72 % des Français opposés à l’interdiction des voitures en centre-ville

Sud Radio

Les débats de l'été avec Yves Kergall, président et fondateur de Mon Avis Citoyen.   ---  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴 ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_   ##NOEPISODE##

Transcript

00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.

00:05Bonjour Yves Cargal.

00:07Bonjour Maxime Liedot.

00:09Vous êtes le président et fondateur de MonAvisCitoyen,

00:11et on voulait vous recevoir absolument ce matin,

00:13parce que c'est vous qui sortez le chiffre choc du jour,

00:15c'est 72%, 72% des Français qui sont en réalité opposés

00:20à l'interdiction des voitures en centre-ville.

00:22C'est une enquête faramineuse que vous avez réalisée

00:25auprès de plus de 386 communes sur près de 2 ans,

00:29et le résultat est de fait sans appel.

00:33Oui, il est sans appel.

00:3472% des Français sont contre l'interdiction du centre-ville.

00:39Et cette opposition, elle progresse, puisque c'était 70% en 2022.

00:45Donc c'est une opposition massive,

00:47et dans cette enquête, on voit quelques signaux intéressants.

00:51Par exemple, plus les villes sont grandes,

00:54plus l'opposition à l'interdiction des voitures progresse.

00:59D'ailleurs, c'est ce qui a intérêt dans votre sondage,

01:01c'est qu'en effet, dans les villes,

01:03en moyenne entre 30 000 et 50 000 habitants,

01:06c'est là où l'opposition à la voiture augmente, précisément.

01:10Oui, en 2022, on avait 54% des personnes

01:15qui étaient contre l'interdiction.

01:18Aujourd'hui, c'est 70%.

01:20Dans les très grandes villes,

01:22les plus de 100 000 habitants,

01:23ça a progressé de 15%.

01:26Les très grandes villes et les villes de 50 000 à 100 000,

01:29c'est les villes où on a beaucoup piétonnisé.

01:32Et bien finalement, ce que nous disent les Français,

01:34c'est qu'ils croient ce qu'ils voient,

01:36et ils croient ce qu'ils vivent.

01:38Et pour le moment, là où ils l'ont vécu...

01:38Et on se rend compte que dans le quotidien,

01:40c'est quelque chose qui pose problème.

01:42Et bien voilà, exactement.

01:43Vous rajoutez à ça le débat sur les ZFE, les ZTL.

01:47Tout ce débat n'a pas du tout convaincu les Français,

01:52c'est évident.

01:52Mais comment vous l'interprétez justement ?

01:54Est-ce qu'on doit le voir comme un retour de bâton

01:56à ce qu'on a beaucoup vu ces derniers mois ?

01:57C'est-à-dire les ZLT, les ZFE,

01:59les différents débats sur les voitures électriques,

02:01sur les aides par-ci, les interdictions par-là.

02:03Est-ce que c'est un retour naturel de bâton ?

02:06Ou est-ce que c'est un mouvement quand même plus profond,

02:08attaché peut-être à la bagnole,

02:10à la liberté, au déplacement ?

02:13D'abord, sur la bagnole,

02:15le débat, c'est pas qu'on aime notre bagnole,

02:18bien sûr, statistiquement, on aime notre bagnole.

02:20Ça joue.

02:22Ça joue, mais c'est surtout qu'on en a besoin.

02:25C'est-à-dire que dans beaucoup de territoires,

02:28les réseaux de transport en commun ne suivent pas.

02:33Il faut aller travailler,

02:34il faut aller emmener ses enfants à l'école,

02:35il faut aller faire ses courses,

02:37et on veut les faire de plus en plus en centre-ville.

02:40Et donc, cette réponse qui est donnée,

02:44notamment dans les moyennes et grandes villes,

02:47n'est pas adaptée.

02:50Beaucoup de communes,

02:51des grandes et des petites et des moyennes,

02:53ont refait leur centre-ville,

02:54ou refont leur centre-ville.

02:56Et d'une certaine façon,

02:57ce qu'on observe,

02:58c'est que refaire le centre-ville de ma ville,

03:00c'est changer ma manière d'y vivre.

03:02Bien sûr.

03:02De consommer,

03:04de se cultiver,

03:06d'aller au sport,

03:07c'est la vie quotidienne.

03:11Et donc,

03:11c'est ça dont nous parlent les Français.

03:15Essentiellement,

03:15ils nous disent,

03:16bon, pourquoi pas,

03:17après tout,

03:18la voiture...

03:19Mais pourquoi pas,

03:20ils sont extrêmement lucides quand même,

03:22Yves Cargal,

03:22président et fondateur de Mon Avis Citoyens,

03:24avec ce chiffre choc que vous publiez ce matin.

03:2672% des Français opposaient

03:28l'interdiction des voitures en centre-ville.

03:30C'est surtout qu'ils sont lucides sur la difficulté

03:32que cela pose pour accéder au commerce.

03:35Ils pensent aussi à un impact économique

03:36de leur centre-ville,

03:37c'est-à-dire à tous ces petits commerçants,

03:38tous ces petits restaurants,

03:40où forcément,

03:40si vous n'avez plus la bagnole pour y aller,

03:42le week-end,

03:43entre deux rendez-vous, etc.,

03:44forcément,

03:45c'est un manque à gagner pour la ville.

03:46Et ça,

03:46les Français ne le souhaitent pas.

03:48Oui,

03:49et puis c'est un recul de la qualité de vie

03:51pour beaucoup de gens.

03:53Bien sûr,

03:54on leur a demandé aussi pourquoi

03:56ils étaient pour ou contre.

03:57Bien sûr,

03:58il y en a près d'un sur quatre

03:59qui, en spontané,

04:00nous dit,

04:01respectez ma liberté.

04:02Vous savez,

04:03c'est notre vieux fond,

04:03il est interdit d'interdire.

04:05C'est ça.

04:06Mais ce n'est pas ça.

04:07C'est un quart,

04:08c'est beaucoup.

04:09Mais les vrais sujets,

04:11c'est,

04:11je suis inquiet pour mes commerçants,

04:13mes artisans,

04:15et puis les transports en commun,

04:17ça ne marche pas le soir,

04:17ça ne marche pas le week-end,

04:18en général.

04:20Ou alors,

04:20il n'y en a pas assez,

04:21sans parler de problèmes éventuels

04:22de sécurité,

04:23qui arrivent notamment

04:24dans les grandes métropoles.

04:26donc à un moment,

04:27eh bien,

04:27nous,

04:29Français,

04:29nous sommes raisonnables

04:30et rationnels.

04:33Voilà,

04:33notre bagnole,

04:34l'essence est chère,

04:36le stationnement est cher,

04:37mais,

04:38on en a besoin,

04:40on n'a pas le choix,

04:41malheureusement.

04:43Et les politiques décidées

04:46de manière centrale,

04:47souvent avec un fond d'idéologie,

04:50eh bien,

04:51causent toujours mon ami,

04:52c'est ça que nous disons.

04:53C'est exactement ça.

04:55Il y a aussi quand même

04:55une autre donne intéressante

04:58dans votre sondage,

04:59c'est quand même

05:00la volonté

05:01pour les plus jeunes,

05:02les 18-29 ans notamment,

05:04quand même,

05:04pour qui l'interdiction

05:06devient quand même

05:07une solution.

05:08Est-ce que,

05:08et c'est la question

05:09que j'aimerais vous poser,

05:10est-ce qu'on ne va pas

05:12contre le sens logique

05:13de l'histoire,

05:13d'un certain sens,

05:14c'est-à-dire que la nouvelle génération,

05:15c'est ces 18-29 ans,

05:17ils veulent en grande partie

05:18l'interdiction des bagnoles,

05:19donc est-ce que,

05:20ici,

05:20avec ce sondage,

05:21est-ce que les Français,

05:22je ne vais pas dire

05:23qu'on sacrifie une génération,

05:24mais est-ce qu'on ne s'oppose pas

05:25à une génération

05:26qui est amenée justement

05:27à aller peupler

05:28ces centres-villes

05:29et ces grandes villes

05:30dans les 10, 15, 20 prochaines années ?

05:32Oui,

05:33l'opposition à l'interdiction

05:36recule entre 2022 et 2025,

05:38ils étaient 3 sur 4,

05:3975% en 2022,

05:41ils ne sont plus que 67,

05:42c'est toujours 2 sur 3,

05:43donc c'est un moins 8%.

05:45On sait tous

05:46que c'est une génération

05:47qui passe son permis

05:49beaucoup plus tard,

05:50moi je me souviens,

05:51il y a encore 20 ans,

05:5230 ans,

05:53on passait son bac

05:54et ensuite on avait son permis,

05:55c'était le rituel initiatique,

05:57et aujourd'hui,

05:59les jeunes passent plutôt

06:00leur permis à 25,

06:02voire 30 ans,

06:03pourquoi ?

06:04Parce qu'ils ont moins besoin

06:06de la voiture,

06:06parce qu'ils habitent

06:07dans les centres

06:08ou dans des zones étudiantes,

06:09en général,

06:10bien décidées.

06:10Oui,

06:10ils ont peut-être parfois

06:11grandi, en effet,

06:12fait leurs études

06:13dans les grandes villes,

06:14où il y avait justement

06:15quelques transports en commun,

06:17quelques trams,

06:17quelques vélos,

06:18et donc la voiture devient

06:19aujourd'hui un objet

06:20qui n'est pas du tout

06:21indispensable à la vie quotidienne.

06:23Alors il l'est moins

06:24et c'est heureux d'ailleurs,

06:26ce qu'on voit aussi

06:27c'est que les 70 ans

06:28et plus sont moins

06:29contre l'interdiction

06:30qu'il y a 3 ans.

06:32Donc les plus jeunes

06:34et les plus vieux,

06:36si j'ose dire,

06:37sont moins contre

06:38l'interdiction.

06:39Par contre,

06:40toutes les tranches d'âge

06:41actives,

06:41on a des enfants,

06:43on va travailler,

06:44etc.

06:44Mais c'est indispensable.

06:45Cela, c'est très stable.

06:47La réponse,

06:48c'est qu'on ne peut pas

06:48s'en passer.

06:49Donc le message

06:50au pouvoir public,

06:51c'est faites en sorte

06:52qu'on puisse s'en passer.

06:54Car ce n'est pas

06:55la situation aujourd'hui.

06:56C'est ce qui est absolument,

06:58d'une certaine manière,

06:59désolant dans votre étude,

07:00c'est de voir

07:01à quel point

07:02les alternatives

07:02ne sont pas au rendez-vous.

07:05Quand beaucoup de Français

07:06plaident pour un retour

07:07de la voiture

07:08et un refus de l'interdiction

07:09de la bagnole

07:09dans les centres-villes,

07:10c'est en grande partie

07:11parce que les alternatives

07:12sont insuffisantes,

07:13que les transports

07:14sont en retard,

07:15qu'ils n'y en a pas assez,

07:16qu'ils ne desservent pas

07:17suffisamment d'endroits.

07:18Donc quand on parle

07:19aujourd'hui d'interdiction

07:20à grande échelle

07:21des ZF,

07:22des ZLT

07:22de grande mesure,

07:24en réalité,

07:25c'est derrière

07:25les politiques

07:26au sens écologique du terme

07:28n'ont pas su

07:29penser cette transition

07:30adéquatement.

07:32Exactement.

07:32Et puis les arguments

07:33écologiques,

07:34on le voit bien

07:34dans notre étude,

07:36ils ne sortent pas.

07:37Je veux dire,

07:38ok,

07:39la seule chose qui sort

07:40c'est des arguments

07:40de qualité de vie,

07:41c'est réduire les pollutions,

07:43les mises en sonore.

07:44Le chiffre est éloquent

07:46dans votre sondage.

07:47Tout le monde

07:47est pour la réduction

07:48de la pollution.

07:50On ne peut pas être contre,

07:51c'est impossible.

07:53Maintenant,

07:53la réalité concrète,

07:55et on le sait bien

07:56parce qu'on travaille

07:56tout le temps

07:57avec les élus,

07:59c'est que c'est

07:59très compliqué

08:00de synchroniser

08:02des développements

08:03de transports urbains

08:05avec des rénovations

08:07de centre-ville.

08:08prenez une ville

08:11qu'on aime tous

08:12qui est Marseille.

08:13Pourquoi y a-t-il

08:13deux lignes de métro

08:14à Marseille ?

08:15C'est juste

08:16parfaitement

08:17anachronique.

08:19Inadapté totalement.

08:21Voilà.

08:21Pourquoi fait-on

08:22des zones à faible émission

08:23qui partent

08:25d'un bon sentiment

08:26comme bien souvent

08:27des politiques publiques ?

08:28Mais vous prenez

08:29la zone à faible émission

08:31de Lyon,

08:32elle est quand même

08:32traversée par une autoroute.

08:34Elle expliquait aux Français

08:35qu'on leur demande

08:36de faire gaffe.

08:37Quand votre ville

08:37est traversée par une autoroute,

08:39ça peut paraître incongru.

08:41Voilà pourquoi

08:42j'irais changer

08:43ma vieille quille au diesel

08:44avec lequel je vais

08:45faire mes courses

08:46chez Auchan

08:46une fois par semaine

08:47où j'emmène

08:48ma vieille maman

08:49à son rendez-vous

08:49de médecin

08:50quand les camions

08:52traversent le centre-ville.

08:55Bien sûr.

08:55Donc, il y a un moment,

08:57c'est très compliqué

08:58pour les collectivités

09:00parce qu'il y a l'État

09:01qui agit,

09:02il y a les collectivités locales,

09:03les métropoles

09:04quand il y en a.

09:05Mais à la fin,

09:08moi, le français moyen,

09:09qu'est-ce que j'y comprends ?

09:10Et c'est ça,

09:11le fond du problème.

09:12Le français moyen,

09:13on comprend qu'il est

09:14en tout cas opposé

09:16à l'interdiction

09:16des voitures

09:17en centre-ville

09:17et ce sera l'occasion

09:18d'un de nos débats

09:19à partir de 10h30

09:20dans vos grands débats

09:21de l'été en direct

09:21sur Sud Radio.

09:22Merci beaucoup,

09:23Yves Kergal,

09:23président et fondateur

09:24de Mon Avis Citoyen

09:25pour avoir évoqué

09:26avec nous

09:26ce chiffre du jour.

09:2872% des Français

09:29opposés à l'interdiction

09:31des voitures

09:31en centre-ville.

09:32Un numéro

09:320826 300 300,

09:34vous viendrez débattre

09:35avec nous

09:35en direct

09:36dans ce studio

09:37avec nos débatteurs

09:38pour aborder

09:38ce sujet éminemment politique,

09:40surtout à quelques semaines

09:41des municipales.

09:42Dans un instant,

09:43un chiffre également,

09:4415%,

09:4515%

09:46c'est les droits de douane

09:47dîlés

09:48entre l'Union Européenne

09:49et les Etats-Unis,

09:50Ursula von der Leyen

09:51et Donald Trump.

09:52Mais d'un côté,

09:53vous avez l'Italie

09:54qui se réjouit

09:55d'une certaine manière,

09:56l'Allemagne

09:56qui est soulagée.

09:57Qu'est-ce qui s'est passé

09:58en France ?

09:59Tous les politiques

09:59sont au vent debout.

10:00Est-ce une capitulation

10:01ou tout simplement

10:02l'accord du moindre mal ?

10:04On en parle dans quelques instants

10:05avec Olivier Babaut,

10:07économiste et président

10:08de l'Institut Sapiens.

10:09A tout de suite

10:09sur Sud Radio.

10:09Sous-titrage Société Radio-Canada

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