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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Emmanuel Macron : créer la peur pour faire oublier le reste ?»
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19/02/2025
Dans son édito du 19/02/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur une peur instaurée pour faire oublier le reste.
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La question n'est pas neuve en elle-même, elle s'oppose plus que jamais aujourd'hui.
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C'est un classique, on pourrait dire, dans l'histoire du politique, lorsque vous êtes
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dans une situation de décomposition intérieure de votre pays, lorsque ça va mal politiquement,
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sortez le drapeau, désignez un ennemi extérieur, faites du cocorico patriotique et dites voilà
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nous devons tous nous unir contre celui qui à l'extérieur nous menace.
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Je vais donner trois exemples relativement récents qui nous montrent de quelle manière
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va fonctionner cette logique du on se tourne vers l'extérieur et on dissimule tout ce
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qui se passe chez nous.
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Au début des années 80, on a tendance à l'oublier, la guerre des Malouines ou la
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guerre des Falklands selon la manière dont on la nomme, le régime argentin est un régime
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à ce moment-là en décomposition, c'est un régime en pauvreté extrême, il ne fonctionne
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pas.
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Qu'est-ce qu'on fait?
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On décide d'aller lancer l'opération pour récupérer les îles Malouines en se disant
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on va être capable en fait de réunir les Argentins contre l'ennemi traditionnel qui
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est propriétaire de nos îles, la Grande-Bretagne.
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Je note que ça s'est mal tourné pour eux, soit dit en passant, mais c'est un exemple
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relativement récent de déclarer une guerre pour être capable d'unir une société à
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l'intérieur parce que sinon elle se décomposerait.
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Deuxième exemple, 2003, l'invasion de l'Irak par les néo-conservateurs.
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Évidemment, il y avait une ambition impériale là-dedans, il y avait aussi cette idée chez
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les néo-conservateurs américains qui disaient notre société est à ce point décadente
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qu'elle ne peut être régénérée que par une guerre, une guerre peut nous régénérer
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et nous redonner l'énergie nécessaire pour redonner la force à notre société qui sinon
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se décomposerait.
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Donc, encore une fois, la frappe extérieure.
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Et tout récemment, au Canada, ça vaut la peine de le dire, on le sait, Donald Trump
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multiplie libre provocation et redemontade en disant on va faire du Canada le 51e état
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et tout le monde sait très bien que ça n'arrivera jamais.
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Plusieurs choses sont possibles, des tarifs, des frappes tarifaires, mais certainement
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pas l'occupation du Canada par des blindés américains.
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Que fait le pouvoir canadien en ce moment, notamment le parti de Justin Trudeau.
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Trudeau s'est retiré, mais son parti dirige encore, puis comme successeur il y aura véritablement
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un homme de Davos.
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Mark Carney.
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Alors qu'est-ce qu'ils font?
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Ils nous disent c'est très très très sérieux la menace américaine, très très très sérieux
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canadien unissez-vous.
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Et l'objectif c'est quoi?
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C'est de faire remonter le parti au pouvoir en se présentant comme le seul gardien du
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drapeau contre la menace américaine, en disant oui c'est vrai le Canada depuis 10 ans,
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immigration massive qui a tout déstructuré, des finances publiques en ruine, le wokisme
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triomphant, un pays absolument écrasé par la bureaucratie, mais tout cela n'est plus
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important parce qu'apparemment les américains veulent nous annexer.
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Donc qu'est-ce qu'on voit?
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La rhétorique de la peur de l'étranger, sur le mode l'étranger qui peut nous envahir.
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Alors pour la France, quelle est la réalité de la chose?
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Alors soyons sérieux, est-ce que la Russie est une menace en Occident?
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Évidemment elle se comporte comme telle, donc il ne faut pas traiter la Russie comme
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un gros calinours qui serait à l'est, tout le monde l'a compris.
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Ensuite, est-ce que la France est menacée d'ici 5 ans, d'ici 10 ans, d'ici 15 ans
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d'une invasion de la nouvelle armée rouge?
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Tout le monde sait très bien que ce n'est pas le cas.
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À la rigueur, je veux dire, il y a une inquiétude légitime pour les balles, pour les polonais
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s'il le faut, mais cette inquiétude ne devient notre inquiétude à tout prix que
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dès lors qu'on a poussé l'OTAN à un point tel, qu'on crée un système d'alliance
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qui est en plus une forme de 1914 des temps présents.
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Quelque part, une guerre se déclenche à l'est et ça nous engage dans la logique
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d'une guerre mondiale.
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Mais est-ce que la France vit aujourd'hui la menace existentielle de l'armée rouge
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qui frapperait demain?
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Tout le monde sait très bien que ce n'est pas le cas.
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Et pourtant, c'est instrumentalisé par l'extrême-centre et aussi par des figures
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comme Raphaël Glucksmann qui nous disent « c'est notre conflit qui se joue là,
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ce qui se joue en Ukraine, c'est comme si ça se jouait à la Somme aujourd'hui,
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c'est comme si ça se jouait en France aujourd'hui ».
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Et on a pourtant oublié que dès lors qu'une rhétorique guerrière se met en place dans
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un État, il y a une double perte immédiate.
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D'un côté, il y a une perte des libertés, c'est-à-dire que dès lors, le moindre
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opposant passe pour un traître, on le voit en ce moment, et de la même manière, l'État
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tend à croître, croître, croître.
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Pourquoi?
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Parce qu'il dit « je suis le seul responsable de l'intérêt national ».
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Et pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se passe à l'intérieur?
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Si on n'est pas occupé à se dire que les Russes vont nous envahir d'ici cinq
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ans.
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Eh bien, à l'intérieur, délabrement des finances publiques, encrassage bureaucratique,
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régression des libertés, on en a parlé avec C-8, effondrement psychique de nos sociétés
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dans une crise de la santé mentale comme jamais, blocage économique, impuissance politique,
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tyrannie des technocrates, on va parler du Conseil constitutionnel dans un instant, la
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violence orange mécanique partout dans nos sociétés, des haines ethniques qui se multiplient.
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Tout ça, on le connaît à l'intérieur, mais on nous dit « s'il vous plaît, placez
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un voile sur tout cela, parce que le vrai danger, il est loin, très loin, à l'est.
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Autrement dit, Ponvo, la menace existentielle est ailleurs.
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Oui, la menace existentielle, c'est ça le mot.
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Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de menace politique ou géopolitique en Russie.
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Loin de là, personne ne dirait le contraire.
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La menace existentielle, c'est la survie du peuple français.
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Alors, est-ce que je dirais que c'est simplement la décadence?
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Vous connaissez ce mot qui revient souvent, la décadence.
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Moi, je nous lancerais la décadence, on peut toujours renverser la tendance.
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On peut redresser les finances publiques, on peut déburocratiser une société, on peut
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restaurer des libertés, revitaliser les âmes, redynamiser l'économie, remobiliser
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la politique, mater les violents.
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Mais on peut même faire tomber une idéologie écrasante, le communisme, le wokisme, peut-être
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aujourd'hui.
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Mais qu'est-ce qu'on ne peut pas renverser?
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Et là, on arrive à la vraie question de la menace existentielle, on fait tout pour
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la laisser de côté, c'est évidemment la submersion démographique.
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Dès lors que la population historique française, le peuple historique français est mis en
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minorité chez lui, eh bien ça, on ne peut pas renverser la tendance.
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Quand ça arrive, quand vous devenez minoritaire chez vous, vous l'êtes à jamais.
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Quand vous devenez minoritaire chez vous, vous ne reprendrez jamais votre pays.
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Et on vous explique quand même que ce n'est pas votre pays.
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On le voit à Bruxelles, on le voit à Mayotte.
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Ah oui, vous avez tout à fait raison, très juste, très très juste.
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Alors qu'est-ce que ça veut dire?
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Il y a la mise en minorité, c'est la dépossession culturelle, c'est une conquête démographique
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et religieuse.
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Une conquête religieuse, on le voit avec l'islamisme qui plante partout ses drapeaux et qui veut
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nous obliger à les accepter.
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Et si on n'applaudit pas, on est accusé d'être islamophobe.
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C'est une conquête démographique qui n'est pas nommée comme telle, hélas.
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Et elle s'accompagne aussi, et pas seulement, de violences immatérielles.
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Il y a les violences ethniques au quotidien qu'on n'ose pas nommer comme telles.
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Mais de Crépole au meurtre du petit Elias, ne nous trompons pas, nous sommes ici devant
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une histoire semblable.
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Ce qui se passe en Grande-Bretagne, rappelez-vous, les gangs ethniques qui font le viol organisé
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des jeunes filles blanches, de la classe ouvrière, à Telford, ça aussi c'est une réalité.
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Mais on n'en parle pas parce qu'on ne veut pas nommer la dimension collective, donc on
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les graine sans fait divers.
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On pourrait même parler en matière de conquête, si on veut utiliser ce terme, on n'est pas
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obligé.
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Une forme de conquête qui a une dimension économique, avec la redistribution systématique
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des avoirs des natifs envers les populations nouvelles, au nom de l'humanisme qui consiste
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à toujours se vider de ses propres ressources pour financer l'arrivée de nouvelles populations.
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Et qu'est-ce qu'on voit à travers tout cela ? On dit non, non, non, le patriotisme ne
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consiste pas à défendre son identité, pas du tout, ça consiste à défendre un drapeau
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loin de chez soi donc.
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Oui, le patriotisme c'est défendre l'indépendance de l'Ukraine, mais non ce n'est pas défendre
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l'identité française, ce type de patriotisme en est-il vraiment un ?
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Au final, est-ce que vous affirmez que la France devrait se détourner de l'extérieur
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et se concentrer sur sa réforme intérieure ?
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Bien sûr que non, la France ne serait pas la France sans projection dans le monde.
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La France n'est pas l'Estonie, la France n'est pas un petit pays oublié de tous, la France
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ça c'est responsabilité.
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Donc évidemment que la question de la défense est essentielle, d'autant que les Américains
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s'en détournent.
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La question de la défense, le rôle de la France dans la défense de l'Europe est central.
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Tout ça est évident, mais ce qui est certain c'est qu'on ne doit pas se tromper sur la
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réalité des choses si un jour la France existe comme État, très puissant, militairement
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très puissant, mais avec une population complètement changée où le peuple français est désormais
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étranger chez lui, la France aurait beau être l'État le plus puissant du monde, ce
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ne serait plus l'État du peuple français.
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