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00:00Pile 18h sur CNews et sur Europe 1, nous sommes en édition spéciale après le drame qui s'est déroulé ce matin à nos gens à Haute-Marne,
00:15la mort de cette jeune femme, Mélanie, 31 ans, surveillante.
00:19La scène d'une violence folle s'est déroulée devant l'enceinte de l'établissement scolaire,
00:23alors qu'il y avait la gendarmerie sur place qui venait pour faire un contrôle justement des sacs des collégiens.
00:30C'est là qu'un ado de 14 ans a sorti un couteau et s'en est pris à cette surveillante.
00:34On fait le point avec évidemment toute l'émotion qu'il y avait sur place avec Chloé Tarka.
00:39La victime s'appelait Mélanie, âgée de 31 ans, ancienne coiffeuse et maman d'un petit garçon.
00:46Elle venait tout juste de rejoindre le collège Françoise Dolto en septembre dernier en tant qu'assistante d'éducation.
00:52Encore très choquée, le cousin de la victime a accepté de témoigner à notre micro sur la personne qu'elle était.
00:58Une personne adorable, une maman extraordinaire et malheureusement aujourd'hui qui laisse un petit garçon de 3 ans derrière elle.
01:13Ça arrive aujourd'hui, mais il en aurait fallu combien ? Combien il en fallait pour qu'on fasse quelque chose ?
01:21C'était avant qu'il faut agir, c'est pas quand il est trop tard.
01:24Aux alentours de 8 heures, lors d'un contrôle des sacs en présence de gendarmes,
01:28Mélanie a été poignardée à plusieurs reprises par un élève et n'a pas survécu à ses blessures.
01:33En Haute-Marne, dans la petite commune de Nogent, le drame a plongé ses habitants dans une profonde douleur,
01:38mêlée d'incompréhension.
01:40Je suis tremblante là, c'est inexplicable, c'est calme nos gens, c'est calme.
01:46Donc du coup, je suis très émue.
01:48Je connais la victime, il y a une semaine on a fêté au Génération 80 son anniversaire,
01:54c'était quelqu'un de formidable, elle nous laisse dans la peine aujourd'hui.
01:58L'académie de Reims a immédiatement dépêché une équipe mobile de sécurité
02:02et mis en place une cellule d'écoute psychologique pour accompagner les élèves et le personnel.
02:08Voilà pour les faits, on sera sur place dans un instant avec Mélina Fachin, la correspondante d'Europe.
02:12Un Gauthier Lebrecht, on est frappé par la multiplication de ces attaques à l'arme blanche
02:16qui émane d'adolescents, 14 ans, on parle pour le meurtrier présumé de Mélanie.
02:22C'est une forme d'épidémie ou de mimétisme généralisé dans ce pays
02:26où on attaque les autres entre ados ou les adultes à coups de couteau.
02:29En quelques années, on a des professeurs qui ont été tués, Dominique Bernard, Samuel Paty,
02:34cette enseignante aussi du côté de Saint-Jean-de-Luz où on se souvient que son mari avait dansé devant son cercueil.
02:39On a ensuite eu une élève à Nantes, 57 coups de couteau, et aujourd'hui on a une surveillante.
02:44Et comment ne pas penser aux propos complètement inconséquents du président de la République
02:49qui ont 48 heures où il pointait du doigt ceux qui, au lieu de parler d'écologie,
02:54faisaient du lavage de cerveau sur les faits divers.
02:57Il n'y a pas une semaine sans qu'on ne compte pas un mort, une victime,
03:02sans qu'on n'en parle pas sur les chaînes info et les stations de radio.
03:06Nous avons eu donc Benoît à peine enterré du côté de Dax,
03:10tué à coups de couteau pour une histoire de casquette le soir de la finale de la Ligue des Champions.
03:14On se retrouve quelques jours plus tard à parler de cette surveillante
03:18qu'avait un jeune enfant qui se fait tuer, elle aussi, à coups de couteau.
03:21Comment ne pas penser non plus aux propos d'Elisabeth Borne, qui disait à la mère d'Elias,
03:26qui lui a répondu ce matin, qu'il ne fallait pas légiférer à chaud.
03:30La mère d'Elias qui a pris la parole, parce qu'il y a quelque chose qui a changé,
03:33qui est en train de changer, c'est que les familles de victimes parlent.
03:35C'était presque le thème de mon histoire.
03:36Arrête de dire, et il n'y a plus...
03:38Donc après, c'est compliqué de dire, pas de récupération politique.
03:42Parce qu'on a même fait dire ça à la mère de Lola,
03:44qui avait ensuite expliqué qu'elle n'avait jamais dit cela.
03:47Donc les choses changent du côté des familles de victimes qui n'en peuvent plus.
03:50Malheureusement, les choses ne changent pas encore dans l'entièreté de notre classe politique,
03:54avec les propos du président de la République et d'Elisabeth Borne.
03:56On écoutera quelques réactions politiques, mais on va rester sur les faits.
03:59Jean-Christophe Covey, vous êtes policier.
04:01Évidemment, comment est-ce que vous réagissez à cette épidémie d'attaque à l'arme blanche ?
04:06Qu'est-ce que ça veut dire pour vous ?
04:07Déjà, j'ai une pensée pour la victime, parce que c'était une personne du service public.
04:10Et en fait, quand à chaque fois on entend tout ce qu'on entend sur le service public,
04:14on est toujours là et on est toujours tous en première ligne.
04:16Et malheureusement, encore une fois, elle a payé le prix.
04:20Moi, ce que je constate, effectivement, c'est que cette violence désinhibée chez les jeunes,
04:24ça vient toujours d'un vide intérieur.
04:26Il y a quelque chose qui se passe dans leur tête.
04:28Je ne sais pas...
04:29Je n'ai pas tous les éléments, effectivement.
04:31Il faudrait qu'on vraiment...
04:32Qu'il y ait une cause nationale pour se pencher dessus et s'attaquer aux causes...
04:35Là, c'est la grande cause nationale ?
04:37C'est la menthe mentale des Français ?
04:38Non, mais on s'attache toujours aux conséquences.
04:39Mais on ne fait rien ?
04:40C'est toujours les conséquences.
04:41C'est-à-dire que, regardez, qu'est-ce qu'on peut faire ?
04:43Tiens, on va mettre des portiques, on va mettre des caméras,
04:47on va mettre des policiers, de la sécurité, des machins.
04:49Mais en fait, au départ, ça vient d'où ?
04:51C'est ça, moi, qui m'intéressait.
04:52C'est comme dans une épidémie, il y a un foyer épidémique.
04:55Il faut l'isoler, il faut traiter ce foyer et éviter que ça se propage.
04:59Et aujourd'hui, justement, on a une jeunesse qui est cassée.
05:01Regardez ce qui s'est passé suite à la victoire du PSG.
05:04Il y a eu aussi beaucoup de jeunes qui n'étaient pas connus des services de police.
05:09L'affaire Naël, il y a deux ans, on avait pris un tiers de jeunes, pareil, qui n'étaient pas connus.
05:13Donc, en fait, on voit qu'il y a cette violence latente dans l'esprit, chez ces jeunes.
05:17Et en fait, c'est ça qu'il faut contrer.
05:20Et ce n'est pas qu'une réponse policière ou de justice, ça en fait partie.
05:24Mais il va falloir vraiment une réponse sociétale.
05:25Je vais vous passer la parole dans un instant, Éric Revelle.
05:27On va juste partir sur le terrain, rejoindre Mélina Fachin, l'envoyée spéciale d'Europe 1.
05:30Bonsoir, Mélina.
05:31Vous êtes sur place à nos jours en Haute-Marne depuis le milieu de la journée.
05:36Il y a beaucoup d'émotions.
05:37Vous avez rencontré des proches de la victime, c'est bien ça ?
05:40Oui, effectivement.
05:41L'émotion, elle est très vive ici, dans cette petite commune de 3500 habitants.
05:46Les élèves sont éprouvés, choqués par l'attaque à laquelle beaucoup ont assisté ce matin.
05:51J'ai rencontré un garçon de 14 ans, scolarisé en troisième, comme le jeune agresseur.
05:55Il me disait qu'il était lui-même en train de faire la queue ce matin pour que son sac soit fouillé par les gendarmes.
06:01Lorsqu'il a entendu les cris de cette surveillante, il a vu son camarade, un couteau à la main, l'a frappé plusieurs fois.
06:07Puis la jeune femme est tombée à terre.
06:10Les quelques 300 élèves de cet établissement ont ensuite été confinés plusieurs heures avant que leurs parents ne viennent les récupérer.
06:16Tout le monde dit ici que ce collège et cette commune sont des endroits tranquilles.
06:20Personne n'arrive à comprendre ce qui s'est passé.
06:23Écoutez Aurore, elle est la cousine de la victime venue déposer une rose blanche devant le collège.
06:29On se demande comment ça a pu arriver en présence des forces de l'ordre, comment ça a pu aussi vite.
06:34Alors je me doute que c'était très inattendu et que les comportements ont été nombreux.
06:39C'est compliqué à comprendre.
06:40Qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ?
06:41La tristesse surtout, surtout qu'on a une cousine qui se marie samedi, donc ça va être compliqué tout ça.
06:48La tristesse, de l'incompréhension, de la colère rouillée, non.
06:51C'est aussi une histoire d'éducation tout ça.
06:53Mais on voudrait comprendre comment c'est possible, comment ça a pu arriver et pourquoi elle.
06:59Demain les cours ici seront annulés, mais le collège restera ouvert pour que les jeunes qui le souhaitent puissent venir parler de ce qu'ils ont vécu.
07:06Une cellule psychologique sera mise en place.
07:08Merci beaucoup Mélina Fachin, envoyée spéciale d'Europe 1, avec ce témoignage de la cousine de Mélanie Bouleversant, évidemment Eric Revelle.
07:14Oui, on est sidéré, on est sous le choc, mais on est en colère surtout.
07:18Quand j'écoute la ministre de l'Éducation nationale, je répète Madame Fadès, tellement ses propos sont plats, son émotion absente, en tout cas en apparence.
07:29Les platitudes qu'elle enfile comme des perles autour d'un collier, je suis en colère parce que je trouve que la réponse politique...
07:36Mais ce n'est pas en gesticulant qu'on fait avancer les choses non plus Eric.
07:37Non, mais attendez, très bien, mais si vous allez sur place avec vos mots traditionnels, c'est presque si elle ne nous expliquait pas que la République ne reculerait pas et qu'on serait implacable.
07:49Mais si vous voulez, moi il y a autre chose qui me frappe, c'est la position hors sol du Président de la République.
07:55Pendant qu'il est en train de participer à un sommet sur le réchauffement climatique, il ne lavera pas le cerveau des Français avec l'eau polluée des océans.
08:04Je veux dire par là que la menace qui pèse sur les Français aujourd'hui, ce n'est pas la cause louable des océans pollués, c'est la menace pour leur sécurité.
08:14Et un chef de l'État doit protéger ses citoyens.
08:17Donc il est hors sol, j'espère qu'on lui dira très souvent lorsqu'il donnera des interviews, ne regrette-t-il pas d'avoir expliqué que tout cela n'était que des faits divers ?
08:26Il y aurait tellement de petites phrases à lui rappeler.
08:27Pour s'exonérer de son propre fiasco, parce que si c'est un fait de société, il est comptable, il est redevable.
08:33Si c'est un fait divers, vous comprenez, il ne peut pas s'occuper de faits divers, il est au-dessus de tout ça le Président de la République.
08:37On va parler de la réponse politique dans un instant.
08:38Non mais je vous le dis parce que moi je suis quand même très en colère.
08:40Moi j'ai dit on ne croit plus les politiques.
08:42Vous avez raison, et quand on écoute la litanie des prénoms,
08:46vous vous rendez compte, c'est horrible, et j'en prends ma part, on oublie les prénoms des précédents et des précédents et des précédents.
08:52Ils sont dans l'oubli de notre mémoire.
08:54Donc le Président de la République ne nous lavera pas le cerveau avec l'eau des océans pollués qu'il est en train de défendre à Nice.
09:00Alors repartons sur le terrain, je vous passe la parole ensuite à François Puponi.
09:03Un jeune qui était sur place au moment où il y avait ce contrôle des sacs fait par les gendarmes,
09:08il a assisté à toute la scène, écoutez ce qu'il dit.
09:10Il y avait une fouille, une fouille par les gendarmes, et l'élève, on le voyait, il faisait des allers-retours,
09:17comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait faire, etc.
09:20Et donc après que la plupart des élèves soient rentrés dans l'établissement,
09:25l'élève, il brandit le couteau et il a couru sur la surveillance, justement.
09:30Et donc à ce moment-là, on entend la surveillance qui crie, etc.
09:36Elle tombe au sol, et dès qu'elle est tombée au sol, la police se fait retourner,
09:42et donc l'élève a été interpellée.
09:45François Puponi, François Récit...
09:47Il a été perturbé par quelque chose, il est passé à l'acte, tout le monde était rentré, il n'était pas rentré.
09:53Il faudra qu'on comprenne comment ça s'est passé, mais c'est assez troublant.
09:58Après, ce que j'attends, moi, des politiques, c'est qu'ils disent,
10:01comme l'a dit un peu tout à l'heure le ministre de l'Intérieur,
10:03voilà pourquoi on en est là.
10:05Oui.
10:06Quels sont les responsabilités collectives ?
10:07Et qui ne sont pas un autre que les fichiers de leur...
10:09Et voilà comment on va répondre à la question, parce qu'on sait pourquoi on en est là.
10:13Bien sûr.
10:13Si c'est pour nous dire, ne vous inquiétez pas, on va réfléchir, on va faire des...
10:18On a un rapport, on va mettre en oeuvre...
10:19Non, ça ne le croit pas.
10:20Là, les Français, comme vous l'avez dit tout à l'heure, les Français n'y croient plus.
10:22Mais ils n'y croient plus.
10:23Mais ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que les politiques n'ont pas compris
10:26que les Français n'y croyaient plus.
10:27C'est ça qui me sidère.
10:28Naïm Mme Fadel, rapidement.
10:30Moi, j'attends des politiques, ceux qui sont là depuis plus de 30 ans aujourd'hui,
10:36qui présentent leurs excuses.
10:38Voilà.
10:39Ils disent, pardon, pardon, on a failli.
10:42On n'a pas su mettre en place les politiques qu'il faut
10:45pour justement que vos enfants ne soient pas tués.
10:48Moi, c'est ça que j'attends.
10:49Et je suis...
10:51Vous savez, quand j'ai entendu le président de la République,
10:53je n'étais pas en colère, j'étais extrêmement triste.
10:56Vraiment, je me suis dit, mais comment, comment il a pu dire ça
10:59quand on pense à toutes ces familles qui ont perdu leur enfant ?
11:03Je me suis dit, mais comment autant de mépris, autant de cynisme,
11:08autant de détachement à dire cela en nous parlant en comparaison avec l'océan ?
11:15Mais excusez-moi, mais la première des missions que je souhaite que l'État mette en place,
11:21c'est la sécurité et la protection qu'il nous doit,
11:26et celle aussi de nos enfants, bien avant l'océan.
11:29Bien sûr.
11:30Et il faudra aussi que les parents fassent aussi une introspection
11:34sur la façon dont ils nous éduquent aujourd'hui, les jeunes enfants.
11:37On regarde le profil de cet ado de 14 ans, Sabrina Birlin-Bouillet,
11:40nous dresse le portrait de ce jeune, a priori, à 100 problèmes.
11:45Service police-justice de Siennou, Sabrina.
11:48Concernant le profil de ce meurtrier présumé, on en sait plus.
11:52Il est âgé de 14 ans.
11:53C'est un élève de ce collège, Françoise Dolto, en classe de 3e.
11:58Il n'est pas connu des services de police-nid de justice
12:00concernant son comportement à l'école.
12:02La ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne, précise de son côté
12:06que cet élève ne posait pas de problème particulier, selon elle.
12:10Il était même désigné référent harcèlement dans son collège.
12:14Et pourtant, on a appris qu'il avait été exclu à deux reprises
12:17en début d'année pour avoir perturbé la classe.
12:20Reste maintenant l'une des questions centrales dans cette affaire,
12:23celle du mobile.
12:24Que faisait cet élève avec un couteau sur lui ?
12:26Pourquoi s'en est-il pris à sa surveillante ?
12:29Une enquête est ouverte par le parquet de Chaumont.
12:32Merci beaucoup, Sabrina Birlin-Bouillet.
12:34On est en ligne avec le docteur Maurice Berger,
12:35qui est pédopsychiatre spécialiste de la violence chez les mineurs.
12:38Bonsoir à vous.
12:39On a très peu d'éléments concernant ce passage à l'acte
12:42ce matin de cet adolescent de 14 ans, docteur Berger.
12:46Mais est-ce qu'on peut dire qu'il y a une forme de généralisation
12:49de la violence avec les armes blanches dans notre pays ?
12:52Est-ce que c'est un phénomène que l'on peut comme ça pointer ?
12:55Oui, je suis d'accord avec ça.
12:59Je pense qu'il y a actuellement ce que j'appelle une attaque au couteau d'atmosphère,
13:05pour paraphraser le djihadisme d'atmosphère.
13:08Et c'est tout à fait important, parce que je pense qu'un certain nombre de mineurs
13:14qui ont une identité fragile, qui cherchent des modèles,
13:20vont prendre ainsi des modèles de héros destructeurs,
13:24qui sont, je dirais, pratiquement à disposition.
13:27Alors, ça pose problème, parce qu'on a deux sortes de meurtres différents.
13:36En gros, on peut penser évidemment à la déclaration de la mère d'Elias ce matin,
13:41où là, je considère qu'il y a une succession de ratés énormes
13:45de la part de l'appareil judiciaire, etc.
13:49C'est-à-dire, c'est horrible à dire, je pense que c'est un meurtre évitable.
13:52Dans le cas de ce jeune, actuellement, il manque énormément d'éléments pour aller plus loin.
14:00Je suis mal à l'aise pour en parler.
14:03Mais j'irais volontiers vers chercher un trouble, peut-être psychiatrique,
14:09peut-être un trouble avec une difficulté à faire des différences
14:14entre ce que ce jeune pensait et la réalité,
14:19c'est-à-dire quelque chose de poreux en ce qu'il pense et l'imaginaire,
14:24et il est allé prendre un modèle d'identification
14:26qui est actuellement, effectivement, dans l'atmosphère.
14:30Alors, c'est dramatique,
14:33non seulement parce qu'il a eu une personne tuée,
14:37parce qu'il y a un enfant petit qui a perdu sa mère,
14:40mais aussi parce que là, je trouve que l'État n'a pas failli à ce moment-là,
14:45puisqu'il y avait le portique.
14:47Vous avez raison, il n'y avait pas de portique,
14:50il y avait en tout cas des contrôles de sacs faits par les gendarmes
14:52au moment où le drame s'est déroulé.
14:54Docteur Maurice Berger, est-ce qu'on peut parler de mimétisme ?
14:57Est-ce que ça existe ?
14:59Est-ce que le fait que ces attaques au couteau se multiplient
15:01peut entraîner certains esprits faibles au passage à l'acte ?
15:05Tout à fait. Regardez les contrôles aléatoires qui ont été faits dans les deux derniers mois.
15:12Dans les deux derniers mois, on montrait sur 950 contrôles aléatoires,
15:1695 ports d'armes blanches à l'entrée des établissements scolaires.
15:23Donc, on est vraiment devant un phénomène de masse.
15:27Les Anglais le prennent en encore plus.
15:31Donc, du coup, les juges ont décidé de lever l'anonymat carrément.
15:35C'est-à-dire qu'on ne respecte plus l'anonymat des mineurs
15:37et on dit tel mineur a commis tel acte gravissime.
15:41Et ça change quoi que ce soit à la réalité ?
15:44De donner le nom des passeurs ?
15:47Effectivement, la question, c'est celle de la prévention.
15:52Au niveau de la prévention, il y a les mesures qu'on propose actuellement.
15:55Je pense qu'il faut aller plus loin.
15:58C'est-à-dire, tout port d'armes de catégorie D,
16:01et il faut élargir les catégories D, c'est l'application de la loi.
16:05C'est-à-dire, la prison ferme pour une durée,
16:09moi je pensais 15 jours au départ, des courtes peines,
16:12mais on arrive à un tel nombre de tués
16:14que je me demande s'il ne faut pas une peine plus lourde.
16:18Le deuxième point, c'est quand on dit l'interdiction d'achat des couteaux.
16:23Mais enfin, les couteaux, ils se trouvent dans la cuisine.
16:25C'est-à-dire que le couteau, maintenant, c'est devenu la kalachnikov du collégien et du lycéen.
16:31Donc oui, interdisons la vente des couteaux aux mineurs, mais ça ne suffira pas.
16:35Ce que je me demande, et là-dessus, je ne suis pas au point, clairement,
16:40c'est deux choses.
16:42C'est tout d'abord, il faudrait des messages
16:45contre cette identification à des héros destructeurs avec meurtre au couteau.
16:50C'est-à-dire des messages sur les réseaux sociaux qui commenceraient par
16:54« tuer, c'est minable ».
16:56Et puis après, le courage, c'est soit d'y renoncer, soit d'en parler.
17:00Enfin, il faudra trouver une formule,
17:02mais désigner qu'on n'est pas un héros quand on tue.
17:06Et puis le dernier point,
17:07c'est qu'il va falloir mettre en place une recherche.
17:10Une recherche avec des cliniciens expérimentés
17:14qui ont fait des suivis au long cours
17:16de ces sujets mineurs, auteurs de meurtres,
17:19pour essayer de comprendre quels sont leurs points communs.
17:23Et à ce moment-là, effectivement,
17:25on pourra peut-être avancer dans la prévention.
17:28Docteur Maurice Berger, une dernière question posée par Louis Dragnel.
17:31Moi, j'avais deux questions, docteur.
17:33La première, est-ce que vous faites un lien avec des conflits importés ?
17:36Parce qu'on disait, notamment il y a une dizaine d'années,
17:38que l'arrivée du couteau sur le continent européen
17:41vient notamment du terrorisme palestinien.
17:43Et puis, j'avais une seconde question que j'avais notée.
17:47Il y a une quarantaine d'années,
17:48il y avait beaucoup de petits garçons
17:49qui allaient à l'école avec des canifs, des opinels.
17:52Et pourtant, ils ne passaient pas à l'acte.
17:55Qu'est-ce qui a changé ?
17:59Alors, le premier, est-ce que c'est un conflit importé ?
18:03Par rapport à l'utilisation de l'arme, uniquement ?
18:06Dans l'utilisation des armes, c'est possible.
18:10C'est possible, mais quand même, il y a le rôle de l'éducation,
18:15le rôle des parents.
18:17Soit on est dans un continuum,
18:20dans une continuité d'actes violents,
18:22depuis l'école primaire.
18:24Et dans ce cas-là, je dirais qu'effectivement,
18:27on a un problème de violence
18:30chez certains mineurs d'origine immigrée,
18:33une violence qui existe dans le pays d'origine,
18:37mais qui est contenue par des lois beaucoup plus sévères.
18:39Et quand ça arrive chez nous,
18:41cette violence s'exprime autrement.
18:43Maintenant, votre deuxième question.
18:45Je suis désolé, je l'ai oubliée.
18:47C'était sur les opinels, je crois.
18:48Non, mais il y a 40 ans,
18:51il y avait beaucoup de petits garçons
18:52qui allaient à l'école avec des canifs et des opinels,
18:54et pourtant, qu'est-ce qui a changé
18:56entre cette jeunesse-là et celle d'aujourd'hui ?
18:59Alors, effectivement, on allait avec des canifs,
19:01mais c'était éventuellement pour couper
19:03les tranches de pain du goûter,
19:06ou c'était pour tailler des branches d'arbres,
19:08des choses comme ça.
19:10Donc, ce qui a changé,
19:14je répète,
19:16si on est devant une continuité,
19:20effectivement, il y a, au niveau éducatif,
19:24un ensemble d'interdits.
19:26Les interdits qui sont les interdits fondamentaux.
19:31C'est-à-dire,
19:32on ne fait pas ça à autrui,
19:35tu n'aimerais pas qu'on te le fasse.
19:37Et ça, c'est quelque chose qu'actuellement,
19:40qui est complètement dissous
19:42chez un certain nombre de familles,
19:44heureusement pas chez toutes.
19:46Quand c'est une pathologie,
19:48un trouble individuel,
19:49comme c'est peut-être le cas chez ce jeune,
19:51je pense que là,
19:53on est hors...
19:55quelque chose qui est presque,
19:59qu'on va dire, hors société.
20:01C'est-à-dire qu'il aurait utilisé un autre moyen, peut-être.
20:04D'accord.
20:04Merci beaucoup.
20:05C'est à discuter.
20:05Merci beaucoup, docteur Maurice Berger,
20:07pédopsychiatre,
20:07d'avoir pris du temps pour nous répondre
20:09dans Punchline,
20:10sur CNews et sur Europe 1.
20:11On va évoquer maintenant le volet politique,
20:13on l'a déjà évoqué
20:14à travers la prise de parole d'Emmanuel Macron,
20:16qui était complètement décalée
20:18en début de semaine.
20:19On se rappelle,
20:21Gauthier Lebrecht,
20:21il a dit qu'on braînoichait,
20:23qu'on lavait le cerveau des Français
20:24avec des faits divers.
20:26Pour une fois,
20:26je renvoie aux proches des victimes
20:27qui ne se taissent plus.
20:29Ils ont décidé de ne plus se taire.
20:30On entendra tout à l'heure
20:31la mère d'Elias,
20:32qui avait livré un témoignage bouleversant.
20:34Et qui a répondu à Elisabeth Borne.
20:35Et qui a répondu aussi à Elisabeth Borne,
20:37qui lui disait qu'il fallait réfléchir.
20:38Non, non,
20:39il n'est plus le temps de réfléchir,
20:40il est temps d'agir.
20:41Mais en fait,
20:42on a des solutions
20:44qui sont disponibles.
20:45Et on a l'impression
20:46que les politiques passent à côté
20:47tous depuis 40 ans.
20:49Et qu'on ne les écoute plus.
20:50On va écouter dans un instant d'autre.
20:51Moi, je serais Elisabeth Borne
20:52et Emmanuel Macron.
20:53Honnêtement, j'aurais honte.
20:55Franchement, j'aurais honte
20:56d'avoir dit ça.
20:5848 heures plus tard,
20:59il y a un nouveau mort.
21:00D'avoir dit ça juste après
21:01la mort de Benoît
21:02enterré à Dax,
21:04qu'on faisait du lavage de cerveau
21:06avec les faits divers
21:08et qu'il fallait mieux parler d'écologie.
21:09Et ce soir,
21:09le président de la République,
21:10il va faire un grand exposé
21:11sur les océans.
21:12Et quel Français en a quelque chose
21:15à fiche des océans ce soir ?
21:17On parle de la sécurité.
21:19C'est important, Gauthier.
21:19C'est très important.
21:20Vous pensez que dans la liste
21:21des priorités des Français,
21:23il y a les océans ?
21:24Mais c'est important.
21:25Mais c'est une...
21:26Franchement, le président de la République
21:27qui va faire un exposé
21:28sur les océans ce soir,
21:30c'est une plaisanterie.
21:31Il est décalé par rapport
21:31à l'actualité.
21:32Mais on ne va pas dire
21:33que ce n'est pas important.
21:33Mais il est décalé
21:34par rapport à son propre pays.
21:36Il est décalé par rapport
21:37à la population française.
21:38Vous avez bien réagi avant.
21:39Vous n'aurez pas choqué
21:40qu'il fasse un discours.
21:41Mais je suis d'accord,
21:41sauf qu'il a dit...
21:42C'est lui qui a opposé écologie.
21:44C'est lui qui a opposé
21:44écologie et sécurité.
21:46Ce n'est pas moi
21:46qui l'ai opposé.
21:47C'est lui qui a opposé
21:48écologie et sécurité.
21:49Donc voilà.
21:50Donc il préfère s'occuper
21:51des océans.
21:51Ça l'intéresse plus
21:52que de la sécurité des Français.
21:53On l'a bien vu
21:54au cours des huit années
21:55qui sont en train
21:57de s'achever.
21:58Il en reste deux.
21:58Ça va être très long
21:59puisqu'il ne va strictement
22:00rien se passer
22:00sur le volet sécuritaire.
22:02Donc ça, c'est pour Emmanuel Macron.
22:03Et pour Elisabeth Borne,
22:10on attend quoi ?
22:12Et on a donc des politiques
22:13qui, comme le disait
22:14Éric tout à l'heure,
22:16enchaînent les mots creux
22:17comme des perles
22:18sur un collier.
22:19La République ne reculera pas.
22:21L'école doit être
22:22un sanctuaire.
22:23Et pendant ce temps-là,
22:24on compte les morts.
22:25Parce que c'est ça aussi
22:26le bilan.
22:27C'est on compte les morts.
22:29Ce qui est terrible,
22:31c'est que Elisabeth Borne
22:32et le président de la République
22:33ont été désavoués
22:34par le Premier ministre
22:35sur la Première Assemblée.
22:37Quand il dit
22:37on a un rapport
22:39je demande à Néiou Tchou
22:40de le mettre en oeuvre
22:41le plus rapidement
22:42donc il faut légiférer.
22:43Un rapport sur les couteaux ?
22:43Sur les couteaux.
22:45Donc je lui demande
22:45très vite de légiférer.
22:47Et ensuite,
22:48il dit
22:48ce ne sont pas des faits divers,
22:49ce sont des faits de société.
22:51Donc là,
22:51on est en plus
22:51dans une situation politique
22:52où il y a
22:53au plus haut niveau de l'État
22:54non pas un discours uniforme,
22:56unanime,
22:57d'empathie,
22:58de respect,
22:58mais au contraire...
22:59Et où François Bérou
23:00prendra la parole
23:00sur ce qui s'est passé
23:01ce soir à 20h
23:02quand Emmanuel Macron
23:03nous parlera
23:03des poissons dans l'océan.
23:09Les mots n'ont jamais suffi,
23:12les mots ne suffisent pas,
23:14les mots ne suffiront pas.
23:15Aujourd'hui,
23:16alors qu'elle remplissait
23:17sa mission au service
23:17des enfants de France,
23:18qu'elle était un de ses maillons
23:19qui permet de garantir
23:21à nos enfants
23:21le droit à l'éducation
23:22tel que décrit
23:23dans la Déclaration universelle
23:24des droits de l'homme,
23:25à 31 ans,
23:27Mélanie est morte
23:27poignardée par un élève.
23:29Mes pensées vont à sa famille
23:30et en particulier
23:32à son très jeune enfant.
23:34Un nouveau drame
23:35vient donc de toucher l'école
23:36et par conséquent
23:37l'ensemble de notre nation.
23:38un drame,
23:40pas un fait divers
23:41sur lequel on brénouerait
23:43un drame
23:44qui appelle une réponse politique.
23:46C'est parce qu'il n'y a jamais
23:47eu de réponse politique
23:48que notre société a vu la vie
23:49être progressivement désacralisée.
23:52C'est parce qu'il n'y a jamais
23:52eu de réponse politique
23:53que l'ultra-violence
23:54s'est banalisée
23:56en particulier
23:57chez les mineurs.
23:58C'est parce qu'il n'y a jamais
23:59eu de réponse politique
24:00que des enfants deviennent orphelins
24:01et des parents sont obligés
24:02d'enterrer des enfants
24:03victimes de la barbarie.
24:06Les différents ministres
24:06de la Santé
24:07et de l'Éducation nationale
24:08de la justice de l'intérieur
24:09qui n'ont pas pris la mesure
24:10depuis des années
24:11de la dérive d'une partie
24:12de la jeunesse,
24:13de son ensauvagement,
24:14de l'impact des réseaux sociaux
24:15et de la banalisation
24:16de la violence
24:17chez les adolescents
24:17entre eux
24:18et contre eux-mêmes.
24:21Ces mots,
24:21tirés de la lettre publiée
24:22par la mère du jeune Elias
24:24il y a quelques jours,
24:25sonnent terriblement juste
24:27en ce 10 juin.
24:29Alors,
24:29monsieur le Premier ministre,
24:30quelle va être la réponse politique
24:31du gouvernement
24:32à ce drame
24:32qui suscite la peur
24:34de toutes les familles
24:35qui vivent dans l'angoisse
24:36de voir l'un des leurs
24:37tomber sous le coup
24:38des barbares
24:39et qui suscite,
24:40c'est à la fois juste
24:41et légitime,
24:42l'émotion,
24:43l'indignation,
24:44voire même la colère
24:45du peuple de France.
24:46Voilà l'interpellation
24:47de Marine Le Pen
24:48en direction de François Bayrou
24:49qui lui a bien saisi
24:50l'enjeu
24:51qui n'était pas aussi décalé
24:52que le Président de la République
24:53avec ses phrases.
24:55On va écouter ce qu'a dit
24:56François Bayrou
24:56parce que je vois
24:56que vous levez les yeux au ciel
24:57déjà à Éric Remel.
24:58Oui, parce que
24:58je ne sais pas si on va écouter
24:59l'extrait en question
25:00mais le Président de la République
25:02il a descendu une passerelle
25:03en se prenant visiblement une baffe.
25:05Là, il a pris une baffe virtuelle
25:06de la part de son Premier ministre
25:07absolument lucide.
25:08Écoutons-le, François Bayrou,
25:09sur le fait que les armes blanches
25:10ne sont une réalité quotidienne
25:12dans notre pays.
25:12On est loin des faits divers
25:14évoqués par le Président.
25:16Les armes blanches,
25:18les couteaux
25:19sont en train de devenir
25:21parmi les jeunes
25:23et les très jeunes enfants
25:25le garçon qui a pris la vie
25:28de cette surveillance
25:31avait 14 ans.
25:33C'est en train de devenir
25:34une réalité de tous les jours.
25:37Nous ne pouvons pas demeurer
25:39indifférents
25:42et les bras baissés
25:44devant ce qui est en train
25:45de se passer.
25:47devant cette vague
25:49qui progresse.
25:52Nous avons des décisions
25:53à prendre.
25:55Voilà, des décisions.
25:56Voilà, avec le ton
25:57qui est le sien,
25:57une réalité de tous les jours,
25:59c'est exactement le contraire
26:00d'un fait divers.
26:01Un fait divers,
26:02ça intervient de manière
26:03irrationnelle.
26:04Quand le Premier ministre dit
26:04c'est une réalité de tous les jours,
26:06c'est donc un fait de société.
26:07Donc, il contredit magistralement
26:09avec le ton qui est le sien
26:10ce qu'a dit le Président
26:11de la République à Nice
26:12quand il nous parle
26:13de l'eau pollueuse.
26:14Quand il dit
26:18les arbres blanches
26:19sont en train de devenir...
26:20Ça fait 30 ans.
26:22Ça fait 30 ans que vous le dites,
26:23vous, François Pony.
26:23Oui, mais c'est 30 ans
26:23que tous les acteurs du terrain,
26:25le docteur Berger,
26:26tout à l'heure l'a dit,
26:2730 ans qu'on alerte
26:28en disant
26:28attention, on y va tout droit.
26:30Voilà, comment un Premier ministre
26:31peut dire
26:31que lui, il dise
26:33moi, je suis là depuis un an
26:34et tout de suite,
26:35j'ai demandé un rapport
26:35parce que je sais que c'est la vérité.
26:37Il a été ministre
26:38de l'Éducation nationale avant.
26:39Avant, bien sûr, mais voilà.
26:40Continuer à dire
26:41ça devient une réalité aujourd'hui
26:43donc on va s'en occuper.
26:44C'est ça que les Français
26:44n'acceptent plus.
26:45Bien sûr.
26:46Gauthier Lebrun.
26:46Oui, et puis moi,
26:47je retiens aussi le mot
26:48de François Béron.
26:49On ne peut pas être indifférent
26:50à ce qui se passe.
26:52On a un président
26:53par sa déclaration
26:54qui a montré son indifférence.
26:56C'est du brainwashing
26:57d'un revers de la main.
26:58C'était une phrase
26:59qui suintait
27:00le mépris absolu
27:02pour les familles de victimes.
27:05Donc, je ne sais pas
27:06s'il a pensé
27:06à Emmanuel Macron
27:07en le disant,
27:08mais moi, je trouve
27:09que le président
27:09montre son indifférence.
27:11Et il nous a quand même sortis
27:12lors de sa grande messe
27:13sur TF1 l'autre soir
27:15qu'il avait tout fait
27:16pour remettre
27:16la sécurité partout.
27:18Alors qu'on voit
27:19que la sécurité
27:19est nulle part.
27:20C'est son propre ministre
27:21de la Justice
27:22qui le dit,
27:23Gérald Darmanin.
27:24On peut même venir
27:25vous chercher
27:25jusque dans votre lit.
27:27C'est ce qui est arrivé
27:27pas plus tard
27:28que la semaine dernière
27:28à l'animateur de télévision
27:30Christophe Beaugrand.
27:30Donc, on n'est plus
27:31en sécurité nulle part.
27:32Et je me rappelle
27:33la phrase de François Béroux
27:34qui avait quand même dit
27:35au moment où cette jeune femme,
27:37cette jeune fille
27:37avait pris 57 coups de couteau
27:39à Nantes,
27:40l'école doit rester
27:41un sanctuaire.
27:42On compte les morts
27:43à l'école.
27:43Des enseignants,
27:44des élèves,
27:45des surveillants.
27:46L'école n'est plus
27:47un sanctuaire.
27:48Il n'y a plus
27:48un lieu épargné
27:49aujourd'hui.
27:50Louis Dragnel,
27:51je trouve que les mots
27:52des politiques sont usés.
27:53Ça ne fonctionne plus
27:54auprès des Français.
27:55Et on ne croit plus,
27:56on n'accorde plus de crédit
27:58à la parole du politique.
27:59Et c'est extrêmement grave
28:00dans le fonctionnement
28:01de la démocratie.
28:02Il y a après deux types
28:02de prise de parole.
28:04Je trouve que Bruno Retaillon
28:05est plutôt intéressant
28:06parce qu'il a une réaction
28:07avec plus de l'humilité
28:08et pas des solutions
28:09toutes faites.
28:10Et quant à François Bayrou,
28:11je suis d'accord avec vous,
28:12peut-être qu'il a fait
28:13la moitié du chemin.
28:14C'est positif,
28:15c'est très bien.
28:16Mais que ne fait-il pas
28:17en termes d'action ?
28:18Le problème,
28:19c'est qu'on est tous
28:20comme ça,
28:20pantois,
28:21on attend.
28:22On attend désespérément,
28:23il ne se passe jamais rien.
28:24Il n'y a jamais de loi
28:24qui est votée.
28:25Il n'y a même pas de tentative.
28:26Si elles sont votées,
28:27elles sont des tricotées.
28:28Il y a Gérald Darmanin
28:29qui tente quelque chose
28:30avec les partis politiques.
28:32Il va essayer de les réunir
28:33et il a annoncé
28:34qu'il allait essayer
28:35de faire un projet de loi
28:37pour durcir les peines pénales.
28:41Cette proposition,
28:42il l'a fait au Premier ministre,
28:43au Président,
28:44au début de l'été.
28:45Mais je trouve que François Bayrou,
28:46honnêtement,
28:47on reste toujours
28:49un peu sur sa faim.
28:50À force de se dire
28:51qu'on ne réagit jamais à chaud,
28:52on ne réagit jamais à froid.
28:54Parce que,
28:55par rapport à ce que,
28:55je rebondis sur ce que disait
28:57Gauthier Lebrecht,
28:58ceux qui disent
28:58qu'il ne faut surtout pas
28:59réagir à chaud,
28:59à froid,
29:00moi, je n'ai jamais vu
29:00aucune décision
29:01qui était prise.
29:02Et par rapport à ce qui est
29:03de la récupération politique,
29:05aujourd'hui,
29:05elle est indispensable.
29:07Et si, aujourd'hui,
29:07les familles de victimes
29:08commencent à hausser le ton,
29:09commencent à hurler leur colère
29:11et montrer qu'ils ne sont pas satisfaits
29:13de la réponse politique,
29:14c'est précisément
29:15parce qu'on leur a toujours dit
29:16« Attention,
29:17il ne faut surtout pas
29:18faire parler ses émotions,
29:20on verra ça plus tard,
29:20le plus tard n'arrive jamais. »
29:22Et donc,
29:22c'est insupportable
29:23pour les familles de victimes.
29:24Et c'est pour ça
29:25qu'aujourd'hui,
29:25elles se réveillent.
29:26Et c'est pour ça
29:26que maintenant,
29:27il n'y a plus jamais
29:27un discours qui consiste à dire
29:29« Vous n'aurez pas ma haine,
29:30marche blanche avec des crayons,
29:32tout ça, c'est terminé. »
29:32Ça, c'est le monde d'avant.
29:33Et je pense que
29:34beaucoup de politiques
29:35n'ont pas encore compris
29:35qu'on a changé d'époque.
29:36Il est 18h30,
29:37on est en édition spéciale
29:38sur CNews et sur Europe 1
29:39après le meurtre
29:40de cette surveillante
29:42à Neugent,
29:43en Haute-Marne.
29:44On va écouter Bruno Retaille,
29:46au ministre de l'Intérieur.
29:47Lui, il était en déplacement
29:48auprès des sapeurs-pompiers
29:50parce que vous savez
29:50que deux jeunes sapeurs-pompiers
29:51volontaires,
29:5222 et 23 ans,
29:53en sont morts
29:54lors d'une intervention
29:55à Londres, en l'Aisne.
29:57L'immeuble sur lequel
29:57ils intervenaient
29:58s'est écroulé sur eux.
29:59C'est un drame,
30:00évidemment, absolu.
30:02Et il s'est exprimé aussi
30:03sur ce qui s'est passé
30:03à Neugent.
30:04On écoute Bruno Retailleau.
30:07Donc, ou bien
30:08il y a une hypothèse
30:09de santé mentale.
30:10Et alors, il faudra voir
30:11s'il y avait eu
30:12des signalements,
30:14s'il y avait un suivi
30:15particulier,
30:17ou alors c'est autre chose.
30:19Et on tombe dans ce que
30:20j'ai déjà appelé
30:21la barbarie,
30:22qui doit nous questionner.
30:23collectivement.
30:26J'ai souvent dit
30:27qu'une société laxiste
30:29qui avait déconstruit
30:30tous les repères,
30:32tous les cadres communs,
30:33la notion de respect
30:34qu'on doit
30:34à chacun d'entre nous,
30:37la notion d'autorité,
30:38la notion de hiérarchie,
30:39cette société du laxisme
30:40avait engendré,
30:42parfois,
30:44finalement,
30:45d'une fabrique
30:46de barbares.
30:49Pour l'instant,
30:49c'est trop tôt pour le dire.
30:50Les mots sont forts,
30:51Gauthier Le Bret,
30:52il martèle ce qu'il a dit.
30:54C'est lui
30:55qui a posé le mot
30:56barbare dans l'espace public.
30:58Mais est-ce qu'il a
30:59le moyen,
30:59encore une fois,
31:00de faire ce qu'il souhaite
31:01pour rétablir la sécurité
31:02en France ?
31:03Il est ministre de l'Intérieur,
31:04il n'est ni Premier ministre,
31:06ni Président de la République,
31:07et il n'a pas une majorité absolue
31:09à l'Assemblée nationale.
31:10Donc, non,
31:11comme Gérald Darmanin,
31:13d'ailleurs,
31:13qui va proposer des peines minimales
31:15à la rentrée,
31:16qui sont encore plus dures
31:17que les peines planchées
31:18puisque c'est dès le premier acte
31:19de délinquance.
31:20Non,
31:21les deux hommes
31:21qui incarnent
31:22le côté le plus à droite
31:24de ce gouvernement,
31:25le côté régalien,
31:26n'ont pas
31:26l'entièreté
31:28des possibilités
31:29pour mettre en place
31:30telle ou telle mesure
31:31efficace
31:32pour que ça s'arrête.
31:33Mais il faudrait
31:34un tel choc.
31:34Ce n'est pas une petite loi.
31:36Ce n'est pas interdire
31:37les couteaux
31:38à la vente
31:40aux mineurs
31:40alors que,
31:41comme l'a dit
31:42le docteur Berger,
31:43ils peuvent en trouver
31:44plein leur cuisine.
31:46Le choc doit être
31:47beaucoup plus profond,
31:49j'allais dire,
31:49même beaucoup plus violent
31:50pour que les choses bougent.
31:52Ce n'est même pas
31:53les jeux vidéo.
31:54Le Japon
31:54est la société
31:55la plus consommatrice
31:56en matière de jeux vidéo.
31:57C'est l'une des sociétés
31:58les moins criminogènes
31:59du monde.
32:00Donc,
32:00même ça,
32:02ça ne suffira pas.
32:03Ce n'est pas parce que
32:04vous allez interdire
32:04les jeux vidéo
32:05aux mineurs
32:06ou moins de 16 ans
32:08que ça va changer
32:10quelque chose.
32:10Il faut un choc
32:11judiciaire
32:12très profond,
32:13un choc d'autorité.
32:14Quand vous arrêtez
32:16500 émeutiers
32:18et que vous en mettez
32:19un en prison
32:20alors qu'il y en avait
32:21plusieurs milliers
32:23dans les rues de France,
32:24évidemment,
32:25vous n'êtes pas crédible.
32:26évidemment,
32:27vous n'êtes pas crédible.
32:29Et puis,
32:29ça doit partir
32:30de l'Elysée.
32:31Au lieu de faire
32:32une soirée spéciale,
32:33j'y reviens sur les océans,
32:34pourquoi pas une soirée spéciale
32:35sur la sécurité ?
32:36Ça,
32:36ça n'a jamais été fait.
32:37Non.
32:37Tiens,
32:37comme...
32:38Parce que ça demande
32:40beaucoup de courage.
32:41Et surtout,
32:42on peut constater
32:42tout de suite
32:43les résultats.
32:44Parce qu'il y a des chiffres.
32:45Ce n'est pas le nombre
32:46de plastique dans les océans.
32:48C'est un peu...
32:48Naïma.
32:49Naïma M. Padel.
32:51C'est ça qui est difficile
32:52pour eux.
32:53Il faut assumer
32:54les conséquences politiques
32:55des décisions
32:56qui doivent être prises.
32:57Elles sont tellement
32:58impôts,
32:59ce que disait Gauthier.
33:00Il y a un besoin
33:01de violence,
33:02de force
33:02de la part de l'État
33:04et de la part des politiques
33:05qui vont prendre ces décisions
33:06que ça va être
33:07tellement difficile à assumer
33:08qu'il y a très peu
33:09de gens qui veulent le faire.
33:10Jean-Christophe Cuy,
33:10vous êtes policier.
33:11Est-ce que ce que vous entendez
33:12de la part des politiques
33:13est suffisant ?
33:14Où vous convient ?
33:15Ou est-ce que vous dites
33:16qu'on n'y arrivera pas ?
33:17On n'y arrivera pas.
33:19Non, j'espère qu'on va y arriver
33:20parce que de toute façon
33:21on n'a pas le choix.
33:22Il faut qu'on y arrive.
33:23On a des générations déjà.
33:24On a nos enfants
33:25qui grandissent dans ce monde-là
33:26et moi je veux
33:27pour mes enfants
33:28je leur veux un monde différent.
33:30Donc nous on se bat aussi
33:31tous les jours au quotidien
33:32pour faire améliorer les choses.
33:34Après, effectivement
33:35je pense qu'il y a une génération
33:36ou deux là
33:37où c'est trop tard.
33:39On ne pourra pas les faire
33:40revenir en arrière.
33:41Il y a eu des délinquants,
33:42des générations
33:43les jeunes sont sur-représentés
33:47dans la délinquance.
33:48Ça c'est un fait.
33:49Les chiffres parlent de même.
33:50Donc ce qu'il faut s'intéresser
33:50c'est les prochaines générations.
33:52Donc là moi j'attends aussi
33:53qu'un homme politique
33:54des hommes politiques
33:54nous disent
33:55voilà, moi je veux emmener la société
33:56j'ai une telle vision de la société
33:57maintenant il va falloir
33:59qu'on mette les moyens
34:00et ce n'est pas que les moyens polis
34:01c'est justice encore une fois.
34:02C'est pluridisciplinaire.
34:04C'est-à-dire qu'il faut
34:04effectivement reprendre le...
34:06J'allais dire
34:06il faut que tout le monde
34:07aille à l'école du bon sens
34:07à un moment donné.
34:08Avant on avait
34:09dans les villages
34:10par exemple
34:10on avait des autorités naturelles
34:11c'était le maire
34:12c'était le curé
34:13c'était le professeur des écoles
34:17et souvent le gendarme
34:18ou le policier.
34:18Bon voilà.
34:19Donc ça c'était
34:19les personnes vers qui
34:21naturellement
34:21il y avait une autorité
34:22et on les écoutait.
34:23Aujourd'hui tout ça c'est fini.
34:25Les maires ils se font attaquer
34:26pareil
34:26dans les mairies
34:28on se fait même brûler les mairies
34:29les policiers se font cracher dessus
34:31et intimidés
34:32et puis derrière
34:33il n'y a pas de réponse
34:33non plus de l'État.
34:35Je veux dire
34:35effectivement les professeurs des écoles
34:37on le voit bien
34:38maintenant la violence
34:39quand on dit
34:40elle ne rentrera pas
34:41dans les collèges et lycées
34:43elle y est déjà
34:43elle est installée
34:44point.
34:45Voilà.
34:46Et en fait
34:46si vous voulez
34:47il y a tous ces axiomes là
34:48effectivement
34:49il va falloir les reprendre
34:50un par un
34:50et retravailler un petit peu
34:51à la racine
34:52alors on n'arrête pas de le dire
34:53mais je pense qu'il faut
34:54effectivement se réunir
34:56et trouver des solutions
34:57mais pas que uniques
34:59encore une fois
35:00c'est pluridisciplinaire
35:01mais qu'il n'y aura pas
35:02qu'une seule vision
35:02mais oui il faut reprendre
35:04et effectivement
35:05un couteau
35:05c'est puni par la loi
35:06normalement
35:06un port d'un couteau
35:07c'est un an de prison
35:07voilà
35:08je ne connais personne
35:09personne ne fait un an de prison
35:11parce qu'il a un couteau sur lui
35:12et pourtant la loi le permet
35:13donc à mon avis
35:14il va falloir effectivement
35:15cibler une trentaine
35:16une quarantaine
35:17c'est le Canada qui a fait ça
35:18des délits
35:19qui sont vraiment
35:21qui empoisonnent la vie
35:23tous les jours
35:24des citoyens
35:25et mettent le paquet dessus
35:26et marquer vraiment
35:27son empreinte
35:28en disant
35:28maintenant c'est fini
35:29la République est en faillite
35:31à ce niveau là
35:32parce qu'effectivement
35:32on a sorti
35:33tous les acteurs publics
35:34qui pouvaient
35:35et qui devaient jouer ce rôle là
35:36ont petit à petit disparu
35:37dans un certain nombre de territoires
35:38mais pas seulement
35:39globalement partout
35:40et aujourd'hui
35:41qu'est-ce que font les gens
35:42ils se retournent vers la religion
35:43vous disiez tout à l'heure
35:44on respectait le curé
35:46aujourd'hui
35:47on respecte le rabbin
35:48l'imam
35:49le curé
35:49selon où on habite
35:50et selon sa religion
35:50et il y a des parents
35:52qui disent
35:52mais moi je ne crois plus
35:53à cette République
35:54et donc je confie mes enfants
35:55à un homme religieux
35:57qui lui va mettre du cadre
35:58je l'ai vécu régulièrement
35:59ce retour du religieux
36:01c'est aussi ça
36:01mais parce qu'on constate
36:03que la République
36:03n'est plus capable de le faire
36:04et on attend un discours républicain
36:06qui dit
36:07non on va reprendre notre place
36:08on attend des actes
36:09on attend des actes
36:10des discours on en a marre
36:12mais sincèrement
36:12avec l'état budgétaire
36:13dans lequel on est
36:14mais là vous avez raison
36:16François
36:16c'est qu'on n'en est même pas
36:18au discours
36:19c'est qu'on a un président
36:20qui nous explique
36:21qu'on fait du lavage de cerveau
36:23avec quelques faits divers
36:24et que tout ça est méprisable
36:25et qu'il faudrait mieux parler
36:26d'écologie
36:27c'est qu'on a une ministre
36:28de l'éducation
36:29qui nous dit
36:29faut pas légiférer à chaud
36:31et elle ose citer
36:32le nom d'Elias
36:32au moment où elle nous dit ça
36:33parce que Elias
36:34il a été tué pourquoi ?
36:36Il a été tué à cause
36:36d'une réforme portée
36:37par Nicole Belloubet
36:38et soumise aux voix
36:40d'Eric Dupond-Moretti
36:41donc oui ça doit être compliqué
36:42de se regarder dans la glace
36:43tous les matins
36:44parce que c'est la fameuse césure
36:45on vous condamne
36:46dans un premier temps
36:47on vous donne votre sanction
36:486 à 9 mois plus tard
36:49si les tueurs d'Elias
36:51avaient été tout de suite
36:52mis à l'ombre
36:53Elias n'aurait pas été tué
36:55à la machette
36:56donc effectivement
36:56ça doit être compliqué
36:57parce que le bilan
36:58c'est aussi des morts
36:59le bilan c'est aussi des morts
37:00et ça doit être compliqué
37:01de pouvoir assumer ça
37:02ensuite en se réveillant le matin
37:04et en y pensant
37:04Parmi les platitudes
37:06et les fadesses
37:07qu'a donc prononcé tout à l'heure
37:08Elisabeth Borne sur place
37:09à Neugeot en Haute-Marne
37:10pour ce nouvel assassinat
37:13elle a cité un chiffre
37:13qui moi m'a sidéré
37:14depuis que les fouilles aléatoires
37:17ont été permises
37:18dans les collèges
37:19dans les lycées
37:20et dans les écoles
37:21300 armes ont été saisies
37:23alors il y a une centaine
37:24d'armes blanches
37:25mais ça veut dire que
37:26c'est devenu
37:27vous voyez tout à l'heure
37:28c'est un point de civilisation
37:29incroyable
37:30c'est que
37:30ce que disait Louis
37:32et 225 autres objets
37:34et combien d'attaques
37:35à l'arme blanche par jour ?
37:37on est en France
37:38à 30 attaques par jour
37:40à l'arme blanche
37:41c'est 10 000 par an
37:41et rien qu'à Paris
37:43130 attaques
37:44à l'intérieur
37:45d'établissements scolaires
37:46pour toute l'année dernière
37:47mais voyez
37:47comment le
37:48je partage tout à fait
37:49le point de vue
37:50de l'opinel qu'on avait
37:51dans la poche
37:51il y avait même
37:52des couteaux suisses
37:52vous vous souvenez ?
37:53on avait un couteau suisse
37:54sur lequel
37:54un tueur à couteaux
37:56on se baladait
37:57avec le couteau suisse
37:58c'était pas une arme
37:58c'était un outil
38:00de la vie quotidienne
38:01et le couteau
38:02est devenu
38:03la façon
38:04disait le professeur Berger
38:05de s'héroïser
38:06d'être un tueur à couteaux
38:08on a complètement changé
38:09et moi je vais vous donner
38:10mon sentiment
38:11la société progressiste
38:12a été trop loin
38:13on sait même pas
38:14où elle nous mène
38:15en revanche
38:15la société conservatrice
38:17on sait où
38:18elle nous amenait
38:19elle nous amenait
38:20avec des repères
38:20des valeurs
38:21qu'on respectait
38:22parfois c'était difficile
38:23on avait besoin de souffler
38:24on avait besoin
38:25de bouffer d'oxygène
38:26mais on sait où elle nous amenait
38:27la société progressiste
38:29dans laquelle on est plongé
38:30on sait pas
38:31où elle va s'arrêter
38:32et on sait pas
38:33où elle nous mène
38:33et bien ça
38:34ça devrait être un sujet
38:35d'interrogation
38:36oui
38:36l'interrogation
38:37mais après réponse
38:38attendez je suis un homme politique
38:39parce que là ça fait 40 ans
38:41François Pipponi
38:42le dit depuis 30 ans
38:43un gamin de 14 ans
38:44qui tue le pire
38:45sur le coup de couteau
38:45ça veut dire qu'il n'a plus
38:46aucun repère
38:47aucune limite
38:48aucune borne
38:48aller plonger un couteau
38:50dans un corps humain
38:51je peux vous dire
38:51voilà
38:51et là c'est à plusieurs reprises
38:54aujourd'hui les jeunes
38:56ils n'écoutent plus
38:57les autorités naturelles
38:58ou les politiques
38:59ils écoutent les influenceurs
39:00en fait tout a changé
39:02tout bouge
39:03et j'allais dire
39:04nous on avait
39:05à une époque de l'influence
39:06sur les enfants
39:06parce qu'on était les parents
39:07on était effectivement
39:09j'allais dire
39:10vous savez
39:10voilà
39:11des repères
39:13même pour eux
39:14et aujourd'hui
39:15c'est quoi ces repères
39:16ça nous échappe
39:16c'est des repères virtuels
39:17c'est des influenceurs
39:19c'est des prêcheurs
39:20et en fait
39:22les gamins
39:22ils se raccrochent
39:22à ce qu'ils peuvent
39:23et c'est là
39:24où il faut effectivement
39:25retravailler
39:26et on avait le service militaire
39:27aussi qui avant
39:28on est cadré
39:28parce que vous avez le respect
39:30parce que vous-même
39:31vous-même
39:31pendant 12 mois
39:32vous portiez un uniforme
39:33donc vous savez
39:34ce que c'était
39:34que de porter un uniforme
39:35aujourd'hui
39:36tout est supprimé
39:37donc toutes les valeurs
39:38effectivement
39:38civilisationnelles
39:39entre guillemets
39:40traditionnelles
39:41ont été gommées
39:42et donc aujourd'hui
39:43on cherche justement
39:44une sortie de secours
39:46et on n'arrive pas
39:47à la trouver
39:47mais effectivement
39:48il faut reposer
39:49peut-être un petit peu
39:50le débat
39:51et surtout
39:52remettre des repères
39:53dans la société
39:53qui remanquent énormément
39:55encore un témoignage
39:55sur ces news
39:56et sur Europe 1
39:56il est 18h40
39:58un cousin
39:59de la jeune
39:59Mélanie 31 ans
40:00qui a été tuée
40:01à coup de couteau ce matin
40:02à nos gens
40:02à Haute-Marne
40:03il raconte
40:04à quel point
40:04c'était une jeune femme
40:05exceptionnelle
40:06Mélanie est une cousine
40:09de quelqu'un
40:10de la famille
40:11une personne
40:13adorable
40:19une maman
40:20extraordinaire
40:22et
40:22malheureusement
40:24aujourd'hui
40:24qui laisse un petit bout
40:25un petit garçon
40:26de 3 ans
40:27derrière elle
40:27forcément
40:30beaucoup de colère
40:31beaucoup de colère
40:32colère contre
40:33contre le gouvernement
40:37colère contre tout
40:38ce qui se passe
40:38colère contre
40:39l'éducation
40:40qu'on donne
40:41aujourd'hui
40:41aujourd'hui
40:42aux enfants
40:42j'arrive pas
40:45j'arrive pas
40:45à comprendre
40:46j'arrive pas
40:46à comprendre
40:46comment les
40:47les parents
40:48peuvent laisser
40:49ce genre de situation
40:51même si
40:52voilà
40:53ils peuvent pas
40:54tout contrôler
40:54ils peuvent pas
40:55tout
40:55voilà
40:55être derrière
40:56derrière
40:57mais à cause
40:58de ça
40:59le gouvernement
41:00va attendre
41:01quoi
41:01et combien de temps
41:02il dit tout
41:03Gauthier Leroy
41:04de ce jeune homme
41:04le cousin
41:05de Mélanie
41:06qui est morte
41:06ce matin
41:06il dit tout
41:07la colère
41:08contre le gouvernement
41:08contre le gouvernement
41:09l'inaction
41:10les paroles
41:11les paroles
41:11comme ça
41:11qui passent
41:12et puis les victimes
41:13qui passent
41:13qu'on oublie
41:14et puis qui défilent
41:15sous nos yeux
41:15horrifiés
41:16et je vais vous dire
41:17je trouve que
41:18toutes les familles
41:18de victimes
41:19qui s'accumulent
41:20restent très calmes
41:21très dignes
41:22à chaque fois
41:23comment elles élèvent
41:24la voix
41:24oui mais de manière très calme
41:26ce que je veux dire
41:26c'est qu'il n'y a pas d'émeute
41:27après la mort de Matisse
41:30après la mort d'Elias
41:32après la mort de Thomas
41:33à Crépole
41:34il n'y aura pas d'émeute
41:35pour cette surveillante
41:37comme il n'y a pas eu d'émeute
41:38pour Dominique Bernard
41:39Samuel Paty
41:40la prof assassinée
41:42à Saint-Jean-de-Luz
41:43il n'y a pas eu d'émeute
41:43pour cette jeune femme
41:44jeune fille
41:45qui a reçu 57 coups de couteau
41:46à Nantes
41:47les français sont très calmes
41:49très très calmes
41:49quand on vient
41:50tuer
41:52tuer
41:52leur enfant
41:53leur
41:54compagnon
41:55leur femme
41:56voilà
41:57très dignes
41:58très calmes
41:59effectivement
41:59ils prennent la parole
42:00la veuve
42:00vous l'avez rappelé
42:01la veuve Comine
42:02la maman d'Elias
42:03encore ce matin
42:05les familles
42:06voilà
42:06la même
42:07autour de Thomas
42:08à Crépole
42:09on n'a pas entendu
42:09directement la famille
42:10mais ils ont fait passer
42:11par différents canaux
42:12des messages
42:13notamment quand il y a eu
42:14ce livre
42:15qui est sorti
42:15tentant de venir
42:16réécrire Crépole
42:17mettant sur un pied d'égalité
42:18les deux bandes de jeunes
42:20comme si c'était une rixe
42:21d'un côté vous aviez des gens
42:22qui étaient armés
42:22de l'autre non
42:23donc je trouve vraiment
42:25que les familles de victimes
42:26sont très calmes
42:27parce qu'il n'y a pas d'émeute
42:27quand il y a tous ces profils
42:29qui sont tués
42:30on est à un point de bascule
42:31tout de même
42:31on va rejoindre Marie-Victoire
42:32Diodonné
42:32Thibault Marchetto
42:33qui se trouve à Nojem
42:34bonsoir à tous les deux
42:35les cours sont suspendus
42:38dans le collège
42:38Françoise Doto
42:39Marie-Victoire
42:40et l'ambiance évidemment
42:41est extrêmement pesante
42:42c'est bien cela
42:43je ne sais pas si vous m'entendez
42:44Marie-Victoire
42:44Oui tout à fait
42:49Laurence
42:49je vous entends
42:50évidemment
42:51l'ambiance a été
42:52très pesante
42:54tout au long de cette journée
42:55actuellement
42:56les abords du collège
42:57Françoise Doto
42:58sont plutôt vides
43:00néanmoins
43:00comme vous pouvez le voir
43:01juste ici
43:02plusieurs élèves
43:02ou parents
43:03sont venus déposer
43:05quelques roses
43:06en soutien
43:07et puis parallèlement
43:08à tout cela
43:08c'est l'enquête
43:09qui elle ne fait que
43:10débuter
43:12je vous le rappelle
43:12le collégien
43:13de 14 ans
43:14a pu être interpellé
43:16immédiatement
43:17après les faits
43:18il a donc été
43:19entendu et interrogé
43:20par la gendarmerie
43:21aujourd'hui
43:22leur objectif
43:23évidemment
43:23c'est de comprendre
43:24les motivations
43:26de ce jeune
43:27s'agit-il d'un acte
43:28prémédité
43:29si oui
43:30depuis combien de temps
43:31et surtout
43:31avec quelle motivation
43:33alors sur ce sujet
43:34sur le profil
43:35de cet individu
43:36nous avons pu
43:37échanger avec
43:38de nombreux habitants
43:40élèves et parents
43:40ils sont tous
43:41évidemment
43:41extrêmement choqués
43:43d'autant plus
43:44que l'individu
43:45ne correspond
43:46à aucun profil
43:47alarmant
43:48ils le décrivent
43:49tous comme un jeune
43:50homme normal
43:51sympathique
43:51il était même
43:52vous l'avez
43:53beaucoup dit
43:54il était même
43:54le référent
43:55harcèlement
43:56de la classe
43:57mais parallèlement
43:58à cela
43:58nous avons aussi
43:59appris par
44:00Elisabeth Borne
44:01qui s'était déplacée
44:02nous avons appris
44:03qu'il avait été exclu
44:05de cours
44:05avant le mois
44:06de novembre
44:08ce sont donc
44:08divers éléments
44:09des zones d'ombre
44:10qu'une conférence
44:12de presse
44:12qui aura lieu
44:13demain à 17h
44:14pourrait permettre
44:15de commencer
44:16à éclaircir
44:17mais nous resterons
44:19en tout cas
44:19mobilisés
44:20pour éclaircir
44:21ce dossier
44:21et mieux comprendre
44:22les circonstances
44:23de ce drame
44:23merci beaucoup
44:24Marie-Victoire
44:25du Donnet
44:25Thibault Marcheteau
44:26sur place
44:26à Neugean
44:26en Haute-Marne
44:27conférence de presse
44:28demain à 17h
44:29on en saurait
44:29tantôt plus
44:30on le suivra
44:31évidemment en direct
44:31sur nos antennes
44:32mais pour l'instant
44:33le mystère est entier
44:34on ne sait pas
44:35ce qui a pu motiver
44:36ce passage à l'acte
44:36de ce garçon
44:37de 14 ans
44:38de s'en prendre
44:39comme ça
44:40avec une telle violence
44:40à une surveillante
44:42lors d'une fouille
44:43de sac
44:43je parlais tout à l'heure
44:45dans mon éditorial
44:46et on s'en est fait
44:47l'écho avec Gauthier
44:48et Louis
44:48du fait que les victimes
44:50désormais prennent la parole
44:51parce qu'avant
44:51c'était le silence
44:52le deuil
44:53on vous oublie
44:54merci
44:55on vous a vu une fois
44:56merci de disparaître
44:57aujourd'hui c'est fini
44:58Harmonie Comine
45:01qui a dit
45:01la France
45:02a tué mon mari
45:03qui était gendarme
45:04il y a le père de Benoît
45:06qu'on a entendu hier
45:06qui est mort à Dax
45:08la semaine dernière
45:08il avait fêté ses 18 ans
45:09samedi
45:10puis il y a la maman d'Elias
45:11qui a parlé ce matin
45:13à notre consoeur
45:13à Pauline de Malherbe
45:14un moment extrêmement fort
45:16extrêmement émouvant
45:17écoutez ce que dit Stéphanie
45:18la maman d'Elias
45:19qui est mort lui
45:19à coup de machette
45:21il y a quelques mois
45:23tué par deux mineurs
45:25récidivistes
45:25en fait ce qu'il va falloir
45:27mettre en lumière
45:28c'est
45:28le travail
45:30des policiers
45:32le travail de la BAC
45:33le travail de la police judiciaire
45:36qui écopent
45:37eux ils écopent
45:38une société
45:39qui est en train
45:39de prendre l'eau
45:40c'est à dire
45:40qu'ils les connaissent
45:41les délinquants
45:42ils passent leur temps
45:43à les attraper
45:44à les mettre en détention
45:46et il y a des jugements
45:48qui sont rendus
45:50qui font
45:50qui sont
45:51ces délinquants
45:52sont remis en liberté
45:54non
45:54il n'a pas de mots pour moi
45:55il respire
45:56il a du mal à respirer
45:57il regarde le ciel
45:58il est allongé sur le dos
45:59il tourne un peu
46:02la tête vers moi
46:03donc je
46:03il est vivant
46:04mais il est en train
46:06de se déglobudiser
46:09c'est à dire
46:09qu'il est en train
46:10d'avoir une hémorragie interne
46:11donc sa conscience
46:12est en train
46:13de s'altérer
46:14mais il entend
46:15ce que je dis
46:16et j'ai
46:17le mot chance
46:20c'est difficile à dire
46:21parce qu'Elias
46:21n'a pas de chance
46:22Elieas n'a pas eu de chance
46:24mais moi
46:25en tant que mère
46:26j'ai la chance
46:27de pouvoir parler
46:28à mon enfant
46:28et de l'apaiser
46:30quelle dignité
46:31quelle force
46:32je vous avoue
46:33que c'est absolument
46:33bouleversant
46:34l'entendre cette maman
46:35et que cette interview
46:36a été formidablement menée
46:37avec beaucoup de bienveillance
46:39elle dit qu'elle a donc
46:40eu de la chance
46:42de pouvoir accompagner
46:42son fils
46:43dans les derniers instants
46:44la scène qu'elle décrit
46:45quand elle arrive
46:45et qu'elle voit son fils
46:46gisant dans son sang
46:47elle est
46:48en tout être humain
46:49toute mère de famille
46:50et littéralement
46:51cisaillée
46:52Jean-Christophe Couvi
46:53quand on
46:55je veux parler de la mort
46:56j'en ai côtoyé
46:57mais les gens ont peur
46:59de mourir seul
46:59en fait
47:00et dès lors
47:01que vous avez
47:01c'est très émouvant
47:03quand même
47:03dès lors que vous avez
47:05une personne
47:06enfin votre maman
47:07qui est là
47:09qui est à votre côté
47:09et qui représente
47:11justement tout ce qui est
47:11la sacralité
47:12vous êtes apaisé
47:13et quelque part
47:14elle a donné cet apaisement
47:15à son enfant
47:16et il est mort
47:18je ne sais pas ce que mes mots
47:19mais dans la paix
47:21parce que justement
47:22rassuré que sa maman
47:23était à côté de lui
47:24combien de fois
47:25vous entendez
47:25ou vous lisez
47:27surtout
47:27des
47:28des textes
47:31de soldats
47:32par exemple
47:32pendant la guerre
47:34qui pleurent
47:35qui appellent leur mère
47:36au secours
47:36etc
47:37qui écrivent des courriers
47:38parce que ça représente
47:40la mère nourricière
47:41et c'est exactement ça
47:42et donc c'est cet apaisement
47:44et effectivement
47:44elle a beaucoup de dignité
47:45parce que parler
47:46garder son émotion
47:47et parler des faits
47:49et parler justement
47:50pour que ça change
47:51pour les autres
47:52il faut que ça change
47:52et c'est surtout ça
47:53elle est en mission
47:54en fait maintenant
47:54et elle va se donner
47:55une mission
47:55pour essayer
47:56d'épargner des vies
47:57à venir
47:58on témoigne
47:59Naïma
48:00parce qu'on ne veut pas
48:00que ça se reproduise
48:01parce qu'on veut épargner
48:02d'autres vies
48:02moi je suis comme vous
48:03je suis bouleversée là
48:04j'entends cette maman
48:05je suis bouleversée
48:06et je vous avoue
48:08comme je me dis
48:09parce qu'on s'est dit ça
48:10quand on avait
48:12parlé de Lola
48:14on a dit
48:15il y en aura d'autres
48:16et malheureusement
48:16je crains
48:17qu'il y ait
48:18d'autres
48:19d'autres Elias
48:21comme il y a eu
48:22d'autres Benoît
48:23comme il y a eu
48:23d'autres Lola
48:24et j'étais en train
48:25de penser à cette maman
48:26elle disait
48:27qu'Elias n'a pas eu
48:28de chance
48:28oui il n'a pas eu
48:29de chance
48:29en raison de l'irresponsabilité
48:31de nos politiques
48:32parce que Gauthier
48:33a parlé de
48:34effectivement
48:35de Madame Belloubet
48:36qui était certainement
48:37contente de sa loi
48:38qui a permis
48:39effectivement
48:40que ces délinquants
48:41soient relâchées
48:42et qu'ils puissent
48:43se récidiver
48:44et c'est ça moi
48:45qui me met
48:46je vous avoue
48:47que je suis en fait
48:49très en colère
48:50et en même temps
48:51je pense
48:52qu'on nous met
48:54aujourd'hui
48:56en tant que parents
48:57dans un espèce
48:58de désespoir
48:59parce qu'on a vraiment
49:00le sentiment
49:01qu'aujourd'hui
49:02il n'y a pas réellement
49:03un sursaut
49:04et quand je vous dis
49:05que j'attends
49:06un mea culpa
49:06c'est parce que
49:07s'il y a un mea culpa
49:09de nos politiques
49:10de tous ces politiques
49:11de droite et de gauche
49:12et bien je peux penser
49:14je peux de nouveau
49:15leur faire confiance
49:15mais aujourd'hui
49:16je ne leur fais pas confiance
49:17mais non
49:18je suis impressionné
49:20c'est la dignité
49:21de cette mère
49:22mais
49:23il n'y a pas de haine
49:24et moi je suis impressionné
49:29et admiratif
49:30parce que c'est vraiment
49:31dans cette situation là
49:32je ne sais pas comment
49:32je réagirais
49:32le père du jeune
49:34qui a été tué à Dax
49:35lui il commence
49:35à avoir d'autres
49:36et c'est vrai que
49:37sur la côté
49:37il disait à juste titre
49:38que pour l'instant
49:39les français sont raisonnables
49:40ils essaient d'interpeller
49:41ils disent qu'ils ne sont pas d'accord
49:42une démonstration
49:44qui est irréfutable
49:45mais jusqu'à quand
49:46jusqu'à quand
49:47les français vont accepter
49:48je répète
49:49il y a un ami
49:49qui me dit souvent
49:50ça finira en guerre civile
49:51peut-être larvé
49:52mais il y a un moment
49:53où je crains malheureusement
49:54peut-être
49:55enfin quand je dis
49:56je crains
49:56qui est de réaction
49:58violente
49:59et qu'à un moment
49:59les gens disent
50:00ça suffit
50:00et là où je vous rejoins
50:02François
50:03c'est que le père
50:04de Benoît à Dax
50:05il a eu un discours
50:05plus offensif
50:06que la maman d'Elias
50:07il était trop
50:09politiquement incorrect
50:10pour être diffusé
50:11sur les chaînes info
50:12et les grandes chaînes
50:12à part la nôtre
50:13évidemment
50:14parce qu'il a dit
50:14racaille de merde
50:15et donc puisqu'il a dit
50:16racaille de merde
50:17il ne fallait pas diffuser
50:18son cri de colère
50:19alors qu'on lui a enlevé
50:20son fils
50:20à l'aube de ses 18 ans
50:22mais ça reste
50:23une France bien élevée
50:24c'est la France bien élevée
50:26la dignité de cette mère
50:27elle a fait des tribunes
50:28alors que vous vous rendez compte
50:30il faut rester calme
50:31il faut rester calme
50:32quand la ministre
50:33de l'éducation nationale
50:34cite votre fils
50:34en disant
50:35il ne faut pas légiférer à chaud
50:36alors qu'on sait très bien
50:37que cette loi
50:38Belloubet-Dupont-Moretti
50:40on ne parle pas d'une loi
50:41qui a 40 ans
50:42on parle d'une loi
50:43qui doit avoir 3 ou 4 ans
50:44Gautier
50:45François
50:45au niveau du cas d'Axe
50:46on va réécouter
50:47ce qu'a dit le papa de Benoît
50:48qui est mort
50:49lui aussi poignardé
50:50c'était samedi
50:52au moment de l'anniversaire
50:53de son fils décédé
50:54je vous remercie du fond du coeur
50:57on vous remercie du fond du coeur
50:58Maëva
50:58et Marina
50:59pour Benoît
51:04notre enfant
51:06notre fils
51:07qui allait avoir 18 ans
51:09aujourd'hui
51:09voilà
51:11aujourd'hui
51:11il allait avoir 18 ans
51:12et se réjouissait
51:13de fêter ses 18 ans
51:15aujourd'hui
51:15avec ses copains
51:16il a fallu
51:17qu'une racaille de merde
51:18il allait lui enlever la vie
51:20voilà
51:23je pense que je vais arrêter là
51:25il y a encore une pensée
51:28très forte pour Benoît
51:29et encore merci
51:30merci beaucoup
51:30à tous
51:31d'être venus
51:32merci beaucoup
51:33voilà c'était à Dax
51:40ce vendredi
51:41la différence
51:42il se passe
51:43les pères des victimes
51:44les parents des victimes
51:45les victimes même
51:46et à un moment
51:46ils disent
51:47c'est plus possible
51:47parce qu'ils ne veulent pas
51:48rester dans l'anonymat
51:50alors on nous disait
51:51récupération politique
51:52non c'est fini ça
51:53c'est fini oui
51:53on a passé
51:54ça c'est un vrai tournant
51:55parce qu'on se souvient
51:56de Lola
51:56la fabrique du mensonge
51:58par le service public
52:00qui s'était mis en branle
52:02voilà pour essayer
52:03mais quand même
52:04il reste quelque chose de ça
52:07c'est le livre
52:08sur Thomas
52:08à Crépole
52:09alors il s'est très très mal vendu
52:11réaction
52:12de l'entourage
52:13de Thomas
52:14à Crépole
52:14réaction de Crépole
52:15en entier
52:16qui était scandalisé
52:17par ce livre
52:19mais quand même
52:20grâce à certains médias
52:23ce discours peut être déconstruit
52:25ils n'ont plus
52:26le monopole du récit
52:27et c'est ça qui les rend fous
52:28ils n'ont plus
52:29le monopole du récit
52:30les victimes parlent
52:30c'est ça aussi
52:31qu'on notait ensemble
52:33depuis hier
52:34ça y est
52:35bien sûr
52:35mais je pense que ça rejoint
52:36un peu ce que disait Gauthier
52:37c'est à dire que maintenant
52:38aussi les victimes savent
52:39que leur parole
52:40va avoir du crédit
52:41et c'est vrai
52:42qu'en relayant leur parole
52:44on leur accorde du crédit
52:45si on ne relayait pas
52:47la parole
52:47ce qui était le cas
52:48pendant des dizaines d'années
52:50il y a 15 ans
52:51la parole
52:52il n'osait pas
52:53prendre la parole
52:54il n'osait pas
52:54mais quand bien même
52:55il l'aurait prise
52:56personne n'aurait pris le risque
52:57entre guillemets
52:58de se dire
52:58on va passer la parole
52:59tout le monde aurait dit
53:00ce cas n'est pas raisonnable
53:02il faut laisser passer la colère
53:04c'est tout ça
53:04parce qu'ils sont dans l'émotion
53:06dans l'excès
53:06tout ça
53:06non maintenant en fait
53:07il n'y a pas une personne
53:09autour de ce plateau
53:10qui n'accorde pas 100% de crédit
53:11et de raison
53:12au père de Benoît
53:14et moi je trouve que même
53:15dans ses mots
53:16objectivement
53:17il est extrêmement sobre
53:18il est extrêmement sobre
53:19il y a des moments
53:20où dans le discours
53:20il va un peu plus loin
53:21oui bien sûr
53:22mais qui peut le lui reprocher
53:24mais faisons un sondage
53:25parce qu'il parle d'immigration
53:26faisons un sondage
53:27je pense que vous avez
53:2880% des français
53:30qui soutiennent
53:31le discours de ce père
53:32et je pense qu'il n'y a pas
53:33un seul français
53:34où il y en a très très peu
53:35qui demain
53:35s'il y avait des trucs
53:36avec des bougies
53:37des fleurs
53:37et tout ce que vous dépaillette
53:38vous n'aurez pas ma haine
53:40avec de la musique
53:41un peu mièvre
53:42il n'y a pas un français
53:42qui ne se reconnaisse
53:44dans ces cérémonies grotesques
53:45mais vous savez pourquoi ?
53:47parce qu'en fait
53:47on a expliqué à des gens
53:48qui étaient révoltés
53:49qui avaient de la souffrance
53:50mais non
53:50surtout pas
53:51n'exprime pas ce que tu ressens
53:52ne dis pas
53:53que tu as de la colère
53:54que tu as en toi
53:54vous allez faire le jeu d'eux
53:56et donc vous avez
53:57toute une génération
53:58plusieurs générations
53:59qui ont pris sur elle
53:59et qui ont enfoui ça
54:00au fond d'elle
54:01qui n'en peuvent plus
54:02et de la même manière
54:03la récupération politique
54:04il y a beaucoup de gens
54:05qui ont compris
54:05que maintenant
54:06c'était indispensable
54:07de faire entre guillemets
54:08ce qu'on appelle
54:09la récupération politique
54:10c'est-à-dire en fait
54:11une seule chose
54:11mettre des mots
54:13sur ce qui s'est passé
54:13et proposer des solutions
54:15parce qu'en fait
54:15on n'avait même pas le droit
54:16d'esquisser le début
54:18du commencement d'une solution
54:19parce que sinon
54:20on vous disait
54:20oh là là là
54:21vous êtes en train
54:21de récupérer
54:22heureusement
54:23le politique sert à quoi
54:25pourquoi il parle
54:26je termine simplement
54:27François
54:27vous qui avez été député
54:28à quoi sert le législateur
54:30si ce n'est à s'emparer
54:31de problèmes
54:32de la société
54:32pour changer la situation
54:34la mission basique
54:36d'un député
54:37ou d'un sénateur
54:38c'est celle-là
54:38mais c'est vrai
54:39que les gens ne parlaient pas
54:40parce qu'ils avaient le sentiment
54:41d'être seul
54:41c'était un fait divers
54:43là ils ne sont plus seuls
54:44aujourd'hui
54:44ils ne sont plus tout seuls
54:46donc ils disent
54:46mais il faut qu'on parle
54:47parce que ça arrive
54:48tous les jours
54:48donc ils se libèrent
54:49la parole eux-mêmes
54:50parce qu'ils ont le sentiment
54:52qu'effectivement
54:53ils ont un rôle à jouer
54:53pour la société
54:55parce que ce qu'ils font
54:55ils parlent pour quoi
54:56pour leur souffrance
54:57leur douleur
54:57mais aussi pour que ça n'arrive plus
54:59en fait ils prennent
55:01le rôle du politique
55:01c'est-à-dire qu'ils disent
55:02il y a un problème
55:03nous on va vous le dire
55:05le problème
55:05voilà quel est le problème
55:06il faut qu'on le règle
55:07il y a un problème