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00:00La France est-elle en train de sombrer dans une spirale moyenne, autrefois plutôt épargnée ?
00:06Béziers, Limoges, Nîmes, Vendôme, 17 000 âmes je crois à Vendôme, le week-end a été marqué par une flambée de violence sur fond de narcotrafic.
00:16Clairement, est-ce qu'on en est arrivé à un point où la situation est hors de contrôle, Raphaël Steinville ?
00:23La question mérite d'être posée, effectivement quand on voit cette succession, cette accumulation de scènes de guérillas
00:29avec les forces de l'ordre, les maires, les habitants de ces quartiers sensibles qui sont pris à partie,
00:40on se dit qu'on a probablement franchi un nouveau seuil dans la violence
00:47et cette gangrène qui ne cesse de s'étendre malgré la volonté d'un certain nombre de nos politiques
00:52et c'est heureux, je pense à Bruno Retailleau en intérieur et Gérald Darmanin.
00:56On se souvient que le mot d'or, les priorités de Bruno Retailleau lorsqu'il a pris la place de Beauvau,
01:04il le résumait ainsi, j'ai trois priorités, restaurer l'ordre, restaurer l'ordre, restaurer l'ordre.
01:09Et donc en dépit de cette volonté, on voit que cela se heurte malheureusement
01:12à une force de frappe toujours plus grande de ces caïds qui tiennent des quartiers
01:22et qui défient jour après jour l'autorité de l'État.
01:25Vincent Roy, votre regard sur ce week-end ?
01:29Alors il y a deux formules. La première de Lederlin, là où croit le péril, croit aussi ceux qui sauvent.
01:35Et puis une autre, le diable porte-pierre. Pourquoi je vous dis ça ?
01:39Parce que lorsque l'on regarde les guet-apens, il y a eu beaucoup de guet-apens,
01:44il y en a eu à Béziers, il y en a eu à Limoges, ça veut dire que la police est en train de déranger quelque chose.
01:51Au point que les narcotrafiquants ont la volonté de se venger.
01:55Ça veut dire que la police leur a fait mal, leur a fait mal dans l'organisation même de leur trafic.
02:00Oui, parce qu'on a noté, Vincent Roy, effectivement, qu'il y avait eu beaucoup de violence dans des municipalités de droite.
02:06Mais alors il se trouve justement que, particulièrement dans ces municipalités,
02:11il y a beaucoup d'interventions de la police qui dérangent. Je vais dans votre sens.
02:16Et par conséquent, comme elles dérangent, on leur tend des pièges.
02:21C'est ça, on leur tend des pièges pour se venger.
02:23Mais le signal, ça veut dire qu'il y a un travail des forces de l'ordre colossales qui est fait,
02:29avec des saisies de drogue, avec...
02:33Voilà, ce sont des empêcheurs de trafiquer en rond, quoi, si j'ose dire.
02:37Et on voit bien que ça, d'une certaine manière, ça fonctionne.
02:41Et que ces guet-apens sont les marqueurs, d'une certaine manière, c'est tristaliste, mais le travail que fait la police.
02:47Et dans le même temps, ces mêmes policiers vous disent, on intervient, et quelques heures après, ça recommence.
02:54On a l'impression de vider la mer à l'actualité.
02:55Il y a une forme d'impuissance.
02:56Oui, moi, si je peux me permettre de relativiser ce que dit Vincent,
03:00c'est qu'on a surtout l'impression que la police, pour pouvoir, de manière très ponctuelle,
03:06rétablir l'ordre, ne peut y arriver qu'avec l'aide, le renfort d'autres policiers.
03:14Aujourd'hui, ce sont vraiment des zones qui leur sont interdites, sauf de manière très ponctuelle.
03:24Pour procéder à des interpellations, il faut un déploiement de forces de l'ordre absolument considérable.
03:30Donc, ces quartiers perdus de la République, en fait, ce sont vraiment des zones gagnées par...
03:37Vous avez raison, Raphaël Stainville, de dire ça, parce que Roger Lomberti, le maire de Limoges,
03:42justement, qui est revenu sur ces violences, disait qu'il y a des quartiers,
03:46notamment le fameux quartier de la Devese, aucun artisan ne peut aller bosser dans les logements des habitants là-bas.
03:53Je voulais vous le faire écouter, d'ailleurs.
03:54Le maire de Limoges, il ne cache pas son inquiétude.
03:56Cette jeunesse, ce sont des soldats perdus de la République.
04:01Ils étaient organisés, ils étaient équipés avec des mortiers en quantité.
04:07Ils avaient préparé les cocktails Molotov, ils avaient préparé les pierres.
04:11Ils ont détruit la voiture d'une étudiante et les personnes que j'ai rencontrées
04:16ont vraiment eu le sentiment qu'on en voulait à leur vie.
04:19On est vraiment dans des sociétés de droits très particuliers.
04:23C'est le droit du trafic qui s'impose, c'est les règles du trafic.
04:27Le mot est fort, Vincent Roy, les soldats perdus de la République.
04:30On se souvient évidemment tous de ce livre de Georges Bensoussan,
04:33les territoires perdus de la République.
04:35On est dans les soldats perdus de la République.
04:37On en est là.
04:38Ils ne sont pas perdus pour tout le monde.
04:40Ils ne sont pas...
04:41C'est absolument, effectivement, c'est absolument terrible.
04:45Alors, maintenant, quelle solution imaginer ?
04:49La force, puisqu'on ne peut pas laisser les policiers se faire attaquer à coups de mortier d'artifice,
04:54donc il y a là, sans doute, une justice qui doit être encore plus ferme.
04:59Mais il ne faudrait pas qu'à un moment ou à un autre,
05:02vu le nombre d'exactions qui sont commises de ville en ville,
05:04puisque là, ça ne cesse de s'accumuler,
05:07il ne faudrait pas qu'on soit dépassés.
05:10Et j'ai peur qu'à un moment,
05:12oui, on est dans certains quartiers,
05:15mais j'espère qu'on a...
05:16Enfin, je veux penser que nous ne sommes pas totalement.
05:19Parce qu'après, quel recours a-t-on ?
05:21L'armée.
05:22Alors, 76% des Français, je le disais dans un sondage,
05:26sont pour le recours à l'armée,
05:28mais enfin, ce n'est pas vraiment sérieux.
05:30Ce n'est pas la mission.
05:31Ce n'est pas sa mission, ce n'est pas sa vocation.
05:34Mais lorsque les Français se tournent vers leur armée
05:41pour espérer une amélioration,
05:43c'est bien le signe que nous ne sommes pas si loin que ça
05:47d'une véritable guerre civile.
05:50C'est ce qui est en train de se passer dans un certain nombre de lieux,
05:57de cités, où l'on voit que les premières victimes,
06:02ce sont les habitants,
06:04ces Français, ces habitants,
06:06qui aujourd'hui vivent comme exilés de l'intérieur,
06:09avec des services publics qui ne peuvent plus être rendus,
06:14des postiers qui n'osent même plus distribuer le courrier
06:18dans un certain nombre de ces barres d'immeubles,
06:21les médecins qui, lorsqu'ils sont appelés,
06:24ne peuvent venir qu'accompagner par des grands frères
06:27pour sécuriser leur mission.
06:32C'est ça la réalité d'une France
06:34qui est en train de se disloquer
06:36sous nos yeux grand ouvert.

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