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Quels liens entre charge mentale, pathologies spécifiques, rôle d’aidante et inégalités professionnelles ? Nadia Auzanneau (OpinionWay) ouvre la discussion en présentant les résultats d’une étude menée avec Organon sur la santé des femmes au travail.

Un échange filmé dans le cadre de la session "Santé des Femmes & Femmes dans la Santé" du Think & Do Tank Marie Claire le 24 juin 2025 à la Maison de la Chimie.

🔗 Charge mentale, maladies spécifiques, aidance... Résultats de l’étude Opinion Way & Organon sur Santé des Femmes au travail : https://www.marieclaire.fr/etude-opinionway-x-organon-ce-que-revele-la-sante-des-femmes-au-travail,1497296.asp

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue.
00:13Nadia, vous allez dresser un état des lieux de la situation qui ressort dans la dernière étude Opinionway et Organon sur la santé des femmes au travail.
00:23Je vous laisse la parole.
00:23Bonjour à tous et à toutes.
00:31Je suis très heureuse d'être là pour présenter une partie de cette très belle étude qu'on a faite en effet pour Organon sur la santé des femmes.
00:39Un bref rappel méthodologique.
00:43Avant de rentrer dans le détail des résultats, nous avons interrogé un échantillon de 2018 femmes âgées de 18 à 65 ans.
00:51Un échantillon qui est représentatif de cette population en termes d'âge, profession et catégorie d'agglomération et région.
01:00Et on a interrogé également en complément un échantillon de 100 femmes enceintes et ou mères d'enfants âgées de moins de 3 ans.
01:07Pour pouvoir regarder les différents résultats sur 4 populations, les personnes en âge de puberté, les 18 à 24 ans, les personnes en âge de procréé, les 18 à 46 ans,
01:19les personnes qu'on a qualifiées de maternité, donc enceintes ou ayant eu un enfant récemment, un enfant de moins de 3 ans, et les 40 ans et plus.
01:28Cette enquête a été réalisée online du 17 décembre au 9 janvier dernier.
01:35Alors aujourd'hui, on va présenter uniquement les résultats sur l'activité professionnelle, mais l'étude était bien plus large.
01:43C'est un focus en effet intéressant déjà sur ce premier aspect.
01:48Alors premièrement, on demandait si l'employeur avait un rôle à jouer, d'une part sur la santé des collaborateurs, ensuite sur la santé des femmes.
01:56Ce que l'on voit, c'est qu'en effet, les trois quarts des femmes nous répondent que oui, l'entreprise, l'employeur a en effet un rôle à jouer sur la santé des collaborateurs en général.
02:08Et on a à peu près le même résultat, donc un résultat important également sur le rôle de l'employeur sur la santé des femmes.
02:16On leur demandait ensuite de se prononcer sur un certain nombre d'affirmations sur les difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans leur vie professionnelle.
02:31Et on voit qu'en effet, là aussi, les pourcentages sont très élevés, puisque pour plus de 8 femmes sur 10, il est difficile en entreprise,
02:38pour une femme d'annoncer souffrir d'un trouble féminin.
02:42À peu près la même proportion nous déclare qu'une grossesse peut retarder ou empêcher l'obtention d'une promotion ou d'une augmentation pour une femme.
02:51Et également, 8 femmes sur 10 nous disent qu'une femme peut subir des préjugés sur sa productivité
02:57si elle communique sur le fait de souffrir d'un trouble féminin.
03:01Donc vous voyez des chiffres importants.
03:03Il y avait également d'autres affirmations sur le bas du tableau où on a des proportions, certes, un petit peu moins importantes,
03:11mais qui restent quand même partagées par plus des deux tiers des femmes,
03:14à savoir un trouble féminin tel que l'endométriose ou les règles douloureuses peuvent là aussi retarder ou empêcher l'obtention d'une promotion ou d'une augmentation pour une femme.
03:25Une femme peut aussi subir des préjugés si elle communique son désir d'avoir des enfants.
03:30Et il est nécessaire pour une femme de cacher un début de grossesse pour éviter là aussi des discriminations.
03:36Vous voyez très clairement des difficultés rencontrées par les femmes aux différentes époques de leur vie professionnelle,
03:45lors de leur vie en entreprise ou par un employeur en général.
03:51Alors justement, les discriminations, on leur a demandé en général si elles avaient déjà ressenti une discrimination au sein de leur entreprise
04:00et liées à des problèmes de santé spécifiquement féminins.
04:04Vous voyez que c'est plus de 4 femmes sur 10 qui nous dit oui, dont 15% plusieurs fois.
04:09Quand on regarde ensuite si ces problèmes sont ressentis plus particulièrement à certaines époques de leur vie
04:20ou également sur certaines pathologies chroniques,
04:24on voit qu'en effet la période de maternité est une période où en effet on ressent encore davantage ces discriminations.
04:32Mais on voit également que pour les personnes qui souffrent de migraines ou qui souffrent d'endométriose,
04:37là aussi le ressenti est encore plus important.
04:41Deux tiers des femmes qui souffrent d'endométriose nous disent qu'elles ont déjà ressenti des discriminations liées à leur état de santé.
04:51Alors justement, les migraineuses, quand on leur demande cette fois-ci spécifiquement pour leur migraine,
04:56si elles ont ressenti elles aussi des discriminations, on voit qu'on est à peu près sur la même proportion,
05:01près de 4 femmes sur 10 qui ont effectivement ressenti ces discriminations, dont 13% plusieurs fois.
05:10On demandait également la même chose aux femmes qui souffrent d'endométriose,
05:14et là aussi à peu près la même proportion, de nouveau un ressenti de discrimination liée à cette pathologie
05:21dans le cadre de leur activité professionnelle.
05:26On demandait si, finalement, face à ces problèmes de santé féminine,
05:32est-ce que l'entreprise prenait en compte ses besoins spécifiques ?
05:36On voit que pour près des deux tiers d'entre elles, 57% exactement,
05:41elle considère que l'entreprise aujourd'hui ne prend pas en compte ses besoins spécifiques.
05:45Alors, ces besoins spécifiques en général, mais des besoins aussi plus particuliers.
05:56Donc, vous voyez sur la droite la colonne du non.
05:59Donc, c'est les femmes qui disent que non, l'employeur ne prend pas en compte aujourd'hui ses spécificités,
06:05ses besoins spécifiques.
06:06Alors, c'est 42% qui nous disent non pour la grossesse, 51% pour l'accouchement, 52% pour les cancers féminins.
06:13Et quand on dit 100% plus bas dans le tableau, on voit que 63% ne prennent pas en compte les besoins
06:19gynécologiques, 63% les migraines, 60% les problèmes de fertilité ou les désirs de grossesse
06:27et à peu près les mêmes proportions pour l'endométriose ou la préménopause et la ménopause.
06:33Donc, très clairement, aujourd'hui, l'entreprise, l'employeur n'est pas considérée comme une entité
06:39qui prend en compte les besoins spécifiques des femmes à différents moments de leur vie
06:44et face à des pathologies chroniques.
06:49Alors, qu'est-ce qu'ils mettent aujourd'hui en place ?
06:51Est-ce qu'il y a quand même des actions prises en place par l'entreprise pour répondre à ses besoins ?
06:56Ce qu'il faut regarder, c'est la dernière ligne, la ligne aucun avec les chiffres en rouge.
07:00Donc, vous voyez que pour la quasi-totalité des problèmes qu'on vient de voir, il n'y a pas d'action mise en place.
07:06La seule exception, c'est la grossesse où, en effet, l'employeur va proposer une flexibilité des horaires,
07:13des jours de congés supplémentaires ou des aménagements du poste de travail.
07:16Mais vous voyez que les réponses ne sont pas très élevées, néanmoins, même si, en effet, c'est la grossesse
07:22sur laquelle il y a aujourd'hui le plus d'actions ou de services mis en place par l'entreprise.
07:31Alors, pourtant, les femmes ont des vrais besoins, on vient de le voir,
07:35mais elles ont aussi des vraies attentes d'intervention de l'employeur par rapport à ses moments de vie
07:39ou à ses situations ou à ses pathologies chroniques.
07:42La première attente, qui est loin devant, c'est la flexibilité des horaires.
07:46On vient de voir que c'était mis en place de façon, certes, minoritaire en cas de grossesse.
07:51Cette flexibilité des horaires, elle est suivie de demandes concernant les aménagements de postes ou d'émissions,
07:58d'accès au télétravail ou à plus de télétravail, mais également de jours de congés supplémentaires.
08:03Et on voit aussi que pour notamment les femmes qui souffrent d'endométriose,
08:07il y a un besoin clair de salles de repos et de salles d'allaitement,
08:12ce qui paraît assez logique, pour les femmes enceintes.
08:20Quels sont finalement les bénéfices pour un employeur à prendre en compte ces besoins,
08:26qui, on vient de le voir, sont donc très peu pris en compte aujourd'hui ?
08:29Premier bénéfice qui émerge loin devant les autres, c'est favoriser le bien-être physique et mental
08:38des personnes qui travaillent pour cet employeur.
08:41C'est également diminuer les absences, les congés maladies, renforcer la motivation et l'implication,
08:48réduire les inégalités et de façon un petit peu moins importante,
08:52encourager un excès plus égalitaire à des postes historiquement masculins
08:56et également améliorer la productivité. On va le voir juste après.
09:01Et on voit que quand même, une femme sur quatre nous parle aussi de renforcer la marque employeur.
09:06On sait que pour les jeunes en particulier, la recherche de sens,
09:10l'image qu'on peut se faire de l'entreprise ou de l'employeur,
09:13c'est un critère de plus en plus important.
09:15Donc en effet, c'est quelque chose qui pourrait rentrer en ligne de compte
09:18dans les bénéfices pour l'entreprise.
09:21Alors, on a fait un petit focus dans cette étude sur les personnes souffrant de migraines.
09:28Alors, ce qu'on voit déjà, c'est que cette migraine, elle a un impact très important
09:33dans toutes les dimensions de leur vie et dans leur santé.
09:37Un impact sur la vie personnelle, certes, mais aussi un impact sur la vie professionnelle.
09:41Un impact qui est très fort pour huit personnes sur dix, dont pour un tiers d'entre elles,
09:46un impact très important, mais également un impact sur les différentes composantes
09:50de la santé, qu'il s'agisse de la santé physique, de la santé mentale ou de la santé sociale.
09:57Vous voyez que tous les chiffres sont très importants.
10:02Est-ce que ces femmes ont l'impression que cette pathologie a des répercussions
10:07très clairement sur leur travail et notamment sur une perte de productivité éventuelle ?
10:13C'est le cas pour les trois quarts d'entre elles.
10:15Et elles sont aussi un tiers à nous dire qu'ils ont dû prendre des jours de congé ou d'arrêt maladie
10:21pour pouvoir répondre à la souffrance engendrée par la migraine.
10:27Enfin, est-ce qu'elles estiment que la migraine est bien prise en charge ?
10:38Mais on voit que le verre est à moitié vide, à moitié plein, puisque seulement la moitié d'entre elles
10:43nous disent qu'elles estiment être bien prise en charge.
10:46Ce qui explique aussi l'impact, bien sûr, sur leur vie professionnelle, leur vie personnelle
10:52et sur leur santé, mais également l'impact très clairement sur leur vie professionnelle,
10:57leur productivité et leurs arrêts de travail.
11:00Donc très clairement, ce qu'on voit là sur cette étude, sur le focus sur l'activité professionnelle,
11:05c'est qu'il y a un ressenti très fort de discrimination à différents moments de leur vie
11:09ou en fonction de différentes pathologies chroniques, qu'il y a peu d'actions aujourd'hui
11:13perçues ou mises en place par l'employeur, alors qu'il y a vraiment une légitimité
11:19pour l'employeur à intervenir, des attentes fortes par rapport à ce dernier.
11:23Merci beaucoup.
11:24Applaudissements

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