
12:28que Van Damme décroche comme figurant
12:29sa toute première apparition à l'écran
12:31« Femmes entre chiens et loups » d'André Delvaux.
12:35On passait des castings,
12:37et c'était en général négatif.
12:39Et puis, quasi pas de films d'action.
12:41Donc nous, c'était plutôt ça,
12:43on cherchait à faire des films comme Chuck Norris.
12:46Et c'est de là où on est partis,
12:49au festival de Milan.
12:50On a pris nos petites valises,
12:52et on a pris le train,
12:53et on est restés dans une auberge de jeunesse.
12:55Et on a rencontré plein de gens.
12:56Parmi les producteurs approchés à Milan,
12:59un certain Menaem Golan,
13:01patron de la Canon,
13:02qui produit notamment les films de Chuck Norris.
13:05Nous avons tous dit la même chose,
13:07il faut aller à Hollywood.
13:08Quand il vend sa salle,
13:10qui part aux Etats-Unis,
13:13personne ne peut y croire.
13:14En Belgique, t'es fou,
13:16tu vas aller aux USA,
13:17tu vas parler anglais,
13:18tu vas te droguer,
13:18c'est trop dur,
13:19il faut connaître un agent,
13:20il faut connaître un lawyer,
13:21tu sais pas où loger,
13:22t'as pas de copains.
13:23Et je suis parti.
13:24On est parti.
13:25On a pris l'avion.
13:27Et l'aventure commence.
13:35Il y avait un Américain
13:37qui venait manger chez nous à la maison,
13:39qui adorait la nourriture marocaine,
13:40qu'on a fait la rencontre,
13:41et il dit,
13:42si vous venez,
13:43vous êtes le bienvenu chez moi,
13:44vous me téléphonez,
13:45on avait son numéro.
13:46Arrivé là-bas,
13:47à l'aéroport de Los Angeles,
13:50on téléphone.
13:51Eh, comment ça va
13:54avec son accent américain ?
13:55Eh, bonjour,
13:56ça va, tout va bien là,
13:57à Bruxelles ?
13:58Ah, on n'est pas à Bruxelles,
13:59on est à l'aéroport,
14:01on voulait te faire une surprise,
14:02on est là.
14:02Comment ça, là ?
14:03Et de là,
14:04pâc !
14:06Jean-Claude dit,
14:09on a le retour.
14:11Il dit, on retourne.
14:13Il n'y a rien à faire ici.
14:14Je dis,
14:15je réussis ici
14:15ou je crève ici.
14:17Retourne,
14:18je ne retourne pas.
14:18On arrive,
14:22Santa Monica Boulevard,
14:24la plage,
14:24le soleil,
14:25les filles.
14:27Jean-Claude m'aurait dit,
14:28oh, t'as raison,
14:28wow, super !
14:30Et puis,
14:32la nuit tombe.
14:33Le choc que j'ai eu,
14:34c'est le premier jour
14:34quand je suis arrivé,
14:35j'ai vu Los Angeles
14:35at night,
14:37la nuit,
14:38avec toutes ces lumières,
14:39j'étais effrayé,
14:39je dis,
14:40qu'est-ce qui se fait ?
14:41Commencent alors
14:43des années de galère
14:45pour Jean-Claude et Mohamed,
14:46au cours desquelles
14:47ils n'oublient cependant
14:48jamais les entraînements
14:49au Girls Gym,
14:50temple de la musculation,
14:52par où est passé
14:53Arnold Schwarzenegger.
14:55Pour le reste,
14:56nos deux amis
14:57multiplient les lieux
14:58de fortune
14:58où dormir.
14:59Quand je suis venu
15:00aux USA,
15:00c'était très dur,
15:01il y avait des tas de choses
15:03qui ne m'enaient pas pour moi,
15:04je n'avais pas le papier,
15:04j'étais illégal,
15:07j'avais des problèmes
15:07de langue,
15:08personne ne voulait me parler,
15:09c'était un français
15:11parce que la Belgique
15:12je ne connaissais même pas,
15:13et disons que j'ai eu
15:15très dur.
15:15Durant cette période
15:17de vaches maigres,
15:18le duo
15:18enquit les petits boulots
15:19pour survivre.
15:21Jean-Claude,
15:21qui est parvenu
15:22à rencontrer Chuck Norris,
15:23travaillera un temps
15:24dans le restaurant
15:25que gère le comédien
15:26à Newport,
15:27au sud de Los Angeles.
15:29Il y officiera
15:29comme videur et portier
15:31sur le ponton
15:31triant les clients.
15:36Chuck Norris,
15:37qui est depuis
15:37quelques années
15:38un karatéka
15:38à l'affiche
15:39de nombreux films
15:40d'action de série B,
15:41engage aussi
15:42Jean-Claude
15:42comme sparring partner
15:44sur un tournage
15:45aux Philippines.
15:47Jean-Claude
15:48est le meiste
15:49de Chuck Norris.
15:52Mais le jeune belge
15:53espère autre chose
15:54de cette collaboration,
15:56un coup de pouce
15:56de Norris,
15:57ce que ce dernier
15:58se gardera bien de faire.
16:01Question tournage,
16:02rien ne se passe donc
16:03pour Jean-Claude
16:04qui s'impatiente
16:05et désespère.
16:06Mais une nouvelle
16:08parenthèse amoureuse
16:09et un deuxième mariage
16:11vont temporairement
16:12le sortir
16:13de son marasme.
16:15Cindy Derderian,
16:17il l'a rencontré
16:17à Los Angeles.
16:19Le papa avait
16:20une usine
16:21sur Newport Beach
16:22de tapis.
16:24Jean-Claude
16:24finira cependant
16:25par se lasser
16:26de coller des tapis
16:27pour son beau-père
16:28et se séparera
16:29de Cynthia.
16:34En 1984,
16:36deux ans après
16:36leur arrivée
16:37à Los Angeles,
16:38Jean-Claude
16:39et Mohamed décrochent
16:40enfin une petite figuration
16:41dans un film surfant
16:43sur la vague
16:44breakdance.
16:47Vous allez me voir
16:47moi avec short noir,
16:49Jean-Claude
16:49et on dansait.
16:51Donc voilà.
16:54Certains endroits,
16:55on le voit bien,
16:56Jean-Claude.
16:58En 1984,
16:59toujours changement
17:00d'ambiance,
17:01Jean-Claude
17:02obtient un rôle
17:02un peu plus consistant,
17:04celui d'un conducteur gay,
17:05plutôt doué en karaté.
17:07Le deuxième,
17:08qu'est-ce que...
17:09formidable.
17:12Tu as un corps
17:13bien musclé.
17:15Un athlète, quoi.
17:17Viens.
17:17Ne me touche pas.
17:18Viens.
17:21Ok.
17:21Un an plus tard,
17:45en 1985,
17:47les choses
17:47commencent à devenir sérieuses.
17:49Jean-Claude Van Damme
17:50est engagé
17:51pour le film
17:51Karaté Tiger
17:52dans lequel il incarne
17:53un combattant russe
17:54sans pitié.
17:56Si Van Damme
17:57apparaît surtout
17:58dans la dernière partie
17:58du film,
17:59c'est pourtant lui
18:00qui va capter
18:01l'attention
18:01des fans
18:02de films d'action.
18:03En 1986,
18:11Jean-Claude se glissera
18:13le temps
18:13de quelques essais
18:14dans le costume
18:15d'un extraterrestre
18:16renommé
18:16Predator
18:17pour un film
18:18encore titré
18:18Hunter.
18:20Une prestation
18:20pour laquelle
18:21la production
18:21a passé une annonce
18:23dans la revue
18:24Dramalog.
18:25Et c'est Mohamed,
18:26toujours à ses côtés,
18:27davantage comme ami
18:28et conseiller
18:28que comme prétendant comédien,
18:30qui la repère.
18:31Quelqu'un de souple,
18:32acrobate
18:33et 1m82.
18:36Jean-Claude tourne la page.
18:37Je dis attends,
18:38qu'est-ce que tu fous ?
18:38Pourquoi tu tournes la page ?
18:39Regarde,
18:40mais j'ai pas 1m82.
18:41Mais t'es souple,
18:42t'es acrobate.
18:43T'as quand même
18:44deux éléments là,
18:45on n'a rien à perdre.
18:47C'est indiqué
18:48la moitié du visage
18:49sera son visage
18:51et l'autre moitié
18:52sera un maquillage.
18:56Réalisateur là.
18:57John McTiernan
18:58montre une statuette
18:59que voilà
19:00commencera
19:01le costume.
19:03Et Jean-Claude,
19:03je me souviens
19:04où est mon visage.
19:07Ah,
19:07non,
19:08we changed.
19:09Là,
19:10il était pas content.
19:11Mais ouais,
19:11mais regarde,
19:13c'était la moitié du visage,
19:14c'est plus la moitié du visage,
19:14tu sais que je suis claustrophobie,
19:15il veut m'enfermer.
19:17C'est quoi ?
19:18Je dis Jean-Claude,
19:18il y aura Schwarzenegger,
19:20Arnold Schwarzenegger.
19:21Jean-Claude espère au moins
19:22exploiter ses talents
19:24en arts martiaux,
19:25mais c'est impossible
19:25avec ce déguisement
19:26et puis il a juste été engagé
19:28comme cascadeur.
19:30C'est finalement son refus
19:31de faire une cascade
19:32trop risquée
19:33qui par la suite
19:33lui fera quitter le plateau
19:35et tomber le déguisement.
19:37Le monstre du prédateur
19:38a été plus ou moins bien fait
19:40et ils m'ont demandé
19:41de sauter
19:42donc d'un obstacle
19:43et je savais que
19:45physiquement,
19:45c'était impossible.
19:47Alors,
19:47ils ont pris un standman,
19:49un cascadeur
19:49d'ondeur
19:50professionnel américain.
19:51Il faut pardonner
19:52mon français.
19:53Et il a fait donc
19:55la cascade
19:55et il s'est cassé
19:56les chevilles.
19:58Entre temps,
19:58à Los Angeles,
19:59Jean-Claude a déjà
20:00troqué son vrai nom,
20:01Van Varenberg,
20:02pour Van Damme,
20:04en hommage
20:04à un ami belge,
20:05Paul Van Damme,
20:06qui l'avait beaucoup aidé
20:07à Bruxelles
20:07et qui vient de mourir.
20:10Van Damme,
20:11un nom qu'il va pouvoir
20:12faire briller au générique
20:13d'un film essentiel
20:14qui fera basculer
20:15le jeune belge
20:16dans une autre dimension,
20:18Bloodsport.
20:19Mais au milieu
20:20des années 80,
20:21il ne le sait pas encore.
20:22D'ailleurs,
20:23personne ne sait
20:23qui incarnera
20:25le héros de cette histoire,
20:26inspiré de la vie
20:27d'un certain Frank Dux,
20:29lequel prétend
20:30avoir participé
20:31en Asie
20:31à des comités,
20:32des combats d'art martiaux
20:33secrets et sanglants,
20:35comme il le racontera
20:35au scénariste
20:36Sheldon Letish.
20:38Toutes ces histoires
20:39sur le comité,
20:40c'est digne
20:41d'un film hollywoodien.
20:42L'idée m'a intrigué
20:43et plus encore
20:44quand il m'a dit
20:45que dans ces tournois,
20:46tous les coups
20:47étaient permis.
20:48Les participants
20:48recevaient des coups de poing
20:50et des coups de pied
20:51dans le visage.
20:52Il y avait beaucoup de sang
20:53partout sur le tatami
20:54et raison pour laquelle
20:55ils ont donné au tournoi
20:57le surnom de Bloodsport,
20:59sport de sang.
21:00C'était un excellent
21:00titre de film.
21:08Alors quand j'ai rencontré
21:10Mark Dissal,
21:11je lui ai parlé
21:12de ce titre,
21:13Bloodsport,
21:14et il a immédiatement adoré.
21:15Il m'a embauché
21:16pour écrire le scénario
21:17et il est allé voir
21:19la canonne.
21:19La canonne était intéressée
21:21parce qu'à l'époque,
21:22elle faisait beaucoup
21:23de films d'arts martiaux.
21:24Il tournait
21:25American Ninja,
21:26tous ses films
21:27sur les ninjas,
21:28vous savez.
21:29Après,
21:29il a fallu déterminer
21:30qui allait jouer
21:31le rôle principal.
21:32Personne ne nous
21:33aspirait vraiment.
21:34Et puis,
21:35Menaem a rencontré
21:36Jean-Claude Van Damme.
21:37J'ai rencontré
21:39le gars de la canonne
21:40qui s'appelait
21:41Menahem Golan.
21:42Tout à fait par hasard
21:43parce que je parle
21:44à tout le monde
21:45et je suis rentré
21:47dans un restaurant.
21:47Il est sorti
21:48d'un restaurant,
21:49mais je l'ai reconnu
21:49et je lui ai fait
21:51un coup de pied
21:51au-dessus de sa tête
21:53en me présentant
21:53M. Van Damme.
21:54Il m'a filé le cap.
21:55Le lendemain matin,
21:57je dis Jean-Claude,
21:58prends nos petits-déj
21:59et on va chez Menahem.
22:01La sécurité.
22:01Yes, can we help you?
22:05Oh, we had a dinner
22:06with Menahem Golan
22:07last night.
22:07On n'a pas eu
22:08le dinner avec lui.
22:09Il m'a juste...
22:11Il appelle Menahem.
22:13Menahem dit
22:13qu'il monte.
22:15On va.
22:16Et on va s'asseoir.
22:18Et on l'entend gueuler.
22:20Menahem Golan
22:21qui gueule.
22:23C'était un deal
22:24qu'il devait faire
22:25avec Sylvester Stallone
22:26over the top.
22:28Non, il m'a dit
22:28écoute, on fout le cœur
22:29et il pense que ça gueule.
22:30C'est pas un bon moment.
22:32Je dis, Jean-Claude,
22:33on est rentré,
22:33on n'aura pas une autre occasion
22:34comme ça, s'il te plaît,
22:35patiente.
22:36Et Jean-Claude me dit,
22:37mais qu'est-ce qu'on va faire?
22:38Je mets une chaise là,
22:39je mets une chaise là,
22:39tu mets ton grand équerre.
22:40On met le paquet.
22:43Menahem Golan qui rentre.
22:45Ah, it's you.
22:47Yeah, okay, okay.
22:48I remember
22:48avec son accent juif.
22:50Two minutes.
22:51I did my split.
22:52I show my muscles
22:53and I say I'm the best
22:54and I'm not too expensive right now.
22:56Take me now.
22:57Okay, okay, okay.
22:58I have your contact number.
22:59I will call you
23:00when we need you.
23:03Et je dis,
23:03assassin mauvaise.
23:04Et je viens vers lui.
23:07Et je m'approche vers lui.
23:10Just lui,
23:10listen to me.
23:11You are making a very big mistake.
23:14He is playing
23:15the bad guy
23:16against Schwarzenegger
23:18with
23:1820th century fox.
23:22Hunter!
23:22Jean-Claude
23:23me frappe
23:24en dessous
23:24disant
23:25de se taire.
23:26Il ne voulait pas
23:26qu'on découvrait
23:27que c'était un simple clown
23:28à l'intérieur d'un costume.
23:31Menahem Golan
23:31appellera la fox.
23:33On lui confirmera
23:33qu'un certain
23:34Jean-Claude Van Dam
23:35est bien crédité
23:36pour ce rôle,
23:37ce qui est encore le cas
23:38à l'époque,
23:39mais sans préciser
23:40qu'il est totalement masqué.
23:42Menahem Golan
23:43me regarde.
23:44Il va dans son tiroir
23:57et il prend un scénario
23:58de Bloodsport.
24:00Bloodsport!
24:03Jean-Claude regarde le scénario.
24:07What's going to be my part
24:09in the movie?
24:10Il regarde.
24:11You imbecile.
24:12You're the star of the movie.
24:14Il y a eu de la chance
24:18quelque part
24:18de tomber sur la Canon
24:19parce qu'un studio normal,
24:22je ne pense pas
24:23qu'il aurait donné sa chance.
24:24La Canon,
24:25il ne faut pas oublier,
24:25c'est aussi eux
24:26qui ont relancé
24:27Charles Brunson
24:27avec les suites
24:28d'un justicier dans la ville.
24:29Donc, ils avaient vraiment
24:30peur de rien.
24:32Donc, c'était le bordel
24:33mais il a profité du bordel
24:34Van Dam en fait.
24:35Témoin privilégié
24:36de l'éclosion
24:36sur le tournage
24:37de ce nouvel acteur
24:38Jean-Claude Van Dam
24:39David Wirth,
24:40le directeur
24:41de la photographie du film.
24:42Nous étions à Hong Kong
24:46où nous avons tourné
24:46pendant 45 jours.
24:48J'étais un peu déconcerté
24:49au début
24:49parce qu'il était
24:50d'un caractère
24:50un peu irracie.
24:52Si quelqu'un
24:52tardait à faire
24:53ce qu'il voulait,
24:53il criait,
24:54c'est moi la star.
24:55Moi, je venais de faire
24:56deux films,
24:57Bronco Billy et Savacogné
24:58avec Clint Eastwood
24:59et pas une seule fois
25:01il n'avait élevé la voix.
25:02Donc, je me suis dit
25:03qui sait ce gamin ?
25:04Il n'a pas fait de film encore
25:06et le voilà a gueulé
25:07sur tout le monde.
25:08Mais j'ai fini par comprendre.
25:10Il suivait un régime alimentaire
25:11et un programme d'entraînement
25:12très strict
25:13pour obtenir ce corps magnifique.
25:15Et donc,
25:15il avait les nerfs à vif.
25:16J'ai donc accepté
25:17son comportement
25:18et n'y ai plus prêté attention.
25:20Allez !
25:21J'étais totalement épaté
25:30car ce qu'il dégageait
25:31à l'écran
25:32était incroyable.
25:33Son charme,
25:35sa beauté,
25:36ses muscles,
25:38son accent.
25:49Personne n'attendait de lui
25:50qu'il devienne
25:51le prochain Robert De Niro.
25:56On avait juste besoin
25:57de quelqu'un
25:57qui puisse être devant la caméra
25:59et réaliser lui-même
26:00les cascades.
26:02Pour que les gens se disent
26:02c'est vraiment ce type
26:04qui a fait tout ça.
26:09Le tournage de Bloodsport
26:11a duré 45 jours.
26:12C'était long et exténuant.
26:14Il y a eu pas mal
26:14de hauts et de bas
26:15mais côtoyer J-CVD
26:16a toujours été un plaisir.
26:18Mais la première projection
26:19de Bloodsport en interne
26:21se passe mal.
26:24On était tous déçus.
26:25Pire, on était dépité.
26:28Le film était très mauvais.
26:30Le monteur,
26:30Karl Kress,
26:31était un gars
26:32de la vieille école
26:33formée dans les années
26:3440 et 50.
26:36Or, Bloodsport
26:36proposa une approche inédite
26:38du film d'action.
26:40Et lui n'avait pas compris
26:41que c'était un nouveau
26:42genre de film
26:43avec un nouveau style
26:44d'art martiaux.
26:45Il avait vraiment merdé.
26:50Achem Golan nous le dit.
26:52Ah, c'est un pire de merde.
26:54Ils allaient sortir
26:55le film directement en VHS.
26:57Mais c'était les années 80.
26:58À l'époque,
26:59tous les films sortaient
27:00en salles.
27:00Et seuls les navets
27:01irrécupérables
27:02sortaient directement en VHS.
27:03Il a eu conscience,
27:07Van Damme,
27:07que c'était le moment
27:08ou jamais,
27:09que si ça,
27:10ça ne marchait pas,
27:11c'était foutu.
27:12Et c'est aussi pour ça
27:13qu'il s'est impliqué
27:14dans le montage du film.
27:18Jean-Claude a dit
27:19à MNAM,
27:20je vais aller en salle
27:22de montage
27:22parce que c'est moi
27:23qui ai chorégraphié
27:24tous ces combats.
27:26Alors, je t'en prie,
27:27laisse-moi y aller
27:27et travailler avec le monteur.
27:30Il a remonté
27:30les scènes d'action
27:31pour que la chorégraphie
27:33soit plus lisible,
27:34etc.
27:34Parce qu'il a une vision
27:35très précise
27:36de ce qu'il donne à l'image.
27:37Il se débrouille très bien
27:39en salle de montage.
27:40Il a de très bonnes idées
27:41pour monter les séquences
27:42de combat.
27:46Cette seconde version,
27:47retravaillée par un nouveau monteur
27:49et Jean-Claude,
27:50satisfait enfin toute l'équipe,
27:52sauf Ménem Golan,
27:53qui n'y croit toujours pas
27:54et décide de ne pas sortir
27:56le film en salle
27:57aux Etats-Unis.
27:58C'est la consternation
27:59dans le clan Van Damme.
28:01Tout ça pour ça.
28:01Le salut viendra
28:03de la Malaisie,
28:04à qui la canon
28:05est parvenue
28:06à vendre le film
28:07et où il remportera
28:08un gros succès.
28:09C'est grâce à ce succès
28:10que Ménem Golan
28:11finalement l'a fait sortir
28:13sur le East Coast
28:14et puis West Coast
28:15et qui a cartonné.
28:18Cartonné.
28:18Les autres films de la canon
28:31coûtaient 35 millions de dollars
28:33et le nôtre 2 millions.
28:34Un jour,
28:34je suis tombé sur les bilans
28:35et j'ai vu que notre film
28:36était le seul
28:37à avoir fait un bénéfice.
28:39Parmi tous ces films
28:40à 35 millions de dollars,
28:41seul Bloodsport
28:42avait gagné de l'argent.
28:43C'était le début
28:44pour Van Damme,
28:45mais un début
28:46supersonique.
28:47Il y avait tout dedans.
28:49Il y avait le blanc kimono,
28:49il y avait le karaté,
28:50il y avait le kickboxing.
28:51En fait,
28:51c'était le nouveau Bruce Lee
28:52et quand lui est arrivé,
28:54il a effacé tous les autres.
28:55Jusque Norris
28:56a été effacé.
28:58Rappelez-nous votre nom.
29:00Jean-Claude Van Damme.
29:01On s'en souviendra.
29:02Merci.
29:04Pour Jean-Claude,
29:06toutes les planètes
29:06semblent enfin s'aligner.
29:08D'autant qu'entre-temps,
29:09il s'est marié,
29:10pour la troisième fois,
29:11avec une certaine
29:12Gladys Portugaise.
29:14Celle-là même
29:14que des années plus tôt,
29:15à Bruxelles,
29:16il avait repéré
29:17en couverture d'un magazine.
29:20Gladys était splendide.
29:22Et c'était une athènes
29:23de très haut niveau.
29:25Et ça ne pouvait que plaire
29:27à Jean-Claude.
29:28Il était fou amoureux
29:29de la poursuivir.
29:31Jean-Claude aura deux enfants
29:32avec Gladys,
29:33Christopher en 1987
29:35et Bianca en 1990.
29:40Bientôt,
29:41Marc Dissal,
29:42le producteur de Bloodsport,
29:43propose kickboxer
29:45à Van Damme.
29:46Jean-Claude collabore
29:46au scénario de ce film
29:47pour lequel il retrouve
29:49David Wirth,
29:50mais en tant que réalisateur,
29:51cette fois.
29:53Jean-Claude et le producteur
29:54ont travaillé ensemble
29:55sur le scénario.
29:56C'est normal,
29:57c'est la star.
29:58C'est son visage que l'on voit,
30:00son nom au-dessus du titre.
30:02Il a le droit d'être impliqué.
30:03Il était toujours très professionnel.
30:06Il avait ses idées,
30:07mais il ne criait plus.
30:09Il était là d'abord
30:10comme acteur
30:11et ensuite
30:11comme karatéka.
30:16Pour le second rôle
30:17crucial du vilain
30:19Tangpo
30:19que Kurt,
30:20alias Jean-Claude,
30:21veut affronter
30:22pour venger son frère
30:23lors d'un combat
30:24de boxe thaïlandaise,
30:25Van Damme ne voudra pas
30:26de l'acteur
30:26initialement pressenti.
30:28Mais le temps presse.
30:29Par qui le remplacer ?
30:31C'est alors que
30:32Mohamed se propose.
30:34Il était le bras droit
30:36de JCVD.
30:37Il s'entraînait avec lui,
30:38faisait des séances
30:39de muscu avec lui.
30:40Pour Kickboxer,
30:41il voulait être
30:41Tangpo.
30:43Ils ont dit
30:43« Non, Mohamed,
30:46non,
30:46il est nice,
30:47il est pas asien,
30:49il est pas possible. »
30:51On lui riait au nez.
30:52Mais tu es juste
30:53le pote de Jean-Claude.
30:55Pour convaincre
30:55le producteur
30:56et le réalisateur,
30:57Mohamed va se transformer
30:58physiquement
30:59le temps d'une séance photo.
31:01Des clichés
31:02qui seront discrètement
31:03disposés parmi
31:04ceux d'autres
31:04comédiens envisagés.
31:07Tous,
31:07boum,
31:08on veut ce gars-là.
31:10Ils ont vu ma photo.
31:12Mais jusque-là,
31:13personne ne sait
31:13que c'est Mohamed
31:14Grimé
31:15qui se trouve
31:15sur la photo.
31:17Le producteur
31:17et le réalisateur
31:18le découvriront
31:19en Asie
31:20avant le début
31:20du tournage
31:21quand,
31:21avec l'aide
31:22du maquilleur
31:23qui s'y apparaîtra
31:24en Tangpo.
31:26Un jour,
31:27il est arrivé
31:27sur le plateau
31:28avec son faux crâne chauve
31:29et tout le monde
31:30s'est dit
31:30« Oh mon Dieu,
31:32c'est Tangpo ».
31:33Il a fini par nous convaincre
31:47et est devenu
31:47l'un des plus célèbres méchants
31:49de tous les temps.
31:49C'était lui,
31:51Tangpo.
31:52Il a fait du bon boulot.
32:01Los Angeles
32:02n'a plus de secret
32:03pour Jean-Claude
32:04qui s'est offert
32:05une villa
32:05pour abriter
32:06sa vie de famille
32:07avec Gladys
32:08et ses enfants
32:08dans le quartier
32:09de Chatsworth.
32:10Chatsworth,
32:11c'est une belle maison
32:12avec la piscine,
32:13il avait sa salle de sport,
32:15c'était magnifique.
32:15Il avait mis des Tintins.
32:19C'est une belle
32:19grande maison familiale.
32:20Ça respire le bonheur,
32:22ça respire la joie de vivre,
32:24ça respire l'humour.
32:25Je vais le retrouver
32:26aux États-Unis.
32:27Je reconnais immédiatement
32:28le Jean-Claude
32:29du California Gym.
32:31Il est toujours hyperactif.
32:34Je l'accompagne
32:35sur les tournages
32:35pendant la journée.
32:37Le soir,
32:38il mange rapidement,
32:39très sain.
32:40Il s'occupe un peu
32:41de ses enfants
32:41à la maison
32:42et puis il part s'entraîner
32:43pendant deux heures
32:44tous les soirs.
32:45Le lendemain matin,
32:46c'est le premier lever.
32:48Il a des coups de fil
32:49avec des producteurs
32:50qu'il cherche à démarcher.
32:51Je le suis
32:52dans un ou deux hôtels
32:54quand je passe
32:54par sa chambre.
32:55Il y a du linge
32:56qui sèche
32:57sur les abat-jour
32:58de sa chambre.
32:59Il n'arrête pas
33:00une seconde.
33:02Si le nom de Van Damme
33:03est désormais bien connu
33:04des amateurs
33:04de films d'action,
33:05les médias généralistes
33:07en Europe
33:07semblent le découvrir.
33:08Le cinéma,
33:09enfin,
33:09une nouvelle étoile
33:10est peut-être né
33:11l'acteur Jean-Claude Van Damme
33:12est belge
33:13mais il tourne aux Etats-Unis
33:14et il est la vedette
33:15du film américain
33:16Full Contact
33:17sorti aujourd'hui en France.
33:19Dans le registre Stallone
33:20ou Schwarzenegger,
33:21le petit Van Damme
33:22a toutes ses chances.
33:24Full Contact,
33:24dont le titre original
33:25est Lionheart,
33:26va élargir la palette
33:28de l'acteur Jean-Claude Van Damme
33:29développant dans son jeu
33:31le registre de l'émotion
33:32et c'est son ami
33:33scénariste Sheldon Letish
33:35qui va le réaliser.
33:36Lionheart était un bram.
34:05« Vous enlevez toutes
34:06les scènes de combat
34:07et le film fonctionnerait
34:08encore aujourd'hui. »
34:10Pour la première fois,
34:11nous avons montré
34:12le côté tendre
34:13de Jean-Claude.
34:14Résultat,
34:14les femmes ont adoré
34:15ce film.
34:16Debra Renard est assez sexy
34:31et jusque-là,
34:32on n'avait jamais tourné
34:33de scènes romantiques
34:34avec lui.
34:35Même s'il n'y a pas
34:36de contact physique,
34:37ça reste une scène
34:38très érotique.
34:39C'était aussi la première fois
34:46que Jean-Claude
34:47montrait ses fesses.
34:50Ce n'était pas prévu
34:51dans le scénario.
34:52On se prépare
34:53pour filmer la scène,
34:55il porte ce peignoir
34:56et il me dit
34:57à voix basse,
34:59« Et si je laissais
34:59tomber le peignoir ? »
35:01J'étais présent ce jour-là
35:02quand il a montré
35:03ses fesses.
35:04J'ai dit,
35:04« Ça, c'est 100 000 ventes
35:06de cassettes en plus,
35:07rien que pour ça. »
35:08Et j'avais raison.
35:09Qu'il montre ses fesses
35:11a beaucoup plu
35:12au public gay.
35:13Il avait beaucoup
35:14de fans gays.
35:16C'est vraiment Lionheart
35:18qui a fait de lui
35:19un acteur mondialement connu.
35:24Lionheart,
35:25alias Full Contact,
35:26sera un nouveau succès
35:27pour Van Damme,
35:28le film rapportant
35:29quatre fois plus
35:30qu'il n'a coûté.
35:31« Hollywood ! »
35:32Mais alors que plus rien
35:33ne semble arrêter,
35:34Van Damme,
35:35auquel de grands studios
35:36hollywoodiens s'intéressent,
35:37de fortes tensions
35:38vont briser l'amitié
35:39qu'il y ait Jean-Claude
35:40et Mohamed.
35:41Ce dernier estimant
35:42que le pacte
35:43qu'ils avaient scellé
35:44ensemble,
35:44adolescents,
35:45n'a pas été respecté.
35:48Le pacte,
35:49c'était tout simplement
35:5050-50.
35:52Qu'on réussisse
35:52ou qu'on ne réussisse pas.
35:54C'est 50-50.
35:55On travaille,
35:56on met tout notre cœur.
35:59C'était ça,
35:59notre pacte
36:00devant Jésus-Christ,
36:01devant le prophète Mohamed.
36:02C'était ça,
36:03le pacte.
36:04Apparemment,
36:05quand ils étaient jeunes,
36:06Jean-Claude avait fait
36:07la promesse à Michel
36:08qu'ils partageraient
36:09toujours tout
36:10à 50-50.
36:12Le genre de promesse
36:12qu'on se fait facilement
36:13entre amis.
36:14Mais quand le succès
36:15est arrivé,
36:16il leur fallait partager
36:17beaucoup d'argent.
36:19Et donc,
36:19non,
36:19ça ne s'est pas fait.
36:21Il a dit,
36:22t'es à Lyon
36:24et moi je suis à Lyon.
36:27Et on est deux leaders.
36:29Ça ne va pas.
36:30Ça ne fonctionnera pas.
36:31Donc c'était vraiment
36:34très très dur pour moi.
36:36C'était une déprime totale.
36:37C'était horrible.
36:40Mohamed vivra
36:41un temps encore
36:42à Los Angeles
36:43avant de quitter
36:44les Etats-Unis
36:45et de retraverser
36:46l'Atlantique.
36:51Au début des années 90,
36:53Jean-Claude,
36:54qui est devenu
36:54ce qu'il avait toujours
36:55voulu être,
36:56une star internationale,
36:58poursuit son ascension.
36:59Bientôt,
36:59c'est un réalisateur allemand
37:01installé depuis peu
37:02aux Etats-Unis
37:02qui fait appel à lui,
37:04Roland Emmerich,
37:05lequel triomphera
37:06quelques années plus tard
37:07avec Independence Day.
37:09Mais son premier long-métrage
37:10hollywoodien
37:10va s'appeler
37:11Universal Soldier.
37:13Comme partenaire féminine
37:14de Jean-Claude,
37:15Emmerich choisit
37:16Holly Walker.
37:18Roland désirait m'engager
37:20mais je pense
37:21que les studios
37:21préféraient une actrice
37:22plus célèbre.
37:23Je n'étais pas très connue
37:25à l'époque.
37:26Donc Roland voulait
37:27que je rencontre
37:28Jean-Claude
37:28car si lui m'appréciait
37:30alors tout irait bien.
37:32Nous sommes tous
37:32allés chez Jean-Claude
37:33et là,
37:34il m'a proposé
37:34qu'on lise le scénario
37:35ensemble.
37:36Je lui ai dit
37:37ok, ça marche.
37:38Ça s'est passé
37:38de manière assez simple
37:39puis il a regardé Roland
37:41avec l'air de dire
37:41oui, c'est bon
37:42et j'ai décroché le rôle.
37:43Je passais de temps en temps
37:50sur le plateau
37:50juste pour voir
37:51et la première chose
37:52qui m'a frappée
37:53chez Jean-Claude
37:53c'est sa précision.
37:55Il frôlait les visages
37:55des cascadeurs
37:56mais jamais il ne les touchait.
37:58On avait l'impression
37:59d'assister à une véritable chorégraphie.
38:00Dans la première moitié
38:09des années 90
38:10la popularité
38:11de Jean-Claude
38:12ne cesse de croître
38:13et permet à John Woo
38:14grande figure asiatique
38:16du film d'action
38:16de faire ses débuts
38:18à Hollywood
38:18avec Heart Target.
38:21Mais surtout
38:21Jean-Claude
38:22écrase la concurrence
38:23avec Time Cop
38:24qui dépassera
38:25les 100 millions
38:26de dollars de recettes.
38:28Jean-Claude
38:28est donc une movie star.
38:29Mais une action movie star
38:33une star de film d'action
38:34moule
38:35dont il a du mal
38:36à s'extraire.
38:38Le public vous met
38:39dans une case bien précise
38:41et il est difficile
38:41d'en sortir.
38:42Ce n'est pas le talent
38:43qui lui manque
38:43mais la capacité du public
38:45à le voir autrement.
38:47C'est aussi la faute
38:48d'Hollywood.
38:48Certaines personnes
38:49gagnent tellement d'argent
38:50grâce à vous
38:50et à ce truc que vous faites
38:51qu'ils ne veulent pas
38:52vous voir faire autre chose.
38:53La plupart du temps
38:54ils ne vous permettent pas
38:55de prendre une autre direction
38:56donc ça devient un gagne-pain.
38:58On attend de lui
38:59qu'il donne des coups
39:00qu'il fasse le grand écart
39:01qu'il envoie des coups de pied
39:02retournés
39:02et met tout le monde KO.
39:04C'est ce qu'ils veulent
39:04et ils payent pour ça.
39:08Il était davantage comédien
39:10que la plupart des vedettes
39:11de films d'action
39:12que j'ai pu connaître.
39:13Je pense qu'il aurait pu
39:14devenir un genre
39:15de Cary Grant
39:16de films d'action.
39:16Vous voyez un peu
39:18comme un James Bond
39:19mais différent.
39:20Il aurait pu faire quelque chose
39:21avec plus de profondeur
39:22ou de finesse.
39:27Mais dans cette catégorie
39:28de stars de films d'action
39:30à l'époque
39:31il n'est pas seul.
39:32Jean-Claude
39:34cette année-ci
39:34il y a Sylvester Stallone
39:36et Charles Sonegger
39:36qui viennent
39:37c'est de la concurrence
39:38il n'y a pas de concurrence
39:39il y a de la place
39:40pour tout le monde.
39:41Je trouve qu'Arnold
39:42et Sylvester
39:43sont incroyables
39:44dans leur rôle
39:44mais ils sont très stoïques.
39:46Pour moi c'était
40:06quelqu'un de très vulnérable
40:07un aspect que vous ne retrouvez pas
40:09chez Arnold ou Sylvester
40:10il aurait pu aller très loin
40:12en tant qu'acteur.
40:13Reste au chapitre
40:17de la comparaison
40:18le niveau de notoriété.
40:20Il n'était pas très loin
40:22du niveau de Stallone
40:23et de Schwarzenegger
40:24dans des films
40:25comme Time Cop
40:26mais c'est la consommation
40:27de drogue
40:28qui l'a entraîné
40:29dans sa chute.
40:33Il a sombré.
40:35Subitement
40:35il ne se présentait plus
40:36sur le plateau
40:37ou alors sans s'être préparé.
40:40Il y avait beaucoup de problèmes
40:41et ils étaient tous liés
40:42à la cocaïne.
40:43C'est vraiment ça
40:44qui a changé la drogue.
40:46La drogue a indéniablement
40:48été un problème
40:49mais je n'y croyais pas
40:50je pensais que c'était
40:51la dernière personne
40:52à qui ça allait arriver
40:52parce que dès le début
40:55à Hollywood
40:55Jean-Claude m'explique
40:57tu vois tel acteur
40:58tel acteur
40:58je t'ai réelé non
40:59ils sont fichus
41:00ils se droguent
41:01ils font ça
41:01ils font des soirées
41:02comme ça
41:02voilà tous ces gars-là
41:04tu sais pourquoi
41:05parce qu'ils ont du succès
41:06ils ont de l'argent
41:06et au bout d'un moment
41:07tous les fantasmes
41:08tous les trucs qu'ils voulaient faire
41:09ils ont tout réalisé
41:10ils cherchent un kick
41:12ils cherchent quelque chose
41:13qu'ils ont pas
41:14et ils tombent dans la drogue
41:15moi je m'entraîne
41:16deux heures par jour
41:17j'échapperai à ce piège
41:18dans lequel il finit par tomber
41:21Stallone n'a jamais eu de problème
41:24avec la drogue
41:25Schwarzenegger n'a jamais eu de problème
41:27avec la drogue
41:28bien sûr ils ont eu leurs problèmes
41:30mais la drogue c'est autre chose
41:32en général tous les acteurs
41:33qui ont eu de sérieux problèmes
41:35avec les stupéfiants
41:36ont vu leur carrière freiner
41:37la drogue
41:40quand on a tout
41:42on a fait le tour du monde
41:44quand on a fait les hôtels
41:46on est la prima donna
41:48du penthouse
41:49penthouse
41:50de chaque hôtel
41:53dans chaque monde entier
41:54les voyages
41:55on veut quelque chose
41:56de supplémentaire
41:58et à cause d'une femme
42:01parce que
42:02c'est l'amour
42:03j'essaie quelque chose
42:05je suis tombé dedans
42:06Vandamme
42:09la bête
42:11le tigre de la cage
42:14l'homme
42:14Blasport
42:15est tombé dedans
42:17cette plongée dans la cocaïne
42:21coïncide avec la période
42:22où Jean-Claude
42:23s'était pris d'un mannequin
42:24qui l'a épousé
42:25Darcy Lapierre
42:26son addiction à la drogue
42:28lui fait perdre le sens des réalités
42:31et rater un très gros contrat
42:32avec le studio Universal
42:34lors d'un échange téléphonique
42:36qui part en vrille
42:37alors que Jean-Claude est en voiture
42:38avec Darcy
42:39Universal le voyait très clairement
42:42comme le prochain Stallone
42:43le prochain Schwarzenegger
42:45il allait devenir
42:47leur grande vedette
42:48le studio lui a offert
42:50un contrat pour 3 films
42:51avec à la clé
42:52une énorme somme d'argent
42:53mais il s'est convaincu
42:56qu'il méritait encore plus d'argent
42:58que ce qui était mis sur la table
42:59Universal propose
43:018 millions de dollars par film
43:03Jean-Claude fait monter les enchères
43:04Universal revient avec
43:0610 puis 12 millions de dollars par film
43:08Universal a dit
43:11voilà ça c'est le maximum
43:13et nous n'irons pas au delà
43:14si vous voulez plus
43:16alors on retire notre offre
43:17et c'est ce qui s'est passé
43:19je voulais plus
43:20si j'ai fait le con
43:21et je voulais un prix égal à
43:23ta ta ta ta ta
43:24et ils m'ont dit
43:25Jean-Claude
43:25you have a nice life
43:26Jean-Claude voulait
43:2720 millions de dollars par film
43:29comme Jim Carrey
43:30cette année là
43:31si Van Damme enchaîne
43:33malgré tous les tournages
43:35son déclin est amorcé
43:36tant au box office
43:37qu'auprès des studios
43:38pire
43:39à la fin des années 90
43:41aux Etats-Unis
43:41ces films ne sont plus
43:43distribués en salle
43:44mais directement en vidéo
43:45les drogues y sont pour beaucoup
43:48c'est vrai
43:49mais il est quand même parvenu
43:50à signer quelques gros films
43:52après ça
43:52mais qui n'ont pas connu
43:53de succès au box office
43:55tout le problème est là
43:56il y a plusieurs films
43:57qui n'ont pas marché
43:57Hollywood quand il y a
43:59un film qui ne marche pas
44:00bon admettons
44:01mais si on a un deuxième
44:01derrière qui ne marche pas
44:02non plus
44:02c'est à en voir quoi
44:03Legionnaire aurait dû sortir
44:06en salle aux Etats-Unis
44:07ça a été le premier film
44:08de Jean-Claude
44:09qui est sorti directement
44:10en vidéo
44:11je sais que le film
44:13est sorti en salle
44:14dans certains pays européens
44:16mais pas aux Etats-Unis
44:17et Jean-Claude a été stigmatisé
44:19par cette sortie
44:20directement en vidéo
44:21les producteurs ont commencé
44:23à se dire que
44:24Jean-Claude Van Damme
44:25c'est le mec
44:25qui fait des films
44:26qui sortent directement
44:27en cassette
44:28et donc ils étaient
44:29peu disposés
44:30à injecter plus d'argent
44:31dans ces films
44:32on peut effectivement
44:35avoir une seconde carrière
44:36dans ce type de film
44:37et c'est le cas
44:38de beaucoup d'acteurs
44:39entre guillemets
44:40un peu has-been
44:40bon ils sont quand même
44:41bien payés les gars
44:42parce qu'ils ont été connus
44:43tout ça
44:43ils ont un nom
44:44c'est sur leur nom
44:45que ces films-là se vendent
44:46généralement
44:47ce ne sont pas
44:47de très bons films
44:48une période de turbulence
44:50pour Jean-Claude
44:50qui de surcroît
44:52ne semble plus
44:53faire confiance à personne
44:54un jour
44:55il y a Sheldon Laetiche
44:57qui lui dit
44:58je suis témoin de ça
44:59écoute
44:59il faut que tu prennes
45:01des cours de diction
45:02pour l'accent américain
45:03et ces trucs-là
45:03parce qu'on ne va pas
45:05éternellement
45:07dans tous les films
45:08trouver dans le scénario
45:09une explication
45:10comme quoi
45:11tu es un ancien
45:12de la Légion étrangère
45:13comme quoi tu viens
45:14de Bulgarie
45:15comme quoi tu
45:15voilà
45:16et donc il lui envoie
45:17une dame
45:20qui donne des cours
45:21de diction
45:21et la nana
45:22elle dure deux heures
45:23je la vois ressortir
45:24en pleurant
45:25et Jean-Claude
45:26qui claque les portes
45:26en disant
45:27c'est une actrice ratée
45:28elle veut m'apprendre
45:29des trucs
45:29moi si je suis arrivé
45:31là où je suis
45:32c'est parce que
45:32j'ai jamais écouté
45:33les conseils qu'on m'a donnés
45:34sinon je serais nulle part
45:36c'est parce que
45:36et donc
45:37il ne le fait pas
45:38et je suis sûr
45:39que dans sa carrière
45:40c'est une des choses
45:40qui vont le bloquer
45:42et on ne peut pas
45:43critiquer
45:44cette confiance en soi
45:45puisque
45:45c'est ça
45:47qui a rendu
45:47les miracles possibles
45:48un
45:49sa transformation physique
45:51deux
45:51son passage
45:52de Bruxelles
45:53je ne parle pas anglais
45:54j'ai aucun contact
45:55dans le cinéma
45:55à je fais des films
45:56d'arts martiaux
45:57et je deviens
45:57une star planétaire
45:58très très difficile
45:59de se dire
46:00j'ai intérêt
46:01à m'associer au meilleur
46:02ou à demander conseil
46:03la carrière de Van Dam
46:05volant désormais
46:06à plus basse altitude
46:07Jean-Claude décide
46:08de reprendre le contrôle
46:09de sa vie privée
46:10divorcé de Darcy Lapire
46:13il va se remarier
46:14avec Gladys Portugais
46:16de nouvelles épousailles
46:19qui ont lieu en Belgique
46:20et plus précisément
46:21à Knoc
46:22bourgade huppée
46:23du littoral belge
46:24Knoc où Jean-Claude
46:25se ressource un temps
46:26avec Gladys
46:27où il a confortablement
46:28installé ses parents
46:29et où il s'est fait
46:30construire une maison
46:31après quoi Gladys
46:33et les enfants
46:33retournent à Los Angeles
46:35Jean-Claude les y rejoignant
46:36quand il n'est pas
46:37à Hong Kong
46:38son autre port d'attache
46:39mais à l'époque
46:44en Europe
46:45et particulièrement en France
46:46ce n'est pas de sa vie privée
46:47et encore moins
46:48de ses films
46:49dont on parle
46:49mais de ses envolées
46:51parfois improbables
46:51ou maladroites
46:52qui font le miel
46:53des talk shows
46:54et puis il y a cette expression
47:05que le public francophone
47:06ne semble pas comprendre
47:07et qui suffit
47:08à le ridiculiser
47:09alors inlassablement
47:12Jean-Claude tentera
47:13de s'expliquer
47:14parfois quand on demande
47:15des questions
47:15comme le mot aware
47:16je me dis mais qu'est-ce que je veux
47:17je suis aware
47:18en français ça veut dire conscient
47:20conscient de la chose
47:21et conscient de quoi ?
47:23d'avoir
47:23comme on dit en américain
47:25un awareness
47:26être conscient
47:27de tout ce qui se trouve
47:29autour de nous
47:30à l'intérieur
47:31et entre nous
47:33dans la culture
47:34francophone
47:35si vous avez des gros muscles
47:37ce que c'est que vous avez
47:38une toute petite tête
47:39ce qui est débile
47:40à penser
47:40il devrait même pas
47:42y prêter attention
47:42parce que c'est quoi
47:43la Belgique et la France
47:44comparer au reste du monde
47:46je vais l'accompagner
47:47sur des tournages
47:48à Hong Kong
47:49dans d'autres endroits
47:50des Etats-Unis
47:50à l'époque
47:51c'est une star
47:52il a quand même réussi
47:54quelque chose
47:55qu'aucun acteur français
47:57à ce jour
47:57n'a réussi
47:58c'est-à-dire
47:59être une tête d'affiche
48:00du cinéma mondial
48:01mais il sait qu'à Bruxelles
48:03et à Paris
48:04encore moins
48:05personne ne se rend compte
48:07de ça
48:07et je pense que
48:09c'est l'explication
48:10du fait que
48:11lorsqu'il arrive
48:12pour des interviews
48:13il va jouer
48:14la star américaine
48:16et il va
48:17parler avec un accent
48:18ce film va beaucoup
48:20plaire aux
48:21ladies
48:22aux femmes
48:23alors que
48:255 minutes après
48:26il reparle avec
48:27l'accent bruxellois
48:27comme avant
48:28c'est pas du tout lui
48:28pour la Belgique
48:30c'est un costard
48:31comme vous le sentez
48:33et justement
48:35au pays
48:36à Bruxelles
48:37il va y revenir
48:37grâce à un réalisateur
48:39français
48:40Mabrouk Elmechri
48:41si dans les années 2000
48:42Vandam enchaîne
48:43les films d'action
48:44destinés au marché mondial
48:45de la vidéo
48:46il va retourner
48:47la critique
48:47sur le tatami
48:48et trouver grâce
48:49aux yeux
48:50de ceux
48:50qui se moquaient
48:51de lui
48:51avec un film
48:52titré
48:53JCVD
48:54dans lequel
48:54il joue son double
48:55mais en mode loser
48:57j'en ai marre
48:58je veux mon fric
48:59depuis hier
49:01j'en ai marre
49:02j'ai pas de cash
49:03sur moi
49:04Jean-Claude Vandam
49:05sans cash
49:06oh je veux un emprunt
49:07mais ça va pas
49:08j'ai pas encore dormi
49:09j'ai pris l'avion
49:09j'ai pas fabriqué
49:11d'acteur
49:11j'ai filmé
49:12une facette
49:13qu'on avait jamais
49:14eu l'idée de faire
49:14dans une langue
49:15qui est la sienne
49:16maternelle
49:16donc dans laquelle
49:17il pouvait improviser
49:18dans laquelle
49:18il pouvait être
49:19beaucoup plus lui-même
49:20et à un moment
49:21de sa carrière
49:22où justement
49:23c'était pas qu'il y avait
49:23un rejet
49:24mais la fin du désamour
49:25avait laissé
49:26une espèce de truc
49:27un peu
49:28on l'aime bien
49:28mais
49:28passons à autre chose
49:30Jean-Claude
49:32c'est quelqu'un
49:32qui m'a appris
49:33moi une chose
49:33qui dit beaucoup
49:34sur le bonhomme
49:34la confiance
49:35elle ne se gagne pas
49:37elle se perd
49:37JCVD
49:39c'est aussi une scène
49:41devenue culte
49:42Jean-Claude
49:42improvisant seul
49:44face à la caméra
49:45face à sa vie
49:46face à lui-même
49:47c'est pas ma faute
49:49si j'étais câblé
49:49pour être une star
49:50je l'ai demandé
49:51je l'ai demandé
49:53avec beaucoup de croyance
49:54quand on a 13 ans
49:56on croit au rêve
49:57et même la donner
49:58mais moi
50:00encore aujourd'hui
50:01qu'est-ce que j'ai fait
50:03pour cette terre
50:04rien
50:06j'ai rien à faire
50:09oui ça c'était fou ça
50:10mais ça c'était possible
50:12qu'avec lui
50:13ça a commencé
50:14par un besoin
50:15lui
50:16de vouloir encore
50:17raconter
50:18raconter
50:18raconter des choses
50:19sur lui
50:19et je lui ai donné
50:21ma parole
50:21que j'essaierai
50:22de faire quelque chose
50:23je sais pas encore quoi
50:25et là je vais peut-être
50:27mourir dans cette
50:27poste
50:29en espérant
50:32de me refaire
50:33ici en Belgique
50:34dans mon pays
50:36dans mes racines
50:38me refaire
50:40et mes parents
50:40me reprendre
50:41une santé
50:41en tournant cette scène
50:44il y a un truc
50:45à shifter
50:46chez lui
50:46et dans la perception
50:48de ses proches
50:49de ses enfants
50:50sur lui
50:51et ça c'est quelque chose
50:53d'important pour moi
50:54c'était simplement
50:55une porte à ouvrir
50:57à un instant
50:58précis
50:59et le refermer
51:01à couper
51:01et c'est parfaitement
51:03ce qui s'est passé
51:03un tournant
51:04ou un U-turn
51:05soit je l'ai poussé
51:06de trop
51:06parce que
51:07un tournant c'est bien
51:08mais j'ai des fans
51:09j'ai des fans
51:09qui aiment bien
51:10le Van Damme
51:10le Van Damage
51:12et j'espère
51:14que ces fans
51:15vont rentrer dans le jeu
51:16et voir que
51:17j'ai fait quelque chose
51:18de spécial
51:18mais je repartirai
51:19dans ma carrière d'acteur
51:20avec des films d'action
51:22mais avec un acting
51:23comme dans JC VD
51:25Je me rappelle
51:33on a fait une pub
51:33juste après
51:34et il venait de recevoir
51:35un coup de fil de Stallone
51:36pour Expendable
51:37et c'était
51:38enfin il avait
51:40des yeux de gosse
51:40quoi
51:41Expendable 2
51:42un film gorgé
51:43de testostérone
51:44qui réunira
51:44entre autres
51:45Sylvester Stallone
51:46et Arnold Schwarzenegger
51:47je m'aime
51:48je m'aime
51:49tous de eux
51:50mais je m'aimais
51:51avec Stallone
51:51et Rocky
51:52je m'aimais
51:53avec Arnold
51:54et Conan
51:54donc pour moi
51:55c'était ces deux gars
51:57et pour être dans
51:58même si je suis
51:59Jean-Claude Van Damme
52:00tu es toujours
52:01un enfant
52:01Terminator
52:22Rocky
52:24et Universal Soldier
52:27Au début des années 2010
52:28la grande famille
52:30des stars de films d'action
52:31est donc enfin réunie
52:32celle de Jean-Claude aussi
52:34avec Gladys
52:36leurs enfants
52:36Bianca et Christopher
52:37et Nicolas
52:38qui l'a eu
52:39avec Darcy Lapire
52:40En 2013
52:46toujours en mode décalage
52:47Jean-Claude Van Damme
52:48est la star
52:49d'une publicité télé
52:50désormais iconique
52:52et trois ans plus tard
52:55il retrouve la fiction
52:57grand public
52:57pour une série
52:58parodique titrée
52:59Jean-Claude Van Johnson
53:00produite par Ridley Scott
53:02et dans laquelle
53:03il incarne un espion
53:04dont les tournages
53:05servent de couverture
53:06à ses missions
53:07J'ai l'impression
53:08qu'il a essayé
53:09pas de devenir
53:09un acteur comique
53:11mais en tout cas
53:12de prouver
53:13qu'il avait
53:13et il a
53:14un talent
53:15pour la comédie
53:16Le premier épisode
53:18réjouira le public
53:19autant que la critique
53:20américaine
53:20mais la suite
53:21ne tiendra pas
53:22ses promesses
53:23et la série sera supprimée
53:24après sa première saison
53:26J'ai été quand même
53:27catégorisé
53:29dans des films
53:30d'action
53:30qui sont très
53:31bankable
53:32qui sont très
53:33ils font beaucoup
53:34de profit
53:35pour l'investissement
53:36alors quand tu es bien
53:38catalogué
53:38dans ces films là
53:39ils ont parfois
53:40un peu peur
53:41vu que ça marche bien
53:42avec un Brad Pitt
53:43ou avec un Ro
53:44on a chacun
53:46notre
53:46notre
53:47notre avenue
53:49tu vois
53:49les vrais fans
53:53n'ont en tout cas
53:54jamais abandonné
53:55Jean-Claude
53:56ils semblent même
53:57s'être renouvelés
53:58comme le prouve
53:59le public du Comic-Con
54:00à Dortmund
54:01en Allemagne
54:02grâce à ces gens
54:27c'est grâce à eux
54:28que j'existe
54:29les acteurs
54:31comme Sly
54:33Arnold
54:34myself
54:34ils ont
54:36apparu
54:37dans le monde
54:39VHS
54:40et alors
54:41tu sais à l'époque
54:42il fallait louer
54:43une cassette
54:45c'était pas à l'heure
54:46il fallait la remettre
54:47deux trois jours après
54:48t'avais la vente
54:49donc
54:50les gens faisaient
54:52une soirée
54:52Stallone par exemple
54:54tu vois
54:54faut pas rater
54:55on a payé
54:56on a loué
54:57tout ça
54:57donc il y avait
54:58une famille ensemble
54:59le père
55:01la mère
55:01ou le père
55:02tout seul
55:02avec les enfants
55:03Nat Stallone
55:04je crois qu'on a
55:05créé ce culte
55:07j'ai de la chance
55:08que j'ai pu faire
55:09qu'il y a eu
55:10trois générations
55:11si tu veux
55:11parce que le père
55:12est fier
55:12il me montra son fils
55:13et son fils
55:14il va voir
55:15Van Damme
55:16when he is young
55:16and then they see him
55:18on
55:18me and so
55:19j'ai de la chance
55:21curieusement
55:24je pense que
55:25l'essor de Jean-Claude
55:26il s'est pas fait au cinéma
55:27je pense qu'il s'est fait
55:28en VHS
55:28parce que les cassettes
55:29tournaient beaucoup
55:30kickboxer
55:31blood sport
55:31etc
55:32donc c'était vraiment
55:32au départ du bouche à oreille
55:34et puis la niche
55:35on va dire
55:35kung fu
55:36biscotto
55:37a explosé
55:38et Jean-Claude a été
55:39un des fers de lance
55:39de cette époque
55:40je pense qu'il est pas fini
55:42Van Damme
55:42à condition
55:43qu'il y ait un vrai cinéaste
55:45qui lui donne sa chance
55:47avec un vrai rôle
55:48dramatique
55:49faudrait vraiment par contre
55:50un réalisateur haut de gamme
55:52Tarantino pourquoi pas
55:53je pense qu'il pourrait
55:55se sublimer
55:57c'est à dire
55:58tout ce qu'il a fait
55:59d'extraordinaire
56:00et de critiquable
56:01c'est quelque chose
56:02d'unique
56:02il y a de fortes chances
56:05qu'il mette ça
56:06à profit
56:07pour sortir un personnage
56:08envers lequel le public
56:10va avoir une profonde empathie
56:11parce que derrière
56:13les rides
56:14les poches sous les yeux
56:15l'autodérision
56:16on sait tout ce qu'il y a
56:17le film qui a ouvert
56:20Jean-Claude
56:21c'est Laurence d'Arabie
56:22c'est
56:23c'est le scope
56:25c'est le désert
56:26c'est les grands paysages
56:27il a tout de suite
56:28voulu une vie en scope
56:29Jean-Claude
56:30donc il l'a eu
56:31tu sais la Belgique
56:34c'est un beau pays
56:34mais le ciel est gris
56:36l'orange d'Arabie
56:38avec mon père
56:39le ciel bleu
56:41le dimanche soir
56:42quand tu sors du cinéma
56:43t'as pas envie
56:44d'aller à l'école de lundi
56:45tu veux rester
56:45tu veux ré-rentrer
56:47dans le film
57:01bon vol
57:25merci
57:31merci