00:00Et on en revient à cette pétition record, plus d'un million, on en est à un million trois cent mille je crois de signatures, une puits de réaction pour ou contre la loi Duplon.
00:12C'est cette fameuse loi, vous savez, qui vise à assouplir les contraintes liées au métier d'agriculteur, mais elle est critiquée pour la réintroduction d'un insecticide.
00:20Alors il faut préciser que cet insecticide, il est quand même autorisé au niveau de l'Europe.
00:24Enfin, le débat devient possible à l'Assemblée nationale, mais avec quel poids on en parlera, Raphaël Stainville ?
00:32Ça vous évoque quoi, cette pétition qui manifestement était aussi un petit peu orchestrée par la gauche, clairement ?
00:40D'abord, en fait, ce qu'il y a de curieux, c'est que cette loi Duplon, c'est d'abord, elle a été réclamée par les agriculteurs.
00:50Les opposants à cette loi, de manière très astucieuse, très habile, se sont focalisés sur cet insecticide
01:00pour finalement jeter en pâture toutes les évolutions et toutes les demandes que réclament les agriculteurs.
01:06Je pense notamment à un certain nombre de normes qui les empêchaient de travailler, qui les empêchaient de produire,
01:13qui les mettaient en difficulté face à la concurrence européenne et internationale.
01:19Et l'utilisation politique que l'extrême-gauche a faite de cette lutte contre cet insecticide
01:29voudrait que finalement toute cette loi doive être jetée à la poubelle.
01:35Il y a quelque chose en plus qui est assez dérangeant, c'est qu'on n'est pas sûr de la science.
01:42Il se trouve que si l'Europe autorise cet insecticide, si l'Agence, si l'EPSA l'autorise également,
01:56c'est qu'un doute continue de subsister sur les propriétés éventuelles de perturbateurs endocridiens de ce pesticide.
02:04Donc ce n'est pas parce qu'il y a un fait intangible scientifique, c'est qu'on surtranspose.
02:12La science n'a pas statué encore.
02:15Et les Japonais qui sont à l'origine de cette molécule sont en train, sur la base des nouveaux protocoles, de mener des études.
02:23Mais aujourd'hui, il n'y a pas de certitude de risque.
02:26Il y a juste une absence de certitude que cette molécule présente un risque.
02:30Donc c'est le fameux principe de précaution dont on voit finalement à quel point elle peut empêcher la recherche,
02:38empêcher aussi les agriculteurs de vivre normalement et de produire normalement.
02:45Oui, parce que cette loi avait pour objectif de remettre les agriculteurs français dans un cadre d'exercice identique aux agriculteurs européens.
02:55C'est justement la détresse des agriculteurs sur France, devant les normes européennes.
03:01Voilà, donc maintenant, au nom d'un insecticide utilisé par les autres et pas par nous,
03:09qu'on n'aurait pas le droit d'utiliser, effectivement, et comme le rappelait Raphaël,
03:13pour l'instant la science n'a pas statué sur les dangers de cet insecticide,
03:17alors là il faut démonter toute la loi et faire en sorte qu'on n'en parle plus.
03:22En tout cas, la gauche se frotte les mains, évidemment, vous avez vu la couverture de Libération ce matin,
03:27et Sandrine Rousseau, la première, écoutez, la députée écologiste.
03:31J'invite tous les citoyens qui n'ont pas encore signé, à signer cette pétition,
03:35ce qui est très important que cette pétition monte le plus haut possible.
03:39Et non, je ne suis pas surprise, parce qu'en fait, il y a une différence entre l'opinion publique,
03:44entre ce que ressentent les gens, entre ce que veulent les gens,
03:46et un entre-soi politique et de la FNSEA qui n'est pas du tout en accord avec ce que désirent les personnes.
03:54Et donc, le succès de cette pétition ne m'étonne pas, mais en plus, je pense qu'elle n'est qu'au début.
03:59Moi, je vous dis, c'est le début d'une lutte qui ne fait que commencer,
04:04et que le camp du NFP, la partie du NFP, du nouveau Front Populaire, ne lâchera pas ce combat.
04:13Sandrine Rousseau qui dénonce un quant à soi.
04:16Oui, elle se pétait du revenu des agriculteurs, c'était son expression.
04:19Moi, je crois qu'elle se pète...
04:20Elle a persisté, signé, d'ailleurs.
04:21Oui, mais je crois qu'elle se pète tout à fait des agriculteurs, et pas simplement de leur revenu.
04:26Non, mais enfin, franchement, c'est accordé beaucoup de crédit à cette dame.
04:31Donc, penser, éliminer cette loi au motif qu'il y a cet insecticide est totalement absurde.
04:41Et je comprends.
04:42Je trouve que là, d'une certaine manière, d'ailleurs, la gauche, en se comportant ainsi, joue contre son camp.
04:49Je dirais, à mon sens, rien n'a gagné.
04:52Raphaël, c'est un évident rapidement, je voudrais vous faire justement écouter Yael Brunpivé.
04:55Oui, mais elle joue contre son camp, elle joue contre les agriculteurs, et elle joue contre les Français.
04:59Parce que, si cette loi n'était pas adoptée, ou mise en application, que se passerait-il ?
05:06Les agriculteurs français vont crever, comme ils le disent, et donc, on ira importer toujours davantage des produits qui sont de moins bonne qualité que ceux que produit notre agriculture française.
05:17Donc, je pense qu'il y a un intérêt à défendre absolument notre agriculture française, qui est d'une immense qualité.
05:25En tout cas, on n'en est pas là.
05:26C'est ce qu'explique, justement, Yael Brunpivé, présidente de l'Assemblée nationale, sur cette pétition.
05:31Elle nous explique qu'en gros, ça risque de ne pas donner grand-chose.
05:34Écoutez-la.
05:35Ce qui est sûr, c'est qu'il faut entendre ce que nous disent les Français.
05:38Il y aura un débat à l'Assemblée autour de cette pétition, mais ce débat ne remettra pas en cause, ne peut pas remettre en cause, le texte qui vient d'être voté à l'Assemblée nationale et au Sénat.
05:50Yael Brunpivé sur le Tour de France, c'est pour ça qu'on entend du bruit autour.
05:55Là, au-delà de cette loi Dupont, messieurs, c'est vrai que ça pose aussi une question de démocratie directe.
06:03Ça, c'est un tout autre sujet.
06:05Les défenseurs de cette loi pourront s'en réjouir, mais en gros, elle nous dit, bon, de toute façon, on a des pétitions qui rassemblent plus d'un million de personnes,
06:12mais de toute manière, ils ont beau parler, critiquer et râler, ça ne changera rien.
06:18Ça pose quand même une vraie question, au-delà, encore une fois, de cette loi.
06:23C'est le système qui veut ça, c'est notre système politique.
06:27Il ne vous aura pas échappé que nous n'en sommes pas à la votation, comme en Suisse.
06:30Dans ce cas-là, mettons un système...
06:33Ni même comme en Italie, où un RIC est déclenché au bout de 500 000 signatures, par exemple.
06:38Absolument.
06:38Là, le système, effectivement, laisse peu de part pour ce type de...
06:45Effectivement, la démocratie directe, bon...
06:48Cause toujours, tu m'intéresses.
06:49Cause toujours, tu m'intéresses, oui, oui, bien sûr.
06:50Ça fait, c'est un vide.
06:51Moi, je ne me souviens pas que la gauche soit indignée en 2013, lorsque la loi Taubira avait été votée sur le mariage pour tous,
07:00et qu'une pétition avait été déposée au CESE, rassemblant plus de 700 000 ou 1 million de signatures,
07:06qu'elle se soit indignée que le CESE mette cette pétition à la poubelle.
07:12Donc, aujourd'hui, effectivement, puisqu'on n'a pas adopté le RIP,
07:21faisant que dès lors qu'une pétition est d'importance, cela ouvre finalement un droit à un référendum...
07:27Ça devrait, selon vous ? Parce qu'en plus, Emmanuel Macron, on a promis des référendums, vous vous souvenez ?
07:32Ce qui est vrai, c'est que tout a été fait pour rendre impossible l'expression d'une démocratie plus directe
07:39si les Français étaient en nombre pour se manifester sur un sujet.
07:45Tout a été fait, on a mis un certain nombre de garde-fous, on a compliqué les choses.
07:50Donc, voilà, pour l'instant, c'est bloqué d'un point de vue...
07:53Ça montre aussi que les élites se méfient un petit peu du peuple.
07:55On se souvient, on était il y a longtemps, en 2005...
07:59On se méfie carrément du peuple.
08:01Écoutez, qui nous a dit en début d'année, si je ne m'abuse,
08:05qu'on allait redonner la parole au peuple et qu'il allait y avoir des référendums ?