Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Générique
00:12Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:17Bonjour Laurent.
00:18J'espère que vous êtes prêts pour commenter l'actualité avec votre point de vue de citoyen et bien sûr de philosophe.
00:23On commence par le rapport choc sur les frères musulmans qui a été présenté en Conseil de Défense,
00:28présidé par Emmanuel Macron cette semaine, un travail mené par les renseignements qui décrit précisément
00:33l'antrisme de cette organisation politico-religieuse sur le territoire français,
00:37avec des dizaines de lieux de culte touchés mais aussi des associations dans tous les secteurs.
00:42Que pensez-vous de ces chiffres qui montrent une réalité que certains ne veulent pas voir ?
00:46Quelles solutions sont imaginables pour faire en sorte que la société française ne se fracture pas encore plus ?
00:53Je vous pose la question dans un instant.
00:55L'élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des LR signe-t-elle pour vous le retour de la droite
01:00et des partis traditionnels qui avaient été affaiblis par l'élection d'Emmanuel Macron ?
01:04Pensez-vous que la droite soit capable de s'unir dans le même temps ?
01:08Assistons au crépuscule du macronisme.
01:11C'est ce que la porte-parole du gouvernement Sophie Prima a eu la franchise de dire sur notre antenne
01:15avant de se faire sérieusement remonter les bretelles.
01:18On vous entendra là-dessus Michel Onfray.
01:20L'examen de la proposition de loi sur la fin de vie continue de provoquer de vives tensions.
01:24Les députés ont voté les conditions requises pour qu'un malade soit éligible à l'euthanasie.
01:29On entendra aussi le témoignage d'un jeune garçon atteint d'une maladie incurable,
01:34la myopathie de Duchesne, qui nous dit, même en fin de vie, il y a encore de la vie.
01:38Il dénonce la violence de cette loi. On verra ce que vous en pensez Michel.
01:42L'audiovisuel public français est-il gangréné par l'idéologie de gauche ?
01:46Un dossier très complet du JD News passe au crible les émissions emblématiques de France Télé et Radio France.
01:52Entre parti-pris et sectarisme, sélection soigneuse des invités qui ne dérangent pas la doxa ambiante
01:58et gabegie financière avec à laquelle est 4 milliards d'euros de dépenses publiques.
02:02On verra là aussi votre avis.
02:04Enfin, l'Algérie durcit encore son bras de fer avec la France
02:07et annonce son intention de refouler les porteurs français d'un passeport diplomatique.
02:12Pendant ce temps, aucune nouvelle des tractations en faveur de la libération de notre compatriote Boalem Sansal.
02:17Nous demandons, comme à chaque émission, sa libération.
02:20Voilà pour le programme, Michel Onfray, vous êtes prêt ? On démarre ?
02:23Allez, on commence par le rapport sur les frères musulmans qui a été présenté en Conseil de Défense mercredi.
02:27Il démontre, chiffre à l'appui, l'emprise croissante de cette organisation dans notre pays.
02:33Bruno Retailleau est revenu sur ce rapport devant le Sénat.
02:36Je rappelle que c'est Gérald Darmanin, son prédécesseur à Place Beauvau, qui avait commandé ce rapport.
02:41Mais là, c'est Bruno Retailleau qui prend la parole.
02:45Bien sûr que ce rapport est alarmant.
02:47Il concerne l'islamisme.
02:50Je tiens à dire, du reste, qu'il faut séparer les menaces islamistes d'une pratique de l'islam qui est compatible avec la République.
02:58Et j'observe, du reste, que les pays les plus durs avec les frères musulmans, ce ne sont pas les démocraties occidentales.
03:05Ce sont les pays musulmans.
03:08Pour le dire, je voudrais ajouter qu'il y a une grande différence entre ce qu'on a appelé le séparatisme et l'entrisme.
03:16Le séparatisme prétend faire des petites contre-sociétés, séparées de la communauté nationale,
03:21tandis que l'entrisme prétend modifier profondément nos propres règles pour l'ensemble de la communauté des citoyens.
03:29Voilà pour le ministre de l'Intérieur, Michel Onfray, sur cette stratégie des frères musulmans,
03:33qui décrit très précisément dans le rapport, ça concerne des lieux de culte, des associations,
03:38ça concerne un certain nombre d'acteurs de la vie dans tous les secteurs de la société.
03:43Qu'est-ce que vous dites ? Il y a danger ? Et quelle solution, surtout ?
03:47Vous savez, les journalistes, la plupart du temps, quand ils mettent le projecteur sur quelque chose,
03:51ils ont l'impression qu'ils créent le quelque chose.
03:53C'est parce qu'on en a parlé que, voilà, dès qu'ils ont commencé à parler de l'Ukraine,
03:57les problèmes en Ukraine, c'était dès que les journalistes ont commencé à en parler.
04:00Ça faisait des années que le problème existait en amont, et peut-être même plus d'années que d'années encore, qu'on pourrait bien imaginer.
04:06Là, c'est exactement la même chose.
04:08J'ai commencé à écrire, à publier en 1989.
04:10Il y avait déjà des gens, donc je n'existais pas dans le débat public, c'est un peu plus tard qu'on m'a invité,
04:15mais comme Régis Debray, comme Alain Finkielkraut, comme Élisabeth Badinter, par exemple,
04:21qui racontaient toutes ces choses-là.
04:22Il y avait Jean-Pierre Chevènement, qui était dans le circuit politique, qui racontait aussi ces choses-là.
04:26Et puis, hélas, il y avait Jean-Marie Le Pen qui le disait aussi.
04:29Et comme Jean-Marie Le Pen, c'était l'antisémitisme, c'était le fascisme, c'était l'extrême droite,
04:32tout ça n'était pas faux.
04:33Il y avait chez lui une fascination pour l'extrême droite, pour Brasillac, pour la collaboration,
04:38une détestation du général de Gaulle et de la Résistance.
04:40Tout ça a fait qu'on a perdu du temps.
04:42Parce qu'il ne fallait pas voir ce réel, puisque Le Pen le voyait lui aussi.
04:45Pendant que Chevènement disait, mais il faut le voir, ce réel.
04:48Et on disait de Chevènement, je me souviens de BHL, que c'était effectivement des nationaux républicains.
04:54Philippe Valle disait aussi ce genre de choses, et on interdisait de penser cette question.
04:58Florence Berger-Blacker a fait un très beau livre sur ce sujet.
05:01– On va l'écouter d'ailleurs.
05:02– Elle a fait un travail d'anthropologue d'ailleurs,
05:03pas seulement avec le livre qu'elle a consacré au frérisme,
05:05mais sur le travail qu'elle fait en amont depuis des années,
05:07on est un peu, non elle est plus jeune que moi,
05:09mais je veux dire qu'elle fait un travail sur la viande halale par exemple,
05:12sur le circuit etc.
05:13Elle a été conspuée à l'université, détestée, elle est sous surveillance policière.
05:18Donc je suis très heureux qu'aujourd'hui on dise enfin qu'il existe un problème.
05:22– Mais il y a des médias qui n'en parlent pas Michel, ce rapport,
05:24il y a des grands quotidiens nationaux, je ne citerai pas longtemps,
05:26qui n'en ont pas parlé de la semaine.
05:28Parce qu'on peut aussi occulter cette réalité.
05:30– Oui sur les médias mais après vous avez les réseaux,
05:32sur les réseaux vous voyez bien que la France insoumise trouve ça inadmissible,
05:35que c'est de l'islamophobie, la France insoumise c'est quoi ?
05:38C'est le Nouveau Front Populaire, le Nouveau Front Populaire c'est quoi ?
05:40C'est le Parti Socialiste etc.
05:41Moi je voudrais mettre en perspective ces choses-là avec les élections présidentielles.
05:46Je crois que l'obsession de toute la classe politique ce n'est plus la France.
05:49Moi je n'entends pas parler de la France, je n'entends pas parler de la droite,
05:51je n'entends pas parler de la gauche, je n'entends pas parler de la France
05:54et là on se dit, voilà on lance une espèce d'os là,
05:56Gérald Darmanin dit, j'ai demandé à ce que cette enquête soit faite,
06:01on entend Gabriel Attal qui dit, c'est moi qui l'ai demandé d'abord
06:05et puis ensuite c'est Gérald Darmanin.
06:07Enfin je vois bien que tous ces gens sont dans une campagne présidentielle
06:10et qu'il faut absolument mettre l'os à ronger pour produire des effets
06:13parce que tout le monde le sait ça.
06:15Même Georges Bensoussan il s'est retrouvé au tribunal
06:17pour avoir dit des choses élémentaires, des choses extrêmement vraies sur ce sujet.
06:20Donc il y a eu des gens qui ont dit ces choses-là depuis très longtemps,
06:22des intellectuels, qu'on a la plupart du temps,
06:24eux pour le coup stigmatisés ou traités de fascistes
06:27ou de gens qui étaient dans une espèce de...
06:29Pour les faire taire, on est bien d'accord.
06:31Pour empêcher qu'on pense cette question.
06:33Si on la pense, tant mieux, maintenant la solution c'est quoi ?
06:36C'est laquelle ?
06:37Ah ben oui, c'est ça le problème, c'est-à-dire que moi j'entends,
06:39j'écoute, je regarde et il y a ceux qui nous disent
06:41mais de toute façon c'est de l'islamophobie, laissons faire,
06:43au contraire encore, toujours plus, toujours plus, c'est quoi ?
06:45C'est la gauche mais c'est aussi les mastrichiens de droite.
06:48Je veux bien que M. Retailleau nous parle de la droite, du retour de la droite, etc.
06:51Enfin quand même, les républicains, ça fait des années qu'ils défendent ce genre de choses.
06:55C'était quoi Chirac ? C'était quoi Nicolas Sarkozy ?
06:57C'était quoi M. Barnier ? C'était quoi même Bayrou ?
07:01Enfin tous ces gens-là, ils ont rendu tout ça possible.
07:03Donc on peut pas dire non plus, on laisse rentrer tout ce monde-là
07:06avec leur religion, avec leur coutume, leur façon de faire,
07:09venez comme vous êtes, souvenez-vous.
07:11Aujourd'hui, Julien Dré qui a retrouvé son intelligence, c'est formidable
07:13mais à l'époque, c'était quand même, touche pas à mon pote,
07:16et touche pas à mon pote si vous commencez à dire
07:18peut-être que le multiculturalisme, c'est des multiproblèmes
07:20et que ça va pas être aussi facile que ça.
07:22Vous ne voulez pas d'un modèle d'intégration, vous l'estimez fasciste
07:24et c'était pourtant ce que disait le Général de Gaulle.
07:26Mais ces questions-là, on pourrait même les remonter jusqu'à Malraux
07:29et jusqu'au Général de Gaulle.
07:31Quand Malraux dit dans un texte extraordinaire
07:33qu'effectivement ce sont deux civilisations hétérogènes,
07:35quand le Général de Gaulle dit c'est comme l'huile et le vinaigre,
07:38vous secouez, vous avez l'impression que vous avez mélangé
07:40et puis à un moment donné, l'huile redevient huile
07:42et le vinaigre redevient vinaigre.
07:43Mais peut-être même le roi du Maroc, Hassan II,
07:45quand il posait des questions civilisationnelles,
07:47c'était interdit.
07:48Encore aujourd'hui, poser une question civilisationnelle,
07:50c'est être un fasciste.
07:51C'est-à-dire poser le problème de la civilisation,
07:53poser le problème de l'histoire et vous voulez faire quoi ?
07:55Et là, on est en train de dire,
07:56bon, le Titanic a finalement percuté un iceberg,
07:59qu'est-ce que vous proposez comme solution ?
08:01Ben oui, mais il y a un moment donné où les solutions,
08:04c'est juste, je ne vais pas dire monter dans la barque
08:07et puis s'en aller et fuir, mais le bateau coule.
08:09Je ne vois pas comment, sauf autorité,
08:11il faut de l'autorité, mais tout se tient.
08:13C'est-à-dire que le narcotrafic, ça se tient aussi,
08:15mais le narcotrafic, c'est quoi ?
08:17C'est ceux qui consomment.
08:18C'est aussi les pays qui produisent.
08:19Est-ce qu'on va toucher aux pays producteurs ?
08:21Non, on n'y touche pas.
08:22Est-ce qu'on va toucher à ceux qui consomment aujourd'hui ?
08:24Non, on n'y touche pas non plus.
08:25Donc on fait semblant.
08:26À quoi j'ajoute que tous les gens font une espèce de perspective,
08:29de mettre ça en évidence,
08:31parce que finalement les présidentielles les intéressent,
08:33mais les solutions n'existent pas.
08:35Moi, je l'ai lu, le rapport, ça fait 75 pages,
08:38et je me suis dit, mais ils proposent quoi, ces gens ?
08:41Vous avez plongé dans le rapport.
08:43Les solutions, elles sont assez...
08:46Eh bien, ils nous donnent des solutions,
08:47en nous disant, voilà le problème, et voilà quelques solutions.
08:49Alors évidemment, c'est un peu fouillis,
08:51c'est un peu indigeste à lire, mais moi je l'ai fait,
08:53en pensant à vous, et à nos auditeurs, et à nos téléspectateurs.
08:57Et ils nous disent, voilà, il faut instaurer un dialogue à l'université.
09:01Mais l'université, elle est totalement wokiste.
09:03Et à l'université, si vous commencez à dire,
09:04j'aimerais bien qu'il y ait un dialogue sur la question des civilisations,
09:06vous allez vous faire insulter,
09:07vous allez vous faire mettre à la porte,
09:09vous allez vous faire cracher dessus,
09:10vous allez vous faire huer, etc.
09:11Il faut créer une chaire d'islamologie.
09:13Moi, je trouve ça très intéressant.
09:15Mais une chaire d'islamologie pour expliquer quoi ?
09:17Vous ne pouvez pas, si vous faites de l'islamologie,
09:19expliquer par exemple que le Coran n'est pas un créé.
09:22C'est le principe de l'islam de dire qu'il est un créé,
09:24qu'il est la parole de Dieu, et qu'il est là depuis toujours,
09:26puisque de toute façon, vous ne pouvez pas dire,
09:28mais c'est le 6ème siècle après Jésus-Christ,
09:30on dit non, Dieu était musulman.
09:31Donc il faut arrêter, vous ne pouvez pas faire de l'islamologie,
09:34en disant, on va vous expliquer qu'il y a eu plusieurs Corans,
09:36comment ils se sont constitués, comment ils ont été écrits,
09:38qui les a écrits, de quelle manière ça s'est fait,
09:40comment ça s'est passé, quel est le rôle d'un rabbin
09:42dans la construction du Coran.
09:45Créer une chaire d'islamologie.
09:46Promouvoir une amitié civique, c'est une citation,
09:49entre les musulmans et les non-musulmans.
09:50Une amitié civique.
09:51Donc vous allez dans les quartiers perdus de la République,
09:53vous dites bonjour, je voudrais un petit peu d'amitié civique.
09:56Comment vous allez vous y prendre ?
09:57Créer des nouveaux postes de maîtres de conférences.
09:59Déjà dans les universités, vous n'avez pas le droit
10:01d'avoir une parole libre et autonome et indépendante,
10:04mais on va créer des nouveaux postes de profs dans les facs.
10:08Pourquoi faire ? Pour continuer le wokisme.
10:10Multiplier les grandes expositions du genre l'art de l'islam au Louvre,
10:13c'est formidable pour nous expliquer qu'il y a effectivement un art islamique.
10:19Vous pensez que les gamins des banlieues, par exemple,
10:21à Marseille, qui tiennent les points de Dîle,
10:23ils sont intéressés par exemple pour la création de l'art islamique.
10:26Est-ce que vous allez avoir le droit par exemple d'expliquer
10:28que dans une longue tradition de l'art, de l'histoire de l'art,
10:31vous avez envisagé au sens étymologique, c'est-à-dire,
10:33donner un visage à Mahomet ?
10:35Est-ce que vous allez pouvoir le dire ?
10:37Est-ce que vous allez pouvoir montrer les œuvres qui témoignent
10:39que oui, il y a des représentations de Mahomet avec un visage ?
10:42Panthéoniser des musulmans ?
10:44Formidable, il faudrait dire maintenant,
10:46on va chercher quelques musulmans, puis on va les mettre au Panthéon,
10:49et ça va calmer le jeu.
10:50Je pense effectivement que les gens qui tiennent les points de Dîle à Marseille,
10:53quand on aura panthéonisé, je ne sais pas quoi,
10:55un grand patron du FLN, ils auront trouvé ça formidable.
10:58Multiplier les carrés de musulmans dans les cimetières ?
11:01Ça existe déjà.
11:02Oui, les multiplier, ça veut dire, même quand vous êtes morts,
11:05on n'a pas de contact avec les impurs, avec les infidèles.
11:09Laissez-nous un quartier où nous allons pouvoir mélanger nos cadavres ensemble,
11:13on ne veut pas se mélanger avec les coufards.
11:15Développer l'apprentissage de l'arabe dans les écoles ?
11:18C'est formidable, développer l'arabe dans les écoles,
11:21les gamins ne savent plus écrire et parler le français correctement,
11:24quand vous avez aujourd'hui des micro-trottoirs,
11:26on interroge des collégiens, mais c'est incroyable le français qui est le leur.
11:30Et puis pour terminer, la cerise sur le gâteau,
11:33reconnaître l'État palestinien.
11:35Voilà ce qu'on trouve, c'est dans le projet.
11:38C'est dans ce projet, personne n'en parle.
11:40Les solutions sont données ici.
11:41Et puis vous avez à une extrémité, des gens qui vous disent,
11:44j'entendais Sarah Knafou qui dit, on arrête de faire rentrer les migrants.
11:48Oui d'accord, mais on fait quoi avec ceux qui sont déjà là ?
11:50Et puis les autres qui disent, non c'est pas ça le problème,
11:52il ne faut pas qu'on fonde l'islam et puis l'islamisme.
11:54Pour voir que d'un seul coup, quelqu'un qui défend l'islam, il défend l'islamisme.
11:58Ensuite, et j'en termine sur ce sujet, il y a l'Europe qui défend ça.
12:02L'Europe est aujourd'hui pro-musulmane et elle défend tout l'islam.
12:06C'est-à-dire qu'elle estime que finalement,
12:08on passe sous silence ce que font les fameux journaux dont vous dites,
12:10à juste raison, qu'ils n'en parlent pas.
12:12Ils n'en parlent pas, ils le passent sous silence.
12:14On est sur CNews et sur Europe 1 avec vous, Michel Onfray.
12:16Écoutons juste Florence Bergeau-Blacler, anthropologue,
12:19qui estime, elle comme vous, que les frères musulmans veulent un projet de contre-société islamique.
12:24Écoutez-la.
12:26L'objectif, c'est bien sûr de gouverner et non pas de convertir les individus.
12:33C'est de convertir, si vous voulez, la société.
12:37Et donc les individus de la naissance à la mort sont programmés
12:42pour être des ambassadeurs de l'islam frériste, d'une certaine manière.
12:46Et c'est ça que met en évidence le rapport.
12:50C'est-à-dire le fait que ce mouvement n'est pas très étendu du point de vue du nombre.
12:56Il y a mille frères musulmans assermentés, on estime.
13:00Ce sont des estimations, on n'en est pas tout à fait sûr.
13:02Et puis il y a autour plusieurs dizaines de milliers de fréristes actifs.
13:08Mais ce qu'il faut voir, c'est l'influence disproportionnée qu'ils ont
13:12sur les musulmans, qui sont très nombreux en France.
13:16Voilà donc pour l'analyse, toujours très pertinente, de Florence Bergeau-Blaclair.
13:20Il y a aussi Michel Onfray, Gabriel Attal, qui a annoncé au moment même de la publication de ce rapport
13:26qu'il voulait atteindre le port du voile pour les mineurs de moins de 15 ans.
13:30Il affirme que le voile des petites filles relève de l'islamisme et pas de l'islam.
13:34Il reproche à certains de confondre les deux.
13:36On l'écoute et je vous passe la parole.
13:39Ceux qui affirmeraient ou affirment que cette mesure-là irait contre l'islam
13:46sont précisément ceux qui confondent islam et islamisme.
13:49Et moi j'écoute tous ces hommes et femmes de foi, ces intellectuels musulmans
13:55qui disent qu'il n'a jamais été dans leur religion, dans leurs règles, dans leurs préceptes
13:59de voiler des petites filles de 5 à 6 ans, comme c'est le cas malheureusement
14:03dans un certain nombre de points sur notre territoire national, comme le documente ce rapport.
14:06C'est une solution d'interdire le voile aux enfants de moins de 15 ans ?
14:10Non, c'est de la communication.
14:12Évidemment il sait très bien que sur ce segment il va plaire.
14:15Et n'oublions pas que lui aussi il a en tête d'être candidat aux élections présidentielles
14:19et que la France ne l'intéresse pas beaucoup
14:21et que régler ce problème pour la France et les Français ça n'intéresse pas beaucoup non plus.
14:24Il a envie lui d'être celui qui remplacera Emmanuel Macron.
14:27Je rappelle qu'il est macroniste, qu'il est macronien, qu'il vient du parti socialiste
14:31et qu'il a défendu cette idéologie-là et que quand il était Premier ministre
14:34ça ne le gênait pas trop, cette idéologie-là.
14:36Et puis qu'en gros il y a trois secteurs.
14:38Il y a un secteur Rassemblement National, il y a un secteur France Insoumise,
14:40c'est préempté par Marine Le Pen, c'est préempté par Jean-Luc Mélenchon
14:43et lui voudrait préempter le centre.
14:45Ils sont nombreux. Est-ce qu'il va y avoir M. Retailleau ? Est-ce qu'il va y avoir M. Philippe ?
14:48Est-ce qu'il va y avoir M. Darmanin ? Est-ce qu'ils le veulent tous ?
14:51La course est commencée, donc c'est une course de fond.
14:53Sauf si Macron prend tout le monde de cours.
14:55Et tout ça fait partie des effets d'annonce.
14:58Dans le fond, son idéologie, c'est très exactement le contraire de ce qu'il pense.
15:01De ce qu'il annonce, pardon.
15:03Et ce qu'il annonce, c'est qu'on saupoudre.
15:05Oui, on va le faire, on va le dire, d'accord ? Et après on va faire comment ?
15:07On va envoyer des polices qui vont enlever les voiles des enfants dans la rue ?
15:12On va envoyer des milices ?
15:14Exactement comme on a en Iran des milices qui remettent les voiles.
15:17Là on aura des milices qui arrachent les voiles.
15:19Ça n'a aucun sens. C'est infaisable.
15:21Donc ça ne sert à rien sauf de draguer des électeurs, de dire ce genre de choses.
15:25Un tout petit mot d'ailleurs sur le macronisme.
15:27On l'évoque, Sophie Primat, qui était la porte-parole du gouvernement,
15:30était notre invitée cette semaine chez Sonia Mabrouk.
15:32Alors elle a évoqué la fin du macronisme très proche.
15:35On écoute juste ce qu'elle a dit parce qu'elle s'est vraiment fait remonter les bretelles très sérieusement après.
15:40La question ce n'est pas être opposant au macronisme.
15:42Le macronisme probablement trouvera une fin dans les mois qui viennent,
15:47avec la fin du quinquennat, du deuxième quinquennat du président Macron.
15:54La question est de savoir comment on rebâtit la suite.
15:57Alors évidemment elle est issue des LR.
15:59Ça n'a pas du tout plu au macronisme.
16:01Ils lui ont volé dans les plumes.
16:03Le parti Renaissance lui a dit que ce genre de propos n'a pas lieu d'être,
16:06a fortiori pour une ministre.
16:08Elle a tort sur le fond ou pas Michel Onfray ?
16:10Elle a raison. Le macronisme c'est quoi ?
16:12C'est la pensée d'Emmanuel Macron qui est une pensée tellement complexe,
16:15nous dit son épouse, que personne ne parvient à la comprendre.
16:17Peut-être même lui ne parvient-il pas à comprendre sa propre pensée.
16:19Autant le général De Gaulle peut parler d'un gaullisme et encore il n'en parlait pas.
16:22Mais on peut parler d'un gaullisme avec le général De Gaulle parce qu'il y a un corpus.
16:25La nation, la France, le pays, la souveraineté, l'indépendance nationale,
16:29la dissuasion nucléaire, la décolonisation.
16:32Enfin bon, on pourrait continuer avec le général De Gaulle.
16:34C'est quoi Emmanuel Macron ?
16:36Une fois il a dit des choses sympathiques pour Israël,
16:38une autre fois il a dit des choses antipathiques pour Israël.
16:41Mais tout ça aura une fin donc, dès qu'il ne sera plus au pouvoir.
16:43La fin c'est lui, dès qu'il disparaît simplement.
16:45C'est une hydre sans tête.
16:46Comment s'appelait Macron dans un gouvernement précédent ?
16:48Il s'appelait Hollande.
16:49Comment s'appelait Hollande dans un gouvernement précédent ?
16:51Il s'appelait Sarkozy.
16:52Et celui d'avant, il s'appelait Chirac.
16:53Et celui d'avant, il s'appelait Mitterrand.
16:54Depuis 1992, c'est la même idéologie, Maastricht, avec l'Europe qui fait la loi.
16:59Je rappelle que tous ces gens qui nous disent « il y a qu'à, il faudrait, on devrait »,
17:02s'ils ne disent pas « on commence par sortir de l'Europe »,
17:04c'est ce que disait d'ailleurs Philippe de Villiers dans l'excellent JDD News
17:08qui a fait un papier dans lequel il parle à un moment lui donné de Bruxellite
17:13ou je ne sais pas quoi, sortir de Bruxelles.
17:15Il faut oser le Bruxellite, c'est-à-dire quitter l'Union européenne.
17:18Et il est le seul à avoir raison.
17:20C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire « ah, il faut en finir avec tout ça ».
17:22Il n'y aura pas de solution tant qu'on restera dans un dispositif
17:25qui est supérieur au dispositif national français,
17:27qui nous dit ce qu'il faut faire, qui fait de campagnes en faveur du hijab,
17:30qui fait des campagnes en faveur d'un Coran européen.
17:33Donc c'est d'un Coran, je ne dis pas d'un courant, d'un Coran européen.
17:36Ce sont ces gens-là qui font la loi.
17:38Tant que nous serons dans ce dispositif, nous ne ferons qu'obéir.
17:41Après, droite-gauche, ça ne signifie pas grand-chose.
17:43Peut-être, on entendra M. Retailleau sur ce sujet
17:45parce que je rappelle que M. Retailleau avait voté non à Maastricht,
17:48qu'il avait voté non au traité européen en 2005,
17:52et qu'en 2008, il n'était pas content que ça passe tout de même.
17:54Je rappelle que tous ceux qui ont dit oui à tout ce dispositif
17:57sont aujourd'hui totalement disqualifiés pour dire quoi que ce soit.
18:00– Michel Onfray, on va parler justement de Bruno Retailleau.
18:02Il a été élu triomphalement la semaine dernière à la présidence DLR avec plus de 74%.
18:08Alors il a beaucoup pris la parole, évidemment, ensuite.
18:11Il a notamment dénoncé une société laxiste en France
18:14et une fabrique des barbares qui, selon lui, est la conséquence des années 1968.
18:19On l'écoute.
18:21– J'ai indiqué qu'il y avait une société laxiste
18:25qui a déconstruit méthodiquement, méticuleusement,
18:28tous les repères, les cadres communs que sont l'autorité,
18:32le respect de l'autre, les hiérarchies.
18:34Cette société, précisément 68 Arden,
18:36qui a puisé ses valeurs dans les années 68 Arden,
18:39a engendré, a accouché de cette fabrique des barbares.
18:43Il faudra donc du temps pour que la famille,
18:46la restauration de l'autorité en famille, l'école, il faudra du temps.
18:49Et moi, on ne peut pas, en quelques mois,
18:51me demander d'effacer des décennies de laxisme.
18:53– Voilà, pour Bruno Retailleau, élu à la tête DLR,
18:57candidat potentiel pour 2027 à l'élection présidentielle
19:00et qui fait le constat de cette fabrique des barbares
19:02qu'on avait déjà évoquée, Michel.
19:04– Il a raison, mais il a tort de dire il faudra du temps.
19:06Non, on ne fait pas du temps, il faut de la volonté.
19:08Il faut de la volonté, il faut s'en donner vraiment les moyens.
19:11Ça veut dire qu'il faudra commencer par révolutionner les Républicains.
19:15Parce qu'aux Républicains, il y a eu des collaborateurs de cette façon de penser.
19:19C'est quoi Alain Juppé ? C'est très emblématique.
19:21Quelle différence y a-t-il entre Alain Juppé et Laurent Fabius par exemple ?
19:24Les Français, ils ont tous compris.
19:26Ils disent la même chose sur l'euro, ils disent la même chose sur l'Europe,
19:28ils disent la même chose sur le référendum en disant
19:30il faut absolument le mettre à la poubelle.
19:31Ils disent la même chose en disant en 2005,
19:33ils ont refusé en 2008, on le refuiera.
19:35C'est la droite, c'est la gauche.
19:36Et c'était cette droite à l'époque qui est celle des Républicains.
19:40Donc si vraiment il veut faire une révolution, il a raison.
19:43Mais il va falloir qu'il la fasse assez rapidement.
19:45Et elle est assez facile à faire.
19:46C'était ce que disait Jean-Pierre Chevènement.
19:48Je rappelle que Jean-Pierre Chevènement lui aussi était sur ces positions,
19:50et Régis Dobré, dont on ne parle pas assez,
19:53sur ces positions très critiques à l'endroit de mai 68.
19:55On peut faire une critique de mai 68 qui ne soit pas une critique de droite.
19:59Simplement en estimant, ce qui est mon cas,
20:00moi j'ai été sauvé par l'école républicaine,
20:02on apprenait à lire, à écrire, à compter, à penser à l'école.
20:04C'était un ascenseur social.
20:07Après mai 68, ça n'a plus du tout été ça.
20:10On tutoie les profs, on n'apprend plus à dessiner, mais on gribouille.
20:13Comme c'est formidable, on met ça avec un magnète sur le frigidaire
20:16en trouvant que c'est fantastique.
20:18On n'apprend plus à jouer de la musique, mais on amène ses propres disques.
20:21On ne va pas écouter Vivaldi, c'est de la musique bourgeoise.
20:24Qu'est-ce que tu écoutes tout de suite ?
20:26Tu écoutes Richard Antony, c'est formidable.
20:28On va écouter ça, on va faire de la musique, etc.
20:30Ça a été ça en permanence.
20:31Plus de grammaire, plus de syntaxe, plus de chronologie.
20:33On laisse les enfants, etc.
20:35Donc il a raison sur ça.
20:37Maintenant, il ne faut pas non plus être dans une logique absolument réactionnaire
20:40en disant, faisons ce qui se faisait avant 68.
20:43Parce que je rappelle que c'était aussi la droite mai 68.
20:46Mai 68 ne tombe pas du ciel.
20:48Vous aviez déjà des pédagogues dans l'école avant mai 68.
20:51Donc ne pas accabler que Cohn-Bendit, par exemple,
20:54mais se dire aussi qu'il y a eu une espèce de souffle de nouveauté.
20:58C'était d'ailleurs celui de Vatican II aussi.
21:00C'est Mme de Gaulle qui disait,
21:02c'est Malraux qui rapporte la chose, peut-être qu'il l'invente-t-il,
21:05mais il dit qu'en 68, même les abeilles étaient folles.
21:08Michel Onfray, vous évoquiez Philippe de Villiers
21:10dans le papier du JD News que vous évoquiez.
21:12Il dit qu'il y a deux tabous à faire sauter pour la droite, l'Europe
21:16et l'union des droites.
21:18Cette fameuse union des droites dont tout le monde parle.
21:20Vous pensez qu'elle est possible ?
21:21Il faut arriver à élargir le socle de la droite ?
21:24Ce n'est pas gaulliste du tout, l'union des droites.
21:26C'est l'union des Français qu'il faut faire.
21:28Il faut pouvoir arrêter de parler au parti, au chef de parti,
21:30en disant, il y a celui-ci, il fait 2%, j'ai besoin de la voir avec moi,
21:342%, c'est quand même nécessaire, je peux battre machin
21:36qui lui fait 2% de plus que moi, je ne sais quoi.
21:38Je n'entends personne parler de la France.
21:40Moi j'aimerais bien que des gens disent, mais pour la France,
21:42ça c'est bien, ou c'est pas bien.
21:44Et après, deux droites, ça veut dire quoi ?
21:45Alors ils veulent réunir la droite.
21:46Oui, d'accord, la droite, elle semble majoritaire.
21:48Mais je n'aime pas entendre non plus cette idée
21:51que la France se droitiserait.
21:53La sécurité, ça fait partie des droits de l'homme.
21:56Je rappelle que ça se trouve dans la déclaration des droits de l'homme en 1789.
22:01La sûreté, la sécurité.
22:03Et si ça a été abandonné par la gauche,
22:06ça ne veut pas dire que c'est une affaire de droite.
22:08Donc on peut aujourd'hui retrouver un certain nombre de choses
22:11sur le régalien par exemple,
22:12puis sur le fait que l'argent ne veut pas faire la loi.
22:14On va parler probablement de la fin de vie.
22:17Mais on voit bien le dispositif de marchandisation
22:19auquel la gauche souscrit depuis Maastricht au moins.
22:23Enfin cette idée qu'aujourd'hui, on peut tout acheter,
22:25on peut tout vendre, on peut acheter la mort,
22:27on peut précipiter la mort, on peut acheter des enfants,
22:29on peut gérer des cadavres, on peut louer des utérus, etc.
22:32Mais la gauche Zadis, elle se rebellait contre ça.
22:35Et aujourd'hui, elle accompagne ce genre de choses.
22:37Donc il y a une vraie révolution à faire.
22:39Je ne sais pas si M. Retailleau aura le temps de la faire dans son parti,
22:41s'il aura le temps de la faire également,
22:43mais le problème ce n'est pas de faire une somme,
22:46une addition des droites,
22:47mais c'est de dire je parle au français,
22:49y compris au français de gauche.
22:50Et je renvoie à votre livre Le fétiche et la marchandise.
22:53Oui, dans lequel j'ai analysé ça.
22:55Merci, c'est gentil de vous le dire.
22:56Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant
22:58pour la seconde partie de Face à Michel Onfray.
23:00On va parler de la fin de vie.
23:02On va parler aussi de l'audiovisuel public.
23:04A tout de suite.
23:05On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
23:07sur CNews et sur Europe 1.
23:08Michel, on va s'intéresser à ce qui s'est passé
23:11à l'Assemblée nationale cette semaine.
23:13Les députés étudient plusieurs articles de la loi sur l'euthanasie,
23:17l'occasion de se pencher sur ce qu'il y a réellement
23:19dans cette proposition de loi,
23:20qui a été très largement modifiée
23:22en commission des affaires sociales
23:23et qui sera votée en première lecture le 27 mai prochain
23:26avant d'aller au Sénat.
23:27Le principe a été adopté d'une aide à mourir,
23:29qui s'appelle donc l'euthanasie,
23:31avec cinq conditions cumulatives.
23:33Un, être âgé de plus de 18 ans,
23:35être de nationalité française
23:36ou résider de façon stable et régulière en France.
23:39Présenter une souffrance physique ou psychologique
23:41réfractaire au traitement.
23:43Être apte à manifester sa volonté
23:45de façon libre et éclairée.
23:47Être atteint d'une infection grave et incurable,
23:49quelle qu'en soit la cause,
23:50qui engage le pronostic vital
23:52en phase avancée ou terminale.
23:54Cela veut dire que ça représente énormément
23:56des centaines de milliers de personnes
23:58qui sont en situation de vulnérabilité,
24:00qui sont dans des maladies incurables.
24:03Et avant de commencer les débats
24:05et d'entendre votre point de vue
24:06et de le confronter au nôtre,
24:08on va écouter le témoignage d'un jeune homme de 24 ans
24:11qui s'appelle Louis Bouffard.
24:12Il a été interviewé cette semaine par Christine Kelly.
24:14Il correspond et est désormais éligible à l'euthanasie
24:18si le texte qui est en ce moment étudié est voté.
24:21Il est atteint de la myopathie de Duchesne
24:23et il dit à quel point cette loi le révolte
24:26au nom de tous ceux que la société
24:28pourrait un jour trouver indésirables.
24:30Écoutons-le.
24:32Il ne faut pas oublier que la loi,
24:34elle a un message collectif.
24:36Et le message qu'elle envoie aux personnes fragiles,
24:39handicapées, malades, c'est dire
24:41vous coûtez trop, vous êtes trop dépendants,
24:44vous êtes trop seuls,
24:46et il faudrait peut-être partir.
24:48Malgré la fragilité que je vis,
24:51eh bien je veux vivre.
24:53Je veux vivre et en fait cette loi,
24:56elle a un cadre extrêmement flou.
24:59C'est-à-dire qu'elle me rend aujourd'hui éligible
25:02avec la qualification de la phase avancée.
25:05Oui, moi je suis avec ma maladie,
25:08la myopathie Duchesne,
25:10dans un stade avancé.
25:12Et donc je rentre dans le critère de la loi,
25:15et c'est pour moi une profonde violence.
25:18Parce qu'en fait ça nous invitera tous
25:21à nous poser la question
25:23est-ce que je ne suis pas de trop ?
25:25Voilà pour le témoignage de Louis Bouffard.
25:27Je précise pour nos auditeurs qu'il est en fauteuil roulant,
25:29qu'il a perdu d'abord l'usage de ses jambes,
25:31de ses bras et que la maladie est évolutive et incurable.
25:34Michel, ça pose des questions fondamentales ce témoignage.
25:37Il dit d'abord qu'il y a un cadre flou,
25:39que ça va faire peser une pression extrêmement lourde
25:42sur tous ceux qui sont dans son cadre figure.
25:44Ils sont des centaines de milliers.
25:46Il y a une dérive.
25:47Vous ne voyez pas la dérive dans cette proposition de loi ?
25:49Alors écoutez, je vais vous faire un aveu.
25:51Vous m'avez ébranlé l'autre jour
25:53par une conversation qu'on a eue en dehors de l'émission,
25:56où vous m'avez appris des choses que j'ignorais
25:58sur un certain nombre d'amendements
26:00qui viennent d'une gauche
26:02dont on retrouve le vieux tropisme eugéniste.
26:05L'eugénisme c'est l'art de fabriquer une belle espèce.
26:10Il s'agirait de se débarrasser
26:12de tout ce qui ne serait pas correct.
26:14Trop petit, trop gros, trop gras,
26:16trop bec de lièvre,
26:18trop caution intellectuelle, etc.
26:21Ça vient de la gauche, cet eugénisme.
26:23Et ça vient de l'homme nouveau des Jacobins.
26:26J'ai été très stupéfait de découvrir ça
26:28chez les philosophes des lumières.
26:30Je crois qu'il y a un monsieur qui s'appelle Xavier Martin,
26:32qu'on ne lit assez peu,
26:33mais qui a fait un travail considérable
26:35sur la face obscure des lumières.
26:38Et de fait, on a une espèce d'obsession chez ces gens
26:41qui nous disent qu'il faut faire un homme nouveau,
26:43il doit être formidable.
26:44Donc plus de tard, physique, psychique, etc.
26:46Et le vieux logiciel,
26:48il réapparaît aujourd'hui avec la gauche.
26:50C'est vous qui m'avez montré ces textes-là.
26:53Ce désir de ces gens-là,
26:55ce n'est pas encore voté.
26:56Ce n'est pas voté.
26:57Mais là, cette semaine,
26:58toutes les paléontologies comme autisme,
26:59troubles psychiatriques,
27:00qui devraient protéger le malade de l'euthanasie,
27:02ont été rejetées, par exemple.
27:04Rejetées.
27:05Oui. D'abord, on oublie que dans le national-socialisme,
27:07il y avait socialisme.
27:08Et que l'eugénisme,
27:09c'était une obsession du XIXe siècle,
27:11que c'est aussi une obsession des régimes totalitaires,
27:13et que ça redevient une obsession.
27:15Ça fait partie de la panoplie du fascisme de gauche, encore.
27:17Ça recommence.
27:18Cette façon de dire
27:19« Allez hop, virez-moi tout ça ! »
27:20C'est-à-dire, les gens qui estiment que Robespierre
27:22est une valeur et une vertu,
27:23Mélenchon et les siens,
27:24estiment qu'on peut couper la tête quand ça gêne.
27:26Et là, on s'aperçoit qu'on peut couper la tête
27:28si on gêne parce que vous avez une maladie,
27:29parce que vous êtes autiste,
27:31parce que vous êtes je ne sais pas quoi,
27:32parce que vous êtes un improductif social.
27:34C'est décidérant que la gauche en soit là.
27:36C'est-à-dire, c'est pourquoi cette gauche-là n'est plus la mienne.
27:38Quand on commence à louer des utérus,
27:40quand on commence à acheter, à vendre des enfants,
27:42et qu'on commence à dire aussi aujourd'hui
27:44« Mais après tout, les OQTF qui sont venus ici,
27:46ils ont le droit, ils sont éligibles ! »
27:48dit Mme Rousseau, qui veut absolument
27:50qu'on puisse y aller avec la piqûre de la peine de mort.
27:52Moi qui défends, à l'ancienne,
27:54une euthanasie bien comprise,
27:56de la même manière que je défends
27:58les soins palliatifs bien compris aussi,
28:00en disant, si les choses sont faites
28:02sans que ce soit de l'idéologie,
28:04on doit pouvoir permettre à chacun de choisir.
28:06Et ce garçon, j'entends sa souffrance,
28:08j'entends sa douleur, j'entends son envie de vivre.
28:10Mais je pourrais tout aussi bien...
28:12Enfin, je connais des gens qui vous diraient exactement l'inverse.
28:14Qui disent « Mais voilà, moi j'ai ça, et ça va évoluer comme ça. »
28:16Et je veux pouvoir en finir.
28:18Je l'ai beaucoup dit, mais je cite Baudelaire
28:20qui parle du droit à la contradiction.
28:22On doit pouvoir tout rendre possible,
28:24sauf cet eugénisme dont vous m'avez parlé,
28:26cet eugénisme de gauche qui réapparaît
28:28et qui est assez sidérant,
28:30qui est bien une signature du fascisme de gauche,
28:32cette façon de considérer que les hommes ne comptent rien,
28:34que c'est la société et l'État qui fait tout,
28:36et que si on doit se débarrasser de gens,
28:38eh bien allons-y ou faisons-le.
28:40Alors le problème, c'est qu'aujourd'hui,
28:42on fait ça un peu n'importe comment.
28:44C'est un peu comme l'avortement.
28:46Moi je me souviens d'avoir lu les mémoires
28:48de Valéry Giscard d'Estaing qui disait
28:50« Personnellement j'étais contre l'avortement,
28:52mais simplement quand ceux qui avaient de l'argent
28:54pouvaient aller en Suisse, en Belgique, etc.,
28:56je ne trouvais pas normal et pas bon pour la France
28:58cette inégalité qui permettait aux riches
29:00d'aller pouvoir avorter dans de bonnes conditions
29:02et aux pauvres de mourir éventuellement
29:04parce qu'il y avait des tricoteuses
29:06ou des femmes qui faisaient ça avec des aspirateurs.
29:08Donc il a légiféré sur l'avortement
29:10et on connaît la loi Veil,
29:12et je rappelle que la loi Veil,
29:14elle est formidable en tant que telle.
29:16Maintenant il faut voir tout ce qui a été ajouté
29:18jusqu'à la possibilité aujourd'hui
29:20de faire avorter des femmes jusqu'à l'âge de 9 mois
29:22pour des raisons psychosociales.
29:24Ça a été voté à l'Assemblée nationale
29:26et c'est parti entre un fin août
29:28et un début juillet,
29:30où on a considéré que pour des raisons psychosociales
29:32c'est quoi le psycho du psychosocial ?
29:34Et c'est quoi le social du psychosocial ?
29:36L'Assemblée nationale a voté pour.
29:38Dans sa sagesse,
29:40le Sénat a voté contre.
29:42Mais vous avez eu raison d'attirer mon attention
29:44sur le fait qu'il y a une espèce d'offensive eugéniste
29:46à gauche et qu'ils se servent
29:48de ce combat pour faire avancer
29:50leurs pions qui sont assez terribles.
29:52C'est-à-dire que les gens sont des choses,
29:54les corps sont des choses
29:56et les corps sont rentables ou pas rentables
29:58et on s'en défait et c'est ça qui est problématique.
30:00Donc j'ose espérer que
30:02le texte de loi ne tiendra pas compte
30:04de ce qu'il y a de plus radical
30:06dans cet eugénisme de la gauche
30:08qui est un eugénisme qui fait frémir
30:10et qu'on arrivera à quelque chose d'équilibré.
30:12L'équilibre pour moi c'est, je pense, ce que voulait François Bayrou.
30:14C'est-à-dire les deux possibilités
30:16avec le choix qui permettrait à chacun
30:18de dire, moi j'ai passé ma vie
30:20à défendre l'euthanasie,
30:22ça me concerne, je ne pense plus du tout la même chose
30:24et je défends les soins palliatifs, et bien tant mieux,
30:26vous avez le droit. Et puis l'inverse,
30:28et bien tant mieux, vous avez le droit aussi.
30:30Mais effectivement, ce que vous m'avez montré
30:32signale qu'il y a une hystérisation
30:34du débat voulu par les mêmes, toujours.
30:36Encore un exemple, protection explicite
30:38des majeurs vulnérables qui bénéficient
30:40d'une mesure de protection, rejetée.
30:42C'est absolument terrible.
30:44On va écouter deux témoignages
30:46d'Emmanuel Hirsch d'abord, qui est professeur
30:48d'éthique médicale, ensuite on écoutera
30:50Olivier Falorni, parce qu'il faut entendre ceux qui sont les partisans
30:52de cette loi, pour avoir
30:54des avis différents. D'abord
30:56Emmanuel Hirsch, sur cette question,
30:58lui il parle de solidarité.
31:00Quand vous êtes
31:02atteint d'une maladie,
31:04un cancer évolué, et que
31:06vous entendez à la télé, que la
31:08préoccupation c'est de savoir avec quels critères de minutie
31:10on va organiser, non pas votre fin
31:12de vie, c'est-à-dire la vie respectée
31:14jusqu'à son terme, avec des droits
31:16sociaux, avec une existence, avec des
31:18proches qui sont soutenus, bref, avec des solidarités
31:20et une fraternité. Là, l'obsession
31:22des parlementaires, et on voit
31:24la palinodie, c'est de voir les critères
31:26qui permettront moralement
31:28pour eux, puisqu'il y aura une éthique de l'euthanasie,
31:30de dire qu'on est
31:32dans le clou, hors les clous. Mais on a déjà
31:34tous les dégâts, c'est-à-dire avant même que la loi
31:36soit votée, elle est déjà dans la culture.
31:38Elle est déjà dans la culture. Est-ce qu'elle
31:40est déjà entrée dans les têtes
31:42cette loi sur l'euthanasie, Michel André ?
31:44Je pense qu'on ne débat pas assez, et que
31:46on n'a pas la possibilité d'avoir
31:48les avis de chacun des avis motivés.
31:50Ce que vous m'avez appris l'autre jour, je pense
31:52qu'il faudrait dépassionner
31:54et expliquer. D'abord
31:56expliquer ce que pensent les juifs, les musulmans,
31:58les chrétiens sur ce sujet.
31:59Les trois religions monothéistes sont d'accord là-dessus.
32:01Voilà, c'est pas seulement une affaire
32:03de droite et de gauche, ça a longtemps été ça,
32:05mais il y a d'autres possibilités d'aborder
32:07les choses. Il y a les croyants et ceux qui ne sont pas croyants.
32:09Vous avez les agnostiques, les athées et les francs-maçons,
32:11par exemple, plutôt en face, qui sont sur le
32:13sociétal, à défendre
32:15ce genre de dossier. Et bien qu'on écoute tout le monde.
32:17Et que, pas seulement,
32:19vous savez très bien, je suis contre les micro-trottoirs,
32:21on questionne dix personnes...
32:23J'essaie de ne plus les mettre, parce que à chaque fois que vous me dites
32:25je suis contre les micro-trottoirs. Non, mais le Gartron, c'est pareil, qu'on a entendu tout à l'heure.
32:27Vous savez très bien que vous pouvez demander
32:29un avis absolument inverse.
32:31Mais Charles Biettry dit exactement l'inverse.
32:33C'est ce que j'allais vous dire. Il y a plein de maladies toxiques.
32:35C'est très exactement ce que j'allais vous dire, en disant que suivant
32:37que vous choisissez celui-ci ou celui-là, vous allez défendre
32:39des tests, etc. Ce qui est intéressant,
32:41c'est ce que vous avez fait avec moi, c'est-à-dire me dire, il y a ceci,
32:43il y a ceci, il y a ceci. Et comment on ça ?
32:45Et peut-être éventuellement avec des gens qui,
32:47peut-être à la France Insoumise, ne seraient pas
32:49des hystériques, mais seraient capables de...
32:51Des intellectuels, s'il y en a qui sont capables de...
32:53Je ne sais pas, peut-être Mme Ernaux,
32:55elle fait partie du
32:57Brainstrust...
32:59Des gens qui, je le dis sérieusement,
33:01des intellectuels qui seraient capables de ne pas éructer,
33:03mais juste d'échanger, et de dire,
33:05ah bon, alors vous voulez vraiment, mais il y a une marchandisation des corps,
33:07etc. M. Hirsch, par exemple,
33:09on sait très bien, je pense qu'il est catholique, il est croyant,
33:11il a la foi, donc il faut le dire aussi,
33:13savoir qui parle, et qui
33:15dit quoi, pour que, éventuellement, et j'y reviens,
33:17moi, à mon peuple,
33:19c'est-à-dire qu'on puisse solliciter le peuple,
33:21quand on a
33:23vraiment fait un débat.
33:25C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron,
33:27il a fait planer l'idée du référendum
33:29sur la fin du temps, pour passer par-dessus
33:31le Parlement, une fois de plus.
33:33Il fait planer, mais son rôle,
33:35c'est pas de faire planer, il est chef d'État,
33:37et ça fait des années, ça fait 40 ans que j'entends
33:39parler de l'euthanasie, les pour, les contre,
33:41la gauche et pour, quand elle arrive au pouvoir, elle ne le fait pas,
33:43il y a quand même Hollande, il y a quand même Jospin,
33:45il y a quand même du monde à gauche qui aurait pu,
33:47même Mitterrand, évidemment,
33:49et ça ne se fait pas. Je pense que les débats
33:51font défaut, les vrais débats
33:53font défaut, qu'ils soient vraiment animés
33:55par des gens compétents comme vous,
33:57par exemple, qui passeraient la parole en disant
33:59on va jusqu'au bout
34:01d'une idée, puis après,
34:03on sollicite le peuple, et on dit, ben voilà,
34:05on va faire vraiment un référendum, et vous allez choisir,
34:07et là vous aurez des musulmans, des juifs,
34:09des catholiques, des protestants, des francs-maçons,
34:11des agnostiques, des gens qui éventuellement pourront être
34:13ébranlés dans un sens ou dans l'autre,
34:15qui entendraient, ou entendraient, parlons en conditionnel,
34:17qui entendraient des arguments,
34:19et on retrouverait le sens gaulliste
34:21du référendum en disant,
34:23sollicitant le peuple français, qu'en pense-t-il ?
34:25On est sur CNews et sur Europe 1 en face à Michel Onfray,
34:27Michel, dernier extrait concernant
34:29cette proposition de loi sur l'euthanasie,
34:31Olivier Falorni, rapporteur de la loi,
34:33qui dit que jamais une loi sociétale
34:35n'a été autant concertée,
34:37on l'écoute.
34:39Jamais, je dis bien,
34:41jamais, une loi sociétale
34:43d'importance n'aura été
34:45autant concertée,
34:47analysée, débattue,
34:49que ce texte sur la fin de vie.
34:51Cette maturation explique
34:53d'ailleurs aussi, sans doute en partie,
34:55l'adhésion massive des Français à ce texte,
34:57puisque toutes les enquêtes d'opinion,
34:59toutes,
35:01de même que la Convention citoyenne,
35:03indiquent que plus des 3 quarts des Français
35:05soutiennent ce texte.
35:07Alors, ce qu'il dit n'est pas faux.
35:09Chaque fois qu'on pose la question aux Français,
35:11ils disent oui. Mais est-ce qu'ils ont bien compris
35:13que l'urgence, c'est...
35:15Non mais voilà, l'urgence, c'est les soins palliatifs.
35:17Que le problème en France, c'est que
35:19tout le monde n'a pas accès aux soins palliatifs.
35:21Et que voilà, il y a d'autres alternatives.
35:23Mais tout le monde ne sait pas non plus
35:25ce que sont les soins palliatifs.
35:27Quand on me dit dans un mois,
35:29il ne sera plus là, je dis alors, pas de soins palliatifs
35:31parce qu'elle était contre.
35:33Mais vous n'avez pas compris qu'elle est en soins palliatifs depuis 3 mois.
35:35Que c'est pas parce que vous avez franchi une porte
35:37que vous êtes dans un centre de soins palliatifs.
35:39Mais qu'on vous fait des soins qui sont palliatifs.
35:41D'où l'intérêt.
35:43Parce qu'il dit, c'est débattu, oui, mais débattu où ?
35:45En commission. Mais justement, il dit,
35:47le peuple, il pense que... Moi, je ne suis pas
35:49pour le fait qu'on aille solliciter des sondages.
35:51Je suis pour le fait qu'on aille solliciter le peuple.
35:53On vous éclaire, on fait des débats.
35:55Vous allez voter, vous allez nous dire.
35:57Et puis, le peuple est souverain.
35:59Allez, Michel, on va passer à un sujet moins dense, moins lourd,
36:01qui est l'audiovisuel public. Très important, néanmoins.
36:03L'audiovisuel public français
36:05est-il gangréné par une idéologie
36:07de gauche ? Il y a un dossier très complet
36:09du JD News cette semaine
36:11qui passe au crible les émissions emblématiques
36:13de France Télé et Radio France
36:15entre partis pris et sectarisme.
36:17Je le disais, sélection des invités.
36:19Vous allez nous en parler. Qui ne dérange pas
36:21la doxa ambiante et puis surtout la facture
36:23très salée. 4 milliards d'euros
36:25en 2025.
36:27Par exemple, vous vous êtes invité
36:29régulièrement, Michel Onfray, sur
36:31les ondes du service public ?
36:33Arrêtez de poser des questions dont vous connaissez...
36:35Je connais la réponse. Non, je suis interdit, moi.
36:37Mais pourquoi ? Je ne sais pas.
36:39On vous met au silence. Oui. D'abord, j'ai été viré
36:41après avoir permis
36:43des années d'émission
36:45à France Culture avec la retransmission
36:47de mon université populaire.
36:49J'ai eu la preuve d'avoir, qui à l'époque était le patron de France Culture,
36:51me disait qu'on faisait un million de podcasts sur mes émissions.
36:53Et puis du jour au lendemain,
36:55Mme Sandrine Treyner, qui était la directrice de France Culture,
36:57a fait savoir à Patrick Frémaux,
36:59qui n'est pas Thierry, mais qui est
37:01le patron des éditions sonores
37:03qui me publiaient, que c'était fini.
37:05J'ai jamais eu d'explication.
37:07Et puis depuis, plus rien. Je ne suis plus invité
37:09sur les matinales. Il m'est arrivé d'aller
37:11à des matinales, même pour parler de la mort, un jour,
37:13de la Toussaint, sur France Inter.
37:15Donc je faisais des efforts. Et puis après, plus rien.
37:17Mais ça n'a pas empêché M. Fabrice Drouel, par exemple,
37:19de me consacrer une heure d'émission, à charge,
37:21dans le cadre
37:23d'une affaire sensible. Je suis une affaire sensible.
37:25Comme Landru,
37:27comme Dupont de Ligonnès.
37:29Et sur le service public. Moi, je suis pour le service public.
37:31Et je suis pour que l'argent puisse
37:33permettre un travail que peut-être
37:35le privé ne pourrait pas se permettre.
37:37Vous faites des enquêtes de six mois,
37:39et puis six mois plus tard, vous dites, on a fait une enquête,
37:41on n'a rien trouvé, il n'y a rien, c'est pas grave.
37:43Le travail a véritablement été fait.
37:45Mais moi, je suis pour une commission de déontologie.
37:47Vous savez, Karl Popper, qui était un philosophe libéral,
37:49estimait qu'il y avait une grande responsabilité
37:51des journalistes et qu'il faudrait instaurer une charte
37:53éthique
37:55des journalistes.
37:57Qu'est-ce que c'est que Dame Ernotte
37:59ait pu être trois fois élue et réélue,
38:01alors qu'elle nous dit des contre-vérités
38:03absolues ?
38:05Elle nous dit, mais voilà, le débat, etc.
38:07Enfin, il n'y a pas de débat du tout.
38:09Moi, m'a viré. Il y en a d'autres qui sont
38:11apparemment virés, parce qu'elle propose souvent la question
38:13à des gens, disant, serez-vous invité ?
38:15La réponse, évidemment, ils ne sont pas invités.
38:17Donc, oui, c'est idéologiquement
38:19marqué. Oui, elle le dit
38:21très précisément. Son programme, elle le dit,
38:23mais ce n'est pas de donner un écho
38:25à la France telle qu'elle est, mais telle qu'on voudrait qu'elle soit.
38:27Voilà ce qu'on appelle une chaîne idéologique.
38:29Elle a dit que c'était une chaîne idéologique.
38:31Donc, on peut donner de l'argent aux services
38:33publics quand ce n'est pas une chaîne idéologique.
38:35Si le Rassemblement National
38:37doit faire 40% ou 50%,
38:39je voudrais que les journalistes de France Inter
38:41soient à 40% des gens qui reflètent
38:43cette position-là. Si vous avez vaguement
38:45un journaliste, je crois, M. Akili,
38:47qui avait vaguement le projet d'aider
38:49M. Bardella à faire son livre, il est tout de suite
38:51viré, alors que c'était un projet.
38:53– Qui ne s'est pas concrétisé. – Pardon ?
38:55– Le projet ne s'est pas concrétisé, il n'y avait rien.
38:57– Bien sûr, mais je crois même que
38:59M. Alain Duhamel a fait des livres avec
39:01Lionel Jospin quand il était au pouvoir, ça n'a gêné
39:03personne. Enfin bon, puis après il a défendu
39:05François Bayrou, etc.
39:07Donc, on peut accepter qu'il y ait
39:09des prises de positions politiques personnelles
39:11pourvu que ce soit divers et multiples.
39:13On a le droit d'être de gauche, mais on a le droit aussi
39:15de ne pas être de gauche. Et puis,
39:17de ne pas inviter, ça n'a pas de sens.
39:19Je veux bien ne pas être invité, j'aimerais juste avoir
39:21l'explication. Alors, on va pouvoir dire,
39:23si on a sorti deux émissions, parce qu'une fois,
39:25François-Agiste Gaudry m'a demandé de témoigner
39:27sur les huîtres de Basse-Normandie. Alors là,
39:29dans ces cas-là, je peux parler de la différence
39:31entre Val-de-Serre et Val-de-Reuil.
39:33– Non, non, mais c'est la sélection des invités,
39:35rien qui dérange la Doxa.
39:37– Mais le contenu idéologique, quand il m'arrive
39:39d'écouter juste pour voir si j'ai raison
39:41de ne pas écouter,
39:43eh bien, à chaque fois, c'est de l'idéologie.
39:45L'autre fois, il y avait quelqu'un qui faisait l'éloge
39:47du... On recevait, sur une émission
39:49de France Inter, Service Public, quelqu'un
39:51qui vandalisait les 4x4.
39:53Et elle expliquait qu'elle avait un tournevis,
39:55cette dame, et qu'elle rayait
39:57les peintures, qu'elle crevait les pneus
39:59parce que c'était une action militante
40:01et écologiste. Elle était célébrée
40:03et la mission lui a été consacrée.
40:05On a fait l'éloge de cette personne-là
40:07avec l'argent du contribuable.
40:09– Oui, c'est vrai que, voilà,
40:11ça laisse songeur. Je renvoie
40:13à notre dossier d'UGD News, cette semaine.
40:15Un tout petit mot, parce que la semaine dernière,
40:17mes chers, on n'a pas eu le temps de parler du comté.
40:19– Non, c'était dessert. – Alors là, vous m'avez dit,
40:21cette semaine, on parle du comté. Donc là, le comté,
40:23c'est parce que des vegans avaient dit, c'est mauvais pour
40:25la nature, c'est mauvais pour les sols,
40:27c'est mauvais pour les Français, il faut arrêter
40:29de produire du comté. Qu'est-ce que vous leur dites ?
40:31– Alors d'abord… – Marine Tondeli a dit
40:33qu'elle mangerait du comté. – Oui, parce que
40:35c'est ce qui distingue les végétariens
40:37des végétaliens et des véganes.
40:39Les végétariens ne mangent pas de viande,
40:41les végétaliens ne mangent pas non plus
40:43les produits dérivés, c'est-à-dire le beurre,
40:45le lait, les œufs, etc. Les véganes
40:47sont aussi des végétaliens, mais vont beaucoup plus loin,
40:49c'est-à-dire qu'ils ne supportent aucun produit
40:51qui aurait pu être fait à partir des animaux,
40:53c'est-à-dire laine, cachemire, soie,
40:55cuir, par exemple, ou ce genre de choses.
40:57Et ils disent quelque chose de pas inintéressant,
40:59ce garçon qui dit des sottises sur le comté,
41:01il dit quelque chose que peu de gens savent,
41:03parce qu'on a perdu le sens de la campagne, de la nature, etc.
41:05Mais pour faire du fromage, il faut du lait,
41:07pour faire du lait, il faut que la mère ait
41:09un petit, donc il faut que la mère ait
41:11été inséminée, ou une relation sexuelle
41:13avec un taureau, et à ce moment-là, elle a un veau,
41:15et puis le veau naît, et à ce moment-là,
41:17il y a une période de lactation, et le veau peut
41:19boire le lait, c'est pour nourrir le veau, c'est le cycle
41:21de la vie. Si vous utilisez le lait pour autre chose
41:23que pour nourrir le veau, qu'est-ce que vous allez faire pour le veau ?
41:25Il faut le tuer.
41:27Donc, si vous faites du fromage, immanquablement,
41:29il faut un commerce
41:31des petits animaux,
41:33donc des agneaux, des veaux, etc.
41:35Donc, ils n'ont pas tort de dire que
41:37si vous mangez du fromage,
41:39vous êtes aussi à l'origine du meurtre,
41:41de l'assassinat
41:43des petits animaux. Mais ça, c'est une théorie
41:45végane, c'est un peu ce qui fait que vous avez
41:47Aymeric Caron qui dit, mais enfin,
41:49il faut apprendre à vivre avec les animaux liminaires,
41:51les rats, les puces, les souris, les moustiques, etc.
41:53Parce que finalement, entre eux et nous,
41:55il y a une différence de degrés, mais pas de nature,
41:57et qu'il peut dire, mais n'écrasez pas
41:59une moustique, une femelle moustique
42:01qui vous pique, parce que quand elle pique, c'est qu'elle a
42:03besoin de votre sang pour pouvoir
42:05nourrir ses petits. Et c'est le même qu'il trouve
42:07que les Israéliens, aujourd'hui,
42:09commettent un génocide à Gaza.
42:11On dit long, quand même, sur cette idéologie.
42:13Donc, qui justifie
42:15ce qui s'est passé
42:17le 7 octobre.
42:19Un dernier mot sur l'Algérie, Michel.
42:21On n'a pas eu l'occasion de rappeler que notre ami
42:23Boalem Sansal est toujours en prison.
42:25Il y a eu encore un cap de franchi.
42:27L'Algérie a annoncé
42:29son intention de refouler les porteurs français
42:31d'un passeport diplomatique. C'est-à-dire qu'évidemment,
42:33pendant ce temps-là, on n'a aucune
42:35nouvelle des tractations. Il y a un procès
42:37en appel qui va s'ouvrir
42:39dans quelques semaines.
42:41Est-ce que vous avez encore un espoir ? Est-ce que vous avez un espoir
42:43que quelque chose se passe réellement pour tenter de libérer
42:45Boalem Sansal ?
42:47J'aimerais avoir d'espoir quand il s'agit de Boalem.
42:49J'aimerais tellement voir des images de lui
42:51sortant de la prison, souriant
42:53et en bon état. Mais voyez,
42:55on est en train de boucler notre émission. On a démarré
42:57sur le frérisme
42:59et là, on retombe
43:01sur exactement la même logique. C'est-à-dire que c'est
43:03l'islam politique qui fait sa loi.
43:05Et c'est pourquoi je vous dis que rien
43:07ne sera fait en France tant qu'on n'aura pas quelqu'un qui déciderait
43:09de faire des choses, un certain nombre de choses,
43:11sortir de l'Europe, décider d'une politique nationale,
43:13quelque chose qui soit assez gaullien et autoritaire
43:15sur ce sujet, ça n'aura pas lieu.
43:17Sauf si on a effectivement
43:19une figure qui surgit. Là, on a
43:21exactement la même chose. C'est la soumission
43:23pour utiliser le vocabulaire de Houellebecq
43:25ou du moins ce que Houellebecq a fait avec
43:27ce mot, un beau livre d'ailleurs.
43:29Et là, on est dans une logique de soumission. C'est-à-dire
43:31l'Algérie fait ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut.
43:33C'est-à-dire que quand Erdogan tient le doigt
43:35d'Emmanuel Macron et qu'Emmanuel Macron peut partir
43:37à son doigt, c'est dans le genre mon petit,
43:39je te tiens le doigt et c'est moi qui fais ce que je veux
43:41quand je veux, etc. Et que le chef d'État
43:43ne peut rien faire. On a une image planétaire
43:45de la soumission du chef de l'État.
43:47Vous imaginez Général De Gaulle avec le doigt tenu
43:49comme ça par Staline, ça ne serait pas passé comme ça.
43:51Eh bien, c'est exactement la même chose avec
43:53l'Algérie.
43:55C'est-à-dire que le doigt d'Emmanuel Macron,
43:57c'est-à-dire le doigt de la France, est tenu comme ça
43:59dans le genre je lâcherai si je veux, quand je veux,
44:01comme je veux. On peut violemment retirer sa main.
44:03Je ne dis pas ce qu'on peut faire après avec la main
44:05qui reste libre, mais faire savoir
44:07qu'on ne traite pas la France comme ça, on ne traite pas
44:09le chef de l'État comme ça, et on ne traite sûrement pas
44:11un intellectuel franco-algérien
44:13comme Boilem Sansalle, de cette manière-là.
44:15Je rappelle que c'est aussi un citoyen français.
44:17Ce n'est pas seulement un citoyen algérien.
44:19C'est-à-dire que ce que l'on fait à Boilem, c'est à la France entière
44:21qu'on le fait.
44:22Eh bien, merci beaucoup Michel Onfray.
44:24On se retrouve la semaine prochaine avec grand plaisir,
44:26avec d'autres sujets dans l'actualité.
44:28Bonne journée à vous, chers auditeurs et téléspectateurs.