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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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Transcription
00:00Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Beaucoté.
00:05Cher Mathieu, bonsoir.
00:06Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:08Bonsoir.
00:08On commence l'émission dans un instant, mais avant cela c'est le point sur l'information.
00:12Avec Isabelle Piboulot, bonsoir Isabelle.
00:13Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:15A la une, ce fugitif tout juste majeur qui court toujours jugé hier soir au tribunal judiciaire de Versailles pour tentative de meurtre.
00:23Il a pris la fuite alors qu'il attendait son jugement.
00:26Le jeune homme avait demandé à se rendre aux toilettes.
00:28Deux policières étaient en charge de sa garde, une auxiliaire et une stagiaire qui ont été auditionnées.
00:33Une enquête pour évasion est en cours.
00:36Emmanuel Macron en visite d'État pour deux jours à Monaco.
00:39Le chef de l'État et son épouse ont été accueillis par le prince Albert II et la princesse Charlène.
00:44Ils se rendront demain dans une entreprise qui produit de l'énergie thermique grâce à la mer ainsi qu'au musée océanographique.
00:51Ce déplacement a lieu avant la conférence des Nations Unies sur l'océan qui se tiendra à Nice dès lundi.
00:57Et puis un mot de tennis, Koko Goff a remporté son premier Roland-Garros.
01:01L'américaine numéro 2 mondial s'est imposée face à Rina Sabalenka.
01:06La numéro 1 mondiale s'est inclinée 6-7, 5-7, 6-2, 6-4.
01:11À 21 ans, Koko Goff décroche son deuxième titre en grand chelem après l'US Open 2023 où elle avait déjà dominé la Bélarusse en finale.
01:19Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
01:23À la une de face à Mathieu Boccoté en France, la justice est-elle à deux vitesses fermes quand il s'agit d'identitaires, plus clémente,
01:31quand elle doit sanctionner les auteurs des émeutes dans les rues parisiennes ou encore mettre devant un tribunal les auteurs d'apologie du terrorisme ?
01:37Y a-t-il vraiment une différence de traitement en fonction des sujets ? On en parle dans un instant.
01:43À la une également, vous souhaitez rendre hommage à Pierre Nora, décédé cette semaine à l'âge de 93 ans,
01:48historien de la mémoire française, inventeur de l'égo-histoire.
01:52Ce sera à suivre dans cette émission.
01:54Enfin, votre invité ce soir, Mathieu, est l'un des meilleurs spécialistes de la Maison-Blanche,
01:58Gérald Olivier, journaliste, auteur de Cover Up, le clan Biden, l'Amérique et l'État profond.
02:03Il ne sera pas question de Joe Biden.
02:05Vous allez revenir sur ce clash historique qui sidère le monde entre Donald Trump et Elon Musk.
02:12Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:15Cher Mathieu, mercredi à Paris se tenaient les procès des militants des natifs proches de la mouvance identitaire.
02:22Au cœur du procès, une banderole où ils ont, contre Aya Nakamura,
02:28comme voix de la France aux Jeux Olympiques de 2024,
02:31la justice se veut particulièrement sévère à leur endroit
02:34et certains y voient un procès politique.
02:37Est-ce votre cas ?
02:39Je le crois et je dirais que je le crois.
02:41Alors on se rappelle de la controverse autour d'Aya Nakamura
02:43qui était présentée comme la voix possible de la France pour les JO.
02:49Polémique très vive et la polémique ne portait évidemment pas sur les origines de Mme Nakamura
02:53mais portait sur le style musical qui était le sien.
02:56Les identitaires, avec le style qui est leur, polémique, provocateur, font de bannières
03:01« il n'y a pas moyen à Aya, ici c'est à Paris, pas le marché de Bamako ».
03:04Fin de la citation.
03:06C'est une formule que je n'aurais pas reprise à mon compte si je peux me permettre,
03:09d'autres ne l'auraient pas, je ne crois pas que plusieurs l'auraient reprise.
03:11Mais l'enjeu est le suivant.
03:12Pour cette formule, ils se sont retrouvés devant les tribunaux.
03:17Ils se sont retrouvés devant les tribunaux et l'État a mobilisé des moyens considérables
03:21pour mener ce procès et se montrent particulièrement sévères dans les sanctions exigées.
03:29Pour les peines qui se sont demandées, c'est-à-dire 13 militants je crois,
03:334 mois avec sursis jusqu'à 4 mois fermes ont été requis au tribunal correctionnel de Paris.
03:404 mois fermes de prison pour une banderole.
03:44Je note le contexte, évidemment comment ça s'est passé.
03:46Les associations antiracistes classiques ont dénoncé sur le mode de la délation civique ou idéologique cette banderole.
03:53C'était repris évidemment par le parquet de Paris,
03:56qui a confié une enquête à l'Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne.
04:01Des moyens considérables ont été mobilisés, qui ont permis notamment d'espionner,
04:05de retrouver les conversations privées, notamment sur Telegram, des identitaires.
04:09Donc vous voyez, on ne parle pas ici d'un groupe terroriste qui serait à la veille de préparer un attentat en France.
04:13On parle d'une banderole, maladroite si vous le voulez, polémique si vous le voulez,
04:18mais une banderole, et bien cette banderole soudainement devient matière à persécution.
04:24Je note soit dit en passant que lorsqu'on parle des fameux natifs,
04:27on nous présente de manière particulièrement sévère.
04:30Dans le Parisien, par exemple, on nous les présente, je cite,
04:32« Le groupuscule « Les natifs » issus de Générations identitaires défend la théorie raciste et complotiste du grand emplacement ».
04:41Donc juste pour être certain de bien comprendre, on dit grand emplacement,
04:44mais on dit avant « théorie conspirationniste et raciste » pour être certain que ce soit vu comme l'autre nom d'une idée diabolique.
04:50De la même manière, les identitaires des natifs se font reprocher d'avoir organisé, que dis-je,
04:58une manifestation en l'hommage de Thomas qui a été tué à Crépole il y a de cela maintenant deux ans, je crois.
05:06On leur reproche aussi d'avoir recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées
05:10dans le cadre de l'exposition à la Basivique Saint-Denis.
05:12Chacune de ces initiatives peuvent être polémiques, je l'entends,
05:16mais présenter le fait de combattre le voilement de la France,
05:19de célébrer la mémoire de Thomas, de dénoncer ce que certains appellent le grand emplacement
05:23comme tout autant de signes de racisme, et là, c'est quand même original, disons ça ainsi.
05:30Allons un peu plus loin, la défense des gens, des identitaires, des natifs,
05:34ils disent « nous ne critiquions pas la couleur de peau d'Aya Nakamura, évidemment,
05:38mais un style musical étranger à la culture française ».
05:41On pourrait presque présenter la chose de la même manière.
05:43Si je critiquais, par exemple, je dis, pour trouver le symbole que vous souhaitez,
05:47les pyrogyes de la Pologne ne sont pas un symbole de la gastronomie française,
05:52c'est un symbole polonais. Est-ce que ce serait une forme de polonophobie ?
05:55Mais de la même manière, critiquer un style musical qu'on peut apprécier ou non,
05:58en disant qu'il n'est pas représentatif de la culture française,
06:00on m'expliquera en quoi c'est un marqueur de racisme sous le signe de la plus grande évidence.
06:04Mais ce qui est encore plus frappant, c'est la comparaison des...
06:07Vous l'avez évoqué d'ailleurs très justement, la comparaison des moyens utilisés par la justice
06:13pour frapper d'un côté les identitaires dans ce cas-là,
06:16et de l'autre, ceux qui se sont rendus coupables de violences avérées suite à la victoire du PSG.
06:23Alors là, je précise, dans le cas des violences du PSG,
06:25on est devant des gens qui font de véritables violences,
06:27des violences physiques, des violences où on agresse des policiers,
06:30des violences de pillage, des violences d'agression, où on attaque des gendarmes notamment.
06:35Eh bien, pour tout cela, on se retrouve avec des peines particulièrement molles,
06:39particulièrement douces, particulièrement clémentes, particulièrement compréhensives.
06:43Mais quand on est devant des gens qui critiquent avec une banderole un discours,
06:48qui critiquent en fait une proposition culturelle,
06:50eh bien, c'est présenté comme une manifestation de racisme.
06:53Donc, comme si c'était plus grave de critiquer un style musical que d'attaquer des policiers,
06:57de ce point de vue, nous sommes, je crois, oui, devant un procès politique.
07:00– Alors, ce que vous appelez la persécution politique des identitaires,
07:05prend-elle d'autres formes, Mathieu ?
07:07– Oui, c'est le moins qu'on peut se dire.
07:08En fait, je pense que cette mouvance, quoi qu'on en pense,
07:11c'est la mouvance dissidente de notre temps.
07:13Je vais vous donner quelques exemples.
07:14La dissolution de génération identitaire il y a quelques années,
07:17sur des motifs quelque peu approximatifs.
07:20Les poursuites régulières contre Némésis.
07:22Némésis, on le sait, il y a d'ailleurs une séquence qui tourne sur Internet en ce moment,
07:25sur Twitter, où Alice Cordier prend critique la mère dont la ville m'échappe
07:31en disant « violeur étranger dehors »,
07:34pour avoir dit cela, elle a été poursuivie quand même, c'est quelque chose.
07:38Un autre exemple, il y a un spectacle en ce moment dans le Bourbonnet,
07:41le spectacle « Murmure de la cité ».
07:43Donc, c'est un spectacle, une forme de mini-puis du fou
07:45qui cherche à raconter l'histoire de France dans une perspective catholique.
07:49Eh bien, qu'est-ce qu'on voit dans ce coin-là ?
07:52Il y a une mobilisation d'associations de gauche qui veulent couper les subventions de ce spectacle
07:58sous prétexte qu'il est anti-républicain et qu'il porte des valeurs
08:01qui sont contraires à l'État de droit.
08:04Parce que cette association qui porte « Murmure de la cité »
08:07dit notamment « le bien commun est plus important que l'État de droit ».
08:10Pour avoir dit ça, eh bien, on dit qu'il faut leur couper les subventions,
08:14ils ne doivent plus apparaître publiquement.
08:16On associe à cela le fait qu'apparemment le spectacle serait financé d'une manière ou de l'autre
08:20par Pierre-Édouard Sterrain qui est le nouveau diable dans l'esprit d'une bonne partie de la gauche.
08:25Eh bien, on cherche à interdire en France un système, pardonnez-moi, un spectacle
08:30parce qu'il n'est pas d'esprit républicain.
08:34Et on utilise pour ça plusieurs appels, les associations de gauche à question,
08:37en appel à l'utilisation de la loi sur le séparatisme.
08:40Donc, si vous racontez l'histoire française dans une perspective catholique,
08:43vous vous tombez sous le coup de la loi séparatisme dans leur esprit
08:45et ils doivent être sanctionnés.
08:47Autre exemple dont on parle souvent, TV Liberté,
08:50une chaîne qui existe sur Internet, une chaîne identitaire, on pourrait dire,
08:55a vu son compte bancaire suspendu tout récemment.
08:58Dans le même état d'esprit, et là c'est un élément assez important,
09:01on a déjà parlé ici assez souvent de l'Institut Iliade
09:04qui avait vu son colloque annulé il y a deux ans en hommage à Dominique Vénère.
09:09On peut penser ce qu'on veut du personnage, la question n'est pas là,
09:11mais colloque annulé.
09:13Et là, on a le process poursuivre, parce que c'est tribunaux, et ainsi de suite,
09:16et là, la préfecture de Paris a publié le rapport pour justifier
09:20ce pourquoi c'est annulé.
09:23Parmi les raisons pour lesquelles il fallait interdire cet événement,
09:26un des arguments qui est avancé, c'est que les gens de l'Institut Iliade
09:28s'opposent au grand remplacement, disent-ils, s'opposent au grand remplacement.
09:32Et je cite ici alors le rapport de la préfecture,
09:35des propos qui pouvaient être tenus,
09:38était susceptible de générer des propos de nature
09:42à mettre en cause la cohésion nationale
09:45et les principes consacrés par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
09:48mais également d'inciter à la haine et à la discrimination.
09:51Donc, si vous critiquez le grand remplacement,
09:54je n'endosse pas ce concept,
09:55je dis que certains l'endossent, il existe dans l'espace public,
09:58certains veulent désormais pénaliser et criminaliser,
10:01placer sous le signe du délit la critique du grand remplacement.
10:03Parmi les autres arguments utilisés,
10:06il y avait, rappelez-vous, cette idée que dans le cadre de ce colloque,
10:08il y a deux ans, se trouvait un intervenant qui, en 1984,
10:12ah non, on aurait pu y tenir,
10:13c'est le signe de Minority Report comme dans le film,
10:15pourrait s'y tenir des propos contraires à la loi.
10:19Pourrait s'y tenir.
10:20Donc, non pas qu'on les avait tenus, pourrait s'y tenir.
10:23Notamment, puis là, on disait qu'il y avait un des intervenants
10:25qui participait au colloque qui avait été accusé,
10:27condamné en 1990 pour avoir tenu de tels propos.
10:29Ce qu'on oublie de dire, c'est que la personne qui avait été condamnée
10:34avait été relaxée deux ans plus tard.
10:36Donc, on a la préfecture de police dans son mémoire
10:38qui fait une forme de diffamation de manière un peu étonnante
10:41en rappelant la condamnation d'un homme,
10:43mais en ne rappelant pas qu'il a été relaxé.
10:45Donc, qu'est-ce qu'on voit encore une fois?
10:46Une forme d'argumentation bancale pour justifier la censure
10:49d'un événement, de la mouvance dite désidentitaire.
10:53Ces interdictions se multiplient.
10:55Je crois que nous sommes effectivement devant une logique politique.
10:57– Alice Cordier, c'était un échange avec la maire de Besançon.
11:00– Voilà, voilà, voilà.
11:00– Dans cette affaire, Némésis a été relaxé.
11:03C'était la pancarte « violeur étranger dehors ».
11:05– Oui, mais vous voyez, le problème, c'est qu'on dit « a été relaxé ».
11:07Vous avez tout à fait raison de le dire,
11:08mais le problème, c'est que ces procès à répétition
11:10paralysent la vie publique.
11:12En fait, le fait qu'une proposition politique, idéologique,
11:15soit traduit devant les tribunaux,
11:17ça fait en sorte qu'il y a une forme de judiciarisation du débat
11:20qui pousse tout le monde à se taire.
11:21– Alors, cette persécution des identitaires dont vous parlez,
11:25est-elle exclusive à la France, Mathieu Boccoté ?
11:29– Non, c'est le moins qu'on puisse dire.
11:31C'est vrai partout en Occident aujourd'hui.
11:33L'argument est un peu toujours le même.
11:34On nous dit désormais qu'on doit interdire les événements
11:37au nom de la défense de l'ordre public immatériel.
11:40L'ordre public immatériel, autrement dit l'idéologie dominante.
11:43Je note que le pouvoir est moins efficace
11:45quand vient le temps de défendre l'ordre public matériel.
11:47Apparemment, c'est plus compliqué.
11:48Cela dit, je vais vous raconter une histoire allemande,
11:50tout récemment, qui est assez intéressante.
11:53Alors, il y a eu un sommet qui a été organisé à Milan,
11:55un sommet sur la « remigration ».
11:57Encore une fois, il ne s'agit pas d'être d'accord avec l'événement,
11:59qu'on se comprende bien.
12:01Neuf militants identitaires allemands veulent s'y rendre.
12:04Le gouvernement allemand dit non, vous ne quitterez pas le territoire
12:07parce que vous allez donner mauvaise réputation à l'Allemagne.
12:10Parce qu'il y a un nouveau mur de Berlin, c'est oui, il faut nous avertir.
12:12Donc, vous ne pourrez pas quitter
12:13parce que ce que vous direz à cet événement
12:15pourrait donner mauvaise réputation à l'Allemagne.
12:17Finalement, ils s'y sont rendus autrement.
12:19Lorsqu'ils sont revenus, la police, évidemment, les a sanctionnés.
12:23Donc, qu'est-ce qu'on...
12:24C'était atteint à la réputation de l'Allemagne à l'étranger.
12:26De la même manière, et là, je vais généraliser le propos,
12:29les péripéties autour de l'élection roumaine récemment,
12:32les tentatives pour interdire l'AFD en Allemagne,
12:36avec notamment l'idée qu'on devrait persécuter les membres de l'AFD
12:39en leur interdisant d'avoir tel emploi public,
12:42telle subvention, d'avoir...
12:43Eh bien, qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
12:44C'est qu'il y a une nouvelle catégorie de sous-citoyens dans nos sociétés.
12:47C'est une forme de république à deux vitesses.
12:49Ce sont ceux qu'on associe aux identitaires, à l'extrême droite,
12:52pour reprendre le terme consacré.
12:53De ceux-là, on peut les priver de leurs droits.
12:57C'est légitime pour sauver apparemment l'État de droit.
12:59J'imagine que l'individu qui a frappé le rabbin à Paris,
13:03à Neuilly-sur-Seine, sera condamné puisqu'il était en Allemagne
13:06pour atteinte à la réputation de l'Allemagne.
13:09Il n'avait pas le droit de quitter son landeur, son département.
13:12Il faudrait suivre attentivement ce dossier.
13:15Alors, est-ce qu'il y a une justice à deux vitesses?
13:18C'est la question qu'on se pose, Arthur de Batrigan.
13:21Le problème des identitaires, c'est qu'ils n'ont toujours pas compris.
13:23On a dit, pas de message politique,
13:25qu'ils ne soient pas de gauche, sinon c'est garde à vue.
13:26Vous avez cité l'exemple des valeureuses Némésis
13:29qui avaient brandi la pancarte
13:31« Violeurs étrangers dehors ».
13:33Il paraît que c'est trop radical, d'après le ministre de l'Intérieur.
13:36Alors, peut-être qu'elles ont été relaxées,
13:37mais un procès, ça coûte de l'argent.
13:38Je sais de quoi je parle, j'en suis à ma 20e.
13:40Et quand vous les gagnez, vous ne gagnez pas d'argent, vous le dépensez.
13:43Mais pour ça, il a quand même eu garde à vue, perquisition
13:45et saisi du matériel informatique.
13:47Donc, mesdames les Némésis, un conseil, la prochaine fois,
13:49vous demandez poliment à Kevin ou à l'anglais
13:51qui vient de ziguiller votre sœur,
13:52qui peut partir gentiment.
13:54Vous dites « s'il vous plaît », vous dites « merci »,
13:55puis avec un grand sourire.
13:56Par contre, en revanche, on a le droit de faire des affiches
13:58avec un voile islamique et un homme blanc qui est pendu.
14:01Non seulement on a le droit, mais en plus,
14:02on aura le droit à une subvention d'un idéalgo.
14:04En revanche, Madame Pécresse, si l'info remonte un peu trop,
14:07elle ira se fâcher, elle enlèvera le logo,
14:08mais ça n'empêchera pas de continuer à financer des amis.
14:11Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que
14:12si vous tenez vraiment à faire passer un message politique,
14:15il y a deux, trois précautions à prendre.
14:17Tout le monde apprend ça à Tolbiac en 10e première année.
14:22Ménageux, tu n'oublies, tu n'as aucune chance,
14:24même sur un malentendu, ça ne marchera pas,
14:26parce qu'il ne faut aucune référence à un pays colonial,
14:29raciste, xénophobe.
14:31Il vaut mieux opter pour l'exotique, ça marche mieux.
14:33Deuxième conseil, c'est
14:35le mieux, c'est carrément de ne pas avoir de papier.
14:38Ou alors, si vous tenez vraiment à avoir des papiers d'identité,
14:40des papiers étrangers, c'est mieux.
14:41Et si tu veux vraiment te protéger,
14:43il faut acheter l'OQTF, ça ne marche pas mal aussi,
14:44parce qu'on était pris au sérieux qu'à partir du 5e ou 6e délit.
14:48Deuxième conseil,
14:49si on se fait attraper, là il faut plaider l'oisiveté,
14:52ça ne marche pas mal.
14:53Ou alors, la souffrance des ancêtres,
14:55la souffrance d'avoir su des hôpitaux, des écoles, des routes, tout ça.
14:58On appelle ça le privilège de l'héritage,
15:00mais pour ça, il ne faut pas être français de souche.
15:02Parce que si tu es né en France,
15:03il faut opérativement chercher un grand-père,
15:05un arrière-grand-père ou un arrière-grand-père
15:07qui vient d'ailleurs, comme ça on peut demander réparation.
15:09Vous savez, on ne sait pas ce que ça veut dire,
15:11mais en tout cas, il faut demander, ça marche quand même.
15:13Et puis, de toute façon, la France est coupable,
15:15puisqu'on nous l'explique à longueur de temps,
15:16on l'explique dès l'école,
15:17on l'explique à haute dose dans toutes les radios publiques
15:21et dans tous les canaux publics.
15:23Et si tu penses que les logements sociaux,
15:24les allocs, l'école libre, la discrimination positive,
15:27tout ça, ce n'est pas assez bien,
15:28tu peux toujours aller exprimer ta souffrance dans la rue,
15:30de préférence les soirs de match ou les soirs de fête,
15:32type 14 juillet, ça ne marche pas mal.
15:34Comme dirait Attal, tu casses, tu salis,
15:36tu défies l'autorité.
15:37Si tu es pris de remords, c'est ton jamais,
15:39ne t'inquiète pas, tout est prévu,
15:41parce que de toute façon, les magasins se barricadent,
15:43ils viennent même experts en la matière.
15:45S'il y en a un qui s'est mal préparé,
15:46le plus simple, c'est carrément de lui dire
15:47en allant dévaliser sa boutique,
15:50ça lui rendra service pour la prochaine fois.
15:52Après, il y a la police,
15:53mais ça, ce n'est pas un problème
15:54parce qu'il commence à devenir sérieusement dépressif
15:56parce que ça fait la vingtième fois
15:57qu'il les arrête en deux mois.
15:58Et si pas bonheur, il s'énerve un peu,
16:00c'est bien la preuve que tu as raison,
16:01c'est-à-dire qu'il est raciste.
16:03Le mieux, c'est de l'attaquer dans ce cas-là
16:04par derrière à coup de parpaing
16:05et puis tu demandes à ton copain
16:06qui est à côté de filmer uniquement la riposte.
16:08C'est comme ça que tu es sûr
16:09de gagner trois nues d'émeutes supplémentaires,
16:10d'avoir les honneurs de France Inter,
16:12de la France Insoumise
16:13et puis même une dédicace
16:14du président de la République.
16:15Et enfin, si par malheur,
16:17tu finis devant le juge,
16:18là, il ne faut pas s'inquiéter non plus
16:19parce que de toute façon,
16:20la magistrature a super bien intégré
16:21la philosophie d'Oswald Baudot,
16:23vous savez, celui,
16:24le créateur du syndicat de la magistrature.
16:26Soyez partiaux,
16:27ayez un préjugé pour le voleur
16:28contre la police, je le cite.
16:30Mais en revanche,
16:31il ne faut surtout pas croire
16:32que l'État ne manque de courage
16:33ou que la justice est laxiste
16:35puisque les gilets jaunes
16:36s'en rappellent encore.
16:3710 000 gardes à vue,
16:383 100 condamnations
16:39et plus de 400 peines de prison ferme
16:42avec incarcération immédiate.
16:43Donc en fait, l'État est courageux
16:45et la justice n'est pas laxiste
16:46mais ça dépend uniquement des profils
16:48et ça dépend uniquement des sujets.
16:50Autre sujet à présent,
16:52Mathieu Baudcôté,
16:53vous souhaitez parler de l'historien
16:54Pierre Nora.
16:55Pierre Nora nous a quitté cette semaine
16:58à l'âge de 93 ans
16:59et vous tenez à lui rendre hommage.
17:01Oui, je crois qu'on aurait dû
17:02en parler davantage cette semaine.
17:03Je trouve qu'il n'y a pas eu
17:03assez d'écho sur la mort
17:05de ce très, très grand intellectuel
17:07qui incarne en fait
17:08la meilleure part
17:09de la vie intellectuelle
17:10à la française.
17:11Il nous a quitté
17:11à 93 ans cette année.
17:13Donc très grand historien,
17:14très grand éditeur,
17:15très grand intellectuel.
17:17Donc je ne vais pas raconter
17:17le détail de sa vie évidemment,
17:19ce n'est pas l'occasion
17:20d'un récit biographique,
17:21mais je vais noter
17:22certaines des contributions majeures
17:24de Pierre Nora
17:25à la vie de l'esprit.
17:27Premier élément,
17:28en tant qu'éditeur,
17:29c'est un homme qui a permis
17:30la mise en valeur,
17:32la découverte d'auteurs,
17:34d'écrivains,
17:35d'intellectuels,
17:36de philosophes,
17:36de sociologues
17:37qui sans lui
17:38et sa prodigieuse curiosité
17:40n'auraient jamais
17:42percées dans l'espace public.
17:44Pierre Nora,
17:45c'est la grande époque
17:45des sciences humaines.
17:47Vous savez,
17:47quand les sciences sociales
17:48n'étaient pas la version dégénérée
17:50qu'on connaît aujourd'hui
17:50dans l'université,
17:52une espèce de science sociale
17:53militante, ennuyante,
17:54à l'époque où les sciences humaines
17:55nous permettaient vraiment
17:56de comprendre les sociétés,
17:58Pierre Nora fut le grand éditeur
17:59des sciences humaines.
18:01C'est aussi un homme
18:02qui a fondé,
18:02avec Marcel Gauchet,
18:03qu'on a eu le privilège
18:04de recevoir souvent ici,
18:06la revue Le Débat.
18:07Il a fondé cette revue
18:08dans un contexte
18:10qui était celui
18:10de l'effondrement
18:11des idéologies totalitaires.
18:13Et il disait,
18:14on va être capable
18:14de créer une société
18:15pluraliste,
18:17une société
18:17où la diversité
18:18des idées,
18:19des philosophies
18:20fécondera la cité,
18:22une société
18:22qui ne sera pas
18:23dans le combat,
18:24mais dans le débat.
18:25Donc, le débat,
18:26c'est la conversation
18:26civique éclairée,
18:28civilisée.
18:29Et de ce point de vue,
18:30Pierre Nora a porté
18:31cet idéal.
18:32Je pense que la revue,
18:33si je ne me trompe pas,
18:34est morte en 2020
18:35parce que,
18:35d'une certaine manière,
18:36et c'était presque
18:37un triste aveu,
18:38eh bien,
18:39le débat était
18:39de moins en moins
18:40possible aujourd'hui.
18:42Est-ce qu'il y aura
18:43encore demain
18:44des grands intellectuels
18:45comme Pierre Nora ?
18:46J'y reviendrai
18:47dans un instant,
18:48mais je vais continuer
18:48de célébrer son oeuvre
18:49parce qu'il y a des éléments
18:49importants à ne pas oublier,
18:50si je peux me permettre.
18:51Par exemple,
18:52le grand chantier intellectuel
18:54de Pierre Nora
18:54depuis des années,
18:56c'était ce qu'on appelait
18:56les lieux de mémoire.
18:58Alors, comprenez
18:58l'importance de la chose.
18:59Pierre Nora s'est fait
19:00en quelque sorte
19:01l'historien
19:03de l'identité française.
19:05Alors,
19:05qu'est-ce que ça veut dire ?
19:05On se demande souvent
19:06qu'est-ce que c'est ?
19:07Qu'est-ce que c'est l'identité ?
19:08C'est presque un concept
19:09flottant, indéfinissable.
19:11Pierre Nora disait
19:11l'identité,
19:12à bien des égards,
19:13c'est l'histoire
19:13que nous nous racontons
19:14à nous-mêmes.
19:15Donc, il y avait
19:16trois de mémoire,
19:17trois tombes,
19:18la République,
19:19la Nation,
19:20la France,
19:20si je ne me trompe pas.
19:21Et là, il s'intéressait
19:22à toute une série de symboles.
19:24Le tricolore,
19:25l'hymne national,
19:27des grands moments
19:27de l'histoire,
19:28le clivage gauche-droite.
19:30Donc, il s'est fait
19:31l'historien
19:32de la mémoire,
19:34l'historien
19:34de l'identité française,
19:36l'historien
19:37des nœuds symboliques,
19:39des nœuds identitaires,
19:40des nœuds culturels
19:41qui permettent de dire
19:42ça, c'est la France.
19:43Et par ailleurs,
19:44c'était brillant.
19:45Parce que, par exemple,
19:45vous prenez le symbole
19:46la Révolution.
19:47Vous prenez le symbole
19:48le clivage gauche-droite.
19:49Vous prenez le symbole
19:50la Marseillaise.
19:51Vous prenez le symbole
19:52le mur défédéré.
19:53Ce sont des symboles
19:54qui sont polémiques
19:55en eux-mêmes.
19:55C'est-à-dire,
19:56il y a plusieurs lectures
19:57de la chose.
19:58Eh bien, les Pierre-Morat
19:59et les historiens
20:00qui l'avaient rassemblés
20:01là-dedans,
20:01parce qu'il avait rassemblé
20:02les meilleurs esprits français
20:04pour faire ce travail
20:06de redécouverte
20:07de la mémoire,
20:08ça permettait de voir
20:09à quel point
20:09la mémoire est vivante
20:11et la matière première
20:12de l'identité.
20:14À bien des égards,
20:14et ça, c'est une chose
20:15que j'ai lu cette semaine
20:15avec raison,
20:16c'était, à sa manière,
20:17un historien
20:18de l'âme française.
20:19On ne fait plus
20:20de semblables historiens.
20:22Pourquoi?
20:22Parce qu'ils prenaient
20:23au sérieux
20:24l'existence de la France.
20:26Notez aujourd'hui
20:26à quel point
20:27nous sommes devant
20:27des déconstructeurs
20:28à répétition dans l'université.
20:30La fonction
20:31d'un historien universitaire
20:32aujourd'hui,
20:32c'est d'expliquer
20:33que les Français
20:33n'existent pas,
20:34que la France n'existe pas,
20:35que tout cela
20:36n'est qu'une construction sociale
20:37généralement au service
20:38de l'hétéropatriarcat normé.
20:40Bon, on connaît ça par cœur.
20:41Lui, qu'est-ce qu'il disait
20:42quelquefois,
20:43même avec un tel discours,
20:44on peut avoir
20:44une très belle carrière
20:45dans l'université contemporaine.
20:46Lui disait non,
20:47la France existe,
20:48et j'ajoute,
20:48c'est pas un détail,
20:49que c'est un défenseur
20:50convaincu de la liberté
20:51d'expression.
20:52Il s'opposait
20:53aux différentes lois
20:54mémorielles
20:55en disant que les historiens
20:56n'avaient pas besoin
20:57de la police de l'État
20:57pour leur dire quoi chercher
20:58et ce qui était la vérité.
21:00Vous me demandez
21:01s'il y aura encore
21:01de grands intellectuels
21:02comme Nora.
21:03Je pense qu'il reste encore
21:04de ses compagnons de route.
21:05Alain Finkielkraut,
21:06Marcel Gauchet,
21:07Pierre Manant,
21:08on pourrait en nommer d'autres.
21:09Mais est-ce qu'il y en aura
21:10d'autres demain?
21:11La question qu'on peut se poser,
21:12c'est est-ce que notre société
21:13peut encore produire
21:14de très grands intellectuels?
21:16D'un côté,
21:16il y a l'hyperspécialisation
21:17universitaire
21:18et l'idéologisation
21:19universitaire.
21:20Il y a une littérature
21:21idéologisée.
21:22La vie des idées
21:23est souvent ramenée
21:24à la polémique facile.
21:25Il y a une déculturation
21:26des intellectuels
21:27et des politiques.
21:28L'importance de la culture
21:29dans la vie publique
21:30s'est effacée.
21:31Mais à tout le moins,
21:32la vie de Pierre Nora,
21:33la vie de ceux
21:34qui l'ont accompagné,
21:35doivent et peuvent
21:36demeurer des modèles
21:37pour ceux qui croient
21:37que la vie de l'esprit
21:38est essentielle
21:39et je dirais même
21:40un marqueur
21:40de l'identité française.
21:42Arthur Devatrigan,
21:43vous aussi,
21:43vous souhaitez rendre
21:44hommage à Pierre Nora.
21:45Oui, c'est vrai que pour moi,
21:46Pierre Nora,
21:47c'était surtout
21:47le débat fondé
21:49avec la revue,
21:50le débat fondé
21:51avec Marcel Gaucher
21:52et je pense qu'il y a
21:52un tournant majeur
21:53en effet le 10 septembre 2020,
21:55jour du 210ème numéro
21:58et dernier numéro
21:59du débat.
22:00Parce que c'est la fin
22:01d'une revue à la française.
22:02Une revue à la française,
22:03c'est vraiment
22:04une revue de conversation
22:05qui mêle littérature,
22:06politique,
22:07philosophie,
22:08histoire
22:08et qui permet
22:09de donner du fond
22:10à une actualité
22:10et s'inscrire
22:11dans un temps long,
22:12c'est-à-dire
22:12qui vient de loin
22:13et qui se projette
22:14aussi loin.
22:15Je rappelle que le débat
22:16aussi a créé
22:17une collection d'essais
22:18et dont notamment
22:19a été édité
22:20Voyage au cœur
22:21au centre du malaise français
22:22de Paul Lyonnais
22:22en 1993.
22:23Il fallait quand même
22:24une certaine dose
22:24de courage
22:25et d'honnêteté intellectuelle
22:26pour pouvoir le publier.
22:28Et ce qui est plus tragique,
22:28ce sont les explications
22:29données par Nora
22:30à l'époque.
22:31Pour justifier l'arrêt,
22:32il dit qu'il y a
22:33deux raisons principales,
22:34c'est le numérique
22:34et l'archipélisation.
22:36Parce que le numérique,
22:37en fait,
22:38ça ne permet pas
22:39de lier les articles
22:40les uns avec les autres.
22:41Il n'y a que le papier
22:42qui permet ça
22:42et une revue de conversation
22:44quand vous faites
22:44une conversation
22:45puis un autre article après
22:45et un autre article avant.
22:47Tout est lié.
22:48Le numérique ne permet pas ça.
22:49Et l'archipélisation,
22:50si vous voulez,
22:50pour moi,
22:51c'est la youtubisation
22:51des esprits.
22:52C'est-à-dire,
22:52chacun parle à sa communauté.
22:54Et c'est ce qui se passe
22:54aujourd'hui.
22:55Cinq ans plus tard,
22:56on voit qu'on en est là.
22:57C'est-à-dire qu'il n'y a plus
22:58ou presque pas
22:59de débat d'idées.
23:00Chacun préfère rester
23:01dans son box.
23:02C'est plus confortable.
23:03Mais si la France
23:04a vocation
23:05à devenir une écurie,
23:06je pense que
23:07on a fini
23:07de la conversation
23:08française.
23:10On revient dans un instant,
23:12messieurs.
23:12On sera avec
23:13Gérald Olivier,
23:14spécialiste des Etats-Unis,
23:16l'un des plus grands spécialistes
23:17de la Maison-Blanche
23:18qui va revenir
23:19sur ce clash
23:20entre Elon Musk
23:22et Donald Trump.
23:24À suivre dans un instant
23:25pour Face à Mathieu Bocoté.
23:26À tout de suite.
23:31Il est quasiment 19h30
23:32sur CNews
23:33pour la suite
23:33de Face à Mathieu Bocoté
23:35avec Mathieu, bien sûr,
23:36et Arthur Devatrigan
23:37et on est très heureux
23:38de recevoir
23:38Gérald Olivier.
23:40Cher Gérald,
23:41bonsoir.
23:42Vous êtes spécialiste
23:43des Etats-Unis,
23:44vous avez écrit
23:44entre autres
23:45cover-up
23:46Le clan Biden
23:47et vous parlez
23:49de l'état profond
23:50également dans cet ouvrage.
23:51Mais pourquoi
23:52avoir invité
23:53Mathieu Bocoté,
23:55Gérald Olivier ?
23:56Je crois qu'on a
23:57la réponse
23:58dans la question.
23:59Ah oui,
23:59avec l'actualité
24:00de la semaine,
24:01cette espèce
24:01de guerre nucléaire
24:03interne
24:04à la présidence américaine
24:05entre Donald Trump
24:06et Elon Musk
24:07pour chercher
24:08à comprendre
24:08ce qui s'est passé
24:09en quelque sorte.
24:10Gérald Olivier,
24:10bonsoir.
24:11Bonsoir.
24:12Alors,
24:12on avait compris
24:13dès le 1er juillet
24:14au moment de la présidentielle
24:16que viendrait
24:17un choc
24:17entre Musk
24:18et Trump.
24:19Le choc
24:20est arrivé
24:20assez rapidement,
24:23mais j'ai l'impression
24:23que cette semaine,
24:24on est passé
24:25d'un choc politique
24:26à une volonté
24:26d'exécution mutuelle,
24:28notamment lorsque
24:29Musk accuse
24:30Trump d'être complice
24:31d'Evstein
24:32et ainsi de suite.
24:33Donc,
24:33qu'est-ce qui s'est passé
24:36en l'espace
24:37d'abord de 100 jours
24:38et ensuite
24:38en l'espace
24:39de 10 jours ?
24:40Alors,
24:40c'est un divorce,
24:41c'est un divorce brutal
24:42et c'est un divorce
24:43auquel,
24:45je dirais,
24:45tout le monde
24:45est invité
24:46à assister
24:46aux scènes de ménage.
24:48Et c'est un divorce
24:48qui était prévu,
24:49mais pas forcément
24:50par sa violence.
24:51Parce qu'en fait,
24:51la réalité,
24:52c'est que Musk
24:53s'est rapproché
24:54de Trump
24:54il y a un an,
24:55il y a un an
24:56presque jour pour jour.
24:57C'est juste après
24:58l'assassinat
24:58ou la tentative
24:59d'assassinat
25:00à Butler
25:01en Pennsylvanie
25:02où il a dit
25:02j'endorse la candidature
25:03de Donald Trump.
25:05Il a commencé
25:06à intervenir
25:07dans la campagne.
25:08Trump lui a trouvé
25:09un rôle
25:09pour l'après-campagne,
25:10ce qui deviendra
25:11le département
25:12Doge,
25:13donc ce département
25:14de l'efficacité
25:14gouvernementale.
25:16Et l'idée,
25:16c'est qu'il reste
25:17six mois
25:17parce que ce n'est pas
25:18un poste
25:19qui demande
25:20une confirmation
25:20par le Sénat,
25:21c'est un poste
25:21de conseiller
25:22du président.
25:24Et le rôle
25:24d'Elon Musk,
25:26c'était de faire
25:26des économies,
25:27de lutter
25:28contre les abus,
25:29contre le gaspillage,
25:30contre les dépenses
25:31excessives.
25:32Une fois qu'il avait
25:32fait ça,
25:33on serrait la main
25:34et on repartait.
25:35Et c'est presque
25:35ce qui s'est passé.
25:37Quand soudain ?
25:37À part que,
25:38voilà,
25:39la semaine dernière,
25:40ils se séparent,
25:40je dirais,
25:41très amicalement.
25:43Musk a été reçu
25:44dans le bureau ovale.
25:45Donald Trump
25:46lui a remis
25:46une clé du bureau ovale,
25:48une clé en or.
25:49Il a dit
25:49c'est un cadeau
25:50qu'on remet
25:50à des gens très spéciaux.
25:52Et puis,
25:52en début de semaine,
25:53il y a eu
25:53un tweet
25:54d'Elon Musk
25:56appelant à tuer
25:58une loi actuellement
25:59devant le débat.
26:00Et pour moi,
26:00la clé du divorce
26:02et de la violence
26:02du divorce,
26:03elle est là.
26:04La loi étant ?
26:05La loi,
26:05c'est la loi budgétaire,
26:07la loi de réconciliation budgétaire.
26:09C'est un petit peu technique,
26:10c'est un petit peu procédurier.
26:11Mais si vous suivez
26:12la politique américaine
26:13depuis que Trump
26:14est revenu à la Maison Blanche,
26:15vous vous apercevez
26:16qu'il y a un absent.
26:17C'est le Congrès.
26:18D'un côté,
26:19vous avez Trump
26:19qui gouverne par décret.
26:21De l'autre,
26:21vous avez les juges
26:22qui cherchent
26:23à l'empêcher
26:23de gouverner par décret.
26:24Mais le pouvoir législatif
26:26est absent.
26:26Pourquoi ?
26:27Parce que tout le programme
26:28de Donald Trump
26:29a été mis dans un texte de loi
26:31et un texte unique
26:32qui a d'abord été débattu
26:33à la Chambre,
26:34finalement voté à la Chambre
26:35le mois dernier,
26:36donc dont on a maintenant
26:37assis, on va dire,
26:38les détails.
26:39Et ce texte est désormais
26:40devant le Sénat.
26:42Ce texte,
26:42c'est l'ensemble du pouvoir,
26:43du programme économique
26:45de Donald Trump.
26:46Il est fondamental,
26:48je dirais,
26:48au mandat de Donald Trump.
26:50Et malheureusement,
26:51il n'est pas favorable du tout
26:52ni à la politique,
26:54je dirais,
26:55qui a été confiée
26:56à Elon Musk,
26:57puisqu'on a demandé
26:58à Elon Musk
26:58de faire des économies.
27:00Et dans ce texte de loi,
27:02il y a des dépenses
27:03pour des dizaines,
27:04voire des centaines
27:05de milliards de dollars
27:06qui vont totalement
27:07à l'encontre
27:07de l'idée
27:08de faire des économies.
27:09Et ça,
27:10ça a été le petit déclic
27:11qui a fait que
27:12Musk a dégoupillé
27:13et est parti en tweet
27:15accusant Trump
27:16de tous les maux
27:18de la Terre.
27:18Alors,
27:19revenons-y au instant.
27:20Il y a une dimension politique,
27:21vous l'avez mentionné,
27:21c'est-à-dire la dimension politique.
27:23Musk représentait,
27:25on pourrait dire,
27:26une forme de libertarianisme
27:27conquérant.
27:28Certains diraient
27:28un côté techno-libertarien.
27:31Trump est plutôt
27:32un national-populiste,
27:33je ne dis pas le terme
27:34de manière négérative.
27:36Donc,
27:36les deux s'affrontaient.
27:37Très bien.
27:38Cela dit,
27:39donc,
27:39est-ce que cette dimension politique
27:41était le central
27:41à l'affrontement ?
27:42Et deux,
27:42comment expliquer
27:43la montée aux extrêmes
27:44de cette semaine
27:45où là,
27:46on passe de,
27:47en fait,
27:48une rupture
27:48où l'un et l'autre
27:50cherchent à s'exécuter ?
27:51Alors,
27:52la dimension politique existe.
27:54Pour moi,
27:54très honnêtement,
27:55elle n'est pas majeure.
27:56Elle n'est pas majeure
27:56pour deux raisons.
27:57La première,
27:58c'est qu'on ne peut pas
27:59comparer ces deux courants.
28:01C'est-à-dire que
28:01le mouvement populiste
28:02qui a servi
28:03à l'élection
28:04de Donald Trump
28:04en 2016
28:05et aujourd'hui,
28:06c'est un courant
28:07qui existe aux États-Unis
28:08depuis une trentaine d'années,
28:09qui s'est développé,
28:10qui a connu
28:11différentes étapes
28:12et que Trump
28:13a réussi
28:14à souder
28:15et à fédérer
28:17derrière lui.
28:17Elon Musk
28:19ne représente
28:20rien
28:21ni personne
28:21sinon lui-même.
28:23C'est un chef d'entreprise.
28:24D'ailleurs,
28:24ça,
28:24il l'a reconnu.
28:25Il a dit
28:26le président élu,
28:27c'est Donald Trump.
28:28Donald Trump
28:29représente
28:30la volonté du peuple
28:31et c'est la volonté
28:32de Donald Trump
28:33qui fait que
28:33moi,
28:34je suis là aujourd'hui.
28:35Donc,
28:35il avait reconnu
28:36ce deuxième rôle.
28:37Néanmoins,
28:38pour l'élection
28:38de Donald Trump
28:39l'an passé,
28:40l'apport
28:41de Elon Musk
28:42a été considérable.
28:43Il y a eu un apport
28:43d'enthousiasme,
28:44il y a eu un apport
28:45auprès de la jeunesse,
28:46il a fédéré
28:46à Saint-Anne-Électorat,
28:48il a montré
28:48que Trump,
28:49qui est un président
28:49qui avait 78 ans
28:50ou un candidat présidentiel
28:52déjà président
28:53qui avait 78 ans,
28:54était capable
28:55de s'allier
28:55avec des gens
28:55qui représentaient
28:56le futur
28:57et l'innovation.
28:58Donc,
28:58le rôle de Musk
28:59dans l'élection,
29:00il a été,
29:00je dirais,
29:01très important.
29:02Pas forcément primordial,
29:03mais très important.
29:04Maintenant,
29:05de là à voir
29:06l'administration actuelle
29:07comme une alliance
29:08entre techno-libertariens
29:10et le populisme-nationalisme
29:12de Donald Trump,
29:13non.
29:13C'est le populisme-nationaliste
29:15de Donald Trump
29:16qui dirige
29:17et s'ils ont besoin
29:18du soutien,
29:20de l'apport
29:20de certains techno-libertariens,
29:22ils iront les chercher.
29:23Mais encore une fois,
29:24le rôle de Elon Musk
29:25pour moi
29:25était très codifié
29:27et très limité
29:28et c'est à partir
29:28du moment
29:29où il a cherché
29:29à sortir de ce rôle
29:31qui a eu problème.
29:32Alors,
29:32une dernière question
29:33ensuite,
29:34la parole à Arthur de Batrigan.
29:35Si je résumais la chose
29:36en disant qu'on est
29:37devant un choc classique
29:38entre l'empereur
29:39et les oligarques
29:40ou l'oligarque.
29:41L'empereur apprend le pouvoir,
29:43l'oligarque
29:44qui l'a soutenu,
29:46eh bien,
29:46l'empereur n'aime pas
29:47qu'on lui rappelle
29:48qu'il a eu besoin d'aide
29:49et l'oligarque,
29:50par ailleurs,
29:51aimerait bien être empereur
29:51à la place de l'empereur.
29:53C'est presque classique.
29:54C'est le discours
29:54sur la première décade
29:55de titres livres.
29:56C'est un classique
29:57de l'histoire politique.
29:57Est-ce qu'on est
29:58un peu devant cette scène ?
29:59Oui,
29:59de manière théâtrale,
30:00on est tout à fait
30:01devant cette scène.
30:02Mais justement,
30:02devant cette scène,
30:03il faut rappeler
30:04les rôles,
30:04les fonctions
30:05et les pouvoirs
30:06des uns et des autres.
30:07Et Elon Musk,
30:08c'est peut-être vu
30:09comme faiseur de roi,
30:10mais en fait,
30:11il ne l'est pas.
30:12Le faiseur de roi,
30:13c'est le peuple américain.
30:14Le faiseur de roi,
30:15ce sont les électeurs
30:16et c'est l'élection.
30:17Et à partir de là,
30:18Donald Trump,
30:19enfin,
30:20Elon Musk plutôt,
30:21doit rester à sa place.
30:22Pour moi,
30:22ce qui se passe,
30:23c'est que là,
30:23on a une bataille
30:24de deux égaux.
30:25C'est pour ça
30:25que c'est parti en vrille
30:26de manière aussi brutale.
30:28Mais je pense que
30:29Elon Musk s'attendait
30:30à deux choses.
30:31La première,
30:32c'est que ses services
30:33soient plus reconnus
30:34qu'ils ne l'ont été.
30:35Or,
30:35même si Doge
30:36a réussi à obtenir
30:37160 milliards de dollars
30:39d'économie,
30:40c'est beaucoup moins
30:41que ce qu'il envisageait
30:42et très vite,
30:43Musk s'est senti
30:44désavoué
30:45et isolé
30:46au sein de l'administration.
30:48Ça,
30:48c'est la première chose.
30:49La deuxième,
30:50je pense que
30:50sur le plan plus personnel,
30:52il laisse compter
30:53que son alliance
30:53avec Donald Trump
30:55lui rapporte beaucoup plus
30:56sur le plan tout simplement
30:57financier
30:58et de ses entreprises.
30:59Notamment Tesla,
31:00notamment SpaceX,
31:02notamment Starlink.
31:03C'est un personnage
31:03très important
31:04aux Etats-Unis,
31:05mais ce qu'on constate,
31:06c'est que ses affaires
31:07vont plutôt plus mal
31:08aujourd'hui
31:08qu'il y a un an,
31:09en particulier Tesla.
31:11Et donc,
31:11j'en reviens
31:12à cette fameuse loi
31:12dont je parlais
31:13il y a quelques minutes.
31:14Dans cette loi,
31:15il y a la fin
31:16des subventions
31:17aux véhicules électriques.
31:18Musk en bénéficiait.
31:20Il savait
31:21qu'il y avait ce point
31:21dans la loi,
31:22il n'avait jamais rien dit.
31:24Par contre,
31:24dans la loi,
31:25comme l'un des aspects
31:25de la relance économique
31:27souhaitée par Donald Trump,
31:28c'est la relance
31:29du secteur énergétique,
31:30il y a de nouvelles subventions
31:32aux fuels fossiles,
31:34à l'exploration,
31:35au pétrole
31:35et au gaz naturel.
31:37Et ça,
31:37ça a excédé
31:38Elon Musk.
31:38Non seulement
31:39on lui supprime
31:40ses subventions,
31:41mais on en donne
31:42aux autres
31:42alors qu'on lui a demandé
31:43de faire des économies.
31:44Et là,
31:45il a découpillé.
31:46Arthur Levatrigan.
31:47Il y a eu d'autres divergences,
31:49notamment sur l'immigration,
31:50sur le protectionniste
31:52ouvriériste.
31:53La question,
31:54c'est,
31:54est-ce qu'il,
31:55Musk,
31:55vous dites,
31:56est tout seul,
31:56mais quelle est la position
31:57des autres oligarques
31:58de la tech ?
32:00Parce que Musk
32:00était le symbole,
32:01mais d'autres
32:01avaient suivi derrière.
32:02Est-ce que les autres
32:04suivent Musk
32:04ou alors,
32:06par un instant,
32:06ils restent en retrait
32:07et puis ils regardent ?
32:07La question derrière
32:09celle que vous posez,
32:10c'est quelle était
32:10la motivation
32:11des oligarques
32:12qui se sont rapprochés
32:13de Trump ?
32:14Donc,
32:14on a vu Zuckerberg
32:16à Facebook
32:16faire un volte-face,
32:18on a vu Jeff Bezos
32:20d'Amazon se rapprocher,
32:22on a vu les dirigeants
32:23de OpenAI
32:24et d'autres
32:24se rapprocher également
32:25du président.
32:26Maintenant,
32:27est-ce que ces oligarques
32:28constituent un groupe
32:30avec des intérêts,
32:32je dirais,
32:33communs ?
32:33Pas forcément.
32:34Ils ont tous
32:34des intérêts
32:35qui sont ceux
32:35de chefs d'entreprise,
32:37mais ça le représente
32:37pas forcément
32:39une nébuleuse
32:40qui est capable
32:40de défier le pouvoir.
32:42Par contre,
32:43être dans les bons papiers
32:45de Donald Trump,
32:46c'est toujours très utile.
32:47En vérité,
32:47il y a un personnage
32:48dont on ne parle pas
32:49et on verra
32:50quel est son avenir,
32:51c'est Peter Thiel.
32:52Parce que Peter Thiel,
32:53c'est le fondateur
32:55de PayPal
32:55et c'est celui
32:56qui a été
32:58un partenaire,
33:00un associé
33:01d'Elon Musk
33:02dans PayPal,
33:02donc qui a participé
33:03au début
33:04à la fortune
33:05d'Elon Musk.
33:05et Peter Thiel
33:06est celui surtout
33:07qui le premier
33:07a mis un pied
33:08à l'étrier
33:08à J.D. Vance.
33:10Et J.D. Vance,
33:11c'est pareil,
33:11c'est le personnage
33:11dont on ne parle pas encore,
33:13mais qui est un petit peu
33:14entre les deux.
33:15Parce que J.D. Vance
33:16doit sa popularité actuelle
33:18et son poste
33:18de vice-président
33:19à la fois
33:20à Donald Trump
33:21et à la fois
33:22au service
33:22que lui a rendu
33:23Peter Thiel
33:23quand il est sorti
33:24de Yale,
33:25il a eu son premier emploi
33:26et qu'il a gagné
33:27beaucoup d'argent
33:27à travailler pour lui.
33:29Donc J.D. Vance
33:29est un petit peu
33:30entre les deux.
33:31C'est le personnage
33:31dont on reparlera
33:32pour moi
33:33un petit peu plus tard
33:34qui pour l'instant
33:35reste discret
33:35et il a raison
33:36de rester discret
33:37mais les oligarques
33:39ils défendent
33:39leur intérêt personnel
33:40pour moi
33:40ils ne constituent pas
33:41aujourd'hui
33:42une force politique
33:43capable de challenger
33:44Donald Trump.
33:45Mais la question du budget
33:45est une question
33:46à part entière
33:47c'est-à-dire
33:47c'est le lieu
33:48où s'entrechoquent
33:49différentes philosophies
33:50corrigez-moi
33:51mais Trump par exemple
33:52a décidé d'augmenter
33:53le plafond de la dette
33:54et par ailleurs
33:56de faire passer
33:56le déficit fédéral
33:57je crois
33:57de 2300 à 5000 milliards
33:59je ne me trompe pas
34:00sur les chiffres
34:01ou pas trop
34:02j'espère ne pas me tromper
34:03il m'arrive
34:04d'être malade
34:04mais c'est quand même
34:06considérable
34:07oui
34:07mais ce n'est pas ça
34:08qui est important
34:08et justement
34:09c'est là où un certain
34:10nombre de gens
34:11se trompent sur Donald Trump
34:12on considère
34:13qu'il est imprévisible
34:14qu'il est irascible
34:15qu'il change d'avis
34:17tout le temps
34:17c'est totalement faux
34:18irascible quand même ?
34:19oui irascible
34:20c'est vrai
34:20il ne change pas d'avis
34:22tout le temps
34:22et en fait
34:23il a une idée en tête
34:25et tout forme un tout
34:28et en fait
34:29ce tout
34:29aujourd'hui
34:30est dans cette loi
34:31et le problème
34:32c'est que cette loi
34:33elle est devant le Sénat
34:35mais son vote
34:36n'est pas automatique
34:37c'est à dire
34:37que les républicains
34:38ont une majorité
34:39extrêmement étroite
34:41de trois sièges
34:42au Sénat
34:4353 contre 47
34:44il suffit de quatre
34:45défections républicaines
34:47pour que la loi
34:47ne passe pas
34:48et si
34:49la chambre des représentants
34:50a mis tant de temps
34:51à passer ce texte
34:52de loi
34:53c'est justement
34:54parce qu'à la chambre
34:54il y a également
34:55une majorité
34:56extrêmement étroite
34:57d'ailleurs quand la loi
34:58a été votée
34:58elle a été votée
34:59avec une majorité
35:00d'une voix
35:01mais dans cette loi
35:02il y a l'ensemble
35:04du programme
35:05de Donald Trump
35:06la partie la plus importante
35:08c'est les baisses d'impôts
35:09il faut savoir
35:10qu'en 2017
35:10Donald Trump
35:12a imposé des baisses d'impôts
35:13dont la validité
35:14va expirer
35:15en 2027
35:16sauf si elles sont reproduites
35:18et deviennent permanentes
35:19si ces baisses d'impôts
35:20ne sont pas prolongées
35:22ça représente
35:23une pondération
35:25de 4000 milliards
35:26sur l'économie américaine
35:27et c'est pratiquement
35:28la certitude
35:29d'une récession
35:30donc rien que pour ce point là
35:31c'est capital
35:32mais c'est pas le seul point
35:33derrière vous avez
35:35la sécurité à la frontière
35:36vous avez
35:37je le disais tout à l'heure
35:38la relance de l'énergie
35:39vous avez
35:40une réforme du système
35:41je dirais
35:42d'aide sociale
35:42qui est la plus importante
35:44depuis la réforme
35:44de Bill Clinton
35:45dans les années 90
35:46vous avez l'élimination
35:48à un certain nombre
35:49d'économies
35:49notamment toutes les énergies vertes
35:51et ce qu'on a appelé en anglais
35:52le Green New Deal
35:53tout ça
35:54ça forme un ensemble
35:55qui est bien plus important
35:56que les états d'âme
35:57d'Elon Musk
35:57mais il y a aussi
35:58la dimension
35:59quand je vois militaire aussi
36:00si j'avais bien compris
36:01pendant la campagne
36:02j'ai peut-être mal compris
36:03Trump s'engageait
36:04à baisser les dépenses militaires
36:06et là
36:07il les augmente
36:07significativement
36:08mais moi je ne me souviens pas
36:09alors attendez
36:10il a
36:11il a promis
36:12de baisser
36:13l'aide à l'Ukraine
36:14mais ça ne voulait pas dire
36:15baisser les dépenses militaires
36:16au contraire
36:17notamment
36:18ce qui concerne
36:19l'armement
36:19les munitions
36:20et la marine
36:21Donald Trump
36:22a toujours dit
36:23qu'il y avait un déficit
36:24des Etats-Unis
36:24par rapport au reste du monde
36:26et renforcer
36:27la névie
36:28des Etats-Unis
36:29fait partie de son programme
36:30ce qui d'ailleurs
36:31est lié
36:31au tarif douanier
36:33sur l'acier
36:34parce qu'il faut de l'acier
36:35pour faire des bateaux
36:36et autant que les Etats-Unis
36:37se reposent
36:38sur leur propre acier
36:39que sur un acier
36:40qu'ils vont acheter aux Chinois
36:41ce serait quand même
36:42invraisemblable
36:43d'acheter
36:44de quoi faire votre armée
36:45à votre principal adversaire
36:47ou aux Québécois
36:48et aux Canadiens
36:48qui lui ont le vendé
36:49aussi
36:49parce qu'il peut être
36:51sévère envers ses alliés
36:52quelquefois
36:53Arthur Devatrigan
36:54Donc dans la scène
36:55de ménage
36:55en Mondovision
36:56de cette semaine
36:57il y a un nom
36:58sous forme de menace
36:59qui est sorti
36:59dans la bouche de Musk
37:00c'est Epstein
37:01que faut-il en penser
37:03où on en est d'ailleurs
37:05de cette affaire
37:05qui doit être révélée
37:06où tous les noms
37:07doivent sortir
37:07le nom de Trump
37:08est évoqué
37:09est-ce que vous pouvez
37:09nous faire un petit
37:10éclairage ?
37:11C'est marrant
37:12qu'il ait dit ça
37:13Alors je crois
37:14que ça en dit plus
37:15sur lui
37:16et sur le point
37:17où il était excédé
37:18mais la question fondamentale
37:20c'est qu'il y a
37:21ce scandale Epstein
37:23de pédophilie
37:24qui impliquerait
37:25un certain nombre
37:26d'hommes politiques
37:27américains
37:28jusqu'à Bill Clinton
37:29et depuis le suicide
37:31supposé
37:33de M. Jeffrey Epstein
37:34en prison
37:35à New York
37:36tout le monde dit
37:36qu'en fait
37:37il a été tué
37:38pour le faire taire
37:39et que tout le dossier
37:40on le garde
37:41sous le boisseau
37:41parce qu'il est trop dangereux
37:43pour un certain nombre
37:43de politiciens américains
37:46donc vous avez
37:46derrière le dossier
37:47une théorie du complot
37:49qui rassemble
37:49énormément de monde
37:51notamment à droite
37:51notamment dans les milieux
37:53populistes
37:53et ça ça a été entretenu
37:55par un certain nombre
37:55de gens qui ont soutenu
37:57Donald Trump
37:57D'ailleurs si on en parle
37:58maintenant c'est que
37:58c'était un enjeu
37:59dans la campagne électorale
38:00et Trump avait promis
38:02de faire toute la lumière
38:03et de révéler le dossier
38:04et le dossier
38:05pour l'instant
38:05il n'est pas sorti
38:07et en fait
38:08il n'est pas sorti
38:09parce que
38:09le nouveau directeur
38:11du FBI
38:11qui est un monsieur
38:12qui s'appelle
38:12Cash Patel
38:13qui est un très loyaliste
38:14vis-à-vis de Donald Trump
38:15et son adjoint
38:16qui s'appelle
38:17Dan Bongino
38:18qui est un ancien du FBI
38:19qui à un moment
38:20avait un podcast
38:20et qui justement
38:21durant son podcast
38:22dénonçait beaucoup
38:23le cover-up
38:24sur le dossier Epstein
38:26et bien ils ont dit
38:27écoutez nous
38:28nous avons regardé
38:29le dossier
38:29nous l'avons consulté
38:30et je suis désolé
38:31de vous dire
38:32mais il n'y a rien à voir
38:33Epstein s'est suicidé
38:35il était tout seul
38:37dans sa cellule
38:38au moment
38:38la nuit de sa mort
38:40et quant au contenu
38:41du dossier
38:42on peut le livrer
38:42mais il n'y a pas de
38:44il n'y a pas de
38:45comment on appelle ça
38:46smoking gun
38:47on dit en anglais
38:48il n'y a pas de fusil
38:49qui fume
38:50et donc il n'y a pas
38:51grand chose à sortir
38:53et un petit peu
38:53ils sont en train
38:54de désarmoncer le dossier
38:55et ils sont victimes
38:57un petit peu
38:57de ce qu'ils ont dit
38:58eux-mêmes avant
38:59parce que c'est eux
38:59qui ont monté la mayonnaise
39:00pendant que c'était
39:02dans leur intérêt
39:02de le faire
39:03et donc on en est là
39:04et Elon Musk
39:06a publié ce tweet
39:07en disant
39:08si le dossier Epstein
39:10n'est pas publié
39:12c'est parce qu'il implique
39:14Donald Trump
39:14et en fait
39:15c'est un
39:16je dirais
39:17un propos
39:18qui est double
39:19et qui est un petit peu
39:20c'est pas paradoxal
39:21mais bien sûr
39:22que Epstein
39:23et Donald Trump
39:24se sont rencontrés
39:24dans les années 80-90
39:27c'était les deux
39:28premiers playboys
39:29de New York
39:29maintenant de là
39:30à dire que
39:31Donald Trump
39:32aurait été complice
39:33de la pédophilie
39:34d'Epstein
39:34il y a quand même
39:35un fossé
39:35donc je pense que
39:36Musk est allé
39:37beaucoup trop loin
39:38et il n'y a absolument
39:39pas les éléments
39:40pour impliquer
39:41Donald Trump
39:41dans ce dossier
39:42mais il avait là
39:43un moyen facile
39:45d'attirer l'attention
39:46d'un certain nombre
39:46de gens
39:46la présidence
39:48de Donald Trump
39:49a un peu plus de 100 jours
39:50en ce moment
39:50presque 120
39:51120 jours
39:52plusieurs considèrent
39:54que c'est pour l'instant
39:56c'est une présidence
39:56plus rhétorique
39:58plus rhétorique
39:59que pratique
39:59c'est-à-dire que
40:00globalement
40:00Trump annonce
40:02par exemple
40:02des tarifs très forts
40:03il les ramène à la baisse
40:04il les remonte
40:05il les baisse
40:06donc on ne réussit pas
40:07à se fixer
40:07à comprendre exactement
40:08la ligne
40:09qui a un côté erratique
40:10en quelque sorte
40:11est-ce qu'après 100 jours
40:12on peut faire un premier bilan
40:13de cette présidence
40:13alors pour moi
40:14c'est très positif
40:15mais on est à un moment
40:16charnière
40:16alors la question
40:18des tarifs
40:19la question des tarifs
40:20les tarifs
40:22pour Donald Trump
40:22sont un outil
40:23de négociation
40:24une source de revenus
40:26un moyen de relancer
40:27la production
40:27aux Etats-Unis
40:28c'est tout ça
40:29à la fois
40:29sa façon de négocier
40:30c'est de faire
40:31une annonce très forte
40:32puis de revenir en arrière
40:34de forcer vos partenaires
40:36rivaux
40:36adversaires
40:37à faire une contre-proposition
40:38qui à l'arrivée
40:39sera plus bénéfique
40:40aux Etats-Unis
40:41à la situation
40:42qu'on avait au départ
40:42c'est ce qu'on a constaté
40:44avec l'Union Européenne
40:45l'Union Européenne
40:46elle a dit
40:46on va vous donner
40:4750% de tarifs
40:48et la commission
40:50dit
40:50ah bah si vous faites ça
40:51nous on va mettre
40:5150% aussi
40:52et Trump dit
40:53bah nous on va mettre
40:53100%
40:54et du coup
40:55la commission européenne
40:55dit écoutez
40:56on va s'entendre
40:57sur 25
40:58ah voilà
40:58les 25 ils sont là
40:59mais ils n'étaient pas là
41:00au départ
41:00et donc c'est quand même
41:01Trump qui gagne
41:02ce genre de négociation
41:03donc les tarifs douaniers
41:04c'est une arme
41:05dans la négociation
41:06sachant que
41:07les Etats-Unis
41:08ont un déficit commercial
41:08avec énormément de pays
41:10et que Trump ne l'aime pas
41:11donc cette question
41:12je la mets un petit peu de côté
41:13parce qu'il faudra juger
41:15à la fin
41:15en fait les tarifs douaniers
41:17doivent déboucher
41:17sur des accords commerciaux
41:19plus favorables
41:20aux Etats-Unis
41:20et beaucoup plus près
41:21d'une idée de libre-échange
41:23que du protectionnisme
41:24et pour l'instant
41:24on ne l'a pas encore vérifié
41:26par contre
41:26pourquoi est-ce que je dis
41:27que c'est très positif
41:28parce que l'économie américaine
41:29va très bien
41:30quand vous regardez
41:31les statistiques
41:32de la création d'emplois
41:33quand vous regardez
41:34le prix de l'énergie
41:34quand vous regardez
41:36le revenu réel
41:37quand vous regardez
41:38le rythme de croissance
41:39les Etats-Unis
41:40au second trimestre
41:41sont sur un rythme de croissance
41:42de 4,6 par an
41:434,6 par an
41:44ça rendrait jaloux
41:45pas mal de gens
41:46y compris chez nous
41:47donc de ce point de vue là
41:48ça va plutôt très bien
41:50et dites-vous bien
41:50que si cette loi
41:51dont je parlais plus tôt
41:53la grande loi budgétaire
41:54est votée
41:54ça va repartir encore plus fort
41:56parce qu'il y a dans la loi
41:57un certain nombre d'éléments
41:59pour relancer l'économie
42:00par contre
42:00c'était un moment charnière
42:01justement
42:02parce que cette loi fait débat
42:03et que le débat
42:05pour l'instant
42:05n'est pas acquis
42:06moi je suis convaincu
42:06qu'elle va passer à l'arrivée
42:08parce que les républicains
42:09vont comprendre l'enjeu
42:10et qu'ils vont se rallier
42:11derrière le président
42:12c'est pourquoi
42:13là la démarche de Musk
42:14pour moi
42:15elle est vaine
42:15elle va dans le mur
42:16d'accord
42:16faut surtout pas attaquer la loi
42:18c'est pas ce qu'il fallait faire
42:19et pas maintenant
42:19par contre
42:20autre moment charnière
42:21sur le plan de la politique
42:23étrangère
42:23il y a l'affaire ukrainienne
42:25où manifestement
42:26Trump est face à un échec
42:28il n'a pas réussi
42:29à faire la paix
42:30en 24 heures
42:30il n'a même pas réussi
42:32véritablement
42:33à amener
42:34Poutine à la table
42:36des négociations
42:36il a fait pression
42:38sur le plus faible
42:38des deux
42:39qui était Zelensky
42:40et aujourd'hui
42:41la guerre repart
42:41de plus belle
42:42donc là
42:43à un moment
42:44il va devoir
42:44constater lui-même
42:46que ça
42:47il n'a pas réussi
42:48à faire ce qu'il voulait
42:49donc on est à un moment
42:50un petit peu tendu
42:51mais sur le plan
42:52de l'économie américaine
42:53pour moi ça fonctionne
42:54plutôt pas mal
42:55il nous reste à peu près
42:55une minute
42:56dernière question
42:56vous dites
42:57que c'est un bon président
42:58pour les Etats-Unis
42:58pourriez-vous dire
42:59en même temps
42:59que c'est un mauvais président
43:00pour le monde occidental
43:01non pas du tout
43:02simplement il faut
43:03comprendre sa finalité
43:04et essayer d'aller
43:05dans son sens
43:06maintenant
43:07les lignes vont
43:07inévitablement
43:08être redéfinies
43:10j'en reviens
43:10à la question ukrainienne
43:11pourquoi est-ce que
43:12Trump voulait faire
43:13la paix en Ukraine
43:13certes les gens meurent
43:15et c'est pas bien
43:16mais c'était surtout
43:17pour mettre Poutine
43:18dans sa poche
43:18et résoudre un problème
43:21une situation
43:22où les américains
43:22déboursent
43:23pour soutenir
43:24militairement un pays
43:25alors qu'il y a plutôt
43:26intérêt à reconstruire
43:27le pays
43:28pour le reconstruire
43:29il faut passer par la paix
43:30et vous avez à côté
43:31un pays qui est
43:32beaucoup plus important
43:32et beaucoup plus puissant
43:33qui s'appelle la Russie
43:34qui aurait lui aussi
43:35besoin d'un certain
43:36nombre d'investissements
43:37si seulement on pouvait
43:38s'entendre avec la Russie
43:39parce que si on s'entend
43:40avec la Russie
43:41on peut découpler
43:42de la Chine
43:43et la Chine
43:43ça c'est l'adversaire durable
43:45donc de ce point de vue là
43:46Donald Trump
43:47a une vision
43:48si les européens
43:49veulent aller dans son sens
43:50il y a quelque chose
43:51à faire avec lui
43:52simplement
43:52il ne faut pas le prendre
43:53de front
43:54et il faut toujours viser
43:55non pas ce qu'il dit
43:56mais l'objectif final
43:57Un grand merci Gérald Olivier
43:59d'être revenu
44:00sur le plateau
44:01de Mathieu Bocoté
44:03merci à tous les deux
44:03on se retrouve évidemment
44:04samedi prochain
44:05pour un nouveau numéro
44:06dans un instant
44:07c'est l'heure des pro 2
44:08et on ouvrira
44:09avec les déclarations
44:10que j'ai découvert
44:11il y a quelques instants
44:12d'Emmanuel Macron
44:13Emmanuel Macron
44:14vous savez qu'il est à Monaco
44:15pour un grand sommet
44:16sur les océans
44:17il a parlé d'écologie
44:19il n'est pas content
44:19du gouvernement
44:20il m'a pris me rénover
44:21je ne suis pas content
44:22je suis vraiment très en colère
44:23et il regrette aussi
44:26qu'on se concentre
44:27sur ce qu'il considère
44:27être des faits divers
44:28ça y est on nous le refait
44:29le coup
44:30le coup des faits divers
44:31Emmanuel Macron
44:32ça en fait tellement
44:34des faits divers
44:34que certains parlent
44:35de faits de société
44:35mais pas le président
44:36de la république
44:37donc on en parlera
44:38dans un instant
44:39à tout de suite
44:39dans l'heure des pros
44:40on en parlera

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