- 21/06/2025
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:05Heureuse de vous retrouver au terme de cette semaine très dense sur le plan national et bien sûr international.
00:10On va évoquer aujourd'hui l'escalade des tensions entre Israël et l'Iran,
00:14une semaine après le début des frappes aériennes contre le régime de la République islamique,
00:19soupçonnée d'être quasiment arrivée à se constituer l'arme atomique à force d'enrichissement de l'uranium.
00:25Que pensez-vous de ces frappes contre le régime iranien qui a toujours souhaité l'anéantissement, la disparition de l'État d'Israël ?
00:32Estimez-vous que l'État hébreu dans ce conflit représente la pointe avancée des démocraties occidentales menacées par l'avancée de l'islam radical ?
00:39Est-ce qu'Israël fait finalement le sale boulot pour nous pour reprendre les mots du chancelier allemand Merz ?
00:46Enfin, que comprenez-vous à la position de la France qui d'un côté soutient Israël dans son droit à se défendre,
00:52mais condamne les bombardements aériens et l'éventualité de faire tomber le régime des ayatollahs ?
00:58C'est la position diplomatique traditionnelle de la France de recherche d'un équilibre, on l'évoquera.
01:04Et puis on verra aussi au passage l'échange d'amabilité entre Donald Trump et Emmanuel Macron
01:09qui visiblement ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde.
01:13En France, l'échec des partenaires sociaux à s'entendre lors du conclave sur les retraites.
01:18Le Premier ministre leur a donné encore un peu de temps, jusqu'au 23 juin, pour tenter de se mettre d'accord.
01:23Sinon c'est bien la réforme qui prévoit le départ à 64 ans qui sera appliquée.
01:27Que pensez-vous d'une société qui se focalise sur l'âge de la retraite plutôt que sur sa jeunesse ?
01:32On verra ce que vous en pensez.
01:33Et puis bien sûr, Michel, comment ne pas revenir sur l'appel du 18 juin ?
01:37C'était bien sûr en 1940 un appel de Londres qui a d'ailleurs été enregistré juste après par le général
01:42sur les ondes radiophoniques.
01:45Un appel qui résonne en ces temps troublés où les spectres de la guerre planent sur nous,
01:49que ce soit en Ukraine, ou on le voit, entre l'Iran et Israël.
01:52Voilà pour le début de l'émission, Michel, c'est parti.
01:55On va évoquer évidemment ce qui se passe en Iran et avec ces bombardements israéliens
02:01qui ont commencé il y a juste une semaine.
02:03Israël qui est très lourdement touché, elle aussi, en retour.
02:06On écoute d'abord celui qui se fait appeler le guide suprême de l'Iran,
02:10l'Ayatollah Khamenei, le successeur de Roménie,
02:13que la France a accueilli, dorloté pendant les années 70 avant de le ramener en Iran.
02:19Écoutez-lui, il dit que son pays ne se rendra jamais.
02:25L'Iran ne se laissera imposer aucune capitulation de la part de qui que ce soit.
02:31Si les Etats-Unis interviennent sur ce terrain,
02:37en particulier par le biais d'une intervention militaire,
02:41les dommages qu'ils subiront seront sans aucun doute irréparables.
02:50Le régime iranien, Michel Onfray, c'est une théocratie, la pire des théocraties.
02:55Oui, oui, bien sûr.
02:56C'est pour ça que je suis très étonné que Jean-Luc Mélenchon,
02:59qui fut, j'ai dit ce qu'il est peut-être encore aujourd'hui, mais franc-maçon,
03:02qui défend la Révolution française en permanence,
03:05et le pire de la Révolution française,
03:07c'est-à-dire le tribunal révolutionnaire, la guillotine 1793, etc.
03:12Cet homme qui donc disait qu'il fallait en finir avec la théocratie catholique, chrétienne.
03:16Il faut décapiter le roi.
03:17Quand on décapite le roi, c'est la royauté qu'on décapite.
03:18C'est aussi Dieu qu'on assassine, en 92, et voir cet individu qui, lui, dit en permanence
03:25que la démocratie, c'est beaucoup mieux que la théocratie.
03:27Nous dire que la théocratie, aujourd'hui, c'est beaucoup mieux que la démocratie.
03:30On parlera toujours, Luc Mélenchon, tout à l'heure.
03:31Oui, il y a une espèce de changement de pied qui est assez incroyable.
03:35Oui, guide suprême, c'est tout à fait dans l'esprit.
03:37C'était un peu ça aussi quand il y avait la théocratie.
03:39C'est-à-dire que vous avez sur Terre un homme qui est le roi,
03:42et parce qu'au ciel, vous avez un homme, enfin pas un homme, vous avez Dieu.
03:46Vous avez une présence, et puis voilà.
03:47La cité de Dieu de Saint-Augustin, c'est ça, la cité de Dieu, la cité des hommes,
03:50ce qui est au ciel, on a Dieu, les anges, les archanges, etc.,
03:54puis le peuple, cette constitution triangulaire, c'est la même chose,
03:58ça doit être la même chose sur la Terre, nous dit Saint-Augustin.
04:00La théocratie, c'est ça.
04:01Vous avez un schéma céleste, et sur ce schéma terrestre, débrouillez-vous pour qu'il y ait que l'incidence.
04:06Guide suprême, évidemment, c'est l'équivalent de Dieu sur Terre,
04:10de leur Dieu sur Terre.
04:12Alors Dieu, ce n'est pas Mahomet, Mahomet est le prophète de Dieu.
04:15Donc c'est tout à fait normal qu'il soit dans cette logique.
04:18D'abord qu'on le dénomme guide suprême, mais c'est aussi entrer dans la logique des musulmans.
04:22C'est aussi normal qu'il dise, assez probablement, il y aura ce signe,
04:28mais assez probablement, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:30Ça ne veut rien dire.
04:30En langage diplomatique, on voit bien qu'il ne sait pas du tout
04:34ce qu'il est susceptible de faire ou capable de faire.
04:36Israël a fait une opération militaire assez extraordinaire.
04:39Alors bon, ratage total avec le 7 octobre qui n'a pas été prévu, terrible.
04:44Mais pour le reste, que ce soit les beepers qui explosent,
04:46que ce soit cette façon d'anéantir toute riposte militaire possible
04:50avant d'envoyer les avions, parce que moi, quand j'ai entendu ça,
04:52je me suis dit, mais pas de perte dans la chasse israélienne, que s'est-il passé ?
04:55Et puis là, on a découvert tout le dispositif.
04:58Donc je ne suis pas sûr qu'ils soient aussi malins que ça.
04:59Ils envoient, eux, effectivement, des missiles.
05:02Et puis, comme ils saturent le dôme de fer, de temps en temps,
05:05ils en passent hélas et malheureusement.
05:06On a vu les images.
05:09Mais oui, de fait, c'est le combat entre une théocratie à l'ancienne,
05:11théocratie musulmane, et une démocratie.
05:14Et peut-être la démocratie emblématique, quoi qu'on en pense.
05:17Alors, c'est barin de balance, c'est l'équivalent de la 4ème république en France.
05:20Heureusement qu'il y a eu le général de Gaulle.
05:22C'est-à-dire que c'est le régime des partis.
05:24Le plus petit des partis...
05:24Proportionnel intégral.
05:25C'est ça. Dans la proportionnelle intégrale, le plus petit des partis est capable de faire basculer en Israël
05:29la politique de Netanyahou parce qu'il faut des alliances.
05:32Il dit, si tu me suis, je vais te donner quelque chose.
05:35Et parfois, ils donnent quelque chose aux colons.
05:38Donc c'est un peu ça, le problème d'Israël.
05:40Il n'en demeure pas moins que ça reste une démocratie.
05:42Et qu'une démocratie imparfaite est toujours mieux qu'une théocratie parfaite.
05:46Bien sûr.
05:46Il y a aussi ce que vous disiez, ce qu'a dit notamment le chancelier allemand Merz.
05:50Il dit, au fond, Israël fait le sale boulot pour nous, démocratie occidentale.
05:54Parce que depuis la naissance de cette république islamique d'Iran,
05:58l'éradication d'Israël est l'objectif quasiment final.
06:03C'est bien ça ?
06:03Mais oui, c'est dit depuis très longtemps.
06:05Je le dis depuis qu'Armani Nejad l'a fait savoir en son temps.
06:09C'est un petit instituteur qui est devenu ce que l'on sait,
06:12qui voulait rayer Israël de la carte.
06:14Quand je l'ai dit à l'époque, je dis que ça a été dit quand même.
06:16On ne peut pas soutenir un régime qui dit ça,
06:17sauf à vouloir soi-même rayer Israël de la carte,
06:20ce qui est probablement le souhait de la France insoumise,
06:22ce qui est probablement le souhait de Clémentine Autain,
06:24qui estime que le danger sur la planète, c'est Israël.
06:27Du vieux cliché antisémite.
06:29Vous avez sur la totalité de la planète...
06:31Israël est une menace pour le monde entier.
06:32Le monde entier.
06:33Pas l'Iran.
06:34Et voilà.
06:35Donc on voit bien que des gens ont choisi leur camp,
06:38des prétendus démocrates et des prétendus républicains.
06:40Ceci dit, républicains, ça ne veut rien dire.
06:42République islamique de l'Iran, république démocratique de Chine.
06:46La République, elle a bon dos.
06:47Ce n'est pas la fin ultime des choses de la République.
06:51Et donc on voit bien que ça ne va pas fonctionner comme ça,
06:55aussi simplement que les choses sont présentées par les amis de l'Iran.
06:59Israël est une civilisation à soi seul.
07:02C'est-à-dire qu'il y a des civilisations, diverses et multiples.
07:04Les blocs de civilisation que Huntington a mis en évidence
07:08ne prennent pas en considération la spécificité d'Israël.
07:11Pas assez, à mon goût.
07:12Parce qu'Israël, c'est une culture de 3000 ans.
07:15Et une culture vraiment spécifique.
07:16Et qui est toujours en pleine forme, plus que jamais en pleine forme.
07:19Ils ont une langue, l'hébreu ancien, ils ont créé une langue au XXe siècle.
07:22C'est quand même quelque chose d'extraordinaire.
07:23Créer ex nihilo, enfin pas ex nihilo à partir de l'hébreu ancien,
07:26mais ils ont créé une langue et ils ont une civilisation.
07:29Et quand on voit ces petits enfants qui sont en train d'apprendre
07:31à lire l'hébreu, qui commentent le Talmud, qui commentent même le Zohar ou d'autres textes,
07:39on se dit qu'il y a là-bas une civilisation et c'est la matrice des civilisations occidentales.
07:44Donc oui, je le dis et je le redis, c'est le navire amiral de l'Occident.
07:48Et ce que fait Israël, c'est pour l'Occident, c'est en défense de l'Occident,
07:52en défense de son territoire, mais en défense du territoire européen.
07:55Et puis au-delà du territoire européen, en défense du territoire occidental.
08:00Je rappelle que le matamor qui est Trump, qui n'arrête pas de...
08:04On va en parler dans un instant.
08:05... le macho, qui joue le macho, et on voit bien comment ça fonctionne.
08:09Le jour où il dit à Netanyahou, non, vous n'y allez pas, Netanyahou dit j'y vais.
08:13C'est nécessaire, autrement on va disparaître.
08:16C'est 3000 ans de culture qui risque de disparaître.
08:18Parce qu'ils auront la bombe atomique, ils étaient sur le point.
08:21Oui, et ils forcent la main, Trump.
08:24Ce n'est pas Trump qui décide de la politique israélienne.
08:26Là on voit bien que c'est les Israéliens qui disent, nous on sauve notre peau.
08:30Après vous faites ce que vous voulez.
08:31Et là ça tergiverse du côté de Trump qui se dit, moi j'ai dit dans mon programme politique
08:35que je ne ferai pas la guerre, j'ai dit qu'il fallait faire la paix,
08:38j'ai dit que c'était malheureux de voir des gens mourir, etc.
08:40Simplement là on lui dit, alors t'es avec nous, t'es pas avec nous.
08:43Et c'est ça qui est intéressant.
08:44Dans la configuration actuelle, c'est-à-dire la présence d'Israël sur la planète entière.
08:50C'est-à-dire au contraire, on s'en doutera, mais au contraire de ce que pense Clémentine Autain
08:54qui pense qu'Israël est une menace pour le monde entier.
08:57Moi je dis très exactement le contraire et c'est une chance pour le coup.
09:01Israël c'est une chance pour le monde entier.
09:03Je pense que si effectivement on en finit avec le régime des Molins
09:07pour retrouver le grand génie du peuple perse,
09:09je rappelle Darius, etc., Alexandre, enfin bon, il y a une tradition aussi millénaire,
09:13plus de plurimillénaire chez eux,
09:16eh bien ce sera une bonne chose.
09:17Et Merck a raison de dire qu'Israël fait le salut.
09:20On a évoqué la situation évidemment en Israël
09:23où il y a des victimes comme du côté iranien.
09:26J'aimerais maintenant qu'on écoute le témoignage d'une Iranienne exilée en France,
09:30elle s'appelle Mona Jafarian, confondatrice de Fama Zidi.
09:33Elle, elle rappelle aussi ce qu'a subi le peuple
09:35et continue de subir le peuple iranien.
09:37Il y a des exécutions encore tous les jours en Iran
09:40pour un voile mal placé.
09:42Écoutons Mona Jafarian.
09:45Dès la première minute des frappes,
09:47on a compris que le but c'était le changement et la chute de ce régime
09:49parce qu'Israël a frappé tous les organes de répression,
09:52de renseignement, de torture.
09:55Ils ont frappé les plus grosses têtes des gardiens
09:57qui sont responsables de la mort de dizaines de milliers d'Iraniens.
10:00Et Netanyahou s'adresse aussi au peuple iranien directement pour leur dire
10:03« Votre avenir est entre vos mains, nous ne faisons qu'ouvrir la voie ».
10:07Donc si vous voulez, tout est en train d'être mis en place
10:09et je pense que le président Trump essaye de gagner du temps
10:12parce que l'objectif va être de dire
10:15« Peuple iranien, ce pays est le vôtre, reprenez-le ».
10:19Voilà, on est sur CNews et sur Europe 1 avec Michel Onfray.
10:21On a entendu Mona Jafarian.
10:22Il n'y a que le peuple iranien, en réalité,
10:24qui peut renverser le régime des Mollahs.
10:26Non, parce que le peuple, il est déjà descendu dans la rue
10:29et puis il se fait rafaler et puis il rentre à la maison
10:32en ayant perdu des siens et les femmes sont torturées, violées, enfermées, etc.
10:37Il y a une répression perpétuelle, il y a une police politique
10:40qui descend dans la rue pour remettre les voiles en place, etc.
10:43Enfin, ce n'est pas aussi simple que ça.
10:45Et puis, ce n'est pas monolithique non plus, un régime théocratique musulman.
10:49Vous avez des ailes droites ou des ailes gauches,
10:51disons des ailes progressistes et puis des ailes qui sont très conservatrices.
10:54Donc, faire tomber un régime, si c'est pour mettre à la place un autre Mollah
10:58qui, lui, peut-être serait un progressiste,
11:01comme il y a dans le judaïsme aussi une Delphine Orveilleur
11:03qui est sur une ligne totalement libérale
11:05et puis d'autres qui sont plutôt sur des lignes conservatrices
11:08et radicalement conservatrices.
11:10On peut imaginer que, peut-être, Trump soit en train de négocier
11:14pour dire qu'on ne fait pas tomber le régime, mais ce régime,
11:18pour faire de telle sorte qu'un autre homme,
11:19qui lui aussi défendrait une espèce d'islam tolérant,
11:22enfin, compatible, disant, on ne touche plus à Israël,
11:25on permet aux femmes de, peut-être, d'enlever le voile,
11:28je n'en sais rien, enfin bon.
11:29Il y a cette hypothèse, puis il y a l'hypothèse du fils du chat d'Iran
11:32qui est comme on l'a aussi.
11:33Alors voilà, j'allais en venir à Reza Pallavi,
11:34qui, lui, on va peut-être l'écouter, si vous le voulez bien,
11:37il a pris la parole cette semaine pour s'adresser au peuple iranien.
11:39Il dit que la fin du régime est proche
11:41et il propose d'incarner une forme de transition démocratique.
11:45Écoutons-le.
11:45C'est une campagne de libération
11:49dans laquelle nous nous sommes engagés ces dernières années.
11:52Le moment approche à grands pas,
11:54où le régime est sur le point de s'effondrer.
11:58Nous voyons certains éléments du régime iranien
12:00parler de défection.
12:01Ils sont en contact avec nous.
12:03Nous voyons le guide suprême qui se cache dans un bunker,
12:06comme un rat,
12:07alors que des haut-gradés sont déjà en fuite.
12:08Je pense que tout cela est propice
12:13à ce que quelque chose se produise très bientôt.
12:17Et bien sûr, il y a un plan non seulement
12:19pour cette phase de notre lutte,
12:20pour que l'on se libère de ce régime,
12:22mais aussi pour ce qui se passera juste après.
12:24La transition, qui nous l'espérons,
12:26aboutira à un résultat démocratique.
12:32Voilà, pour Reza Pallavi,
12:33il peut incarner une forme de transition démocratique,
12:36pas pour restaurer la monarchie, il l'a bien dit,
12:38évidemment.
12:39Oui, mais pourquoi pas ?
12:40Peut-être amener le peuple à voter,
12:42à un référendum, une élection ?
12:43Oui, je comprends qu'il soit prudent sur ce terrain-là.
12:47Mais en même temps, une monarchie constitutionnelle,
12:49ça a été une occasion de réflexion
12:51pendant le début de la Révolution française,
12:53avant la décapitation du roi,
12:55avant la fuite à Varennes.
12:56Nombre de révolutionnaires défendent
12:57une monarchie constitutionnelle.
12:59En disant, on garde Louis XVI,
13:00simplement, on va avoir une autre organisation de la société,
13:03le rapport au Parlement, etc.
13:04Moi, je n'ai pas la haine de la monarchie,
13:07je n'ai pas la haine de la royauté.
13:08Ça dépend de ce qu'on en fait.
13:10D'ailleurs, Rousseau disait dans le contrat social
13:11qu'une monarchie peut être républicaine,
13:13si tant est qu'elle ait le sens de l'intérêt général.
13:15C'est le cas du prince héritier.
13:18Et il est occidentaliste, on le sait.
13:20Sa vie en exil témoigne pour lui.
13:22Il vit à Paris, je crois.
13:24Aux États-Unis aussi.
13:25Et donc, c'est quelqu'un qui sait ce qu'est le pouvoir.
13:29Il ne va sûrement pas arriver en disant,
13:30je restaure une espèce d'empire,
13:32un empire tel que son père le souhaitait.
13:33Mais pourquoi pas, en même temps ?
13:35Si c'est un empire démocratique,
13:37si c'est un empire dans lequel les femmes peuvent être dévoilées,
13:40si elles peuvent vivre librement,
13:42si les homosexuels peuvent faire des gay pride dans les rues de Téhéran,
13:45si on a la possibilité d'avoir des partis divers et multiples,
13:49des presses diverses et multiples,
13:50tout ça est formidable.
13:51D'abord, physiquement, il est très impressionnant,
13:53il ressemble à son père.
13:53Et il y a cette espèce de génie des Perses
13:59incarné dans cet homme qui est là
14:00et qui dit, bon, on peut faire une transition démocratique.
14:02Ce n'est pas du tout le « on tue Saddam Hussein
14:04et puis on verra bien ce qui se passe après ».
14:06Parce qu'après Saddam Hussein,
14:07c'était un régime laïque, je rappelle,
14:10que les Bachar el-Assad, les Kadhafi, etc.,
14:13c'était tous des régimes laïcs.
14:14Alors, ce n'était pas terrible, entendons-nous bien.
14:16Mais quand on n'a plus des laïcs mais des religieux,
14:18c'est guère mieux.
14:19C'est une litote que de le dire.
14:21Donc oui, il y a un plan B.
14:23Il y a au moins un plan B.
14:24Et j'ose espérer que les Américains
14:27et les Israéliens,
14:30Netanyahou et Trump, pour le dire très précisément,
14:32sont en relation avec lui,
14:34pour imaginer à quoi pourrait ressembler une transition.
14:37Mais la transition, vous savez,
14:38quand elle se fait avec des gens
14:39qui ont décidé de tirer dans le tas
14:41et de ne faire que de tirer dans le tas,
14:43c'est difficile.
14:44Donc ça ne suffit pas.
14:45Et puis aussi, quelque chose qu'on ne dit pas,
14:46c'est que ce n'est pas la même chose
14:48d'être dans le centre-ville de Téhéran
14:50et puis d'écouter CNN
14:51et puis de lire des poètes français, par exemple.
14:55Et puis d'être dans la campagne la plus profonde en Iran
14:58où le régime des Mollahs est plutôt bien vu aussi.
15:01C'est-à-dire des paysans campagnards
15:02qui estiment que, après tout,
15:04si l'Occident, ce sont les Gay Pride,
15:06les mariages homosexuels,
15:08les gestations pour autrui,
15:09alors eux, ils ne veulent surtout pas de ce genre de choses.
15:11Les Mollahs les garantissent
15:14et ils soutiennent plutôt le régime.
15:17Et puis vous avez un régime tellement policier
15:18qu'il y a des...
15:20– Qu'il est infiltré dans toutes les strames de la société.
15:22– Voilà, la police politique théocratique et musulmane
15:25est présente partout
15:25et c'est difficile de faire tomber un régime comme ça.
15:28Il y a eu Hitler qui incarnait,
15:30donc c'était facile en en finissant avec Hitler.
15:33Ça a été beaucoup plus difficile avec le régime soviétique
15:35parce qu'il a fallu du temps,
15:36il a fallu Gorbatchev,
15:37puis ça a fini par s'effondrer soin comme ça.
15:40Brutalement, les États-Unis savent faire.
15:41Je rappelle que quand ils faisaient ça
15:43pour installer des dictatures militaires anticommunistes
15:45avec Pinochet au Chili, etc.,
15:47ils étaient très doués pour faire ce genre de choses.
15:49Alors, ils peuvent le faire un peu plus subtilement.
15:51S'ils tentaient qu'ils perviennent à instaurer une république
15:53au vrai sens du terme,
15:54c'est-à-dire une démocratie, on dira plutôt,
15:56en lieu et place d'une théocratie,
15:57ce sera formidable.
15:58– Michel Onfray en va aussi évoquer les bisbilles.
16:00– Si vous permettez, ce sera formidable pour Israël,
16:02mais pour l'Occident tout entier et pour la France également.
16:05C'est pourquoi le chancelier a bien raison
16:07de dire que les Israéliens font le sale boulot.
16:09– Font le sale boulot pour nous.
16:10Alors justement, je voulais évoquer les bisbilles
16:11entre Donald Trump et Emmanuel Macron.
16:13Ça s'est déroulé en marge du sommet du G7
16:15qui se déroulait au Canada.
16:17Donald Trump l'a quitté précipitamment
16:18parce qu'évidemment, il y avait des décisions importantes à prendre.
16:21On va écouter d'abord ce que dit Trump d'Emmanuel Macron.
16:23Il dit que c'est un gars sympa
16:25mais qui ne comprend pas toujours tout.
16:26Et après, on écoutera la réponse d'Emmanuel Macron.
16:30– On ne cherche pas à cesser le feu.
16:33Je n'ai pas dit qu'on cherchait à cesser le feu.
16:35Ça, c'était Emmanuel, un gars sympa.
16:37Mais il n'a pas souvent raison.
16:39En vérité, on cherche plus qu'un cesser le feu.
16:42– Voilà, c'est un gars sympa,
16:44il ne comprend pas toujours ce qu'il fait.
16:45Écoutez Emmanuel Macron qui lui répond.
16:48– Il a des mots extrêmement amicaux
16:50mais il a voulu remettre de l'ambiguïté dans sa position.
16:54Très bien, il a donc dit
16:56qu'il n'allait pas discuter un cesser le feu.
16:57Ça ne m'émeut pas.
17:02Parce que je le connais.
17:03Et parce que nous avons une relation de long terme.
17:05Il a eu des mots très sympathiques
17:06lors des sessions qu'on a pu avoir.
17:08Ça ne m'émeut pas.
17:09Et je pense que d'ailleurs,
17:11dans le moment grave que nous vivons,
17:13je pense que mon rôle n'est pas de commenter
17:14des propos de ci ou de là.
17:16– Voilà pour le président français.
17:18Après, c'est jamais bon, Michel Onfray,
17:19que la France se fasse traiter comme ça par ses alliés.
17:22Ce n'est pas un langage amical et courtois,
17:25on va se le dire.
17:26– Si vous n'êtes pas respectable,
17:27il n'y a aucune raison que vous soyez respecté.
17:29Moi, je n'ai pas le culte de…
17:30C'est la fonction,
17:31donc il devrait pouvoir tout se permettre.
17:32Non, justement, c'est la fonction,
17:33on ne se permet pas tout.
17:35Et tous ces gens qui nous disent
17:35c'est quand même le président de la République,
17:37élu dans quelles conditions,
17:38dans quelles circonstances,
17:40pour défendre quel projet,
17:41quel programme,
17:42avec une détestation de la France,
17:43une détestation des Français,
17:44il peut bien de temps en temps
17:45s'entendre dire par le patron de la planète
17:47que c'est un brave type,
17:49je ne sais pas quoi,
17:50enfin je ne sais plus quelles sont les formules de Trump,
17:51est-ce que vous imaginez pour le coup la formule…
17:53– Un gars sympa.
17:54– Oui, un gars sympa.
17:55Vous imaginez qu'Azenauer dise du général de Gaulle
17:57que c'est un gars sympa
17:58et puis lui qui commente en disant
18:00que son rôle n'est pas de commenter.
18:01Je veux bien,
18:02si son rôle n'est pas de commenter,
18:03qu'il se taise.
18:04C'est tout Macron
18:05qui met dix minutes à expliquer
18:07que son rôle n'est pas de commenter
18:08mais qu'il commente quand même.
18:09Donc on n'est pas crédible
18:10quand on dit tout et le contraire de tout.
18:11C'est une pathologie d'ailleurs cet homme
18:13qui fait un pas en avant, un pas en arrière.
18:15C'est le principe du neutre.
18:16Chacun a bien compris
18:17que si vous faites un pas en avant,
18:18un pas en arrière,
18:18on n'avait pas bougé.
18:19Cet homme qui a écrit un livre
18:20qui s'appelle Révolution,
18:22c'est l'homme du statisme et du neutre.
18:25N'en bouge pas.
18:26Il a tout dit
18:26et le contraire de tout sur tout,
18:28en permanence.
18:29Donc je comprends que Trump
18:31ait pu avoir ces mots-là
18:32et ça me paraît plutôt des mots sympathiques.
18:35– Bon, on va juste écouter Emmanuel Macron
18:37sur la position française dans ce conflit.
18:40Parce que dans un premier temps,
18:42il a dit on soutient Israël,
18:43dans son droit à exister.
18:45Et après, il a nuancé
18:46la position de la France
18:48qui est la position classique
18:50de la diplomatie française
18:51qui cherche de trouver l'équilibre
18:53au prochain.
18:54Écoutez-le.
18:54La France a une position constante,
18:57d'ailleurs, à travers les années.
18:59Et cette position,
19:00c'est celle que j'exprime
19:01depuis octobre 2023.
19:03Nous sommes attentifs
19:05à la sécurité d'Israël.
19:07Nous reconnaissons le droit d'Israël
19:08de se défendre.
19:09Mais comme une démocratie,
19:10nous sommes à ses côtés
19:12quand elle lutte
19:12contre les groupes terroristes.
19:14Mais jamais nous ne partageons
19:15les actions de déstabilisation régionale.
19:18C'est pourquoi,
19:18depuis octobre 2023,
19:19la France appelle
19:20un cessez-le-feu à Gaza.
19:22Et c'est pourquoi j'ai dit
19:23nous ne voulons pas
19:25une Iran qui se dote
19:27de l'arme nucléaire
19:27ou qui ait ses capacités balistiques.
19:30Mais je pense que
19:31la plus grande des erreurs
19:32aujourd'hui,
19:32c'est de chercher
19:33par la voie militaire
19:34à faire un changement
19:35de régime en Iran.
19:36Parce que ce sera là
19:37le chaos.
19:38Alors, voilà pour Emmanuel Macron.
19:40Qu'en pensez-vous,
19:40Michel Onfray ?
19:41Je ne sais pas combien de temps
19:42dure ce son.
19:43Enfin, 15 secondes, 20 secondes,
19:44il utilise 4 ou 5 fois
19:45le mot mais.
19:46C'est-à-dire,
19:47je dis une chose mais,
19:48je dis le contraire.
19:49Et c'est tout lui.
19:50C'est ce que je viens de dire.
19:51C'est-à-dire un pas en avant,
19:51un pas en arrière.
19:52Le pas en avant, c'est quoi ?
19:53Le 7 octobre vient d'avoir lieu.
19:55Il faut que nous fassions
19:55une coalition internationale
19:57comme à l'endroit de Daesh
19:58et que nous puissions lutter
19:59contre ces barbares du Hamas,
20:01etc.
20:01Mais Israël exagère quand même
20:05un peu beaucoup.
20:05Il ne faut pas non plus, etc.
20:06Et c'est ce qu'il nous dit,
20:07très précisément.
20:08Et Israël a bien le droit
20:09de se défendre
20:10comme une démocratie, dit-il.
20:11Sous-entendu,
20:12il ne se défend pas
20:13comme une démocratie, Israël.
20:14Il se défendrait comme quoi ?
20:15C'est quoi ?
20:15Comment ça se défend
20:16une démocratie en étant gentil ?
20:17En offrant des bisous,
20:18des fleurs, des nonours,
20:19des bougies.
20:20Et en disant
20:21« Ah, j'endue Hamas,
20:22vous n'aurez pas notre haine. »
20:23C'est ça, la défense
20:23d'une démocratie ?
20:24Non, pour le coup,
20:25les démocraties...
20:25J'ai aimé beaucoup
20:26le livre de Jean-François Rommel
20:27qui s'appelait
20:28« Comment des démocraties finissent ? »
20:29Et il expliquait
20:30que les démocraties finissaient
20:31parce qu'elles n'étaient pas assez...
20:32Je ne veux pas dire autoritaires.
20:35Enfin, disons-le aussi
20:36quand même autoritaires.
20:37Elles ne manifestaient pas assez
20:38leur autorité démocratique.
20:40Là, quand on défend son pays,
20:42évidemment,
20:43vous avez des gens
20:43qui ont décidé de vous tuer.
20:44Vous n'allez pas faire une défense
20:45avec des discours comme lui.
20:46Il ne fait que parler
20:47et il a tout dit
20:48et le contraire de tout.
20:49Il nous a dit
20:50le 18 juin,
20:52date symbolique s'il en est,
20:54je me débrouille,
20:54je ne sais pas s'il a décidé,
20:55comment il a décidé, etc.
20:56Mais quand on est chef d'État,
20:57on peut dire
20:57« Non, excusez-moi,
20:58mais le 17 si vous voulez,
20:59le 19 si vous voulez,
21:00mais pas le 18,
21:01sauf à laisser croire,
21:02et il le laisse croire
21:03qu'il fallait prendre
21:05le schéma gaulliste,
21:06c'est-à-dire
21:06on ouvre une résistance
21:08à l'endroit du nazisme
21:10parce que la France
21:11est un territoire occupé
21:12et on va faire
21:13exactement la même chose,
21:14c'est-à-dire que les Juifs
21:15d'hier sont les nazis
21:16d'aujourd'hui
21:17et puis les Palestiniens
21:18d'aujourd'hui
21:18sont les Juifs d'hier
21:19de sorte que
21:20pour résister
21:21à ce qui advient
21:22en Israël,
21:23il faut absolument
21:24donner un État
21:25palestinien
21:26et on va choisir
21:27le 18 juin
21:27pour leur offrir ça,
21:29c'est-à-dire
21:29vous avez fait le 7 octobre,
21:30vous avez bien fait
21:31parce que ça accélère
21:32le processus
21:32de constitution
21:33d'un État
21:33palestinien
21:34et pour le coup
21:35on choisit le 18 juin
21:36date symbolique
21:37pour faire la nique
21:37à tout le monde
21:38et pour ménager
21:39ses banlieues
21:40et pour ménager
21:40ses rapports
21:41avec les pays arabes
21:42parce qu'effectivement
21:43il n'y a pas de virilité
21:45démocratique
21:46chez Emmanuel Macron.
21:47Michel, on ferait
21:48enfin une toute petite pause,
21:49on continue à évoquer
21:50ce conflit
21:50entre Israël
21:52et l'Iran,
21:53on va réécouter
21:53les réactions politiques françaises,
21:55on ne sera pas déçus
21:56du voyage,
21:57on verra notamment
21:58que du côté
21:58de la France insoumise
22:00qui nous attendent.
22:01A tout de suite
22:01sur CNews et sur Europe 1.
22:03Voilà, on se retrouve
22:03pour la seconde partie
22:04de Face à Michel Onfray
22:05sur CNews et sur Europe 1.
22:07On évoque encore un instant
22:08ce conflit
22:08entre Israël et l'Iran
22:09avec des réactions politiques
22:10côté français
22:11qui n'étaient pas piquées
22:12des hannetons.
22:12Clémentine Autain
22:13a estimé que c'était Israël
22:14qui était un danger
22:15pour le monde entier
22:16et non pas l'Iran,
22:17on l'a évoqué tout à l'heure.
22:17François Hollande
22:18lui estime que le responsable
22:19de tout, c'est Trump
22:20et les filles bien sûr
22:22estiment que la France
22:22se place du côté
22:23l'agresseur,
22:24c'est-à-dire Israël.
22:25Rien de surprenant
22:26évidemment pour vous,
22:27Michel Onfray là-dedans ?
22:28Non, y compris Clémentine Autain
22:31qui nous dit
22:31que la menace
22:33c'est Israël
22:34pour la planète entière.
22:35Et là on pense tout de suite
22:36aux images
22:38de l'antisémitisme
22:38des années 30
22:39où on voit la planète,
22:40le monde entier
22:41dont parle Clémentine Autain
22:42et un juif
22:44avec les doigts crochus,
22:45une espèce de tête
22:45de diable
22:47qui avait servi d'ailleurs
22:48comme modèle
22:49pour stigmatiser
22:50Cyril Hanouna.
22:51Exactement.
22:51Et ils sont un danger
22:53sur la planète
22:53parce qu'ils ont l'argent,
22:55le capital,
22:56la mainmise sur les médias,
22:57etc.
22:57C'est un vieux cliché
22:58antisémite
22:59que de dire que
22:59ce tout petit pays
23:00qui travaille sans cesse
23:01à sa survie
23:02est un danger
23:03pour la planète entière.
23:04Et en revanche,
23:05tous les pays
23:05qui veulent la mort d'Israël
23:06ne sont pas des dangers.
23:08C'est-à-dire Israël
23:08n'est pas un danger,
23:09le Hezbollah
23:10n'est pas un danger,
23:11le Hamas n'est pas un danger,
23:12les pays qui soutiennent
23:13le Hezbollah
23:14dont l'Iran
23:15et le Hamas
23:17ne sont pas des dangers
23:17pour la planète
23:18qui aujourd'hui
23:20égorge qui en France.
23:21Par exemple,
23:22si on veut parler
23:23du conflit
23:23qui s'exporte,
23:24est-ce qu'il y a
23:24aujourd'hui des Juifs
23:25qui égorgent des enfants
23:26dans la rue
23:27au nom du dieu
23:30de leur religion ?
23:33Non.
23:33Les victimes aujourd'hui
23:34ne sont pas,
23:35comme dit Mélenchon,
23:37minoritaires.
23:38Aujourd'hui,
23:39l'antisémitisme résiduel,
23:40comme il dit,
23:41non,
23:41il n'est pas résiduel,
23:42il est en pleine expansion.
23:44Et s'il y a des gens
23:44qui sont dangereux
23:46aujourd'hui
23:46pour la planète
23:47et aussi pour la France,
23:49je ne sache pas
23:49que ce soit les Juifs,
23:50c'est même plutôt l'inverse.
23:51On va écouter une archive
23:52de Jean-Luc Mélenchon,
23:53c'est le même parti
23:53qui dit ça aujourd'hui,
23:54qui en 2012,
23:55en tout cas par la voix
23:56de Jean-Luc Mélenchon,
23:57dénonçait la volonté
23:58de l'Iran
23:58de détruire Israël
23:59et parler de ce pays,
24:00l'Iran,
24:00comme une menace.
24:01Écoutez l'archive.
24:02Ce qu'a dit
24:03M. Aminé Djab
24:04n'est pas acceptable.
24:06C'est la première fois
24:06qu'on voit un pays,
24:07pourtant il y en a des pays
24:08qui sont en tension entre eux
24:09et certains armés
24:11de l'arme nucléaire
24:11comme c'est le cas
24:12pour le Pakistan et l'Inde.
24:14Mais à aucun moment
24:15le Pakistan ou l'Inde
24:16ne se sont armés
24:17en disant
24:18j'ai l'intention
24:18de détruire mon voisin.
24:19Là c'est la première fois
24:20qu'on voit un pays
24:21dire
24:21si on a une bombe
24:22on ira taper sur Israël.
24:23Ça, personne ne peut accepter
24:25une chose pareille
24:26que sur le plan international
24:28quelqu'un décide
24:29qu'il va détruire
24:29et à coup de bombe atomique
24:30son voisin.
24:31Qui plus est,
24:31comme nous sommes dans le sang du vent,
24:33ça ne serait pas
24:33une bonne nouvelle pour nous.
24:34Donc le régime iranien
24:36pose une question importante
24:38à la civilisation humaine.
24:39Moi je n'ai pas peur de le dire.
24:41Un régime théocratique
24:42est toujours un danger
24:43pour le reste de l'humanité.
24:45Partout où l'on met
24:46des religieux au pouvoir
24:47il faut s'attendre
24:48à des abominations.
24:49Eh bien voici que l'Iran
24:50confirme que c'est abominable
24:52de mettre des religieux au pouvoir.
24:54Voyez pourquoi
24:54il faut se méfier
24:55de n'en jamais laisser arriver.
24:56Alors il a répondu
24:57dans la semaine
24:58parce qu'il a vu
24:59que les télévisions
25:00ressortaient cet extrait-là.
25:01Écoutez ce qu'il a dit
25:02je vous passe la parole
25:02Michel Onfret.
25:04Presque nous
25:05nous avons quelque chose
25:06à dire à propos
25:07du gouvernement
25:07de l'Iran.
25:08Mais d'abord
25:09de quel droit
25:10on nous pose la question ?
25:12Parce que nous
25:12et en tout cas
25:14ceux d'entre nous
25:14peut-être pas tout le monde
25:16mais ceux d'entre nous
25:17qui avaient apporté
25:18la parole collective
25:19il n'y a jamais eu
25:20la moindre ambiguïté
25:21sur le sujet.
25:22Et pour ça
25:22je vous disais
25:23il y a un instant
25:24eh bien moi
25:25je remercie
25:26le cadavre enchaîné
25:28c'est une news
25:29tiens c'est curieux
25:30c'est la même source
25:31d'avoir rappelé
25:33mes positions en 2012.
25:35Voilà
25:35voilà les propos
25:38de Jean-Luc Mélenchon
25:39qu'est-ce que ça vous inspire
25:40Michel Onfret ?
25:41De quel droit
25:41posez-vous cette question ?
25:42Mais oui c'est ça
25:43pourquoi est-ce que j'ose
25:43vous poser des questions
25:44enfin ?
25:44C'est quand même sidérant
25:45que ce type
25:46mais c'est la République
25:46c'est lui
25:47vous savez
25:47De quel droit
25:48peut-on poser cette question ?
25:50C'est-à-dire c'est lui
25:50qui choisit les questions
25:51qu'on lui pose
25:52et si on lui pose
25:53des questions
25:54il ne fait même pas
25:54les réponses non plus
25:55parce que dans cet extrait
25:56il ne répond pas
25:56il ne répond pas
25:57il a l'art d'esquiver
25:59évidemment comment est-ce
25:59que vous pouvez dire
26:00que vous avez dit une chose
26:01et que vous dites très exactement
26:02son contraire ?
26:03C'est pas juste
26:04sur les bords
26:05en affinant
26:06ou je ne sais quoi
26:06en disant
26:07j'ai dit ça
26:07mais j'ai précisé
26:08il s'est passé des choses
26:09différentes
26:10oui il s'est passé des choses
26:11différentes
26:11il s'est passé
26:12qu'aujourd'hui
26:13il a pris 10 ans
26:14et qu'il se dit
26:15si je vais être président
26:16de la République
26:16il faut que je me dépêche
26:17et il est en train
26:18d'aller chercher ses voix
26:19du côté des amis
26:21des frères musulmans
26:22du côté des musulmans
26:23plus ou moins modérés
26:24des gens qui peut-être
26:26peuvent financer
26:27j'en sais rien
26:27mais je sais qu'il y a
26:28de l'argent qui circule
26:29que le Qatar peut donner
26:30de l'argent
26:31que l'Iran peut donner
26:33de l'argent
26:33et que l'Arabie saoudite
26:35peut en donner aussi
26:35ça sert toujours
26:36d'avoir de l'argent
26:37quand on ne fait que
26:37de la politique
26:38et que son métier
26:39c'est de faire de la politique
26:40donc à un moment donné
26:41on a des conseillers
26:42qui vous disent
26:43la stratégie c'est
26:44d'être le général de Gaulle
26:45et Jaurès en même temps
26:46discours de Marseille
26:47et on y va
26:48drapeau bleu blanc rouge
26:49partout
26:50et puis à un moment donné
26:51vous vous dites
26:52ça va marcher
26:53on n'a pas eu assez de gens
26:54on n'était pas très loin
26:54on va parier sur la rue
26:57sur les banlieues
26:58Naël devient le prototype
27:00du prolétariat ancien
27:01et c'est le bras armé
27:03de la révolution prolétarienne
27:04et puis on dit le contraire
27:06voilà
27:06c'est à dire que
27:07ce n'est pas un homme de conviction
27:08c'est un homme d'intérêt
27:09il avait ces convictions-là
27:11il a changé de conviction
27:11parce que maintenant
27:12il se dit
27:12bon j'ai perdu mon temps
27:14j'ai failli être président
27:15de la République
27:16et toute la presse a dit
27:17il a failli l'être
27:17il s'en est fallu de peu
27:18il était troisième
27:19le quatrième aux Jeux Olympiques
27:21il a failli de peu
27:23se trouver sur la troisième marche
27:26mais il ne se trouve pas
27:27et quand la presse nous a dit
27:28ne lui manquez que
27:29ben oui il m'a failli lui manquer
27:30c'est ce qui fait toute la différence
27:31entre celui qui est après
27:33et puis le dernier je rappelle
27:35et le dernier
27:35ce n'est pas le premier
27:36ce n'est pas forcément
27:37comme ça que ça fonctionne
27:38donc il y a un narratif
27:39sur Mélenchon
27:41qui oublie
27:41qu'en inscrivant tout ça
27:42dans l'histoire
27:43que voit-on
27:43un homme obsédé
27:44par sa personne
27:45qui se permet de dire
27:47mais de quel droit
27:47on me pose des questions
27:48et qui veut être
27:50au deuxième tour
27:51des présidentielles
27:52face à je ne sais pas
27:53Bardella
27:53ou en se disant
27:54je serai sûrement élu
27:55et puis s'il y a un chaos
27:56de toute façon
27:56j'arriverai comme l'homme providentiel
27:58ce personnage est dangereux
28:00pour la France
28:00il a même
28:01Michel Onfray
28:01évoqué l'épopée
28:03de Rima Hassan
28:04on se rappelle
28:05la semaine dernière
28:05qui est parti avec la flottille
28:06à Gaza
28:07il a même osé
28:08la comparer
28:09à Victor Hugo
28:10il a dit
28:10Rima Hassan
28:12Rima à Paris
28:12c'est Victor Hugo
28:13de retour
28:14de Guernesey
28:15un parallèle assumé
28:16entre l'immense écrivain
28:18et l'eurodéputé
28:19de la France insoumise
28:20écoutez juste
28:21ce qu'en pense
28:21Georges Bensoussan
28:22historien
28:23et puis je suis sûre
28:23que vous serez assez d'accord
28:25mais c'est ce que disait
28:27le roi du Maroc
28:28Hassan II
28:28jadis
28:29il disait
28:30Israël est un véritable
28:31aphrodisiaque
28:32pour le monde arabe
28:33il avait dit ça
28:33donc comparer
28:34une Rima Hassan
28:35à Hugo
28:36ça signifie que les mots
28:37n'ont plus aucun sens
28:38sur le fond
28:38et qu'on peut parler
28:39de génocide
28:40alors qu'on est dans
28:41une inversion totale
28:42de réalité
28:42vous avez affaire
28:43à des organisations
28:44franchement génocidaires
28:45je viens de vous le montrer
28:46par certaines citations
28:47alors que c'est l'état d'Israël
28:49qui est accusé de génocide
28:50alors que n'importe quel
28:51adolescent
28:53n'importe quel simple étudiant
28:54en histoire
28:54serait ce qu'est un génocide
28:56vous êtes d'accord
28:57avec Georges Ben Soussin
28:58Michel Aucumbert
28:59et puis n'importe qui
28:59n'est censé savoir
29:00ce que c'est qu'un exil
29:01elle n'est pas exilée
29:02elle prend un aller en bateau
29:05elle prend un retour en avion
29:06on lui dit
29:07vous rentrez chez vous
29:08elle refuse de rentrer
29:09etc
29:09enfin c'est pas exactement
29:10la même chose que Victor Hugo
29:11je ne peux pas imaginer
29:12que Mélenchon ait utilisé ça
29:15comme ça par hasard
29:16cette métaphore
29:17enfin si
29:17je pense qu'on lui prête
29:19une culture
29:19qu'il n'a pas forcément
29:20enfin Napoléon III
29:22Victor Hugo
29:23l'exil à Guernosé
29:24c'est pas exactement
29:25la même chose
29:25que Rima Hassan
29:26qui a toutes les télés du monde
29:27braqué sur elle
29:28une grande partie de la France
29:30qui trouve qu'elle est formidable
29:31une grande fête
29:32qui a été organisée
29:33place de la République
29:34pour dire que tout ça
29:34est fantastique et merveilleux
29:35un discours qui lui permet
29:37de tenir
29:38de faire l'éloge
29:39des assassins du 7 octobre
29:42et puis de nous expliquer
29:43qu'elle est une victime
29:44non elle n'est pas victime
29:45Victor Hugo
29:46ça ne s'est pas exactement
29:47passé comme ça
29:48et puis il y avait
29:48chez Victor Hugo
29:49une dimension intellectuelle
29:50culturelle
29:51il y avait des textes
29:51contre Napoléon III
29:52enfin une épaisseur intellectuelle
29:55il n'y a pas chez Rima Hassan
29:56comparaison n'est pas raison
29:57mais cette façon
29:58de toute façon
29:59d'en appeler tout le temps
29:59au général de Gaulle
30:01à Victor Hugo
30:03à Adolf Hitler
30:04évidemment on ne peut plus
30:06faire de l'histoire
30:07quand on a des gens
30:07qui prétendument cultivés
30:09comme la presse
30:10se plaît à le dire
30:12comme Mélenchon
30:12confondent tout
30:13et n'importe quoi
30:14puis en même temps
30:15quand on leur pose des questions
30:16on dit de quel droit
30:16ne posons-t-on des questions
30:17et d'une part
30:18et d'autre part
30:19je n'y répondrai pas
30:20évidemment il serait obligé
30:21d'avouer le fin fond
30:22de sa pensée
30:22qui est d'être
30:23un opportuniste total
30:24que le pouvoir intéresse
30:25que le pouvoir intéresse
30:27que le pouvoir intéresse
30:27que le pouvoir intéresse
30:28et qu'il n'est intéressé
30:29que par le pouvoir
30:30Michel Lombre
30:31a aussi parlé
30:32de ce qui se passe en France
30:33parce qu'évidemment
30:34les problèmes continuent
30:35dans notre pays
30:36un tout petit mot
30:36des retraites
30:37parce qu'il y a eu
30:38un conclave
30:39qui s'est terminé
30:39cette semaine
30:40sans accord
30:40entre les partenaires sociaux
30:42François Bayrou
30:43a redonné
30:44un tout petit peu de temps
30:45jusqu'au 23 juin
30:47à ses partenaires sociaux
30:48pour s'entendre
30:49mais il n'y aura
30:49sans doute pas d'accord
30:50et il a dit
30:51en l'état
30:51si personne n'est d'accord
30:53c'est la retraite
30:53la réforme de départ
30:55à 64 ans
30:56qui sera appliquée
30:56moi ma question
30:57voilà ça c'est les choses
30:59qu'est-ce qu'on peut dire
31:00d'un pays
31:00qui se focalise
31:01sur l'âge de départ à la retraite
31:03et qui ne se dit pas
31:04comment je peux aider
31:04ma jeunesse
31:05d'abord sur la forme
31:09enfin sur le mot conclave
31:10ça a été utilisé
31:10avant la mort du pape
31:11je crois
31:11mais de la part
31:13d'un catholique pratiquant
31:14je trouve ça
31:15assez malvenu
31:16de parler de conclave
31:17vous pouvez trouver autre chose
31:18ça c'est la première chose
31:19la deuxième chose
31:20c'est que
31:20ces mensonges
31:22et compagnie
31:23on ne peut pas toucher à ça
31:24puisque de toute façon
31:25c'est l'Europe qui a décidé
31:26donc voilà
31:27l'Europe a décidé
31:28qu'il fallait
31:29que l'âge de la retraite
31:30soit celui qui a été voté
31:33donc il faut arrêter
31:34de nous laisser croire
31:34que nous sommes souverains
31:36c'est-à-dire que la gauche
31:37quand elle était au pouvoir
31:38elle faisait exactement
31:38la même chose
31:39elle faisait exactement
31:40la même chose
31:41il y en a un qui a dit
31:42on va baisser l'âge de la retraite
31:43enfin on va le reculer
31:44ça va être 60 ans
31:45c'est Mitterrand
31:45ça n'a pas duré longtemps
31:46et après ils ont dit
31:47bon quand on fait un calcul
31:48comme ceci
31:49comme cela
31:49ça reste 60 ans
31:50mais si vous n'avez pas cotisé
31:51ça ne sera pas 60
31:52ce sera finalement 63,2
31:53ou et demi
31:54ou je ne sais pas quoi
31:55et globalement
31:56on ne peut pas faire
31:57des prétendus conclaves
31:58pour qu'une espèce d'esprit sain
32:00puisse vous illuminer
32:01et que vous puissiez
32:02en sortant dire
32:02on a trouvé quelque chose
32:03la CGT, la CFDT
32:04force ouvrière
32:05le patronat etc
32:06tout le monde est d'accord
32:07pour finalement toucher
32:08à ce à quoi on ne peut pas toucher
32:10et puis dernière chose
32:11moi je pense qu'il y a
32:12une ligne de partage
32:13entre la droite et la gauche
32:14qui se fait sur la question du travail
32:15j'ai déjà beaucoup dit
32:17je l'ai déjà beaucoup dit
32:18en votre présence
32:18que la question
32:19c'est pas de se focaliser
32:21sur le temps de travail
32:22parce que moi
32:24le travail que je fais
32:25me plaît
32:26j'écris
32:26je suis à mon bureau
32:27vous n'avez pas l'impression
32:29de travailler d'ailleurs
32:30non
32:30puis je ne veux pas dire pour vous
32:31mais je veux dire
32:31tous les gens qui font
32:32des métiers formidables
32:33j'ai des amis
32:34même des amis cuisiniers
32:35des amis artistes peintres
32:37musiciens
32:37agriculteurs au combien
32:38les paysans
32:39qui disent
32:39je préfère mourir
32:41à ma charrue
32:42mais être libre
32:43et faire le travail
32:44que je fais etc
32:44et puis d'autres
32:45qui font des métiers
32:47des métiers pas possibles
32:48des métiers insupportables
32:48donc on devrait pouvoir
32:50faire du sur-mesure
32:52sur la question du travail
32:53moi j'ai connu
32:53un ami chirurgien
32:55de l'encéphale
32:56à qui on a dit
32:57maintenant tu t'en vas
32:58il était dans le public
32:59on lui dit
32:59tu t'en vas
32:59il dit mais là
33:00je maîtrise complètement
33:01mon métier
33:02il avait des rapports
33:03d'opérations derrière lui
33:05qui étaient reliés
33:05ça c'est toute ma carrière
33:07et puis on l'a mis à la porte
33:09quelques temps après
33:09il a fait un essai
33:11et donc on a des talents
33:12on a des compétences
33:13et des gens qui ont envie
33:14de travailler plus longtemps
33:15et puis on a des talents
33:16et des compétences
33:16et des gens qui faisant un métier
33:17qui n'est pas terrible
33:19et vous êtes caissière
33:20quelque part
33:21et vous avez un salaire
33:22de misère
33:22et vous avez envie de partir
33:23le plus tôt possible
33:24ça me paraît normal
33:25ça me paraît de sang
33:25même que des gens ne disent
33:26bon je suis sous-payé
33:27je suis exploité
33:28mais j'aimerais travailler
33:29jusqu'à 70 ans
33:30donc le problème
33:30c'est pas de savoir
33:31ce qu'on fait de notre propre jeunesse
33:32c'est de penser le travail
33:34mais comme les hommes politiques
33:35ne sont obsédés que par l'accès au pouvoir
33:37et pas par la France
33:39on devrait se dire
33:40mais si nous voulons retrouver
33:41une espèce de dynamique au travail
33:42car il faudrait
33:43que nous retrouvions
33:44une dynamique au travail
33:45alors que plus grand monde
33:46a envie de bosser
33:47que les gens font tout
33:48et n'importe quoi
33:49si vous avez une maison restaurée
33:50que vous commencez
33:50à demander un machin
33:52à bidule
33:52vous allez voir l'état
33:53des travaux qui vous seront faits
33:55et puis après il faut payer
33:55quand même très vite etc
33:56s'il y avait une révolution intellectuelle
33:59et pas seulement sémantique
34:01mais vraiment intellectuelle
34:01en disant
34:02mais qu'est-ce que c'est le travail
34:03quand on est viticulteur
34:04quand on est paysan
34:05quand on est marin pêcheur
34:06quand on est dans une configuration européenne
34:08et qu'on vous demande par exemple
34:09quand vous avez acheté un bateau
34:10et que vous vous êtes endetté
34:11de ne pas aller pêcher
34:12pour respecter la pêche halieutique
34:15et qu'il faut être payé
34:17vous avez un chèque
34:17mais les marins pêcheurs
34:18qui ont leur dignité
34:19ils se disent
34:19mais nous on ne veut pas un chèque
34:20qu'on veut travailler
34:21donc ça veut dire quoi
34:22travailler
34:23soit partir à 60 ans
34:25à l'âge de la retraite
34:25quand on est marin pêcheur
34:27et que c'est un métier
34:27extrêmement difficile
34:28comme jadis
34:29chez les mineurs
34:30mais qu'il y avait
34:31la dignité du travail
34:32et que dans l'esprit
34:33de Germinal et d'Émile Zola
34:34les gens aimaient le travail
34:36donc il faut une révolution intellectuelle
34:38avant de faire un pseudo conclave
34:40Michel Onfray
34:41on est sur CNews
34:41et sur Europe 1
34:42il est l'heure de parler
34:43de l'appel du 18 juin
34:44ah c'est le moment
34:45que vous attendez
34:46toujours le moment
34:46je le sais
34:47évidemment
34:48en cette semaine si particulière
34:50on va écouter un tout petit extrait
34:51de l'appel
34:51qui a été réenregistré
34:53le lendemain
34:53en réalité à Londres
34:54et puis on va évoquer le général
34:56l'honneur
34:59le bon sens
35:00l'intérêt supérieur
35:03de la patrie
35:04commande à tous
35:06les français libres
35:07de continuer le combat
35:10là où ils seront
35:12et comme ils pourront
35:14j'invite tous les français
35:16qui veulent rester libres
35:19à m'écouter
35:20et à me suivre
35:22vive la France
35:24libre
35:25dans l'honneur
35:27et dans l'indépendant
35:29voilà pour le général
35:30vous avez des frissons
35:31ou pas ?
35:32oui
35:32je ne vous l'aurais pas dit
35:33mais comme vous me posez la question
35:35je peux vous répondre oui
35:36oui
35:36quel texte
35:38parler d'honneur
35:39parler d'intérêt général
35:40parler de la France
35:41parler de la France libre
35:43c'est comme ça qu'il crée
35:44l'expression
35:45donc France libre
35:46il crée aussi
35:47dans ce texte magnifique
35:49le mot résistance
35:50c'est devenu quelque chose de majeur
35:52c'est devenu un concept politique
35:53mais c'est devenu aussi autre chose
35:55et puis dans ce texte là
35:56qui est à lire et à relire
35:58et intégralement
35:59mais il parle également
36:00de sa vision des choses
36:01il dit nous avons perdu
36:02parce que nous étions
36:03mécaniquement inférieurs
36:05et il dit nous gagnerons
36:06quand nous serons
36:06mécaniquement supérieurs
36:07il n'est pas comme Pétain
36:09à dire nous avons perdu
36:10parce que nous étions
36:11dans une espèce de décadence morale
36:12parce que nous étions
36:14des jouisseurs
36:15parce que le Front populaire
36:16voulait vous faire travailler moins
36:17nous payons les 35 heures
36:19les 40 heures pardon
36:20nous payons les congés payés
36:22enfin il y a une lecture morale
36:23du maréchal Pétain
36:25lui il fait une lecture politique
36:26mécanique et civilisationnelle
36:27et il dit
36:28il va falloir juste
36:29que vous veniez
36:30puis après que l'Empire revienne
36:31puis après qu'on cherche
36:32des amis
36:34des partenaires
36:34des alliés
36:35les Américains se feront tirer l'oreille
36:37pendant très longtemps
36:37les Soviétiques
36:38vont eux collaborer
36:40ils ont choisi leur camp
36:40ils ont choisi
36:41le pacte germano-soviétique
36:43les communistes français
36:43ont choisi le même camp
36:44et pendant deux ans
36:45ils ont collaboré
36:45grande solitude du général
36:47pendant deux ans
36:47quand il voit
36:49qu'il appelle
36:50et que personne ne vient
36:51ou alors
36:51les marins d'Île-de-Seine
36:52ou des gens extrêmement simples
36:53et puis ce qu'on ne dit pas beaucoup
36:54des royalistes
36:55des monarchistes
36:56des gens de droite
36:57voire des gens qu'on dirait
36:58aujourd'hui d'extrême droite
36:59pendant que la gauche collabore
37:01la gauche même socialiste
37:02quand vous avez des Doriot
37:03ou des DA
37:04ils viennent de la gauche
37:05ces gens-là
37:05et donc le général de Gaulle
37:07il en appelle
37:08tout le monde
37:08il ne dit pas
37:09j'appelle les blancs
37:10les noirs
37:11les musulmans
37:11les homosexuels
37:12les hétérosexuels
37:13les LGBT cuir
37:14j'appelle les
37:16les catholiques
37:17les protestants
37:18les juifs
37:18il dit j'appelle les français
37:19et quand on dit
37:20mais il n'a rien dit
37:21sur les juifs
37:21mais pour lui
37:22les juifs
37:22ce n'était pas un problème
37:23les juifs français
37:24étaient des français
37:24et on n'allait pas leur dire
37:26vous en tant que juifs
37:27vous en tant que noirs
37:28vous en tant que maghrébins
37:30non il dit les français
37:31un français c'est quelqu'un
37:31qui aime la France
37:32puis après il a la couleur
37:33de boue qu'il veut
37:33la religion qu'il veut
37:35et c'est ça la grandeur
37:36de la France
37:37c'était ça
37:37la grandeur de la France
37:38c'était d'éviter
37:39le communautarisme
37:40et le général de Gaulle
37:41dit j'appelle tout le monde
37:42j'appelle les français
37:43j'appelle les français
37:44un français c'est quelqu'un
37:45qui aime la France
37:46et puis qui a envie
37:47de combattre
37:47pour son indépendance
37:48c'est pourquoi moi
37:50j'ai du mal avec
37:50les chiraciens d'aujourd'hui
37:52enfin d'hier et d'aujourd'hui
37:53quand ils nous disent
37:54qu'ils sont gaullistes
37:55alors qu'ils ont bradé
37:56la France en 92
37:57avec Maastricht
37:58pardonnez-moi
37:58je vais être obligé
37:59d'en parler un peu plus
37:59normalement
38:00c'est une fois par émission
38:01mais oui mais normalement
38:02le général de Gaulle
38:02c'est la souveraineté
38:03c'est le souverainisme
38:04c'est tout ça
38:04on n'a pas le temps
38:05mais que ce soit
38:06au départ
38:07quand il commence
38:07à théoriser
38:08la question des avions
38:10la question des chars
38:11une défense nationale
38:13en disant
38:13il faudrait que nous fassions ça
38:14etc
38:14il est pour une souveraineté
38:15qui est l'indépendance
38:16il dit mais il y a une menace
38:17qui est l'Allemagne
38:18il n'a pas eu tort
38:19complètement
38:19il y a eu deux guerres
38:20ensuite quand il dit
38:21il faut absolument
38:22que nous ayons une souveraineté nationale
38:23vous avez des allemands
38:25qui sont sur le territoire français
38:26il faut recouvrer
38:27une souveraineté
38:27ensuite quand il dit
38:28à la libération
38:29il nous faut reconstruire un pays
38:30il nous faut une indépendance nationale
38:32il décolonise
38:33à tour de bras
38:34il n'y a pas plus décolonisateur
38:35que lui
38:35et d'ailleurs
38:36Yves de Gaulle m'avait fait savoir
38:37que dans les conversations
38:39qu'il avait avec son grand-père
38:40le général disait
38:41de toute façon
38:41la Martinique
38:42la Guadeloupe
38:42la Guyane etc
38:43la Nouvelle-Calédonie
38:44ont vocation
38:45à être autonome un jour
38:47parce que la souveraineté
38:48il pensait que c'était formidable
38:49pour la France
38:50mais aussi pour d'autres nations
38:51qu'est-ce que la bombe atomique
38:53nous allons en parler
38:54mais qu'est-ce que la bombe atomique
38:55si ce n'est l'expression
38:56de la souveraineté
38:56c'était
38:57ça n'est plus la même chose
38:58ça n'est plus la même chose
38:59mais ça n'a été que ça
39:01et sur la fin
39:01quand il dit
39:02mai 68
39:03qui met en gros
39:04la France entre les mains
39:05du communisme
39:06enfin du communisme international
39:07il dit
39:08il va falloir répondre à ça
39:09avec la théorie de la participation
39:10et qui le fait tomber ?
39:12Les Baladurs
39:13des gens qu'on ne connaît pas à l'époque
39:14mais qui s'appellent Baladurs
39:15qui s'appellent Giscard d'Estaing
39:16qui s'appellent Jacques Chirac
39:18et puis aussi
39:18qui s'appellent le France Omitaire
39:19en tous gens
39:24vous avez parlé de l'arme atomique
39:26c'est le point philo
39:27parce que justement
39:28on va revenir au début
39:29de notre émission
39:30vous avez choisi deux livres
39:31Michel
39:32de Gunther Anders
39:33expliquez-nous
39:33d'abord c'est la menace nucléaire
39:35et ensuite
39:35considération radicale
39:36sur l'âge atomique
39:37Hiroshima et partout
39:38pourquoi ces deux livres ?
39:40Alors il y a quelques livres
39:41qui ont été écrits
39:42sur la question atomique
39:42parce qu'il est le seul
39:43à l'avoir pensé
39:44d'abord Gunther Anders
39:45c'est pour moi
39:45le plus grand philosophe
39:46du XXe siècle
39:47je n'utilise pas
39:48enfin de la deuxième moitié
39:49du XXe
39:50on dira le premier
39:51c'était Bergson je crois
39:52mais deux penseurs juifs
39:54Bergson français
39:55Gunther Anders
39:56d'abord autrichien
39:57et ensuite allemand
39:59et il a pensé
40:00la modernité
40:01la technique
40:01la technologie
40:02a été abondamment pillée
40:03par des gens
40:03qui évidemment
40:04ne l'ont jamais cité
40:05vraiment
40:05il a écrit un livre majeur
40:07qui s'appelle
40:07l'obsolescence de l'homme
40:08maintenant les gens savent
40:09ce que c'est que
40:09l'obsolescence programmée
40:10mais pour les objets
40:12l'obsolescence programmée
40:13c'est qu'il est fait
40:14pour durer deux ans
40:15pour que vous puissiez
40:15le mettre à la poubelle
40:16et en racheter un etc
40:17lui dit l'homme
40:17il y a aussi
40:18une obsolescence programmée
40:19et il fait des analyses
40:21extraordinaires
40:22de la télévision
40:23de la radio
40:23du cinéma
40:24de la publicité
40:25du jazz par exemple
40:26et de la menace nucléaire
40:27et de la menace nucléaire
40:28en disant
40:28pour la première fois
40:29nous avons les moyens
40:30de nous supprimer nous-mêmes
40:32d'éradiquer
40:33la planète entière
40:35il n'y a plus d'humanité
40:36elle se trouverait vitrifiée
40:37parce que la technologie
40:38permet d'en finir
40:39avec les hommes
40:40avec la vie sur la planète
40:41la pollution
40:42etc etc
40:43et j'ai hésité
40:44avec un autre livre
40:45de Carl Jaspers
40:46qui est consacré
40:46à la bombe atomique
40:47aussi
40:47800 pages
40:48des livres extrêmement intéressants
40:49mais qui sont
40:50deux livres
40:50des livres caducs
40:51enfin ce livre
40:52de Jaspers
40:53et l'oeuvre
40:55que Anders
40:55consacre à la bombe atomique
40:57c'est caduc
40:57parce qu'il pose la question
40:59dans une époque
41:00où les gens
41:01ont leur intelligence
41:01et leur cerveau
41:03c'est-à-dire
41:03entre les américains
41:04par exemple
41:05c'est le cas à l'époque
41:06les américains
41:06et les soviétiques
41:07ce sont des gens
41:09qui bien que
41:10par exemple
41:10les soviétiques
41:11soient manifestes
41:12un athéisme
41:12ils ont quand même
41:13bien envie
41:13de rester en vie
41:14et puis ils ont peur
41:15de la mort
41:15et puis ils veulent bien
41:16continuer à manger
41:18en s'approvisionnant
41:19dans les magasins
41:20où les produits occidentaux
41:21sont vendus
41:23sauf que là
41:23aujourd'hui
41:24quand la bombe atomique
41:25elle est entre les mains
41:25d'un pays musulman
41:27c'est plus du tout
41:27la même chose
41:28il n'y a pas des gens
41:29qui disent
41:29tu me tiens par la barbichette
41:31défense nucléaire
41:32le général de Gaulle
41:33disant
41:33c'est une arme dissuasive
41:34elle n'est pas faite
41:35pour être utilisée
41:36elle est faite pour dire
41:37qu'on peut l'utiliser
41:37au cas où
41:38là avec les iraniens
41:39c'est plus du tout le cas
41:40parce que la théorie
41:41de l'islam
41:42c'est le
41:43vive la moitié
41:43des fascistes
41:44c'est le
41:44vive la mort
41:45c'est le djihad mondial
41:47et c'est le djihad mondial
41:48c'est l'instrument
41:49du djihad mondial
41:49vous avez le petit djihad
41:50au couteau
41:51et vous avez le grand djihad
41:52avec la bombe atomique
41:53parce que si vous tuez
41:54l'humanité
41:55c'est à dire
41:55si vous éradiquez
41:56Israël avec une bombe atomique
41:58vous avez le paradis
42:00parce que vous êtes mort
42:01en combattant du djihad
42:02et si éventuellement
42:04Israël
42:04vous vitrifie
42:05et vitrifie Téhéran
42:06et que vous mourrez
42:07c'est formidable
42:07pour vous aussi
42:08c'est à dire que pour eux
42:09c'est gagnant-gagnant
42:10s'ils détruisent Israël
42:12c'est le paradis
42:13si Israël les détruit
42:14c'est le paradis aussi
42:15c'est à dire que le rapport
42:16à la bombe atomique
42:16n'est plus du tout le même
42:17c'est un instrument
42:19de salut théologique
42:20la bombe atomique
42:22entre les mains
42:22de l'Iran
42:23c'est pourquoi les gens
42:24qui nous disent
42:24elle n'était pas prête
42:25à la Mélenchon
42:26elle n'était pas si prête
42:27que ça etc
42:27mais si vous n'êtes pas
42:28en train de travailler
42:29à du nucléaire militaire
42:30pourquoi est-ce que
42:31vous allez travailler
42:32100 mètres sous le sol
42:33en dessous d'une montagne
42:34si vraiment vous voulez
42:35faire du nucléaire civil
42:36si vous avez envie
42:36d'éclairer les rues de Téhéran
42:38avec du nucléaire civil
42:39il n'y a pas de problème
42:39vous mettez tous vos bâtiments
42:41à l'extérieur
42:41et puis vous allez
42:42vous allez accepter
42:44les visites des inspecteurs
42:46qui vont voir
42:47que vous êtes en train
42:47de faire de l'énergie
42:48nucléaire
42:49juste pour avoir
42:50des batteries de voiture
42:51ou je ne sais quoi
42:51si vous êtes à 100 mètres
42:52sous terre
42:53c'est que vous avez
42:53quand même des choses
42:54à vous cacher
42:54à cacher
42:56et si vous avez
42:56des choses à cacher
42:57quand vous dites
42:58on veut supprimer
43:00Israël de la carte
43:01on veut construire
43:02une bombe atomique
43:03et que vous êtes
43:03dans la perspective
43:04théologique et théocratique
43:05nous parions tout à l'heure
43:06des régimes théocratiques
43:07d'une bombe
43:08qui servirait
43:08un djihad planétaire
43:09et qui permettrait
43:10en tant que des millions de juifs
43:11d'obtenir un paradis
43:12pour tous ceux
43:13qui auraient commandité le crime
43:14et qui si ils avaient
43:15une bombe en réponse
43:16irait directement au paradis
43:18parce que celui
43:18qui tue
43:19au nom du djihad
43:21va au paradis directement
43:22vous voyez que
43:23les configurations intellectuelles
43:24ne sont plus du tout les mêmes
43:26voilà donc deux livres
43:27la menace nucléaire
43:28considération radicale
43:29sur l'âge atomique
43:30c'était le point philo
43:31ils aiment beaucoup
43:32nos auditeurs et téléspectateurs
43:33absolument
43:33avant de venir tout à l'heure
43:35je prenais un taxi
43:35un monsieur en scooter
43:37et puis il me dit
43:38le point philo
43:38on faisait ça
43:39génial
43:39allez vive le point philo
43:41merci beaucoup
43:41un salut à ce monsieur
43:42s'il nous écoute
43:42voilà merci Michel Onfray
43:44on se retrouve la semaine prochaine
43:45pour Face à Michel Onfray
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43:47on se retrouve la semaine prochaine
43:49on se retrouve la semaine prochaine
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