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  • 20/07/2025

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Guillaume Lariche.
00:05Avec moi Jules Torres et Georges Fenech, messieurs, j'aimerais revenir sur ce passage qu'on a eu à l'instant avec Karim Boimran,
00:11maire PS, maire socialiste de Saint-Ouen près de Paris.
00:15L'instauration de ce couvre-feu des moins de 16 ans, on a eu votre avis.
00:19Il nous parlait de globalisation, un travail éducatif, préventif, périscolaire.
00:23J'ai l'impression qu'il y a plusieurs Frances, qu'en fonction de la ville où on est, en fonction de la ruralité ou du côté citadin,
00:31en fonction du côté banlieue ou du côté peut-être grande métropole, chacun y va de ses mesures,
00:36mais qu'on n'arrive pas nous à globaliser notre système, notre approche française.
00:40Oui et puis surtout il y a quand même un changement, c'est qu'il y a 20 ans quand on faisait des couvre-feu,
00:46c'était dans les villes un petit peu chaudes de la Seine-Saint-Denis, c'était dans les quartiers nord de Marseille.
00:51Et aujourd'hui la violence elle s'est répandue dans tout notre pays, à cause d'un ensauvagement de la société,
00:57ça c'est la première des choses, à cause aussi d'une recrudescence de la criminalité organisée.
01:02Et donc c'est vrai qu'il y a ces maires, des maires courage, qui décident, malgré la faiblesse de l'État,
01:08et malgré la démission de l'État, d'utiliser tous les moyens qu'ils ont.
01:12Donc c'est vrai qu'on parle souvent de la police municipale,
01:14il y a des communes qui ont augmenté considérablement ces dernières années le nombre de policiers municipaux,
01:19il y a le recours à la caméra du visite des hautes surveillances,
01:21même si ça amène des débats sur la société de surveillance.
01:25Et puis il y a ces couvre-feu qu'on peut juger complètement imparfaits,
01:28ça j'en conviens parfaitement, on a l'impression que c'est une sorte de rustine
01:32sur un problème qui est beaucoup plus large,
01:34mais les maires font ce qu'ils peuvent avec les prérogatives qu'ils ont.
01:38Mais c'est aussi la responsabilité de l'État de faire de la prévention, de l'éducation,
01:42et ensuite d'améliorer les questions de justice,
01:45pour éviter qu'on ait une société qui soit aussi violente.
01:47Georges Veig, on a un maire socialiste qui prend d'habitude plutôt une mesure
01:52qui est censée être de droite, je le dis bien en principe,
01:56c'est bien de dépasser le clivage politique ?
01:58Oui mais vous avez vu, il est très habile dans la présentation de cette mesure,
02:02la communication qu'il en fait.
02:04En fait c'est pas une mesure répressive, c'est une mesure pour aider les parents, voyez-vous ?
02:0835 euros d'amende en cas de récidive, récidive, récidive.
02:11Ils ne la paieront pas, vous savez bien.
02:13Mais bon, c'est une manière de présenter les choses,
02:16en tout cas il a le mérite effectivement de, je dirais, de dépasser le clivage politique.
02:20Il a dû certainement batailler avec sa majorité pour arriver à cette décision.
02:25Mais encore une fois, Jules Thores a parlé de Rusty, il m'a enlevé le mot que j'allais employer.
02:28Porte-moi, allez-y, je vous donne le mot pour l'instant.
02:30Pardonnez-moi à Jules.
02:30Oui, voilà.
02:33D'abord ce ne sont pas des mesures qui peuvent être pérennes.
02:35Comme vous le savez, il y a des jurisprudences qui limitent dans le temps ce type de mesures.
02:39Vous ne pouvez pas les prendre n'importe où.
02:41Il faut le justifier.
02:42Il faut justifier qu'il y ait un problème de mineurs et de tout leur public dans ce quartier, dans sa commune.
02:47Et il faut le limiter dans le temps.
02:48Donc vous voyez, c'est une mesure qui peut être ponctuellement intéressante
02:51quand il y a effectivement un contexte extrêmement tendu quelque part.
02:56C'est des mesures qui ont été prises par plusieurs maires.
02:58Certaines ont été censurées, certaines ont été validées.
03:01Le vrai problème de fond, je le répète encore une fois,
03:04c'est de s'attaquer frontalement à la délinquance de ces mineurs
03:09qui effectivement n'ont rien à faire dans la rue.
03:11Ah, ils ont moins de 10 policiers pour gérer une ville de 50 000 habitants ?
03:14Non, c'est pas assez de 10 policiers.
03:15Bah oui, et lui nous dit que c'était bon.
03:16Bah oui, mais il a une majorité de gauche, donc c'est compliqué.
03:19Il en faudrait au moins le double, au moins au minimum le double.
03:22Mais ce que je pense, si vous voulez,
03:23c'est qu'il faut vraiment s'attaquer à cette politique pénale des mineurs.
03:26et on voit bien qu'on n'y arrive pas
03:29parce qu'il n'y a pas une véritable volonté politique
03:32et quand il y a un sursaut quelque part,
03:35on l'a vu, je l'ai cité tout à l'heure avec M. Attal,
03:38c'est le conseil constitutionnel qui se charge de retoquer des mesures.
03:42Donc vous avez aujourd'hui des mineurs
03:43qui ne sont pas traduits immédiatement
03:45après la commission des faits devant des tribunaux
03:47puisqu'il n'y a pas de comparution immédiate
03:48et qui plus est sont jugés 9 mois, 10 mois plus tard
03:54ou voire un an plus tard,
03:55ils ne se souviennent même pas de ce qu'ils ont fait.
03:56Ou ils ont peut-être refait d'autres bêtises depuis.
03:58Ils en ont refait.
03:59Vous savez, j'ai été substitut des mineurs.
04:01Moi, je me souviens, quand j'allais aux audiences,
04:03c'était des quasi-judiciaires à rallonge.
04:0510, 20, 30, 40, 50 condamnations.
04:08Et il est comment le jeune face à vous quand il vous parlait comme ça ?
04:10C'est bien toi qui a volé le cyclomoteur de couleur bleue.
04:13Le mineur, il vous regarde, il ne se souvient pas.
04:15Il en a tellement fait, tellement volé.
04:17Il n'a pas la mémoire de tout ce qu'il a fait.
04:19La justice ne fonctionne pas.
04:21Il faut le savoir.
04:22Parce qu'on a retenu à titre exclusif
04:25les mesures préventives.
04:27Et on a oublié la sanction.
04:29Une politique pénale, elle marche sur ses deux pieds.
04:31La prévention et la sanction.
04:33Et la sanction a une valeur éducative.
04:35Ça permet aux mineurs de prendre vraiment la mesure
04:37de ce qu'ils font et de s'arrêter à temps.
04:39Ou pas, parce que parfois, il y a justement,
04:41il y a des récidives que vous venez d'exprimer.
04:42Mais s'il y a des récidives, c'est parce que les premières mesures
04:44ne sont pas dissuasives.
04:45Alors la grosse mesure, il faut directement...
04:47Mais il faut un placement immédiat dans un centre éducatif fermé.
04:50Vous avez un jeune qui commet...
04:52Vous vous rendez compte qu'il y a aujourd'hui
04:53un crime au délit sur cinq, tout confondu,
04:56qui est le fait d'un mineur.
04:58Un sur cinq.
04:58Un très jeune même, de plus en plus.
04:59Et de plus en plus jeunes.
05:01Et ils n'ont plus peur de rien.
05:02Ils utilisent des kalachnikovs.
05:04Ils utilisent des couteaux.
05:05Donc il faut vraiment dire stop.
05:07Et pour dire stop, il faut prendre des mesures adaptées.
05:10Jules Torres.
05:11Le problème, c'est que moi, je suis parfaitement d'accord
05:13avec le constat que dresse Georges.
05:14Mais on a des politiques qui veulent faire évoluer la loi,
05:18qui vont vers des lois plus répressives.
05:21Mais encore une fois, on a ce conseil constitutionnel
05:23qui nous empêche, qui muselle complètement le législateur,
05:27qui court-circuit l'exécutif
05:28et qui finalement se comporte en contradiction totale
05:32avec l'intérêt des Français.
05:33J'ai sous les yeux les articles,
05:34parce que je pense que c'est important de faire de la pédagogie là-dessus,
05:37les articles qui ont été censurés pour cette loi Attal.
05:39Parmi ces dispositions censurées,
05:43il y a l'extension de la comparution immédiate
05:45et de l'audience unique.
05:46C'est-à-dire que vous avez, pour les jeunes,
05:49une comparution qui est immédiate.
05:50Aujourd'hui, c'est impossible quand ils ont de 16 à 18 ans.
05:53Et c'est d'ailleurs le cas, souvenez-vous,
05:55de la mort du petit Elias.
05:58Il a été poignardé.
05:59Visiblement, le meurtrier présumé
06:01devait comparaître dans neuf mois,
06:03alors qu'il aurait pu comparaître bien avant cela.
06:05Et ça aurait pu empêcher ce meurtre-là.
06:07L'allongement de la détention provisoire,
06:09Georges en a parlé,
06:10le texte portait la durée maximale de deux mois à un an
06:12pour les mineurs de moins de 16 ans.
06:14Je pense que c'est une mesure de bon sens
06:15qui est partagée par bon nombre de nos citoyens.
06:18Très important, l'inversion de l'excuse de minorité.
06:21Le projet, il prévoyait l'atténuation des peines
06:23qu'elles deviennent exceptionnelles de 16 à 18 ans,
06:26censurées par le Conseil constitutionnel.
06:28Georges en a également parlé,
06:29la rétention par un officier de police judiciaire
06:31que Gabriel Attal voulait placer jusqu'à 12 heures
06:34sans contrôle judiciaire.
06:36Ça a été censuré.
06:38Et là, c'est encore plus, à mon avis, frappant.
06:41Et ça nous montre qu'il y a un problème.
06:42L'augmentation du nombre d'assesseurs au tribunal des enfants
06:45jugés cavaliers législatifs par le Conseil constitutionnel.
06:47C'est-à-dire que ce n'était pas le bon article
06:51dans la bonne proposition de loi.
06:52Donc voilà, on ne comprend plus rien.
06:54Tous ces articles-là font consensus,
06:56mais de manière très majoritaire dans l'opinion.
06:58Au-delà de ça, on voit bien, c'est flagrant,
07:02que le Conseil constitutionnel sort de son rôle.
07:04Il devient le législateur.
07:06Il ne peut pas dire que ces textes sont contraires
07:09à tel article de la Constitution.
07:10Ce n'est pas vrai.
07:11Surtout qu'ils sont allés chercher des articles de 1908,
07:13de 1912,
07:14et leur donnance de 45,
07:15alors que les jeunes ne sont plus tout à fait les mêmes aujourd'hui.
07:17Le Conseil constitutionnel se substitue à la volonté du pays,
07:22qui est représentée par des élus,
07:24qui votent des textes,
07:25et le Conseil dit, ça ne nous plaît pas.
07:27Pas parce que c'est contraire à la Constitution,
07:29c'est contraire aux principes fondamentaux des lois de la République
07:33qu'ils ont eux-mêmes édifiées.
07:35Vous vous rendez compte ?
07:36Donc la première grande réforme qu'ils vont faire en 2027,
07:39c'est ramener le Conseil constitutionnel dans son lit,
07:42c'est-à-dire pour qu'il remplisse ses missions.
07:44Georges Fenech, Jules Torres,
07:45j'aimerais changer de sujet avec vous.
07:47En ce mois de juillet,
07:48Président de la République et Premier ministre
07:49sont dans le top des duos les moins appréciés.
07:52Jamais un couple exécutif n'a été aussi impopulaire
07:54depuis la création du baromètre du JDD.
07:5680% de France est mécontent, selon Emmanuel Macron,
07:59et 82% pour François Bayrou.
08:01Jules Torres, vous signez un édito,
08:03pour le coup, très intéressant dans le JDD,
08:04il faut le dire, quand c'est bien aussi.
08:06Et pour vous, c'est simple,
08:07nous sommes dans une impasse,
08:08la seule solution passe par la démission du chef de l'État
08:10afin de rebattre les cartes.
08:11Oui, je soulève la question,
08:12je n'appelle pas la démission du Président de la République,
08:15mais je ne suis pas le seul à soulever cette question-là.
08:18Il y a des personnalités qui l'ont évoquée depuis longtemps,
08:20pas seulement à la France Insoumise
08:22ou au Rassemblement National.
08:23Quelqu'un comme Hervé Morin,
08:24absolument, a dressé ce constat-là.
08:28C'est qu'il y a 620 jours
08:30entre aujourd'hui et le premier tour
08:32de la prochaine élection présidentielle.
08:34Et on a un Président qui est complètement délégitimé,
08:37qui n'a plus d'autorité,
08:39ni sur son Premier ministre,
08:40ni sur ses ministres.
08:41Le Premier ministre n'a plus d'autorité sur ses ministres
08:44et n'a pas de majorité à l'Assemblée Nationale.
08:46Et l'Assemblée Nationale est complètement fragmentée
08:50avec ses trois couloirs de nage.
08:52Donc, ça c'est les faits.
08:54Ensuite, il y a qu'est-ce qu'on peut faire politiquement ?
08:56Est-ce qu'on peut changer les choses ?
08:57Est-ce qu'on peut voter des lois
08:58et des réformes très structurelles
09:00sur la sécurité,
09:01sur la justice des mineurs,
09:03sur l'immigration ?
09:04On sait qu'aujourd'hui,
09:05les Français considèrent qu'il y a une submersion migratoire.
09:06Est-ce qu'on peut faire évoluer la justice
09:08qui est considérée à 80% par les Français comme laxiste ?
09:12Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
09:13Vous allez voir qu'on va avoir une discussion
09:15qui va être très peu intéressante sur la question du budget,
09:17alors qu'on a entre 120 et 150 milliards,
09:19normalement, d'économies qu'on devrait faire
09:21si on voulait résorber la dette.
09:23On est à 43 milliards d'efforts
09:25et 21 milliards de vraie économie
09:26dans le budget de François Bayrou.
09:27Donc, le constat, c'est qu'aujourd'hui,
09:29on ne peut rien faire
09:30et qu'à priori,
09:32la seule perspective
09:33qui pourrait faire changer la France,
09:35c'est la démission du président de la République
09:38qui n'est pas quelque chose de...
09:39Enfin, c'est évidemment radical,
09:40mais c'est prévu...
09:41C'est rien, mais il y a quelqu'un qui l'a fait.
09:42C'est le président de la République
09:44qui a démissionné,
09:45c'était Charles de Gaulle.
09:46Absolument, c'est prévu.
09:46Un certain 28 avril 69.
09:48C'est prévu dans la loi.
09:49C'est prévu dans la Constitution.
09:50Au lendemain du chèque de son référendum
09:51sur un projet de régionalisation,
09:53à l'époque, je le cite,
09:53« Je cesse d'exercer mes fonctions
09:55de président de la République.
09:56Cette décision prend effet
09:57aujourd'hui à midi. »
09:58Charles de Gaulle.
09:58Quel événement, Georges Fenech,
10:00faudrait-il pour qu'Emmanuel Macron
10:01pose sa lettre de démission
10:02sur la table des Français ?
10:03Vous avez raison de rappeler
10:04le cas du général de Gaulle.
10:05Mais avant lui,
10:06on peut citer sur la troisième République
10:08qu'il y a eu le président Millerand.
10:09Arrêtons-nous sur le général de Gaulle
10:10et parlons justement
10:12de maintenant d'Emmanuel Macron.
10:13Qu'est-ce qu'il faudrait
10:13pour qu'il puisse poser
10:14justement sa lettre de démission
10:15sur la table des Français ?
10:16Je vais vous dire.
10:17Moi, je crois que le palais de l'Élysée,
10:18ce n'est pas un palais de villégiature.
10:21Voilà.
10:22Bon, les ors de la République,
10:23c'est bien beau.
10:24C'est un palais
10:25où doit se décider
10:26le sort de la France.
10:27Or, aujourd'hui,
10:28il n'y a plus personne
10:29à la barre au palais de l'Élysée
10:30parce que le président de la République
10:32a été désavoué à quatre reprises.
10:35À quatre reprises.
10:36Il a consulté le peuple
10:38en dissolution,
10:39les élections,
10:39les élections partuelles, etc.
10:41Et à quatre reprises,
10:42le peuple lui a dit non.
10:43Voyez-vous ?
10:43Il aurait dû, logiquement,
10:45dans l'esprit même
10:47des institutions
10:48de la Ve République,
10:49et vous avez rappelé De Gaulle
10:50à juste titre,
10:51il aurait dû en tirer
10:52les conséquences.
10:52Il ne l'a pas fait.
10:54Donc, qu'est-ce qui va se passer
10:55aujourd'hui ?
10:55Aujourd'hui, il y a un mur
10:57qui se présente
10:58devant M. Bayrou,
10:58c'est le budget
10:59et c'est sans doute
11:00la censure qui sera,
11:02qui arrivera à l'automne.
11:03Mais après,
11:04si M. Bayrou tombe,
11:05qu'est-ce que se passe-t-il ?
11:07Alors, justement,
11:07vous allez nous l'expliquer
11:08juste après
11:09le journal permanent d'Europe 1.
11:11Il est 19h43,
11:13je suis en compagnie
11:14de Jules Torres
11:14et de Georges Fenech.

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