Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Allez, autre sujet, on a l'impression d'être un peu ridiculisé,
00:03ce sont nos rapports avec l'Algérie, discutablement.
00:09On est mené en bateau, on est humilié très régulièrement, évidemment,
00:12quand on veut envoyer un ressortissant, il n'a même pas le temps d'attirer,
00:15qu'il ait déjà de retour chez nous.
00:16En revanche, on voit que le président Tebboune est reçu, comme il se doit,
00:20chez nos voisins italiens, aujourd'hui par Giorgia Meloni,
00:23quels sont les rapports entre l'Algérie et l'Italie.
00:26On voit tout ça avec Corotan Lonzo, et ça va nous permettre d'ouvrir le débat
00:29et de faire le parallèle entre la France et l'Algérie.
00:33Corotan Lonzo.
00:35Accueilli à Rome, le président algérien offre des fleurs à Giorgia Meloni.
00:40Comme un symbole, des relations au beau fixe entre les deux pays.
00:43La présidente du Conseil des ministres italiens en a profité
00:47pour réaffirmer ses ambitions énergétiques.
00:49L'Italie ambitionne de devenir un hub d'approvisionnement énergétique en Méditerranée,
00:55donc une porte d'entrée entre l'énergie produite en Afrique
00:58et celle nécessaire en Europe.
01:00Des ambitions illustrées par des partenariats entre les deux géants de l'énergie,
01:05l'Algérien Sonatrac et l'Italien Eni.
01:08Depuis la guerre en Ukraine, l'Algérie est devenue le premier fournisseur de gaz de l'Italie,
01:13comme nous l'explique Alexandre Kateb, économiste spécialiste des pays émergents.
01:17De par cette proximité géographique et de ces infrastructures existantes,
01:23qui font que le gaz algérien est beaucoup moins cher que le gaz américain au Qataris,
01:30qui lui doit être importé par bateau.
01:34L'Algérie apprécie également la neutralité italienne sur le conflit qui l'oppose au Maroc,
01:39sur le statut du Sahara occidental, alors que la France a choisi de se rapprocher du Maroc.
01:45Il y a aussi un aspect opportuniste, compte tenu de la crise qui existe entre la France et l'Algérie,
01:51d'exploiter cette crise pour avancer ses propres intérêts dans cette région qui reste stratégique pour l'Europe.
02:00Les deux pays ont convenu d'élargir prochainement leurs partenariats de nouveaux secteurs,
02:05comme l'agriculture, les énergies renouvelables, les transports ou la recherche scientifique.
02:09– C'est clair.
02:11– Rachel Kahn, voilà, ça discute, ça discute entre l'Algérie et l'Italie.
02:18Chacun fait ses petites affaires et nous, on a une situation de blocage.
02:21On rappelle que Wallen Sansa, lui, est toujours retenu, notre confrère Christophe Gleize également, et rien ne bouge.
02:26– Moi c'est ça en fait, c'est vraiment sur l'humain, c'est le fait d'avoir deux de nos ressortissants,
02:33alors que notre devise c'est liberté, égalité, fraternité, donc nous avons deux de nos frères
02:39qui sont enfermés de manière, en violation en fait du droit international,
02:46puisqu'on nous assène le droit international en permanence.
02:48Donc traitement inhumain et dégradant, violation des droits de la défense,
02:53impossibilité que l'avocat juif défende Wallen Sansa, et j'en passe, et des meilleurs,
02:59et que, à la tête de l'État, nous ayons le président de la République et le Quai d'Orsay
03:05qui courbe les Chines et qui nous disent, non mais on est en train de travailler en secret.
03:09– Et en parallèle, le président du « en européen », entre guillemets,
03:14parce qu'il faut agir en européen, en européen, et bien en européen,
03:18nous avons notre voisine, Georgia Meloni, qui fait, ben voilà,
03:24qui reçoit le président Tebboune et qui passe ses accords économiques, etc.,
03:29comme si normal.
03:31Alors peut-être qu'elle, elle pourrait passer le message au président Tebboune, je ne sais pas.
03:35– C'est vrai, ça serait possible, et on l'évoquait tout à l'heure,
03:38c'est un peu chacun pour soi.
03:40– Oui, mais pour ça, il faut lui demander.
03:41– Oui, le Ragnel.
03:42– Et je ne sais pas si Emmanuel Macron est prêt à demander à Georgia Meloni
03:47d'intercéder auprès du président Tebboune.
03:49Je pense que pour lui, c'est très humiliant.
03:51– Ça serait une double humiliation, si vous le permettez.
03:54– Je trouve qu'il faut regarder ça, il y a deux niveaux de lecture.
03:59En tant que Français, c'est humiliant, c'est insupportable de voir en réalité cette visite,
04:04parce que, même il y a des ressortissants français,
04:07je pense aussi à Kamel Daoud, qui il y a peu de temps était invité pour signer des livres en Italie.
04:12Il a renoncé à venir à cette séance de dédicaces en vertu d'accords d'extradition judiciaire
04:17qu'il y a entre l'Algérie et l'Italie, et il craignait de se faire arrêter
04:22et d'être remis aux autorités algériennes s'il venait en Italie.
04:27Donc ça, c'est extrêmement humiliant quand on est français,
04:29et c'est quelque chose de difficilement supportable.
04:31Ensuite, on voit bien que si Giorgia Meloni le fait, c'est qu'elle se sent autorisée à le faire.
04:35En tout cas, elle n'a absolument pas peur de nous.
04:37Et d'ailleurs, vous voyez bien, c'est une visite d'État avec tout le protocole.
04:41C'est absolument pas une visite.
04:42– Promise de fleurs, etc.
04:43– C'est pas du tout une visite discrète.
04:45– Non, non, c'est le moins qu'on puisse dire.
04:47– Tous les symboles sont là.
04:48– C'est douloureux quand on est français de voir ces images.
04:51Ensuite, Giorgia Meloni défend les intérêts de son pays
04:54et les intérêts stratégiques de son pays.
04:56Ça se voit, puisque c'est des accords économiques
04:58qui manifestement vont profiter à l'Italie.
05:00Et je me dis, nous, ce serait bien qu'on se mette à défendre
05:03les intérêts stratégiques de notre pays,
05:06plutôt que d'être sans cesse dans la morale
05:08et dans la défense d'intérêts qui ne sont pas ceux du pays,
05:10pas ceux de la France.
05:11– Un dernier mot, Bernard Cuanadan.
05:13– J'attends de voir quand même, on discute,
05:15mais on va voir ce qu'on va signer économiquement.
05:17– Il y a déjà des relations très fortes.
05:18– Oui, mais là, on est en train d'ajouter de l'eau au moulin
05:21de la politique algérienne et de la propagande algérienne
05:27en disant que tout va très bien.
05:28Et alors, il ne faut peut-être pas en rajouter.
05:30Moi, ce que j'attends, c'est ce qui va se passer
05:32dans les jours prochains entre l'Italie, mais aussi l'Espagne,
05:36qui est très engagée contre la France, d'ailleurs,
05:40les intérêts français.
05:41Depuis que nous avons signé ce que nous aurions dû faire auparavant,
05:45notre reconnaissance du Sahara espagnol
05:47vis-à-vis du Maroc.
05:49Donc, c'est encore de la propagande.
05:51Vous l'avez dit, Louis, ça ne rend pas heureux
05:55d'être français quand on voit ce type de gifle.
05:58Parce que c'est une gifle pour la diplomatie française,
06:01puisqu'il paraît qu'il n'y a que la diplomatie maintenant,
06:03qui conclève du ressentiment, ni des bons sentiments.
06:05Donc, il n'y a pas de gifle pour la diplomatie.
06:15Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations