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00:00J'aimerais qu'on revienne, si vous voulez bien, au sujet des violences.
00:02On a parlé politique maintenant, on va parler du sujet des violences
00:04qui a évidemment touché la France depuis plusieurs jours.
00:07Plusieurs villes ont été touchées et ce qui nous intéresse d'abord,
00:10c'est les villes qui autrefois étaient réputées comme tranquilles
00:13et qui ont été touchées par des phénomènes de violences très importantes.
00:17Et aussi, et là c'est un autre aspect sur lequel on va vous entendre,
00:20Axel Ronde, Henri Guenot, mais aussi Naïma et Louis,
00:22c'est l'organisation de ceux qui font face aux forces de l'ordre.
00:25C'est-à-dire qu'on a des émeutes parfois qui coagulent
00:28une forme d'opportunisme, de violence.
00:30Là, il y a une vraie organisation, c'est millimétré
00:33et c'est ce que dit notamment le maire de Limoges
00:34qui était sur notre antenne cet après-midi.
00:38Il s'agit d'une organisation structurée, préparée, organisée,
00:44avec des armes par destination,
00:46que ce soit les feuilles d'artifice de diverses manières,
00:51que ce soit les cocktails Molotov en grande quantité,
00:54que ce soit le guet-apens fait aux habitants qui passaient en voiture,
00:59soit qui sortaient de la ville, soit qui rentraient dans la ville.
01:03Voilà, donc c'est bien organisé.
01:05Et ce qui m'inquiète,
01:07et j'en ai parlé avec Robert Ménard ce matin,
01:10c'est qu'on a exactement la même démarche à Béziers.
01:14C'est-à-dire, on fait brûler une voiture,
01:16ou on fait un guet-apens,
01:17la police intervient,
01:19et ce guet-apens est destiné à casser du policier.
01:23Et là, ce qui est plus grave à Limoges,
01:24c'est qu'on a cassé aussi de la population
01:26qui passait des citoyens lambda.
01:30Emile Roger-Lomberti, maire de Limoges,
01:33qui nous alerte sur le niveau d'organisation des délinquants.
01:36Axel Ronde, vous qui êtes porte-parole du syndicat CFTC Police,
01:39on a face à nous, là, en ce moment,
01:41des gens qui sont organisés et qui ont pour objectif,
01:43vraiment, d'en découdre avec les forces de l'ordre
01:45et qui s'organisent pour ça.
01:46Oui, tout à fait.
01:47On l'avait déjà remarqué lors des émeutes de 2023,
01:50où on avait été quand même surpris
01:51du niveau de violence et d'armement
01:53qu'ils pouvaient déployer rapidement,
01:56que ce soit sur des mortiers d'artifices,
01:58sur la confection de cocktails Molotov
02:00et les attaques systématiques des forces de l'ordre,
02:04en connaissant un petit peu nos dispositifs
02:06de sécurité, d'intervention,
02:08comme on intervient en milieu urbain.
02:12Et là, on le voit sur ces dernières émeutes
02:15de ces derniers jours,
02:15qu'ils ont encore ce même schéma tactique
02:19pour nous attirer en faisant des guet-apens.
02:24Ce sont des véritables opérations commando.
02:26Ils brûlent un véhicule ou un feu de poubelle
02:29pour nous attirer.
02:31Et nous subissons un déferlement de violence
02:34avec des tirs de projectiles,
02:37que ce soit des parpaings,
02:38que ce soit des tirs de mortiers d'artifice,
02:41de cocktails Molotov.
02:42Et après, ils vont aussi monter des barrages.
02:46Ça, c'est une nouveauté,
02:47des barrages sur une route nationale
02:49pour trier un petit peu les personnes,
02:51pour savoir d'où viennent ces personnes.
02:53Et si ces personnes ne sont pas du quartier,
02:55ils vont commencer à les attaquer
02:57et à tenter de les dépouiller.
02:59Donc, on a affaire à une structure
03:01qui se militarise finalement de plus en plus
03:04dans notre pays.
03:05Ce sont vraiment des guérillas,
03:08une guérilla urbaine
03:09avec des protagonistes
03:11qui sont maintenant,
03:12on a l'impression,
03:13entraînés à cela.
03:15En tout cas,
03:15ils n'ont pas peur d'aller au contact
03:16des forces de l'ordre
03:17et ils se déploient massivement
03:19en utilisant finalement
03:20les moyens que nous avions
03:21quand on tire des grenades lacrymogènes.
03:23C'est pour les maintenir à distance.
03:25Et bien, eux,
03:26ils nous maintiennent à distance
03:27avec ces mortiers d'artifice
03:28qu'il va falloir réellement considérer
03:31comme une arme à feu.
03:33Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
03:35Henri Guénaud,
03:36on a eu les émeutes de 2005,
03:38les émeutes de 2023.
03:39Désormais, on a un nouveau phénomène
03:40qui touche la France
03:41et à chaque fois,
03:42on passe un palier
03:42dans l'intensité de la violence.
03:43Voilà, ce n'est pas un nouveau phénomène,
03:44c'est la suite du reste
03:45sur lequel on n'a pas traité avec sérieux
03:48depuis 20 ans ou 30 ans.
03:50Et quand on disait,
03:52faites attention,
03:53cette violence,
03:54notamment la violence physique,
03:55le passage à l'acte,
03:56est en train de tout dévorer
03:58et un jour,
03:58elle va finir par dévorer tout le monde.
04:01Parce que là,
04:02il y a effectivement
04:02l'organisation
04:03qui, petit à petit,
04:05ils se sont organisés,
04:06ça s'est solidifié.
04:07Et puis, il y a la force d'entraînement
04:08de la violence collective.
04:09Dans les émeutes de 2023,
04:11il n'y avait pas que les gens organisés.
04:12Il y avait des gens
04:13qui n'avaient jamais été violents de leur vie,
04:15qui n'avaient rien à voir avec ça,
04:16mais qui se sont laissés aspirer
04:17par cette violence collective.
04:18C'est ce phénomène-là
04:20qui est terrible
04:20et qu'il faut absolument casser.
04:22Alors, on paye tout ce qu'on a fait,
04:25on paye l'anomie
04:26d'une partie de la jeunesse
04:27qu'on n'a pas éduquée,
04:28qu'on n'a pas assimilée.
04:29Enfin, je ne reviens pas
04:30sur les débats
04:30que vous avez vus tout à l'heure
04:31et qu'on a tout le temps.
04:33C'est-à-dire,
04:33le refus de l'assimilation,
04:35l'effondrement de l'école.
04:38Ça, c'est quelque chose
04:39que nous finissons par payer.
04:41Petit à petit,
04:42les enfants grandissent
04:43et puis petit à petit,
04:44ils se multiplient.
04:45Et puis après,
04:46ça devient les parents
04:46des enfants de demain.
04:48Donc, il faut quand même voir
04:49où nous allons.
04:50Là-dessus, vous rajoutez
04:51la passivité
04:54car il n'y a pas d'autre mot en réalité
04:55pendant très longtemps
04:56vis-à-vis des trafics de drogue.
04:58Eux aussi, ils se sont structurés.
04:59Maintenant, c'est devenu
05:00un problème majeur.
05:03Et toute cette violence,
05:04cette violence collective,
05:05elle demande à la fois
05:06qu'on soigne les causes,
05:07bien sûr,
05:07notamment l'éducation
05:08et aussi qu'on arrête,
05:11qu'on essaie d'enrayer
05:12ce mouvement,
05:13cet engrenage vers une violence
05:15qui va, encore une fois,
05:16tout dévorer.
05:17Et là, il ne faut pas le faire.
05:19Moi, je ne suis pas
05:20pour qu'on le fasse
05:20en dehors du droit.
05:22Je pense que ça,
05:22c'est la pire des choses.
05:23Mais il faut que nous adaptions
05:25notre droit à la guerre
05:26que nous devons déclarer
05:27à cette violence
05:27comme nous devons la déclarer
05:30au narcotrafic,
05:31au trafic d'armes, etc.
05:32Bon, c'est la guerre.
05:34Donc, à la guerre,
05:34il y a un droit de la guerre.
05:36Bon, mais ça...
05:36Là, on est au cœur du sujet,
05:37justement.
05:37Je pense qu'elle réponde
05:38dans le cadre d'un droit.
05:39Et les moyens de la guerre.
05:41C'est le moment qu'on choisit
05:42pour dire...
05:42Mais en fait,
05:43je suis d'accord avec vous.
05:43Qu'est-ce qu'on va faire ?
05:44On va supprimer...
05:45On ne va pas remplacer
05:46un policier
05:47sur trois partants
05:48à leur traite ?
05:49Voilà.
05:50Vous êtes référent
05:50aux orientations budgétaires
05:51de François Bayrou ?
05:52Je ne crois pas
05:52que les policiers soient consternés.
05:53Non, il va falloir des moyens.
05:54Le budget est toujours
05:55en diminution,
05:56il n'est pas en augmentation.
05:57Bon, il va falloir des moyens.
05:59Voilà, je veux dire,
06:00l'idée qu'on envoie...
06:01L'idée qu'on envoie
06:03une CRS comme ça
06:04quand il y a un problème
06:05pendant le budget,
06:06ça ne sert à rien.
06:07Donc, il va falloir
06:08embaucher des dizaines
06:10de milliers
06:11de policiers
06:13formés différemment,
06:14formés à faire la guerre
06:15aux trafiquants,
06:15formés juridiquement,
06:17formés militairement.
06:19Et ça,
06:20il va falloir s'y mettre.
06:22Il va falloir corriger
06:22notre code pénal.
06:23On ne peut pas continuer
06:24avec la violence physique
06:25à mesurer la gravité
06:27de la faute
06:27par le nombre de jours
06:28d'interruptions de travail.
06:30de la victime.
06:32Non.
06:33J'ai écouté le débat.
06:34Juste une dernière remarque
06:35pour vous donner un exemple.
06:36Après, on pourrait...
06:38J'ai déjà dit des horreurs.
06:39Les gens qui se promènent
06:40avec une arme de guerre
06:42dans la main,
06:42ils peuvent être abattus
06:43par la police.
06:44Il faut que ça soit écrit
06:44dans le droit.
06:45Mais les couvre-feux,
06:47on dit,
06:47on va enfermer les...
06:49On va faire des couvre-feux
06:50pour les mineurs.
06:51Mais non.
06:51Dans les périodes
06:53d'émeute,
06:54comme ça,
06:54il faut faire le couvre-feu
06:55pour tout le monde.
06:56Et que ceux qui se trouvent
06:58dehors
06:59avec une bonne raison
07:00ils seront relâchés
07:02s'ils sont interpellés.
07:02Et les autres,
07:03ils sont là dehors,
07:04ils n'avaient pas à y être.
07:05Donc, ils sont considérés
07:06comme faisant partie
07:07des troubles.
07:09Le droit, en plus,
07:10prévoit...
07:11Légitime défense,
07:12puisqu'il y a d'autres cas
07:13avec la sécurité intérieure,
07:14prévoit 5 cas.
07:15Et si une personne
07:16des ans a créé...
07:17Mais qu'est-ce qui s'est passé
07:18avec l'affaire Naël ?
07:19On a tout de suite
07:20critiqué l'action du policier.
07:22Alors même...
07:22Le droit pénal,
07:25il dit,
07:25si vous pouvez faire usage
07:27de leurs armes,
07:29si le policier est en danger
07:31ou si la personne
07:32met en danger autrui.
07:34Bon, ça,
07:35le met en danger autrui
07:36a complètement disparu
07:37du paysage.
07:37Mais c'est tout ça
07:38qu'il faut revoir.
07:39Henri de Raghi,
07:39et Naïma M. Fadel
07:40veulent vous répondre.
07:41Oui, j'ai une toute petite réponse.
07:42Moi, je suis d'accord
07:42avec tout ce que vous dites,
07:43vraiment sur le fond,
07:44sur la forme.
07:45Mais il y a un élément
07:47qui est essentiel
07:48et sans lequel
07:50ça ne fonctionnera jamais,
07:51c'est qu'il faut
07:51du courage politique.
07:53Il faut assumer
07:53les conséquences
07:54de ce que vous dites.
07:55Assumer les conséquences
07:56politiques,
07:56parce qu'être capable
07:58d'assumer cette force,
08:00parce que c'est de la force,
08:00alors certains diront
08:01de la violence,
08:02pour moi,
08:02c'est la force de l'État
08:03qui doit se manifester.
08:04La force légitime.
08:05Exactement.
08:06Mais ça,
08:06ça impose
08:07d'être capable
08:09d'assumer
08:09les conséquences politiques
08:10de ça.
08:11C'est-à-dire que vous auriez
08:11plein de gens
08:12qui vous diront
08:12atteinte à l'état de droit,
08:15liberté.
08:16Vous donnerez aussi,
08:17il faut du courage,
08:17parce que vous donnerez
08:18des consignes aux policiers
08:19et aux gendarmes,
08:20si on vous tire dessus,
08:21bien légitimes défenses,
08:22il faut que vous puissiez
08:23riposter.
08:24Donc,
08:24il peut se passer des drames,
08:26il faut les assumer
08:27politiquement,
08:28et ça,
08:29aujourd'hui,
08:29je vois assez peu
08:30de personnalités politiques
08:31capables d'assumer
08:33les conséquences politiques
08:34de ce que vous dites,
08:35et auxquelles je souscris.
08:36Il y a l'espace médiatique
08:36qui, quand même,
08:37quand Bruno Rotaillot a dit
08:38l'État de droit n'est ni
08:39un tangé, ni sacré,
08:40tout le monde lui est tombé dessus.
08:40Il n'avait encore rien fait,
08:41il a juste parlé.
08:42C'est de la bêtise absolue
08:43de lui reprocher ça.
08:44Le droit par principe.
08:45Sinon, on arrête le Parlement,
08:51le problème qu'on a
08:53avec l'État de droit,
08:54c'est qu'on n'a pas défini,
08:55on ne définit plus
08:55l'État de droit,
08:56et que du coup,
08:57c'est devenu une religion,
08:58et ça, c'est pas possible,
08:59mais il faut le définir.
08:59Il y a des choses
09:00qui font partie de l'État de droit,
09:01le droit de la défense,
09:04ça fait partie de l'État de droit,
09:05le droit à un procès équitable,
09:06ça, c'est l'État de droit,
09:07le fait que la loi
09:10soit prévisible.
09:11Voilà, aujourd'hui,
09:12on en est dans une situation
09:15où nul n'est censé ignorer
09:18la loi telle qu'elle sera interprétée.
09:20Donc, on ne sait plus
09:21quelle est la loi qui s'applique.
09:23Donc, là, l'État de droit,
09:24c'est ce genre de choses.
09:28Mais, c'est pas ça
09:29qu'il faut remettre en cause.
09:31Parler du politique
09:32qui doit avoir du courage politique,
09:34oui, mais pas seulement
09:35du courage politique,
09:36il faut faire confiance
09:37à des gens qui sont structurés,
09:39c'est-à-dire qui gardent
09:39leur sang-froid,
09:40qui se mettent des limites.
09:42De Gaulle, vous lui mettez
09:43l'article 16 entre les mains,
09:44au bout de six mois,
09:45il s'arrête,
09:45parce qu'il n'y a plus de raison.
09:48Il aurait très bien pu,
09:49en 1944,
09:49il aurait très bien pu en 1958,
09:51il serait une dictature.
09:52Il ne l'a pas fait.
09:53Il faut des gens
09:53qui sachent se mettre des limites.
09:55Voilà.
09:55Et qui, en plus,
09:56c'est tellement réfléchi au problème
09:57qu'ils savent où ils vont,
09:59ils savent où ils veulent aller
10:00et ils y vont.
10:01Et ils disent,
10:02quitte à utiliser le référendum
10:04pour, si on veut réformer
10:05la justice ou le droit pénal,
10:07bon, enfin,
10:08on peut utiliser le référendum.
10:09Mais sur certains sujets,
10:10pas tous,
10:10il faut être capable
10:11de dire aux gens,
10:12eh bien,
10:12si vous dites non,
10:12je m'en vais.
10:14Voilà.
10:14C'est ça dont on a besoin.
10:16Du courage.
10:17Laïma M. Fadel
10:18vous répond, Henri Guénard.
10:19C'est une vraie idée
10:20de la justice du pays.
10:21Non, mais on ne demande pas
10:22d'avoir énormément,
10:24énormément de courage.
10:25Moi, je pense juste
10:26à un courage
10:26par rapport à une mesure.
10:28C'est concernant la place
10:29et le rôle des parents.
10:30J'ai vu 2005,
10:31j'étais dans les quartiers
10:32chefs de projet
10:33de développement social et urbain.
10:34J'ai vu que c'était des gamins
10:35qui étaient enrôlés,
10:36justement,
10:37dans les émeutes
10:38qu'il y a eu en 2005.
10:402023,
10:40c'était la même chose.
10:41C'était des gamins
10:42de 11, 12 ans,
10:43à partir de 11, 12 ans
10:44qui ont été majoritairement
10:45embrigadés,
10:46à incendier,
10:47à saccager,
10:48à piller, etc.
10:49Et pourtant, Henri,
10:50et pourtant,
10:51je ne cesse, par exemple,
10:53de parler de la responsabilité
10:54des parents.
10:55Nous sommes un pays
10:55extrêmement généreux.
10:57Il y a des prestations sociales
10:58qui sont versées
10:59à des familles aujourd'hui
11:00et on ne conditionne pas.
11:02Pourquoi c'est un tabou ?
11:03À partir du moment
11:04où on met en place
11:05un accompagnement
11:07à la parentalité,
11:08c'est-à-dire,
11:08vous êtes parent,
11:09vous êtes parent,
11:10vous décidez d'avoir des enfants.
11:11L'État de droit,
11:12l'État de Providence
11:13décide de vous aider.
11:14Ça ne doit pas être
11:16sans contrepartie.
11:17Et pourtant,
11:18il y a un tabou
11:18à aborder ça,
11:19alors que par exemple,
11:20je cite souvent le Danemark,
11:21eux,
11:22ils n'ont eu aucun problème
11:23pour l'aborder.
11:24Je ne l'aborderai pas
11:26de cette façon.
11:27D'abord,
11:28il y a des parents
11:28qui sont incapables
11:29de maîtriser leurs enfants
11:30puisqu'on a fabriqué
11:32des enfants
11:32qui sont non maîtrisables.
11:34Le vrai problème
11:34de ces enfants,
11:35c'est quoi ?
11:35Outre le fait
11:36qu'on ne les a pas éduqués,
11:37c'est qu'ils sont impunis
11:40quoi qu'ils fassent.
11:41Donc,
11:41les plus grands,
11:42les voyous,
11:43ils les utilisent
11:44en disant
11:45de toute façon,
11:46vous ne serez pas punis.
11:48Excusez-moi Henri.
11:49Pareil,
11:50j'ai beaucoup de respect
11:50pour vous,
11:51mais malheureusement,
11:52je constate sur le terrain,
11:54vous avez des parents
11:55qui sont impuissants,
11:56mais ils peuvent être aidés
11:57parce que dans les collectivités,
11:58vous avez la possibilité
11:59qu'il y ait un accompagnement
12:01notamment des assistants sociaux.
12:02Mais moi,
12:03ce que je vois,
12:03ce que je vois,
12:04malheureusement,
12:05c'est les parents
12:05des missionnaires
12:06et tout cet écosystème
12:07qui s'est mis en place.
12:09Et c'est ça qui est dramatique.
12:10Ce n'est pas normal.
12:11Nous avons dans notre pays
12:12aussi ce qu'on appelle
12:13des familles monoparentales
12:14qui ne sont en réalité
12:15pas des familles monoparentales.
12:16Mais on a un tabou
12:17à l'aborder.
12:18Regardez à Mont-la-Jolie,
12:19regardez à Trappes,
12:20regardez dans d'autres du île.
12:22On a,
12:22et on sait exactement
12:23ce qui se passe,
12:24mais il y a un tabou.
12:25Ben,
12:25continuons dans le tabou
12:26parce qu'en attendant,
12:28et c'est souvent ce que je dis,
12:29c'est que c'est non-assistance
12:30à personne en tant que chèque.
12:31Et notamment ces gamins-là,
12:33en intervenant,
12:34je pense au gamin Naël
12:35qui avait 15 mentions
12:36sur son casier.
12:37Vous ne pensez pas
12:38qu'on aurait pu intervenir avant
12:39pour justement
12:40peut-être le sauver ?
12:42Pourquoi on ne l'a pas mis
12:43dans un centre d'éducation fermé ?
12:46Ils s'échappent
12:48des centres d'éducation fermés.
12:49Pourquoi on n'utilise pas ?
12:50Parce qu'ils ne sont pas
12:51assez fermés.
12:51Pourquoi l'école escalée ?
12:54Pourquoi il n'y a pas
12:55des centres d'éducation fermés
12:56beaucoup plus durs ?
12:58Pourquoi on n'utilise pas l'armée ?
12:59Parce que moi,
13:00j'en ai assez d'un point de dire
13:01que l'armée n'est pas faite pour ça.
13:02Toutes les institutions sont faites.
13:05Toutes les institutions sont faites
13:06pour que la société puisse exister.
13:08Voilà.
13:08Toutes les institutions.
13:09Et quand...
13:10Moi, je renvoie toujours
13:11les officiers qui viennent
13:12nous expliquer
13:12que l'armée n'est pas faite pour ça
13:14au rôle social
13:16de l'officier de l'IOT.
13:17C'est-à-dire que...
13:19Pourquoi on a supprimé
13:20le service militaire ?
13:20Pourquoi on ne peut pas se servir ?
13:22Pourquoi on ne peut pas dire
13:22à des adolescents
13:24qu'ils sont intenables ?
13:25On va te mettre
13:26dans un bataillon.
13:27Mais Henri,
13:27ce n'est pas ça le sujet.
13:28Je suis désolé.
13:28Pourquoi les officiers vous disent ça ?
13:30Parce qu'en fait,
13:30on leur a dit
13:30vous ne servez à rien,
13:32on arrête le service national.
13:33Il faut faire une armée
13:34beaucoup plus échantillonnaire,
13:35toute petite.
13:36Et maintenant,
13:36on leur reproche
13:37de ne pas pouvoir faire
13:37ce qu'ils faisaient avant.
13:38Mais attendez, Henri.
13:40Et par ailleurs,
13:40moi, j'adore...
13:41La vision romantique
13:42du service national.
13:43Non, mais il y a aussi
13:44une vision un peu romantique
13:45du service national.
13:47Creuset de la Nation,
13:4813e République,
13:49Ferry, tout ce que vous voulez.
13:49Pas du tout.
13:50Et qui avait aussi
13:51ses limites.
13:52Et donc, vous dites à l'armée,
13:54maintenant,
13:54on veut une armée de métiers,
13:55on nous a tous mis ça
13:56dans le crâne.
13:57Moi, je suis la génération
13:58sans service militaire.
13:59Journée JAPD
14:00qui ne sert absolument à rien.
14:02Et vous m'abonnez,
14:02je ne sais même pas
14:03ce que vous avez fait.
14:03J'ai fait la JAPD aussi.
14:05Non, la JAPD,
14:06une journée...
14:07Je n'en sais rien.
14:08Non, même pas.
14:09Non, la JAPD,
14:10comme ma génération.
14:11Et donc, les militaires,
14:11simplement, eux,
14:12ils vous disent,
14:13nous, on peut tout faire.
14:14Il n'y a pas de problème.
14:14On est aux ordres du politique.
14:15Il n'y a pas de débat
14:16par rapport à ça.
14:17Mais on ne peut pas vous dire
14:18un jour,
14:19parce que ça prend du temps,
14:20tout ça,
14:21vous arrêtez,
14:22armée de métiers,
14:23et puis 10 ans après,
14:23finalement,
14:24on a fait une erreur.
14:25Et par ailleurs,
14:26c'est pas des...
14:26Pas tous en même temps.
14:27C'est sur des débats.
14:29Pas tous en même temps,
14:29mais c'est l'ultima ratio.
14:32Si, parce que vous commencez
14:33par le bout.
14:34Pour moi,
14:34ça commence à la naissance.
14:36Le problème,
14:36c'est qu'on ne peut pas demander...
14:37Aujourd'hui,
14:38on demande à la police
14:38de réparer
14:40tous les problèmes de la société.
14:41Et ce n'est pas votre mission.
14:43Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
14:44c'est très compliqué.
14:44On vous demande de tout faire.
14:45Si vous demandez
14:46aux militaires
14:48de faire ce que les policiers
14:48aujourd'hui n'arrivent plus à faire,
14:49parce qu'en fait,
14:50ce n'est pas leur mission...
14:50Ce que demandent les Français.
14:51Les gens...
14:52116% des Français
14:54sont favorables
14:55à la loi de l'armée
14:56dans les quartiers.
14:57Non, mais encore une fois,
14:58c'est l'ultima ratio.
14:58Moi, je n'ai rien contre en soi
15:00qu'un jour,
15:01on dise à l'armée
15:01dans un autre modèle
15:03qu'il faut faire ça.
15:03Mais avant,
15:05si on en est là
15:06et s'il y a 18 ans,
15:07vous avez une génération
15:07décérébrée
15:08qui n'arrivaient à rien faire,
15:09c'est parce qu'avant,
15:10il s'est passé plein de trucs.
15:11Et donc, ce qu'il faut,
15:12c'est prendre le mal à la racine
15:13et donc réparer
15:14tous les problèmes
15:15au niveau social.
15:15Avec une part.
15:16Depuis des années,
15:17les parents sont mobilisés.
15:19Leurs enfants,
15:20on ne peut même plus
15:21les gronder.
15:21il ne faut pas frustrer
15:22les enfants.
15:23Les parents,
15:24ils sont impuissants aussi.
15:25Donc, ça commence avant,
15:26ça commence au berceau.
15:27Il faut reprendre tout ça.
15:29C'est la loi
15:30qui a organisé ça aussi.
15:31Mais quelle est la vocation
15:32du service national ?
15:34C'est de faire du brassage social
15:36ou c'est de lever
15:37une nation en armes ?
15:39C'est parfaitement expliqué
15:41par l'IOTL
15:42au moment de l'installation
15:43du service national.
15:44C'est fait pour le brassage social.
15:47C'est fait pour préparer des gens
15:48à leur donner
15:50une formation militaire
15:51et pour leur faire comprendre
15:52qu'un jour,
15:53ils peuvent avoir à servir
15:54et à risquer leur vie.
15:55Et enfin,
15:56c'est fait pour que la jeunesse
15:58rencontre une fois dans sa vie
16:00au moins l'obligation et la règle.
16:02Exactement.
16:03Mais il a resté le code
16:04de discipline.
16:04Je suis désolé,
16:04si vous vous dites
16:06que c'est la première fois
16:07à l'armée,
16:07il y a un problème.
16:08C'est-à-dire que l'obligation
16:09et la règle,
16:09ils doivent la connaître
16:10normalement dès l'âge
16:11de trois ans à l'école.
16:12Dans la famille,
16:13dans la famille,
16:14ils doivent la connaître.
16:15On peut réarmer la famille.
16:16On ne s'entend pas.
16:17Et conditionner les alimentations
16:19familiales.
16:20Par contre,
16:20j'ai bu du petit lait
16:21quand vous avez parlé
16:22des militaires
16:23qu'on pourrait envoyer
16:24dans les quartiers.
16:26Vous êtes favorable à ça ?
16:27Si on est en guerre,
16:28si c'est une guerre,
16:31moi,
16:32je vous assure que 2023,
16:33j'avais connu 2025,
16:35j'étais chef de produit,
16:352005,
16:36dans un quartier.
16:38Mais là,
16:38ce que j'ai vu,
16:392023,
16:40et la violence
16:41de ces gamins,
16:44je pense que si aujourd'hui,
16:45on va ramener la paix
16:46dans ces quartiers
16:47et reprendre la main,
16:49il faut à un moment
16:49envoyer l'armée.
16:50D'ailleurs,
16:51Samia Ghali
16:51l'avait demandé.
16:52Samia Ghali
16:53qui a été lue à Marseille,
16:54le sondage,
16:55au-delà de son score
16:56de 76%.
16:56Regardez l'évolution,
16:58je le dis pour les auditeurs
16:58d'Europe 1.
16:59En 2023,
17:00on posait la question aux Français,
17:01ils étaient 66% à dire
17:02oui,
17:03il faut envoyer l'armée
17:03dans les quartiers
17:04pour lutter contre le trafic de drogue.
17:06Un an et quelques plus tard,
17:07on est à 76%.
17:09Mais non,
17:09mais l'armée,
17:10dans un état de droit,
17:11on ne peut pas faire plus.
17:13C'est simplement
17:14quand on parle de guerre,
17:15pas tout le temps
17:16quand on parle de guerre.
17:17Thomas,
17:18le sujet,
17:18c'est qu'il faut réarmer la police.
17:20La gendarmerie,
17:21ils sont équipés
17:22de centaures de blindés,
17:23ils savent faire ça.
17:24On ne les envoie pas
17:24les centaures de blindés.
17:25Mais la question,
17:26Thomas,
17:26c'est quel est l'ordre
17:27que vous donnez ?
17:28En fait,
17:28si vous dites aux policiers
17:30et aux gendarmes
17:30vous allez nettoyer cette cité
17:32mais pas un coup de feu
17:33et pas une seule interpellation,
17:34il faudra dix fois plus d'effectifs
17:36que si vous donnez
17:37une consigne claire
17:38avec une démonstration de force
17:39ce qui est voulu...
17:41Le mot de la fin
17:41pour Henri Guéno
17:42sur ce sujet.
17:43On voit l'armée,
17:44l'armée elle est faite
17:45pour faire la guerre.
17:46On l'a vu d'ailleurs
17:48le jour du Bataclan,
17:49c'est impensable,
17:50on ne peut pas.
17:52Mais il faut créer
17:53une force de police,
17:54de gendarmerie spécialisée,
17:56moi je dis ça,
17:57au moins 50 000 hommes
17:58qui sont formés
17:59de façon militaire
18:00mais pas pour faire la guerre,
18:01pour faire la guerre
18:02aux trafiquants,
18:03pour faire la guerre
18:03aux trafiquants d'armes,
18:04pour faire la guerre
18:05aux voyous
18:05et qui sont formés aussi
18:08juridiquement.
18:09pour accomplir leurs tâches.
18:11C'est une nouvelle...
18:12Entre les CRS
18:14et la police
18:15ou la gendarmerie habituelle,
18:16il faut créer cette force
18:18qui puisse rester sur place.
18:20L'armée,
18:21elle n'est pas faite
18:22pour ça.
18:22L'armée,
18:23elle est faite
18:23pour faire la guerre
18:24et elle est faite
18:25pour être aussi
18:26le creuset de la nation.
18:28Et ce qu'on a perdu
18:29avec le service militaire,
18:30en grande partie,
18:32c'est cette rencontre
18:33avec la règle
18:34et l'obligation
18:34parce que le compte
18:35de discipline militaire
18:36n'est pas la même chose
18:37que nous avons fait.
18:37Merci à tous les quatre
18:38de nous avoir accompagnés
18:39ce soir.
18:39Merci à Henri Guénaud
18:40d'avoir passé cette heure
18:41en notre compagnie.
18:41Merci à vous.
18:41Merci à vous.

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