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00:00J'ai en profité pour saluer Bruno Bartoczetti, secrétaire national police, unité zone sud.
00:05Bonsoir Bruno Bartoczetti et pardonnez-moi parce que je sais que vous attendez depuis quelques instants,
00:10mais l'actualité est riche, je voulais absolument vous avoir parce que s'il y a un domaine prioritaire pour M. Rotaillot,
00:17mise à l'intérieur, c'est la sécurité et on a interrogé les Français par rapport à la politique d'Emmanuel Macron.
00:23Selon vous, le bilan d'Emmanuel Macron en matière de sécurité est-il positif ou négatif ?
00:28Eh bien la réponse est sans aucune ambiguïté, le bilan est négatif à 81% et 18%, le juge néanmoins positif.
00:37Bruno Bartoczetti, il n'y a pas de surprise évidemment dans ce sondage, la sécurité c'est une priorité des Français
00:44et force est de constater, on s'est souvent parlé sur nos deux antennes, le constat est sévère.
00:50Oui, le constat est sévère et je me surprendrai, je surprendrai bien sûr la population qui a voté à 81% sur un bilan négatif.
01:01Vous savez, le premier quinquennat de Macron était intéressant en matière de moyens matériels pour la police
01:08et on avait un regard intéressant sur notre profession.
01:13En revanche, tout ne peut pas reposer seulement là-dessus, sur les moyens pour travailler avec du matériel.
01:19Encore faut-il avoir les moyens d'aller plus loin et puis tout ne doit pas reposer sur les épaules de la police.
01:25Donc un quinquennat pour peut-être avancer, mais un deuxième, on doit confirmer qu'on a cette volonté justement de sécuriser la population
01:34et ce n'est pas le cas. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, on n'a pas besoin de chiffres sur la délinquance.
01:39On voit très bien ce qui se passe autour de nous et donc il y avait des mesures à prendre, il y a toujours des mesures à prendre.
01:45On va dire, je vais parler d'États généraux où on doit vraiment se mettre autour d'une table
01:50et tous les ministères doivent le plancher sur la sécurité, c'est un sujet prioritaire et malheureusement ça ne l'a jamais été.
01:56On a fait jusqu'à présent que du rafistolage, on a trouvé des solutions, tenté de trouver des solutions
02:04mais c'est vrai que le sujet est large sur les réponses pénales qui ne sont pas adaptées, sur les renforts des effectifs
02:11et personne n'est dupe et tout le monde voit qu'on est toujours dans l'approximation.
02:15Ça fait 40 ans que ça dure et on avait la possibilité cette fois de passer à autre chose malheureusement.
02:21Eh bien on est toujours dans cette souffrance et dans cette attente.
02:23L'actualité le démontre récemment, on l'a vu à Nîmes, c'est un bis repetita, c'est régulièrement qu'on renvoie des CRS
02:30pendant 15 jours ou une semaine mais dans 3 mois, malheureusement je suis convaincu qu'on va se retrouver à nouveau
02:35avec des règlements de compte, des tentatives de règlements de compte et ce n'est plus possible.
02:41On ne peut plus rester en l'état, la situation est très très grave en France en matière de sécurité.
02:46Et vous l'avez évoqué Bruno Bartocetti, ce qui s'est passé à Nîmes et à côté de Nîmes plus précisément,
02:52c'est ce jeune de 19 ans qui a été attaché, dont on a brûlé le corps, tout a été filmé, diffusé.
02:59Et on parle beaucoup et vous le savez, on en a beaucoup parlé ensemble de mexicanisation de la société française.
03:05Force est de constater qu'on a beaucoup commenté des guet-apens, alors vous allez me dire c'est votre quotidien,
03:10mais on en a commenté beaucoup la semaine dernière.
03:12On a vu ces violences dans les villes moyennes comme Limoges ou Juleauville, petite commune balnéaire dans la Manche
03:19où le maire était à mes côtés en disant mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
03:23On assiste à des scènes auxquelles on n'avait pas l'habitude d'assister en France aujourd'hui en 2025.
03:28Et puis une demande et une attente des Français.
03:31Et on le voit, on l'évoquait avec Louis de Ragnel, ce n'est pas des dossiers dont s'empare Emmanuel Macron.
03:39La situation est très très grave et on avait tiré le signal d'alarme en expliquant que ça allait arriver.
03:45Et on ne nous a pas assez entendus, on ne nous a pas écoutés.
03:47Pourtant nous sommes des professionnels.
03:49On voit les choses, on les sent, on les ressent et c'est actuel ce qui se passe.
03:53Si aujourd'hui, une bonne fois pour toutes, on ne réagit pas, puisqu'on fait la comparaison avec la France et l'Amérique latine,
04:01quelle est la différence quand on a l'exécution de ce jeune, de 19 ans à côté de Nîmes,
04:06filmé, signé et balancé dans les réseaux sociaux,
04:11on est dans le principe de ce qui se passe au Mexique.
04:14Sauf qu'il y a moins de règlements de comptes et avec certainement pas la même corruption que là-bas.
04:19Mais si on ne réagit pas là, si on continue à faire de l'à peu près,
04:23dans quelques années, on vivra comme au Mexique.
04:26Vous savez, pas besoin d'aller très très loin, regardons ce qui s'est passé en Italie et en Espagne.
04:32Alors rien n'est très brillant, mais ils ont su reculer, faire reculer l'insécurité dans ces pays-là.
04:40Ce sont nos voisins, qui peut-être avaient moins de moyens que nous.
04:43Et nous, nous ne sommes pas capables aujourd'hui de sécuriser la population qui n'est pas aveugle.
04:48Vous allez à Nîmes aujourd'hui, pour revenir sur Nîmes, la population dans le quartier Pissevin,
04:52n'a pas besoin de couvre-feu, elle ne sort plus, elle a peur.
04:56Voilà, elle a peur de sortir dans la rue, cette population.
04:59C'est un constat, et ça fait longtemps qu'on le fait.
05:01Mais on va passer à autre chose et on reviendra sur le sujet, on continue à s'enfoncer.
05:05Et à s'enfoncer, voilà le constat qu'on fait.
05:07Et malheureusement, malgré toute notre bonne volonté, nous sommes démunis face à cette situation qui est très préoccupante.
05:16Merci pour votre témoignage, Bruno Bartocetti, secrétaire national de police, unité, zone sud.
05:21Rachel Kahn, c'est terrible ce constat.
05:23C'est terrible.
05:24Parce que Bruno Bartocetti, il est sur le terrain.
05:27Oui, c'est ça.
05:28Et on a le sentiment qu'il y a une véritable appropriation du territoire par certains.
05:35Alors tout à l'heure, on évoquait le dossier « Laissez-nous vivre », lorsqu'on a des écologistes qui pensent que le sujet principal, c'est de manger de la viande ou pas manger de la viande, etc.
05:44Ou je ne sais pas, prendre l'avion.
05:45Alors même qu'il y a des citoyens qui n'arrivent plus à vivre tranquillement chez eux, sur leur territoire, qui sont terrorisés en réalité.
05:52Donc il y a deux choses. Il y a à la fois cette violence, cette insécurité physique, et puis cette insécurité intellectuelle.
06:01C'est-à-dire que dès le plus jeune âge, nos enfants n'arrivent pas aussi à les élever en tant que citoyens éclairés,
06:06parce qu'il y a certaines idéologies qui rentrent dans l'école.
06:08Et je crois que nos dirigeants, quels que soient les partis politiques, ne sont pas assez fermes depuis le début, en fait.
06:17Depuis la fin de la maternelle. Parce que là, on a affaire à des personnes, c'est trop tard, quoi.
06:25C'est-à-dire qu'elles sont complètement... Oui, qu'est-ce qu'on fait ?
06:28Ils font des allers-retours, prison, ils sortent, ils rentrent, etc. Ils gèrent leur trafic en prison.
06:35C'est leur mode de vie. L'employé du mois de la vente de drogue, l'employé du mois, c'est sur TikTok.
06:44Enfin, c'est-à-dire qu'on est dans un monde parallèle, un système parallèle.
06:48Oui, l'SARL, elle est hors de la santé.
06:53Ils ont colonisé les quartiers, ils affichent les tarifs.
06:56Exactement. En fait, il faut tout reprendre.
06:59Il faut tout reprendre. Mais lorsque vous dites qu'on n'a pas eu une réaction du président de la République,
07:06tout simplement parce que si on parle des véritables sujets qui animent les citoyens,
07:12on dit que nous, on fait du brainwashing. Donc c'est un problème de ne pas voir la réalité.
07:16On retourne en rond. Louis de Ragnel.
07:18Ce qu'il y a, c'est qu'il y a un gouffre entre la réalité de l'insécurité que vivent les Français
07:23et le sentiment d'efficacité de la politique sécuritaire qu'on entend au sein du gouvernement.
07:30Et vous avez plein de gens dans l'équipe autour d'Emmanuel Macron qui vous expliquent que c'est faux.
07:36En réalité, ce sont les Français qui ont un problème de perception. Il y a plus de moyens.
07:40Il y a plus de policiers, de gendarmes sur le terrain. Il y a plus d'autorités, plus de contrôles, tout ça.
07:44Alors, il y a des choses qui n'ont pas totalement fausse. C'est-à-dire qu'il y a eu des lois qui ont renforcé un certain nombre de choses.
07:49Mais la difficulté, c'est que la société s'est ensauvagée à une telle vitesse
07:53que la réponse politique n'est pas du tout suffisante et pas allée aussi vite que l'ensauvagement de la société.
08:00Et donc, vous avez la Macronie qui, globalement, est dans le déni total, qui dit
08:04« Oui, alors, c'est vrai qu'à certains endroits, c'est compliqué, c'est vrai, tout ça. »
08:09Mais globalement, la situation est plutôt tenue. Globalement, ça va bien.
08:14Et puis, très rapidement, il y a aussi des nouveaux médias qui, selon eux, disent
08:20« Vous mettez la focale, vous ne montrez que ça. »
08:22Et donc, c'est pour ça que les gens ont le sentiment d'une insécurité galopante.
08:28Même chose sur l'islamo-gauchisme.
08:29Exactement. Et sur tous ces sujets-là, il y a un problème de perception.
08:37Parce qu'eux, ils sont dans la perception. Ils regardent avec les mauvaises lunettes.
08:40Et nous, on est en train de travailler sur le réel.
08:43Quand on envoie des reporters sur le terrain, ce n'est pas des gens qui…
08:46Non, mais ce n'est pas une vue de l'esprit.
08:48Ils ne s'appellent pas à écrire un essai politique simplement pour le fun.
08:52C'est la réalité.
08:53Ça montre à quel point il y a une déconnexion.
08:55Il y a une déconnexion. Et ce qui est grave, c'est que beaucoup de fonctionnaires
08:59de la police en veulent les hauts gradés disent qu'on va dans un État
09:02qui va être de plus en plus cartélisé.
09:04Mais alors, on parle du Mexique parce que tout de suite, c'est vrai que c'est ce qui parle
09:06le plus aux imaginaires. Mais surtout, moi, je pense à la Belgique.
09:08Je pense aux Pays-Bas. Ces pays qui, en fait, ont des très bons points sur certaines choses,
09:16mais qui sont congrénés. C'est quasiment des États qui sont tenus par les narcotrafiquants.
09:20Et la France va vers ça. C'est-à-dire qu'on ne prend pas, encore une fois, la mesure de ce qui est en train de se passer.
09:27Je pense que les prisons françaises sont gangrénées de toute façon par le trafic.
09:32que ça déborde de plus en plus dans les banlieues. Puis des banlieues, ça déborde dans les petits pavillons.
09:37Puis c'est partout. C'est à la campagne. C'est partout.
09:39Et tant qu'il n'y aura rien qui est fait pour se dire, attendez, là, c'est peut-être compliqué
09:43parce qu'il ne faut pas croire. Le narcotrafic, ce n'est pas simplement de vendre un peu de cannabis
09:49au coin d'une rue. C'est toute une organisation criminelle.
09:52C'est des drogues dures. C'est des règlements de compte.
09:54Tant que ça ne s'est pas pris en compte et qu'on n'évacue pas ça en disant, on n'en veut pas.
09:58Et là, il faut encore une fois, une vraie politique de fermeté.
10:02Mais comme on est incapable, de toute façon, d'avoir une politique de fermeté sous le macronisme,
10:07on ne fait rien. Et puis comme on ne fait rien, forcément, ça se gangrène.
10:10Ça se gangrène. Ça se gangrène. Et puis un jour, il faudra couper le membre.
10:13Mais bon, c'est une tristesse, encore une fois, de voir que rien n'est fait
10:16et que la situation pourrit. Et que je pense que dans les...
10:20En tout cas, ceux qui doivent s'en féliciter, c'est tous ceux qui vivent de ça, en fait.
10:24Qui doivent se dire, la France, c'est un terrain qui nous est entièrement offert.
10:28Et bien, il serait bien bête de ne pas en profiter, ces gens-là.

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