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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Immigration : le grand tournant européen ?» - partie 1
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17/09/2024
Dans son édito du 18/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
Catégorie
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TV
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00:00
Je dirais d'abord, que se passe-t-il en Allemagne?
00:02
Que se passe-t-il en Allemagne parce que l'Allemagne nous a habitués, depuis une dizaine d'années au moins,
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à une forme de messianisme migratoire qui faisait en sorte que la doctrine de l'Allemagne était la suivante,
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toujours plus d'immigration, toujours moins de frontières,
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et prenons les moyens nécessaires pour imposer l'immigration à ceux de nos voisins qui n'en veulent pas.
00:25
Je rappelle le contexte. En 2015, Mme Merkel décide, dans le cadre de l'accueil des fameux réfugiés syriens,
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persuadée, et il n'y aura pas que des Syriens à travers ça, donc des colonnes de migrants montent vers l'Europe.
00:39
Et pourquoi montent-ils vers l'Europe? Parce que l'Allemagne a dit « vous êtes les bienvenus ».
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L'Allemagne, à ce moment-là, accepte de prendre une responsabilité, de prendre à sa charge le destin de l'ensemble de l'Europe
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et d'imposer une véritable révolution migratoire à l'ensemble de l'Europe.
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Alors, qu'on se comprenne bien, c'était commencé depuis très longtemps.
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Mais là, l'accélération que nous connaissons en étant présents, nous la devons à l'Allemagne 2015 et ce qui suivra.
01:02
L'Allemagne qui, je tiens à le rappeler, avait inventé une forme de doctrine de la souveraineté limitée,
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un peu à l'abri à Genève, mais portée par les Allemands, pour les pays d'Europe de l'Est qui disaient « nous ne voulons pas de répartition ».
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Et l'Allemagne disait « si vous ne prenez pas votre part d'immigrés, de réfugiés,
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eh bien nous allons plaider pour couper les fonds européens qui vous sont destinés ».
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Donc, l'Allemagne voulait utiliser l'Europe pour imposer sa domination aux pays qui l'entourent.
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Comme quoi, vous me répondrez que l'Allemagne demeure l'Allemagne, finalement.
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On ne change pas.
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Mais là, que se passe-t-il ?
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L'Allemagne, qu'il ne soit distant pas ça, ajoutons une chose.
01:39
Il y a eu des mouvements de résistance populaire en Allemagne à cette immigration massive.
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Les élites allemandes nazifiaient les populations qui manifestaient,
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les présentaient comme d'une forme de renaissance de l'hitlérisme
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et dès lors, toute résistance à l'immigration massive, c'était le retour du troisième Reich.
01:56
Et là, basculement, basculement, basculement. Pourquoi ?
02:00
On le sait, dans le cas de Mme Merkel, il s'agissait presque de laver l'âme de son pays
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pour payer les crimes commis par l'Allemagne au XXe siècle.
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On peut comprendre quand on est Allemand, mais est-ce que les Européens ont toujours payé la note des Allemands ?
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Une fois que c'est dit, grand, grand revirement avec M. Scholz ces dernières semaines.
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Mais changement de doctrine, pas réorientation partielle de la doctrine.
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Changement de doctrine, retour aux frontières nationales, retour à la souveraineté nationale.
02:25
Pour un temps, bien évidemment, pour six mois, c'est temporaire,
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mais cette idée qu'il faut restaurer la souveraineté nationale allemande en matière d'immigration.
02:34
Donc là, spontanément, tous les partisans d'une limitation de l'immigration vont dire bravo, vive les Allemands.
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Une drôle de phrase.
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Mais au même moment, l'Allemagne dit, un instant, si nous voulons reprendre le contrôle,
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nous ne voulons pas pour autant stopper l'immigration massive.
02:50
Et l'Allemagne, au même moment, multiplie, annonce des ententes avec des pays d'Afrique,
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en disant notamment le Kenya, pour favoriser une immigration légale plus importante vers l'Allemagne,
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apparemment pour répondre aux besoins de main-d'oeuvre tels que ressentis par le patronat.
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Donc l'Allemagne ne dit pas moins d'immigration.
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L'Allemagne dit l'immigration autrement pour peu que nous en maîtrisions les paramètres.
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Ce n'est pas exactement la même chose.
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Ensuite, au-delà de l'Allemagne, petit mot, je n'oublie pas,
03:23
c'est en bonne partie le milieu industriel allemand qui plaide pour cette immigration massive,
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parce qu'on peut voir dans l'immigration massive une forme de subvention indirecte pour les milieux patronaux
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qui ne sont pas capables de se moderniser autrement.
03:35
Donc on fait venir la main-d'oeuvre pour être capable de soutenir des entreprises
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qui sinon ne seraient plus concurrentielles aujourd'hui.
03:41
Cela dit, revenons au point central, le retour au niveau national.
03:44
Un retour au niveau national, on pourrait dire qu'il y a un effet domino.
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Quand un reprend ses frontières, les autres veulent reprendre leurs frontières.
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C'est le cas des Néerlandais.
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Les Néerlandais disent, nous allons tôt ou tard, et plus tôt que tard,
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ramener au niveau national la politique d'immigration.
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Donc on va globalement sortir à notre manière les traités européens,
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sans les congésier, mais on va s'en dégager,
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et on va rendre notre pays inhospitalier aux migrants.
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C'est-à-dire, vous ne venez pas chez nous, vous n'allez pas avoir tous les avantages que vous espérez trouver en Europe.
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Donc, limitation du droit d'asile, limitation du droit au regroupement familial.
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Les Pays-Bas envoient ce signal.
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La Suède, je le dis rapidement, on en a déjà parlé.
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La Suède dit, l'aide au retour.
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30 000 euros pour retourner chez vous, pour les migrants qui pourraient retourner chez eux.
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Dans les années 80, on appelait ça l'aide au retour.
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Aujourd'hui, on appelle ça la remigration.
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Je constate que le gouvernement suédois, aujourd'hui,
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s'approprie une pratique qui s'appelle la remigration, bien qu'il la nomme autrement.
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Il va falloir en tenir compte dans le débat public, savoir si les Suédois sont devenus nazis entre-temps.
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Mais ce qui m'intéresse, c'est de voir que la Suède propose ce tourment.
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Et qu'il y aura normalement un déficit migratoire, une première depuis 50 ans.
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Et vous avez tout à fait raison de le dire.
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Parce que la Suède est un pays qui a changé totalement.
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Plusieurs pays européens ont beaucoup changé sous la pression de l'immigration.
05:01
La Suède est un des pays qui a le plus changé sous la pression de l'immigration.
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Alors, prenez tout ça ensemble.
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Est-ce qu'on pourrait se dire, parce que c'est une question présentement,
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est-ce que nos élites, globalement, en Europe, ont une forme d'illumination intellectuelle?
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Ah, bien, on n'a pas le choix, c'est nécessaire, il faut resserrer les frontières,
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il faut avoir des mesures plus fermes.
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Non. Ce qu'on a vu dans les faits, c'est une poussée partout des droites nationales
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qui forcent les élites à tenir compte de cette contestation,
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à tenir compte de cette pression populaire qui dit,
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un instant, il y en a beaucoup trop, il faut stopper la machine, ou à tout le moins la ralentir.
05:36
Le seul pays qui, pour l'instant, décide, pas le seul,
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mais un des pays qui, pour l'instant, s'entête à ne pas pratiquer ces mesures de resserrement,
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c'est plutôt la France, qui semble croire à un autre modèle d'intégration,
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où à tout le moins l'immigration y reviendra.
05:49
Mais cela dit, j'y reviens, volonté de contrôler l'immigration,
05:52
mais l'immigration illégale, la contenir, l'immigration légale, l'augmenter souvent.
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