La période estivale pour Paul El Kharrat

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00:00Alors Paul, Elkarat est mon invité, Paul des 12 coups de midi, on l'a dit, Wikipol, c'est votre surnom.

00:05Voilà, toujours, ça ne change pas.

00:08Wikipol, en lien avec Wikipédia, l'encyclopédie en ligne.

00:10Vous avez publié il y a quelques semaines un livre de dialogue et d'échange avec votre maman,

00:14ça s'appelle Atypique, et c'est paru aux éditions HarperCollins.

00:17C'est un livre très touchant, je dois le dire, où vous parlez sans filtre,

00:22de l'autisme, dans la forme Asperger, que malheureusement vous connaissez bien, ou heureusement,

00:28et de l'impact sur votre vie, c'est une cause que vous avez décidé d'aborder dans les médias,

00:33et c'est tout à votre honneur, on y reviendra largement tout à l'heure, si vous êtes d'accord.

00:37Évidemment, je suis en partie là pour ça.

00:41Avant cela, parlons d'été, des vacances, c'est une saison que vous appréciez d'été, Paul ?

00:45Alors parfois, quand je sens que c'est les grandes vacances, la trêve estivale, comme on dit,

00:49j'ai un peu de mal parce que j'ai peur de m'ennuyer, et ça peut arriver,

00:55à un intervalle régulier, que je m'ennuie, les gens partent en vacances,

00:59ils ne sont pas forcément disponibles, moi je n'ai pas l'envie non plus de trop voyager,

01:04trop me déplacer, parce que ça induit beaucoup aussi d'imprévus, de changements, etc.

01:11Et là, ça vous gêne ?

01:12Ça me gêne, j'ai du mal, et en même temps, j'aime bien aussi changer d'atmosphère,

01:19donc je dois un peu me forcer au début, ce qui est compliqué, c'est le début,

01:26et après, on arrive à bien s'y faire, et on profite un maximum des largesses

01:33que nous produisent ces vacances, ces déplacements.

01:36Est-ce que vous êtes forcé cet été, vous êtes parti ou vous allez partir ?

01:39Je suis déjà parti dans le sud de la France, dans des villages vacances,

01:45justement, on parlait du Var, c'était à Ramatuel, donc pas loin.

01:51Donc j'ai passé de bons moments, il y avait des activités ludiques, des rencontres chaleureuses,

01:55et donc je suis très content d'y être allé, et je remercie la personne qui m'y a convié, voilà.

02:00Parfait. Est-ce que vous avez un souvenir d'enfance, associé à l'été ou aux vacances ?

02:05Oui, oui bien sûr, les vacances où je me rendais à côté d'Avignon chez mes grands-parents,

02:12les vacances que j'ai pu passer quand j'étais à La Réunion,

02:19quand j'étais à Chartres, et dans son agglomération,

02:23quand j'étais en Martinique, quand j'étais à Grenoble, oui.

02:25Je me souviens de beaucoup de choses, parce que ma mémoire remonte loin,

02:29même si je ne suis pas né il y a très longtemps.

02:32Mais on va dire que je me souviens très bien de très nombreuses vacances que j'ai pu passer,

02:38et ça contribue, ça alimente la nostalgie.

02:42Est-ce que vous êtes ici à la curiosité de vos copains,

02:46avec votre particularité dont on parlera tout à l'heure ?

02:49Oui, après j'ai une particularité unique, singulière, que je cultive,

02:59c'est-à-dire que, on va dire, dans le spectre de l'autisme, je suis un cas à part.

03:04Donc je suis aussi quelqu'un qui cultive cette différence,

03:09et c'est vrai que de par ma curiosité, ma mémoire, ma soif d'apprendre,

03:13et du coup, cette faculté que j'ai à mémoriser et à parler de très nombreux sujets,

03:18c'est quelque chose qui intéresse, qui interroge,

03:23et surtout qui permet justement de créer du contact, du lien social,

03:29du relationnel avec autrui,

03:31et ça, on va dire que c'est ce qui me permet d'entrer dans la tête des autres aussi.

03:36Comment vous la nourrissez, cette mémoire ?

03:39Est-ce qu'en vacances, par exemple, vous emportez des pittes de bouquins ?

03:41Oh, toujours.

03:41J'ai toujours un livre à disposition,

03:43et quand je n'en ai pas un, je commence à un petit peu, entre guillemets,

03:47on va dire, c'est excessif, mais paniquer,

03:49c'est-à-dire, oh là là, qu'est-ce que je vais faire de mon temps libre ?

03:52Parce que j'essaie de rester le moins possible accroché au téléphone ou aux ordi.

04:00Donc je me cultive et j'alimente mon cerveau par le biais livret, ce qu'on va dire.

04:08J'emmène plusieurs livres avec moi,

04:11et je nourris mon cerveau de la sorte.

04:14Pour notre curiosité, les bouquins que vous avez emmenés à Mathieu et de l'Annevar ?

04:19J'ai terminé une biographie d'Éric Setti,

04:24j'ai lu un livre romancé sur Nietzsche et sa sœur,

04:28Elisabeth Forster Nietzsche.

04:30Ah ben j'allais vous le dire, alors.

04:32Évidemment, c'est Elisabeth Forster Nietzsche.

04:34Et voilà, exactement.

04:36Et là, je suis en train de lire le premier roman de Romain Potoski,

04:43Le jardin dans le ciel, et voilà.

04:45Alors je les vois tous autour, bouche bée, là.

04:48Ah non, non, non, mais c'est bien.

04:49C'est bien, chacun ses lectures.

04:51C'est bien, ça change de Tintin au Congo.

04:53C'est sûr.

04:54Quelle est votre définition de la détente, de se détendre ?

04:59La détente ?

05:00Oui.

05:01Souvent, la détente va avec le bonheur, la joie de vivre.

05:07Quand on est stressé de façon permanente, quasi inhérente, comme c'est le cas,

05:12c'est très difficile d'être détendu.

05:14D'ailleurs, je suis quelqu'un qui est foncièrement et intrinsèquement pas détendu.

05:18Et ça, c'est très compliqué à supporter, à gérer.

05:21Et j'essaie justement, par le biais de la lecture, par le biais d'activités satisfaisantes

05:27qui nourrissent l'esprit, de laisser de côté cette nervosité ambiante et cette non-détente.

05:37Ce qui signifie que votre cerveau ne se met jamais en pause.

05:39Exactement, jamais.

05:40Même quand je dors.

05:42Non.

05:42Expliquez-moi.

05:44Des fois, je me fais réveiller par des pensées qui m'animent.

05:47Et du coup, ça peut arriver aussi que je me réveille en sursaut en ayant des pensées

05:53sur des, je ne sais pas, des faits historiques, des animaux, etc.

05:57Et même que j'embête les autres parfois aussi.

06:00Face à vous, vous avez des personnalités dont le cerveau est souvent en pause.

06:03Il faut bien le reconnaître.

06:04Même en fond, je le reconnais.

06:06Alors, ça, ça fait plaisir.

06:08Merci, Jean-Pierre.

06:09Merci.

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