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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Immigration : le grand tournant européen ?» - partie 2
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17/09/2024
Dans son édito du 18/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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Autrement dit, si je vous comprends bien, la question de l'immigration illégale nous
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éloigne donc de l'essentiel, mais en parlant ainsi, est-ce que vous n'en venez pas à basculer
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dans le rêve d'une société fermée, sous-oxygénée, fermée sur elle-même ?
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Je ne crois pas, je ne crois pas, c'est-à-dire, vous avez tout à fait raison lorsque vous
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dites l'immigration illégale, c'est une manière finalement très limitée de parler
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de la question de l'immigration aujourd'hui.
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La question, ce n'est pas l'égal ou l'illégal, c'est la question de l'immigration massive.
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L'immigration massive qui rentre légalement et illégalement et qui participe à une révolution
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démographique qui transforme toutes les sociétés occidentales, pas seulement européennes.
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Regardez le débat politique américain en ce moment et vous allez voir que la question
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migratoire, elle est au cœur de l'élection américaine.
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Pourquoi je prends cette peine de distinguer entre illégal et pas illégal ?
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Prenez les cas d'insécurité qu'on connaît souvent.
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Le récit est souvent le suivant, un migrant en situation d'OQTF a agressé X, Y ou Z.
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Mais quand on se retrouve avec un migrant en situation régulière, là on a les amis
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qui ont agressé X, Y ou Z, là on a le parti migrationniste qui dit « Ah ah, vous voyez,
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c'est moins grave, il était en situation régulière ». Je ne suis pas certain que
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vous avez les priorités à la bonne place les amis.
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Donc le vrai critère aujourd'hui n'est pas régulier ou irrégulier, le vrai critère
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c'est cette révolution démographique, je le redis, qui entraîne une transformation
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intégrale de la société sur la base d'une alliance.
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Vous avez peut-être vu cette déclaration étonnante, ou peut-être pas, de M. Coquerel,
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Éric Coquerel, qui disait à la télévision hier ou avant-hier, il dit les franges les
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plus éclairées du patronat, savent que la France n'a pas assez de migrants et d'immigrés
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pour répondre aux besoins de la force de travail.
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Donc on comprend bien, la gauche la plus radicale, M. Coquerel, ce n'est pas les modérés chez
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la France Insoumise, c'est l'alliance de la gauche radicale et de la droite patronale
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pour abolir les frontières, pour abolir les nations, pour faire venir toujours plus de
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migrants.
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Et là on dirait « mais ça doit enrichir quelques personnes ». Oui, ça enrichit une
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partie du patronat, ça enrichit on pourrait dire l'électorat potentiel des parties de
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gauche qui trouvent là, à défaut de gagner des nouveaux électeurs, on va les faire venir
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d'ailleurs.
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Mais quand on pense au coût de l'immigration, ce n'est pas simplement le coût du budget
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immigration.
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Il faut avoir une vision large de ce que veut dire le coût de l'immigration dans nos
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pays.
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Les dépenses de santé et d'éducation, par exemple, leur augmentation tout à fait
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significative.
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Les dépenses sociales, plus largement, ne l'oublions pas.
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Les dépenses d'insécurité, je pense que ça c'est la partie qu'on oublie.
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Quand on dit « il faut construire sans cesse des prisons nouvelles, il faut toujours plus
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de sécurité, toujours plus de police dans les rues, toujours plus de force de l'ordre
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dans les rues », si on a gardé à l'esprit que juste avant ça on parle du lien entre
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insécurité et immigration, et bien on se dit que ça aussi ça fait partie des effets
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budgétaires, économiques, financiers réels de l'immigration massive qui transforment
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tout.
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Et, par ailleurs, on y revient, je suis désolé d'y revenir, parce que c'est l'évidence
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du siècle qui est représentée comme la transgression du siècle.
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Vous ne pouvez pas changer la population d'un pays sans en changer le peuple, sans en changer
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la culture, sans en changer le modèle social et économique.
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Tous les peuples n'ont pas le même développement sur Terre pour différentes raisons, structure
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religieuse, histoire, passé, il y a plein de raisons, mais le fait est que si vous changez
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la population d'un pays, vous changez à terme son peuple, sa culture et son modèle
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socio-économique.
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Et de ce point de vue, ce qui est intéressant, traversons l'Atlantique un instant, allons
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en Californie.
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La Californie, si on s'intéresse un peu à l'histoire de cet État, c'était jusqu'aux
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années 80 environ, 90 même, c'était l'État qui incarnait le rêve américain.
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C'était l'État des classes moyennes supérieures, c'était l'État où on s'installait là,
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on avait premièrement une météo idéale, mais plus encore, c'était la possibilité
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du rêve américain.
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Travaille fort et tu vas réussir à obtenir ce que tu souhaites.
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Ce n'était pas l'État, aujourd'hui ça a changé, ce n'était pas l'État du big
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tech tout puissant, des oligarques de la technologie, et ce n'était pas non plus
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l'État de l'immigration illégale.
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La Californie a connu un changement démographique majeur en l'espace de 30 ans, et que s'est-il
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passé?
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Que s'est-il passé?
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La Californie a complètement changé et d'identité, mais aussi de culture, mais aussi de dynamisme
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économique.
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C'est un État qu'aujourd'hui, oui, il y a les oligarques de la tech qui sont là,
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et qui ne sont pas à plaindre, mais sinon c'est un État que l'on fuit.
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Beaucoup de Californiens fuient vers les États limitrophes en disant « je suis désolé,
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on ne peut plus vivre dans ce pays ». C'est-à-dire, insécurité, qualité des services publics,
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coût de la propriété, tout ça a augmenté, tout ça n'a aucun sens, donc on part vers
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le Texas, on part vers la Californie, mais on arrive au Texas et en Californie en conservant
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les comportements électoraux qu'on avait en Californie, donc globalement ça va voter
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à gauche ailleurs que chez soi.
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Résultat, vous avez les mêmes conséquences de leurs idées politiques, disons ça ainsi.
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Springfield, on en a un mot, Springfield, dont on parle beaucoup ces jours-ci aux États-Unis,
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au-delà de l'histoire loufoque des chats ou des pachas, dont on en a parlé pendant
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le débat entre Trump et Harris.
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Vous disiez que les Haïtiens mangent des chats?
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Non, je laisse ça de côté tellement c'est lunaire.
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Mais ce qui n'est pas lunaire, c'est qu'il y a eu vraiment plusieurs dizaines de milliers,
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20 000 Haïtiens qui sont arrivés là-bas et ça a changé la dynamique de la ville.
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Pas parce que ce sont des personnes méchantes, parce qu'il y a eu un choc culturel, parce
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qu'il y a eu un choc de civilisation quelquefois, tout le moins de culture, un choc des mœurs
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et tout ça transforme la ville.
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Et on y revient toujours à la question centrale, c'est la peur des peuples européens et occidentaux
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de devenir minoritaires chez soi.
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C'est le jour où on va comprendre que c'est une peur légitime, on va comprendre beaucoup
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de choses.
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Je résume en un mot, comment on fait disparaître cette peur aujourd'hui?
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On nous dit « Non, on ne peut pas devenir minoritaire chez soi, prenez la France, il
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va toujours y avoir un territoire qui va se nommer la France.
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Donc pourquoi la France disparaîtrait-elle?
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La France est pure géographie.
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» Et ensuite, il y aura toujours des gens qui vont dire « La nationalité française
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est strictement administrative, elle est strictement juridique, donc les Français ne seront jamais
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minoritaires chez eux, parce qu'il y aura toujours des gens, il suffit d'arriver ici,
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d'avoir les papiers, de devenir Français comme les autres.
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» Juridiquement, c'est vrai.
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À l'échelle de l'histoire, le peuple historique français devient minoritaire en ses propres
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terres, comme d'autres peuples en Europe, et tout ça participe à la grande inquiétude
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des temps présents.
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Alors, vous parlez souvent de persécution contre ce que vous appelez les nouveaux dissidents
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d'Occident.
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Est-ce que la formule n'est pas un peu abusive, on est quand même dans un pays libre?
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Ah bien voilà, il faut en parler pour un instant.
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Vous êtes un pays libre, oui, et une civilisation libre de moins en moins.
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Parce que ce que je viens de dire, de rappeler des petites évidences, dans quelques années,
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je serai digne de poursuite pour avoir dit cela.
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On aurait dit « propos haineux », « désinformation ». 2 plus 2 égale 4 égale potentiellement
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propos haineux aujourd'hui.
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Je vais citer un entretien de Mme Clinton hier soir, je traverse l'Atlantique un instant,
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vous allez voir pourquoi.
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Mme Clinton, on est 48 heures après la tentative d'assassinat de Donald Trump, et deux déclarations
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notamment lors de son passage, c'est MSNBC, une chaîne info américaine, c'est très
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intéressant.
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Elle dit « Il est temps que les médias définissent un narratif pour dire clairement que Donald
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Trump est objectivement dangereux pour la démocratie et pour le monde.
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Donc, Mme Clinton veut fixer politiquement le narratif médiatique pour qu'il traite
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correctement, de son point de vue, son adversaire politique.
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Donc, les médias devraient faire le travail des politiques pour faire la guerre aux uns
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et aux autres.
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Et ensuite, elle n'a pas fermé la porte à la possibilité d'envoyer en prison des
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gens qui relaient la désinformation dont on parle aujourd'hui à la désinformation
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en prison.
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Le problème, c'est que chaque fois qu'on parle aujourd'hui des effets de l'immigration
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massive sur nos sociétés, on cherche à présenter cela comme des propos haineux
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et comme de la désinformation.
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On cherche à présenter cela comme des propos qu'on n'a pas le droit de mentionner sans
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être justement, sans devenir un dissident, sans devenir un infréquentable d'extrême
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droite à maudire.
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Et ça nous rappelle ce dont on parlait hier en Italie, même si vous gagnez les élections,
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même si vous gagnez les élections clairement avec un programme, si vous cherchez à appliquer
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votre programme, une fois qu'on aura tout fait pour vous entraver, on cherchera à vous
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mettre en prison.
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Tel est le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui quand on cherche à contenir l'immigration.
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On serait bientôt en prison ?
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J'espère que non, mais je pense que nous avons tous un jour, on va tous avoir un jour
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cette inquiétude en disant « est-ce que j'ai été trop loin ? Serais-je poursuivi
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demain ? »
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