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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Donald Trump victime de "diabolisation" ?» - partie 1
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16/09/2024
Dans son édito du 16/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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TV
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00:00
Alors, vous avez utilisé une formule qui me semble très juste.
00:03
Vous avez parlé de nouvelles tentatives d'assassinat de Donald Trump,
00:07
et vous noterez que la précédente, et c'est important de dire nouvelle
00:10
parce qu'il y en a eu une au mois de juillet,
00:12
qui a été sur le coup un effet d'une déflagration, une bombe,
00:15
et très rapidement, on l'a, certains diraient, oubliée,
00:19
d'autres diraient plutôt neutralisée,
00:21
d'autres diraient plus encore, on a tout fait pour ne pas en parler.
00:26
On a été témoin, en direct, en juillet, d'une tentative d'assassinat
00:31
de l'homme d'un des deux candidats à la présidence des États-Unis,
00:35
et on nous a expliqué, finalement, c'était reparti dans les 24 premières heures,
00:39
effet de sidération, d'étonnement, et après coup, qu'est-ce qu'on voit?
00:43
C'était neutralisé, ça ne faisait plus partie du récit de la campagne.
00:48
Comme si cette tentative d'assassinat n'avait pas eu lieu.
00:53
J'ajoute, soit dit en passant, qu'on voyait à ce moment,
00:55
sur les réseaux sociaux, mais pas seulement,
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des gens qui disaient, ah, ça n'a pas eu lieu,
00:59
mais c'est dommage que ça n'ait pas fonctionné quand même.
01:01
Je me souviens qu'au fait, depuis 2016,
01:03
combien de gens ont dit, des culturels, des politiques,
01:06
ont dit quelquefois sous le signe de l'humour, mais pas nécessairement,
01:09
pourquoi, pourquoi ne se fait-il pas assassiner?
01:12
C'est-à-dire, pour une fois qu'on pourrait en cibler un bon canadien,
01:14
mauvaise cible, mais lui, ça serait bien.
01:16
Donc, il y a une forme d'analysation de la tentative d'assassinat.
01:20
Il y a quelques semaines, ou encore de neutralisation.
01:23
Et là, qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui?
01:25
Eh bien, nouvelle tentative d'assassinat,
01:28
et je note, soit dit en passant,
01:30
qu'encore une fois, j'y reviens dans un instant,
01:32
on nous explique que ça n'a presque pas eu lieu.
01:34
Ça n'a presque pas eu lieu.
01:36
D'abord, le portrait du terroriste, en guillemets, présumé,
01:41
Ryan Wesley Ruth, qui est, ce qu'on en comprend,
01:45
un homme à la psychologie approximative,
01:48
mais un partisan acharné du combat pour l'Ukraine.
01:52
Et il considère, on devine son raisonnement,
01:55
que si Trump est élu, c'est mauvais pour la cause ukrainienne.
01:58
Dès lors, il est nécessaire de dégager le tyran
02:02
pour être capable de sauver l'Ukraine.
02:04
Donc, c'est le raisonnement que l'on peut prêter jusqu'à présent.
02:07
On en saura davantage, évidemment, demain et après-demain.
02:10
Ou peut-être pas, hein?
02:11
Peut-être pas, en effet, soit dit en passant.
02:13
Le premier?
02:14
On en sait assez peu, finalement.
02:16
On a cherché à nous convaincre au début
02:18
que c'était un militant républicain désabusé.
02:20
Le récit tenait plus ou moins.
02:21
On l'a changé au bout de quelques jours.
02:23
Ensuite, on nous a expliqué que, bon,
02:24
qu'est-ce qu'en est-il des services secrets?
02:26
Échec des services secrets, complaisance des services secrets.
02:28
On n'en sait toujours pas davantage.
02:29
C'est fascinant.
02:30
Donc, est-ce que nous en saurons davantage demain ou après-demain?
02:33
Je me permets de l'espérer.
02:35
Ensuite, et là, c'est une chose qui me semble assez importante,
02:38
comment présenter cet événement?
02:41
Un journal de chez moi, de mon côté de l'Atlantique,
02:44
présente cette tentative d'assassinat
02:46
à la manière d'un événement rocambolesque dans la campagne.
02:49
Eh bien oui, un événement rocambolesque,
02:51
comme il y en a tant.
02:52
C'est le journal La Presse qui nous dit
02:54
que c'est un événement rocambolesque.
02:56
De la même manière, France Info nous dit
02:59
la possible tentative d'assassinat de Donald Trump.
03:02
Parce que vous voyez, c'est tout à fait normal
03:04
de se présenter sur le terrain d'un ancien président des États-Unis
03:07
avec un AK-47, avec une Kalashnikov,
03:09
simplement probablement pour tirer des balles aussi,
03:11
mais d'autres balles.
03:12
Quasi personne ne sait qu'il est là.
03:14
C'est important de le dire, ce n'était pas son agenda officiel.
03:17
On ne le savait pas, donc probablement qu'il a eu de la chance.
03:20
C'est important d'avoir de la chance
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quand on veut essayer un assassinat.
03:22
Alors quoi qu'il en soit, il a raté son coup.
03:24
Mais il était là avec son AK-47,
03:26
mais on nous dit possible tentative d'assassinat.
03:29
C'est exceptionnel.
03:31
Mais bon, imaginons qu'on soit obligé de reconnaître
03:33
qu'il y a eu une tentative d'assassinat.
03:34
Par exemple, le tir par un AK-47,
03:36
il voudrait quand même descendre le président
03:38
et il ne réussit pas son coup.
03:39
Mais tenons compte, on a cherché à descendre Trump.
03:42
Comment peut-on le raconter?
03:43
On peut se fier à nos amis du journal Le Monde
03:46
pour bien orienter les événements.
03:48
Gilles Paris, éditorialiste au Monde, nous dit,
03:51
parce qu'il s'inquiète de la montée de la violence aux États-Unis,
03:53
« Nous assistons depuis des années
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à une montée inquiétante de l'acceptation
03:59
de la violence en politique.
04:01
Une violence d'atmosphère
04:03
que Donald Trump n'a cessé d'alimenter.
04:05
Les sondages ne cessent de montrer
04:07
qu'une minorité croissante de républicains
04:09
juge acceptable la violence
04:11
pour répondre à la situation
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que traversent les États-Unis. »
04:14
Là, il prend la peine d'ajouter quand même à la fin,
04:16
un petit coup de décence.
04:18
« Ils sont rejoints désormais par une minorité
04:20
nettement plus faible, mais réelle,
04:22
de démocrates viscéralement hostiles
04:24
à l'ancien homme d'affaires. »
04:26
Alors, vous aurez compris, lisant Le Monde,
04:28
que c'est d'abord la faute à Trump
04:30
si on tire sur Trump.
04:31
On vous tire dessus.
04:32
C'est la théorie de la jupe trop courte,
04:34
mais appliquée à Donald Trump.
04:35
Elle s'est promenée avec une jupe trop courte.
04:37
Elle a quand même cherché à se faire agresser, n'est-ce pas?
04:39
On connaissait ça autrefois, ce discours.
04:41
Maintenant, c'est M. Trump.
04:43
Vous tenez un discours de telle nature,
04:45
vous jetez de l'huile sur le feu.
04:47
Votre politique est une politique incendiaire.
04:49
Dès lors, cette balle,
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nous sommes heureux qu'elle ne nous faisait pas
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arracher l'autre oreille ou qu'elle ne nous faisait pas
04:55
rentrer en plein front, mais c'est quand même
04:57
un peu de votre faute, dit-je.
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Donc, dans le récit du Monde aujourd'hui,
05:01
on nous explique que Trump est responsable
05:03
de la tentative d'assassinat
05:05
dont il a été victime.
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Donc, vous voyez bien le récit.
05:09
Soit ça n'a pas eu lieu, soit ça a un peu lieu,
05:11
mais ce n'est pas grave, soit c'est sa faute.
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