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00:00On va prendre la direction de Nîmes, je vous le disais,
00:03Nîmes qui a passé sa première nuit sous couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans.
00:07Il restera en place pour une durée minimum de deux semaines, oui, juste deux semaines.
00:12Je vois la tête de Grégory Joron, je le disais, c'est sans doute un pansement sur une jambe de bois.
00:17On en parlera au reportage de Maxime Leguet, Florian Doré et François Aksikjevic.
00:23Deux jeunes sont contrôlés par les policiers ce lundi soir à Nîmes.
00:26Ils sont en règle, pas concernés par l'interdiction de circuler après 21 heures.
00:41Depuis ce lundi, un couvre-feu est en vigueur pour les mineurs de moins de 16 ans dans ce quartier sensible.
00:46Pour faire respecter la mesure, les effectifs sont renforcés.
00:49Aux cinq équipes de police présentes habituellement s'ajoutent 38 CRS venus en renfort depuis Toulon.
00:55Objectif affiché par le directeur de la police du Gard, Jean-Philippe Nahon,
00:59déstabiliser les trafiquants de drogue qui sévissent dans la ville.
01:02C'est de lutter contre le trafic de stupéfiants, de lutter contre l'usage et la revente de produits stupéfiants dans ces quartiers
01:08et d'avoir une action résolument déterminée contre ces narcotrafiques et les violences que ces narcotrafiques engendrent.
01:15Les policiers procèdent à des contrôles d'identité, de véhicules, mais aussi à des vérifications dans les parties communes des immeubles.
01:22Il y a quelques jours encore, une nouvelle fusillade éclatait dans le quartier, la quatrième en moins de trois semaines.
01:28La police veut donc aussi rassurer les habitants.
01:31Et puis au-delà de l'effet dissuasif, il y a certainement aussi un effet rassurant pour les honnêtes gens et les habitants de ces quartiers
01:37qui attendaient aussi de pouvoir être un peu sécurisés par rapport à ce qui s'est passé ces deux dernières semaines à Nîmes.
01:44L'opération couvre-feu et sécurisation sera reconduite chaque soir jusqu'à nouvel ordre.
01:50C'est bien ça, c'est bien.
01:53Grégory Joron, secrétaire général d'unité, est avec nous ce soir.
01:56Je le disais, ça ne pourra pas durer en l'état puisque c'est prévu cette opération 15 jours à peu près, mais après ?
02:05Après on verra si justement on peut redescendre un peu en termes d'intensité et d'engagement.
02:10C'est tout l'enjeu, c'est de reprendre le terrain, de rassurer en effet la population, de montrer que la police quadrie et est présente.
02:18Évidemment de contrôler aussi le couvre-feu parce que le couvre-feu n'a d'intérêt que si on essaye de faire bien respecter la règle, autrement ça ne sert à rien.
02:25Et puis, mais c'est aussi parce que c'est Nîmes, vous l'avez dit, c'est des villes moyennes, c'est Charleville, c'est Béziers-Limoges.
02:32J'ai eu le vie dans la Manche ce week-end.
02:34Et Compiègne.
02:35Et Compiègne.
02:36Il y a aussi un dénominateur commun autour de ça, ça reste quand même malgré tout le trafic de stupéfiants.
02:41À Béziers, c'est parce qu'il y a eu des opérations les semaines précédentes qui font qu'il y a eu une réaction.
02:47À Charleville, c'est parce qu'il y a eu un point de ville fermé qui fait qu'il y a eu une réaction.
02:51Et donc, c'est bien justement malheureusement la démonstration de l'installation du trafic de stupéfiants partout sur notre territoire,
02:57même dans des villes où il y a quelques années, on était quand même un tant soit peu épargné.
03:03Ça saute vraiment la figure aujourd'hui.
03:05Alors depuis ce matin, j'ai fixé une mission à Olivier Benquémou, notre spécialiste police-justice.
03:10C'est une grosse pression, c'est de surveiller effectivement, parce que la question qu'on peut se poser,
03:14où est Emmanuel Macron sur ce dossier-là ?
03:16Il n'y a pas de réaction, mais quand je vous dis ça, je mens parce qu'il y en a eu une,
03:20mais qui ne concerne pas spécialement les problèmes de violence dans les communes moyennes.
03:25Emmanuel Macron, ce ne sont pas des sujets qui l'affectionnent.
03:29On l'a dit déjà et répété, l'actualité internationale, être présent sur les grands conflits,
03:37donner des directions sur l'armement, sur le dernier grand discours qu'il a fait,
03:42c'était le 13 juillet aux armées.
03:45Ça, c'est des choses importantes, être présent dans quelques heures en Allemagne,
03:49discuter avec le chancelier, protéger l'Europe, protéger le monde, etc.,
03:54régler des conflits ou ne parler régler, peu importe.
03:56Mais être là et briller sur ces sujets, c'est ce qui compte pour lui.
03:58Les sujets de sécurité intérieure, ça l'intéresse beaucoup moins.
04:02D'abord, il n'y a pas beaucoup de résultats, et depuis longtemps,
04:05ce n'est pas très payant.
04:07Donc Emmanuel Macron, c'est lui qui le disait tout à l'heure,
04:12il veut de l'information positive.
04:14Donc le seul message qu'il a posté, c'est pour féliciter le Français
04:18qui vient de gagner l'Étapes du Tour de France au Mouventou,
04:23qui a été formidable, c'est vrai.
04:24Mais ce n'est pas le même challenge.
04:28Bon, remplissez votre mission quand même.
04:30Vous regardez l'agenda d'Emmanuel Macron, vous voyez, etc.
04:33Je suis désolé, mais depuis ce matin, vous avez accepté.
04:35Donc évidemment, j'en profite.
04:36Oui, de Ragnel.
04:37Non, mais évidemment, je suis d'accord avec ce que dit Olivier Benkemoun.
04:40Non, j'ajoute simplement qu'Emmanuel Macron, surtout, ce qui est grave,
04:43ce n'est pas tant que ça ne l'intéresse pas, c'est qu'il a renoncé.
04:46Il est totalement conscient de la problématique,
04:49mais il sait que politiquement, c'est tellement compliqué,
04:51et même il ne veut pas, et puis il est conscient de l'état de fragmentation du pays,
04:56et sur plein de sujets, on en a déjà beaucoup parlé sur cette antenne,
05:00sur la question de l'antisémitisme,
05:01qu'à la fin, le président de la République fait le choix de ne plus se saisir de ces sujets-là.
05:07On peut citer des exemples récents.
05:10Le rapport sur l'antrisme des frères musulmans,
05:12à la fin, il ne se passe pas grand-chose.
05:14Il était question de durcir la relation avec l'Algérie,
05:17à la fin, il ne se passe pas grand-chose.
05:18Sur l'immigration, il était question d'exécuter 100% des OQTF,
05:22et il ne s'est pas passé grand-chose.
05:25Constat est un câblant.
05:27Carl Olive, qui était notre invité ce matin sur CNews et sur Europe 1,
05:31a réagi sur le dossier.
05:32On a Carl Olive qui a réagi.
05:34Un outil ?
05:35S'ils le font, ce n'est pas pour se gratter le nombril.
05:38C'est qu'à un moment donné, ils ont aussi cette solution qu'il aurait permise.
05:42Il ne faut pas que ce soit une solution qui soit une solution permanente,
05:45évidemment, de toute façon, elle est prise dans une certaine durée de temps.
05:49Mais il faut aussi que la situation l'implique,
05:54ce qui n'est pas le cas partout.
05:56Moi, je ne l'ai pas mis en place à l'époque où j'étais maire,
05:58parce que justement, on avait des sujets de prévention,
06:01de prévention de la délinquance, on avait des médiateurs,
06:03on avait également des associations qui permettaient, je dirais,
06:07en amont, d'éviter peut-être le fléau.
06:10Mais ce n'est pas une science.
06:11Et je pense que les maires qui prennent cette décision
06:13forcent de constater que cela fonctionne.
06:15Encore faut-il que ça ne génère pas 100, 200 gendarmes ou CRS supplémentaires.
06:21C'est là tout le débat.
06:22Effectivement, quand on met un couvre-feu, ça mobilise des gendarmes.
06:24Il n'y a pas d'autre choix, Bernard Cohen.
06:27Oui, c'est ce que disait notre ami policier tout à l'heure.
06:29Si on met des couvre-feu et qu'on ne veille pas à leur application,
06:32ça ne sert pas à grand-chose, y compris pour les maires.
06:35Donc, on peut prendre des arrêtés de couvre-feu.
06:37Si derrière, il n'y a pas des forces de l'ordre,
06:40que ce soit la police municipale ou des forces de police nationale,
06:43voire des CRS qui sont là pour les faire appliquer,
06:45la tranquillité des riverains n'est pas assurée.
06:48On évoquait tout à l'heure, je crois que c'est Olivier Bette-Quemun
06:50qui parlait de conquête de territoire, de souveraineté.
06:54Mais là, dans ces quartiers aujourd'hui,
06:56l'ordre public, il n'est plus du tout,
06:57et l'ordre républicain, il n'est plus du tout respecté.
06:59Les principales victimes, ce sont ceux qui habitent dans ces quartiers,
07:02qui sont sous la tutelle, sous la dépendance
07:05de ces gangs de plus en plus jeunes, de plus en plus organisés,
07:08qui vous empêchent d'entrer dans la cité
07:12ou dans l'environnement résidentiel à telle heure
07:14et vous empêchent d'en sortir à une autre heure.
07:16Oui, et la plupart du temps, certains gèrent la cité.
07:18Complètement.
07:19Et ils voient un rôle social.
07:20Les vrais maîtres de l'espace territoire
07:23et les vrais maîtres de l'espace financier,
07:25puisqu'ils sont aussi des vrais chefs d'entreprise,
07:28du trafic et de la mafia,
07:31régissent un territoire.
07:31Et c'est pour ça qu'on attendrait, bien entendu,
07:34une parole du président de la République,
07:36mais aussi du chef du gouvernement,
07:37puisque le président préside en 5ème République
07:40et en principe le Premier ministre gouverne.
07:43Pour l'instant, on n'entend pas plus le Premier ministre sur cette question.
07:45Mais là, on parle du Mont Ventoux et du Tour de France.
07:48Mais Grégory Joron va vous le dire,
07:51mais un point de deal, par exemple,
07:53ça a un horaire d'ouverture, un horaire de fermeture.
07:56Ah bah oui, c'est un vrai business, c'est une organisation.
07:58C'est sur Google, vous le trouvez.
07:59C'est facile.
07:59C'est un magasin.
08:00C'est un vrai business.
08:02Donc il y a des moments,
08:03le moment où le point de deal est ouvert et fermé,
08:05vous ne rentrez plus.
08:06C'est les dealers qui ont pris le territoire
08:10et qui ont pris le marché.
08:12Et je disais qu'ils parfois se subitient,
08:14qu'ils ont un rôle social en plus dans certaines cités.
08:17Ils apportent des paquets.
08:19À Marseille, c'est pire que ça.
08:20À Marseille, ils prennent même,
08:21on charge les enfants des habitants
08:23pour les emmener au judo
08:24parce qu'il n'y a pas de bus.
08:25Il loue des bus pour les emmener à la plage.
08:27Ça, c'est une réalité dans les cités,
08:29le Flamand, etc.
08:30C'est une réalité.
08:31Donc en fait,
08:31ils passent un peu pour des robins des bois d'un côté
08:34alors que c'est extrêmement dangereux.
08:35Une fois qu'on met le doigt un peu dans l'engrenage,
08:36après ils viennent frapper pour dire
08:38votre apportement va vous servir de nourrice.
08:40C'est un rapport de force à la fin.
08:43Mais globalement, dans le quartier,
08:44en effet, ils s'occupent aussi des missions sociales.
08:47Là où l'État est parti.
08:50C'est justement les sociétés parallèles
08:52qui se sont construites et qu'on doit combattre.
08:54Patrick, Martin Jaunier.
08:56Je crois que c'est une véritable guerre
08:57contre le narcotrafic qui est ouverte
08:59dans ces quartiers.
09:00Si on laisse effectivement ces intermédiaires
09:02s'occuper des affaires sociales,
09:04ça devient une catastrophe.
09:05La République démissionne complètement.
09:06Je crois qu'il y a un signal politique
09:08aujourd'hui qui a été envoyé.
09:10On a trop critiqué l'impuissance des pouvoirs publics.
09:12On a enfin des maires qui se saisissent
09:14de cette question de la sécurité,
09:16notamment vis-à-vis des jeunes,
09:18des jeunes mineurs,
09:19moins de 16 ans.
09:20C'est très important
09:21à condition qu'on mette les moyens.
09:23Vous avez raison.
09:24Il y a dans certaines villes
09:25où il n'y a pas de police nationale.
09:26Il n'y a pas de commissariat.
09:28Et on parle beaucoup de villes moyennes.
09:30Et donc, c'est là la police municipale
09:32qui entre en jeu.
09:33La police municipale n'a pas tous les moyens
09:34de la police nationale.
09:36Mais moi, je compte beaucoup
09:36sur le projet de François Noël Buffet
09:38qui est ministre délégué
09:39auprès du ministre de l'Intérieur
09:41pour porter son projet
09:42et renforcer les moyens
09:43de la police municipale.
09:44Qui ne doit pas être,
09:45oui, on peut être sceptique,
09:46mais qui ne doit pas être
09:47uniquement une police de prévention
09:50mais également de répression,
09:51contrôler l'identité.
09:53Et on parle également
09:53de l'armement de la police municipale.
09:55Il faut une véritable formation.
09:56Car c'est une guerre.
09:57Donc cette guerre
09:58elle va être véritablement violente.
09:59Et en tout cas,
10:00on peut se réjouer de ces arrêtés
10:02qui ont été pris par les maires
10:03dont tous, heureusement,
10:04n'ont pas été annulés
10:05par des juges administratifs.
10:07Et je rappelle,
10:07mon cher Patrick-Martin Jaunier,
10:08que la première mesure,
10:09si demain les filles étaient au pouvoir,
10:11sur le matin de panneau,
10:12c'était évidemment
10:13de désarmer la police municipale.
10:14Ça ne vous a pas échappé ?
10:16Oui, non, non, mais j'ai vu effectivement.
10:17C'est une position
10:18parfaitement irresponsable.
10:20On marque une pause.
10:21On se retrouve dans quelques instants.
10:22On ira du côté de Vendin-Le Vieil
10:24où les 17 premiers détenus
10:27parmi les 100 narcotrafiquants
10:28les plus dangereux sont à arriver.
10:30Parait-il,
10:30ce ne sont pas encore
10:31les plus dangereux en plus.
10:32Les plus dangereux vont arriver plus tard.
10:34Mais quand même.
10:35On se retrouve sur CNews
10:36et sur Europe 1
10:37avec nos invités.
10:37A tout de suite.
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