00:0034 sur Europe 1, nouvelle passe d'armes entre Bruno Retailleau et Jean-Noël Barraud, une nouvelle sur l'Algérie, Emmanuel Macron devrait recevoir son ministre de l'Intérieur d'ailleurs jeudi sur ce dossier.
00:11La diplomatie des bons sentiments a échoué, affirme Bruno Retailleau dans un entretien en Figaro ce week-end, il critique les méthodes du Quai d'Orsay, il vise clairement son homologue des affaires étrangères.
00:24La sortie du ministre évidemment a beaucoup crispé du côté d'Emmanuel Macron, dans le même temps on a l'impression que ce débat ça fait quoi ? Quelques mois ? Plusieurs mois, Raphaël Stainville et rien ne bouge pourtant.
00:39François Bayrou nous avait promis une riposte graduée pour tenter de faire bouger les choses face à l'Algérie, on a vu les résultats finalement, il n'y a pas eu de riposte.
00:51Est-ce qu'il n'en a pas été empêché par Emmanuel Macron ?
00:53Il en a été empêché par Emmanuel Macron au profit d'une diplomatie de la discrétion dont on a vu les effets et l'efficacité.
01:04Ça fait maintenant plus d'huit mois que Boalem Sansal est en prison, un de nos confrères est également détenu par Alger de manière totalement arbitraire pour avoir seulement fait son métier.
01:14Et face à ce qui relève vraiment d'un outrage fait à la liberté, d'un outrage fait à la France, on voit que l'action du Quai d'Orsay a été totalement inefficace.
01:31Donc je pense qu'à raison, le ministre de l'Intérieur a bien fait de pointer du doigt cette diplomatie des bons sentiments qui, face à cette oligarchie algérienne, à ce pouvoir corrompu, n'a produit absolument aucun effet.
01:49Je voulais vous faire écouter Arnaud Benedetti, le président du comité de soutien à Boalem Sansal.
01:53Lui, il parle de soumission du Quai d'Orsay au régime algérien.
01:57Ce que l'on appelle diplomatie, d'ailleurs, au demeurant, c'est plus une stratégie d'accommodement aux provocations algériennes.
02:04Comme s'il ne fallait rien faire qui puisse encore provoquer des provocations supplémentaires du côté algérien.
02:11Je ne crois pas que ce soit de la diplomatie, contrairement à ce que dit M. Barrault.
02:16C'est malheureusement une attitude qui apparaît très souvent, en tout cas elle est perçue comme ça, là aussi, par un grand nombre de Français.
02:22Et notamment par ceux qui, aujourd'hui, au sein du comité de soutien de Boalem Sansal, se battent pour la libération de notre ami Boalem,
02:29comme une attitude de soumission au fouca d'un régime qui a fait d'ailleurs du sentiment anti-français l'outil de sa propre cohésion.
02:39Vincent Roy, soumission ?
02:41Total, total. Quelle honte, cette double affaire algérienne, puisqu'il y a à la fois l'écrivain Boalem Sansal et le journaliste Christophe Glez.
02:51Moi, je crois que ne se laisse humilier que les gens qui veulent être humiliés.
02:56Je ne sais pas quelle...
02:58Ce n'est pas de la naïveté plutôt ?
02:59Non, il n'y a pas de naïveté.
03:02Éventuellement, il y a une peur, une peur que les banlieues s'enflamment si l'on tape du poing sur la table,
03:08car nous avons une grosse communauté algérienne en France.
03:13Donc là, sans doute une peur, mais ça fait très longtemps déjà que l'Algérie s'essuie les pieds sur nous.
03:20On me parle de diplomatie, on discute avec les dictateurs, c'est très anti-churchilien d'une certaine manière.
03:27Mais enfin bon...
03:28Mais pourquoi ils ne finissent pas par comprendre ?
03:31Parce qu'à partir du moment où il n'y a pas de résultat, ils devraient peut-être passer à un cran supérieur.
03:35C'est ce que souhaite le ministre de l'Intérieur, qui a tout à fait raison lorsqu'il dit maintenant qu'il faut taper du poing sur la table
03:43et laisser les bons sentiments au placard, si tant est qu'ils aient existé avec un régime qui, comme le dit Arnaud Benedetti,
03:51s'est effectivement construit sur une ON anti-française.
03:54C'est d'ailleurs ainsi que d'une certaine façon, il tient.
03:57Et encore une fois, il faut dissocier entre le régime algérien et le peuple algérien.
04:02Raphaël Steinville.
04:03Il faut se rappeler qu'Emmanuel Macron a lui-même donné du crédit à cette haine anti-française qui accourt à Alger.
04:13Depuis 2017, depuis la campagne.
04:14C'est lui-même en déplacement à Alger qui finalement a fait preuve d'un aplaventrisme incroyable,
04:21considérant que la colonisation était un crime contre l'humanité.
04:24C'était pendant sa campagne 2017.
04:25Il ne faut pas s'étonner aujourd'hui que les mêmes réflexes aient encore cours au Quai d'Orsay
04:31lorsque le président finalement a lui-même donné le lin.
04:34Il devrait convoquer également, puisque là, il y a un entretien avec le ministre de l'Intérieur,
04:39mais il faudrait qu'il y ait aussi un entretien avec M. Barraud.
04:41Parce que M. Barraud, M. Barraud, c'est aujourd'hui, il m'apparaît à moi comme le degré zéro de la diplomatie.
04:50Que fait-il ?
04:51Que fait-il ?
04:52Lui, il dit qu'il le fait. Il dit qu'il n'y a pas de démocratie molle, il y a de diplomatie molle, il y a de la diplomatie.
04:58Mais c'est vrai qu'on peut s'interroger clairement.
04:59Non, mais on voit le résultat.
05:00En effet.
05:01Non, non, ce n'est pas sérieux tout ça.
05:02Oui, ce n'est pas sérieux.
05:04Et le fait, par un président de la République, de laisser humilier son pays, pose un certain nombre de questions sur l'image même qu'il a de son pays.
05:14Enfin, il me semble-t-il, il n'y a qu'Emmanuel Macron qui peut réagir comme ça face à une telle humiliation.