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  • 16/07/2025
Accès aux soins, prévention, santé gynécologique, cardiovasculaire, ostéoarticulaire… Quels leviers pour mieux intégrer les spécificités de santé des femmes ?
Dans le cadre de la session "Santé des Femmes & Femmes dans la Santé", organisée par le Think & Do Tank Marie Claire, Aurélie Andrieux Bonneau (MSD) et le Pr Rosa Maria Bruno partagent pistes d’action et bonnes pratiques pour faire évoluer le système de santé vers plus d’équité.

🔗 Prévention, accès aux soins... Quelles solutions concrètes mettre en place pour mieux prendre en compte la santé des femmes ? : https://www.marieclaire.fr/prevention-acces-aux-soins-quelles-solutions-concretes-mettre-en-place-pour-mieux-prendre-en-compte-la-sante-des-femmes,1497284.asp

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Transcription
00:00Je vais demander à Aurélie Andrieux Bonneau et au professeur Rosa Maria Bruno de me rejoindre sur scène s'il vous plaît.
00:12Bonjour à toutes les deux, je suis ravie de vous avoir sur scène aujourd'hui.
00:17Aurélie Andrieux Bonneau, vous êtes donc directeur exécutif des politiques de santé du laboratoire MSD France,
00:23qui est une filiale de l'américain Merck, je précise.
00:26Et Rosa Maria Bruno, vous êtes directrice de l'unité de pharmacologie clinique et santé cardiovasculaire de la femme à l'hôpital Georges Montpidou.
00:35Merci à toutes les deux de vous être libérées pour cette intervention.
00:40Aurélie Andrieux Bonneau, Rosa Maria Bruno, tout d'abord, on a dressé un état de lié des inégalités d'accès aux soins pour les femmes à toutes les deux.
00:48À chaud, qu'est ce que ça vous inspire?
00:50J'y vais en premier.
00:53Merci beaucoup pour votre invitation ce matin.
00:55Écoutez, moi, il y a un mot qu'on a finalement pu évoquer depuis ce matin, c'est que la santé des femmes, elle tient aussi à la prévention et à tous ces petits gestes qui permettent aux femmes,
01:06notamment de préserver leur capital santé tout au long de la vie.
01:09On a dit qu'il fallait penser à les pensées.
01:10On a été dit dans les deux tables rondes, on a une espérance de vie supérieure aux hommes, mais le point, c'est en quel état de santé?
01:18Et comment on fait pour vieillir plus, mais en bonne santé?
01:23Or, il y a une enquête de Santé publique France qui nous dit que les femmes se perçoivent en moins bonne santé que les hommes et ce à tous les âges de la vie à partir de 25 ans.
01:31Donc, c'est quand même assez intéressant de voir qu'on a vraiment ce sujet là aussi au cœur de la santé des femmes.
01:38Comment on fait pour préserver notre capital santé et s'intéresser à la prévention?
01:42Alors, vous l'avez dit, moi, je travaille dans un laboratoire qui s'appelle MSD.
01:45On intervient dans plusieurs domaines, notamment la lutte contre les cancers.
01:50Et c'est un des sujets sur lesquels la prévention peut jouer un rôle absolument majeur.
01:55On sait qu'aujourd'hui, 40% des cancers peuvent être évités.
01:59Et quand on regarde les cancers qui touchent plus précisément les femmes, le cancer du sein, le cancer du col de l'utérus,
02:05il y a aujourd'hui en France des parcours de prévention qui sont organisés.
02:09On a la chance de vivre dans un pays qui met en place ces parcours là de dépistage.
02:14Or, si 9 femmes sur 10 sont favorables au dépistage, on en a seulement une sur deux qui le réalise.
02:21Vous imaginez un petit peu la perte de chance incroyable que ça représente et en même temps, l'espoir aussi que ça peut représenter.
02:27Si on regarde les choses positivement, puisqu'il ne s'agit pas de culpabiliser, évidemment,
02:32mais bien d'engager et de trouver les moyens de pousser à l'action ces Françaises d'aller vers le dépistage.
02:37Alors pourquoi cette différence entre 1 et 9 ? Je vous donne la parole juste après.
02:42Alors ça, c'est une très bonne question.
02:43Il faudrait demander à nos chercheurs en sciences sociales pour comprendre les freins, effectivement,
02:48qu'il y a aujourd'hui à pratiquer ce dépistage.
02:52Il y a une cause qui nous paraît intéressante et qui a été évoquée sur la première table ronde aussi.
02:58C'est que l'accès à l'information à la santé, il est très inégalitaire.
03:03La capacité à comprendre les informations en santé, elle est très inégalitaire.
03:08Il y a des études qui montrent ça aussi.
03:10On a 44% des Françaises qui rencontrent des difficultés à comprendre l'information en santé.
03:15Et donc, par définition, tous les messages de prévention qui amènent vers le dépistage,
03:19vers des comportements hygiéno-dététiques meilleurs pour préserver son capital santé,
03:25sont difficiles à s'approprier.
03:28Et donc, c'est là où il y a effectivement, en tous les cas, c'est une conviction que nous portons,
03:32des actions à mener spécifiquement et spécifiquement auprès des femmes,
03:36puisque ce sont les femmes les plus vulnérables qui sont aujourd'hui le plus loin de ces actes de dépistage.
03:41Une réaction, Rosa Maria, aux inégalités de santé et à ce que vient de dire Aurélien à l'instant, qui est primordial ?
03:50Pour moi, ce qui m'a beaucoup fappé des interventions qu'ils ont eues avant moi,
03:56c'est la question vraiment du manque de confiance dans le système de santé,
04:01du manque d'écoute que les femmes perçoivent chaque fois qu'elles demandent de l'aide.
04:04Et ça, c'est quelque chose qui est écrivant, qui a été montré en rapport récent du défenseur de droit ici en France,
04:11et ça concerne surtout les jeunes femmes et les femmes d'origine étrangère.
04:16Il ne faut jamais oublier que l'aspect discrimination en tant que femmes,
04:21elle va souvent avec l'aspect discrimination en tant que d'origine étrangère.
04:26Et ça, ça identifie une population vulnérable qui est vulnérable d'un plusieurs points de vue.
04:30Pas juste, il y a une composante socio-économique, socio-culturelle très importante.
04:37Et donc, si on veut vraiment que les campagnes de dépistage soient efficaces et soient suivies,
04:43il faut que les femmes aient confiance dans ce que nous, professionnels de santé, on dit.
04:49Moi, j'ai vu une patiente juste cette semaine et elle a déjà eu un infarctus du myocarde à 40 ans.
04:57Elle a eu un nouveau symptôme, elle a les urgences.
04:59Elle a justement, elle a voulu, c'est exactement ce qu'on venait de recommander,
05:04mais elle n'était pas prise au sérieux.
05:07On dit, pourquoi tu es venue là ?
05:09En fait, après, il n'avait rien de sérieux,
05:11mais c'est ce qu'on recommande, nous, c'est d'aller aux urgences,
05:15surtout si on est à risque, on a déjà eu un infarctus.
05:17Mais c'est vrai que c'est le manque d'écoute qui est toujours quelque chose
05:20dont on a vraiment besoin de résoudre.
05:23Alors, Rosa Maria, Bruno, je voudrais qu'on rentre dans le détail
05:27de ce qui vous anime au quotidien, et notamment les maladies cardiovasculaires.
05:31Quelles sont les spécificités ?
05:33On en a déjà parlé, on a vu l'importance de ces maladies cardiovasculaires pour les femmes.
05:37Quelle est la spécificité de ces maladies pour la femme ?
05:41Alors, quand on parle des maladies cardiovasculaires,
05:44on parle des facteurs de risque cardiovasculaires et après des situations aigües.
05:49Pour ce qui concerne les facteurs de risque,
05:50il faut dire que les femmes sont plutôt bien mises,
05:54dans le sens, moins de fumée de cigarette,
05:57moins d'alcool par rapport aux hommes,
06:00moins d'obésité aussi, on peut dire, en général.
06:03Mais il y a des choses qui ne vont pas du tout, par contre.
06:06Donc, il y a beaucoup moins d'activités physiques,
06:09comme a été déjà évoqué.
06:11Et donc, on a une situation qui, surtout, est en évolution.
06:15Parce que même les profils favorables que je venais d'évoquer par rapport à le tabagisme et à l'alcool,
06:22c'est quelque chose qui est en train d'évoluer de façon négative.
06:24Là, on est en train d'attendre la parité entre hommes et femmes,
06:27mais pour la mauvaise raison.
06:29Parce qu'on a des comportements défavorables qui sont en augmentation,
06:33surtout chez les jeunes femmes.
06:34Et ça, ça a des conséquences importantes sur ce qu'on parle en termes d'événements aigus.
06:38Parce que, là aussi, on a de très bonnes nouvelles.
06:44La mortalité pour maladies cardiovasculaires, pour l'infartus du myocarde,
06:48elle est en diminution depuis plusieurs années dans le monde, en France aussi.
06:53Sauf chez les jeunes femmes, où il est en augmentation.
06:56Donc, il y a quelque chose vraiment à cibler.
06:59Et moi, je suis contente qu'avant moi, on a bien parlé de la ménopause.
07:05Parce que je voudrais vraiment parler aussi du reste.
07:08Je ne suis pas tout à fait sûre qu'avant 45 ans, tout va bien pour la prévention cardiovasculaire des femmes.
07:13Allez-y, allez-y. Le reste, la parole est à vous.
07:17Alors, pour ce qui concerne les problèmes de la prise en charge de l'infartus chez la jeune femme,
07:24là, on a un vrai enjeu.
07:25Pour plusieurs raisons qu'on ne connaît pas, en fait, complètement.
07:29Donc, on a déjà parlé du retard de diagnostic.
07:32On a parlé des problèmes de prise en charge et aussi de la sous-estimation des symptômes.
07:43Mais on a aussi d'autres raisons qui sont des raisons aussi liées à la spécificité de la physiopathologie de cette maladie chez la femme.
07:50On a des différences quand même qui existent.
07:53Donc, on a des types de maladies qui sont plus fréquentes chez la femme que chez les hommes
07:57et sur lesquelles, donc, souvent, il y a moins d'attention et qui sont méconnues.
08:03Je parle, par exemple, de la dissession coronaire spontanée,
08:06qui est la première cause d'infartus chez les jeunes femmes,
08:09qui est une maladie qui s'est prise en charge de façon différente de l'infartus classique qui est lié aux athéromes.
08:15Il faut savoir, il faut reconnaître, ce n'est pas facile.
08:18Donc, il y a tout un travail de formation à faire, par exemple, sur des cas particuliers comme ça.
08:23Aurélien Andrieu-Bonneau, le laboratoire MSD, vous l'avez dit, vous avez effleuré le sujet il y a quelques instants,
08:29a été pionnier dans l'élaboration de médicaments qui ont révolutionné la prise en charge des cancers,
08:34de certains cancers, des maladies cardiovasculaires et du VIH.
08:38Il faut le souligner.
08:39Quelles réponses est-ce qu'AMSD apporte aux problématiques inhérentes aux femmes en général ?
08:45Alors, effectivement, vous venez de le dire, notre cœur de métier, nous, c'est de développer des innovations,
08:49qu'elles soient médicamenteuses ou des vaccins, qui répondent à des sujets de santé publique,
08:53qui peuvent toucher des hommes et des femmes.
08:55Mais, effectivement, il y a beaucoup de besoins encore non couverts dans la santé de la femme.
09:00Donc, effectivement, les réponses qu'on essaye d'apporter s'adressent aussi aux femmes.
09:05Il y a un sujet qui a été pas mal évoqué sur les deux premières tables rondes.
09:09Et donc, je voudrais saisir l'occasion là de rebondir.
09:12Comment on apporte une attention particulière aux femmes ?
09:15C'est comment on fait pour faciliter et optimiser, accélérer l'accès de nos innovations thérapeutiques,
09:21notamment chez les femmes et tout au long du cycle des médicaments.
09:24La problématique des essais cliniques a été évoquée plusieurs fois.
09:28C'est un vrai sujet pour nous, entreprises du médicament.
09:31Comment on fait effectivement pour veiller à une équité de représentativité des hommes et des femmes,
09:39à une juste répartition des hommes et des femmes dans nos essais cliniques ?
09:42Parce qu'effectivement, développer un médicament sur une population uniquement masculine,
09:46c'est pas la même chose que développer un médicament sur une représentation qui est mixée.
09:51Et voilà.
09:51Chez MSD, on s'efforce véritablement à avoir une bonne répartition entre hommes et femmes dans nos essais cliniques
09:58et en rapport avec l'incidence de la pathologie sur laquelle on travaille.
10:03Donc ça, c'est important.
10:04Et puis, c'est aussi une condition d'équité, d'accès aux médicaments innovants.
10:08Parce qu'un essai clinique, on parlait du cancer, c'est un sujet qui nous touche beaucoup chez MSD.
10:13Et un essai clinique, c'est parfois le dernier espoir pour une patiente qui a essayé tout l'arsenal thérapeutique disponible.
10:19Et donc, c'est important que les femmes aussi aient la possibilité de pouvoir entrer dans un essai clinique.
10:24Donc voilà, ça, c'est un exemple.
10:27Il y a aussi ensuite comment on fait.
10:30Et c'est un sujet que j'ai aussi effleuré.
10:32C'est sur cette équité d'accès aux médicaments quand on en a besoin, aux bons patients, aux bons moments, évidemment.
10:39Une fois qu'il est mis à disposition, comment on fait pour garantir un accès?
10:43C'est à toutes et à tous dans les bonnes conditions, sachant qu'on a ces inéquités d'appropriation de l'information en santé,
10:50d'inéquités d'appropriation de l'information sur la prévention.
10:55Et donc là, nous, on a essayé de jouer notre part et de monter des partenariats,
10:59un peu comme mes collègues qui parlaient sur la table ronde précédente.
11:02On travaille beaucoup avec d'autres acteurs parce qu'on a besoin de parties tierces pour nous aider,
11:07et notamment dans les territoires, avec tout le tissu associatif pour aller au contact de ces femmes vulnérables
11:14qui sont plus loin du parcours de santé, en mettant en place des actions d'aller vers, de médiation, d'information
11:20des jeunes et des parents pour améliorer le dépistage.
11:26J'ai juste une bonne nouvelle sur laquelle je voudrais quand même dire un mot.
11:31J'ai parlé des cancers, des cancers féminins.
11:34On est toutes concernées, même si ce n'est pas exclusivement féminin, par le cancer du sein, par le cancer du col de l'utérus.
11:39Il y a quand même une magnifique nouvelle dans ce pays, c'est qu'on est en mesure d'éliminer le cancer du col de l'utérus
11:46comme le font d'autres pays européens.
11:49Le Danemark a annoncé il y a quelques semaines que le cancer du col de l'utérus serait éliminé en 2040.
11:55En Suède, ce sera une réalité en 2027.
11:57Je ne sais pas si on se rend compte de ça.
12:00Encore combien de femmes en France ?
12:02Ce cancer, il y a un virus qui s'appelle HPV ou le papillomavirus.
12:07Le papillomavirus est responsable de 6400 nouveaux cas de cancer en France.
12:11Ça touche les hommes et les femmes, mais deux tiers de femmes et près de 100% des cancers du col de l'utérus sont dus à ce virus.
12:18Donc, on sait que si on vaccine les jeunes filles et les jeunes garçons, j'insiste là-dessus, c'est que ça ne concerne pas que les filles.
12:27La vaccination, il faut vacciner les jeunes filles et les garçons.
12:30On peut éliminer les cancers du col de l'utérus.
12:33C'est quand même une nouvelle absolument formidable de se dire ça.
12:36Et c'est une réalité qu'on touche du bois dans des pays voisins.
12:41Un mot, puisque vous parlez d'innovation et de recherche.
12:44MSD investit un quart de son chiffre d'affaires en innovation et en recherche et développement, ce qui est colossal.
12:50Mais est-ce que c'est au service des femmes, Aurélie ?
12:53Alors, comme je vous l'ai dit, notre focus, c'est de répondre à des besoins médicaux qui sont non couverts.
12:57Donc, effectivement, on ne va pas réfléchir avec un angle uniquement les pathologies liées à la femme, mais bien sûr, dans les pathologies qu'on traite et sur lesquelles on cherche et on essaye d'apporter des solutions thérapeutiques.
13:07Ça concerne aussi évidemment les femmes.
13:10Je voudrais, je viens de parler du cancer du col de l'utérus.
13:12Donc, voilà un cancer qui touche du coup les femmes.
13:17Le cancer du sein, je l'ai évoqué aussi.
13:19On est très fiers d'avoir pu apporter une immunothérapie dans la prise en charge d'un type de cancer du sein.
13:25Il y en a beaucoup, comme vous le savez, cancer du sein triple négatif, qui est un cancer particulièrement agressif, qui touche des femmes, notamment jeunes, donc en dessous de l'âge du dépistage.
13:35Donc, un petit message de prévention là aussi, mesdames.
13:39L'autopalpation reste quand même un moyen de prévention aussi, de dépistage, pardon, hyper important pour nous toutes.
13:47Et il faut le faire à tous les âges de la vie.
13:48Voilà, mais donc le cancer du sein triple négatif, c'est un cancer sur lequel on a permis une prise en charge, comment dire, renouvelée, alors que ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu d'innovation thérapeutique dans cette pathologie.
14:02Et aujourd'hui, on est heureux d'avoir pu mettre à disposition notre médicament d'abord en accès précoce, puis régulier.
14:08On est aussi dans d'autres types de pathologies et j'ai peur de parler à côté de vous, de peur de dire des bêtises, mais dans des maladies cardiovasculaires aussi, on arrive notamment dans une pathologie qui s'appelle l'hypertension artérielle pulmonaire qui touche des hommes et des femmes.
14:23Mais en majorité des femmes, voilà, entre 30 et 50 ans et voilà, avec une innovation qui a été là aussi reconnue par la HS avec un ASMR 3.
14:34Donc voilà, donc on participe, mais notre, évidemment, moteur de recherche, c'est de répondre aux besoins médicaux non couverts.
14:40Alors justement, Rosa, Maria, Bruno, je reviens sur les maladies cardiovasculaires.
14:45Est ce que vous observez des différences de prise en charge de ces maladies entre les femmes et les hommes?
14:50Ça, je crois que c'est le sujet de la journée.
14:54On a abordé déjà plusieurs aspects des différences très importantes entre les femmes et les hommes et en termes de prise en charge.
15:04Et je trouve qu'une chose qui concerne vraiment la prévention, c'est le fait que souvent le risque cardiovasculaire d'une patiente qui a les mêmes conditions d'un patient qui est homme
15:17est souvent sous-estimé par les médecins qui le voient de façon routinaire.
15:22Et c'est une perception qui est probablement liée au fait, qui est tout à fait vrai, que les femmes, quand elles sont jeunes, ont moins d'événements cardiovasculaires.
15:30Elles sont protégées par les oestrogènes, on est bien d'accord.
15:32Mais ça porte comme conséquence que même quand il y a des facteurs de risque, donc quand il y a une hypertension, on dit l'épidémie,
15:39ces facteurs de risque sont méconnus et pris en charge de façon pire.
15:45En fait, il y a moins de prescriptions de médicaments hypolipomiens antihypertenseurs chez les femmes que chez les hommes, même après un infarctus du myocarde.
15:53Donc il y a quelque chose vraiment qu'il faut changer dans la mentalité pour rendre les pratiques de prévention plus disponibles.
16:02Une autre chose que je trouve très importante, c'est le fait que souvent il y a des inquiètes qui ont été faites chez les médecins aux Etats-Unis, par exemple.
16:12Et ils ont montré que de quoi les généralistes parlent avec les femmes ?
16:17Ils parlent de perte de poids.
16:21Stop.
16:21Donc en fait, la prévention cardiovasculaire chez les femmes, ça se réduit à une chose qui culpabilise les femmes.
16:28Et on ne parle pas de traitement de prévention, d'autres choses qu'on pourrait faire.
16:32Et c'est tout à fait vrai.
16:33Moi, je rejoins les commentaires de la collègue de Novo Nord qui disent que c'est tout à fait vrai.
16:38On traite de façon moins correcte cette personne parce qu'on la stigmatise.
16:43Et donc là, il y a un vrai problème parce qu'après, les femmes, elles ne vont plus chez les médecins s'ils se trouvent stigmatisées.
16:49Et donc, sur la question de la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire, il y a sûrement beaucoup de choses à faire.
16:55Et sur la question de la prise en charge des maladies aiguës, on a déjà évoqué le fait qu'il y a une différence de mortalité aiguë par un infartus du myocarde.
17:04Les femmes, elles ont une mortalité accrue après un infartus du myocarde par rapport aux hommes.
17:09Et il faut souligner une chose, ça n'arrive pas si le médecin qui prend en charge la femme est une femme.
17:19Donc, il faut considérer une chose, que normalement, les médecins femmes, ils appliquent les mêmes règles, les mêmes recommandations chez les hommes et chez les femmes.
17:27Et donc, ils ont le même risque de mortalité.
17:30Et par contre, chez les hommes, ça a été remarqué qu'il y a une différence de prise en charge.
17:37Donc, il y a aussi un biais cognitif qui probablement est abrisé.
17:40Ce qui est très positif, c'est qu'il a été montré que si les médecins hommes travaillent dans une équipe avec beaucoup de femmes médecins,
17:49et ils sont habitués à voir beaucoup de patientes femmes,
17:52à nouveau, la mortalité homme-femme, ça se rééquilibre.
17:57Donc, ce n'est pas écrit dans l'ADN, c'est quelque chose qu'on peut résoudre.
18:01Et ça, c'est la beauté, en fait, de voir que dans les maladies cardiovasculaires,
18:06il n'y a pas que l'impact des hormones, des gènes, il n'y a pas que les facteurs liés au sexe.
18:10Mais on a plein de facteurs qui sont liés au genre, donc liés à notre habitude socioculturelle,
18:16les facteurs qui impactent toute notre vie, comment on est perçu et comment on vit.
18:20Et c'est des choses tout à fait modifiables.
18:23Et donc, moi, je passe beaucoup de temps de ma recherche à travailler sur ça,
18:29parce que je trouve qu'il y a un potentiel énorme.
18:32Merci beaucoup pour ce message et votre optimiste.
18:36Dernière question, Aurélie Andrieu-Bonneau.
18:38Notre séquence touche malheureusement à sa fin.
18:40Je voudrais dire un mot de la place des femmes dans les sciences et les métiers scientifiques au sens large.
18:45Même si dans la pharmacie, vous atteniez à peu près 70% d'effectifs féminins,
18:51est-ce que les entreprises privées et donc des labos, à l'instar d'MSD, ont un rôle à jouer ?
18:56Quelles sont vos convictions sur le sujet ?
18:59Une conviction qui, effectivement, ne fait jamais passer assez ce message qu'il faut des femmes dans les sciences,
19:05dans la médecine, mais dans les sciences en général.
19:07Et qu'effectivement, on a des indicateurs qui sont plutôt en recul.
19:09En France, il n'y a qu'un tiers des chercheuses en sciences et en médecine,
19:14et je parle sous votre contrôle, qui sont des femmes aujourd'hui.
19:17Donc, effectivement, il faut amener nos filles, nos nièces, nos petites cousines
19:22à se destiner aussi vers les carrières scientifiques.
19:25C'est important.
19:26Alors, oui, on a un rôle à jouer.
19:28Et nous, on sera très heureux dans quelques mois, par exemple,
19:30de recevoir tous les enfants de nos collaborateurs au siège de MSD
19:34en faisant une petite session sur, justement, les sciences, à quoi ça sert,
19:39comment on fait un médicament, comment on fait un vaccin,
19:41pour leur montrer qu'effectivement, c'est aussi accessible à elles
19:44et qu'on a besoin d'elles pour venir écrire la suite et le futur des sciences et de la médecine.
19:51Merci beaucoup à toutes les deux.
19:52On peut vous applaudir.
19:53Applaudissements.
19:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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