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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Matignon : à quoi joue Emmanuel Macron ?» (Partie 2)
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02/09/2024
Dans son édito du 02/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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Bien sûr, mais elle se met de l'avant, j'ai tout le respect du monde pour Mme Ségolène
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Royal, mais politiquement, elle sort de nulle part et elle nous dit « j'ai mon gouvernement,
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il m'appartienne déjà, le coup est là, donc je suis capable de m'imposer ». Et
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là on a vu finalement, on comprend que chacun voulait envoyer le signal qu'il était disponible.
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C'est une manière de rester dans le jeu politique.
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Sur le plan d'analyse politique, qu'est-ce qu'on voit ? On est à ce point dans un système
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désorganisé aujourd'hui que chacun croit pouvoir avoir sa chance.
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Chacun se dit « je peux y aller, c'est n'importe qui qui peut y aller, pourquoi
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pas moi ? ». Et si le test a traversé celui de l'ambition, j'ai l'ambition la plus
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grande.
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Et c'est ce que nous a dit Ségolène Royal, il y a un côté dégradé de la vie politique
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à travers ça.
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Parce que vous noterez, Charlotte le disait d'ailleurs la semaine dernière, chaque fois
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qu'on parle de ses candidats, on ne parle jamais de leur programme, jamais de leurs
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idées, jamais de leur philosophie, jamais des mesures qu'ils pourraient porter, jamais
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des grandes réformes qu'ils pourraient porter, on ne parle que d'un bal des prétendants.
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Et la politique est réduite ici à sa dimension de l'ambition personnelle.
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Moi aussi je veux occuper les palais de la République, moi aussi je veux mon petit poste
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à moi, je veux les avantages de la fonction.
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Au terme de cette carrière politique qui est la mienne, je veux ma récompense, je veux
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mon bonbon, je veux ma tignon.
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À défaut d'avoir les visées, mais ils se disent même dans leur esprit à ce moment-là
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« Emmanuel Macron est presque neutralisé, ce sera moi le vrai patron ».
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Donc c'est comme la politique réduite à la quête la plus ridicule du pouvoir.
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Avec une seule fonction, ils appellent « se lutter contre les extrêmes », traduisons
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« se méfier du peuple en colère ».
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Donc la seule fonction accordée, reconnue aux politiques aujourd'hui, au pluriel,
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les politiques, les politiciens, c'est d'être capable de contenir un peuple que
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l'on soupçonne d'insurrection, que l'on croit capable de s'insurger et de balayer
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l'ensemble de la classe politique.
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Et c'est à ce moment qu'on retrouve notre ami Thierry Baudet, la vedette du jour, peut-être
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la vedette des prochaines semaines, nous le saurons, qui est président donc du conseil
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économique et social.
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Un homme qui, on pourrait dire, si on a le souci de l'histoire des idées, qui a un
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côté très deuxième-gauche.
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Très deuxième-gauche, pourquoi ? Parce que le conseil économique et social, qui est
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globalement un machin dont on pourrait se passer et qui est sans intérêt véritable,
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qui relève du corporatisme le plus crasse, pour lui, c'est le lieu de la démocratie
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véritable.
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Il nous dit par exemple, M. Baudet, un référendum sur l'immigration, non, ça activerait,
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en fait, ça radicaliserait les tensions, ça créerait des tensions, ça créait des
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tensions dans la population et il faut être dans une logique de réconciliation plutôt
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que de tension.
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Donc, consulter le peuple sur l'enjeu le plus important pour l'avenir de la France,
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non merci, c'est une méthode divisive, nous dit-il.
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Mais au conseil économique et social, ce serait le lieu de débats plus apaisés parce
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qu'on peut rassembler toute une série d'organisations qui vont de la gauche la plus radicale à
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la gauche la plus modérée, qui se prennent pour le peuple et qui disent ensemble ce
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qu'ils souhaitent pour la France.
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Je note parmi les débats qu'ils ont organisés, parce qu'Emmanuel Macron a fait appel
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au conseil économique et social à plusieurs reprises ces derniers temps, notamment sur
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l'euthanasie.
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Donc, tous ensemble, on va se rassembler pour être capable de décider de ce qui a été
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déjà décidé avant, c'est-à-dire dans ce cas-là, la conclusion euthanasiste.
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Mais c'est intéressant parce que nous sommes devant un candidat potentiel qui lui-même
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discrédite la classe politique.
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Il nous dit « elle a échoué, il faut une autre figure ». La société civile, c'est
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l'avenir.
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La société civile, les corporatismes, il faut dire les choses, c'est l'occasion de
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se méfier du peuple à bien des égards.
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Il nous dit, c'est intéressant, vous avez entendu M. Fabius nous dire il y a quelques
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mois, quelques semaines même, si jamais le RN arrivait au pouvoir, nous serions, nos
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conseils constitutionnels, les gardiens de l'État de droit.
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Donc, si le peuple vote mal pour celui qui a un mauvais programme, ne vous inquiétez
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pas, nous sommes là.
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Mais M. Fabius avait un allié, et c'était M. Beaudet, qui dit dans la tribune il y a
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quelques semaines « si jamais le RN arrivait au pouvoir, si celle-ci devait entraver notre
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vivre ensemble, le gouvernement RN, fragiliser le cadre républicain et œuvrer contre l'intérêt
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de la nation, donc il est à ce que j'en comprends le définiteur, le conseil économique
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et social saurait s'emparer des bons sujets pour résister de fait à ce qui constituerait
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un danger pour la démocratie et l'État de droit.
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Donc, si le peuple vote mal pour des gens que M. Beaudet désapprouve, lui, à la tête
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du conseil économique et social, dont la légitimité est quand même quelque peu limitée,
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s'opposerait au choix du peuple au nom de la démocratie et de l'État de droit dont
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il se veut le gardien.
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Donc là, vous voyez que ça commence à ressembler, quand je disais la principale fonction de
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la classe politique aujourd'hui est de tenir éloigné un peuple soupçonné de populisme
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et d'extrémisme, on le voit ici dans toute une série de déclarations, c'est des déclarations
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sur ce qu'il appelle l'extrême droite aussi, c'est le même état d'esprit, il nous dit
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ça, c'est une déclaration intéressante, il cherche à comprendre les raisons du vote
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RN ou reconquête au monde des Européennes.
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Là, c'est qui ?
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Toujours M. Beaudet, c'est l'homme du jour, on va quand même lui donner la parole.
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Il est évident que dans les 40% de Français qui, lors des Européennes, ont porté leur
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soufrage dans l'escarcelle du RN et de reconquête, ne sont pas tous des racistes antisystèmes
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eurosceptiques et russophiles.
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Merci de le préciser, mais ce qu'on comprend de son propos, c'est qu'il nous dit ce sont
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des partis, RN et reconquête, qui sont des racistes antisystèmes eurosceptiques et russophiles.
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Je note que eurosceptique est dans la même catégorie que raciste.
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Je croyais que c'était légitime, eurosceptisme, mais qu'importe.
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Donc qu'est-ce qu'il nous dit ? Si vous êtes pour ces partis-là, consciemment, et pas seulement
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dans un vote de protestation désespéré, vous entrez dans la catégorie des ennemis
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de la République.
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Dès lors, on peut faire ce qu'on veut avec vous.
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Donc c'est une séquence intéressante où M. Beaudet se présente finalement comme le
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porteur d'une conception de la démocratie qui fait l'économie du peuple et qui peut
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même nous inviter à nous méfier du peuple.
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De ce point de vue, il sera à sa place.
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Dernière question, vous semblez dire, Mathieu Bocoté, que le choix du Premier ministre
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est peut-être moins important qu'on ne le laisse croire.
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Est-ce que je vous comprends bien ici ?
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Oui, c'est exactement ça.
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La ligne, en tant que telle, ce qu'on comprend, c'est que le programme, le grand programme
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qui est le nôtre, collectivement, il est fixé depuis un bon moment, les partis sont
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interchangeables, un est élu, l'autre est élu, mais globalement, c'est la même politique
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qui s'applique à des nuances près depuis un temps et sauf, sauf s'il y avait une vraie
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cohabitation, là, la fonction de Premier ministre aurait changé de nature.
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Donc trois cohabitations possibles avec l'ERM, ce ne sera pas le cas évidemment, avec la
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gauche radicale, ce ne sera pas le cas non plus, ou avec la droite, on pourrait dire
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classique radicalisante ou droite classique décomplexée qui existe.
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Si, imaginons que Laurent Wauquiez ou Nicolas Sarkozy dans Je ne sais quel contexte se soit
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emparé de Matignon dans les circonstances, il aurait imposé une cohabitation de l'intérieur
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à Emmanuel Macron.
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Mais puisque ces trois scénarios-là sont laissés de côté, qu'est-ce qu'on voit
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et on y revient?
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Eh bien, le Premier ministre appliquera globalement la politique qui est déjà là avec un petit
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cap à gauche, on a compris, c'est la demande qu'a fait Thierry Baudet, c'était raconté,
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il a dit « j'accepte la fonction, mais à condition de pouvoir donner un cap à gauche
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». Qu'est-ce que ça veut dire?
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Plus d'impôts, c'est vrai qu'il en manquait, plus d'immigrés, c'est vrai qu'il en manquait,
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plus de contraintes sociales et écologiques, c'est vrai qu'il en manquait, donc on comprend
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qu'il y aura un petit cap à gauche, et là c'est une espèce de piège tendue au
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NFP, il dit « regardez, vous l'avez votre programme, un Premier ministre de gauche
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qui se réclame d'un programme de gauche, mais qui par ailleurs est compatible avec
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la Macronie ».
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C'est le scénario idéal, à quoi devons-nous nous attendre s'il est nommé?
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Eh bien, à la continuité du même, toujours plus de contraintes européennes, toujours
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plus de contraintes pour la transition énergétique, toujours plus de régulation de la parole
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publique par les réseaux sociaux, toujours plus d'immigration, aucune réforme fondamentale
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de la justice dans un sens plus musclé, quelques mesures sociétales comme par exemple les
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soins de fin de vie, l'euthanasie et ainsi de suite, je crois que ça pourrait être
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une des grandes mesures qui distinguerait peut-être ce Premier ministre, mais au final,
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cette question, ça ramène, ça confirme le pouvoir d'Emmanuel Macron qui trouve un nouveau
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fondé de pouvoir dans les circonstances.
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