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  • 05/06/2023
"L'article 40 serait une provocation inutile. Les Français ne comprendraient pas" avertit Laure Darcos, sénatrice LR de l’Essonne, vice-présidente de la commission de la culture.

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Transcription
00:00 Merci Laura Dacos de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:02 Élue de l'Essonne, vous êtes membre du groupe Les Républicains,
00:05 vice-présidente de la Commission de la Culture et de l'Éducation.
00:08 Et on a pas mal de sujets à avoir avec vous.
00:10 Et on commence par la réforme des retraites, puisque deux décrets
00:13 sont parus hier au journal officiel, dont celui portant l'âge légal de départ à 64 ans.
00:19 Est-ce que le gouvernement a eu raison de les publier à ce moment-là,
00:21 deux jours avant une nouvelle journée de mobilisation ?
00:24 Je pense que le gouvernement suit sa logique et montre sa détermination sans faille,
00:30 aller jusqu'au bout.
00:32 Mais je partage l'opinion de certains de dire qu'on n'était pas à deux jours prêts
00:38 et qu'on pouvait attendre la fin de cette séquence du vote de cette proposition de loi du groupe Lyot.
00:48 Je trouve que...
00:49 Pour vous, je dis que ça marquera la fin de cette séquence après le débat passé à l'Assemblée ?
00:52 Je le pense. Alors après, bien évidemment, moi, étant parlementaire,
00:56 je respecte avant tout le Parlement.
00:58 Et je trouve qu'en effet, il faut aller jusqu'au bout de ce vote.
01:03 Là où Charles de Courson a eu raison depuis le début, c'est peut-être dans la méthode.
01:08 Pour préparer cette loi retraite, on aurait pu s'y prendre autrement.
01:13 Moi, je pense qu'on a fait un très bon travail au Sénat,
01:16 notamment sous l'impulsion de notre groupe sénatorial.
01:22 Donc on est un peu amers parce que finalement, tout ça est passé un peu à l'as
01:26 par rapport à ce qui s'est passé ensuite.
01:29 Je pense que les Français ne comprennent absolument rien à la procédure parlementaire,
01:32 l'article 40, ce qui s'est passé en commission, le fait que la présidente pourrait ne pas aller jusqu'au vote.
01:39 Je pense qu'il faut que la procédure aille jusqu'au bout.
01:41 Je ne sais pas si la mobilisation sera forte demain, mais...
01:44 Mais ça veut dire qu'il faut que la procédure aille jusqu'au bout ?
01:46 Ça veut dire qu'Albron Pili ne doit pas dégainer l'article 40 pour faire une erreur ?
01:50 Non, oui, je pense qu'il faudrait aller jusqu'au vote.
01:55 Tu veux le perdre ?
01:56 J'espère que dans le groupe LR, il n'y aura pas autant de députés que la dernière fois.
02:04 Je préférerais que les députés comme nous se consacrent à amender la loi travail.
02:12 J'aurais préféré d'ailleurs que cette loi travail soit avant cette loi retraite.
02:16 Ça nous aurait permis de pouvoir vraiment réformer les carrières longues, les carrières des femmes,
02:21 sur lesquelles j'avais beaucoup travaillé au moment de la réforme sur les retraites.
02:26 Je pense qu'on a mis la charrue avant les bœufs.
02:29 Et donc, passons peut-être à autre chose.
02:32 De toute façon, le gouvernement ira jusqu'au bout.
02:34 Et essayons d'améliorer cette loi travail pour qu'on puisse vraiment améliorer les carrières qui doivent l'être.
02:42 Mais ça veut dire juste que vous ne comprendriez pas les députés LR qui votent pour la proposition de loi LR ?
02:47 En effet, depuis le début, je ne l'ai jamais compris.
02:51 Je l'assume entièrement.
02:52 Je suis agressée comme d'autres au moment du passage du texte au Sénat dans mon département.
03:02 La droite prône la retraite à 65 ans depuis trois présidentielles.
03:07 Il faut qu'on aille quand même jusqu'au bout de notre logique.
03:09 Je vous dis, la méthode était peut-être brutale, c'est sûr.
03:12 Mais moi, je reste fidèle à une certaine cohérence d'idées.
03:17 Parce que quand on voit nos pays, les pays voisins, ils sont déjà bien au-delà.
03:22 Et je pense qu'on n'avait pas le choix.
03:25 – Vous connaissez vous Charles de Courson.
03:26 Est-ce que vous trouvez que lui reste fidèle à une certaine cohérence d'idées ?
03:30 – Alors, il était quand même, il y a quelques années,
03:34 aussi pour cette retraite au prolongement des années de travail, d'annuité.
03:41 Mais je pense qu'il a voulu surtout accentuer le problème de méthode
03:48 pendant toute la durée de ce texte.
03:52 J'ai beaucoup de respect pour lui.
03:54 C'est un des parlementaires les plus anciens, pas les plus vieux, mais les plus anciens.
03:59 Moi, je l'ai connu comme quand j'étais attachée parlementaire d'un député UDF dans les années 90.
04:03 Donc, au début des années 90.
04:05 Mais donc, j'ai beaucoup de respect pour lui.
04:08 Je trouve qu'il n'est pas non plus totalement logique
04:13 avec ce qu'il prenait il y a quelques années. Voilà.
04:16 – Si jamais vous ne souhaitez pas qu'Elle Brune Pivet dégaine l'article 40 jeudi,
04:21 si elle le fait, est-ce que pour vous, il y a un risque de crise institutionnelle
04:24 voire de crise démocratique ?
04:27 – C'est dans le... Enfin, je veux dire, c'est la Constitution.
04:31 Donc, elle a le droit de le faire.
04:33 Je trouve que ça serait une provocation peut-être en effet inutile.
04:37 – Vis-à-vis du Parlement ? – Oui.
04:39 – Ou vis-à-vis des Français ?
04:41 – Avant tout du Parlement, parce que je pense que les Français, je vous dis, ne comprendraient pas.
04:44 Enfin, nous, on ne comprenne pas forcément cet article.
04:48 Mais donc, du Parlement et donc, j'allais dire, des Français.
04:52 Allons jusqu'au bout de cette logique et je vous dis, tournons la page,
04:54 je l'espère, à la fin de la semaine.
04:57 – L'autre sujet d'actualité, c'est la question du harcèlement scolaire.
05:00 Vous suivez ces dossiers au Sénat.
05:02 Papandia et le ministre de l'Éducation nationale
05:04 vont recevoir cet après-midi la famille de la jeune Lin Tse, 13 ans,
05:07 qui s'est suicidée victime de harcèlement scolaire.
05:10 Est-ce qu'il y a eu pour vous des faillances de l'État, de l'Éducation nationale ?
05:15 – Le terme est très fort.
05:16 Je comprends très bien les parents de cette jeune Lin Tse.
05:22 D'ailleurs, qu'ils aillent au bout de leur plainte,
05:23 je pense que c'est important, même pour la suite.
05:26 Des faillances, mais surtout, encore, pas assez de formation
05:31 et de compréhension de ces sujets-là.
05:35 – Formation des professeurs ?
05:37 – Formation des professeurs, de l'entour…
05:38 enfin, je veux dire, de tout l'entourage de toute l'équipe éducative,
05:45 parce que c'est aussi les CPE,
05:48 ça peut être le secrétariat du principal de collège,
05:56 mais également les parents.
05:59 Pour en arriver à ce qu'a fait, dramatiquement, cette petite Lin Tse,
06:05 il y a eu sûrement beaucoup d'alertes avant.
06:07 Et il ne faut rien minimiser.
06:10 Moi, je suis aussi conseillère départementale
06:12 et donc je siège dans des conseils d'administration de collège.
06:15 Je me suis vraiment mise en colère, il y a quelques mois,
06:20 parce que sur une groupe WhatsApp d'élèves,
06:24 un jeune a juste dit à une de ses camarades de classe,
06:31 "on t'égorgera comme on a égorgé le mouton à l'Aïd".
06:35 Mais parce que c'était un groupe WhatsApp hors du cadre scolaire,
06:39 quand il a posté son message, il n'a eu aucun blâme,
06:43 pas de passage en conseil de discipline,
06:46 et tout ça paraît très logique.
06:48 J'ai sensibilisé et les parents et les professeurs qui étaient au conseil
06:51 en disant "mais vous ne vous rendez pas compte,
06:53 si on ne met pas le haut là tout de suite sur ce genre",
06:56 alors là c'est un acte de violence,
06:58 ce n'est même pas simplement du harcèlement,
07:01 je trouve que c'est aberrant.
07:02 Et de la même façon, je trouve aberrant que ce soit l'enfant harcelé
07:06 qui soit obligé souvent de quitter l'établissement
07:09 plutôt que le harcèleur.
07:10 Tout ça entraîne des générations de jeunes
07:13 qui vont avoir cette phobie scolaire de ne plus pouvoir entrer.
07:16 Alors on a fait un texte au Sénat l'année dernière.
07:21 – Et puis le ministère de l'éducation nationale lui-même
07:23 semble aller dans votre sens en disant…
07:24 – Exactement, et ça va complètement dans notre sens,
07:25 Olivier Paco avait fait un très bon rapport
07:27 pour accentuer le délit dans le code pénal de harcèlement.
07:33 Mais très honnêtement, il faut entourer la personne, la victime,
07:38 peut-être en effet susciter plus les témoins
07:40 pour sensibiliser même les camarades de classe,
07:44 mais il faut aussi quand même empêcher le harcèleur
07:47 de continuer ailleurs.
07:49 Et pour ça, malheureusement, il n'y a rien de plus fort
07:55 que d'essayer d'accentuer le délit.
07:58 – Ça entraîne aussi des phobies scolaires.
08:00 Vous arrivez à chiffrer ce phénomène,
08:02 à savoir à peu près ce que ça représente ou c'est compliqué ?
08:05 – Alors c'est très compliqué parce que bien sûr
08:08 l'éducation nationale ne poste pas ce genre,
08:11 ne font pas d'études là-dessus.
08:13 Mais j'ai discuté avec une amie psychiatre à Bordeaux
08:16 qui est en train justement de travailler sur une expérimentation
08:19 avec l'académie de Bordeaux et donc son hôpital psychiatrique.
08:23 Et la phobie scolaire arrive de plus en plus tôt.
08:26 Et donc ça n'est pas un caprice de la part de l'enfant.
08:28 C'est souvent la peur au ventre de vouloir retourner à l'école.
08:33 Le Covid aussi a accentué ça,
08:34 parce que la désociabilisation a fait que c'était plus compliqué.
08:38 Mais c'est très important.
08:39 Et le cyberharcèlement, dans la loi et dans le rapport d'Olivier Paco,
08:45 on en a beaucoup parlé parce que ça vient à partir de là.
08:48 Vous avez vu qu'on a beaucoup, beaucoup travaillé aussi sur ces sujets.
08:51 Je pense que les nos jeunes ne se rendent absolument pas compte
08:53 de la violence verbale et d'image qu'ils voient tous les jours.
08:59 Et donc la violence des propos,
09:02 ils la vivent au quotidien et ça sort de leur bouche.
09:05 – On va voir l'actualité dans votre département et dans votre région.
09:08 Maintenant on retrouve Jacques Paquiez.
09:10 Bonjour Jacques, merci d'être avec nous.
09:12 Directeur de la rédaction du journal du Grand Paris.
09:14 Jacques, on va parler transport avec vous.
09:16 Et d'abord vous souhaitiez revenir sur cette consultation publique
09:19 sur l'idée de voies de périphériques réservées.
09:22 – Tout à fait.
09:24 Bonjour.
09:25 Comme vous le savez, Madame Darkos, la mairie de Paris souhaite pérenniser,
09:29 au-delà des Jeux olympiques, la voie réservée,
09:32 à la fois sur le boulevard périphérique, mais aussi sur la 1 et la 13,
09:36 la voie réservée aux athlètes et aux personnalités des Jeux olympiques.
09:40 Ça crée de la polémique.
09:42 Il y a une enquête, une concertation qui vient de s'achever.
09:46 Clément Beaune s'est exprimé en disant qu'il était ouvert à l'idée,
09:48 mais qu'il demandait qu'une étude d'impact soit réalisée.
09:53 Quelle est votre position ?
09:54 Je crois que vous faites partie des gens qui n'adhérez pas totalement à cette idée.
09:58 – Merci, merci beaucoup pour votre question.
10:00 Non, ça c'est sûr.
10:01 Et j'ai, quand Vincent Gembrun et d'autres élus nous ont sollicité
10:07 pour signer cette pétition, en tout cas contre la fermeture des...
10:12 Enfin, la pérennisation de cette fermeture d'une voie sur le périphérique,
10:19 je l'ai signée des deux mains.
10:21 C'est une fois de plus couper les francilliens de la capitale.
10:25 Alors, vous allez dire que c'est des gens qui pourraient prendre
10:29 les moyens de transport, RER, tram, train, etc.
10:34 Bon, Pécresse fait tout pour améliorer les transports,
10:37 mais il reste encore quelques années difficiles à vivre pour les francilliens.
10:41 Je le vois tous les jours sur les boucles des réseaux sociaux.
10:44 Mais moi, je pense même à des artisans.
10:47 Les artisans n'ont absolument pas les moyens de vivre dans la capitale.
10:51 Ils vivent en périphérie et ça devient de plus en plus galère pour eux
10:56 de rentrer à Paris pour faire un petit chantier.
11:00 Mais ça va de réparer votre chaudière à refaire simplement des travaux de tuyauterie.
11:09 Donc on est en train, une fois de plus, de couper la banlieue de la capitale.
11:15 Je disais à Orianne tout à l'heure, j'ai été extrêmement choquée
11:17 aux journées du patrimoine en septembre dernier.
11:22 La maire de Paris a choisi ce week-end-là pour faire ses journées sans voiture.
11:27 Ça veut dire qu'aucun francillien, à part s'il prenait un RER un dimanche,
11:31 n'a pu aller visiter un monument ou un musée parisien ce week-end-là.
11:36 C'est juste absolument scandaleux.
11:39 Donc en effet, on est nombreux à être contre.
11:42 – Madame la ministre, est-ce qu'il vous semble que c'est une mauvaise réponse
11:46 à une bonne question ?
11:47 Parce que par ailleurs, Valérie Pécresse, c'est l'argument d'ailleurs de l'exécutif parisien,
11:51 soutient elle-même le covoiturage lié à l'impact sur la santé qu'a la circulation automobile.
12:01 – Oui, mais ce que prône Valérie Pécresse ou même mon président de département,
12:05 François Duruvray, c'est d'avoir des lignes dédiées de bus pour la fluidité des transports,
12:14 mais pas la condamnation à un moment donné d'une voie complète.
12:18 C'est très très différent.
12:19 Et le covoiturage, bien évidemment, on l'encourage tous de nos voeux,
12:23 et ça fonctionne d'ailleurs, il y a de plus en plus d'aires de covoiturage,
12:26 même dans mon département.
12:28 C'est très très différent.
12:29 Là, c'est vraiment, comme elle le fait sur les berges ou autres,
12:35 condamner des lignes entières, donc même pas en fait pour des transports dédiés.
12:40 Donc je pense que c'est plus radical.
12:46 Et à mon avis, que ça ne va pas dans le bon sens.
12:49 – Toujours côté transport, Jacques, la société du Grand Paris change de nom,
12:52 qu'est-ce que ça change ?
12:54 – Alors exactement, c'est toute la question que je souhaite poser à la sénatrice,
12:58 avoir son regard sur cette mesure, parce qu'elle est d'importance potentielle très grande.
13:04 C'est-à-dire que la société du Grand Paris va être rebaptisée
13:07 la société des grands projets, et vous avez vos références au RER parisien,
13:13 mais le gouvernement souhaite créer, comme vous le savez,
13:16 un réseau de RER métropolitain en province, je crois que c'est une dizaine de réseaux,
13:22 et donc va confier à la société du Grand Paris la responsabilité de cette coordination.
13:27 La société du Grand Paris donc change de nom.
13:30 J'aurais voulu savoir, vous, vous êtes élu aussi de l'Essonne,
13:33 je pense à la ligne 18, je pense que vous y êtes attaché,
13:37 puisqu'elle doit relier Orly au plateau de Saclay,
13:39 qui est un territoire tout à fait stratégique pour l'Île-de-France et pour la France.
13:45 Est-ce que vous faites partie, Madame Darko, des élus franciliens
13:49 qui s'inquiètent de cette extension, de cet élargissement des missions de la SGP,
13:55 en redoutant une dilution à la fois du poids des élus franciliens
14:00 dans le Conseil d'administration de la société,
14:03 Conseil de surveillance, je crois, je ne sais plus comment il s'appelle,
14:06 et d'autre part et surtout d'une dilution des crédits ?
14:10 – Alors, c'est une vaste question en quelques minutes.
14:14 Bien sûr que j'ai suivi énormément tous les travaux de la ligne 18,
14:18 puisque c'est mon territoire d'élection, donc je le suis depuis longtemps.
14:22 On a eu pendant quelques années des vraies difficultés de dialogue
14:25 entre les élus et l'associé du Grand Paris,
14:28 c'était vraiment dû aux dirigeants, d'une certaine manière,
14:31 qui se comportaient comme l'État dans l'État,
14:34 et c'est vrai que du coup il y a eu d'ailleurs des erreurs qui ont été faites,
14:38 où on aurait pu peut-être dialoguer un peu plus en amont,
14:42 de faire une ligne 18 en souterrain plutôt qu'en extérieur.
14:48 Aujourd'hui on a une gouvernance qui fonctionne bien,
14:51 avec des dirigeants de l'associé du Grand Paris qui sont vraiment dans le dialogue,
14:55 je le vois pour la ligne 18, elle n'est pas facile à accepter pour les habitants,
15:00 mais il y a un dialogue permanent même avec les agriculteurs,
15:03 pour qu'on puisse faire des accès de traverse,
15:08 pour qu'ils puissent bien sûr accéder à leurs champs et à leurs lieux de travail.
15:18 Le changement de nom, c'est que,
15:20 mais j'espère quand même qu'ils finiront avant tout les travaux franciliens,
15:23 c'est ma seule inquiétude j'allais dire,
15:25 avant d'avoir l'ambition de le faire pour les autres régions.
15:28 Ils nous en ont parlé, ça n'a jamais été un secret,
15:31 mais s'ils restent dans ce même esprit de co-gouvernance avec les élus,
15:37 ils auront montré un savoir-faire,
15:39 moi je suis fascinée par les grands travaux,
15:41 qui fait qu'en effet, ils sont peut-être assez capés
15:44 pour pouvoir maintenant s'attaquer aux autres travaux des autres grandes métropoles.
15:51 Mais je souhaite avant tout que la ligne 18 et les autres lignes franciliennes soient terminées,
15:57 on a déjà pris beaucoup de retard,
16:00 et de la même façon, on le sait moins,
16:03 ils ont sur le plan culturel des grands projets à faire dans chaque gare,
16:07 donc c'est quand même aussi des gens qui dialoguent aussi sur d'autres sujets
16:12 que simplement de faire des voies et des tunnels.
16:15 – Merci Jacques Paquie, merci d'avoir été avec nous à la une du journal du Grand Paris,
16:19 c'est le géographe Daniel Béart,
16:21 renoncé au modèle unique de l'agglomération chef-lieu,
16:23 c'est à la une du journal du Grand Paris.
16:26 Merci beaucoup Jacques Paquie, on va parler des sénatoriales lors d'Arcos,
16:29 elles auront lieu le 24 septembre,
16:31 et cette semaine seront désignées une partie des grands électeurs.
16:34 Notre journaliste Alex Poussard va tout nous expliquer du fonctionnement de ces élections.
16:38 [Musique]
16:45 – Bonjour Alex. – Bonjour Yann, bonjour lors d'Arcos.
16:48 – Lourde tâche Alex, en ce début de semaine,
16:50 tout nous expliquer du fonctionnement des sénatoriales, comment ça marche ?
16:52 – Oui c'est un fonctionnement assez complexe,
16:54 alors on va d'abord commencer par les fondamentaux,
16:57 effectivement ces prochaines élections sénatoriales
16:59 ont lieu le dimanche 24 septembre, lors de ces élections,
17:03 c'est la moitié du Sénat qui va être renouvelée,
17:05 170 sièges de sénateurs sont remis en jeu, sur 348 au total,
17:11 et chaque sénateur est élu pour un mandat de 6 ans.
17:13 Du coup, tous les départements du territoire français
17:16 ne sont pas concernés par ces élections sénatoriales,
17:18 seuls les départements du numéro 37 au numéro 66 sont concernés cette année,
17:24 c'est-à-dire de l'Indre-et-Loire au Pyrénées-Orientales,
17:27 et puis également les départements d'Île-de-France,
17:29 d'Outre-mer et 6 sièges de sénateurs des Français établis hors de France sur 12
17:33 seront renouvelés.
17:34 – Et Alex, qui élit les sénateurs ?
17:36 – Alors ce ne sont pas les citoyens, ce n'est pas ni vous ni moi,
17:41 c'est un collège de grands électeurs désigné dans chaque département,
17:43 c'est ce qu'on appelle le suffrage universel indirect,
17:46 en septembre environ 80 000 grands électeurs vont s'exprimer,
17:50 il y a essentiellement dans ce collège de grands électeurs des élus locaux,
17:54 95% de conseillers municipaux,
17:57 et puis le reste est composé de conseillers départementaux,
17:59 régionaux et également des parlementaires.
18:02 Autre complexité de ces sénatoriales, le mode de scrutin,
18:06 il varie en fonction des départements,
18:09 dans les départements peu peuplés qui élisent un sénateur ou deux sénateurs,
18:12 l'élection se fait au scrutin uninominal, un candidat majoritaire à deux tours,
18:17 c'est-à-dire que le dimanche 24 septembre au matin,
18:20 il y aura le premier tour avec tous les candidats,
18:23 et le dimanche après-midi le second tour entre les deux finalistes.
18:26 Et puis dans les départements plus peuplés qui élisent trois sénateurs ou plus,
18:30 le scrutin se fait à la proportionnelle à un tour,
18:33 il y a donc des listes de candidats,
18:35 et les listes qui remportent le plus de voix de grands électeurs
18:37 se répartissent les sièges de sénateurs du département.
18:41 – Et Alex, vous allez nous parler de l'enjeu de ces élections
18:43 pour les groupes politiques au Sénat.
18:44 – Oui, alors comme les sénateurs sont élus à 95% par des conseillers municipaux,
18:48 quand on regarde le résultat des dernières élections municipales en 2020,
18:52 cela donne un aperçu du résultat possible de ces élections sénatoriales 2023.
18:59 La majorité du Sénat qui est constituée des Républicains et du Centre
19:03 ne devrait pas vraiment bouger,
19:05 car la droite et le Centre ont conquis,
19:09 obtenu une majorité de communes aux dernières municipales.
19:12 Certains groupes pourraient gagner des sièges,
19:14 c'est le cas du groupe que vous voyez en vert, le groupe écologiste,
19:17 qui pourrait gagner certains sièges,
19:19 car les écologistes ont fait de bons scores aux dernières municipales.
19:22 Le groupe les indépendants, en gris, peut aussi gagner des sièges,
19:27 puisqu'il aura des candidats au Raison,
19:29 le parti d'Edouard Philippe qui est bien implanté localement.
19:33 En revanche, certains groupes du Sénat,
19:35 certains groupes politiques du Sénat sont en danger,
19:37 notamment le groupe communiste qui a actuellement 15 sièges.
19:40 On le rappelle, il faut au moins 10 sièges pour avoir un groupe politique au Sénat
19:45 et le groupe communiste pourrait perdre quelques sièges de sénateurs.
19:49 Ce sera l'un des enjeux.
19:49 Et puis, dernier enjeu, on verra si le Rassemblement National,
19:53 qui actuellement n'a pas de sénateurs,
19:55 réussit à conquérir quelques sièges de sénateurs.
19:58 Il pourrait en grappiller notamment dans certains départements,
20:00 le Nord, le Pas-de-Calais, la Moselle,
20:02 mais il ne devrait pas faire de grandes percées,
20:04 comme on l'a vu aux dernières législatives.
20:07 L'Ordre d'Arcos, quel est l'enjeu de ces élections sénatoriales
20:10 pour la majorité de droite et du Centre ?
20:12 Puisque le nombre de sièges ne devrait pas vraiment évoluer,
20:15 est-ce que ce n'est pas le positionnement politique vis-à-vis d'Emmanuel Macron ?
20:18 Est-ce qu'il faut être constructif ou vraiment se montrer dans l'opposition
20:21 vis-à-vis des grands électeurs ?
20:22 – Vous me demandez la voix, peut-être majoritaire de mon groupe ou la mienne ?
20:26 – La vôtre, allez-y !
20:28 – Non mais vous savez bien en effet que c'est la grande question
20:32 même au sein de nos partis politiques.
20:36 Moi je pense qu'on ne va pas pouvoir rester 4 ans dans cette situation,
20:39 en tout cas à l'Assemblée Nationale, et que le Sénat se pose en sage,
20:44 au-delà d'être simplement la Chambre des Territoires.
20:46 C'est pour ça que vous parlez du fait que les grands électeurs
20:48 soient nos élus et nos conseillers municipaux.
20:52 Je pense qu'il va falloir qu'on travaille vraiment quand même avec le gouvernement,
20:57 mais que le gouvernement vienne plutôt sur nos propositions plutôt que l'inverse,
21:02 ça serait absolument l'idéal.
21:03 – Donc un accord, pour vous il faut un accord de gouvernement avec la LRG ?
21:05 – Ce n'est pas un accord de gouvernement, parce que l'accord de gouvernement,
21:08 je pense que vraiment le Président a loupé le coche en fait
21:12 au lendemain des élections législatives.
21:15 Le DIN n'était pas aussi ouvert que ça.
21:17 Je le regrette, parce que j'aurais été de ceux qui l'auraient accepté,
21:21 mais le DIN était quand même très déséquilibré.
21:24 Maintenant je pense qu'en effet il va falloir qu'on travaille avec eux.
21:29 On le voit pour l'immigration, le ministre Darmanin a l'air plutôt d'accord avec nous,
21:34 nos propositions à mon avis vont un petit peu trop loin
21:37 sur l'aspect constitutionnel vis-à-vis du droit européen.
21:44 Ça c'est mon avis personnel, voilà.
21:46 Mais en tout cas on est quand même assez alignés sur ce point.
21:51 Je pense qu'il va falloir en effet qu'on travaille ensemble.
21:54 – Voilà, donc dans cette campagne sénatoriale, il faut afficher selon vous
21:57 cette volonté de travailler avec le gouvernement.
21:59 Et justement, est-ce que le fait que la majorité de droite sénatoriale
22:03 ait voté la réforme des retraites, est-ce que ça ne peut pas porter préjudice
22:06 aux candidats de droite dans cette campagne,
22:08 alors qu'il y a quand même une fronte sociale contre ce texte ?
22:11 – Oui, mais alors je vais vous dire, moi mes élus ne m'ont absolument jamais parlé
22:14 de problème des retraites, à part quelques élus LFI dont de toute façon…
22:20 – Qui a priori ne va toujours pas être en voie.
22:22 – Je ne souhaitais pas d'ailleurs avoir en voie.
22:26 Ils me parlent ZAN, donc zéro artificiation nette, finance publique, dépôt sauvage,
22:32 agression sur les élus, donc honnêtement ça ne va pas du tout être un enjeu de campagne.
22:38 Comme de la même façon, la question ne se pose pas sur ce que vous venez de dire
22:41 est-ce qu'on va travailler ou pas avec le gouvernement.
22:44 La campagne sénatoriale, c'est une campagne vraiment de terrain,
22:47 où les élus vont nous demander comment vous allez faire pour continuer
22:52 à améliorer nos problèmes quotidiens, notamment la loi SRU sur les logements sociaux et autres,
22:59 et donc influencer le gouvernement pour qu'on puisse aller un peu plus dans le sens des élus.
23:05 – Je serai vraiment centré sur…
23:06 – On parle de l'Essonne, pardon.
23:07 – Et on parle de l'Essonne ?
23:08 – Oui, alors on le rappelle dans l'Essonne il y a 5 sièges de sénateurs
23:11 qui sont actuellement acquis à la majorité de droite et du centre,
23:15 avec 3 sièges de sénateurs centristes, 2 sièges de sénateurs républicains.
23:18 D'abord une question, Laura Darkos, est-ce que vous êtes candidate à votre réélection ?
23:22 – Oui, je ne l'ai pas encore dit officiellement dans la presse de l'Essonne,
23:27 mais ce n'est un secret pour personne, oui, je repars pour un deuxième mandat.
23:32 J'espère que mes élus, les élus de l'Essonne me font la confiance
23:37 et l'honneur de me réélire, j'ai adoré ce mandat.
23:41 Dans un deuxième mandat, on connaît, on maîtrise encore un peu mieux
23:45 les arcanes du Parlement et je pense qu'on a tous, tous les 5, fait très bien notre job
23:52 et en fait on est connu des 2500 grands électeurs.
23:56 Maintenant on est en campagne, mais quand on a bien fait son job
24:00 en étant sur le terrain et aux côtés de ses élus,
24:03 c'est une sorte de, j'allais dire, d'élection, de campagne un peu obligatoire,
24:12 mais on a bien fait notre travail.
24:15 Maintenant malheureusement on part tous divisés, parce que vous dites 5 de la majorité,
24:19 il y a quand même une sénatrice qui siège au groupe centriste mais qui est modem.
24:23 – Qui est modem.
24:24 – Et qui devrait être…
24:26 – Ça veut dire que vous partez pas, il n'y aura pas d'union, vous ferez une liste séparée ?
24:29 – Je l'ai appelé de mes voeux depuis vraiment plusieurs mois,
24:33 après bien évidemment la difficulté est toujours le placement dans une liste
24:39 et d'être entre guillemets à la 3ème ou 4ème place quand c'est plus compliqué,
24:43 mais je pense que c'est une vraie fragilisation par rapport à la dernière fois
24:47 parce que la gauche a regagné 18 communes et qu'elles risquent d'être unies
24:52 et donc on risque de revoir la gauche de nouveau au Sénat, la gauche essonienne.
24:59 – Ça veut dire que c'est quoi ? C'est les LR et les centristes qui vont perdre un siège ?
25:04 – Je le crains, on va tout faire pour que ça ne soit pas le cas,
25:08 mais c'est vrai que cette union n'a pas pu se faire,
25:12 je n'emporterai pas la responsabilité seule de cette désunion,
25:17 parce que je pense que j'ai été de celles qui l'ont appelée le plus de ses voeux,
25:21 mais je pense qu'en effet ça va être compliqué de refaire le carton plein.
25:28 – Merci Alex, à tout à l'heure.
25:29 – On parlera de la gauche anti-nup.
25:32 – Allez, on parlera de tout ça, ce sera dans le club.
25:33 Merci Laure Darkos, merci beaucoup d'avoir été notre invitée pendant cette première demi-heure.
25:38 Dans 20 minutes, dans le Club des Territoires,
25:40 on recevra le président indépendantiste de la Polynésie française,
25:42 il vient tout juste d'être élu, il est en déplacement à Paris
25:45 où il va rencontrer plusieurs ministres, il sera notre invité,
25:47 mais d'abord on va accueillir Jean-Philippe Tanguy.
25:50 [Musique]

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