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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Un désamour à gauche pour la liberté d'expression ?»
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18/01/2025
Dans son édito du 18/01/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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Oui, parce que vous savez, il y a un thème qui revient souvent à gauche, c'est la nostalgie
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d'une gauche qui ne serait plus.
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Combien d'intellectuels de gauche disent « j'étais attaché à la gauche, mais la gauche a changé,
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je ne m'y reconnais plus ». Et moi je me demande, c'était quand cette gauche merveilleuse,
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originelle, amoureuse des libertés, amoureuse de la nation, amoureuse de la culture, amoureuse
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de l'école, j'ai beau fouiller dans mes souvenirs et dans les grimoires, je ne la
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retrouve pas.
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Alors, je me demande, si on fait une histoire avec comme point de départ la révolution
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française, est-ce qu'on peut dire que la gauche a été historiquement fidèle à la
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liberté d'expression et ne se serait finalement trahi que tout récemment ? Je n'en suis pas
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certain.
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Quelques repères historiques, d'abord la révolution.
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Alors, la révolution, on peut en penser ce qu'on veut, c'est un moment historique fondateur
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qui est porteur assurément d'une promesse d'émancipation, mais la révolution c'est
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aussi la tentation de l'homme nouveau.
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La révolution c'est aussi cette idée, et ça va s'incarner en Vendée, on y reviendra
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dans un instant.
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La révolution c'est aussi cette idée qu'il faut arracher l'homme aux traditions, à
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sa culture, à son identité on dirait aujourd'hui, à ses mœurs, à tout ce qui le caractérise
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pour lui permettre de renaître à lui-même comme un homme générique, libre, qui devrait
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se détacher justement du passé.
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Dans cette logique, ce qui représente au moment de la révolution le parti du passé,
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le parti du passé doit être censuré, doit être éradiqué, et c'est le signe des guerres
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de Vendée, c'est cette idée d'éradiquer la part du monde ancien qui n'accepte pas
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sa conversion religieuse à la modernité, qui est un phénomène religieux, qui prétend
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réaliser le paradis sur terre et qui pour cela doit effacer du monde ceux qui n'applaudissent
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pas ses promesses.
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On pourrait se dire, la grande époque de la laïcité au début du 20e siècle, est-ce
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que la gauche alors était au service de la liberté d'expression?
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Alors la laïcité aujourd'hui, tout s'en convient, c'est dans notre patrimoine commun,
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nous la défendons avec conviction, mais il fut un temps où elle s'est présentée
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de manière plus abrasive de matière, de manière plus brutale en France.
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On doit lire ou relire le très beau livre de Jean Sevilla, « Quand les catholiques
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étaient hors la loi », un très beau livre où il raconte comment finalement une certaine
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idée de la laïcité a cru devoir se déployer, encore une fois, en effaçant les traces de
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la culture traditionnelle française et dès lors le parti traditionnel, le parti du passé
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dans leur esprit, le parti conservateur, le parti catholique, le parti de la France de
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toujours devait être censuré, il fallait même en chasser de France ceux qui s'y
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tenaient avec le plus de conviction.
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Donc à ce moment, on ne peut pas dire qu'on était dans un amour absolu de la liberté
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d'expression, la liberté d'expression était orientée autour d'une certaine idée
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de l'être humain, de la république, de l'individu, mais était inconciliable avec
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l'attachement à la tradition.
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Arrivons au cœur du sujet, le XXe siècle, le XXe siècle avec l'URSS, est-ce qu'il
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y a quelqu'un qui a l'impression, l'URSS était l'objet de la fascination des intellectuels
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de gauche pendant très longtemps et quand ils ont renoncé à l'URSS, c'était pour
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embrasser Cuba ou pour embrasser la Chine de Mao ou pour embrasser Pol Pot ou pour embrasser
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l'Albanie d'Enver Hoxha, donc la gauche n'a cessé de chercher partout son paradis
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accompli.
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Or, qu'est-ce qu'on a vu?
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Aucun de ces régimes n'était particulièrement sympathique à la liberté d'expression.
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En fait, ceux qui voulaient parler librement devaient quitter ces régimes, ils devaient
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les fuir, ils devaient s'y arracher et souvent, souvent, ils étaient, quand on ne les tuait
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pas, quand on ne les mettait pas au goulag, les gens qui dans l'URSS voulaient parler
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librement étaient expulsés de l'URSS et on nous expliquait d'ailleurs, faut pas l'oublier,
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la conception de la liberté d'expression de l'URSS, c'était celle de contempler et
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de répéter les vérités révélées du marxisme.
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Donc, à quel moment au XXe siècle, quand on défendait avec acharnement l'URSS ou ses
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nombreuses incarnations successives, à quel moment la gauche défendait-elle la liberté
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d'expression?
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Il s'agissait de pays idéocratiques, je vais reprendre la formule de Miloche, de pays totalitaires.
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C'était des pays qui n'étaient pas fondés sur le pluralisme intellectuel et politique,
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c'était des pays qui étaient fondés sur l'idée d'un dogme et il fallait obligatoirement
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adhérer à ce dogme.
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Ceux qui s'y opposaient n'étaient pas vus comme des adversaires, mais comme le bois
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mort de l'humanité, comme les défenseurs d'un ordre vieilli et périmé et on ne devait
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pas leur accorder la parole parce qu'ils étaient les défenseurs du passé aliéné
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de l'humanité.
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Donc, je regarde l'histoire récente des sociétés occidentales et l'histoire longue
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des sociétés occidentales et je n'ai pas le souvenir d'une gauche qui défendait
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la liberté d'expression.
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Vous me pardonnerez, c'est un peu lapidaire, mais je pense qu'il est temps de le rappeler.
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Alors, Mathieu Beaucoupté, sur quelle base entend-on limiter la liberté d'expression
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aujourd'hui?
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Vous avez raison.
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Comment ça se pose aujourd'hui?
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Alors, on pourrait dire que le point de référence, c'est dans les années 60-70 avec Herbert
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Marcuse.
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Herbert Marcuse, c'est une figure heureusement oubliée aujourd'hui, mais c'est une figure
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très importante à l'époque, dans la gauche radicale de l'époque et Marcuse dit, il
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y a eu beaucoup d'influences, il dit « la liberté d'expression, c'est pour contester
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les pouvoirs en place, ce n'est pas, donc c'est la liberté du « dominé », ce n'est
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pas la liberté pour le dominant dans son esprit de défendre la légitimité du pouvoir
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en place.
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Je traduis concrètement, la liberté d'expression, c'est pour les progressistes, la liberté
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d'expression, ce n'est pas pour les conservateurs, donc la liberté d'expression est légitime
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dans la mesure où elle sert des causes progressistes, nous dit-il, et non pas quand elle sert des
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causes conservatrices.
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Je lisais Le Monde hier soir et c'était un dossier sur la liberté d'expression et
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on se désolait justement, on racontait en deux belles pages sur la liberté d'expression
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aux États-Unis et on se désole qu'au tournant des années 90-2000, la liberté d'expression
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commence à servir dans leur esprit les causes conservatrices plutôt que les causes progressistes
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et dès lors, c'est une liberté d'expression qui se corromperait, c'est une liberté d'expression
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qui se dévoierait, la liberté d'expression n'a de sens dans leur esprit qu'au service
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de ce qu'ils appellent l'émancipation, mais si vous voulez défendre au nom de la
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liberté d'expression, la patrie, la tradition, la culture, la mémoire, l'identité, l'enracinement,
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c'est une conception dévoyée au service de l'ordre dominant.
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Charles Taylor, un philosophe canadien important qui a compté dans les années 90-2000, avait
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expliqué dans ses travaux sur le multiculturalisme que la liberté d'expression n'était pas
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la liberté d'abîmer la représentation que chacun se fait de lui-même.
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Donc en gros, si mes paroles vous blessent et que vous êtes une minorité, si vous êtes
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une majorité, c'est pas grave, mais si vous êtes un représentant des minorités et que
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ma parole vous blesse, il faut me censurer d'une manière ou d'une autre parce que ma
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parole vient blesser votre représentation de vous-même.
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Comment ça se passe aujourd'hui encore?
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L'appel à l'interdiction des discours haineux, on connaît ça par cœur, on en parle souvent
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ici et on sait que la gauche tend à nommer haine toute forme d'opposition à sa conception
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du progrès.
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Donc vous n'êtes pas d'accord avec sa conception de la famille, transphobe, vous n'êtes pas
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d'accord avec sa conception de l'immigration, xénophobe, vous n'êtes pas d'accord avec
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sa conception de l'homme et de la femme, transphobe encore une fois, vous n'êtes pas d'accord
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avec sa conception de l'Europe, europhobe.
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Donc la gauche a eu tendance à se présenter comme des phobies et comme des discours haineux,
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ce qui ne relève pas de son enthousiasme, de sa vision des choses.
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Je note, il y a des lois qui permettent de condamner les gens lorsqu'ils tiennent des
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propos dits haineux.
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La fonction de ces lois, c'est simplement de transformer les désaccords intellectuels
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en délits d'opinion, ce qui permet ensuite de condamner les gens devant les tribunaux
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et de présenter les dissidents comme des délinquants multirécidivistes de la parole.
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Aujourd'hui, comment décide-t-on de limiter la liberté d'expression?
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Aussi, au nom de la théorie de la désinformation, donc la désinformation, c'est le nouveau
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mot à la mode qui permet de dire, ce sont des propos illégitimes, nous ne les voulons
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pas dans l'espace public, mais qui sont les contrôleurs de ce qui est la vérité
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vraie et la vérité fausse, pour le dire ainsi?
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Qui sont les contrôleurs?
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Qui vont être les maîtres du ministère de la vérité?
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Qui seront les commissaires politiques?
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Est-ce que ce sont vraiment les fameux fact-checkers dont on parle tant ces temps-ci, les fact-checkers
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qui sont très souvent des commissaires politiques idéologiquement orientés, qui ont au fil
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du temps présenté l'histoire des gangs pakistanais au Royaume-Uni comme des fake
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news, qui ont présenté, rappelez-vous, en 2016-2017, les agressions de colognes comme
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des fake news, qui présentent l'immigration massive comme une fake news?
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Alors, ce sont des gens qui nomment fake news les informations qui troublent le grand récit
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dominant.
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Et d'ailleurs, on nous dit, OK, on peut être en désaccord sur les opinions, mais pas sur
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les faits.
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On doit être tous d'accord sur les faits.
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Oui, mais d'accord, mais quand on voit la conception du fait, quand la gauche radicale
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qui domine les sciences sociales, on constate qu'on cherche à faire passer aujourd'hui
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pour des faits absolument incontestables des théories tout à fait loufoques, par exemple
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celles du racisme systémique.
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Alors, ce qu'on voit, c'est que la gauche aujourd'hui multiplie les raisons pour justifier
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la censure de ses opposants, et on y revient toujours, c'est la phrase de Marcus, la liberté
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d'expression, c'est pour les causes progressistes, les causes conservatrices ne doivent pas avoir
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de privilèges de la liberté d'expression, d'ailleurs, on nous dit que la liberté d'expression
09:18
maintenant, c'est une arme au service de la réaction.
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