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00:00Allez, dernier sujet sur lequel j'aimerais terminer notre émission sur Europe 1, sur CNews,
00:04c'est ce témoignage très fort de ce restaurateur de Villeurbanne,
00:09victime de l'explosion de l'antisémitisme en France.
00:12Il a carrément décidé de quitter la France avec son épouse.
00:17Écoutez ce qu'il dit sur l'état de la France et ce qu'il pense.
00:22Le constat, il est alarmant évidemment, je pense qu'il ne va pas vous surprendre.
00:26On sera juste après avec Salomé qui, elle, a décidé de quitter la France et de faire son alias.
00:33C'était il y a six ans, on l'interrogera juste après avoir écouté le témoignage de ce restaurateur.
00:38Écoutez bien ce qu'il nous dit.
00:40Avec ce qui se passe dans les écoles, surtout quand on voit dans les écoles le taux d'antisémitisme qui se passe,
00:46on n'a pratiquement plus de personnes de confession juive dans les écoles publiques.
00:50Ou bien s'ils y sont, ils se cachent ou ils ne le disent pas.
00:53Ce qu'on entend, l'antisémitisme, la haine des gens, c'est surtout de la haine maintenant.
00:57Avant, on ressent vraiment de la haine.
01:00En fait, c'est de la haine et des gens qui peuvent passer à l'acte.
01:03Et c'est une décision pour mes enfants et pour leur avenir.
01:05Parce que je pense que la France, c'est irrécupérable ce qui se passe en ce moment.
01:11C'est terrible le constat de ce restaurateur.
01:13Il le dit clairement haut et fort, c'est irrécupérable.
01:16On va en parler ensemble si vous le voulez bien, mais nous sommes avec Salomé.
01:19Bonsoir Salomé, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:23Je pense que vous avez écouté avec attention ce que dit ce restaurateur.
01:27Il dit que la situation en France est irrécupérable.
01:29Et vous, vous avez décidé de faire votre alia il y a 6 ans.
01:32C'est bien cela, racontez-nous.
01:33Et pourquoi d'ailleurs ?
01:35Oui, c'est ça.
01:36Voilà, bonsoir.
01:38Écoutez, oui, moi j'ai décidé de faire mon alia avec ma famille il y a un peu plus de 6 ans.
01:43C'est surtout le nombre d'attentats qu'il y a eu.
01:49Il y a eu Toulouse et puis après, il y a eu surtout l'hypercachère.
01:52Et moi, l'hypercachère, c'était le magasin où je faisais mes courses en fait.
01:56Donc, ça a été un peu un électrochoc.
01:59On a voulu partir tout de suite dans la précipitation parce que je venais d'avoir un enfant, etc.
02:05Et puis que j'avais peur pour lui.
02:07Il y avait des militaires devant la grèche.
02:09Enfin, c'est vraiment un climat pas rassurant.
02:11Et on a attendu quand même un peu pour se préparer, pour ne pas partir sans rien.
02:19Et puis finalement, on a pris nos enfants et puis on est partis.
02:23Et au jour d'aujourd'hui, j'avais un peu peur à l'époque de partir comme ça.
02:27Et finalement, aujourd'hui, je suis très heureuse de ce choix.
02:30Donc, je comprends tout à fait ce restaurateur.
02:32Alors, vous avez fait votre alia, vous venez de nous le dire, il y a 6 ans.
02:35Depuis, il s'est passé le 7 octobre avec cette montée des actes antisémites.
02:39Avec le recul, vous vous dites, et lorsque vous écoutez ce restaurateur qui dit que la situation est irrécupérable en France,
02:46quel regard portez-vous avec votre expérience et ce qui se passe aujourd'hui en France avec cette montée des actes antisémites ?
02:53Je ne sais pas si c'est irrécupérable.
02:55Mais en tout cas, les peu de fois où je vais en France, c'est vrai que moi, j'évite de trop me balader dans le métro, etc.
03:05Il y a des heures où je ne prends plus le métro.
03:09Et honnêtement, j'ai peur.
03:11Quand je vais sur Paris, moi, j'ai peur.
03:12J'ai peur de me balader.
03:15Ce sentiment-là, je ne l'ai pas quand je suis en Israël.
03:17Et en fait, c'est là que ça fait toute la différence.
03:21Alors, si j'étais célibataire sans enfant, oui, peut-être que je serais restée en France parce que finalement, j'aime bien ma France.
03:27Mais c'est vrai que pour mes enfants, j'ai eu peur.
03:30Donc, je suis partie.
03:32Au regard de tout ce que je vois dans les informations de ma famille en France, etc.,
03:35je suis toujours un peu inquiète.
03:41Donc, voilà.
03:42Je comprends tout à fait son choix.
03:45Je ne sais pas s'il se trompe ou pas.
03:47Mais en tout cas, moi, je suis beaucoup plus sereine depuis qu'on est parti et surtout pour mes enfants.
03:52Merci, Salomé, d'avoir accepté de témoigner ce soir sur CNews et sur Europe.
03:58Louis de Ragnel.
03:59Ce qui est sidérant, c'est que...
03:59C'était il y a six ans.
04:00Non, mais on écoute aujourd'hui.
04:02Israël est quand même un pays en guerre.
04:03C'est ça, elle se sent plus en sécurité là-bas.
04:05Vous avez une Française juive qui, aujourd'hui, vous dit
04:09je me sens plus en sécurité en Israël, pays en guerre, menacé de partout, que dans les rues de Paris.
04:14C'est terrible ce constat.
04:15Alors, moi, je suis un peu scié.
04:17Je reviens juste d'Israël, là, je veux beaucoup d'allers-retours
04:20parce que ça me permet de dormir, en fait.
04:22Chose que j'arrive moins à faire ici.
04:25Et c'est vrai que nos familles, elles sont très inquiètes pour nous ici, en France.
04:31Alors, même que c'est un pays en guerre.
04:34Et c'est vrai que lorsque l'on est dans les rues en Israël,
04:38on peut, en tant que femme, rentrer toute seule à 1h, 2h du matin.
04:43On n'aura pas de problème parce qu'en fait, toute la population fait corps.
04:48S'il vous arrive quelque chose, tout le monde est ensemble
04:50pour défendre la personne qui est en difficulté, etc.
04:53Aujourd'hui, malheureusement, on vit une période,
04:57et moi, je suis une petite fille déportée,
04:59mes grands-parents à Auschwitz et ma famille,
05:02et c'est vrai que j'ai eu la chance de connaître mon grand-père
05:06qui est revenu des camps de concentration
05:07et qui nous disait « ils reviendront ».
05:10Eh bien, ils sont revenus.
05:13Et malheureusement, ils sont alimentés par un parti politique LFI
05:17qui prône finalement la haine du juif et la destruction d'Israël.
05:22Et on n'est absolument pas épaulé par le président de la République
05:25qui, avec son en même temps,
05:28permet à ce que les juifs français, français-juifs,
05:31aient des cibles dans le dos.
05:33C'est assez révoltant et c'est une trahison.
05:36Deux mots rapides, Fédérac, parce qu'on arrive au terme de notre commission.
05:38Je dis le papa sur l'école.
05:41Moi, je le vois parce qu'on a une communauté...
05:43Enfin, moi, j'enseigne dans une ville
05:45où il y avait une grosse communauté juive
05:46qui s'est un peu disloquée.
05:48Et certains enfants, certains élèves
05:51n'osent même pas prendre leur vrai nom de famille.
05:53C'est-à-dire qu'il y a des inscriptions parfois
05:54avec des noms différents
05:55pour éviter justement que l'enfant ait une cible dans le dos.
06:00Et moi, je découvre parfois avec...
06:02Enfin, finalement, la croyance ou l'origine d'un élève
06:06parce qu'un parent vous appelle en disant
06:08« Écoutez, exceptionnellement, il ne sera pas là
06:10parce qu'il y a une fête religieuse. »
06:13Mais sinon, on ne sait pas.
06:14On ne sait pas, ce n'est pas visible.
06:15Ils s'essayent de s'invisibiliser tellement ils ont peur.
06:18Et ça, c'est une honte absolue, en fait.
06:19D'en arriver à ce qu'un enfant se dise
06:21« Pour ne pas être embêté, il faut encore que je n'existe pas. »
06:24Comme ça, on ne le voit pas.
06:25Rayer les noms.
06:26Oui, et ça, c'est un vrai problème, ça.
06:28Le judaïsme clandestin.
06:29Oui, c'est ça, c'est exactement ça.
06:31C'est bon.
06:31C'est bon.

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