- il y a 3 jours
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📺
TVTranscription
00:00Musique
00:00Il est le prince du paf, l'homme en noir, le prince noir de la télévision.
00:25Quand il est arrivé dans le milieu audiovisuel dans les années 80, c'était un milieu assez guindé.
00:30Et lui, il a bousculé tous les codes avec des concepts d'émissions provoque, punk, voire trash, culturel, drôle très souvent.
00:38Des émissions comme Bain de minuit, Lunettes noires pour Nuit blanche, Paris dernière, Rive droite, Rive gauche, tout le monde en parle, 93 Faubourg-Saint-Honoré.
00:44Et puis depuis 10 ans, salut les terriens.
00:47Salut Thierry Ardisson.
00:47Bonjour.
00:48Ravi de vous avoir dans VIP.
00:50Je suis ravi d'être là, absolument.
00:51Vous savez que cette émission entame sa 14e saison, et donc je peux vous dire et vous affirmer que ça fait 14 ans qu'on vous court après.
00:57Qu'est-ce qui fait qu'on vous a rattrapé aujourd'hui chez les cathos ?
01:00D'abord parce que j'ai un livre, on va en parler, qui peut intéresser nos amis catholiques.
01:07Et puis parce que je pense qu'il y a un réveil, un réveil du catholicisme, et moi qui me suis toujours proclamé catholique.
01:15En général, vous voulez dire, ou chez vous ?
01:16Non, en général, en France.
01:19Et moi qui me suis toujours proclamé catholique, alors qu'à l'époque ce n'était pas super bien vu, il faut le dire, j'assume d'autant plus que maintenant il faut y aller.
01:28Oui.
01:29C'est vrai que vous vous êtes déclaré catholique à une époque où vous viez des émissions également très provoques, donc on ne savait pas très bien comment vous situer, dans quelle case de catholique vous mettre aussi.
01:37Absolument.
01:38Dans la case Marie-Madeleine.
01:39Ah, c'est la plus jolie.
01:42Alors le livre, je vais le montrer, Thierry Ardisson, les fantômes des Tuileries, dans un palais qui n'existe plus, le destin de cinq petits dauphins qui n'ont jamais régné, c'est chez Flammarion.
01:50Avant qu'on parle de l'homme culturel, j'allais dire, intellectuel, cultivé, de l'homme qui se passionne pour l'histoire, je voudrais évidemment qu'on parle de l'animateur télé.
02:01Vous avez eu une phrase dans une interview, je crois que c'est assez récent, et qui m'a beaucoup fait sourire, parce que je la trouve tellement vraie.
02:06Vous avez dit, pfff, animateur télé, mais ce n'est pas un vrai métier. Ceux qui sont là, sont là par hasard.
02:13Et je trouve ça tellement vrai. Jamais on se dit petit, je vais être animateur télé. On est tous arrivés là, de manière très anecdotique.
02:20Il y a deux sortes d'animateur télé. Il y a celui ou celle qui voulait être animateur, il y en a quand même quelques-uns, qui s'entraînaient avec des micros en carton dans la cave de leurs parents,
02:29et qui peuvent animer n'importe quoi. C'est-à-dire des jeux, des talk-shows, qui n'ont pas vraiment... Ils veulent juste animer.
02:35Et puis il y a des gens à qui c'est arrivé sur le tard. Il y avait Michel Pollack, Frédéric Mitterrand, qui dirigeait des cinémas,
02:43Guillaume Durand, qui était prof d'histoire, Christine Bravo, qui était l'institutrice.
02:47Vous, qui étiez pubar.
02:47Et moi, j'étais pubar et romancier, enfin écrivain.
02:49Et c'est différent. Parce que moi, je suis arrivé à la télé, j'avais 35 ans, donc j'avais déjà quand même une certaine idée des choses.
02:58C'est... Je pense qu'on apporte plus quand on vient d'ailleurs que quand on a été formé au sérail de l'animation.
03:06Alors, chez vous, c'est quand même caractéristique. C'est tellement vrai.
03:08Parce que comme vous venez du monde de la pub, alors il y a... On vous les ressort tout le temps, mais c'est juste pour situer nos téléspectateurs.
03:13Mais j'en ai pas honte.
03:14Non, mais bien sûr, il n'y a pas de quoi en avant.
03:16Je les aime.
03:16Mais tout un tas de slogans très courts, parce que vous avez inventé notamment la pub très très courte.
03:21Huit secondes.
03:21De huit secondes, voilà. Pour ceux qui ont des petits budgets, parce que plus c'est court, moins c'est cher.
03:24Voilà.
03:25Évidemment. Moi, je suis franco-suisse, donc évidemment, oh vos maltines.
03:28Voilà. C'est de la dynamique.
03:30C'est de la dynamique.
03:31Il y a aussi la paire, il n'y en a pas deux.
03:33La paire, il n'y en a pas deux.
03:34Voilà.
03:34Moi, je fais les... Vous vous dites et puis moi, je chante.
03:36Puis il y a quand c'est trop, c'est trop.
03:37Tropico, voilà.
03:38Et puis il y a vas-y, vas-y, vas-y, vas-y.
03:40Chaussez et au moine.
03:41Chaussez et au moine.
03:42C'est à vous qu'on doit tout ça.
03:43Voilà, oui.
03:44Mais forcément, vous avez été tellement conditionné par ce milieu de la pub, qui est un milieu qui va vite.
03:49Il faut être dans l'efficacité.
03:51En plus, c'était la pub dans les années 80, donc les années fric, les années frime, tout ce qu'on sait.
03:55Absolument. L'époque où c'était bien, la pub.
03:56Oui, voilà. Ça valait le coup d'y être.
03:59De fait, forcément, vous avez ramené cette formation-là dans le monde de la télévision.
04:03C'est pour ça que vous avez bousculé tous les codes, en fait.
04:04J'ai parfaitement raison.
04:05C'est-à-dire que quand je suis arrivé à la télé, en fait, il y avait deux choses.
04:08D'abord, les sujets de conversation.
04:10On ne parlait pas de drogue, on ne parlait pas de sexe.
04:12Et il y avait une langue télé comme il y avait une langue politique.
04:15C'était très codé.
04:16Très.
04:16Et donc, ça déjà, ça m'a surpris parce que, bon, moi, je suis arrivé avec mes sujets de conversation qui étaient les mêmes à la télé que dans la vie.
04:24Et puis la deuxième chose, et vous avez raison, c'est que dans la pub, on apprend l'art du concept.
04:29Et donc, j'avais été formé très jeune.
04:32J'ai commencé la pub à l'âge de 19 ans.
04:33J'avais été formé très jeune à trouver des idées fortes, à trouver des visuels, à trouver des choses choquantes et provoquantes.
04:40Alors, tant que je l'appliquais à des produits, c'était une chose.
04:43Mais le jour où je l'ai appliqué à des gens, effectivement, ça commençait à faire des vagues et à marcher.
04:48Parce que si vous mettez la même énergie à inventer une émission qu'à inventer une campagne de pub,
04:54alors qu'à l'époque, moi, je me souviens, les gens, on leur parlait de concept.
04:56Franchement, la télé, ils ne savaient pas ce que c'était.
04:59Par exemple, la lumière, tout était éclairé pareil à Diorno comme les supermarchés.
05:02Il n'y avait pas de contre-jour.
05:04La typographie.
05:05Il fallait tout inventer, en réalité.
05:06Disons que, disons oui, il y avait un travail d'adjournamento à faire à la télé qui était quand même un peu rétrograde.
05:12Oui, il faut le dire.
05:13Quand vous êtes aussi arrivé à la télé, tout n'a pas marché.
05:20Donc, il y a des émissions cultes, je pense à Lunettes Noires pour Nuit Blanche, qui est une référence.
05:23D'ailleurs, à la base, c'était un slogan, ça, de pub.
05:25Oui, bravo.
05:26C'est un slogan.
05:27Je faisais un petit journal oral avec des potes qui s'appelaient Façade.
05:30On était une bande, on faisait un petit journal au moment du punk, d'ailleurs, 76-77, de la création de Beaubourg.
05:37Et on avait des annonceurs qui nous disaient, nous, on veut bien annoncer dans votre journal, mais à une condition, c'est que vous nous fassiez des pubs dans le style de votre journal.
05:43Bien sûr.
05:43Et pour une marque de lunettes dont j'ai oublié le nom, j'avais trouvé Lunettes Noires pour Nuit Blanche.
05:47Et vous avez réutilisé ça pour faire une émission qui est devenue culte.
05:50Mais souvent, on a tendance à parler de tout ce qui a marché pour vous, les émissions que j'ai pu citer.
05:55Il y a eu des échecs quand même.
05:56Et moi, j'aime bien avec les entrepreneurs, parce que c'est ce que vous êtes, Thierry Ardisson, parler aussi des échecs.
06:02Tout de suite, je pense aux news de Laurent Ruquier, qui a duré une semaine, mais il y en a eu bien d'autres avant.
06:06Et ça, on n'en parle pas assez.
06:08Comment l'échec, vous, a fécondé, finalement, cette vie aussi d'entrepreneur que vous êtes ?
06:13Moi, vous savez, j'ai l'habitude, quand on est dans la pub, d'abord, on fait des compétitions pour gagner un budget, donc on n'est pas sûr de gagner.
06:18Une fois qu'on a le budget, on fait des campagnes qui ne marchent pas toujours.
06:21Donc, j'avais cette habitude, finalement, qu'il fallait trouver des idées pour en vendre une, et qu'encore, ce n'est pas sûr qu'elle marche.
06:27Non, j'ai fait des échecs, disons qu'il y a des échecs glorieux.
06:31Par exemple, il y a une émission, je ne sais pas si vous la connaissez, qui s'appelait Ardimat.
06:35Alors, j'étais là avec un chien.
06:36Si l'audience baissait, je tuais le chien.
06:39J'avais un conseiller qui me disait, vous n'y connaissez rien, derrière, il y a une histoire qui est drôle, c'est qu'un jour, le conseiller, qui était le professeur Rollin, me dit,
06:46« Mon pauvre Thierry, les gens ne vous aiment pas, qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ? »
06:50Et je lui dis, « Mais qu'est-ce que je pourrais faire ? »
06:52Il me dit, « Je ne sais pas, faites un don. »
06:54Et moi, je me fais apporter mon carnet de chèque et je fais un don à la paroisse de Saint-Philippe-du-Roule.
06:58Et Rollin, très finement, me dit, « Ben, vous voyez, vous faites un don à une paroisse catholique, les gens vont encore moins vous aimer. »
07:04Donc ça, c'était formidable. C'était soi-disant, il fallait faire de l'audience.
07:08Maintenant, comme ce n'était pas en direct, et que je n'avais pas, à l'époque, je n'avais pas le métier pour le faire en direct,
07:14faire une émission comme ça, enregistrée, c'est vrai que c'est un peu dommage.
07:17Il y a eu plein, plein d'échecs.
07:20Dans les émissions qui ont réussi ou qui ont raté, est-ce que vous avez une nostalgie particulière ?
07:24Une émission qui vous manque un peu ? Est-ce que Salut l'Utérien, ça carbure depuis 10 ans ?
07:27Oui, mais Salut l'Utérien, c'est un peu l'aboutissement de tout ce que j'ai fait.
07:29Oui, c'est exactement ça, c'est un concentré de tout ce qu'il y a eu avant.
07:31Oui, c'est une compile. Bon, les émissions que j'aimais beaucoup, c'était le dîner Faubourg-Saint-Honoré.
07:37Ah, j'ai adoré celle-là. Moi, je crois que c'est ma préférée de ce que vous avez fait.
07:39Ça, ce qui était extraordinaire, c'est que c'était chez moi.
07:42Donc, quand les gens arrivaient, ils disaient « mais c'est vraiment chez toi, déjà, ils n'en revenaient pas. »
07:46Et puis, au lieu de bien avoir révisé mon dossier, comme je fais d'habitude dans Salut l'Utérien ou dans Tout le monde en parle,
07:52là, soi-disant, ils venaient dîner chez moi.
07:54Je disais « qu'est-ce que tu fais toi en ce moment ? »
07:55Alors, je savais très bien que le mec sortait un film le jour après.
07:58Mais « qu'est-ce que tu fais ? » « Je sors un film. »
07:59« Ah, tu sors un film. »
08:00Donc, il y avait une vraie naturalité comme ça.
08:03On avait les plus grands cuisiniers de Paris, les meilleurs sommeliers.
08:07C'était super.
08:08C'est dur, la télé. Je crois que les gens ne se rendent pas compte.
08:10Non, les gens ne se rendent pas compte de ce que c'était.
08:11C'est dur, la télé.
08:12Non, non, c'était vraiment une émission incroyable.
08:14Alors, bon, moi, je vivais pendant tout le restant de la semaine
08:17avec les grilles, lumières au-dessus de ma tête.
08:20Je vivais dans un studio.
08:21C'est un peu le Truman Show.
08:22Je vivais dans un studio.
08:23Il y a celle-là, effectivement, qui était vraiment bien.
08:26Et puis, surtout, Paris dernière.
08:27C'est-à-dire qu'en fait, à une époque où j'étais au chômage,
08:32je suis allé voir...
08:32Oui, il y a eu un petit creux.
08:33Ah, mais j'ai eu pas mal de traversées du désert.
08:35Je suis allé voir. Ça m'a bien calmé, heureusement.
08:37Et je suis allé voir le patron de Paris première.
08:40Et je lui ai dit « Voilà, je voudrais faire de la télé sur votre chaîne. »
08:43J'en étais. Plus personne ne me voulait, de toute façon.
08:45Et il m'a dit « Oui, quoi ? »
08:46Et là, j'ai inventé l'émission « La moins chère du monde »
08:50puisque c'est juste une caméra subjective, disons.
08:54L'émission a coûté 100 000 francs par semaine, quoi.
08:56Et elle a duré...
08:56L'émission « La moins chère du monde », on est en train de la faire, Thierry.
08:59Elle a duré 20 ans, la mienne.
09:00Le labo de ses 14, c'est pas mal.
09:02C'est pas mal. On y arrive. On vous suit.
09:04Vous savez qu'on vous a pompé pour 93 Faux-Bourses-Saint-Honoré sur KTO.
09:07Et puis, à la rentrée, on a une émission sur la cuisine des monastères.
09:09Ah, très bien.
09:10C'est toujours à ramener à notre sens.
09:15Ce qui est très intéressant chez les animateurs télé,
09:17je parle pas des animateurs de jeux, je parle des animateurs de talk show, comme vous,
09:21c'est qu'on a besoin, et vraiment, je me mets dans le lot,
09:24on a besoin d'une certaine reconnaissance intellectuelle.
09:28C'est vrai que vous, vous assumez parfaitement, en l'occurrence,
09:31parce qu'on interview des gens extrêmement différents.
09:33Je sais pas si les gens se rendent compte du travail que ça peut représenter,
09:35d'ailleurs, de se mettre à la portée de nos invités,
09:37et puis, malgré tout, du public.
09:39Et puis, des fois, on interview des gens, on se dit « Mais je serai jamais au niveau, quoi. »
09:42On reçoit Michel Serres, on reçoit... Donc on bosse.
09:45Et on se cultive, aussi.
09:46À moi, la télé m'a beaucoup appris.
09:47C'est-à-dire que la télé, en fait...
09:50D'abord, la télé, a priori, tout le monde pense que ça vous isole du monde.
09:53Moi, ça m'a obligé à aller vers le monde.
09:55C'est-à-dire que quand j'ai commencé à 35 ans,
09:58j'étais extrêmement bunkérisé, j'étais un peu comme ça, quoi.
10:01Mon biographe parlait de killer scorsésien.
10:04C'était dans...
10:05Baby Boomer.
10:06Votre livre Baby Boomer, qui a été un best-seller, d'ailleurs.
10:08Ouais.
10:08Et donc...
10:09Confession de Baby Boomer, ouais.
10:10J'étais pas... Bon.
10:11Et puis, finalement, la télé m'a obligé à m'intéresser aux autres,
10:14puisque j'étais payé pour le faire.
10:15Bah oui.
10:16Et je pense que sinon, je l'aurais peut-être pas fait.
10:17Et le deuxième avantage, c'est que...
10:19J'ai fait une émission qui s'appelait Rive droite, Rive gauche, sur Paris 1ère.
10:23Et quand j'ai été choisi pour cette émission,
10:25tout le monde s'est dit, mais ils donnent cette émission à Ardisson.
10:28Mais qui est une émission, alors, pour le coup, très culturelle.
10:30Très, très culturelle.
10:31Et je me souviens qu'il y a eu vraiment des levées de boucliers
10:33de gens qui téléphonaient en disant,
10:35mais vous n'avez pas donné une émission culturelle à Ardisson.
10:36Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que j'avais passé quelque temps
10:39en tant qu'écrivain dans le milieu littéraire, etc.
10:41Et qu'au premier numéro de l'émission,
10:43tout le monde a vu que j'étais tout à fait...
10:44Vous vous êtes éclaté sur cette émission.
10:46Non, non, mais c'est vrai.
10:47Alors, ce désir de reconnaissance,
10:49je pense que la télé, c'est quelque chose, effectivement,
10:52de très éphémère.
10:54D'ici, alors qu'il est depuis 30 ans, le roi du paf.
10:57Ça se volatilise instantanément.
10:59Je veux dire, un livre, ça reste.
11:00Un disque, ça reste.
11:01Un film, ça reste.
11:03La télé, ça s'évapore.
11:04Donc moi, justement, comme je trouve ça un peu stupide,
11:08je n'ai rien demandé, ils me l'ont proposé.
11:10Mais enfin, l'INA a fait un site sur moi.
11:12Je crois qu'on est deux à avoir un site à l'INA.
11:14Et puis des coffrets, pour, disons, qu'il reste quelque chose.
11:18Parce que ça a quand même une valeur, la télé.
11:21C'est une valeur ne serait-ce que de témoignage.
11:23C'est-à-dire que quand on prend, tout le monde en parle,
11:25tous les samedis soirs, pendant 10 ans,
11:27il y avait aussi bien des bimbos de la télé-réalité
11:29que Brett Estonnelis, que Tom Wolfe, que...
11:33Enfin, il y avait vraiment tout le monde.
11:34Vous avez des sacrés noms.
11:35Voilà, donc ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même
11:36une valeur de témoignage.
11:37Et je pense sans prétention, parce que c'est...
11:39Mais peut-être qu'un jour, les gens se diront,
11:40tiens, comment c'était les années 90 ?
11:42On va regarder ce qu'il se racontait chez Ardisson.
11:45Donc pour éviter la déperdition,
11:47je vais beaucoup travailler sur ce que j'ai appelé
11:49mon mausolée numérique,
11:50qui est destiné à ma gloire.
11:52D'accord, très bien.
11:53Mais indépendamment de cet égo surdimensionné...
11:55Vous ne faites pas ce boulot si vous n'avez pas
11:57un égo surdimensionné.
11:58Ah mince !
11:59Non, non, mais indépendamment de ça,
12:00vous travaillez sur la mémoire.
12:01C'est ça que je retiens de ce que vous venez de dire, Thierry.
12:04Et puis alors, moi, ce qui m'intéresse beaucoup chez vous,
12:06c'est votre passion, je pense qu'on peut le dire,
12:08pour l'histoire.
12:09Il y a ce livre qui vient de sortir,
12:14Thierry Ardisson, les fantômes des tuileries.
12:17On va en parler, puis après on parlera de votre Louis Vint,
12:18si vous voulez bien.
12:20Qui, comme le Louis Vint à l'époque,
12:23c'était en 86, Louis Vint,
12:25a scotché tout le monde, on se dit,
12:26alors qu'est-ce qu'il nous fait ?
12:26Ça, il y a Ardisson, il revient à ses vieilles lunes,
12:28deux royalistes, il nous avait déjà fait le coup
12:30avec Louis Vint il y a 30 ans.
12:31Et il nous remet ça.
12:32Alors cette fois-ci, il est allé chercher
12:33cinq petits dauphins qui n'ont jamais régné,
12:35d'où le côté fantôme d'un palais qui n'existe plus,
12:38en plus les tuileries.
12:39Cinq petits fantômes.
12:40Et je vais vous dire, je ne les connaissais pas tous.
12:41– Mais voilà.
12:42– Alors, Louis XVII, on en a tous entendu parler.
12:45Napoléon II aussi.
12:47Alors là, quand on est arrivé à Louis-Philippe II,
12:48je me suis dit, ah, ben, ne connaissais pas Henri V.
12:51Ah bon, il y a eu un Henri V, très bien.
12:52Et Napoléon IV, ne connaissais pas non plus.
12:53Donc déjà, merci, parce qu'il y a une valeur de mémoire.
12:56– Oui, non, mais c'est vrai que quand j'ai fait Louis XX,
13:00je m'étais aperçu de l'existence, ou de la non-existence finalement,
13:04de ces petits dauphins qui ont tous joué dans le même potager
13:07à côté du pavillon de Marsan, donc au Tuileries.
13:10Et ça m'avait vraiment…
13:11Moi, j'aime dans l'histoire les choses comme ça, c'est bizarre.
13:14Il y a cinq dauphins et les cinq, aucun ne règne.
13:16– Destiné tragique pour les cinq aussi.
13:17– C'est quand même fou.
13:18– Oui, c'est quand même fou.
13:18– Et donc, ça m'avait marqué.
13:20Et puis, après, j'ai fait Baby Boomer,
13:22Confession d'un Baby Boomer, qui s'est bien vendu,
13:24et qui s'arrêtait au début de « Tout le monde en parle ».
13:28Et l'éditeur, bien naturellement, me dit
13:30« Écoutez, pourquoi tu ne fais pas la suite ? »
13:32– Bien sûr.
13:33– Et donc, je lui ai essayé de faire la suite.
13:35J'ai essayé de me remettre dans « Tout le monde en parle », etc.
13:38Et puis, je me suis dit un jour, je vais me retrouver comme Dave,
13:42qui va chanter Vanina.
13:43– Toute sa vie.
13:44– Toute sa vie.
13:45– Et je me suis dit, je vais me retrouver en train de raconter
13:47« Sucé, s'est trompé », voilà.
13:50Et je me suis dit, ça va être triste.
13:52Et donc, je suis retourné voir l'éditeur.
13:54Je lui ai dit, non, finalement, je ne vais pas le faire.
13:55Il y avait deux ans que tu nous en parles.
13:58Il m'avait donné un peu d'argent, pas beaucoup, mais un peu d'argent.
14:00Je lui ai dit, non, je ne vais pas le faire.
14:02Voilà, si vous voulez, je vous rembourse, mais je ne vais pas le faire.
14:03Il m'a dit, mais qu'est-ce que tu veux faire ?
14:05Et là, je me suis souvenu de ces cinq petits dauphins.
14:08Et je me suis dit, tu feras œuvre utile, au moins,
14:10en faisant ça, parce que, quelque part,
14:13leur existence est connue des historiens.
14:16Mais jamais personne, ça, c'est le côté publicitaire,
14:18jamais personne n'avait pensé à les mettre les cinq ensemble.
14:20– Bien sûr.
14:21– C'est ça l'idée.
14:24Mais en même temps, c'est bien vu, parce que ça nous intéresse.
14:27On apprend, on pleure.
14:29S'il y a une chose dont je ne peux pas douter,
14:30c'est de la sincérité de votre démarche.
14:33– Ah oui, oui.
14:33– Parce qu'on sent, oui, c'est ça,
14:36on sent l'intérêt réel pour ces petits dauphins.
14:39On sent que vous auriez aimé les bercer, peut-être,
14:41les tenir dans vos bras pour les consoler.
14:43On sent, est-ce que c'est trop dire que de dire, on sent de l'amour ?
14:45– Non, j'ai de l'amour.
14:46J'ai beaucoup de tendresse pour l'idée monarchique.
14:49Et j'ai beaucoup, finalement, de tristesse,
14:54à voir comment on en parle.
14:57Parce que vous savez que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
15:00Dans la Russie soviétique,
15:01on ne racontait pas que le tsar Nicolas II était un génie.
15:04Et nous, c'est un peu pareil ici.
15:05C'est-à-dire que c'est la République qui a gagné,
15:08d'une voix de majorité, mais…
15:09– Oui, à une voix près, ça faut toujours le rappeler.
15:11– Ça faut toujours le rappeler.
15:12– Et finalement, l'histoire ayant été écrite par les vainqueurs,
15:17les gens sont désinformés.
15:19Et ils pensent que la monarchie, c'était quelque chose de terrible.
15:22Alors qu'on peut dire décemment, sans faire de la propagande,
15:26que la période qui a précédé la Révolution,
15:29quels qu'aient été les problèmes,
15:30était quand même une période où la France n'a jamais été aussi grande.
15:33– Et vous, vous êtes persuadé que les Français,
15:36peut-être inconsciemment, regrettent d'avoir raccourci leur roi Louis XVI ?
15:39– Oui, ils regrettent la preuve, la preuve, c'est qu'ils aiment les Grimaldis,
15:43c'est quand même la dynastie monégasque.
15:46Ça a un peu passé.
15:46– C'est un peu passé, je suis d'accord, mais comparez la famille Grimaldi…
15:49– Justement.
15:50– Et les histoires de couple de Stéphanie de Monaco, etc.
15:53– C'est une monarchie de substitution pour les Français,
15:55c'est-à-dire qu'ayant coupé la tête de Louis XVI,
15:58ils sont obligés de se tordre la gueule devant…
15:59– C'est un peu passé, c'est vrai, Caroline et Stéphanie,
16:02ou, et c'est moins passé, c'est tant mieux, William et Kate.
16:07Je crois que les gens ont besoin de ça, moi.
16:09Je pense sincèrement que la monarchie, vous savez, c'est une idée qui est naturelle.
16:14C'est-à-dire que ce n'est pas une idée qui a été inventée
16:16par un penseur allemand du XIXe ou un philosophe anglais du XVIIIe.
16:20C'est une idée organique, c'est-à-dire que tout le monde dans sa vie
16:22a envie que ses enfants vivent mieux que nous, que soi-même.
16:27Et donc, le roi, lui, il laisse son pays à sa famille.
16:30Et ça, il y a plein de choses à expliquer sur la monarchie,
16:33mais il ne faut surtout pas me lancer là-dessus,
16:35sinon ce n'est pas 52 minutes.
16:37Non, ce que je veux dire, c'est que, en fait, le roi,
16:40il veut que son fils hérite d'un pays en bon état.
16:41Ça n'a l'air de rien.
16:43Mais par exemple, en 1981, quand il y a eu une tentative
16:47de coup d'État en Espagne, le coup d'État de Milán del Bosch,
16:50le roi Juan Carlos est apparu la nuit à la télévision,
16:54en grand uniforme.
16:56Et à côté de lui, il y avait, en grand uniforme aussi,
16:59l'enfant Felipe.
17:00Et l'enfant Felipe, qui est aujourd'hui roi d'Espagne,
17:03a beaucoup appris de cette nuit-là.
17:05Quelque chose qui ne l'apprendra jamais à l'ENA.
17:07Quelque chose qui ne s'apprend pas à l'école.
17:10Donc, moi, je crois à ça.
17:12Je crois à l'idée.
17:12Alors, je vais vous dire l'argument définitif,
17:14comme ça, ça sera fait.
17:15En fait, en France, et dans beaucoup de pays aussi,
17:18en France, on a deux équipes,
17:20les progressistes et les conservateurs.
17:23Un coup l'un, un coup l'autre.
17:24Oui, mais comme partout, parce que les optimistes sont progressistes,
17:27les pessimistes sont conservateurs.
17:28Donc, ça veut dire qu'il y en a partout de tout temps.
17:30Nous, on a deux équipes, la gauche et la droite,
17:32et on choisit comme arbitre le capitaine d'une des deux équipes.
17:36Et c'est là l'erreur fondamentale du truc.
17:38C'est-à-dire que...
17:40Et ça, jamais personne ne m'a dit le contraire,
17:41parce que c'est tellement évident.
17:43C'est-à-dire que c'est comme si on faisait un match OM-PSG,
17:46et qu'on mette comme arbitre le capitaine du PSG ou le capitaine de l'OM.
17:49Enfin, c'est complètement con.
17:50Vous voulez une instance supérieure qui s'appelle le roi ou la reine ?
17:53Le système Westminster, c'est-à-dire qu'elle met un système du monde.
17:58C'est-à-dire qu'en Angleterre, il y a la reine d'Angleterre,
18:00c'est pas elle qui règne, c'est pas elle qui gouverne.
18:02Il y a un gouvernement qui gouverne.
18:04Et de temps en temps, tous les mercredis après-midi,
18:07le Premier ministre va avec sa petite sacoche chez la reine,
18:10et discute avec elle.
18:11Qu'est-ce qu'ils se disent ? J'en sais rien.
18:13Mais en tous les cas, il y a quelque chose qui dépasse les alternatives.
18:16Oui, il y a une figure qui catalyse, finalement.
18:18C'est pour ça que les gens sont tous gaullistes aujourd'hui,
18:21parce qu'évidemment, De Gaulle est la dernière incarnation.
18:23Bien sûr.
18:23Alors ce qu'il faut préciser aussi,
18:25c'est qu'en France, Charles Maurras avait beaucoup de mal à l'idée monarchique.
18:29C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous dites que moi,
18:31quand j'ai sorti Louis Vint, maintenant ça va mieux.
18:33J'ai sorti Louis Vint, il y avait un mec qui avait écrit dans le journal Le Monde,
18:35je me souviens, Thierry Ardisson a glissé dans une flaque de sang bleu.
18:38C'est-à-dire que, pour les gens, être monarchiste, c'est être Front National,
18:42c'est être d'extrême droite.
18:43Et moi, je ne suis pas du tout...
18:45Le raccourci est un peu rapide.
18:46Je ne suis pas du tout, j'ai rien à voir avec le Front National et avec l'extrême droite.
18:51Et donc, j'en ai beaucoup souffert, même sur mon plan professionnel.
18:54Parce que, quand j'ai sorti ce bouquin en 86, comme vous l'avez rappelé,
18:59je n'avais pas encore commencé la télé.
19:01Après, j'ai fait de la télé en 87, par là, je crois, 86-87.
19:05Et là, il y a eu vraiment des gens qui me prenaient pour un mec d'extrême droite.
19:09C'est-à-dire, par exemple, Alain Degrève, qui dirigeait Canal+,
19:13a jamais voulu m'engager parce que, pour lui, qui était bien à gauche,
19:18pour lui, monarchiste égale fasciste.
19:20Pareil pour Jean-Pierre Côté, qui est un garçon qui dirigeait Antenne 2,
19:25enfin France 2 à l'époque.
19:27Qui après est passé sur la 5.
19:28– Voilà. Et bien, ce Jean-Pierre Côté, un jour, on lui dit,
19:31il faut engager à Ardisson, le projet était, tout le monde en parle.
19:34Et Jean-Pierre Côté, il dit, non, non, non, je crois que je...
19:36Alors, il dit, enfin, Jean-Pierre Thierry, regarde ce qu'il fait avec la droite-rive gauche,
19:40pour le service public, c'est vraiment bien.
19:42Non, non, non, je ne veux pas d'Ardisson, mais pourquoi ?
19:44Monarchiste.
19:45Alors là, ce que j'ai fait, j'ai acheté une bouteille de vin,
19:48je suis allé chez lui, j'ai mis la bouteille sur la table,
19:50je dis, maintenant, je vais te raconter.
19:51J'ai dit, c'est terrible qu'un mec comme toi, cultivé comme tu es,
19:55intelligent comme tu es, c'est impensable que tu assimiles
19:58tous les monarchistes à l'extrême droite.
20:00Parce que quand on voit, il y a quand même 8 monarchies en Europe,
20:02ce qu'on ne dit jamais en France, il y a 8 monarchies en Europe,
20:05qui ne sont pas des pays moins démocratiques que la France,
20:07au contraire, je dirais.
20:09Donc, petit à petit, l'idée fait son chemin,
20:12mais les Français ne remettront jamais un roi sur le trône.
20:14– Ce qui est drôle, c'est que je vous écoute parler,
20:15et je me dis, mais en fait, il va lui arriver un truc terrible
20:17à Thierry-Ardisson, plus tard, quand on sera tous morts,
20:20c'est qu'on ne va pas se souvenir de lui pour la télé,
20:22on va se souvenir de lui parce qu'il est celui qui a remis
20:23l'idée monarchique sur le tapis.
20:26Ça vous pend au nez.
20:27– Vous ne croyez pas si bien dire.
20:28L'autre jour, il y a un journaliste qui me dit,
20:29vraiment, lui, il était plus étonné que vous,
20:32mais je pense que vous avez raison,
20:34il me dit, mais qu'est-ce que vous voulez qu'il reste de vous ?
20:37En me disant, est-ce que c'est lunettes noires pour nuit blanche
20:39ou double jeu ?
20:40Je dis, pas du tout.
20:41Moi, la seule chose, je voudrais être celui qui a repensé l'idée monarchique.
20:44Vous avez parfaitement raison.
20:45C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne pense pas à l'idée monarchique.
20:49Vous savez pourquoi le XIXe siècle m'intéresse
20:51et pourquoi ce livre parle du XIXe siècle ?
20:53C'est qu'en fait, tous ces petits dauphins, ils n'ont pas régné
20:56parce que le régime changeait sans arrêt.
20:59– Et puis que la vie aussi, il y en a un, il a un accident de calèche,
21:01il y en a un autre, il va se faire tirer par les joues.
21:02– Il y a des destins personnels.
21:03– Il y a des destins personnels incroyables.
21:04– Leurs parents ont perdu le pouvoir.
21:08Et la France a hésité pendant tout le XIXe siècle
21:11entre la monarchie, la République, l'Empire, etc.
21:13– Et à la fin du XIXe siècle, il y a un député
21:17qui s'appelle Deschassariot, qui a dit
21:20on va faire un référendum pour savoir ce que veulent les Français.
21:23Donc c'est un des rares pays au monde
21:25où la question s'est posée d'une façon aussi crue.
21:27Et donc comme on l'a dit tout à l'heure,
21:29la République a été votée une voix de majorité
21:30parce que Henri V ne voulait pas du drapeau tricolore.
21:35Ce n'est pas aussi simple que ça, mais bon.
21:37Et donc la République est arrivée un peu par hasard.
21:40– Quand vous avez sorti le Louis 20,
21:44je vais vous dire pourquoi je vous en parle particulièrement de ce livre
21:45alors qu'il a 30 ans.
21:46D'abord, ça devait être un échec annoncé.
21:47Vous avez vendu 100 000 exemplaires.
21:49Ce n'est pas mal pour un échec quand même, Thierry.
21:51Comme quoi, il y avait un intérêt pour la question.
21:53Mais alors il se trouve que c'est très drôle.
21:55Le hasard des dates fait que dans quelques jours,
21:57je vais recevoir Louis 20.
21:58Louis de Bourdon qui a accepté de venir dans cette émission.
22:01Vous, vous acceptez dans la foulée.
22:02Je sais que vous êtes très potes parce qu'il m'a dit
22:04en l'ayant rencontré qu'il était le parrain de votre fille.
22:06Non, voilà, il m'a raconté tout ça.
22:08Et c'est très drôle que vous ayez dit oui à quelques jours avant lui.
22:13Au moment où vous avez écrit le livre,
22:14c'était un gamin de 12 ans,
22:16passionné de skateboard,
22:17enfin un gamin de 12 ans quoi,
22:19qui n'avait peut-être pas complètement conscience
22:20de ce qu'il représentait,
22:21c'est-à-dire successeur des Bourbons.
22:23Donc c'est le prétendant en trône de France.
22:24– Plus proche parent de Louis XIV vivant, clairement.
22:26– Donc c'est le prétendant en trône de France.
22:28Lui, il vit en Espagne, à Madrid.
22:29Il est banquier, il est complètement dans la vie actuelle.
22:31Petit-fils de Franco aussi.
22:32Enfin, il a toute une histoire personnelle incroyable.
22:35Comment on va le recevoir ?
22:36Qu'est-ce que vous avez envie de nous dire de cet homme-là,
22:38qui aujourd'hui a 42 ans,
22:40bien dans sa vie, bien dans ses pompes ?
22:41– Je pense, le conseil que je lui donnerais,
22:43d'abord ce que je voudrais dire,
22:43c'est que, si vous permettez,
22:45j'ai bien connu son père.
22:46C'est-à-dire qu'un jour, on me dit,
22:48on va te présenter le duc d'Anjou,
22:51qui était à l'époque le plus proche parent de Louis XIV.
22:54Et je vous jure, c'est vrai,
22:55c'est un peu Jeanne d'Arc.
22:56J'arrive à la maison de la chimie, rue Jean-Goujon.
23:00– À Paris, oui.
23:01– À Paris, et il y avait beaucoup de gens,
23:05et je dis, c'est lui.
23:06C'est extraordinaire.
23:07– Sans l'avoir vu avant, vous voulez dire ?
23:08– Sans l'avoir vu avant.
23:09J'ai vu son profil,
23:11il avait un profil de médaille,
23:13il avait un profil bourbonnien.
23:14Et j'ai dit, c'est lui.
23:16Bon, oui, c'est vrai, c'était lui.
23:17Bon, on est devenu assez proche, disons,
23:19c'est quelqu'un qui était très bien.
23:20Parce que le roi doit être avant tout sage
23:24et plein de bon sens, si vous voulez.
23:26Que le Premier ministre ait fait l'ENA
23:27et que ce soit une tête d'œuf, c'est une chose.
23:30Donc lui, c'était quelqu'un de sage,
23:31c'était quelqu'un de posé.
23:33Et puis, le malheureux est mort
23:34d'une façon absolument extraordinaire.
23:36Il descend une piste de ski à Aspen,
23:39trois ans plus tard.
23:40Il y avait un filin en bas de la piste de ski
23:42et il est décapité, quoi.
23:43Ce qui est quand même...
23:44Mais ce qui est incroyable.
23:45Donc, il avait deux fils, François et Louis.
23:48François était mort déjà dans un accident de voiture.
23:50Le père mort meurt, reste Louis,
23:53qui finalement est l'orphelin.
23:54Encore une fois, un destin tragique, quoi.
23:57Et puis, petit à petit, il a bien évolué.
24:00C'est dur pour lui, parce qu'effectivement,
24:02sa mère était la fille de Franco,
24:03la petite fille de Franco.
24:05Et son père était le duc d'Anjou.
24:07Bon, parent divorcé en plus,
24:09voilà, une enfance assez difficile.
24:12Moi, j'ai beaucoup de tendresse pour lui.
24:14Je lui ai demandé d'être le parent de ma fille.
24:15Il a accepté, ce qui me flatte beaucoup.
24:18Moi, je lui dirais qu'une chose,
24:19c'est de bien garder en tête,
24:20quel que soit son entourage,
24:22de bien garder,
24:23de ne pas se laisser entourer
24:24par trop de gens très à droite.
24:26Voilà.
24:27Je pense que pour sauver la monarchie,
24:30il faut la remettre, comme on dit,
24:31remettre l'église au centre du village.
24:33Je pense que la monarchie n'est ni de droite ni de gauche.
24:36La monarchie, c'est au-dessus des parties.
24:37Il dit, le roi aime son peuple,
24:39il a envie que son peuple soit heureux.
24:41Mais après...
24:42Mais il n'aspire pas à régner.
24:43Non, il n'aspire pas à régner,
24:44mais il faut qu'il incarne la monarchie
24:46dans ce qu'elle a d'arbitral
24:47et pas la monarchie dans ce qu'elle peut avoir
24:49de partisans.
24:51Voilà ce que je veux dire.
24:52Ça ne veut pas dire que tous les gens
24:52qui l'entourent sont d'extrême droite,
24:54ou sont d'afrofascistes.
24:55Ce n'est pas vrai.
24:56Mais malgré tout, vous savez,
24:57moi, quand je suis arrivé maintenant,
25:00c'est incroyable les monarchistes, quoi.
25:01Parce qu'il y a encore beaucoup de gens
25:03qui ont des fixes chaussettes,
25:04des châteaux en province
25:06avec des fuites d'eau.
25:07C'est un vieux milieu.
25:09Et moi, un jour, au Palais des Congrès,
25:10j'ai fait une conférence
25:11et j'ai dit du bien de Louis XVIII.
25:13Mais je me suis fait insulter
25:14parce que j'avais dit du bien de Louis XVIII
25:16qui, pour eux, est très à gauche.
25:17Alors que Louis XVIII a fait une chose fantastique,
25:19c'est quand il est arrivé à la restauration en 1814,
25:22il a réparé le pays,
25:24ce qui n'était pas facile.
25:25Il l'a bien réparé.
25:26D'ailleurs, c'est Charles X, son frère,
25:28qui a tout foutu en air après.
25:29Donc, quand je vois que j'étais sifflé
25:32parce que je défendais Louis XVIII,
25:33je me dis quand même, ils sont ardemés.
25:35Je vous propose de regarder votre caméra, Thierry,
25:38et de vous adresser un petit mot à votre copain,
25:41à Louis de Bourbon.
25:42Adressez-lui un petit mot, on s'en servira.
25:42Ben oui, écoute, je suis ravi que tu viennes ici.
25:45Je suis très heureux de voir que tu sors
25:47parce que ça a été aussi un problème.
25:49C'est ce qu'il fallait qu'il se montre ou pas.
25:51Montre-toi le plus possible.
25:52Rappelle aux gens qu'un roi est possible.
25:55Mais je t'en supplie, reste arbitral.
25:57Reste au-dessus de la mêlée.
25:59Ni à gauche, ni à droite, voilà.
26:00Et je t'embrasse.
26:02Chaleureusement.
26:03Merci beaucoup, Thierry.
26:04Je voudrais revenir longtemps en arrière.
26:07Longtemps, pardon.
26:08Quand vous étiez petit garçon,
26:10à 10 ans, vous vouliez être riche et célèbre.
26:12Vous n'aimiez pas votre famille, trop...
26:14Je crois que le mot est trop normal, en réalité.
26:17Vous êtes né dans la Creuse un peu par hasard.
26:19Ben oui, mon père faisait trop public.
26:20En fait, moi, je suis niçois.
26:22Mais on voyageait beaucoup.
26:23Parce que papa faisait des chantiers.
26:24Je faisais des chantiers.
26:25Donc, à un moment, on était dans la Creuse.
26:26Je suis né dans la Creuse.
26:26Je ne suis pas plus creusois que vous.
26:27Mais disons qu'on s'est foutu de ma gueule toute ma vie
26:30en me disant que j'étais né dans la Creuse.
26:32Je ne sais pas pourquoi ce département a une si mauvaise image.
26:34Et pourquoi cette famille était trop normale pour vous ?
26:36Pourquoi ça poisse autour de vous, cette histoire ?
26:39Elle a dû s'en prendre plein la figure, votre famille.
26:41Parce que vous l'avez dit plusieurs fois.
26:42Non, oui, bien sûr.
26:42Je n'ai pas été bien avec eux.
26:45Non, je me demandais ce que je foutais là.
26:47Comme le vilain petit canard.
26:49C'est-à-dire, je me disais, mais qu'est-ce que j'ai à voir avec eux ?
26:52Vous pensez que vous étiez adoptée ?
26:53Oui, j'ai tout imaginé que ma mère m'avait eu avec un autre homme,
26:56que j'ai été adoptée.
26:57Je trouvais ça très bizarre.
26:58Je n'avais rien à voir avec eux.
26:59Vous pensez qu'il y a quoi, 7 ans ?
27:01Il faisait quoi le petit tirier à 7 ans ?
27:03Bah, 7 ans, j'étais très malheureux.
27:04Parce qu'en plus, mon père obligeait sa mère à vivre avec nous.
27:09Alors, quand vous êtes riche, à voir la mère de votre père
27:12dans une maison de 500 mètres carrés, ce n'est pas un problème.
27:15Nous, on était dans les appartements, les petites maisons.
27:17L'un sur l'autre, ma mère détestait sa belle-mère,
27:20qui lui rendait bien.
27:21Donc, c'était une ambiance assez lourde.
27:24Puis, des gens qui étaient adorables.
27:27Mais avec qui, je n'avais rien à voir.
27:28Donc, effectivement, je suis parti à l'âge de...
27:30Même la fratrie ?
27:32Rien du tout.
27:32Non, mais franchement, je ne vais pas vous raconter d'histoire.
27:35Depuis, grâce à Dieu, ça s'est arrangé.
27:37C'est-à-dire que je suis parti une dizaine d'années,
27:39puis après, je suis revenu.
27:40Évidemment, j'ai pris conscience que mes parents
27:42faisaient que je les accepte comme ils étaient.
27:44Mon frère faisait que je l'accepte comme il est.
27:45Voilà.
27:46Je veux dire, je ne me suis arrêté de...
27:48Mais j'ai eu toute une période de rejet
27:49et qui m'a permis de réussir.
27:51Parce qu'en fait, si vous voulez,
27:52quand je suis arrivé ici, j'avais 19 ans.
27:55J'avais 50 balles, parce que mon père m'avait dit
27:57de toute façon, je ne te donne pas d'argent.
27:59Faire de la publicité à Paris, c'est une très mauvaise idée.
28:02Puis, ça marchait tout de suite.
28:03Tout de suite.
28:03J'ai gagné tout de suite autant que lui.
28:04J'ai réfléchi en préparant cette émission
28:06à ce concept de normalité.
28:08Je me suis dit, qu'est-ce que Thierry peut entendre
28:10par une famille trop normale ?
28:11Et je me suis souvenu que cette question
28:13avait été posée il y a quelques années
28:14à tout un tas d'enfants.
28:15C'est quoi être normal ?
28:16Et il y avait un petit trisomique
28:17qui avait eu la plus belle réponse qui soit.
28:19On le sent réfléchir et qui dit,
28:21être normal, c'est être bien dans sa peau.
28:24Et je voulais la proposer, cette définition.
28:26Moi, j'étais mal dans ma peau.
28:28J'étais extrêmement malheureux.
28:29C'est normal, parce qu'après, j'ai un côté, disons, créatif.
28:33Et je pense que c'est le...
28:35D'ailleurs, à 20 ans, je me suis suicidé.
28:37Vous avez fait le tentatif de suicide,
28:38vous en avez réchappé de justesse.
28:40Le Toubib m'a dit...
28:41Vous êtes ouvert les veilles.
28:42Écoutez, c'est le revers de la médaille.
28:43Il m'a dit, vous êtes créatif.
28:44Le revers de la médaille, c'est que vous êtes un peu tourmenté.
28:46Un peu beaucoup, apparemment.
28:48Et il m'a dit, si vous voulez, on peut vous soigner.
28:50Et là, j'ai dit non.
28:51J'ai dit, non, je ne veux pas être normal.
28:53Donc, laissez-moi comme je suis.
28:55Mais là où, quand même, j'aurais peut-être mieux fait de me faire soigner,
28:59c'est qu'en fait, le jour où j'ai découvert la drogue,
29:02enfin, l'héroïne, la drogue qui...
29:03La drogue dure.
29:04La drogue dure.
29:04Accro pendant 3 ans, quand même.
29:06Voilà.
29:06Quand j'ai découvert la drogue, je me suis dit, putain, c'est génial.
29:09Tu n'as plus envie de manger, tu n'as plus envie de baisser,
29:12tu n'as plus envie d'aller au cinéma, tu n'as plus envie de lire.
29:13En fait, j'ai une espèce de nirvana en poudre.
29:15Je m'auto-suffis, quoi.
29:16Je m'auto-suffis, exactement.
29:18Et c'est vrai que pendant quelques mois, j'ai dit, ça y est, j'ai trouvé la solution.
29:22Et puis après, le problème de cette drogue-là,
29:25c'est qu'au début, on la prend pour aller bien,
29:26puis après, on en prend juste pour ne pas être mal.
29:28C'est-à-dire qu'à la fin, j'en prenais pour être comme je suis maintenant,
29:30et un peu moins bien.
29:31Donc, j'ai décidé d'arrêter.
29:32Ce qui n'a pas été évident,
29:34parce que je crois que c'est un des trucs les plus durs à arrêter l'héroïne.
29:38Vous savez, il paraît que...
29:40Alors, je ne suis pas sûre de moi, mais il me semble que c'est Paul VI qui a dû dire ça,
29:42que la drogue est une recherche de Dieu qui a dévié.
29:44Oui. À l'époque, vous savez, on cherchait tous la spiritualité,
29:48puisque après 68, on a vu que la révolution ne marcherait pas.
29:52Moi, ça ne m'a pas fait beaucoup de peine, mais enfin, disons, on a bien vu que...
29:55Enfin, il y a eu une quête de sens, quoi.
29:56Il y a eu une quête de sens, absolue, mondiale.
29:58Et après, donc, il y a très peu qui se sont installés en usine,
30:02qui se sont établis, comme on disait à l'époque.
30:04Après, vous avez ceux qui sont rentrés dans le rang,
30:06et ceux qui sont partis en Asie.
30:07Moi, je fais partie de ceux qui sont partis en Asie,
30:09ont cherché une espèce de nirvana.
30:12Une fois de plus.
30:13Une fois de plus.
30:14Et puis, voilà, on est tombés sur la drogue,
30:16et moi, je suis revenu junkie, quoi, au bout de quelques temps.
30:21Quelle est la place de Dieu dans votre vie, Thierry Ardisson ?
30:24Je crois en Dieu.
30:25C'est une présence immanente.
30:27Mais moi, je suis Jesus, moi.
30:28Je suis Jesus freak, moi.
30:29C'est-à-dire, j'aime Jésus.
30:30Voilà, c'est mon truc.
30:31Franchement, je...
30:32La religion, j'aime bien.
30:34L'Église, j'aime bien.
30:35Je me sens catholique, voilà.
30:36J'aime bien aller dans les Églises.
30:38J'aime beaucoup le pape François.
30:40Mais moi, c'est Jésus.
30:41Je trouve que c'est un révolutionnaire incroyable, quoi.
30:43Je suis...
30:44Pour moi, c'est...
30:47Vous savez ce qu'on a fait ?
30:48On a fait du Ardisson dans cette émission.
30:51On vous a préparé une Ardieu View.
30:54D'accord.
30:54C'est une interview, c'est Dieu qui vous pose des questions.
30:56Oh là là.
30:57Vous répondrez calme ?
30:58Je l'ai fait, moi, j'ai fait une interview dans le temps
31:00qui s'appelait Jugement dernier, comme ça.
31:02Où je parlais, on m'avait modifié.
31:03Je lui ai dit, bonjour, Gérard Juniot.
31:06Bon, eh ben...
31:06Je faisais Dieu.
31:07Nous, vous allez voir, c'est un Dieu très bienveillant.
31:11Vous essayez de lui répondre ?
31:12D'accord.
31:12Alors, Thierry Ardisson, Dieu vous pose une première question.
31:15Oui.
31:17Dis-moi, Thierry, ça va jusqu'où d'aimer son prochain ?
31:20Ça va jusqu'à...
31:27Par exemple, j'ai découvert mon prochain, si on peut dire comme ça.
31:31J'ai fait une séquence dans mon émission,
31:33je n'avais un peu marre d'interviewer que des stars, des people, tout ça.
31:37Et j'ai fait une émission qui s'appelait Le Thérien de 20h,
31:39qui s'appelle Le Thérien du samedi soir maintenant.
31:42Et je me suis retrouvé réellement en larmes par une empathie,
31:46une bienveillance, une empathie.
31:47Et alors, les gens disaient, ouais, bon, attends, il pleure, c'est le plateau, tout ça.
31:51Je re-pleurais au montage.
31:53Et je re-pleurais quand je regardais l'émission de samedi avec ma femme.
31:56C'est-à-dire que j'ai découvert ça, quoi.
31:59J'ai découvert qu'on pouvait aimer quelqu'un qui était infirme,
32:02qui était moche, qui était con.
32:05Voilà.
32:06Ce n'était pas le cas, avant.
32:07La dernière fois que je vous ai vu pleurer, c'était avec Enrico Macias.
32:10Oui.
32:10Quand il a...
32:12Vous avez évoqué l'Algérie, est-ce que vous avez qu'en Algérie ?
32:14Il y a deux choses, moi, dans l'histoire de France.
32:16Dieu ne va pas m'en vouloir, si je parle un peu, non ?
32:18Non, non, on va reprendre une question après.
32:20Non, il y a deux choses dans l'histoire de France qui me choquent toujours absolument.
32:25D'abord, c'est l'histoire d'un juif qui a fait la guerre de 1914.
32:31Et en 1942, il est convoqué à la commandant de tour, ou à la Gestapo, ou à l'Eva.
32:36Et sa femme lui dit, n'y va pas.
32:38Il y va.
32:38Et il dit, mais attends, j'ai fait la guerre de 1914.
32:41On va me sauver.
32:41Voilà.
32:42Et il va au juge.
32:43Première chose.
32:44La deuxième chose, c'est les pieds noirs et les harkis.
32:46Voilà.
32:47C'est-à-dire, ce qu'on a fait au harkis, c'est les deux fautes françaises.
32:51Ce sont des taches sur la tunique de Nessus.
32:53On a parlé d'amour.
32:54Vous avez amené un objet pour nous, un très bel objet.
32:57Vous voulez bien nous le montrer maintenant, Thierry ?
32:57Je vais vous montrer la photo que je vous ai apportée.
32:59Vous vous apportez une photo ?
33:00C'est rare, d'habitude, les invités apportent vraiment un objet.
33:02Et vous, vous êtes parti sur une photo ?
33:03Je suis parti sur cette photo que j'aime beaucoup.
33:05Elle est très jolie.
33:06C'est Audrey Crespomara, c'est votre épouse.
33:08C'est une photo, on l'a fait pour les 40 ans d'Audrey, à Athènes.
33:13Ça pourrait être fait n'importe où.
33:16Oui, parce que là, franchement, à Athènes, on ne voit pas.
33:17Mais on le croit, sur parole.
33:18Non, non, voilà, devant l'acropole.
33:21J'ai découvert vraiment, c'est mon troisième mariage,
33:24mais je crois qu'à l'écodré, j'ai découvert un truc que je ne connaissais pas.
33:28C'était de dire quoi, l'amour avec un roi ?
33:30Elle-même, elle-même.
33:31Et vous ?
33:32À moins, plus que tout, mais moi, c'est la première fois que j'ai le sentiment d'être aimé autant.
33:38Ça va bien dans votre vie, l'iddo ?
33:39Tout va bien.
33:40À part que je vais bientôt mourir, tout va bien.
33:42Non, oh là là, ne vous inquiétez pas.
33:44C'est-ci, il faut en être conscient.
33:45Non, non, il ne faut pas flipper, mais il faut savoir.
33:48Ah, vous êtes de 49, vous n'êtes pas vieux.
33:50Je ne suis pas jeune non plus.
33:51Ouais, non, mais...
33:53Vous croyez ?
33:54Deuxième question de Dieu, c'est parti.
33:55Vas-y.
33:58Franchement, Thierry, les blagues de Stéphane Guillon sur moi, est-ce que ça te fait rire ?
34:04Je ne sais pas ce qui me fait le plus rire, les blagues.
34:08Mais bon, moi, j'ai un vrai côté libéral-libertaire.
34:15Je crois que...
34:15Tout le monde a le droit de tout dire.
34:16Voilà, tout le monde a le droit de tout dire.
34:18On vous a pas mal reproché de recevoir des gens comme Marine Le Pen, Zemmour, etc.
34:23Vous, c'est liberté de parole.
34:24Ah oui, ou on interdit le Front National, ou on a le droit de recevoir les gens du Front National.
34:29Enfin, je veux dire, il faut être cohérent.
34:30Bon, après, il y a des...
34:32Par exemple, en 2004, j'ai viré Dieu donné de mon plateau.
34:38Donc, Manuel Valls a mis 10 ans de plus pour s'en apercevoir.
34:41Moi, j'avais dit qu'il était antisémite.
34:43Et compte tenu de la...
34:44On y revient, mais compte tenu de l'attitude de la France pendant la guerre, la Deuxième Guerre mondiale,
34:49je ne supporte pas qu'on soit antisémite.
34:52Voilà, je trouve qu'on s'est déjà suffisamment déconsidérés comme ça.
34:55Et donc, je lui ai dit, tu ne viendras plus sur mon plateau.
34:58Et en général, quand on vire quelqu'un d'un plateau, on ne lui dit pas.
35:02Quand il appelle, après, son agent appelle ou son attaché de presse appelle.
35:05Non, il n'y a pas de place.
35:06Moi, je lui ai dit, je ne te recevrai plus.
35:08Et là, c'est la limite de ce qu'on peut dire ou pas dire.
35:13Mais après, tout le reste peut être dit.
35:15D'ailleurs, Guillaume, moi, il m'intéresse.
35:16Je ne suis pas du tout d'accord avec lui.
35:19Mais il peut dire ce qu'il veut.
35:20Même Ménard peut dire ce qu'il veut.
35:22Tout le monde peut dire ce qu'il veut tant que c'est légal.
35:26D'accord.
35:27Troisième question de Dieu.
35:31Thierry, si toi, tu es le roi du paf, alors moi, je suis quoi ?
35:34Le roi de l'univers.
35:38Non, mais cette idée de Dieu, moi, j'essaye de ne pas trop y penser.
35:42J'y crois.
35:43De toute façon, on est incapable d'imaginer Dieu.
35:45Donc, ça ne sert à rien de...
35:47C'est pour ça que vous vous raccrochez à la figure de Jésus.
35:48Voilà, qui est son fils.
35:50Et donc, je suis, moi, plutôt, effectivement, j'aime chez Jésus.
35:53Avant Jésus, les enfants, quand on ne les voulait pas, on les mettait dans les poubelles, quoi.
35:57Pour voir.
35:58C'est-à-dire qu'il a apporté quelque chose d'extraordinaire.
36:01Et je trouve que c'est plus facile de se raccrocher à Jésus.
36:03Dieu, c'est immanent.
36:05Et voilà, moi, je crois qu'il y a...
36:06Il y a un passage évangile qui vous parle particulièrement ?
36:08Un passage de la vie de Jésus qui vous interpelle ?
36:11Ben moi, Marie-Madeleine.
36:11Marie-Madeleine.
36:12Ah ben oui, complètement.
36:13Parce que j'ai été...
36:15Je n'ai pas été élevé chez les curés.
36:17Mais j'ai passé pas mal de temps à Annecy, au collège Saint-Michel.
36:22Ce qui m'a fait le plus grand bien.
36:23Une des raisons pour lesquelles je me suis sorti de l'héroïne des années plus tard,
36:26c'est parce que j'avais été dressé à la douche froide à 6h du matin.
36:29Ce qui est très bon.
36:30Je conseille ça.
36:31Mais disons que j'ai été mis en contact avec la version, disons, pas marrante du catholicisme.
36:39Avec les curés.
36:41Ensuite, mon père, donc je rentrais chez moi le dimanche.
36:44Il fallait re-aller à la messe.
36:46J'y allais tous les matins pendant la semaine.
36:47Le dimanche, il fallait retourner à la messe.
36:48Donc là, franchement, pour un gosse, c'est horrible.
36:50Donc j'ai longtemps fui la religion catholique comme n'étant que contrainte.
36:56Et puis jusqu'au jour où j'ai compris.
36:59Question encore.
37:02Dis Thierry, t'aurais pas un bon slogan pour me faire un peu de pub ?
37:06Putain.
37:09Ça, c'est la commande qu'aucun félicitaire n'a encore eu.
37:12Dieu, c'est tunique.
37:13C'est tunique de Turin.
37:16Non, de Turin.
37:16Merci pour le slogan.
37:19On prend, c'est gratuit.
37:20Oui.
37:20Autre question.
37:22Thierry, après les paradis artificiels, ça te dirait un vrai paradis.
37:28J'espère bien.
37:29J'espère bien.
37:30Passer du nirvana au paradis.
37:32Oui, je suis pas...
37:34Il y a plein de trucs dans la religion catholique qui me semblent un peu bizarres.
37:37La résurrection des morts.
37:39Les derniers seront les premiers.
37:41Donc ça, c'est une espérance quand même.
37:42Mais quand même, oui.
37:43On s'imagine...
37:44C'est Bernanos alors.
37:45Je vais vous la sortir, ma citation.
37:46Ma foi, c'est...
37:47Est-ce qu'on se prépare des joutes de citations ?
37:49Ma foi, c'est une minute d'espérance pour 24 heures de doute.
37:55Voilà.
37:55Il faut de temps en temps un peu...
37:57Hier, j'ai fait un invité qui travaille sur les near-death experiences.
38:02Ah oui.
38:03La vie après la mort.
38:05Une conscience au-delà de notre conscience.
38:09Ça nous pose beaucoup de questions, ces expériences.
38:10De gens qui sont partis et revenus.
38:12Oui, c'est très étonnant.
38:13Oui, oui.
38:14Et je pense qu'on est...
38:15Moi, vous savez, je suis assez humble par rapport à ça.
38:18Je pense que, comme disait Teilhard de Chardin, puisqu'on est ici, on peut en parler.
38:23Je pense que l'homme, c'est le singe plus Dieu.
38:26Et que finalement, il y a une nominisation progressive de l'homme.
38:31Et je crois assez à ça.
38:32Vous avez lu Teilhard de Chardin.
38:34Pas beaucoup, je vous rassure.
38:35Non, ça m'effate.
38:36Mais ce que je veux dire, c'est qu'on n'est pas assez intelligent pour comprendre Dieu.
38:41Donc, il faut mieux se voir avec Jésus.
38:44C'est un acte de foi, c'est ça la foi.
38:45C'est un acte de confiance.
38:46On plonge ou on ne plonge pas.
38:47Exactement.
38:48Moi, je plonge, comme Frossard.
38:50Allez, encore deux questions.
38:52Hé Thierry, il n'y a pas l'impression qu'elle est en train de te plager, Emmanuel ?
38:57Les interviews formatées, c'est un peu moi.
38:59Oui, c'est vrai.
38:59Ah oui, ça c'est une création ardissante.
39:00En général, quand les enfants, je les appelle pour leur dire qu'il faut arrêter.
39:03Ici, non.
39:04C'est cadeau.
39:05On ne la fait jamais, celle-là.
39:06Elle est vraiment pour vous, celle-là.
39:07Allez, dernière question.
39:08Que Dieu, il n'a pas que ça à faire.
39:09Oui, c'est vrai.
39:10Il a du boulot.
39:11Mon cher Thierry, est-ce que tu sais que je t'aime ?
39:15Ça serait bien.
39:17Oui, je le sais.
39:20Alors vous, vous êtes né à 6 janvier, Thierry.
39:22Le jour des rois.
39:22Le jour des rois.
39:23Vous savez ce que ça veut dire, épiphanie ?
39:25Le mot épiphanie, vous savez ce que ça veut dire ?
39:27Pas vraiment.
39:27Je n'ai pas essayé de me...
39:28C'est-à-dire manifestation de Dieu.
39:29Ah bon ?
39:30Oui, il va falloir y réfléchir.
39:32Dis-donc, c'est fort, ça.
39:33Un petit peu.
39:34Ah ben, dis-donc, je vais le ressortir, ça.
39:36Voilà, vous pourrez frimer dans les dîners en ville au 93 Faux-Bourg-Saint-Honoré.
39:39Voilà, aux grosses têtes, aux grosses têtes.
39:40Aux grosses têtes, évidemment.
39:41C'est là où on frime, maintenant.
39:43C'est fini, les dîners.
39:44Vous avez déjà rencontré un pape, vous, parce que vous défendez beaucoup les pares.
39:47Non, je n'ai pas rencontré un pape.
39:48J'ai eu la photo, il y a un truc qui choquait beaucoup les gens.
39:51Quand j'habitais encore rue du Faubourg-Saint-Honoré, à partir de 1986, les journalistes ont commencé
39:56à venir à la maison pour me faire des interviews.
39:58Bien sûr.
39:58Et j'avais une photo de Jean-Paul II sur mon bureau.
40:01Ça choquait ?
40:01Ça choquait.
40:02Tous les journalistes disaient, il a une photo de Jean-Paul II.
40:05C'est incroyable.
40:06Vous savez, on vit une époque, enfin maintenant ça s'est un peu arrangé, mais c'était le
40:10fait d'avoir Jean-Paul II sur son bureau, c'était quelque chose qui les interpellait
40:14pour le moins, si vous voulez.
40:15Et puis bon, maintenant il y a le pape François, alors lui je pense qu'il a... c'est le best.
40:19Il a tous les codes.
40:20Il a tous les codes des journalistes et de la communication.
40:24Alors c'est vrai que ça peut en énerver certains.
40:26Moi j'avoue que je suis assez admirative de cela aussi.
40:29Dis donc, vous avez préparé une citation pour moi ?
40:31C'est tout obtenir pour pouvoir tout mépriser.
40:33Ah oui, de qui c'est ça ?
40:34Barès.
40:35D'accord.
40:35Tout obtenir, c'est finalement votre histoire ?
40:38Oui, c'est-à-dire qu'en fait, c'est une citation...
40:40Arrivée.
40:41Voilà, c'est...
40:42En fait, je me rends compte que je voulais...
40:45Moi, quand je suis arrivé ici, je voulais faire de la pub parce que c'était un moyen
40:47facile de gagner de l'argent.
40:49Et je voulais faire des livres, bon.
40:51Puis après, bon, j'ai fait des livres, bon, c'était très bien, mais il n'y avait
40:53pas de quoi y passer sa vie.
40:55Et puis on ne gagne pas d'argent en faisant des livres, hein ?
40:56On ne gagne pas d'argent, on ne va pas à New York, en Concorde, comme je voulais
40:59le faire à l'époque.
41:00Ensuite, j'ai fait de la pub, oui, voilà.
41:02Après, j'ai fait de la télé, maintenant, j'essaye de faire du cinéma et de la série
41:06télé.
41:06Oui, oui, c'est vrai.
41:07Donc voilà, tout obtenir pour pouvoir tout mépriser.
41:10Je crois que c'est marrant.
41:11Donc il vous manque quoi encore ? Une belle production de films sur grand écran ?
41:13Voilà, je pense que...
41:15Ou une série.
41:16Je pense que si vous voulez, effectivement, on me dit, mais raccrochez les gants, pas
41:20raccrochez les gants.
41:21Je crois que j'aimerais...
41:21C'est pas en fait ?
41:22Non.
41:23De toute façon, je ne peux pas raccrocher les gants.
41:24C'est virtuel.
41:27De toute façon, moi, j'ai interviewé l'autre jour sur mon plateau Philippe Stark, qui
41:32est pour moi un vrai génie, pour le coup.
41:34Et il lui dit, mais comment tu travailles ? Il dit, je rêvasse.
41:38Ben moi, c'est pareil, mais comment, je ne peux pas m'interprimer...
41:40Même si j'étais à la retraite, je rêvasse serais quand même.
41:42Donc l'idée de dire qu'on va s'arrêter, bon.
41:44Je peux m'arrêter quand même de m'infliger une émission hebdomadaire.
41:47Enfin, ça, c'est lourd.
41:49Mais après...
41:50Donc je ne m'arrêterai pas.
41:52Non, le cinéma, j'aimerais...
41:54Oui, moi, j'étais très influencé par le cinéma.
41:55Mon père m'a dressé au cinéma.
41:57Il faisait 75 kilomètres...
41:58Il y a peu que la messe tous les jours, il y a aussi le cinéma.
42:00Il faisait 75 kilomètres dans la neige.
42:02On habitait à Arèche, au-dessus d'Alberville.
42:04Et on partait avec la Jeep pour aller voir des films à Chambéry ou à Annecy.
42:07C'était pas à côté.
42:09Et 75 kilomètres.
42:11Et un jour, il y a une histoire incroyable, c'est qu'on avait vu les 10 commandements.
42:14Et donc, il y avait la mer rouge qui s'ouvrait, Moïse.
42:18Moi, j'étais haut comme ça.
42:18On a toutes ces images en tête.
42:19Voilà, j'étais bon.
42:21En plus, il y avait un entraque.
42:21Le film durait 3 heures et demie, il y avait un entraque.
42:23Et en remontant à Arèche, il y avait du verglas sur la route.
42:28Et mon père, la Jeep monte, monte, monte.
42:30Elle s'arrête et elle repart en arrière.
42:33Et tout le monde saute de la voiture.
42:34Et la voiture va se jeter dans le caniveau, dans le fossé, dans le rapin.
42:38Et moi, je me suis mis à genoux pour faire arrêter la voiture.
42:43Et la voiture s'est arrêtée.
42:46Non, mais le cinéma, c'est fondamental.
42:48Mon premier livre s'appelait Ciné-moi.
42:50C'est l'histoire d'un mec qui était allé au cinéma trop jeune.
42:52C'est un peu la respourbe du Kerm en moins bien.
42:55Et donc, voilà, non, non, j'ai envie de faire du cinéma.
42:58Maintenant, je veux le faire à ma façon.
43:02Parce qu'en fait, c'est facile d'être producteur de cinéma.
43:04Moi, j'ai monté une boîte avec deux jeunes garçons qui font ça.
43:08C'est-à-dire, vous trouvez un réalisateur.
43:10Le réalisateur vous dit, j'ai envie de faire ce film.
43:12Vous l'aidez à faire son film, vous êtes producteur.
43:14Ça, c'est la méthode française.
43:16Moi, je travaille un peu comme en France, avant la Nouvelle Vague,
43:19ou comme aux États-Unis, ou comme Luc Besson.
43:21J'ai des idées de films.
43:22Et je prends un scénariste pour l'écrire, un réalisateur pour le réaliser.
43:25Donc, c'est une démarche qui est très...
43:27Très dans la création.
43:28Oui, mais en France, ce n'est pas du tout habituel.
43:31Et alors, au début, j'ai essayé de faire comme tout le monde.
43:32Mais j'ai dit, je vais faire Zé Ligue.
43:34Et finalement, ça ne me plaisait pas.
43:36Donc, j'ai fait un film ou deux comme ça.
43:39Et puis, désormais, je fais les films à ma façon.
43:41Il y avait eu un premier, comment dire, je ne sais pas comment dire ça.
43:44Le mot n'est pas très joli, mais un premier climax dans votre carrière,
43:47c'est quand vous étiez passé chez Pivot.
43:48Avec votre Louis Vint préface de Decaux et tout ça.
43:51Vous aviez eu un premier sommet.
43:53Et là, ce sera le deuxième.
43:55Tout obtenir pour pouvoir tout mépriser.
43:56C'est-à-dire que, finalement, ce passage chez Pivot,
44:01qui aurait pu être une fin en soi,
44:03qui pour tout écrivain normalement constitué aurait été une fin en soi, disons.
44:08Oui, je l'ai vécu avec beaucoup de bonheur, parce que j'en parle encore.
44:11Mais voilà, ça me semblait une étape.
44:16Ça ne me semblait pas définitif.
44:18Je vous souhaite d'arriver à faire ce dernier rêve.
44:22Si je devais que je monte les marges de Cannes, ça serait bien.
44:24Alors, en attendant, vous savez que c'est l'émission de la nouvelle année, là.
44:27On est au 31 décembre, d'où la robe à paillettes.
44:32On vous a préparé trois défis, trois bonnes résolutions pour 2017.
44:40Vous faites ou vous ne faites pas ?
44:41Vous relevez le défi ou pas ?
44:42Donc, il y en a trois, vous en choisissez un.
44:44Et vous le lisez à voix haute et vous nous dites si vous allez le faire ou pas.
44:48Alors, qu'est-ce que ça peut être, à votre avis, une semaine de retraite dans un monastère ?
44:51Non, si ce n'est pas arrêté de fumer, ça va.
44:54Vous prenez lequel ?
44:55Ah, pardon, je suis du milieu, voilà.
44:58Alors, qu'est-ce que c'est ?
44:59Mon Dieu, qui sont coquins.
45:00Vous devez faire l'éloge de l'émission Visage inattendu de personnalité.
45:04C'est l'émission que vous faites, la Thierry VIP.
45:06Ah, je la ferai volontiers.
45:08Il faut la lire en entier parce que les téléspectateurs, ils n'ont pas compris, Thierry.
45:10Vous devez, vous avez raison, vous devez faire l'éloge de l'émission Visage inattendu de personnalité lors de votre prochaine émission.
45:17Salut les terrières.
45:18Vous prenez ?
45:19Oui, je prends, oui.
45:20On a beaucoup ri en faisant ça.
45:21Non, non, mais je prends.
45:23L'avantage du métier que je fais, c'est que quand on a un coup de cœur ou quand on a envie de dire quelque chose, on ne se gêne pas.
45:30Vous devez dire tout le bien que vous pensez de l'émission VIP.
45:32Ah oui, vous faites quoi ?
45:34Ah, je faisais ça aussi.
45:36Vous devez encenser l'émission, oui.
45:37On vous l'a piqué celui-là.
45:38Je faisais ça, alors sauf qu'un jour, il y a quelqu'un qui a demandé à voir.
45:43Quelqu'un qui a dit, écoute, moi je suis sûr que c'est toutes les mêmes questions, donc je veux fouiller dans le chapeau.
45:49Et coup de bol, ce n'était pas les mêmes ce jour-là.
45:51C'était juste ce jour-là.
45:53Oui, parce qu'on vous l'a déjà fait ça, on s'est bien allé.
45:55C'est ça tout le temps.
45:56Le coup de l'arroseur arrosé.
45:57Toujours, toujours.
45:57Vous savez, on termine l'émission avec un livre d'or que voici.
46:03Donc les premiers invités de cette saison ont signé.
46:06Myriam Boyer, Michel Serres, Corneille, Linda Lemay, qui est venue encore.
46:11Il y a beaucoup de gens qui sont venus.
46:14Et puis Arlan Coben, bien sûr.
46:16Et donc, je vais vous donner votre page.
46:17Évidemment, vous allez signer en noir.
46:20Toujours.
46:20Voilà, Linda Lemay fait des petits dessins.
46:23Hop, hop, hop.
46:24Voilà.
46:24Alors, je vous laisse écrire un petit mot que vous nous lirez à voix haute quand vous aurez terminé.
46:29Tenez, le crayon.
46:30Merci.
46:34Voilà.
46:35Donc, black and white.
46:36On est bien avec Thierry Ardisson.
46:37Pendant ce temps-là, moi, je vous rappelle, le livre sorti chez Flammarion, il n'y a pas très longtemps.
46:43Donc, ça vous fait un bon cadeau pour les fêtes de fin d'année.
46:46Mais arrêtez de m'écouter, écrivez.
46:49Mais je ne peux pas ne pas vous écouter.
46:50Ah, d'accord.
46:50Allez-y, allez-y.
46:51Voilà.
46:52Les fantômes des tuileries.
46:53Donc, je vous rappelle, c'est l'histoire de cinq petits dauphins qui n'ont jamais régné,
46:58qui ont eu des destins tous tragiques.
47:01L'idée, ce n'est pas de vous faire pleurer.
47:02L'idée, c'est d'arriver finalement par l'anédotique à vous intéresser aussi à l'histoire de France
47:08et pas uniquement à la monarchie.
47:11En tout cas, vous verrez que c'est tout à fait intéressant.
47:14On découvre des gens qu'on ne connaissait pas.
47:15Moi, la première, pardon, pour le manque de culture, Thierry.
47:18Et puis, même ceux qu'on connaissait, d'ailleurs, on les découvre un petit peu différemment
47:21avec un prisme et un angle qui est intéressant, qui est justement le fait que c'est écrit
47:25par Thierry.
47:25C'est un angle que je dirais, comme dit Thierry, moi, je disais de l'amour, lui disait
47:28de la tendresse.
47:29Voilà, un très joli livre.
47:31Et puis, si vous trouvez encore le Louis XX il y a 30 ans, n'hésitez pas à me faire
47:34un coup de...
47:35Il est en poche, le Louis XX, il y a 30 ans.
47:37Très bien.
47:38Pour les 10 ans d'SLT, vous avez fait quelque chose ou pas ?
47:41On fait sans arrêt des commémorations bidonnes.
47:42Non, non, parce qu'en fait, on va quand même vous dire la vérité, ils ont déjà fêté
47:45les 10 ans l'année dernière.
47:45Oui, c'est ça, on ne fait que des commémorations bidonnes.
47:47Alors, j'ai écrit.
47:48Ah, déjà !
47:49Parce qu'en fait, il y a une grande discussion que j'ai, comme on a traité hier, un sujet
47:52qu'on a aussi traité hier dans l'émission, c'est les racines chrétiennes de la France.
47:56Est-ce qu'il faut mettre dans la Constitution les racines chrétiennes de la France ?
48:00Il va y avoir un débat, là, je pense que...
48:03Il y en a déjà eu un, il y a quelques années.
48:05Oui, oui, il y en a eu un, mais là, je pense qu'il y a un truc qui s'est passé.
48:10D'ailleurs, moi, j'avais décidé de faire ce sujet-là, c'est-à-dire le réveil des catholiques.
48:14J'avais choisi de le faire dans l'émission, lorsque j'ai découvert que l'Express faisait
48:19ça à une, sur le même sujet, disons.
48:23Et je pense que...
48:24En quoi, c'est dans l'air.
48:24Oui, c'est dans l'air.
48:25Et je pense que la désignation de François Fillon, c'est un peu les catholiques qui disent,
48:32ben oui, attendez, on est là, quoi.
48:34On nous parle de l'islam depuis dix ans, en bien ou en mal, mais nous, on est là, quoi.
48:41Et je trouve ça vachement bien.
48:42Donc j'ai marqué, merci de m'avoir permis d'affirmer mes racines chrétiennes.
48:46Ah ! Alors vous savez, moi, je vais vous faire une confession.
48:49D'habitude, c'est les invités.
48:50Alors je montre aux téléspectateurs, j'aime bien comment l'écriture, les invités.
48:53Aux téléspectateurs, voilà, votre petit mot.
48:56Je vais vous faire une confession, Thierry.
48:57Cette émission, elle est née, je ne sais pas si je dois dire grâce à vous ou à cause de vous.
49:00Ah bon ?
49:01Eh oui.
49:03À une époque, Marc-Olivier Froger, il était sur France 3, le vendredi soir.
49:07C'est à l'époque de votre grande rivalité, on va dire.
49:09Lui, il faisait, on ne peut pas plaire à tout le monde.
49:12Vous, le samedi soir, après vous faisiez, tout le monde en parle.
49:15Et moi, je regardais ça.
49:15J'étais en scène de ma première et je regardais ça.
49:17Et je regardais ces deux mecs avec des titres, tout le monde.
49:21D'abord, pourquoi tout le monde ?
49:22Tout le monde, donc personne.
49:23Et j'ai commencé à imaginer une émission où d'abord, il n'y aurait qu'un invité,
49:27parce que vous étiez tous les deux dans le pléthore d'invités,
49:29donc avec très peu de temps de parole, je trouvais.
49:32Marco, lui, qui coupait sans cesse la parole, je trouvais ça insupportable.
49:34Parce qu'il était en direct.
49:36Oui, alors que vous montez toujours vos émissions, c'est un choix.
49:38Ça permet d'écouter, de garder ce qui est le plus intéressant.
49:40Et puis vous, je vous regardais le samedi soir et je me disais quand même, Thierry,
49:44je trouve que des fois, il se fait un petit peu sa pub à l'époque.
49:47Je pense que c'est moins vrai, beaucoup moins vrai aujourd'hui.
49:49Mais un petit peu sa pub sur le dos de ses invités.
49:51C'est vraiment ce que je pensais à l'époque.
49:52C'est vrai.
49:52Bon.
49:54J'ai écrit le concept inverse.
49:55Et c'est l'émission que vous êtes en train de faire.
49:57J'ai rien inventé, deux fauteuils face à face et une discussion de 52 minutes.
50:01On n'a rien inventé.
50:01Non, mais...
50:02Mais la simplicité et des armes fatales, bienveillance et gentillesse.
50:06Voilà.
50:07Et cette émission, donc, existe malgré vous.
50:10Et le fait, ou à cause de vous, je ne sais pas, et que vous soyez là aujourd'hui,
50:14pour moi, c'est une réconciliation totale avec l'homme que vous êtes.
50:18Et je suis trop contente que vous soyez là.
50:20La boucle est bouclée.
50:21Non, c'est vrai qu'un animateur, évidemment...
50:23Moi, je ne vais pas jusqu'à...
50:24Parce que les animateurs qui font des photos avec les gens célèbres...
50:26Vous rentrez dans leur bureau, il n'y a que des photos d'eux et des gens célèbres.
50:29On doit penser aux mêmes animateurs.
50:30Moi, je ne suis pas du tout là, non.
50:33Voilà.
50:33Moi, ce qui m'a sauvé, ce qui a fait mon succès, me disons, c'est qu'en fait, je considère
50:38tous les gens égaux.
50:42Et comme l'a dit Andy Warhol, lui, il a dit tout le monde sera célèbre un quart d'heure.
50:45Moi, je dis tout le monde est intéressant un quart d'heure.
50:46Donc, ça peut être plus.
50:48Mais, quand on lui dit, mais quel invité tu as préféré ?
50:52Je dis...
50:53On est incapable de répondre à la genre de questions.
50:54Je suis comme un dentiste, j'ai des gens, je les opère, après ils partent.
50:58Et franchement, entre Gorbatchev et une prostituée que j'ai interviewée en Paris dernière,
51:02pour moi, c'est des êtres humains.
51:03J'essaye de considérer les gens de la même façon.
51:06Et puis, surtout, de ne pas être trop lèche-cul avec les puissants,
51:10et plutôt d'attaquer les puissants, de ne pas tirer sur les ambulances, etc.
51:13J'ai toujours eu cette morale de ne pas les voir en dehors du boulot.
51:15Quand j'ai fait mon premier bain de minuit,
51:19Julien Clerc me dit à la fin de l'émission,
51:21on dîne ensemble la semaine prochaine, je fais un dîner à la maison.
51:23Et je me suis dit, si tu commences à dîner avec eux, c'est fini.
51:27Et j'ai fait un dîner avec Julien Clerc,
51:29que je respecte énormément en tant que mélodiste, il y a un an.
51:33D'accord, ah oui, il m'a dit lui, c'était...
51:34Je lui dis, je vais raconter, il m'a dit, bah oui, il s'en souvenait.
51:37Je me souviens que tu m'avais invité.
51:38Il m'a dit, oui.
51:39Je lui dis, bah tu vois, je ne suis pas plus dîné avec les autres qu'avec toi, rassure-toi.
51:42Et là, bon, on a dîné ensemble, parce qu'à un moment, il faut quand même que je lui dise.
51:45Oui, au bout de 30 ans, il y a prescription.
51:47Ce qui m'a sauvé, c'est de ne pas être trop admiratif des gens.
51:50Mais de temps en temps, il faut leur dire, à ceux qui sont bons, quand même.
51:53Cette émission se termine, je souhaite quoi pour 2017, Thierry ?
51:56Écoutez, d'y aller avec la même énergie.
51:58Et quand je dis d'y aller, c'est aussi bien pour des livres,
52:01que pour des émissions de télé, que pour des films.
52:04C'est-à-dire de garder cette espèce de...
52:05Malgré mon grand âge, de garder cette espèce de...
52:09Voilà, de foi.
52:10D'envie.
52:11D'envie, voilà.
52:12Je vous le souhaite bien volontiers.
52:14Merci.
52:14Merci Thierry Ardisson.
52:15Au revoir et bonne année.
52:16Bonne année.
52:16Sous-titrage Société Radio-Canada