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00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Stéphanie Demuru.
00:04Toujours en compagnie de Jules Torres et Victor Hérault, la diplomatie des bons sentiments a échoué, c'est ce qu'affirme Bruno Retailleau.
00:13Il critique les méthodes du Quai d'Orsay, il vise précisément le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
00:20D'ailleurs, ça n'a pas plu à ce dernier qui s'est un petit peu crispé ce week-end.
00:25Jules Torres, j'ai l'impression qu'on a ce débat depuis quoi ? Plusieurs mois.
00:30Depuis qu'on nous a promis une magnifique riposte graduée et qu'on a pu l'apercevoir, d'ailleurs cette magnifique riposte graduée, vous l'avez commenté.
00:37Comment on a tapé du poing sur la table, comment on a mis tous les leviers nécessaires pour faire plier ce régime algérien.
00:44Alors à la décharge de François Bayrou qui nous avait promis cette riposte, Emmanuel Macron l'a un petit peu empêché.
00:50Moi je suis très heureux que Bruno Retailleau ait enfin tapé du poing sur la table et finalement ait critiqué ce trio d'impuissances diplomatiques que représentent Emmanuel Macron, François Bayrou et Jean-Noël Barraud.
01:01C'est-à-dire qu'à un moment donné, ça suffit de nous expliquer qu'il ne faut surtout pas parler de Boilem Sansal, qu'il ne faut surtout pas insulter ou à minima demander au régime algérien de faire des efforts.
01:12Parce que bon, on est sur la diplomatie, vous voyez, c'est des trucs un peu de personnalité importante.
01:17La diplomatie c'est quand même quelque chose qui serait, que vous ne comprenez pas, vous n'êtes pas assez intelligents, vous les petits éditorialistes et journalistes de plateau.
01:23C'est vrai qu'il y a cette tonalité-là.
01:25Mais à un moment donné, ça suffit. Boilem Sansal, il est enjolé dans les prisons algériennes depuis maintenant la mi-novembre.
01:34Il n'y a aucune raison d'espérer sa libération.
01:37Moi, je n'ai jamais cru à la grâce présidentielle qu'il aurait pu obtenir de la part de M. Tebboune.
01:42Donc, il faut enfin taper du poing sur la table, établir un rapport de force avec Alger, être de plus en plus dans la fermeté,
01:48et bloquer et activer tous les leviers nécessaires que l'on peut donner au régime algérien.
01:54Arnaud Benedetti, président du comité de soutien de Boilem Sansal, est assez d'accord avec vous, mon cher Jules. On va l'écouter.
02:02Arnaud Benedetti, ce matin.
02:04Bon, on va retrouver Arnaud Benedetti dans quelques instants.
02:09Vous aurez Victor Hérault, c'est moins bien.
02:11Évidemment, le président du comité de soutien qui critique cette stratégie de la diplomatie discrète de la France
02:20et qui n'hésite pas à prononcer le mot de soumission, on va l'écouter. Enfin, il est là.
02:24Ce que l'on appelle diplomatie, d'ailleurs, au demeurant, c'est plus une stratégie d'accommodement aux provocations algériennes.
02:32Comme s'il ne fallait rien faire qui puisse encore provoquer des provocations supplémentaires du côté algérien.
02:38Je ne crois pas que ce soit de la diplomatie, contrairement à ce que dit M. Barraud.
02:43C'est malheureusement une attitude qui apparaît très souvent, en tout cas elle est perçue comme ça, là aussi, par un grand nombre de Français.
02:50Et notamment par ceux qui, aujourd'hui, au sein du comité de soutien de Boalem Sansal, se battent pour la libération de notre ami Boalem.
02:57Comme une attitude de soumission au fouca d'un régime qui est un régime qui a fait d'ailleurs du sentiment anti-français l'outil de sa propre cohésion.
03:07Soumission, Victor Hérault ? Vous employez le mot aussi ?
03:09J'emploie totalement le mot. Il faut, enfin je le reprends, il faut lire intégralement la réponse, c'est facile, ces trois lignes, de Jean-Noël Barraud.
03:17Il n'y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment.
03:21Alors, on l'accuse de faire une diplomatie des bons sentiments.
03:23La diplomatie des ressentiments, pardon, elle existe, c'est la diplomatie algérienne, en l'occurrence.
03:27Il suffit de lire toute la presse algérienne, d'écouter, de voir ce que fait le gouvernement algérien vis-à-vis du gouvernement français.
03:34C'est un élément de cohésion pour le régime algérien.
03:37C'est une haine mémorielle, on sait parfaitement les tenants et les aboutissants, tout ça, avec Boalem Sansal qui se trouve effectivement au milieu de ce chantage odieux.
03:43Mais Jean-Noël Barraud, pardonnez-moi, ajoute, il y a juste la diplomatie.
03:48Et c'est ça qui m'inquiète.
03:50C'est-à-dire que là, il ne comprend pas les choix qu'il s'offre à lui.
03:52Alors qu'il y a la diplomatie douce et la diplomatie forte, c'est ce qu'on commande depuis des mois.
03:57La diplomatie douce, qui est cette espèce d'esprit de Munich de la diplomatie,
04:00qui est dire qu'il ne faut surtout pas envenimer les relations avec un pays qui a déjà grandement, et qui est l'auteur de l'envenimement de nos relations.
04:07Et puis il y a la diplomatie forte, la diplomatie qu'essaye de faire appliquer Bruno Rotaillot,
04:11mais il n'est pas dans le ministère qui permet d'appliquer et de tirer ces leviers-là,
04:14qui est la diplomatie forte face à un pays qui, de toute façon, ne recule devant rien, puisqu'on ne lui oppose aucun mur.
04:19Alors, le comité de soutien proposait, je crois la semaine dernière, d'internationaliser justement cette pression.
04:29Alors apparemment, la Commission européenne, il y a deux semaines, n'était pas au courant de cette affaire Boilem Sansal.
04:34La personne a pris note du nom de Boilem Sansal quand même, alors ça interroge ça aussi, Jules Torres.
04:40Moi j'ai du mal à penser qu'on puisse internationaliser, voire même européaniser cette affaire Boilem Sansal.
04:46Déjà, bon, je pense qu'à part la France, tous les pays s'en fichent, et d'ailleurs ce n'est pas leur ressentisseur,
04:50donc j'ai un peu du mal à comprendre pourquoi la Suède se prendrait tout d'un coup.
04:56On a déjà des députés français qui vachent contre sa libération, vous n'êtes pas obligés d'aller à l'étranger.
05:01On a déjà des députés français qui s'en foutent de Boilem Sansal, alors les autres pays européens et mondiaux.
05:06C'est pareil, mais en effet, la Commission européenne devrait, mais le problème, en réalité, quel est-il ?
05:12L'Union européenne a passé des accords avec le régime algérien.
05:15D'où vient l'hydrocarbure massivement des pays de l'Union européenne ?
05:19D'où vient, d'ailleurs, la France a des accords sur la question des énergies fossiles avec la Ligérie,
05:24donc c'est aussi pour ça ?
05:26Mais bien sûr que c'est ça, c'est un, c'est ça, et ensuite c'est la lâcheté, la haine mémorielle.
05:31Victor a raison de le souligner, ils n'en ont rien à faire.
05:35Ou la peur que les banlieues s'enflamment, ça aussi, ça revient,
05:37parce que je ne suis pas sûre que l'affaire de l'énergie éthique pèse tant que ça.
05:40Enfin, moi j'entendais Xavier, qui était en cours, nous dire que ce n'était pas forcément le sujet.
05:44Elle pèse, c'est-à-dire chez un certain nombre de dirigeants français,
05:50les dirigeants européens, ils n'en ont rien à faire que les banlieues s'enflamment
05:53parce qu'on est dans un rapport de force avec l'Algérie.
05:57Je pense que ce n'est pas vraiment leur sujet.
05:58Eux, leur sujet, c'est qu'est-ce que cette affaire influence sur leurs propres affaires.
06:05En l'occurrence, c'est la question économique.
06:07Ils ne veulent absolument pas qu'on utilise certains leviers comme Western Union,
06:11comme l'augmentation des tarifs douaniers.
06:13Ça, ça embêterait beaucoup nos amis, je mets des grands guillemets,
06:16européens.
06:17En revanche, en France, vous avez raison, il y a aussi l'idéologie,
06:19l'idéologie diplomaciste-centriste de Jean-Noël Barreau
06:24et l'idéologie mortifère que peut incarner Rima Hassan
06:27quand elle vote contre au Parlement européen
06:31la proposition de résolution pour libérer Boilem Sansal.
06:34Alors là, on parle de Boilem Sansal, mais enfin, il y a aussi,
06:36évidemment, et c'est aussi l'un des cœurs quand même du problème.
06:40Je vous rappelle l'attentat à Mulhouse en février dernier.
06:44Il y a 14 OQTF et 14 refus de l'Algérie.
06:48Ça, c'est quand même un sujet de sécurité.
06:51Ce qui est très intéressant dans ce que fait Bruno Rotaillot,
06:53c'est que si dans les prochains mois, et ça pourrait arriver,
06:56mais on ne l'espère pas, il y a un attentat commis par un OQTF,
07:00il y a des drames commis par des OQTF algériens,
07:04oui, ça a déjà été fait, sauf que là, on pourra nommer des responsables.
07:07On ne pourra pas dire que c'est la faute de Bruno Rotaillot.
07:09En revanche, on pourra dire que c'est la faute d'Emmanuel Macron,
07:11on pourra dire que c'est un petit peu la faute de François Bayrou,
07:13et on pourra dire que c'est beaucoup la faute de Jean-Noël Barraud
07:15qui se refuse à aider Bruno Rotaillot dans cette mission-là.
07:19Ce qui pourrait aussi expliquer la réticence des autres pays européens
07:22à rentrer dans ce combat-là, c'est qu'il y a ce qu'on appelle aussi
07:24le renseignement antiterroriste, et qu'il vaut mieux collaborer,
07:27enfin collaborer, je veux dire, dans le sens, avoir des échanges avec un pays
07:30pour savoir si un profil terroriste venant du dit pays
07:33va arriver sur notre territoire.
07:35Le problème, c'est qu'en France, nous, on a cette relation-là
07:38de collaboration avec l'Algérie, qui est complètement rompue depuis des mois.
07:41C'est-à-dire que nous, on n'a plus des renseignements antiterroristes,
07:44l'Algérie ne nous prévient plus.
07:45Ils en ont même plus par des moments-là, les centristes.
07:46Exactement. C'est-à-dire que ça, on l'a complètement perdu.
07:48Qu'est-ce qui nous empêche maintenant d'aller au fond, si je peux le permettre,
07:51c'est-à-dire de répondre face aux provocations de l'Algérie,
07:54parce que là, on n'a plus rien à perdre, on n'a plus rien du tout.
07:56Mais Emmanuel Macron a toujours affiché une forme d'ambiguïté.
07:59Ça a commencé avec sa campagne en 2017, avec le crime contre l'humanité.
08:04Mais ensuite, pour reconnaître le Sahara occidental,
08:07il se doutait que ça allait être un terrible camouflé pour l'Algérie quand même.
08:12Visiblement, il ne s'en doutait pas, mais c'est tout le problème
08:14et l'ambiguïté dont peut faire preuve Emmanuel Macron sur les questions internationales.
08:19Il y a beaucoup d'éditorialistes, de commentateurs qui nous disent
08:21« Emmanuel Macron, il est excellent sur l'aspect international ».
08:24Bon, moi, je n'ai pas l'impression qu'il ait réglé la question en Ukraine.
08:26J'ai l'impression qu'il est complètement écarté des débats sur le cessez-le-feu
08:31ou la paix qui pourraient se passer à Gaza et dans le Proche-Orient.
08:35J'ai l'impression qu'en effet, il a eu une ambiguïté depuis 8 ans.
08:38Il a demandé à Israël d'arrêter la guerre aujourd'hui, avec 24 autres États.
08:42Ça fait un moment sans jamais parler des dottages, il est en communiqués.
08:46Et sur la question du Maghreb, c'est vrai qu'il est l'année A pro-algérien,
08:53l'année B pro-marocain, l'année d'après, il change.
08:56Donc c'est vrai qu'on a un petit peu du mal à comprendre.
08:59Et finalement, en fait, c'est ce qu'il fait en France.
09:01C'est un jour, il dit telle chose à un tel.
09:03L'autre jour, il dit l'inverse à quelqu'un d'autre.
09:05C'est la diplomatie d'Emmanuel Macron.
09:06C'est sûr que si on se met, et je ne défends évidemment pas M. Tebboune, président algérien,
09:10mais enfin, si on se met à sa place, c'est sûr que, bon, ces changements, ces tergiversations...
09:16Ah bah, ça brûle le message à l'arrivée.
09:18Mais vous savez, le président Tebboune ne ferait pas tout cela.
09:21Il y a une règle simple dans la diplomatie qui est.
09:24Si vous avez l'illusion du fait que je suis plus fort que vous, vous n'irez pas loin.
09:28C'est simple, vous n'irez pas me provoquer parce que vous savez que je peux répliquer fort.
09:31Nous, on s'est mis à nu devant l'Algérie.
09:34C'est-à-dire que maintenant, on montre qu'on n'est capable de rien en termes de réponse.
09:38Donc évidemment, il n'y a pas de raison qu'il s'arrête de nous provoquer.
09:40Et pour en revenir sur la diplomatie d'Emmanuel Macron,
09:42lorsque Jean-Noël Barraud dit
09:44pas de diplomatie du ressentiment,
09:46pas de diplomatie de la haine, pas de diplomatie forte,
09:48pardon, mais avec la Russie, c'est quoi ?
09:50C'est l'exact inverse, pour le coup, avec la Russie.
09:52Mais à raison, là, il y a de la provocation.
09:55Là, il faut taper du poing sur la table,
09:56dire que Poutine doit arrêter.
09:57Mettre l'économie russe à genoux.
09:59Mettre l'économie russe à genoux, je voulais avoir raison de le rappeler.
10:02Mais l'Algérie, là-dedans, c'est complètement lunaire.
10:04Qui est aux portes et qui est un danger bien plus grand
10:06et plus immédiat pour nous que l'est la Russie.
10:08Et d'ailleurs, on ne parlera pas des collusions
10:11entre le régime algérien et le régime russe.
10:14Les avions du régime algérien, c'est les régimes russes.
10:16Donc là aussi, ils sont profondément et intimement liés.
10:19Mais moi, je me souviens des mots, vous vous souvenez,
10:21d'Emmanuel Macron le 13 juillet à l'hôtel de Brienne,
10:23juste avant les cérémonies de la fête nationale.
10:25Il nous disait, pour être craint, il faut être puissant.
10:28Mais le problème, c'est qu'avec cette stratégie de la carpette,
10:32cette stratégie de la capitulation,
10:33cette stratégie de la lâcheté vis-à-vis du régime algérien,
10:36comment voulez-vous qu'on puisse régler les conflits internationaux
10:39avec des pays beaucoup plus puissants,
10:41beaucoup plus forts que le régime algérien ?
10:43Enfin, si on n'est même pas capable,
10:44et en fait, c'est même au-delà du régime algérien,
10:47on n'est même pas capable de renvoyer des EQTF dans notre pays,
10:51on n'est même pas capable de donner des peines de prison ferme
10:53à des gens qui tabassent ou qui violentent nos policiers.
10:57Donc bon, on ne va pas être dur,
10:58ni avec le régime russe, ni avec le Hamas, ni avec l'Algérie.

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