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  • 31/05/2025
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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News
Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:16Bonjour Michel.
00:17Bonjour Laurence.
00:17Ravi de vous retrouver pour une heure de débat autour de l'actualité de la semaine.
00:21Et on va commencer Michel par se serrer la ceinture.
00:24C'est en tout cas ce que propose le Premier ministre François Bayrou aux Français
00:27qui devront tous faire des efforts, a-t-il dit, pour arriver à trouver des économies pour le budget 2025.
00:34Avec le grand retour de la TVA sociale, on verra ce que vous en pensez.
00:39La loi sur la fin de vie a été votée largement par l'Assemblée nationale.
00:43La partie sur les soins palliatifs à l'unanimité, la partie sur l'euthanasie avec une majorité claire.
00:48De la part des députés, globalement la droite et l'ERN ont voté contre
00:51quand le bloc central était divisé et la gauche a voté pour.
00:55On verra quels sont les points les plus problématiques de cette loi,
00:58notamment concernant le délit d'entrave pour quiconque tenterait de dissuader un malade
01:02d'avoir recours à l'aide à mourir.
01:05Cela pose aussi des questions de fond pour notre société,
01:08que l'on évoquera avec vous mon cher Michel.
01:10L'engrenage de la guerre en Ukraine va-t-il nous entraîner encore plus loin ?
01:14Le nouveau chancelier allemand Mers semble vouloir peser sur la scène européenne.
01:18Il affirme que l'Ukraine peut utiliser des missiles allemands longue portée
01:22pour aller frapper directement le sol russe, qui est une ligne rouge bien entendu pour Moscou.
01:27Et il souhaite surtout que l'armée allemande, la Bundeswehr, redevienne la première armée européenne.
01:33Enfin, on s'intéressera au sabotage de deux lignes électriques à haute tension la semaine dernière
01:38qui ont impacté la région Paka et notamment Cannes.
01:40Des actions revendiquées par un groupe dit anarchiste,
01:43qui visait aussi d'autres structures, notamment des usines Thalès.
01:47Il y a aussi les députés, Michel, qui ont voté en commission la suppression des ZFE,
01:52les zones à faible émission qui limitent la circulation de certains véhicules anciens ou diesel dans les centres-villes.
01:56Ça a fait la joie de l'écrivain Alexandre Jardin qui avait pris la tête de ceux qu'il appelait les gueux.
02:01On verra ce que ce mot recouvre.
02:03Enfin, 20 ans après, qu'est devenue la France du nom, celle du référendum de 2005 ?
02:08La vie politique française est toujours marquée par ce renoncement qui a vu l'État s'asseoir sur le nom du peuple,
02:15sur le vote du peuple, sur la Constitution européenne.
02:18Voilà pour les grandes lignes de nos débats, Michel.
02:19Ça vous va ?
02:20Ça me va.
02:20Le programme, c'est parti.
02:22On commence évidemment par le pouvoir d'achat des Français qui risque d'être un peu grignoté encore
02:26puisque le gouvernement, on le sait, cherche 40 milliards d'économies dans le prochain budget pour réduire la facture.
02:33François Bayrou ne ferme pas la porte à la TVA sociale.
02:35Il nous dit que tout le monde devra faire des efforts.
02:37Je vais vous passer la parole dans un instant, mais j'aimerais juste écouter les Français.
02:40À la fois, ils en ont assez, qu'on les prenne pour des vaches à lait.
02:43Et ils sont conscients qu'il va falloir faire des efforts.
02:45Alors peut-être aussi au niveau de l'État.
02:48Moi, je pense qu'on peut faire un effort sur le remboursement des médicaments, par exemple.
02:52Voilà.
02:53Parce qu'on est, même tous les deux, en infection longue durée.
02:57On consomme beaucoup de médocs.
02:58Et je veux dire, il y a des médocs sur lesquels on peut très bien faire un effort, c'est-à-dire de payer plein pot.
03:03Les impôts, ça va. On en a jusque-là, des impôts.
03:06Réduire des remboursements, surtout pas augmenter les impôts, parce qu'on est un pays où il y a beaucoup d'impôts.
03:10Je pense que le gouvernement devrait faire des efforts, eux, de leur côté, par rapport à leurs dépenses excessives et qu'on peut voir tous les jours.
03:18Je pense déjà réduire les budgets qui sont attribués pour les guerres.
03:22Ça permettra déjà de remplir un peu plus les caisses.
03:25Bon, voilà. Il y a des Français qui ont des idées, qui ont du bon sens, qui disent oui, il faudra peut-être faire des efforts.
03:30Mais c'est systématique, en fait. Le budget est déficitaire. Et on demande toujours au même de faire des efforts, Michel Onfray.
03:37– Oui, c'est la même politique depuis 1983.
03:40C'est-à-dire depuis que Mitterrand a renoncé à gouverner à gauche et qu'il a dit que l'Europe est l'avenir de la France.
03:46Et depuis que nous avons perdu notre souveraineté.
03:48Nous avons parlé tout à l'heure du traité européen, mais on pourrait parler du traité de Maastricht.
03:51Plutôt que de savoir s'il faut payer son aspirine ou pas son aspirine,
03:54d'autant que le monsieur qui est en infection longue durée, il paie zéro centime.
03:56Donc c'est facile de dire, on pourrait, on devrait, s'il n'y a pas grand-chose à payer.
04:01Mais s'il y a des chimiothérapies, s'il y a des molécules extrêmement coûteuses,
04:05on n'est pas tenu d'être riche pour avoir droit à la santé.
04:09Donc je pense que la configuration européiste fait que nous sommes un pays contributeur,
04:13nous donnons beaucoup plus d'argent à l'Europe que nous n'en recevons.
04:16On pourrait commencer par ça, c'est-à-dire sortir de l'Europe, comme dit notre ami Philippe de Villiers.
04:20On pourrait commencer par arrêter de faire de telle sorte que les frontières ayant disparu,
04:23la France, que ce soit tous ceux qui ont envie d'être français et qui traversent la Méditerranée,
04:27qui arrivent et qui disent maintenant je suis ici chez moi et j'ai droit à exactement la même chose
04:30que quelqu'un qui aura travaillé et cotisé pendant 40 ou 50 ans.
04:33Mais c'est à égalité, sauf que la caisse, on peut la vider assez rapidement comme ça.
04:38Il y a un certain nombre de pratiques médicales qui sont autorisées à certains
04:41qui peuvent traverser la Méditerranée en disant j'y ai droit,
04:44et d'autres qui eux auront cotisé des petits artisans, des petits commerçants, des paysans, des agriculteurs
04:49ou des gens avec des salaires modestes, y compris le nombre de fonctionnaires,
04:52à qui on dit ah ben non, on ne peut plus vous rembourser.
04:53Il va falloir prendre en charge vous-même, vos lunettes, vos prothèses auditives, vos prothèses dentaires
04:58et puis de toute façon vous aurez une bouche en mauvais état même quand elle sera soignée
05:01parce que vous n'aurez pas les moyens de vous payer des soins qui seraient dignes de ce nom.
05:06Après on pourrait aussi imaginer qu'il y en a peut-être assez d'aller aider des pays
05:10qui n'ont pas besoin d'être aidés puisque de toute façon ils nous écrasent.
05:12On s'en va aider l'Algérie, on s'en va aider la Chine.
05:14On rêve, on rêve.
05:17Quand on regarde les budgets, tous ces budgets qui sont offerts à des gens qui sont des passeurs de migrants par exemple,
05:22on dit c'est de l'argent ici.
05:23Donc tout le monde dit toujours oui oui mais c'est pas avec ceci que vous etc.
05:26Oui d'accord mais enfin ça plus ça plus ça plus ça etc.
05:28Après on peut aussi considérer, nous allons en parler, vous avez lancé le sujet, des guerres.
05:32Est-ce que nous avons les moyens de lancer des guerres pour l'impérialisme européiste et européen ?
05:37Est-ce que nous avons intérêt ? Est-ce que vraiment c'est notre problème à nous l'Ukraine ?
05:42Alors oui évidemment si vous êtes obligés de dire que Poutine nous menace, ça devient notre problème.
05:46Mais il nous menace parce que nous le menaçons.
05:48On le prend dans un instant.
05:49Oui oui mais c'est une politique parce que quand on voit Bayrou dire il va falloir que tout le monde fasse des efforts,
05:54lui fait partie du problème, il ne fait pas partie de la solution.
05:57Ça fait 50 ans qu'il fait de la politique, ça fait 50 ans qu'il est mastrichien.
06:00Et ça fait 50 ans qu'il est mastrichien de droite et de gauche.
06:02Ce sont tous des gens qui nous disent la France c'est secondaire etc.
06:05Jean-Pierre Chevènement m'a dit un jour que Mitterrand lui avait dit que la France ne pouvait plus maintenant que passer entre les gouttes.
06:10Tous ceux qui pensent que la France ne peut plus que passer entre les gouttes ont fait qu'elle est trempée.
06:14Trempée vraiment complètement et qu'on ne peut plus s'en sortir autrement qu'avec un changement de logiciel qui consisterait à dire
06:20la France ça existe, retour à la France, retour aux frontières, retour à une politique souverainiste
06:26qui nous permettrait de décider de notre propre budget.
06:28Plutôt que de redemander aux gens de faire des efforts.
06:31C'est obscène de dire des choses pareilles.
06:32Il y a des gens qui dorment dans leur voiture et qui travaillent.
06:35Parce qu'ils n'ont pas les moyens de se payer un loyer.
06:37Il y a des gens qui sautent un repas par jour.
06:39Il y a des étudiants et des étudiantes qui eux aussi font des efforts sur la nourriture.
06:44On va demander à nouveau.
06:45Je rappelle que Macron en son temps de splendeur avait demandé 5 euros à des étudiants.
06:51Et que la France insoumise bien inspirée à cette époque-là avait montré ce qu'on pouvait acheter avec 5 euros.
06:55Évidemment c'était des pâtes, c'était du riz, c'était des choses qui étaient volumineuses pour les images.
07:01Mais ils avaient raison sur le principe.
07:03Non, tout le monde ne doit pas payer.
07:04Comment ça peut payer ceux qui sont à l'origine de la dette ?
07:08C'est justement ce que disent les Français à chaque fois qu'on leur pose la question.
07:10Dans un sondage CSA pour CNews Europe 1, j'ai dit que 92% disent oui, l'État français doit diminuer son train de vie.
07:17Ils disent aussi qu'à 59% qu'il faut diminuer les aides sociales.
07:21Parce qu'en réalité, il se dit qu'il n'y a que nous qui serrons la ceinture.
07:25L'État, ça continue la gabegie, ça continue l'argent qui part dans tous les sens.
07:28Oui, il ne faut pas limiter les aides sociales.
07:30Il faut limiter les aides sociales quand elles sont réservées à des gens qui ne sont pas français, qui n'ont pas cotisé, etc.
07:35Il y a une règle du jeu.
07:37Et c'est une règle du jeu planétaire.
07:38C'est comme ça partout sur la planète.
07:40Quand on dit que Trump est un fasciste parce qu'il dit les Américains d'abord.
07:44Mais il a raison, un chef d'État il est payé pour ça.
07:46Il n'est pas payé pour dire les étrangers d'abord.
07:48Si vous dites aujourd'hui, désolé mais la caisse elle est limitée.
07:51Si elle était immense, on pourrait, si on avait les fortunes de l'Arabie Saoudite donner de l'argent, distribuer en quantité, on n'a pas d'argent en quantité.
08:00On est extrêmement endetté et puis on a effectivement un train de vie de l'État qui est assez considérable aussi.
08:05Tous ces gens qui font partie d'un contre-pouvoir, contre le peuple si vous voulez.
08:11Ça va de l'ARCOM à un certain nombre d'individus qui sont payés très cher pour dire au peuple, vous avez tort de voter ça, vous avez voté ça mais finalement c'est pas comme ça qu'il aurait fait de voter.
08:20– Vous avez tort de regarder ça ? – Pardon ?
08:22– Vous avez tort de regarder tel ou tel ou tel chien ?
08:23– Oui par exemple, oui bien sûr, ils sont payés tous ces gens-là avec de l'argent public, je présume, c'est pas de l'argent privé.
08:28Donc il y a vraiment des économies qu'on pourrait faire, tous les gens qui nous expliquent qu'il ne faut pas juger comme ça,
08:35qu'on doit pouvoir casser un jugement, qu'on doit pouvoir être du côté des tueurs plutôt que des victimes, enfin des bureaux plutôt que des victimes.
08:41Il y a vraiment des économies à faire, mais comme évidemment on ne veut pas toucher à l'essentiel du système,
08:47eh bien on touche toujours aux Français en disant, il va falloir que tout le monde fasse un effort. Non, je ne suis pas d'accord.
08:51– Vous n'êtes pas d'accord et je crois que nos téléspectateurs et auditeurs aussi, mon cher Michel.
08:56On va aborder maintenant la loi fin de vie qui a été assemblée à l'Assemblée nationale cette semaine en première lecture.
09:02Le texte va faire des navettes entre le Sénat, retour à l'Assemblée nationale, évidemment le système législatif français.
09:09Et on va écouter les pour et les contre, parce que c'est important d'avoir un débat contradictoire.
09:13On va d'abord écouter Olivier Falorni, qui est le rapporteur du projet, qui a porté ce projet depuis longtemps,
09:19qui a salué la qualité des débats. Et ça, c'est indéniable, ça s'est passé dans une ambiance à peu près sereine à l'Assemblée nationale,
09:24alors qu'on avait été habitués à des scènes plutôt de bruit et de fureur.
09:28Écoutez Olivier Falorni et on écoutera ensuite ceux qui sont contre le texte.
09:32Il y a la réponse principale, que sont les soins palliatifs. Et puis, il y a aussi cet ultime recours que constitue l'aide à mourir.
09:40Alors, je comprends les réticences qui peuvent être d'ordre philosophique, spirituel, religieux, et elles ont toutes leur légitimité.
09:51En revanche, ce que je perçois, c'est que la qualité du débat que nous avons eu, dans un cadre apaisé,
09:57et qui tranche avec ce que nous vivons depuis la dissolution ici, dans cette enceinte,
10:05eh bien, je crois que ça a permis à chaque parlementaire de s'approprier définitivement la question
10:10et de se forger un jugement.
10:14Olivier Falorni, qui était évidemment le rapporteur de ce texte.
10:17On va juste écouter Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, qui lui était opposé.
10:22On vous en aura un pour un contre. Et on ouvre le débat avec vous, Michel.
10:25Je faisais partie de ces députés qui attendaient pour voir et qui n'avaient pas d'idées préconçues,
10:30qui comprenaient qu'on veuille accompagner des Français souffrants, malades, dans leurs derniers instants.
10:36En revanche, la loi qui nous est proposée, c'est la porte ouverte à tous les abus.
10:40Un consentement simplement oral et pas écrit.
10:44Quand on a une maladie incurable, mais il y a des maladies incurables qui, parfois, durent 20 ans.
10:48Et donc, il n'y a même pas cette notion de temps et de durée.
10:51Bref, on craint de pouvoir devenir ce que la Belgique ou les Pays-Bas sont devenus,
10:57où, aujourd'hui, des gens dépressifs demandent la mort, où des autistes demandent la mort,
11:01où il y a des regrets de certaines familles qui voient disparaître des proches
11:05et qui, finalement, se disent qu'on aurait pu faire autrement.
11:08Voilà pour celui qui est contre le texte, Laurent Jacobelli du RN.
11:11Michel Onfray, on en avait parlé déjà à plusieurs reprises.
11:14Est-ce que vous vous êtes fait une idée sur le texte qui a été adopté par l'Assemblée nationale ?
11:19La France, c'est un pays de guerre civile.
11:20Et c'est comme ça sur tout, tout le temps.
11:22Vraiment, dès qu'il y a une petite histoire, je ne parle pas de ça, c'est une grosse histoire.
11:26Mais dès qu'il y a une petite histoire, il y a les pours, il y a les contre,
11:28il y a ceux qui croient au ciel, ceux qui n'y croient pas, la gauche et la droite.
11:31Enfin, depuis la Saint-Barthélemy, on n'arrête pas.
11:34Et jusqu'à aujourd'hui, les fascistes ou les antifascistes ou ce genre de choses,
11:38en passant par la Révolution française, en passant par Vichy Pétain, le général de Gaulle, etc.
11:41Et moi, je suis pour la France.
11:44Je pense qu'on n'a pas besoin de dire, on va prendre la moitié d'un programme
11:48et puis estimer qu'on a raison et que les autres ont tort.
11:51Les autres sont des nazis, les autres envoient n'importe qui à la chambre à gaz,
11:55c'est le troisième Reich.
11:58Je pense qu'on doit pouvoir éclairer les consentements.
12:01Éclairer les consentements.
12:01Et pas seulement quand on est malade, mourant, je ne sais quoi.
12:04Ou pas quand vous arrivez à l'hôpital et vous faites signer une feuille en disant...
12:07Attendez, juste avant d'entrer au blog, vous me faites signer une page entière.
12:10Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qu'il y a ?
12:12Non, mais qu'on puisse expliquer vraiment ce qu'il y a derrière cette affaire.
12:16Est-ce que vraiment l'euthanasie, ça doit empêcher les soins palliatifs ?
12:20Est-ce que les soins palliatifs, ça doit vraiment empêcher ?
12:21Non, ça doit marcher ensemble.
12:23Ça doit fonctionner ensemble.
12:25On n'a pas à insulter les gens en disant
12:26si vous êtes de ce bord-là, c'est que vous êtes des nazis.
12:29Si vous êtes de ce côté-là, c'est que vous avez oublié
12:31que la vie ne vous appartient pas, qu'elle appartient à Dieu.
12:33Quoi ? Maintenant, les gens ne pourront plus se suicider s'ils le veulent librement ?
12:37N'importe qui peut se suicider quand ils le veulent librement, hélas.
12:40Il n'y a pas beaucoup de lutte contre le suicide non plus sur ce terrain-là.
12:44Donc je trouve que ce n'est pas bien de faire de la politique politicienne avec cette aventure.
12:49Je pense que le plus dangereux, vous l'avez dit dans votre lancement,
12:53c'est la criminalisation de ceux qui inciteraient à réfléchir.
12:58Ça s'appelle le délit d'entrave, qui est voté,
13:01qui condamne de deux ans de prison, 30 000 euros d'amende,
13:03ce qui est en train d'inciter quelqu'un à ne pas avoir envie de mourir.
13:07Et ce que j'ai vu, et grâce à vous, je vous redis que je vous rends hommage,
13:10parce qu'après l'émission, à un moment donné, vous m'avez dit,
13:13il faut regarder quand même ce qui est proposé comme type d'amendement.
13:17Pas seulement dans le texte, mais les amendements.
13:19Et il y avait dans les amendements, du côté de la gauche radicale,
13:22mais bien souvent, comme toujours, suivi par la gauche qui n'est pas radicale,
13:25une tentative, une tentation eugéniste.
13:29Mais il y avait une tentative aussi, une façon de faire avancer,
13:31en disant, bon, il y a un moment donné où les individus, ça compte pour rien.
13:35Tous ces gens qui pensent que le social, la communauté compte pour tout,
13:37estiment que les individus, ça compte pour rien.
13:39Et qu'à un moment donné, on doit pouvoir s'en débarrasser.
13:41Et je trouve ça assez dangereux.
13:42De la même manière que j'ai écrit un livre sur l'islamo-gauchisme
13:45pour montrer qu'il y avait une vieille tradition de gauche antisémite,
13:49il y a une vieille tradition de la gauche eugéniste aussi.
13:52Je rappelle, sans être polémique, je pose juste la question,
13:55et j'aimerais qu'on me permette de la résoudre.
13:57Pourquoi les nazis, nationaux-socialistes, étaient des socialistes ?
14:03Nationaux, mais socialistes.
14:04Hitler connaissait le sens des mots, il ne se serait pas appelé national communiste.
14:08Il y en a eu d'ailleurs des nationaux bolcheviques et ils étaient opposés à lui.
14:11Et il était eugéniste.
14:13Pourquoi Allende, qui est une espèce de héros de François Mitterrand,
14:16de la gauche socialiste, etc.,
14:17pourquoi Allende lui-même était pour un eugénisme ?
14:20C'est Victor Farias qui a écrit un très beau livre sur Heidegger et le nazisme,
14:23qui a aussi écrit un livre sur Allende et l'eugénisme.
14:26Pourquoi est-ce qu'il y a cette tentation,
14:28chez les radicaux de gauche, d'un eugénisme ?
14:32Je trouve ça assez inquiétant.
14:35Le fameux homme nouveau de la Révolution française,
14:37de 1793,
14:39des Jacobins,
14:40il est encore là.
14:41C'est l'homme déconstruit de Mme Rousseau,
14:42de Sandrine Rousseau.
14:43Il faudrait déconstruire.
14:44Mais déconstruire quel homme construit ?
14:46Un homme construit avec le christianisme.
14:47D'accord, mais pourquoi faire ?
14:49Et on aurait une espèce d'individu interchangeable
14:52dont on pourrait se défaire,
14:53comme ça, en disant,
14:54mais c'est un vieux, c'est un handicapé,
14:56c'est quelqu'un qui est, etc.
14:57Et j'ai trouvé ça dangereux,
14:58de voir surgir cette tentation eugéniste,
15:02un peu comme le rideau qui s'ouvre
15:03et qui découvre la figure du diable.
15:05Michel Enfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
15:07On poursuit notre débat sur l'aide à mourir
15:09et sur cette loi qui a été passée en première lecture
15:12à l'Assemblée nationale.
15:13On va écouter maintenant Jeanne Amoureuse,
15:15qui est infirmière en soins palliatifs.
15:16Donc elle est au contact des malades,
15:17de tous ceux qui arrivent dans ces unités
15:19pour y finir leur jour.
15:21Elle, elle rappelle que cette loi,
15:22avec les critères, les conditions qui ont été votées,
15:25peut concerner jusqu'à un million de personnes
15:27dans notre pays.
15:28Écoutez-la.
15:30On va continuer de les accompagner.
15:31On ne va pas fuir.
15:32On va continuer de rester avec eux.
15:34Ça va être difficile, je trouve, de revenir.
15:37Mais évidemment qu'on va continuer.
15:38On va continuer de prendre la parole aussi
15:40dans ce débat, comme on a essayé de le faire,
15:41pour continuer d'apporter la complexité,
15:43notre vision du terrain.
15:44Et puis aussi pour redéfinir ce qu'il y a vraiment
15:48dans cette loi, parce qu'on nous a beaucoup parlé
15:49d'une loi d'exception pour des cas très particuliers
15:52de personnes qui étaient en fin de vie.
15:54Or, c'est une loi avec des critères hyper larges
15:56qui concernent près d'un million de patients,
15:59qui seraient en phase avancée ou terminale.
16:03Mais en fait, nous, on va se retrouver
16:04à faire du tri des patients,
16:06de se dire, est-ce que lui, il est éligible ?
16:08Est-ce que lui, il n'est pas éligible ?
16:10Et c'est vraiment une loi d'être toute puissance médicale.
16:12C'est ça qui est aussi difficile de comprendre.
16:15Nous, les soins palliatifs, on lutte contre cette toute puissance médicale
16:17en essayant de remettre le patient au cœur de la décision.
16:20Là, au final, la décision, ce serait une décision purement médicale.
16:23C'est vrai que la décision va incomber au personnel médical.
16:27Parce qu'en réalité, on le voit bien, Michel Onfray,
16:29dans tous les pays où cette loi a été adoptée,
16:31où l'euthanasie a été légalisée,
16:33c'est 99% de demandes d'euthanasie
16:35et 1% de suicides assistés,
16:38c'est-à-dire le patient qui s'auto-injecte lui-même
16:40la substance létale.
16:41Donc, en réalité, c'est une loi sur l'euthanasie.
16:43Oui, mais moi, je suis pour l'euthanasie.
16:45Donc, il faut dire clairement les choses.
16:47Là aussi, on a un discours militant.
16:48C'est très exactement ce que je disais tout à l'heure.
16:50C'est-à-dire le tri, la sélection, un million de morts potentielles.
16:53Bon, voilà, on entend bien le discours.
16:55Je n'aime pas ce genre de discours.
16:56Oui, mais c'est des gens qui sont au contact du temps.
16:57Oui, ils sont au contact, mais aussi j'ai tout contact.
16:59Oui, mais c'est la grande différence entre...
17:00Oui, mais chacun d'entre nous l'a été, Michel.
17:02Non, pas tout le monde.
17:03Si, chacun d'entre nous a eu un proche en fin de vie
17:05qui l'a accompagné.
17:07Pas forcément, non.
17:07Et ce choix-là, voilà, c'est un choix intime.
17:10Non, non, évidemment que c'est un choix intime.
17:12Mais l'alternative, ce n'est pas choix ou pas choix,
17:15c'est laisser le choix au médecin tel que ça se passe actuellement
17:18en catimini ou encadrer.
17:20C'est ça le problème.
17:21J'en parlais avec un ami médecin l'autre jour
17:22qui me disait, ben oui, moi, quand je me suis retrouvé
17:25quand je faisais mon internat et qu'on était à quelques-uns,
17:28on était à deux, mais c'était par regard que ça se faisait.
17:30Un regard, autre regard, et puis on faisait le nécessaire
17:33et l'affaire était réglée.
17:34Est-ce que c'est ça qu'on veut ?
17:35C'est-à-dire permettre au médecin de gérer tout ça,
17:38mais en dehors de la loi, hors la loi ?
17:40Moi, je ne crois pas.
17:41Je pense qu'il faut encadrer parce que ça a lieu.
17:43Et parce que ça a lieu, il faut éviter que ce soit
17:46aux mains d'un certain nombre d'individus.
17:48Alors, je veux bien, parce qu'il y a derrière les soins palliatifs aussi
17:50cette idée qu'on ne touche pas à ce que Dieu veut
17:52et que derrière, il y a un discours de rédemption.
17:55Non, jusqu'à la fin de la vie, il y a de la vie.
17:57La complexité, dit la dame.
17:59C'est-à-dire qu'elle, elle est complexe et les autres sont simplistes.
18:01Non, je n'insulte pas les gens.
18:03Je pense que tout le monde a sa complexité
18:04et que c'est trop simple de dire, mais laissez faire.
18:07Enfin, le discours habituel, quoi.
18:09Laissez faire. Nous, qui savons vraiment les choses,
18:10nous sommes au contact.
18:11Oui, mais il y a mille façons d'être au contact.
18:14Et puis, je me répète,
18:17mais moi, je permets le droit à la contradiction.
18:20La possibilité de dire une chose
18:21pendant toute sa vie et le contraire quand on est en train de mourir.
18:23Parce que ça reste une affaire personnelle
18:25et ce n'est pas l'affaire d'autrui.
18:26Tous ces gens, c'est exactement la même chose avec l'avortement,
18:28qui veulent gérer la vie d'autrui.
18:30Mais on ne vous demande pas de recourir à l'euthanasie
18:33si vous ne voulez pas.
18:34On ne vous demande pas de recourir aux soins palliatifs
18:36si vous ne voulez pas non plus.
18:37Et si vous vouliez les soins palliatifs
18:38et que vous demandez l'euthanasie et vice-versa,
18:41vous avez aussi le droit.
18:42Il y a une façon de dire que la vérité,
18:44que la simplicité est en face des gens
18:47qui sont un peu simples et simplistes.
18:48Moi, je n'aime pas ces discours militants
18:50qui empêchent de penser et qui empêchent de permettre
18:52à chacun de choisir.
18:52On peut les entendre à condition qu'il y ait de la contradiction,
18:56qu'on entend ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.
18:57Je suis d'accord.
18:58Ça s'appelle le contradicte.
18:59Également, c'est-à-dire pas le pâté d'alouette
19:01en disant qu'on a entendu 3% du temps consacré
19:06à défendre l'euthanasie sur une chaîne
19:07et puis le reste du temps, l'inverse.
19:08Puis sur une autre chaîne, très exactement l'inverse.
19:10J'aimerais que l'intelligence fasse la loi,
19:13que le débat fasse la loi,
19:14qu'on fasse confiance aussi aux personnes
19:16et qu'on arrête de vouloir gérer la vie des autres.
19:18Une dernière question, Michel.
19:19Qu'est-ce que ça pose comme question pour notre société ?
19:24Une société où les médecins seront autorisés
19:27à pratiquer l'euthanasie.
19:28C'est un changement anthropologique pour vous ou pas ?
19:30On a beaucoup utilisé ce mot.
19:32Est-ce qu'il est utilisé à bon escient ?
19:35Oui, bien sûr que c'est un changement anthropologique.
19:37D'abord, je trouve toujours très étonnant
19:38que les gens brandissent le serment d'Hippocrate.
19:39C'est un texte qui a 25 siècles.
19:41Qu'est-ce qu'ils pensaient de la GPA, Hippocrate ?
19:43Qu'est-ce qu'ils pensaient de l'avortement
19:44et de la contraception ?
19:45Qu'est-ce qu'ils pensaient du mariage homosexuel ?
19:47Il faut arrêter.
19:49C'est des gens qui nous disent aussi
19:50« Ah, la loi de 1905, mais le droit, ça bouge. »
19:52À l'époque d'Hippocrate,
19:54on mourait très vite, très tôt, de bonheur.
19:56Et on ne savait pas ce que c'était
19:56que des vies très longues
19:58avec des gens qui sont dans un état pas possible.
20:00On a créé, avec la pharmacie d'aujourd'hui,
20:03avec la chirurgie d'aujourd'hui,
20:04avec la médecine d'aujourd'hui,
20:06des gens qui vivent beaucoup plus longtemps,
20:07mais dans quel état ?
20:08Donc on a créé un problème anthropologique aussi.
20:10On a fabriqué des morts vivants.
20:12On a fabriqué des gens
20:12qui sont dans un état incroyable
20:14et qui vivent 10 ans parfois, 20 ans,
20:17dans un état de légumes,
20:18comme on dit, pour aller vite un peu.
20:20Donc on a produit quelque chose
20:21qui n'existait pas précédemment.
20:22Donc on arrête d'aller voir du côté d'Hippocrate
20:25en disant « Mais il y a 25 siècles,
20:26quelqu'un avec un texte de 10 lignes
20:27nous a dit la vérité sur toute médecine,
20:30y compris la recherche génétique,
20:32tout ce qui se fait aujourd'hui.
20:33C'est beaucoup plus compliqué que ça.
20:34Ça a évolué, la médecine, et fort heureusement. »
20:36Et après ça, vous avez un philosophe
20:37qui est aussi médecin,
20:38qui était Georges Canguilhem,
20:39et qui disait que la médecine,
20:40c'était un art au carrefour de plusieurs sciences.
20:43Un art au carrefour de plusieurs sciences.
20:45Et il y a pas mal de médecins
20:46qui ne sont pas vraiment des artistes.
20:48Donc c'est bien qu'il puisse y avoir un encadrement.
20:50Moi, quand j'ai fait un AVC,
20:52j'ai rencontré 5 Toubib
20:53qui m'ont expliqué que ce n'était pas un AVC.
20:555. 5.
20:56Tous, il y en avait qui avaient des CV longs comme Lebrun,
21:01experts aux tribus de machins,
21:02experts aux tribus.
21:03Il y en avait un qui m'a dit
21:03que j'avais un problème du vitré,
21:04qu'il m'aimait beaucoup,
21:06qu'il allait prendre un rendez-vous
21:07dans une clinique ophtalmologique.
21:08J'avais un AVC.
21:09Donc, il y a un moment donné
21:10où il faut en rabattre aussi
21:11de la superbe d'un certain nombre de médecins
21:14qui nous disent « je sais tout,
21:16je vais décider, etc. »
21:17Donc on a la possibilité aujourd'hui
21:18d'avoir une loi qui permet
21:19de permettre la cogialité,
21:23la réflexion, l'analyse commune,
21:24en voyant les choses ensemble,
21:25avec la famille, avec le patient,
21:27avec ce qu'on appelle les testaments de vie,
21:29c'est-à-dire que les gens
21:30qui sont en faveur de l'euthanasie,
21:31comme c'est mon cas,
21:32défendent l'idée d'un testament de vie
21:34où vous dites
21:35« si je ne suis plus en l'état de penser,
21:37je demande à telle personne
21:38dans laquelle j'ai confiance
21:39de penser pour moi. »
21:40Et donc, quelqu'un dira
21:41« non, je sais qu'elle aurait aimé,
21:42qu'il aurait voulu, ou enfin ce genre de... »
21:44Et ça, ça se passera toujours
21:45pour le mieux dans le meilleur des mondes,
21:46à votre avis ?
21:47Non, je ne dis pas
21:47qu'il n'y a pas de mieux
21:48dans le meilleur des mondes.
21:49Je suis plutôt un tragique.
21:49Il n'y a pas de pression,
21:50certaines familles
21:51pour pousser les malades
21:52On ne changera pas l'homme.
21:54J'ai beaucoup aussi cité Pascal
21:56disant que le cœur de l'homme
21:57est creux et plein d'ordures.
21:58Ça ne changera pas.
21:59Mais de toute façon,
22:00ce n'est pas parce qu'on va faire une loi
22:00qu'on va changer la nature des hommes.
22:02Je dis que si on peut encadrer
22:04et laisser le choix, bon sang,
22:06j'en appelle à la liberté.
22:08Tous ces gens qui veulent
22:08la liberté d'expression,
22:10qui veulent la liberté d'existence
22:11et qui disent en même temps
22:11« les libertés de ceci,
22:13les libertés de cela, les libertés... »
22:15Il ne faut pas dire
22:16« ceux-là attaquent les libertés »,
22:17c'est parfois vrai.
22:18Mais nous, quand on les attaque,
22:19ça ne s'appelle pas
22:19une attaque à la liberté.
22:20Je suis pour la liberté,
22:21je suis pour le consentement.
22:22Je fais mon métier de philosophe aussi
22:24en disant « mais pensez,
22:25réfléchissez à votre vie,
22:26à votre mort,
22:27et puis demandez ce que vous souhaitez,
22:28ce que vous voulez,
22:29et puis laissons possible
22:29un certain nombre de choses,
22:31mais la possibilité de choisir
22:32justement entre l'un et l'autre,
22:34l'un ou l'autre,
22:35plutôt que de dire
22:35« ici, il y a le bien
22:36et ici, il y a le mal.
22:37On ne s'en sortira pas. »
22:38Oui, mais est-ce que cette loi
22:39était nécessaire,
22:41alors qu'il y a déjà
22:41la loi Kles-Neonetti
22:42qui de facto est arrivée
22:44à ce que vous venez
22:44d'expliquer ?
22:46C'est terrible de laisser mourir.
22:46C'est terrible de laisser mourir.
22:47On en a parlé souvent, Michel,
22:48on ne va pas refaire le débat
22:48parce qu'on en a souvent parlé
22:50sur ce plateau.
22:51Mais voilà,
22:52était-il nécessaire
22:53de rajouter une loi
22:54qui, comme toutes les lois,
22:56d'abord,
22:56elle n'est pas encore
22:57complètement adoptée,
22:58elle va faire la navette
22:59avec le Sénat,
23:00il y aura ensuite,
23:01j'imagine,
23:02les constitutionnalistes
23:03qui se pencheront dessus,
23:04et puis ça ouvre une brèche.
23:06C'est indéniable
23:07que ça ouvre une brèche, Michel.
23:09Après, on pourra peut-être dire
23:10dans dix ans
23:11pourquoi pas l'ouvrir aux mineurs
23:12et puis peut-être
23:13pas l'ouvrir à telle ou telle maladie.
23:15On peut toujours faire
23:15des procès d'intention.
23:16On a ouvert la boîte de Pandore.
23:18On a fait savoir
23:20qu'avec le mariage homosexuel,
23:21on permettrait probablement
23:23le mariage avec les animaux.
23:24Tout a été dit.
23:26Ça, c'est pas sérieux.
23:28C'est pas sérieux.
23:29Ça a été tenu par des gens
23:30qui nous disaient
23:30que si,
23:31que c'était contre nature.
23:33J'ai quand même entendu
23:35ce genre d'arguments.
23:35Je vous assure
23:36que je ne les ai pas inventés,
23:36ces arguments.
23:37Donc, on peut toujours dire
23:38demain ce sera pire
23:39si ceci, si cela.
23:40Moi, je rappelle souvent
23:41que Giscard d'Estaing
23:42avait fait savoir
23:43qu'on ne légifère pas,
23:45c'était dans ses mémoires,
23:45on ne légifère pas
23:46avec l'idéal,
23:47on légifère avec la réalité.
23:49On empêche que la réalité
23:49soit pire dans un cas
23:52plutôt que dans un autre.
23:53Après la loi,
23:54que ce soit mieux
23:54qu'avant la loi.
23:56On bricole dans l'incurable.
23:57Allez, une petite pause,
23:58Michel Onfray.
23:59On se retrouve dans un instant
24:00dans votre émission.
24:01Et on parlera de la guerre.
24:03Est-ce que nous sommes en train
24:04d'entrer dans une nouvelle phase
24:05de la guerre ?
24:06En Ukraine, bien sûr,
24:08face à la Russie.
24:09On va s'intéresser
24:10au propos du chancelier allemand
24:11Mers.
24:12A tout de suite.
24:14On se retrouve dans la seconde partie
24:15de face à Michel Onfray.
24:17Michel, on va évoquer
24:17l'engrenage de la guerre
24:19à la lumière de ce qui se passe
24:21toujours évidemment en Ukraine,
24:22trois ans de conflit.
24:23Et des dernières déclarations
24:24du chancelier allemand,
24:25le nouveau chancelier allemand,
24:26il s'appelle Friedrich Mers,
24:28qui d'une part veut faire
24:30de la Bundeswehr
24:31l'armée allemande
24:32la première armée européenne
24:34et qui sans doute
24:35s'en donnera les moyens
24:36puisque les Allemands
24:36ont encore un tissu industriel
24:38que nous autres Français
24:38n'avons plus et qui aussi
24:40autorise l'Ukraine
24:41désormais à utiliser
24:42les armes à longue portée
24:43qui lui ont été fournies
24:44pour aller taper
24:45directement le sol russe.
24:46Écoutons le chancelier allemand.
24:48Il n'y a plus de limites
24:52de portée pour les armes
24:53qui ont été livrées à l'Ukraine
24:54ni par les Britanniques,
24:56ni par les Français,
24:57ni par nous,
24:58ni par les Américains.
24:59Cela signifie que l'Ukraine
25:00peut désormais se défendre
25:02par exemple en attaquant
25:03des positions militaires
25:04en Russie.
25:05Elle ne pouvait pas le faire
25:06jusqu'à il y a quelque temps.
25:07Elle ne l'a également fait
25:08que dans de très rares exceptions.
25:10Elle le peut maintenant.
25:11Nous appelons cela en jargon
25:12le tir à longue portée,
25:14donc également équiper l'Ukraine
25:15avec des armes qui attaquent
25:17des cibles militaires
25:17dans l'arrière-pays.
25:21Nous ferons tout ce qui est
25:22en notre pouvoir
25:23pour continuer à soutenir
25:24l'Ukraine militairement.
25:27Voilà pour ce chancelier maire,
25:28ce qui semble bien d'ailleurs
25:29assez volontaire
25:30pour prendre la tête
25:31des Européens
25:32étant donné que le président Macron
25:34va bientôt s'en aller.
25:35Qu'est-ce que vous pensez
25:35de ces déclarations,
25:36Michel Onfray ?
25:37Oui, il faut mettre ça
25:38dans une perspective
25:39de géopolitique internationale
25:40depuis un siècle.
25:42Depuis même un peu plus que ça.
25:44Les guerres qui nous ont opposées
25:45à l'Allemagne
25:45ont quand même été fratricides
25:47et on a vu ce qui s'était passé
25:49à la libération en 1945
25:50et le général de Gaulle
25:51et Adenauer ont dit
25:52bon, il faut arrêter tout ça.
25:54Donc il faut trouver
25:54une union
25:56qui nous permettrait
25:57d'en finir
25:57avec cette opposition
25:58permanente
25:59entre nos deux peuples.
26:00Le général de Gaulle le peut,
26:02Konrad Adenauer le peut aussi,
26:03il n'a pas été impliqué
26:04dans le nazisme.
26:05Et donc ils construisent
26:07cet embryon d'Europe
26:08qui est un embryon franco-allemand.
26:10Et puis ça grandit,
26:11ça grossit, etc.
26:12Mitterrand qui lui a eu la,
26:14on connaît son histoire,
26:15le passé vichyste de Mitterrand
26:16qui devient résistant
26:17quand il ne peut plus faire autrement
26:18parce qu'on a compris
26:19que c'était terminé
26:21après Stalingrad.
26:22Et après qu'il ait reçu
26:23la francisque aussi.
26:24Oui, bien sûr.
26:25Et donc tardivement.
26:26Et donc il y a la fabrication
26:28aussi d'une autre Europe
26:30qui est toujours une Europe
26:30franco-allemande.
26:31Mais Mitterrand avait les moyens
26:33à l'époque avec Elmoud Kohl
26:34de fabriquer une Europe équilibrée
26:36avec les deux pays.
26:38Et puis après,
26:39ça ne s'est pas passé comme ça
26:40parce qu'on n'a pas eu
26:41un chef d'État
26:41qui soit à la hauteur diplomatique,
26:43je dirais,
26:43je n'aime pas beaucoup Mitterrand,
26:44on le sait,
26:44mais à la hauteur diplomatique
26:45du général qui lui
26:46avait la légitimité historique
26:48et puis de Mitterrand
26:49qui semblait avoir
26:49une légitimité historique
26:50puisqu'il nous expliquait
26:51que l'euro, l'Europe,
26:52le marché, Maastricht, etc.
26:53Il fallait aller dans ce sens-là.
26:56Aujourd'hui,
26:57qu'est-ce qui se passe ?
26:58Le jour où François Hollande
26:59est élu président de la République,
27:00qu'est-ce qu'il fait ?
27:00Il prend l'avion
27:01pour aller voir Angela Merkel.
27:02C'est la pire des choses à faire,
27:04c'est le pire des signes à donner.
27:05Et il se prend d'ailleurs la foudre
27:06dès que son avion décolle.
27:09Mais quand Maastricht a eu lieu,
27:11ça a été une façon de dire
27:12bon, maintenant,
27:13nous allons fabriquer
27:14une Europe impériale
27:15ou impérialiste.
27:16Elle est impérialiste.
27:17De la même manière
27:18que la Russie est impérialiste,
27:19que les États-Unis sont impérialistes,
27:21qu'à sa manière,
27:22l'Iran est impérialiste également,
27:23l'Europe maastrichtienne
27:24est impérialiste.
27:25Sinon, il n'y aurait pas
27:25le problème de l'Ukraine.
27:27On laisserait les pays
27:28s'auto-déterminer
27:29et on éviterait de dire
27:30on avance, on avance.
27:32Puis l'autre dit
27:32mais vous avancez trop.
27:33C'est moi qui avance.
27:34Puis un jour, de dire
27:34le point de contact,
27:35c'est moi qui vais le redéplacer
27:36et de déclarer la guerre
27:37à l'Ukraine,
27:39comme l'a fait Poutine.
27:41J'explique,
27:42je n'excuse pas.
27:43Absolument.
27:43Entendons-nous bien.
27:44Je ne pense pas
27:45qu'on puisse régler.
27:45Ça ne justifie
27:46l'agression russe en Ukraine.
27:47Il y a plein de gens
27:48qui défendent Poutine
27:49et l'agression russe.
27:50Moi pas.
27:51Non, mais moi non plus.
27:52Je dis simplement
27:53qu'il y avait autre chose
27:54à faire et autrement.
27:55Ce qui n'a pas été fait
27:56non plus par ceux
27:56qui peut-être,
27:57on le voit aujourd'hui,
27:58auraient intérêt à la guerre.
27:59Donc on voit
27:59l'effondrement de la France.
28:01On va avoir 10 ans de Macron.
28:0210 ans de macronisme.
28:04C'est-à-dire
28:04la pensée maastrichtienne
28:06portée à son incandescence.
28:07Donc c'est l'aplatissement
28:08total de la France.
28:09Et je ne parle pas
28:10du personnage
28:11qui n'est même plus crédible.
28:13Hollande,
28:13on le récupérait par la Manche.
28:14C'était un clown.
28:16Je ne qualifie pas
28:17Emmanuel Macron.
28:18Mais il n'est plus crédible.
28:19La voie de la France
28:20n'est plus crédible.
28:20Donc là, ils se disent
28:21eh bien, les Allemands,
28:23profitons de cette opportunité,
28:25soutenons l'Ukraine,
28:26attaquons la Russie
28:28par proxy.
28:29D'une certaine manière,
28:29c'est tout de même
28:30comme ça que ça fonctionne.
28:31Poutine a quand même dit,
28:32on peut dire
28:32beaucoup de choses
28:34agressives sur Poutine.
28:35Poutine n'est peut-être
28:35pas le pire des salauds
28:37dans les salauds.
28:38Il est un salaud.
28:39Mais il y a derrière lui
28:40des gens qui, eux,
28:41seraient partants
28:42pour utiliser la bombe atomique
28:43depuis longtemps,
28:44qui seraient partants
28:44pour dessoudre
28:46un certain nombre
28:47de villes européennes,
28:48y compris des villes françaises.
28:49Donc, je ne suis pas très sûr
28:51que ce soit malin,
28:52forcément malin,
28:53de jouer comme ça
28:54à la guerre en disant
28:54nous allons faire
28:55la plus grande armée européenne
28:57de sorte que la France
28:58va être derrière.
28:59Macron a déjà voulu
29:00donner son siège
29:01à l'ONU.
29:02Il a déjà voulu donner
29:03la bombe atomique
29:04et les codes de la bombe atomique
29:05à la Russie.
29:06Ça n'a jamais été dit
29:07formellement comme ça.
29:08Non, formellement,
29:09ça n'a pas été dit.
29:09Il faudrait qu'on aille
29:10dans ce sens-là.
29:11Il y avait déjà eu ça
29:12avec, je ne sais plus,
29:13les Mitterrand,
29:14avec des échanges
29:14de ministres,
29:16enfin des conseils des ministres
29:18avec les Allemands,
29:18les Français, etc.
29:19C'est extrêmement dangereux
29:20ce qu'il est en train de faire.
29:21D'abord parce que c'est toujours
29:22beaucoup plus d'argent.
29:23Bayrou nous dit
29:24il va falloir vous serrer la ceinture.
29:25Macron va courir
29:26après ce nouveau chancelier
29:27en lui disant
29:28on va te donner de l'argent.
29:29Oui, on est d'accord.
29:30Moi aussi, j'ai envie
29:31d'être le chef de l'Europe
29:31et donc on va taper
29:34dans la caisse des Français.
29:35Serrez-vous la ceinture
29:35et quand vous aurez fait
29:36des économies,
29:37on les donnera à l'Ukraine
29:38pour pouvoir contrer la Russie
29:40dans une guerre
29:40qui nous permettra
29:41d'envoyer quoi ?
29:42Nos gamins qui ont 15 ans là
29:43qui auront 20 ans dans 5 ans
29:45à les envoyer sur un territoire
29:47pour défendre le Donbass par exemple.
29:50Est-ce que c'est vraiment
29:50ce que veut la France ?
29:51La réponse est oui pour l'heure.
29:52C'est de toute façon
29:53ce que semble vouloir l'Allemagne.
29:55Ça le dit très clairement.
29:57Le son que nous venons d'entendre
29:58est assez terrible.
29:59C'est clair.
29:59On va écouter maintenant
30:00Vladimir Poutine
30:01qui lui a bien compris
30:02que c'était des lignes rouges
30:03qui étaient franchies
30:04qui continuent à bombarder
30:06tous les jours l'Ukraine
30:07à amasser des troupes
30:08de plus en plus nombreuses
30:09pour prendre le plus
30:10de territoires possibles
30:11qui a aussi menacé
30:13parce qu'il y a un nouveau
30:13paquet de sanctions économiques
30:14qui a été décidé
30:15par l'Union Européenne
30:16contre la Russie
30:16qui a menacé d'étrangler
30:18les entreprises occidentales
30:20qui étaient encore restées en Russie.
30:21Écoutez, les mots sont glaçants.
30:25Nous devons les étrangler.
30:27Je suis complètement d'accord.
30:29Et je le dis sans hésitation
30:30car ils essaient eux-mêmes
30:31de nous étrangler.
30:32Il faut leur rendre l'appareil.
30:34C'est tout.
30:35Nous n'avons expulsé personne.
30:37Nous n'avons embêté personne.
30:38Nous avons offert
30:39les conditions
30:39les plus favorables
30:40pour qu'ils travaillent
30:41sur notre marché
30:42et eux,
30:43ils essayent
30:44de nous étrangler.
30:45Nous devons répondre
30:46de la même manière
30:47refléter leurs actions.
30:51Voilà,
30:52c'est clair, net et précis.
30:54Étrangler les entreprises.
30:55Oui,
30:55mais Poutine
30:56est un serpent constrictor.
30:58Il en a presque la tête d'ailleurs.
31:00C'est-à-dire,
31:00c'est pas du tout
31:01l'écrou, le venin
31:02et on est mort tout de suite.
31:03Il étouffe, il étouffe.
31:04Et cette bêtise
31:05des Européens
31:06qui ont l'impression
31:06qu'ils sont les seuls au monde.
31:08Mais il n'en a rien à faire,
31:10Poutine,
31:11des sanctions économiques
31:12de l'Europe.
31:13Qu'est-ce qu'il lui reste ?
31:14Il lui reste la Russie,
31:15il lui reste l'Amérique du Nord
31:16et du Sud,
31:16il lui reste l'Afrique,
31:17il lui reste le reste du monde.
31:20La Chine,
31:20qui plus est,
31:21qui est son amie en plus de ça
31:22et qui est son allié.
31:22Donc il n'en a rien à faire,
31:24des sanctions économiques.
31:25Cette façon de dire,
31:26d'une part,
31:27sanctions économiques,
31:27d'autre part,
31:28mais on va armer l'Ukraine
31:29qui va pouvoir bombarder
31:30sur votre propre terrain.
31:32Poutine ayant dit,
31:33si c'est comme ça,
31:34vous aurez vraiment
31:34une guerre généralisée.
31:35Et là, pour le coup,
31:36la Troisième Guerre mondiale,
31:37ce n'est pas seulement un fantasme,
31:38ça devient une réalité.
31:39Quand on regarde aujourd'hui
31:40comment se sont constituées
31:41la Première et la Deuxième Guerre mondiale,
31:44on voit très exactement
31:45la même chose.
31:46Les boutons,
31:47enfin les vatanguères du moins,
31:49c'est-à-dire les boutons-trains,
31:50mais les vatanguères
31:51avec les gens qui disent
31:52mais oui,
31:52il faut y aller aussi
31:53et la France,
31:53et que font les peuples
31:55dans ces affaires ?
31:56Est-ce que la décision
31:57du chef de l'État,
31:58elle lui permet de dire
31:59mais moi je suis monarque,
32:00je vous dois...
32:01Il est chef des armées ?
32:02Il est chef des armées,
32:03mais en même temps,
32:04oui, oui, d'accord,
32:04mais on peut aussi...
32:05Il est chef des armées
32:06parce que s'il y a effectivement
32:07un missile qui arrive,
32:08c'est lui qui décide tout seul,
32:09on ne va pas rassembler
32:10l'Assemblée nationale
32:10pour savoir si elle est peau
32:11ou si elle est contre,
32:12le fait qu'il faut répondre
32:13ou pas répondre.
32:14Mais sur des stratégies
32:15qui sont aussi longues,
32:16est-ce qu'on déclare une guerre ?
32:17Est-ce qu'on y va ?
32:18Est-ce que...
32:19Eh bien, on peut solliciter le peuple.
32:20C'est la même chose en Israël d'ailleurs,
32:22on pourrait faire
32:22exactement la même chose.
32:23On ne sollicite plus les peuples.
32:25Et tous ces gens
32:26qui se prétendent démocrates
32:27nous disent
32:27« Ah, mais il y a plein d'endroits
32:28où on ne sollicite pas les peuples. »
32:29Mais nous,
32:29on a des chefs d'État
32:30qui décident de guerre
32:31en disant
32:31« Voilà, je me suis réveillé ce matin
32:32et on va faire la guerre,
32:33on ne va pas la faire. »
32:34Mitterrand, c'était ça.
32:35Et tous les autres
32:36qui ont suivi,
32:37ça a été ça aussi.
32:38J'ai décidé,
32:39je n'ai pas décidé.
32:39Et le peuple dans cette aventure.
32:41Quand vous êtes dans l'urgence,
32:42oui, vous êtes le chef des armées.
32:43Et quand éventuellement
32:44le peuple vous a donné
32:45la possibilité de faire l'armée,
32:46c'est ça le général de Gaulle
32:47et le gaullisme.
32:48C'est la souveraineté nationale.
32:49Le peuple vous dit
32:50« Oui, allons-y,
32:51c'est vital pour nous
32:52de faire cette guerre en Ukraine. »
32:55Alors il devient
32:55le chef des armées.
32:56Mais le chef du chef des armées,
32:58ça s'appelle le peuple.
32:59Alors justement,
33:00on parle du peuple,
33:01on est sur CNews
33:01et sur Europe 1
33:02en face à Michel Onpré.
33:03On est 20 ans
33:04après le référendum de 2005,
33:06mon cher Michel.
33:07Cette vie politique française
33:09toujours marquée
33:09par le nom
33:10à la Constitution européenne
33:12qui a été évidemment
33:14bafouée quelques années plus tard.
33:16Ça pose la question
33:17évidemment des souverainistes,
33:18ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui.
33:19Qui sont-ils ?
33:21Combien êtes-vous
33:21dans les rangs des souverainistes ?
33:23On va écouter
33:24un tout petit extrait
33:24d'une émission
33:25dans laquelle
33:25Philippe de Villiers
33:26s'exprimait à l'époque.
33:28Puis on va rechercher
33:28pour la semaine prochaine
33:29une émission
33:30où vous débattiez tous les deux
33:31justement en 2005.
33:33On est en d'accord.
33:34Et on est en d'accord.
33:35Oui, oui.
33:36D'abord on écoute
33:36Philippe de Villiers à l'époque.
33:39Moi mon nom
33:40est un nom
33:40d'abord de survie
33:42parce que je ne veux pas
33:43que la France perde
33:44la maîtrise
33:45de ses lois.
33:48C'est l'article 6
33:49du texte de Constitution.
33:51La maîtrise
33:52de ses frontières,
33:53de son territoire.
33:54C'est l'article 265.
33:56La maîtrise
33:57de sa politique étrangère.
34:00Etc.
34:01C'est-à-dire
34:02la maîtrise de son destin.
34:04Donc un nom de survie
34:05pour la France
34:06et un nom
34:07de projet
34:08d'avenir
34:09pour l'Europe.
34:10Voilà pour Philippe de Villiers
34:11à l'époque.
34:12Vous souscrivez Michel Onfray ?
34:13Oui, complètement.
34:14C'est comme ça
34:15qu'on s'est rencontrés
34:15d'ailleurs dans le couloir
34:16d'une émission
34:17de France-Sédivier Gisbert.
34:19On a retrouvé cet archive.
34:20Et je lui ai dit
34:21mais non,
34:21on sera au moins deux
34:22à être d'accord
34:23sur ce sujet.
34:23Moi je suis un souverainiste
34:24de gauche.
34:25Il lui a dit
34:25c'est un souverainiste
34:25de droite.
34:26Ce n'est pas le problème
34:26la droite et la gauche
34:27pour le coup.
34:28C'est la France.
34:33Depuis 92.
34:34Je le fais un peu avant aussi
34:36mais je n'existais pas
34:37dans le monde médiatique
34:38je dirais.
34:39Il dit très exactement
34:40la vérité
34:41et il suffit juste
34:42de dire aujourd'hui
34:4320 ans plus tard
34:43enfin plus de 20 ans plus tard
34:44regardez qui avait raison.
34:46On voit là
34:46Besance Do
34:47on voit deux présidents
34:48de la République
34:48Hollande et Sarkozy
34:49on voit Le Pen
34:50qui est décédé
34:51on voit Marie-Gerge Buffet
34:52et Bayrou qui est Premier ministre.
34:54C'est quand même assez
34:55sidérant sur la vie politique française
34:57sur l'état de la vie politique française.
34:58Alors la question c'est
35:0020 ans après
35:00où en sont les souverainistes ?
35:02Qui sont les souverainistes
35:03aujourd'hui ?
35:04Et sont-ils très différents
35:05de ceux d'hier Michel Onfray ?
35:07Oui parce que d'abord
35:09ce sont des figures
35:10qui ne sont plus les mêmes.
35:11Il y avait Jean-Pierre Chevènement
35:12qui est toujours vivant
35:13enfin qui politiquement
35:14n'est plus présent
35:16et qui avait les moyens
35:17intellectuels
35:18qui avait la prestance
35:19qui avait l'intelligence
35:20qui avait la culture
35:20de porter ce discours-là
35:23à gauche.
35:24Il était bien seul
35:24à gauche.
35:26Et puis en face
35:26vous aviez Philippe de Villiers
35:27puis vous avez eu ensuite
35:28les Philippot
35:29les Dupont-Aignan
35:31et puis peut-être
35:32quelques autres
35:33que j'oublierai
35:34peut-être Asselineau
35:35et ils sont chacun
35:38dans leur coin.
35:38Personne n'est capable
35:39de s'entendre.
35:39Quand j'ai démarré
35:40Front Populaire
35:40et qu'on a créé
35:42une rencontre
35:43c'était pendant le Covid
35:44entre Philippe de Villiers
35:46et Jean-Pierre Chevènement
35:47c'est toute la gauche
35:48qui a trouvé ça inadmissible.
35:49Pas la droite.
35:50La droite trouvait normal
35:51de débattre avec un homme de gauche
35:52qui plus est Jean-Pierre Chevènement.
35:54L'inverse non.
35:55C'est-à-dire qu'il y a
35:55une incapacité
35:56à défendre la France
35:57chez la gauche
35:58qui défend d'abord son camp.
35:59Et après on peut s'entendre
36:00avec des gens de droite
36:01si on est de gauche
36:02ou de gauche
36:02si on est de droite
36:03si on a en tête
36:04le général de Gaulle
36:05c'est-à-dire le gaullisme
36:06c'est-à-dire la France
36:07c'est-à-dire de dire
36:07mais est-ce que
36:08ça n'est pas secondaire
36:10les petites choses
36:11qui nous opposent
36:11peut-être sur l'avortement
36:13peut-être sur la contraception
36:14peut-être sur le mariage homosexuel
36:15le sociétal je dirais.
36:17Alors je comprends bien
36:18qu'on puisse s'opposer
36:18sur le sociétal
36:19y compris sur la question
36:20de l'euthanasie
36:21ou de la fin de vie
36:24mais la France
36:25c'est quand même
36:25plus important que tout ça
36:26globalement
36:27donc on devrait pouvoir
36:28s'entendre
36:28donc on devrait pouvoir
36:29enfin être critique
36:30parce que
36:31quand Philippe Devilliers
36:32défend ce qu'il défend
36:33il défend des idées
36:34on ne peut pas dire
36:35mais l'Europe de Maastricht
36:36ce sera ça
36:36et quand on nous dit ça
36:38on dit non vous vous trompez
36:38ce sera très exactement
36:39le contraire
36:40les partisans du oui
36:41disaient fin
36:42de la misère
36:42de la pauvreté
36:43du chômage
36:44de la xénophobie
36:44de l'antisémitisme
36:45amitié entre les veuves
36:47vous voulez le contraire
36:48bien sûr
36:49parce que vous voulez ça
36:49il y avait quand même aussi
36:50une épine dans le pied
36:51des souverainistes
36:51c'était Le Pen
36:52qui était fasciné
36:55par l'extrême droite
36:56qui était lui-même
36:56d'extrême droite
36:57qui était antisémite
36:58qui n'avait pas forcément
36:59envie d'être du côté
37:00de ce monsieur
37:00qui avait préempté
37:01ce combat là
37:02et encore aujourd'hui
37:03Marine Le Pen
37:05c'est pas très clair
37:06sur ce sujet là
37:06Mélenchon il a totalement
37:07abandonné
37:08il a été pendant très longtemps
37:09défenseur de Maastricht
37:10puis après
37:11il est devenu
37:12un pourfendeur de Maastricht
37:13en 2005
37:14puis après il s'est dit
37:15que c'était pas la bonne carte
37:16et qu'il fallait jouer
37:16la carte islamo-gauchiste
37:17donc maintenant la France
37:19il n'en a plus rien à faire
37:19il veut créoliser le monde
37:20et il veut être le chef mondial
37:22de la créolisation
37:22donc ces gens-là
37:24ont disparu
37:24ils se sont égayés
37:25un peu dans la nature
37:26vous avez Sarah Wagenknecht
37:27par exemple en Allemagne
37:28qui elle défend
37:29une position de gauche
37:30et souverainiste
37:31et je pense que les souverainistes
37:33quand j'avais appelé
37:33la revue Front Populaire
37:35c'était justement
37:35pour faire un front du peuple
37:37contre les élites maastrichtiennes
37:39c'est devenu après
37:39le jeu de mots
37:40et puis avec le nouveau Front Populaire
37:41c'est devenu un peu plus lisible
37:43plus difficilement lisible
37:45mais je pense que
37:46quand on va chercher
37:47dans les élites
37:47on en trouve peu
37:48c'est normal
37:48mais quand vous allez chercher
37:50dans le peuple
37:50les gens que je vois
37:52qui me disent des choses
37:52dans la rue
37:53des choses gentilles
37:54sur l'émission
37:54sur vous
37:55sur CNews
37:56ils sont souverainistes
37:57ils ont compris
37:58ce que c'était que le souverainisme
37:59pendant des années
38:00on a dit que c'était une insulte
38:01j'ai entendu l'autre jour
38:01il dit souverainiste
38:03c'est-à-dire
38:03s'il avait pu trouver
38:05un mot plus grossier que ça
38:06il aurait fait fortune
38:09mais le souverainiste
38:10c'est juste de dire
38:11mais ce serait bien
38:11que chez soi
38:12on le soit souverainiste
38:13on l'est du moins
38:14personne ne dit
38:15chez moi c'est mon voisin
38:16qui fait la loi
38:16personne ne peut penser ça
38:18moi j'habite dans un immeuble
38:19heureusement que mes voisins
38:20ne font pas la loi
38:21ou que le comité de la maison
38:24de l'immeuble
38:25fait la loi chez moi
38:26chacun fait la loi chez soi
38:27mais bien c'est la même chose
38:28en France
38:28en France c'est pas Bruxelles
38:29qui devrait faire la loi
38:30et ce serait la même chose
38:31pour l'ensemble des pays
38:32un souverainiste c'est ça
38:33il y a des choses toutes bêtes
38:34et toutes simples
38:35et ces souverainistes-là
38:36ils sont toujours criminalisés
38:37aujourd'hui
38:37Michel Onfray
38:38on est sur CNews
38:39et sur Europe 1
38:39c'est peut-être d'ailleurs aussi
38:40pour ça qu'on ose aussi peu
38:43donner la parole au peuple
38:44sur les référendums
38:45et que personne n'utilisait
38:47cet outil
38:48qui est pourtant à la disposition
38:50grâce à la constitution
38:52un petit mot
38:52on parle du peuple
38:53le petit peuple
38:54celui qui n'avait plus le droit
38:55d'entrer dans les centres-villes
38:56avec ses vieilles voitures
38:57au diesel
38:58ou trop polluantes
38:59et bien l'Assemblée nationale
39:01a approuvé
39:02mercredi soir
39:03la suppression
39:04des zones à faible émission
39:05qui limitait
39:06cette circulation
39:07dans les centres-villes
39:08c'est une mesure
39:09qui potentiellement
39:09touchait plus de 10 millions
39:11de personnes
39:11qui doit encore passer
39:13les fourches codines
39:14du conseil constitutionnel
39:15les plusieurs étapes
39:16mais c'est vrai
39:17que c'est une première victoire
39:19notamment pour Alexandre Jardin
39:20écrivain qui s'est beaucoup mobilisé
39:22écoutez ce qu'il en disait
39:23cette semaine
39:23dans Punchline
39:24moi ce qui m'a ému
39:26c'est le fait
39:27qu'on soit soutenu
39:28par autant de maires
39:30c'est-à-dire que
39:31la rupture
39:32elle n'est pas droite-gauche
39:33ou je ne sais pas quoi
39:34elle est territoire
39:36province
39:37on a un problème
39:37de système
39:38entièrement déconnecté
39:39et qui aboutit
39:40à cette histoire
39:41de ZFE
39:41tout à l'heure
39:43je parlais avec quelqu'un
39:44dans la rue
39:44qui m'arrête
39:45et qui me dit
39:45mais c'est une crise
39:47qui ne devrait même pas
39:48avoir lieu
39:48dans une société connectée
39:50où le bas communique
39:51avec le haut
39:52tout à coup
39:53on est engagé
39:54dans un combat énorme
39:56pour quelque chose
39:56d'absurde
39:57une absurdité
39:58selon vous
39:59Michel Onfray
39:59c'est ZFE
40:00moi je pense
40:02que c'est une absurdité
40:03mais c'est une absurdité
40:04maastrichtienne
40:04on vous donne
40:05vous avez la feuille de route
40:06à Bruxelles
40:07et on vous dit
40:07débrouillez-vous
40:08pour baisser votre taux
40:10de pollution
40:11de temps
40:13mais c'est exactement
40:13la même chose
40:14que ce dont on parlait
40:14tout à l'heure
40:15c'est-à-dire l'idée
40:15que l'Europe
40:16ce serait le centre du monde
40:17et que si l'Europe
40:18décidait de sanctions
40:19contre Poutine
40:20Poutine allait être à genoux
40:21mais il n'y a pas
40:21que l'Europe dans le monde
40:22et bien il n'y a pas
40:23non plus que l'Europe
40:24dans le monde
40:24parce qu'il y a des pays
40:25qui polluent bien plus que nous
40:26bien plus que nous
40:27c'est-à-dire que nous sommes
40:28des vertueux
40:30nous sur la planète entière
40:31mais on peut toujours
40:32considérer que si on va
40:33ajouter effectivement
40:34sa petite goutte dans la mer
40:35on aura mis sa petite goutte
40:36dans la mer
40:36mais ça c'est une pensée
40:37homéopathique
40:38ça ne suffit pas
40:39c'est-à-dire que quand
40:40Alexandre Jardin parle
40:41d'une France connectée
40:42il faudrait aussi ajouter
40:43que le prix de la connexion
40:45c'est extrêmement coûteux
40:46d'un point de vue écologique
40:48parce que les ordinateurs
40:50c'est polluant
40:51les téléphones portables
40:52c'est polluant
40:53en tout cas c'est énergivore
40:54très énergivore
40:55mais c'est aussi polluant
40:56c'est-à-dire que
40:57c'est énergivore
40:58et puis les moteurs électriques
40:59les moteurs des éoliennes
41:00tout ça est énergivore
41:01et c'est aussi polluant
41:03c'est-à-dire que
41:04quand vous avez besoin
41:05des métaux rares
41:05pour fabriquer
41:06tous ces bastringues
41:08et bien vous allez
41:09détruire la planète
41:10alors vous allez la détruire
41:11peut-être vous allez faire
41:12faire ça dans les pays africains
41:13dans les pays d'Amérique du Sud
41:14en Chine ou autre
41:15mais personne ne va se priver
41:17de son téléphone portable
41:17de sa trottinette électrique
41:19de son ordinateur
41:20qui pollue
41:21mais comme on préfère
41:22effectivement attaquer
41:22les pauvres
41:23qui eux ne pourront pas dire
41:24on se rebelle
41:26on leur dira
41:27si vous rentrez dans une ville
41:28c'est 135 euros
41:29et puis comme vous allez
41:30être obligés d'en sortir
41:31ça va être aussi 135 euros
41:32ils vont juste dire
41:33on prend le risque
41:34ou on ne sort pas
41:35ou voilà
41:35on s'en prend sur la tête
41:36parce qu'ils se prennent
41:37des coups sur la tête
41:38mais c'est une logique
41:40qui est celle
41:41de l'écologisme
41:42une espèce de religion
41:44imposée par Maastricht
41:45par l'Europe maastrichtienne
41:46avec le but
41:47c'est de lutter
41:48contre la pollution
41:48donc les maladies du poumon
41:50etc
41:50tout ça avait quand même
41:51un but positif
41:52mais résultat
41:53c'est pénaliser
41:54la France d'en bas
41:55encore une fois
41:55pour reprendre l'expression
41:56de Jean-Pierre Raffarin
41:58à chaque fois que vous avez
41:59quelqu'un qui meurt
42:00d'un cancer du poumon
42:00on vous dit
42:01que c'est parce qu'il est exposé
42:02à la pollution
42:03je dis ma mère
42:04elle a 90 ans
42:05elle n'a jamais quitté
42:05son village natal
42:06qui est Chambois
42:07qui est aussi le mien
42:08enfin c'est pas son village natal
42:09mais son village
42:09et puis elle a un problème
42:10d'insuffisance pulmonaire
42:11mais elle n'a jamais été
42:12exposée à des particules fines
42:14dans le village
42:15simplement
42:16si on dit
42:17ah bah regardez
42:18elle a une affection pulmonaire
42:19de longue durée
42:20donc c'est la cause
42:21de la pollution
42:22il y a des erreurs
42:22de causalité
42:23si effectivement
42:24un certain nombre de cancers
42:25sont attribués aujourd'hui
42:26à la pollution
42:27bah évidemment
42:27vous allez dire
42:28ça tue des millions de personnes
42:29mais c'est une fausse science
42:31on n'a pas de statistiques
42:32qui nous permettraient
42:33de le dire
42:34on ne peut pas attribuer
42:34des cancers
42:35à des pollutions
42:37dans des endroits
42:38où la pollution
42:39ne pénètre pas
42:40village de Basse-Normandie
42:42et est-ce que vous retrouvez
42:42dans cette mobilisation
42:44qui a pris la forme
42:45des gueux
42:45c'est comme ça
42:46qu'Alexandre Jardin
42:47a appelé ces gens
42:48qui n'avaient pas les moyens
42:50de s'offrir des voitures neuves
42:51les fermant d'abord
42:53des gilets jaunes
42:53et puis qu'est-ce que ça veut dire
42:54le mot gueux
42:55quel sens ça recouvre
42:57au fond ?
42:58moi j'aime pas beaucoup ce mot
42:59j'aime pas beaucoup
43:01et j'aime pas beaucoup non plus
43:02le comique
43:03qui se moque du peuple
43:04du petit peuple
43:05il filme comme Camping
43:06ou je sais pas quoi
43:06enfin les visiteurs
43:08il y a toujours une façon
43:09de prendre à partie
43:10ou les déchiens jadis
43:11mépriser
43:12le petit peuple
43:13ou les gens modestes
43:14qui ont une grande dignité
43:15et on la foule au pied
43:17assez facilement
43:17il n'y a pas beaucoup
43:18de comiques
43:19qui se moquent
43:20des intellectuels
43:22de Saint-Germain-des-Prés
43:22ou d'un certain nombre de...
43:24il y en avait quand même
43:25quelques-uns
43:25quelques-uns
43:26mais on les cherche
43:26des proches quand même
43:27comment ?
43:28des proches ?
43:29oui si on veut
43:30je parle d'aujourd'hui
43:31on a une autre époque
43:33c'est vrai que...
43:34c'est très
43:34j'ai oublié d'ailleurs le sujet
43:37la question c'était les gueux
43:38vous n'aimez pas ce mot-là
43:40d'accord ?
43:40non j'aime pas ce mot-là
43:41parce que c'est un mot
43:42moyen âgeux
43:42c'est ça ?
43:43c'est un mot qui remonte
43:44oui oui oui
43:44je pense que ça renvoie
43:45aux visiteurs
43:46et que bon
43:47pourquoi pas si on veut
43:48je ne vais pas m'attacher
43:49à ce mot
43:49je sais qu'Alexandre Jardin
43:50veut faire de la politique
43:51depuis très longtemps
43:52qu'à une époque
43:52il se servait de la lecture
43:54dans les collèges
43:54qui faisait partie
43:55d'une association
43:56en disant
43:56nous allons déterminer
43:57un candidat aux élections
43:59présidentielles
43:59d'ailleurs sur le plateau
44:00de Pascal Praud
44:00il s'est trouvé bien
44:01embarrassé sur cette question-là
44:03parce que quelques temps plus tard
44:04Pascal lui a posé la question
44:05vous voulez être candidat
44:05ou pas alors ?
44:06il a dit vous m'emmerdez
44:07c'est une citation
44:08avec votre question
44:09mais je me souviens
44:11qu'à l'époque
44:11il y avait plein de gens
44:12qui pensaient que
44:12c'était bien
44:13cette association
44:14pour le droit
44:14et puis un jour
44:15il dit bon
44:15j'ai décidé
44:16je me suis réuni avec moi-même
44:17et je serai candidat
44:18aux présidentielles
44:19ça n'a pas débouché
44:19et puis là
44:20il semblerait
44:20qu'il soit aussi intéressé
44:21par les présidentielles
44:22moi j'aimerais
44:22qu'on soit intéressé
44:23par les gueux
44:24et qu'on ne soit pas
44:25forcément intéressé
44:26par tel ou tel sujet
44:27parce que ça nous permettrait
44:28d'entamer une campagne présidentielle
44:30ou d'avoir une visibilité
44:31de candidat aux présidentielles
44:32j'aime pas le mot
44:34j'aime bien le peuple
44:35j'aime bien le petit peuple
44:36j'aime bien les gens simples
44:36j'aime bien les gens modestes
44:37j'aime bien les sans-grades
44:41et pas les sans-dents
44:41j'aime bien les gilets jaunes
44:43si on veut
44:43enfin tous ces mots-là
44:44conviennent
44:44il y a dans cette façon
44:45d'utiliser le mépris
44:47mais en présentant ça
44:48comme une plaisanterie
44:48c'est quelque chose
44:49qui me déplaît assez
44:50Dernier sujet
44:51que je voulais aborder
44:51avec vous Michel
44:52c'est sabotage
44:53de lignes électriques
44:54qui ont eu lieu
44:55le week-end dernier
44:56notamment dans la région PACA
44:58qui ont impacté Cannes
44:59160 000 foyers touchés
45:01incendies d'un poste électrique
45:03chute d'un pylône
45:04mais il y avait
45:06d'autres sites industriels
45:07comme le site Thalès
45:08qui était visé
45:09alors ce sont des actions
45:10qui ont été revendiquées
45:11par un groupe dit anarchiste
45:13qui veut
45:14qui affirme vouloir
45:15continuer ce type d'action
45:16les enquêtes soient en cours
45:17qu'est-ce que ça vous inspire ça ?
45:19ça veut dire qu'il y a
45:19une ultra-gauche radicale
45:21qui veut passer maintenant
45:22à des actes de sabotage ?
45:26Oui c'est Pouget
45:27le syndicaliste
45:28qui a inventé ça
45:29le sabotage
45:30c'est le sabot
45:30qu'on met dans la machine
45:31pour l'arrêter
45:31c'était l'étymologie
45:33et donc là
45:34ils ont l'impression
45:35qu'en faisant tout ça
45:35ils vont arrêter
45:36le monde industriel
45:39capitaliste
45:40etc.
45:40je trouve ça tellement simple
45:41comme idée
45:42tellement simpliste
45:43d'accord
45:44on a empêché l'électricité
45:45d'arriver à Cannes
45:47est-ce que le festival
45:47a eu lieu
45:48ou n'a pas eu lieu
45:49il a bien eu lieu
45:50donc si effectivement
45:51il suffit de répondre
45:52avec un transformateur
45:53à ce désir nihiliste
45:55anarchisme
45:56j'y crois pas trop
45:57je suis en train de faire
45:58un éloge de Proudhon
45:59je travaille à un éloge de Proudhon
46:00qui lui était un anarchiste
46:01et qui défendait
46:02une anarchie positive
46:03l'anarchie c'est une espèce
46:04de mot valise
46:05j'ai des gens
46:05qui veulent tout détruire
46:07qui veulent tout casser
46:07ils ont l'impression
46:08qu'en attaquant
46:10avec un coup de masse
46:10une banque
46:11ils vont faire tomber
46:12le capital
46:13ils ont l'impression
46:14qu'en entrant
46:15enfin peu importe
46:16on va pas rentrer dans l'étail
46:17mais en arrêtant les trains
46:17par exemple
46:18en mettant des morceaux de ferraille
46:21sur les caténaires
46:22et puis en bloquant
46:22un TGV
46:23qu'est-ce qu'ils vont faire
46:24ils vont juste ennuyer
46:25mille personnes
46:25et peut-être même plus que ça
46:27c'est-à-dire que
46:28vous allez détruire
46:29la vie quotidienne
46:30d'un tas de gens
46:31sur une journée
46:32et ça aura fait avancer quoi
46:33la cause du peuple
46:35ça n'a aucun sens
46:36donc il y a une espèce
46:37de nihilisme
46:38qui se cache derrière
46:39une étiquette anarchiste
46:40ou anarcho ceci
46:41ou anarcho cela
46:42mais c'est une espèce
46:43de nihilisme
46:43qui consiste à dire
46:44je détruis
46:45je casse
46:45je mets par terre
46:46et puis pas d'état
46:47pas de police
46:48pas d'armée
46:48pas de caserne
46:49pas de prison
46:50et puis quoi après
46:51l'humanité réconciliée
46:53avec les petits oiseaux
46:54et puis la nature
46:55c'est infantile
46:56et ça témoigne
46:57non pas tant
46:58d'un courant politique
47:00que d'une manifestation
47:02d'un nihilisme
47:03de notre époque
47:04c'est assez pitoyable
47:05bon et bien écoutez
47:06ça sera le mot de la fin
47:06mon cher Michel Onfray
47:07on a passé une heure passionnante
47:09pitoyable ça sera donc
47:09le mot de la fin
47:09il y a d'autres sujets
47:10qu'on évoquera la semaine prochaine
47:12avec grand plaisir avec vous
47:13d'ici là portez-vous bien
47:14mon cher Michel
47:15bon week-end
47:15bonne fin de week-end
47:16à tous nos auditeurs
47:17et téléspectateurs
47:18et à la semaine prochaine
47:19merci

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