Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:03Bonjour Michel !
00:04Bonjour Laurence !
00:04Ravie de vous retrouver pour une heure de débat sur l'actualité et sur la philosophie.
00:08On va parler aujourd'hui des violences consécutives à la victoire du PSG en Ligue des Champions le week-end dernier
00:13avec un bilan, des centaines d'interpellations, des dizaines de policiers blessés dont l'un gravement,
00:19des pompiers attaqués et des milliers d'euros de dégâts non seulement à Paris mais aussi dans de nombreuses villes de France.
00:24Ces scènes de guérilla civile sont-elles liées au football ou sont-elles selon vous un prétexte pour une jeunesse
00:30prête à se déchaîner à tout moment et qui est le symbole d'un pays qui sombre dans la détestation de l'autre ?
00:36De nombreux jeunes issus de l'immigration prennent d'ailleurs la parole sur les réseaux sociaux
00:41pour dire leur honte face à ces casseurs qui ne les représentent pas, on les entendra.
00:46Que penser aussi de la réponse de la justice qui a statué en comparution immédiate
00:50pour ceux qui ont tiré notamment des mortiers d'artifice contre les policiers un indice ?
00:54Très peu de prisons fermes, beaucoup de sourcils et des amendes
00:57alors que le président Macron annonçait dimanche la plus grande fermeté,
01:02encore un symbole de la décorrélation, de la déconnexion entre les discours des politiques et la réalité des actions.
01:08La France est un état en faillite, la phrase célèbre de François Fillon est d'actualité
01:12alors que la question du budget nous revient en boomerang dans la figure
01:15avec nos déficits abyssaux, une dette qui s'élève à plus de 3 300 milliards d'euros,
01:20un record en Europe et une croissance en berne
01:22et nos gouvernants qui peu à peu s'acheminent vers la piste des hausses d'impôts,
01:27en tout cas peut-être une TVA sociale.
01:29Comment analysez-vous Michel cette incurie qui dure depuis plus de 40 ans ?
01:33Explique-t-elle en partie la désaffection, le rejet de l'opinion publique envers la politique
01:37et ses représentants ? Je vous poserai la parole.
01:40Autre sujet de débat avec vous, on parlera d'une étude sur la quête spirituelle des Français.
01:45Publiée par l'Observateur du catholicisme, elle veut éclairer les tendances de fond dans notre pays
01:50qui est un des plus laïcs au monde.
01:52Une majorité de Français, Michel, se dit sensible à la question de la spiritualité
01:56sans forcément parler de religion.
01:58On se questionnera aussi sur la laïcité qui ressemble parfois à un cadre vide.
02:03Et puis on parlera de philo avec les 40 ans de la mort de Jean Kélévitch,
02:06un philosophe iconoclaste que vous avez beaucoup étudié.
02:11On évoquera avec vous notamment son analyse de l'impossible pardon des crimes nazis.
02:16Qu'est-ce que le pardon ? Qu'est-ce qui est pardonnable ?
02:18Voilà les questions de philo que nous aborderons à la fin de l'émission.
02:21Vous êtes prêt Michel ?
02:22Je suis prêt.
02:23On commence par ce qui s'est passé le week-end dernier, cela ne vous a pas échappé,
02:26même si en Normandie vous étiez au calme j'imagine ?
02:28Non, il y a eu du bazar sous mes fenêtres.
02:30Il y a eu du bazar sous vos fenêtres.
02:31Et dans la France entière, on ne savait pas que Paris en France ?
02:33Mais oui, vous avez raison.
02:34Et c'est ça aussi qui est très frappant.
02:35On travaille tard le soir et j'ai entendu toute la soirée des gens avec des klaxons,
02:39avec des hurlements, avec des bruits.
02:41Et des pétards, des fuites artifices, etc.
02:43Effectivement, parce qu'il y a eu cette victoire éclatante du PSG en Ligue des Champions,
02:45mais il y a eu la face sombre, ce sont ces casseurs qui se sont dessinés dans de nombreuses villes,
02:50non seulement à Paris, mais aussi à Fécamp, Dijon, Normandie, Lyon, Bordeaux.
02:54Six ans d'interpellation au total, des dizaines de blessés, je le disais.
02:58Un policier dans le coma, dans la Manche.
03:01Et vraiment, on se pose la question de l'ensauvagement de la société.
03:04On va faire un petit récapitulatif de ce qui s'est passé,
03:06à la fois le samedi soir et le dimanche soir,
03:07parce qu'il y a eu deux soirées compliquées.
03:10Et puis je vous passe la parole, Michel.
03:13Les premiers incidents ont été enregistrés avant même le début du match.
03:18À Paris et dans son agglomération,
03:19plusieurs affrontements entre des individus et les forces de l'ordre
03:22ont éclaté tout au long de la soirée.
03:24Équipés de mortiers d'artifices et de produits incendiaires,
03:27ils ont perturbé la circulation jusque tard dans la nuit,
03:30malgré les interventions répétées des forces de l'ordre.
03:34À Paris, 192 manifestants ont été blessés.
03:37Un jeune homme d'une vingtaine d'années
03:38est mort percuté par un scooter en marge des festivités.
03:42Pas de répit pour les forces de l'ordre cette nuit.
03:45Debout sur les voitures ou en plein milieu du périphérique parisien,
03:49certains ont même décidé de jouer au jeu du chat et de la souris avec les policiers.
03:54Un véhicule a été incendié près de la porte de Saint-Cloud,
03:58à proximité du Parc des Princes,
04:00et 79 individus ont été interpellés.
04:03Qu'est-ce que ça symbolise pour vous, Michel Onfray, ces images ?
04:05– Ce n'est pas que ça symbolise, ça met en évidence l'état de la France.
04:09Moi, ça fait des années que je parle de guerre civile à bas bruit,
04:11ça fait des années qu'on me dit que j'ai tort.
04:13Là, c'est de moins en moins à bas bruit, c'est extrêmement visible.
04:15Ce sont les milices de Mélenchon, ces gens.
04:17Ce sont des gens sur lesquels Mélenchon a tablé.
04:19C'est-à-dire Mélenchon, donc la France insoumise, donc le nouveau Front populaire.
04:23Donc les socialistes, in fine, qui sont tous dans cette logique-là,
04:26qui nous disent que la créolisation de la France est formidable.
04:29Je rappelle quand même que le théoricien,
04:30je peux faire un peu de philosophie pour le coup,
04:32le théoricien de la créolisation, qui est Édouard Glissant,
04:34nous fait savoir qu'il n'y a jamais eu d'exemple au monde
04:36d'une créolisation qui ne se soit pas faite sans violence.
04:40Il nous le dit.
04:41C'est la violence de la créolisation.
04:43Donc ce n'est pas le symbole, c'est juste la visibilité.
04:46Donc on voit des gens qui viennent, on l'a vu d'ailleurs ensuite,
04:48quand on nous a dit qui était arrêté, qui était interpellé,
04:51quelles étaient les identités de ces individus-là.
04:54C'est l'avant-garde éclairée de Jean-Luc Mélenchon.
04:56C'est l'avant-garde éclairée de la créolisation, du mélange.
04:59Ça renvoie à des choses extrêmement primitives.
05:01C'est-à-dire que quand vous prenez l'ordre primitif de Darwin,
05:03qui dès 1871 écrit un texte extrêmement intéressant,
05:08pas seulement sur l'origine de l'homme,
05:09mais sur le fonctionnement des premières tribus.
05:12On a des tribus primitives avec des mâles dominants,
05:15avec des femelles dominées.
05:16On voit bien d'ailleurs, très peu de femmes ici.
05:19Quasiment pas même, je pense.
05:21Les rares qui étaient dans la rue ont été agressées.
05:22Donc là, c'est le machisme absolu.
05:24Il y a une journaliste de Libération qui l'a dit.
05:27Le machisme absolu, les mâles dominants, ils sont torse nus.
05:30C'est totalement primitif.
05:31Il ne fait pas une chaleur à crever,
05:33au point qu'on soit torse nu pour faire ce genre de choses.
05:35C'est-à-dire qu'on se comporte en sauvage, comme les premiers hommes.
05:38Il y a des bandes, il y a des bandes rivales.
05:40Alors évidemment, à l'époque de la préhistoire,
05:42pas de tournevis, pas de marteau, pas de bête de baseball,
05:44pas de couteau, mais on se massacre comme ça.
05:47C'est le retour du primitif dans une société
05:49dans laquelle il n'y a plus de surmoi.
05:50Mais en quoi est-ce qu'ils sont instrumentalisés par Jean-Luc Mélenchon ?
05:54Ce n'est pas lui qui leur a demandé de sortir dans la rue.
05:55Non, je n'ai pas dit qu'ils sont instrumentalisés.
05:57J'ai dit que c'était le produit de ce qu'il veut,
06:00le produit de ce que la gauche veut depuis 1983.
06:03Je ne suis pas sûre qu'ils intellectualisent, eux, beaucoup la question.
06:05Non, mais vous demandez-moi d'intellectualiser.
06:06Non, non, mais je pense à eux.
06:07Oui, mais j'aurais tout aussi bien pu dire
06:10que c'était le bras armé de Terranova
06:12qui, dans les années Strauss-Kahn,
06:15disait qu'il fallait abandonner le peuple à Marine Le Pen
06:17ou à la famille Le Pen
06:18et qu'il fallait tabler sur, justement, ce peuple créolisé.
06:21Donc, Marx pensait qu'il y avait une avant-garde éclairée
06:23du prolétariat pour faire la révolution.
06:26Mélenchon et les tenants de la créolisation
06:27pensent qu'on a besoin de ces gens qui font le désordre.
06:30Il faut les laisser faire.
06:31D'ailleurs, on a vu Antoine Léomand nous disant
06:33« Vous avez vu le bazar de... »
06:34C'est un député France Insoumise, oui.
06:35Oui, c'est ça, qui lui dit « Regardez le bazar, là, c'est Retailleau. »
06:38C'est de la faute de Retailleau.
06:39C'est Retailleau.
06:39C'est ça.
06:40Des gens qui nous disent, finalement,
06:41on ne va sûrement pas accabler les gens qui font le bazar,
06:44mais accablons le ministre de l'Intérieur
06:46qui est responsable de ce qui, finalement,
06:48fait la joie de la France Insoumise.
06:50Pas de critique.
06:51Et puis après, tous les gens qui,
06:52dans la gauche de la magistrature,
06:53se viennent nous expliquer
06:54que ce n'est pas grand-chose,
06:55ce n'est pas très grave.
06:57Je crois que c'est le procureur de Paris
06:58qui nous dit « Il faut contextualiser tout ça.
07:00S'ils n'ont rien fait précédemment,
07:01on ne va tout de même pas les punir.
07:02On va attendre qu'ils l'aient fait 15 fois.
07:04Quand ils l'auront fait 15 fois,
07:05on ne les punira pas forcément.
07:06On leur demandera de... »
07:07Donc c'est le symptôme d'une guerre civile.
07:09Et c'est le symptôme de ce qui se passait.
07:11Ça rappelle quand même étrangement
07:13ce qui se passait avant la Révolution française.
07:15Et pendant la Révolution française,
07:16ce sont les sans-culottes d'aujourd'hui.
07:19L'aristocratie portait des culottes.
07:22Et eux portaient des pantalons.
07:24Donc ces fameux sans-culottes
07:25faisaient référence à la violence,
07:27voulaient la violence,
07:28célébraient la violence,
07:29estimaient que la violence
07:30était la coucheuse de l'histoire.
07:31C'est la grande théorie de Marx aussi
07:32qui nous dit « Si nous voulons faire des révolutions,
07:35faisons-les avec de la violence. »
07:36Donc la violence fait le jeu
07:38de tous ces gens qui veulent de la révolution.
07:39Voilà pourquoi je parle de Mélenchon.
07:41Mais Mélenchon, il est emblématique d'une certaine manière.
07:43Ce n'est même pas le Jean-Luc auquel je songe.
07:45C'est l'homme politique qui instrumentalise tout ça
07:48et qui sait très bien ce qu'il fait.
07:49Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
07:51J'aimerais juste qu'on écoute un instant
07:53l'analyse du pédopsychiatre
07:54que vous connaissez peut-être, Maurice Berger,
07:56beaucoup travaillé sur la violence,
07:58notamment des jeunes.
07:58Lui, il explique une volonté de détruire
08:00les moments partagés des sociétés occidentales.
08:03Écoutez-le, il était cette semaine sur CNews.
08:05Il apparaît vraiment une jouissance.
08:07C'est-à-dire la définition que je donne de la barbarie,
08:10c'est une jouissance collective
08:12à frapper, voir tuer, piller, détruire,
08:17on voit les destructions,
08:18et parfois même violer.
08:20Moi, ce que je pense,
08:21c'est que les personnes que l'on voit
08:22attaquent.
08:23On le sait maintenant, c'est prévu
08:24le 14 juillet, la fête nationale,
08:27le jour de l'an,
08:28les jours de fête de foot, etc.
08:31Donc il y a une attaque
08:33des moments où des personnes
08:35insérées dans la société occidentale
08:37ont du plaisir.
08:40Et moi, ce que je trouve,
08:41c'est que par rapport
08:44aux éducateurs avec lesquels je travaille,
08:48les mineurs ou les majeurs
08:49qui ont fait cela
08:50ont un conflit entre deux appartenances.
08:53– Est-ce que vous êtes d'accord
08:54avec cette analyse de Maurice Berger,
08:55Michel Onfray ?
08:56– Très psychologique
08:58et un peu réductrice sur ce terrain-là.
09:00Il a raison, bien sûr.
09:02Il n'y a pas que ça.
09:03Ce n'est pas seulement des gens
09:06qui diraient leur joie ou leur jouissance.
09:08Parce qu'il y a eu aussi,
09:10comparaison n'est pas raison,
09:11mais de la jouissance,
09:12c'est un certain nombre de gens
09:13qui ont détruit d'autres individus.
09:16On peut parler des croisades,
09:17on peut parler de l'inquisition,
09:18on peut parler du nazisme.
09:19Enfin, à chaque fois qu'il y a eu des guerres,
09:21il y a eu des jouissances.
09:22Il y a des gens aujourd'hui à Daesh
09:23qui sont très heureux de tuer.
09:26Donc, il y a une passion mauvaise
09:28qui s'appelle le sadisme.
09:29Le plaisir qu'on prend
09:30à détruire, à salir,
09:32à faire du mal.
09:33Et ce sadisme-là,
09:34il a été célébré par notre société.
09:36Le Marquis de Sade est quelqu'un
09:37qui a été célébré pendant 40 ans,
09:3950 ans par les intellectuels français,
09:40par Deleuze, par Foucault,
09:42par Georges Bataille,
09:43par tous ces philosophes
09:44qui nous ont dit
09:44« Mais c'est formidable ! »
09:45Et il y a encore aujourd'hui
09:47des sadiens qui nous disent
09:48« Mais vous ne comprenez pas,
09:49la littérature... »
09:49Enfin, ce sont des textes,
09:51c'est uniquement des textes.
09:52Non, ce ne sont pas des textes.
09:52La vie du Marquis de Sade,
09:54c'est une vie de délinquant sexuel.
09:55Il y a du viol,
09:56il y a de la domination,
09:58il y a de la drogue.
09:59Enfin, quand je dis de la drogue,
09:59je dis de la drogue
10:00avec des dragées à la cantaride
10:01des gens pour pouvoir
10:03en abuser sexuellement.
10:04Il y a des voix de fées,
10:06etc.
10:06Et le sadisme
10:07qui était une espèce
10:08d'éloge
10:09de Saint-Germain-des-Prés,
10:11des philosophes
10:12de Saint-Germain-des-Prés,
10:13c'est la réalité ici.
10:14C'est-à-dire,
10:14on détruit tout.
10:15On a vu des gens
10:16sauter comme des singes
10:17sur un pompier,
10:19avec un type
10:21qui avait juste à côté
10:21un drapeau de la Palestine.
10:24Donc, il y a une espèce
10:25d'orgie sociale
10:26qui n'est pas seulement
10:26de la simple psychologie
10:28en disant
10:28la passion triste,
10:31la joie mauvaise
10:31qu'il y a à détruire.
10:33Il y a,
10:34chez les hommes,
10:34une partie sadique
10:35qui mérite
10:37d'être retenue
10:37par une société,
10:39par une civilisation,
10:39par une culture,
10:40par des parents,
10:40par une éducation, etc.
10:41Et il n'y a plus rien
10:42de tout ça.
10:43Donc, quand l'occasion
10:44est donnée,
10:44on l'apprend.
10:45Je rappelle quand même
10:46que quand les gilets jaunes
10:47descendaient dans la rue,
10:48ils se faisaient arracher
10:49des yeux et des mains.
10:50Et que les condamnations
10:51en justice,
10:51on va en parler
10:52dans un instant,
10:52il est très sévère.
10:53Il y avait des blindés
10:53dans la rue.
10:54C'est-à-dire que c'est pas la...
10:55Alors, je veux bien,
10:56M. Retailleau,
10:56mais enfin,
10:57on a l'impression
10:58que quand il tient
10:59le discours qu'il tient,
11:00on aurait pu faire
11:01exactement la même chose
11:02que ce qu'on a fait
11:02avec les gilets jaunes
11:03qui me paraissaient,
11:04eux, légitimes.
11:04Au départ,
11:05ils manifestaient.
11:06Ils étaient,
11:07en plus de ça,
11:08détruits par des black blocs
11:09qui rentraient
11:10en enfilant un gilet jaune
11:11l'affaire étranger
11:12et ils détruisaient.
11:13Là, pour le coup,
11:14ça faisait l'affaire du pouvoir.
11:16On n'a rien fait,
11:17là, contre ces gens-là.
11:18On voit les policiers
11:18qui reculent,
11:19on voit les policiers
11:19qui ne peuvent rien faire.
11:21Et puis après,
11:21on interpelle.
11:22Quand on interpelle,
11:22qu'est-ce qu'on fait ?
11:23On envoie devant des magistrats
11:24qui, eux, disent
11:24« Oh, c'est pas si grave que ça. »
11:26Et puis, rentrez chez vous
11:27et surtout,
11:27ne recommencez pas.
11:28Bien sûr.
11:28On va écouter,
11:29il y a un rappeur
11:30qui vous a interpellé
11:32cette semaine.
11:33Il s'appelle Chaotique.
11:34Il prône l'amour de la France.
11:36Et il a lancé un mouvement
11:38qui s'appelle Lève-toi
11:39et qui dit à tous ces jeunes
11:40issus de l'immigration
11:40« Arrêtez et dites
11:41que vous en avez marre
11:42de ces casseurs
11:43parce que, vraiment,
11:44ils sont extrêmement nocifs. »
11:46Écoutez un extrait
11:47de ce qu'il a dit
11:48sur les réseaux sociaux.
11:50À vous, là,
11:51qui avez mis le bordel.
11:54Vous vous amuserez
11:54à faire ça en Tunisie,
11:55au Maroc ou en Algérie ?
11:57Non.
11:57Pourquoi ?
11:59Parce que vous savez très bien
12:00que la justice
12:00n'est pas la même qu'en France.
12:01Une justice trop laxiste.
12:04Hein ?
12:05Vous allez faire de la garde à vue
12:05quelques heures après ?
12:06Vous serez dehors.
12:10Vous nous faites honte.
12:12Vous nous faites honte.
12:14Et que toutes les personnes
12:15bien éduquées
12:15sur l'immigration
12:16s'élèvent comme nous.
12:17On est de plus en plus
12:18nombreux aujourd'hui.
12:20Ça suffit.
12:21On est dans un pays
12:22qui est fabuleux.
12:24D'accord ?
12:25Et vous,
12:26vous participez
12:27à faire naître
12:27encore plus le racisme.
12:29Et ça, on n'en veut pas.
12:31On est français.
12:32On est très fiers de l'être.
12:33On est également
12:34très fiers de nos origines.
12:35Et j'espère juste
12:36que ce mouvement
12:37sur les réseaux sociaux
12:38des personnes
12:38issues de l'immigration
12:39va continuer à grandir.
12:42Continuer à grandir.
12:44Nous, on n'est pas coupables.
12:45On est fiers
12:46à être français
12:46et fiers de nos origines.
12:48Michel, on pourrait vous trouver
12:49que c'est un discours
12:50très sensé
12:51qui est très cohérent.
12:52Formidable analyse.
12:53Mais c'est une formidable analyse.
12:54Tout est dit
12:55en même temps.
12:56Pendant très longtemps,
12:57on nous a dit
12:57que quiconque aimait la France
12:58était un fasciste,
12:59un nazi,
13:00un pétiniste,
13:00un vichiste, etc.
13:01On y a encore droit
13:02aujourd'hui.
13:03Et quand on dit
13:04mais non,
13:05les gens qui n'aiment pas la France
13:06détruisent la règle du jeu.
13:07On ne peut pas dire
13:07qu'on va vivre
13:09avec des gens
13:09qui veulent détruire
13:10la règle du jeu.
13:11Mais comme on a peur
13:11d'être traité de raciste,
13:12d'antisémite
13:13et qu'on y a droit
13:14depuis des années
13:14quand on tient ce discours,
13:16il est bon
13:17qu'on entende
13:17des individus sensés
13:18comme ce monsieur
13:19qui nous dit très clairement
13:20ce qu'on doit pouvoir dire.
13:21C'est-à-dire que ce n'est pas
13:21une affaire de couleur de peau,
13:23de race ou de religion
13:23cette histoire
13:25que vit la France actuellement.
13:26C'est le désir de France
13:27ou la haine de la France.
13:29Si des gens disent
13:30j'arrive avec ma langue,
13:31ma culture, ma religion,
13:32moi en même temps
13:32j'aime la France,
13:33il dit des choses formidables
13:33ce monsieur,
13:34eh bien on va fabriquer une nation,
13:36on va fabriquer un peuple,
13:36on va pouvoir redémarrer.
13:38Mais si en revanche
13:38on dit mais non
13:39vous avez raison,
13:39vous détestez la France,
13:40vous avez raison,
13:41on a un chef de l'État
13:41qui nous dit
13:41il n'y a pas de culture française
13:42et qui s'en va au Vietnam
13:44dire mais c'était formidable
13:45ce que vous avez fait contre nous,
13:46qui s'en va en Algérie
13:47en disant
13:47c'est formidable
13:47ce que vous avez fait contre nous
13:48et qui dit à chaque fois
13:49qu'on a affaire
13:50à des individus
13:51qui se comportent comme ça
13:52que globalement
13:53finalement
13:53ils se font plaisir
13:55en détruisant
13:56il faut comprendre
13:57c'est des jeunes
13:57ça leur passera etc.
13:58Il y a déjà eu ça
13:59dans le passé
14:00il y a toujours eu ça
14:00non c'est pas vrai
14:01il y a un processus
14:03civilisationnel
14:03qui est en jeu dans cette affaire
14:04et ce que dit ce monsieur
14:05c'est qu'il y a une civilisation
14:06et que cette civilisation
14:07elle est agréable
14:08effectivement elle permet
14:09à tout le monde
14:09d'exister,
14:10de dire,
14:11de parler,
14:11d'accord,
14:12de pas d'accord,
14:12de boire ce qu'il veut,
14:13de manger ce qu'il veut,
14:14de se comporter comme il l'entend
14:15de se marier avec qui il veut
14:16et qui fait ça ailleurs
14:18partout dans le monde
14:19c'est quand même assez rare
14:20il a raison de dire
14:21que la France est formidable
14:21il y a plein d'endroits
14:22il le dit très bien
14:23Maroc, Algérie ou Tunisie
14:24si vous allez là-bas cet été
14:26par exemple
14:26ça va pas se passer
14:27comme vous le faites
14:28exactement en France
14:29moi pour avoir dit
14:30sur ce plateau
14:30ce que je pensais du Sahara occidental
14:32quand je suis allé au Maroc
14:32je me suis fait suivre
14:33à 3h du matin par la police
14:35et je me suis fait interpeller
14:36dès la descente de l'avion
14:38donc il y a des services politiques
14:40qui sont bien faits
14:41et c'est tant mieux
14:41moi je trouve très bien
14:44parce que pour le coup
14:45le Maroc c'est tranquille
14:47et c'est tranquille à ce prix-là
14:48on ne peut pas oublier
14:50la sûreté, la sécurité
14:51qui étaient des droits de l'homme
14:52jadis
14:53je rappelle que la sûreté
14:54et la sécurité
14:55c'est dans la déclaration
14:56des droits de l'homme
14:57et que c'était une proposition
14:58de gauche
14:58normalement ça l'est toujours
14:59mais bon
14:59ça l'est toujours
15:00mais vous avez des gens
15:02aujourd'hui
15:02dès que vous parlez
15:03de la sûreté ou de la sécurité
15:04qui vous disent
15:04que vous êtes un fasciste
15:05que vous êtes un autoritaire
15:06que vous voulez une dictature militaire
15:08et que vous êtes passé
15:09du côté obscur de la force
15:10on a entendu ça
15:12Michel Onfrey
15:12il y a évidemment aussi
15:14ces décisions de justice
15:15qui ont suivi ces violences
15:16des comparations immédiates
15:18à peu près le même profil
15:19des jeunes hommes
15:2020-22 ans
15:21souvent connus
15:22des services de police
15:23mais assez en dessous
15:24des radars en réalité
15:25assez peu de condamnations
15:26et qui sont pratiquement
15:27tous ressortis libres
15:29du tribunal
15:29avec des peines
15:30avec sursis
15:31avec des travaux d'intérêt général
15:33qu'il refusait de faire
15:34et 500 euros d'amende
15:36on va écouter juste
15:37Emmanuel Macron
15:38qui dimanche
15:38depuis l'Elysée
15:39disait
15:39nous serons extrêmement fermes
15:42et puis on va voir que la réalité
15:42évidemment est tout autre
15:43écoutons le président
15:44les affrontements violents
15:48qui se sont tenus
15:49sont inacceptables
15:50avec un bilan lourd
15:52deux personnes sont mortes
15:54une trentaine de policiers
15:55plusieurs sapeurs-pompiers
15:57ont été blessés
15:58je pense aussi
15:58à notre policier
16:00qui est en ce moment même
16:01dans le coma
16:02et qui venait de Rennes
16:03en support
16:04à certains de ses collègues
16:06ces incidents sont très graves
16:08ils sont inacceptables
16:09et ils ont privé
16:12beaucoup trop
16:12de nos compatriotes
16:13de ce qui aurait dû être
16:14un moment de bonheur
16:15et d'insouciance
16:16et donc je vous le dis
16:17la réponse de l'Etat
16:18sera à la hauteur
16:20nous poursuivrons
16:21nous punirons
16:22on sera implacable
16:23le football
16:25ça n'est pas cela
16:26la réponse de la justice
16:27n'est pas ça
16:28ce n'est pas être implacable
16:30ça a été
16:30c'est un décalage
16:32qui explique
16:33vous pensez
16:33le désamont des français
16:34avec les politiques
16:35moi j'aimerais bien
16:36que le garçon soit un jour
16:36président de la république
16:37il dit des choses très intéressantes
16:38ce serait bien qu'il soit chef de l'Etat
16:39monsieur Macron
16:40c'est une plaisanterie
16:43monsieur
16:43c'est une plaisanterie
16:44et qui peut le croire
16:45plus personne
16:46si je crois qu'il y a encore
16:4728% des gens
16:48qui lui apportent du crédit
16:49je ne sais pas
16:50si ces gens là
16:51regardent leur télévision
16:52lisent des journaux
16:53sortent un peu dans la rue
16:54voient un peu
16:54à quoi ressemble réel
16:55mais tout ça
16:56ce sont des mots
16:57des mots
16:57en permanence
16:58ça fait 8 ans
16:59qu'il est au pouvoir
16:59ça fait 8 ans
17:00qu'il est comptable
17:01de ce qui advient
17:02il était socialiste
17:04chez François Hollande
17:05c'est à dire
17:05qu'il vient de ce monde là
17:07donc entre
17:08les faux gaullistes
17:09qui sont devenus
17:10des vrais libéraux
17:11et puis les socialistes
17:12qui sont eux aussi
17:12devenus des vrais libéraux
17:13et les maastrichtiens
17:14qui se partagent le pouvoir
17:15depuis tant d'années
17:16on a le produit là
17:18c'est leur produit
17:18c'est ce qu'ils ont voulu faire
17:19venez comme vous êtes
17:21touche pas à mon pote
17:22et bien là ils nous disent
17:23ça va pas durer
17:24c'est pas normal
17:25et deux jours après
17:26même pas le lendemain
17:27qu'est-ce qui se passe
17:28il se passe que la justice
17:29est politisée
17:30c'est à dire c'est terminé
17:31la démocratie
17:31et avec ce monsieur d'ailleurs
17:33qui je le rappelle
17:33est président de la République
17:34depuis 8 ans
17:35c'est à dire qu'à chaque fois
17:36que le peuple vote
17:37si le vote ne convient pas
17:38on le met à la poubelle
17:39jurisprudence 2005-2008
17:41avec le traité européen
17:43vous allez dire
17:43je me répète
17:43et vous aurez raison
17:44mais à chaque fois
17:45que Macron a perdu les élections
17:47sauf les présidentielles
17:48c'est facile
17:48les présidentielles
17:49il suffit juste de dire
17:49qu'il y a le bien et le mal
17:50qu'il y a Marine Le Pen
17:51qui est une nazie
17:52et puis qu'il y a soi
17:53alors lui il est Jean Moulin
17:54ou le général de Gaulle
17:55donc évidemment
17:55ça finit toujours comme ça
17:56mais il a perdu toutes les élections
17:58à chaque fois qu'il a perdu
17:59des élections
18:00et que le peuple lui a dit
18:00je veux ça
18:01nous voudrions ça
18:02il dit vous n'aurez pas
18:03moi je pense qu'il faut en finir
18:04avec cette magistrature politisée
18:07et qu'il faudrait en arriver
18:08à un système
18:09comme chez les Américains
18:11que les juges soient nommés
18:12soient élus
18:13soit élus
18:14c'est à dire qu'on le sache clairement
18:15que les gens disent
18:16la loi
18:17vous savez
18:17le bandeau de la justice
18:19les plateaux de la balance
18:20nous pas du tout
18:22la justice est totalement politique
18:23et c'est tant mieux
18:24mais qu'on le sache
18:24on le sait
18:25que la justice est politique
18:26il n'y a que les imbéciles
18:28qui imaginent
18:28qu'on peut vraiment
18:29faire régner
18:30un ordre céleste
18:31comme ça
18:32et bien là on dit
18:32voilà moi je suis de gauche
18:34je suis de droit
18:34je suis de tel parti
18:35et puis je voudrais être magistrat
18:37votez pour moi
18:37ou ne votez pas pour moi
18:39et on aura une justice
18:40vraiment populaire
18:40là on n'a pas une justice populaire
18:42on a une justice même anti-populaire
18:43mais pourtant elle est rendue
18:44au nom du peuple
18:45oui au nom du peuple
18:46ça ne mange pas de pain
18:47de dire qu'on le fait
18:48au nom du peuple
18:48et après il y a la loi
18:49et les juges appliquent la loi
18:51peut-être qu'est-ce qu'il faut
18:51changer la loi
18:52c'est ce que cherche à faire
18:53Gérald Darmanin
18:53le garde des Sceaux
18:54ça veut dire quoi appliquer la loi
18:55la loi elle vous dit
18:56vous pouvez entre rien et tout
18:57tout est possible
18:57vous savez bien qu'en fonction
18:59de la fameuse phrase de La Fontaine
19:00selon que vous souhaiterez
19:01puissant ou misérable
19:02les jugements de cause
19:02vous rendront blanc ou noir
19:03on voit bien aujourd'hui
19:04qu'il y a des gens
19:05qui peuvent rentrer au tribunal
19:06après avoir fait ce qu'ils ont fait
19:07le soir du PSG
19:08qui n'auront aucun problème
19:09mais que si vous avez
19:10je reviens aux Gilets jaunes
19:13par exemple
19:13ou des paysans
19:14revenons à nos amis les paysans
19:15quand les paysans sont dans la rue
19:17alors eux pour le coup
19:18on leur envoie des blindés
19:19j'ai pas vu de blindés là
19:20j'ai vu des blindés
19:20avec les paysans dans la rue
19:22j'ai vu des blindés
19:23avec les Gilets jaunes
19:24j'ai pas vu de blindés là
19:25j'en ai vu aucun
19:26on voit des images terribles
19:28et encore on voit pas tout
19:28moi on m'a envoyé des images
19:30je vous assure que
19:30et on nous dit que les images
19:32ne reflètent pas la réalité
19:33évidemment
19:34c'est extraordinaire
19:35c'est l'occultation
19:35d'une grande partie de ces violences
19:37par une grande partie
19:38de la classe médiatique
19:39je crois que c'est le procureur de Paris
19:40Metz
19:41qui a dit que
19:42ce que les images disent
19:45et la réalité
19:45c'est pas la même chose
19:46c'est formidable
19:47c'est à dire que
19:47quand vous dites regardez la réalité
19:49
19:49elle est quand même extrêmement vile
19:50moi je vous parlais des médias
19:51parce qu'il a fallu attendre
19:52deux, trois jours
19:53on était à peu près les seuls
19:54à dire ce qui s'était passé
19:55vraiment samedi et dimanche
19:56et puis au bout de trois jours
19:57ça y est
19:57ils ont même très exactement dit
19:59le contraire le lendemain
20:00l'ISSS, joie
20:01l'ISSS, célébration
20:02avec les images où on voyait
20:03des fumigènes, des drapeaux
20:05tout le monde alors doit laisser de côté
20:06les drapeaux palestiniens
20:07les drapeaux maracains algériens
20:08ou je ne sais quoi
20:09en disant
20:09vous avez vu tout s'est bien passé
20:10et heureusement qu'il y a
20:12CNews Europe 1
20:13et qu'il y a des médias
20:13ou d'autres médias
20:14dans lesquels
20:15des médias papiers
20:16pas beaucoup
20:17mais dans lesquels
20:18on peut faire savoir
20:19que le réel a eu lieu
20:20et que le réel
20:21est tout de même bien
20:21ce qu'on montre
20:22même s'il s'agit
20:22pour le réel
20:23d'être commenté
20:24mais qui le commente le réel
20:25s'il s'agit du syndicat
20:26de la magistrature
20:27qui commente le réel
20:28on n'est pas très sûr
20:29que le réel soit le réel
20:29Michel on fait une toute petite pause
20:31on reprend ce débat exactement
20:32on écoutera notamment
20:34Éric Ciotti
20:34qui dénonce le deux poids
20:35deux mesures
20:36il prend l'exemple
20:37d'un boulanger
20:38qui a été condamné
20:38à 7500 euros d'amende
20:40parce qu'il a ouvert le 1er mai
20:41et à ses voyous
20:42qui ont été condamnés
20:42à 500 euros d'amende
20:43500 euros d'amende
20:45petite pause
20:45et à tout de suite
20:46et on se retrouve
20:47pour la seconde partie
20:48de face à Michel Onfray
20:49sur CNews et sur Europe 1
20:50Michel encore un mot
20:51de ces violences
20:52du week-end dernier
20:53on va écouter Éric Ciotti
20:54il dénonce le deux poids
20:55deux mesures
20:56notamment dans
20:56les décisions de justice
20:57il rappelle que les boulangers
20:59certains d'entre eux
21:00qui ont osé ouvrir
21:01le 1er mai
21:01ont été condamnés
21:02bien plus lourdement
21:04que les émeutiers
21:04de ce week-end
21:05écoutez-le
21:06il était sur notre antenne
21:07cette semaine
21:07chez Sonia Mabrouk
21:08il faut que notre société
21:11se donne les moyens
21:13de sanctionner
21:14moi quand je vois ces peines
21:16il y a quelque chose
21:17qui m'a choqué
21:17vous savez au 1er mai
21:18on a condamné
21:20un boulanger
21:20à 7500 euros d'amende
21:22parce qu'il a travaillé
21:24le 1er mai
21:25et hier
21:26quelqu'un qui a lancé
21:28un mortier
21:28contre un policier
21:29donc il aurait pu le tuer
21:31500 euros d'amende
21:33mais quand on voit
21:34ce déséquilibre
21:36on se dit
21:37qu'on est dans
21:38un pays
21:38qui marche
21:39sur la terre
21:39c'est pas faux
21:40évidemment
21:41cette comparaison
21:42une évidence
21:43absolue
21:44pour vous Michel
21:44oui oui
21:45c'est ce que je disais
21:45tout à l'heure
21:46c'est à dire que
21:46de fait
21:47quand vous êtes paysan
21:48quand vous êtes gilet jaune
21:49et pas les gilets jaunes
21:50infiltrés par les black blocs
21:51sur la fin
21:52mais vous n'êtes pas
21:53traité pareillement
21:54par la justice
21:54et il a raison
21:56monsieur Ciotti
21:56de rappeler cette histoire
21:58qu'un boulanger
21:59qui a envie de travailler
22:00le jour de la fête du travail
22:01il est presque
22:02condamné à la prison
22:03mais moi
22:04et vous aussi
22:04c'est à dire
22:05si vous faites
22:05un excès de vitesse
22:06dans un village
22:08et que vous le traversez
22:08à 60 alors qu'il est limite
22:09à 50
22:10vous allez recevoir
22:11dans votre boîte aux lettres
22:12une lettre
22:14qui vous fera savoir
22:14que vous avez été flashé
22:15que vous avez une amende
22:16et que si etc
22:17et éventuellement
22:18si vous vous retrouvez
22:19un jour à l'aéroport
22:19et que vous n'avez pas payé
22:20l'amende
22:20on saura vous retrouver
22:21c'est à dire que
22:22l'état n'a pas failli
22:23à ce point
22:24c'est pas un état failli
22:25comme on veut bien le dire
22:25c'est un état qui a décidé
22:27de laisser pourrir
22:27parce qu'il a besoin de ça
22:29je rappelle
22:29que ces ordres là
22:31viennent de Bruxelles
22:33on nous fait savoir
22:34qu'il faut le multiculturel
22:36la créolisation
22:36la destruction des états
22:37la destruction des nations
22:38et qu'il faut un grand marché
22:40qu'il faut de toute façon
22:41le business
22:41c'est le business
22:42on a besoin d'une main d'oeuvre
22:43et on a encore des gens
22:44qui nous disent
22:44mais il faut faire venir
22:45plus encore d'immigrés
22:46c'est ça qui est l'avenir
22:47de l'Europe
22:48parce que de toute façon
22:49l'avenir de la France
22:50sans l'Europe
22:50ça n'existe pas etc
22:51c'est un discours général
22:52que porte M. Ciotti
22:54depuis qu'il fait de la politique
22:54que porte M. Retailleau
22:56depuis qu'il fait de la politique
22:57encore que M. Retailleau
22:58il a voté non à Maastricht
22:59et il a voté non
23:00au traité constitutionnel européen
23:01de bon point pour lui
23:02mais pour tous les autres
23:03ils récoltent ce qu'ils ont semé
23:05donc c'est un peu facile aujourd'hui
23:06quand on a en vue
23:07la présidentielle
23:09soit d'être élu
23:09soit même président de la République
23:10soit d'être un jour
23:11premier ministre de l'un ou de l'autre
23:13etc
23:13tous ces bons discours
23:14sont fort sympathiques
23:15mais plus personne n'y croit
23:16bien sûr
23:16il y a une dernière question
23:17que je me posais à ce sujet là
23:18c'est jusqu'à quand les policiers
23:20ont accepté en fait
23:20de servir de punching ball
23:22à ces voyous
23:24en sachant qu'ils les arrêtent
23:25au prix de leur vie
23:26parce qu'il y en a
23:27encore un qui a été gravement blessé
23:28et qu'ils se retrouvent
23:30les lascars dans la rue
23:31absolument le soir même
23:32et dans un même temps
23:34on a aussi appris
23:35que le policier
23:36qui avait tiré sur Naël
23:38et qui avait provoqué
23:38les émeutes de 2023
23:40serait jugé pour meurtre
23:42est-ce que ça
23:44ce ras-le-bol des policiers
23:45c'est un risque
23:46c'est qu'une partie
23:48de nos forces régaliennes
23:49disent à un moment
23:50on en a marre
23:51ça ne fonctionne plus
23:52c'est un ras-le-bol généralisé
23:53c'est-à-dire que c'est la même chose
23:54avec les pompiers
23:55c'est la même chose
23:55avec les infirmières
23:57c'est la même chose
23:57avec les médecins
23:58si vous avez quelqu'un
23:59qui vient et qui vous dit
24:00je veux un arrêt maladie
24:01trois mois
24:01et vous dites
24:02bah non
24:02votre pathologie
24:04soit n'existe pas
24:04soit ne mérite pas
24:06l'arrêt maladie
24:07vous vous faites rouer de coups
24:08et il va se passer quoi ?
24:09il faudrait suivre
24:10ce genre d'affaires
24:11vous avez parfois
24:11des médecins
24:12qui ont le visage
24:12totalement tuméfié
24:13qui déménagent
24:14en disant
24:15mais moi j'arrête
24:15c'était pas loin
24:16de la retraite
24:16c'est la France entière
24:18qui en a assez
24:18c'est pas juste
24:19les policiers
24:20sauf que les policiers
24:21sont plus exposés
24:22que les autres
24:22ils font un métier terrible
24:23vous n'êtes payé
24:24rien du tout
24:25vous êtes déconsidéré
24:26vous êtes obligé
24:26de vous cacher
24:27de dire à vos enfants
24:28qu'il ne faut pas donner
24:29la profession
24:30de leurs parents
24:31vous êtes poursuivi
24:32jusqu'à chez vous
24:33on vous fait savoir
24:34sur les réseaux sociaux
24:35que vous habitez
24:36à tel endroit
24:36que votre numéro de téléphone
24:37c'est ça
24:38que votre plaque minéralogique
24:38c'est ça
24:39etc etc
24:39mais c'est ça
24:41l'héroïsme au quotidien
24:42et après on a quoi
24:43un premier ministre
24:44un chef de l'état
24:45ou éventuellement
24:46le ministre de l'intérieur
24:47qui vient remettre
24:47une médaille sur le cercueil
24:49devant la veuve éplorée
24:50et puis les enfants
24:51qui sont des orphelins
24:52ça ne peut pas continuer ça
24:53on se rappelle
24:54de la veuve du gendarme commune
24:55qui avait dit
24:55l'état a tué mon mari
24:57oui
24:57elle avait en partie raison
24:59je dis en partie
25:00parce que ce n'est pas l'état
25:01c'est une idéologie
25:02plus qu'un état
25:03un état c'est un instrument
25:04et l'instrument
25:04est au service d'une idéologie
25:06si l'état
25:06il est au service
25:07du général de Gaulle
25:07il fait des choses formidables
25:08si l'état
25:09il est au service
25:10de Macron
25:10et d'idéologie maastrichtienne
25:11il fait des choses terribles
25:13donc c'est l'idéologie
25:14qui a rendu
25:15hélas
25:15le crime de ce monsieur possible
25:17mais je comprends qu'en même temps
25:18cette dame n'ait pas eu envie
25:19de faire un peu de sémantique
25:21ce jour-là
25:21elle est allée vite
25:22et elle a eu raison d'aller vite
25:23Michel Onfray
25:24vous m'avez aussi montré
25:26et signalé une image
25:27qui vous a marqué
25:28ça s'est passé dans la Lauser
25:29le week-end dernier
25:31il y avait une rêve partie
25:31qui était prévue
25:32un technival de 5 jours
25:34et les agriculteurs
25:34s'y sont opposés
25:35ils se sont mobilisés
25:36avec leurs tracteurs
25:37ils ont quasiment
25:37ils ont carrément empêché
25:39cette rêve partie
25:40de se tenir
25:41alors l'image
25:42pour noter nos auditeurs
25:44je l'explique
25:44ils arrivent avec les tracteurs
25:45et ils renversent
25:46un petit camion
25:46une estafette
25:47ça s'appelle
25:49c'est quoi ?
25:49c'est un début de révolte citoyenne ?
25:51ce sont des gens
25:51qui ont lu Hobbes
25:52et le Léviathan de Hobbes
25:53qui est un philosophe
25:55dont on parle assez peu
25:56du 17ème siècle
25:57et qui a été pillé par Rousseau
25:59on parle beaucoup plus
26:00du contrat social de Rousseau
26:01mais Hobbes dit très précisément
26:03qu'on a le pouvoir de nuire
26:04c'est ce qu'on voit d'ailleurs
26:05avec les racailles dans la rue
26:08on a le pouvoir de nuire
26:09et le contrat social
26:10c'est de dire
26:10je renonce à mon pouvoir de nuire
26:12parce que j'ai peur
26:12et Hobbes nous dit
26:14c'est la peur
26:14qui fait la politique
26:15c'est la conjuration de la peur
26:16et la peur
26:16vous avez peur
26:17vous renoncez à votre violence
26:18et on va fabriquer
26:19un contrat social
26:20et la police va vous protéger
26:21mais il ajoute
26:22et moi j'ai lu l'oeuvre complète
26:23de Hobbes
26:24sous la direction
26:25de madame Goyard-Fab
26:26qui était ma directrice de thèse
26:27et je salue sa mémoire
26:28il y a quelques pages
26:29très peu
26:30où Hobbes dit très précisément
26:31vous avez renoncé
26:32à être violent
26:33vous avez la police
26:34qui vous défend
26:36si la police ne vous défend pas
26:37vous retrouvez
26:39votre liberté
26:40de vous défendre vous-même
26:41c'est ce qu'ont fait
26:42ces agriculteurs
26:43c'est ce qu'ils ont fait
26:43parce que ces toffers
26:45comme on dit
26:46la plupart du temps
26:46ils imaginent qu'un champ
26:47c'est un champ
26:48c'est comme une espèce
26:49de parking de supermarché
26:51avec un peu d'herbe dessus
26:52et puis voilà
26:52pas du tout
26:53c'est un instrument de travail
26:54un champ
26:55c'est un instrument de travail
26:56qui peut être ensemencé
26:57et c'est pas parce qu'on voit
26:59rien sur ce champ
26:59qu'il n'est pas ensemencé
27:00et quand les gens arrivent
27:01ils ravagent les cultures
27:02c'est comme s'ils allaient
27:03dans la maison du paysan
27:05et qu'ils prenaient
27:05toutes ces économies
27:06ils prennent sa cassette
27:07en disant
27:07ça nous appartient
27:08et là ils font un bazar incroyable
27:09et qu'est-ce que vous voulez faire
27:10vous appelez la police
27:11la police dit
27:11la gendarmerie en général
27:13pour faire de telle sorte
27:14qu'ils puissent
27:14la gendarmerie
27:15pardon vous avez raison
27:16on va faire de telle sorte
27:18que etc
27:18puis vous avez des gens
27:19qui distribuent des préservatifs
27:20puis vous avez des médecins
27:21qui sont là pour faire
27:22une lutte anti-drogue
27:23etc
27:23et puis pendant 5 jours
27:25c'est la fête
27:25et ils s'en retournent
27:26ils laissent des ordures partout
27:27ils détruisent tout
27:28etc
27:28la préfecture dit
27:29on peut rien faire
27:30on peut juste canaliser
27:31aider etc
27:32et ça dure le temps
27:33que ces gens là veulent
27:34et eux disent
27:34les paysans
27:35ils me disent
27:35mais c'est notre travail
27:36vous allez nous ruiner
27:37vous allez faire 5 jours de fête
27:39et quand vous aurez fait
27:395 jours de fête
27:40nous on n'aura rien gagné
27:42dans l'année
27:42et on sera pauvrissime
27:43et on va se pendre
27:44peut-être même éventuellement
27:45et puis il y en a un
27:46qui arrive avec son tracteur
27:47et le tracteur a une fourche
27:48et il prend le camion
27:49puis pouf
27:50il dit voilà
27:50moi je fais ce que la police
27:51ne fait pas
27:52ce que la police fait
27:53quand il s'agit
27:54d'être contre les paysans
27:55je le rappelle
27:55gilets jaunes, paysans
27:57là il n'y a pas de problème
27:57on envoie la police
27:58et si on n'envoie pas la police
28:00ou alors
28:00quand on envoie la police
28:01il y a des échanges de coups
28:02et puis après
28:03des échanges de violence
28:05je dirais
28:05et puis après
28:06on découvre
28:06dans les musettes
28:08dans les sacs à dos
28:08de ces garçons
28:10ou de ces filles
28:11des choses dangereuses
28:12des boules de pétanque
28:13avec des lames de rasoir
28:14des marteaux
28:15des tournevis
28:16des armes
28:17des matraques
28:17etc
28:18ce sont des gens
28:18qui prétendent vouloir
28:19faire la fête
28:19et qui viennent ravager
28:20le travail des paysans
28:23c'est comme mettre le feu
28:24à une usine
28:24c'est exactement la même chose
28:25simplement on ne sait pas
28:26ce que c'est que le travail
28:27des paysans
28:27et là les paysans disent
28:28on ne va pas se laisser déposséder
28:30de notre travail
28:31c'est de notre travail
28:32puisque la gendarmerie
28:34et l'armée
28:34ne nous protègent pas
28:35et bien on va faire
28:36le boulot nous-mêmes
28:37et je voulais rendre hommage
28:38à ce tracteur
28:40ce conducteur de tracteurs
28:42On va parler maintenant
28:43du budget Michel
28:43parce que notre pays
28:44est en faillite
28:45c'est la phrase célèbre
28:46de François Fillon
28:47toujours d'actualité
28:48avec une dette colossale
28:503300 milliards d'euros
28:51un record en Europe
28:52la croissance aussi
28:53est en berne
28:54je vous ai sorti
28:55une petite archive
28:55alors je n'ai pas retrouvé
28:56de De Gaulle
28:57qui parlait de la dette
28:58mais j'ai retrouvé
28:59Raymond Barr
29:00en 1976
29:01écoutez bien
29:02il dit
29:02la France vit au-dessus
29:03de ses moyens
29:04à l'époque
29:05écoutez bien
29:05le déficit était de
29:0615 milliards de francs
29:08et aujourd'hui
29:09on est à 3300
29:09écoutez
29:10il faut que nous comprenions
29:13que la raison essentielle
29:17de la situation
29:18que nous connaissons
29:20tient en une seule formule
29:22la France vit au-dessus
29:24de ses moyens
29:25les revenus
29:28augmentent plus vite
29:30que la production
29:31le crédit est distribué
29:34d'une manière trop abondante
29:36les dépenses
29:39de l'État
29:39excèdent
29:41de ses recettes
29:42si cette situation
29:43se prolongeait
29:45elle compromettrait
29:47irrémédiablement
29:48nos chances
29:50qui sont grandes
29:51et notre avenir
29:52Raymond Barr
29:53en 1976
29:55nous sommes en 2025
29:56non seulement ça a continué
29:58ça a empiré
29:59et rien
30:00personne
30:01aucun gouvernement
30:02n'a su juguler
30:03la fuite en avant
30:04de ses déficits
30:05ça explique pour vous
30:06cette colère
30:07des français aussi
30:08vis-à-vis de leurs gouvernants
30:09oui parce que
30:10quand c'est un privé
30:12qui ne sait pas gérer
30:13il est tout de suite en faillite
30:14et on vient saisir ses meubles
30:15on vient saisir sa voiture
30:16et puis la faillite
30:17c'est terrible pour un particulier
30:18c'est terrible aussi
30:19pour un artisan
30:21il y a combien d'artisans
30:22qui travaillent
30:22et qui disent
30:23mais moi je fais faillite
30:24parce que je ne suis pas payé
30:25j'ai acheté des matériaux
30:26j'ai posé des tuyaux
30:27je ne sais pas quoi
30:27j'ai acheté ces matériaux
30:29et le type a fait faillite
30:32enfin bon il y a plein de choses
30:33qui font que les faillites
30:34engendrent les faillites
30:35dans l'état français
30:36on sait comment ça marche
30:37bien sûr que nous dépensons
30:38au-dessus de nos moyens
30:39mais je veux dire
30:39c'est toute cette clique aussi
30:40parce que là il nous fait
30:41un bon cours de science éco
30:42de première détaque
30:4376
30:43ça commence avec Giscard
30:4574 Giscard
30:46bah oui
30:47mais oui c'est vrai
30:48ça commence avec
30:50pas Pompidou
30:51il n'a pas eu le temps
30:51mais avec Giscard
30:52et là c'est le premier ministre
30:54de Giscard
30:54et donc c'est facile effectivement
30:56de faire un grand cours
30:57d'économie politique
30:58un peu haut de gamme
30:59je ne suis pas sûr
31:00que le français moyen
31:00qui écoute les histoires de dette
31:02les histoires de salaire
31:03les histoires d'endettement
31:05les histoires de dépenses publiques
31:06etc.
31:06tout ça ce soit forcément
31:07très clair
31:07et puis les gens qui votent
31:09ils disent
31:10mais on vous fait confiance
31:11gérez le portefeuille
31:12de la nation
31:12nous on gère le nôtre
31:13et quand on le gère mal
31:15ça nous tombe dessus
31:16et moi je me souviens
31:17quand j'étais enfant
31:17un artisan qui faisait faillite
31:19la honte s'abattait sur lui
31:21ce qui normalement
31:21n'aurait pas dû avoir lieu
31:22et pour les artisans
31:23qui n'avaient pas su forcément
31:24compter ou faire de la comptabilité
31:26moi j'avais un copain
31:27dont le père était cordonnier
31:28évidemment cordonnier
31:30il n'était pas forcément comptable
31:31et donc on a multiplié
31:33les actes comptables
31:34on a multiplié
31:34les ennuis
31:35je dirais
31:36aux artisans
31:37ou aux commerçants
31:37mais que la France
31:38ne donne pas de leçons
31:39aux particuliers
31:40en disant
31:41si vous ne savez pas
31:41vous faites faillite
31:42si vous faites faillite
31:42ça va mal se passer pour vous
31:43pendant que depuis tout ce temps-là
31:45la faillite existe
31:46moi je le rappelle en permanence
31:48les économies sont faciles à faire
31:49mais pas toujours sur le dos d'eux-mêmes
31:50je pense que déjà
31:51la communauté nationale existante
31:53si on commençait par arrêter
31:54cet orgueil
31:55qui nous fait croire
31:55qu'on est les maîtres du monde
31:56avec cet universalisme
31:58qui nous dit
31:58mais venez ici
31:59il n'y a aucun problème
32:00on a plein d'argent
32:01et on va vous donner
32:02des aides médicales
32:03on va vous donner
32:04des subventions
32:06on va vous aider
32:06à vous loger
32:07etc.
32:08tout ça est fort sympathique
32:09mais qui paie ?
32:10c'est ça le problème
32:11et les français comprennent bien
32:12qu'ils paient
32:12ils savent bien qu'eux ils paient
32:13et qu'ils paient des impôts
32:14parce qu'on pourrait en dire
32:15il y a des gens qui paient des impôts
32:16et des gens qui n'en paient pas
32:17c'est faux
32:17tout le monde paie des impôts
32:18quand on fait son petit déjeuner
32:20quand on s'achète son café
32:21son beurre
32:22son pain
32:22c'est les confitures
32:22et bien on a payé des impôts
32:24sur tout ça
32:24ça s'appelle la TVA
32:25taxe à la valeur ajoutée
32:26et ce sont des impôts
32:27les français ne sont pas
32:28contre les impôts
32:29il n'y a pas de mouvement
32:30anti-impôt
32:30il y a juste un énervement
32:32qui consiste à dire
32:33nous avons fait notre part
32:35on a donné de l'argent
32:36mais vous ne faites pas
32:37votre part
32:37vous dépensez mal
32:38vous dépensez trop
32:39il y a des postes
32:40il y a des budgets
32:40qui sont inacceptables
32:42et faites des économies
32:42mais arrêtez de nous demander
32:43d'en faire encore
32:44faites des économies
32:45vous de gestion
32:46gérez mieux
32:46et gérez plus correctement
32:47on est sur CNews
32:48et sur Europe 1
32:49je renvoie au dossier
32:50très complet du GD News
32:51justement sur la France
32:52au bord du gouffre
32:53en matière financière
32:55j'aimerais qu'on parle maintenant
32:56si vous permettez
32:56parce que sur le général de Gaulle
32:57le général de Gaulle a pensé
32:59que ça n'était pas l'économie
33:00qui faisait la loi
33:00avec des libéraux
33:01comme Raymond Barr
33:02on dit
33:03il y a l'économie
33:04qui nous impose
33:04ceci ou cela
33:05le général de Gaulle
33:05il dit pas du tout d'accord
33:07on a un projet politique
33:08et l'économie suivra
33:09l'intendance suivra
33:10et c'est ce qu'il fait
33:11avec Jacques Rueff
33:11avec les économistes
33:12il dit faites moi ça
33:13et on obtiendra ça
33:14et on n'a pas un chef d'état
33:15qui nous dit ça aujourd'hui
33:16on a un chef d'état
33:17qui dit
33:17ah mais l'économie commande
33:18l'économie commande
33:19ça s'appelle le libéralisme
33:21et le libéralisme
33:22c'est le marché fait la loi
33:23si le marché fait la loi
33:24plus besoin de chef d'état
33:25plus besoin d'école
33:26plus besoin de ministre de la culture
33:27plus besoin de tout ça
33:28moi je ne pense pas
33:28que le marché
33:29doit faire la loi
33:30et le général de Gaulle non plus
33:31si je puis me permettre
33:31alors justement
33:32je vous montre juste
33:33en passant
33:34le livre
33:34De Gaulle et la Bretagne
33:36qui a été écrit par Patrick Maé
33:37Paris Match
33:38aux éditions Ouest France
33:39voilà ce que c'est
33:40un très joli livre
33:40et ça parle de De Gaulle
33:41donc je vais vous l'offrir
33:42à la fin de l'émission
33:43il nous manque un De Gaulle
33:44et la Normandie
33:45oui évidemment
33:46j'étais sûre que le Normand
33:47allait faire une petite réflexion
33:50un tout petit mot
33:51de cette enquête
33:52sur la spiritualité
33:53moi que j'ai trouvé
33:54très intéressante
33:55commandée par l'Observatoire français
33:56du catholicisme
33:57conduite par l'IFA
33:58publiée par le Figaro
33:59alors il y a une majorité
34:00de français
34:00qui se disent sensibles
34:01à la spiritualité
34:0352% disent prier
34:04ou méditer régulièrement
34:0646% disent s'adresser à Dieu
34:0819% à la Vierge Marie
34:0918% à Jésus
34:1018% à personne en particulier
34:128% au cosmos
34:13mais il y a aussi
34:1564% des français
34:16Michel
34:16qui disent
34:17qu'ils veulent plus de silence
34:18de contemplation
34:19de méditation
34:20est-ce que c'est encore possible
34:21dans le monde
34:21dans lequel on vit ?
34:22oui
34:22c'est une question
34:24d'organisation personnelle
34:25c'est comme on veut
34:26je veux dire que
34:27c'est vrai que si on est marié
34:28père de famille
34:29avec trois enfants
34:30dont un au berceau
34:32ou des petits-enfants
34:32ou des petits-enfants
34:33oui
34:35c'est difficile d'avoir
34:36le silence
34:37le calme
34:37la solitude
34:38mais il faut créer
34:39des moments
34:39pour ça
34:40peut-être même à deux
34:41aussi
34:42moi je choisis
34:43avec mon épouse
34:44on a choisi
34:44chacun de vivre chez soi
34:45justement parce qu'on aime
34:46l'un et l'autre
34:46le calme
34:47le silence
34:48la méditation
34:49alors la méditation
34:49c'est pas
34:50je me mets à genoux
34:51je m'allonge
34:51c'est un certain type
34:54de rapport au monde
34:55et c'est en permanence
34:55c'est-à-dire
34:56c'est un certain type
34:57de présence au monde
34:58au soleil
34:59à la lumière
34:59à soi-même
35:00à son souffle
35:01si on veut
35:01enfin ce genre de choses
35:02moi je pense effectivement
35:03que pendant très longtemps
35:04le christianisme a trusté
35:06la spiritualité
35:07c'est un philosophe
35:08qui s'appelle Pierre Bell
35:09qui avait fait
35:10il avait tranché le truc
35:11en disant à un moment donné
35:12non on peut être
35:12un athée vertueux
35:13pendant très longtemps
35:14on a dit
35:14il faut le christianisme
35:15pour pouvoir être vertueux
35:16et Pierre Bell
35:17qui était protestant
35:18qui n'était pas du tout
35:19un athée
35:19dit non non
35:20on peut être un athée
35:21et en même temps
35:21être vertueux
35:22et donc j'ajoute
35:23qu'on peut être passionné
35:25par la spiritualité
35:26ce qui est mon cas
35:26c'est-à-dire par la vie
35:27de l'esprit
35:27en étant un matérialiste radical
35:29ce qui est aussi mon cas
35:30il n'y a pas un monopole
35:31de la religion
35:32sur la question de la spiritualité
35:33c'est la vie de l'esprit
35:34de la spiritualité
35:35et le philosophe
35:36que je tâche d'être
35:36est soucieux de spiritualité
35:38car il y a des spiritualités
35:40je ne vais pas dire païennes
35:41le mot est mal compris
35:42mais non religieuses
35:43disons-le comme ça
35:44on va continuer
35:44à parler de philosophie
35:45parce que vous vouliez
35:46parler de la mort
35:47des 40 ans
35:48de la mort de Jean Kélévitch
35:49mort en 1985
35:51c'était un philosophe
35:52qui avait été horrifié
35:53par les crimes nazis
35:54entre autres
35:54je serre sur un angle
35:56de ses écrits
35:57il avait rompu radicalement
35:59avec l'Allemagne
36:00il ne lisait plus
36:01les philosophes allemands
36:02il ne lisait plus
36:03les écrivains
36:05il n'écoutait plus de musique
36:06il avait promis
36:07de jamais mettre
36:08un pied sur le sol allemand
36:10il disait
36:11les crimes contre l'humanité
36:12sont imprescriptibles
36:13c'est-à-dire qu'ils ne peuvent
36:14pas être purgés
36:15le temps n'a pas
36:16d'influence sur eux
36:18vous êtes d'accord
36:19avec cette vision-là
36:20Michel Onfray
36:20on ne peut pas pardonner
36:22ça n'existe pas
36:23alors il faut s'entendre
36:24sur le pardon
36:25il avait écrit
36:25pardonner
36:26et le pardon
36:27deux livres
36:27magnifiques
36:29un autre qui s'appelle
36:29l'imprescriptible
36:30des livres magnifiques
36:31courts
36:31alors qu'il fait parfois
36:32un traité des vertus
36:33qui fait 800 pages
36:34et pas toujours facile à lire
36:36mais il nous dit
36:38mais il y a des conditions
36:39de possibilité au pardon
36:40d'abord on a été offensé
36:41on est d'accord
36:41il faut pardonner des offenses
36:43et Jean Kélévitch dit
36:44mais on ne peut pardonner
36:46qu'à deux raisons
36:48pour deux raisons
36:50la première
36:50il faut que celui
36:51qui nous est personnellement
36:52offensé
36:53puisse demander pardon
36:55les nazis n'ont jamais
36:56demandé pardon
36:57et ils ont même parfois
36:58dit non j'étais pas nazi
36:59regardez Klaus Barbie
36:59c'est pas moi
37:00je suis Klaus Altman
37:01j'ai rien à voir avec ça
37:02etc.
37:03la première condition
37:04de possibilité du pardon
37:05c'est que celui
37:06qui est offensé
37:07demande à celui
37:08qu'il a offensé
37:08qu'il lui pardonne
37:10et vous ne pensez pas
37:11qu'on peut pardonner
37:12sans que l'autre demande pardon
37:12alors ça je vous donne
37:14la thèse de Jean Kélévitch
37:16après je vous donnerai
37:17peut-être la mienne
37:17si vous le souhaitez
37:18et puis le deuxième temps
37:19il dit
37:19c'est qu'il faut
37:20une deuxième condition
37:21c'est que ceux qui ont
37:22eux-mêmes été offensés
37:23puissent pardonner
37:24à celui qui les aura offensés
37:25il dit
37:26un la première condition
37:27n'est pas
37:28n'est pas reconnue
37:30aucun nazi n'a demandé
37:32aucun peuple n'a demandé
37:34et puis ensuite
37:35ceux qui auraient été offensés
37:36ils sont morts
37:37dans les chambres à gaz
37:38il dit donc
37:39qu'ils ne peuvent plus pardonner
37:40dans la mesure
37:41où ils ne peuvent plus pardonner
37:42puisque personne ne leur a demandé
37:44et que même
37:44leur aurait-il demandé
37:45ils ne sont plus là
37:46c'est impardonnable
37:47et voilà les conditions
37:48de l'impossibilité du pardon
37:49alors il était mélomane
37:51autant que philosophe
37:52il a beaucoup écrit
37:53beaucoup sur la musique française
37:55sur Forêt
37:55sur Debussy
37:56sur Montpou
37:56enfin sur plein de choses
37:58mais il a tenu sa parole
37:59sur jamais remettre un pied en Allemagne
38:01jamais relire des philosophes
38:03et il a décidé que
38:04les conditions d'émergence du nazisme
38:07avaient été
38:07été musical
38:09par exemple
38:10pas seulement Wagner
38:11on se dit
38:12mais Schubert
38:13responsable de quoi
38:14Bach responsable de quoi
38:15oui mais enfin Bach
38:16on peut aussi imaginer
38:17que Bach étant protestant
38:18le protestantisme
38:19ayant été d'un antisémitisme virulent
38:21il y a des textes de Luther
38:22qui sont terribles
38:23on pouvait faire un paquet
38:24comme ça à cadeau
38:24en disant
38:25je ne veux plus entendre
38:26parler de l'Allemagne
38:26un jour elle a rendu possible
38:28ce qui s'appelle le nazisme
38:29mais la musique
38:30toute la musique
38:31et toute la philosophie
38:32donc pas de Nietzsche
38:33pas de Freud
38:33pas de Kant
38:34pas de Marx
38:35pas de Schelling
38:35pas de Hegel
38:36pas de Leibniz
38:37toute la philosophie
38:39tombe à l'eau
38:39toute la philosophie
38:41qui domine en Europe
38:43alors lui dit
38:43mais il y a des philosophies
38:44des philosophes en Espagne
38:46il y a des philosophes en Italie
38:47et puis il y a des philosophes ailleurs
38:48et puis on n'a pas besoin de ça
38:49la musique même chose
38:50donc quand vous avez enlevé
38:51Brahms, Wagner
38:52Beethoven
38:53Mozart
38:54autrichien
38:55il ne reste plus grand chose
38:58lui il dit
38:58je ne veux plus entendre parler
38:59de l'Allemagne
39:00et y compris
39:01de l'Allemagne future
39:01parce qu'il ne pardonne pas
39:03voilà
39:03et pardonner
39:05ça veut dire
39:06quelque chose a eu lieu
39:07mais je fais comme si
39:08ça n'avait pas eu lieu
39:08tu m'as trompé
39:10tu m'as trahi
39:10c'est-à-dire qu'on oublie
39:11pardonner c'est oublier
39:12c'est pas oublier
39:13c'est dire
39:13vous avez quelqu'un qui dit
39:15voilà on m'a trahi
39:16quel que soit le type de trahison
39:18et bien vous avez des gens
39:19qui disent c'est impardonnable
39:20jamais de la vie
39:21vous pouvez dire
39:21je n'oublie pas
39:22que tu m'as trahi
39:23et puis je continue
39:25simplement on est avertis
39:26à qui on a affaire
39:27et puis on sait
39:28ce qu'on peut envisager
39:30avec autrui
39:30la vie est ainsi faite
39:31que si on ne pardonne pas
39:32on est fâché avec tout le monde
39:34tout le temps
39:34en permanence
39:35il y a toujours des trahisons
39:36il y a toujours des inimitiés
39:37il y a toujours des vacheries
39:38des méchancetés
39:39il y a toujours dans la vie
39:40de quelqu'un
39:41des reproches à faire
39:42à son mari
39:42à son épouse
39:43à ses parents
39:44mais ça sert à quoi
39:45d'être en permanence là
39:46à dire
39:47tu m'as fait ça
39:50à telle époque
39:51etc etc
39:51moi ce qui était négatif
39:53dans mon passé
39:54je ne veux pas
39:54que ce soit présent
39:55dans mon présent
39:56je ne veux pas faire
39:57de telle sorte
39:57qu'une gifle reçue
39:58quand j'avais 10 ans
39:59par exemple
40:00une gifle au sens large du terme
40:01une offense
40:02qui m'aurait été faite
40:03quand j'avais 10 ans
40:03soit toujours une offense
40:05efficace
40:0550 ans plus tard
40:06parce que j'ai multiplié
40:08cette offense
40:09c'est-à-dire que
40:10c'est une offense
40:11qui a été faite ponctuellement
40:11et j'ai fait de telle sorte
40:12que pendant 50 ans
40:13je lui ai donné un écho
40:14c'est-à-dire
40:14je suis le bourreau de moi-même
40:15quand on ne pardonne pas
40:17on est le bourreau de soi-même
40:17si on pardonne
40:19et bien on se libère soi-même
40:20de ce qui est le ressentiment
40:21et c'est ce qu'il y a de mieux
40:23pour être léger
40:24pour le coup
40:24on parlait de spiritualité
40:25tout à l'heure
40:25si vous voulez être alléger
40:27arrêtez de haïr
40:29ceux qui vous ont fait du mal
40:30passez votre chemin
40:31éventuellement
40:32continuez un bout de chemin
40:33si ce sont des offenses mineures
40:36si ce sont des offenses majeures
40:37il faudra encore s'entendre
40:38sur ce qu'est une offense majeure
40:40mais je comprends
40:41qu'une femme violée
40:42un père à qui on a tué son fils
40:44ou sa fille
40:45ou une mère
40:46je comprends
40:46qu'on n'ait pas forcément
40:47envie de pardonner
40:49mais il ne faut pas non plus
40:50que ce soit réitéré sans cesse
40:52sans cesse
40:53en disant
40:53mais moi j'ai vécu ça
40:54il y a 50 ans
40:55il y a 40 ans
40:56il y a 30 ans
40:57et je le revivrai sans cesse
40:58etc
40:58ne pas pardonner
40:59c'est se faire du mal
41:01et ô ton timorou menos
41:02disait Baudelaire
41:02c'est-à-dire je suis le bourreau
41:04et la victime
41:04je suis le marteau
41:05je suis l'enclume
41:05ne pas pardonner
41:07c'est se faire soi-même
41:08le bourreau et l'enclume de soi
41:09mais ça veut dire que pour Jean Kélévitch
41:10les crimes contre l'humanité
41:12n'étaient pas pardonnables
41:13c'est imprescriptible
41:14c'est-à-dire que vous auriez
41:15dans trois siècles
41:16un nazi qui aurait échappé à la mort
41:18et bien il faudra encore le condamner
41:19d'accord
41:20écoutez
41:20on se repronlongera
41:21dans Jean Kélévitch
41:23vous avez un ouvrage
41:23à nous recommander
41:26Michel ?
41:27oui il y en a un
41:28qui est formidable
41:28parce que c'était un moment de synthèse
41:30Jean Kélévitch n'a pas beaucoup vendu de livres
41:31jusqu'à Bernard Pivot
41:32qui a fait exploser
41:33les apostrophes merveilleuses
41:36avec Jean Kélévitch
41:36il avait une façon
41:37c'était un personnage assez extravagant
41:39et il avait écrit un livre
41:41qui s'appelait
41:41le je ne sais quoi
41:41et le presque rien
41:42pas facile à lire
41:43contrairement à ce qu'on pourrait imaginer
41:44ce qui voudrait un sujet particulier
41:46ça pourrait être l'ironie
41:47très beau livre
41:48parce que nous avons perdu
41:49le sens de l'ironie
41:50nous avons perdu le sens de l'humour
41:51il dit
41:51dans l'ironie
41:52il y a la confiance
41:52dans l'intelligence d'autrui
41:53je fais une plaisanterie
41:54parce que je compte sur votre intelligence
41:56et vous allez comprendre
41:56que je dis une chose
41:57mais qu'il faut comprendre le contraire
41:58la mort de l'ironie
41:59c'est aussi quelque chose
42:00de notre époque
42:01mais je veux dire que
42:02de manière plus générale
42:03avec Béatrice Berlovitz
42:04il y avait un livre d'entretien
42:05qui s'appelait
42:05quelque part dans l'inachevé
42:07bon écoutez
42:07ce sera notre petit rendez-vous
42:09filo chaque semaine
42:10désormais d'en face
42:10à Michel Lompré
42:11merci à vous
42:12chers auditeurs et téléspectateurs
42:13on est ravis de vous retrouver
42:14la semaine prochaine