Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00Il est quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers.
00:05Cher Philippe, bonsoir !
00:07Bonsoir Elliot, bonsoir Geoffroy.
00:08Geoffroy le jeune, on a retrouvé Geoffroy !
00:11Parce que la semaine dernière, il a été grand remplacé.
00:13Incroyable !
00:14Il y a concurrence, il y a match avec Charlotte Dornelas.
00:17Je suis rassuré d'avoir entré ma place parce que je sais que je n'étais pas désiré ce soir.
00:20Oh ! Désiré, c'est un beau prénom désiré.
00:24Pour être le prénom d'un buteur demain en finale de Ligue des Champions,
00:28Jean-Philippe Devilliers a regardé sur les antennes de Canal+.
00:31Je sais à quel point vous êtes attaché au football, au beau jeu.
00:37Et c'est vrai que le FC Barcelone a très bien joué cette année, mais le Paris Saint-Germain aussi.
00:42On supporterait le Paris Saint-Germain pour Ben et moi.
00:46Non mais pour me provoquer, je vais vous répondre.
00:49Bon, chasser et effacer toute polémique pour commencer cette émission.
00:54Juste pour ce moment.
00:55Alors moi, je vais vous dire les choses.
00:56J'ai une équipe de cœur, c'est les Canaries.
01:01Dans mon bureau, j'ai un maillot de mon ami Patrice Rio, numéro 5 de l'équipe de France et numéro 5 du FC Nantes.
01:09Voilà.
01:10Je suis au dos, ça sont des amis, Walter Quittaz.
01:14C'est mon club.
01:16Voilà.
01:16Et j'ai un deuxième club sur le tard, c'est le Barça, depuis Messi.
01:22Et maintenant, à la mine, il y a Mal et Pedri, surtout.
01:26Bref.
01:28Maintenant, demain soir, je suis français.
01:30Je serai devant mon poste.
01:34Et...
01:35Grand problème.
01:37Attention !
01:38Attention !
01:39C'est le premier scoop de l'émission.
01:40Attendez, c'est le plus grand scoop de...
01:42Vous allez...
01:44Il ne faut jamais oublier que Léonard de Vinci, moi je ne l'ai pas aimé quand il était à Florence.
01:49Mais quand il a chargé sa mule avec la Joconde et qu'il est arrivé au Clos-Lucé d'Amboise et qu'il a dit, c'est là que je veux vivre parce que c'est ce pays que j'aime, j'ai aimé Léonard de Vinci.
02:00Eh bien, écoutez, j'ai compris entre les lignes.
02:02Et vous savez, Philippe, que je ne suis pas venu sur rien.
02:05Regardez, je ne peux pas montrer parce qu'il y a des marques, mais dessous, il y a le maillot du Paris Saint-Germain.
02:09Il y a la cravate, il y a la chemise, mais quand même...
02:11Pierre-Henri G, on a Ben.
02:12Ben, il est évidemment...
02:13Très tendu.
02:14J'espère que l'émission va pouvoir se faire quand même, mais il tremble.
02:18Ah bah, il a peu dormi.
02:20Il a peu dormi.
02:20Et lui, il se balade avec son maillot dans la rédaction depuis ce matin et il a mis le numéro 14 dans le dos pour le...
02:25Pour CNews !
02:26Le changeant de numéro de station.
02:28J'ai mis pour CNews, j'ai le 14 dans le dos.
02:30Il y a une brique pour Ben et René que jacquais qui ont dit, ah, formidable la popularité du pape.
02:37C'est pour Léon aussi.
02:38C'est vrai que c'est vrai.
02:39C'est pour aussi la chaîne, la 14 à partir du 6 juin.
02:42Philippe Devilly, avant de commencer, vous souhaitez parler d'une de vos lectures.
02:46Les loups de Tanger, le roman vrai sur la naissance de la French Connection.
02:51Oui.
02:51Je vais vous dire, c'est plutôt intéressant puisqu'à chaque fois, vous savez, c'est une émission à part et vous arrivez à nous amener vers des sujets qu'on ne traite peu.
03:00Pourquoi ce livre ?
03:01En fait, j'ai profité du long week-end pour lire et j'ai découvert ce livre fabuleux d'un grand historien qui s'appelle Jacques de Saint-Victor,
03:14qu'on peut lire parfois dans le Figaro, qui est professeur d'université, qui a été couronné plusieurs fois par l'Académie française pour ses essais
03:20et qui, là, raconte, à partir d'archives inédites, ce qu'a été l'histoire de la French Connection.
03:31C'est-à-dire le plus grand réseau criminel mondial, mondialisé, le premier, qui est parti de France et dont l'Amérique s'est évidemment plainte
03:43puisque c'était dans les années 50, voilà. Et pour comprendre le narcotrafic, il faut lire ce livre magnifique, Les loups de Tangier.
03:52Vraiment, là, je suis impatient de finir l'émission pour aller le relire, pour lire la machine.
03:58Vous nous donnez envie de le lire et on pourrait l'inviter pour parler, justement, de la French Connection.
04:03Vous me donnez une bonne idée.
04:03Jacques de Saint-Victor, c'est parmi les historiens aujourd'hui vivants.
04:07Vous l'invitez.
04:08C'est un des meilleurs.
04:10Eh bien, écoutez, on va l'inviter. Moi, je vous fais confiance.
04:12Oui, il faut l'inviter parce qu'il est passionnant sur ce sujet comme sur tous les autres, d'ailleurs.
04:17Eh bien, on va trouver une date et je vous tiendrai au courant.
04:21Philippe Devilliers, dans l'actualité, vous savez aussi, on peut parler de l'actualité brûlante.
04:25Et cette semaine, quand même, il y a trois actualités qui s'entremêlent sur les interdictions.
04:30Et c'est vrai qu'on peut avoir l'interdiction à géométrie variable en France.
04:33Regardez, à gauche, vous avez la cigarette qui va être interdite sur les plages, dans les parcs, aux abords des écoles en France, à compter du 1er juillet.
04:41Vous avez également l'ACNIL qui interdit la vidéosurveillance près des écoles à Nice.
04:47Et Christian Estrosi est foudrage parce que c'est pour protéger les enfants, bien évidemment.
04:51Et puis, enfin, la Ligue des champions, 5400 policiers mobilisés.
04:56Les commerces seront fermés en fin d'après-midi, samedi, sur les Champs-Elysées.
05:02Le dispositif de sécurité.
05:04Alors, pourquoi vous avez souhaité commencer cette émission par ces trois actualités ?
05:07Et est-ce qu'on peut les lier en quelque sorte, Philippe ?
05:09Oui, on peut les lier avec deux mots.
05:13L'impuissance et la diversion.
05:17L'impuissance.
05:19Donc, on va mettre des milliers de policiers.
05:22Les gens sont contents, ils disent, c'est formidable, on est protégé, on se sent protégé.
05:26Il y a un gouvernement, mais la réalité, c'est que le gouvernement tente de traiter les effets des mots dont il chérit les causes, pour reprendre la formule de Bossuet.
05:41C'est-à-dire que comme on est incapable de résoudre le problème des banlieues, qu'on ne veut pas le voir,
05:46qu'on est incapable de résoudre le problème d'immigration et d'insécurité,
05:49comme on est incapable de remettre des frontières, comme on est incapable d'avoir une justice tournée vers la victime plutôt que vers le criminel,
06:00alors on demande aux braves gens, renfermez-vous, confinement sécuritaire après le confinement sanitaire,
06:07et on ferme les commerces.
06:08Mais c'est un scandale.
06:10Mais c'est une honte.
06:11Et j'invite tous les téléspectateurs et tous les auditeurs de ces news et d'Europe 1 à se lever en disant, c'est une honte.
06:21On a un gouvernement de nul.
06:22Parce qu'il ne veut pas aller traiter les vrais problèmes.
06:27Voilà.
06:28Et donc, comme on ne traite pas les vrais problèmes,
06:32on ne s'adresse pas aux écoliers en leur disant, il n'y aura plus de caméras.
06:36Et là, à Saint-Ouen, on a fait mieux.
06:39On a dit, étant donné qu'il y a des dealers devant l'école, on va déplacer l'école.
06:45Et le pompon, c'est la cigarette.
06:50Et cette madame Vautrin, qui aura sur son front jusqu'à sa mort, le sceau de l'infamie,
06:58il y a deux jours, elle faisait voter une loi qui va permettre l'injection létale
07:04pour tous ceux qui ne peuvent plus vivre,
07:10ceux qui ne pourront plus vivre dans les maisons de retraite.
07:13Vu que déjà, on supprime les enfants dans le ventre de leur mère.
07:18Et elle est là pimpante, elle va au sacre du nouveau pape, ça ne la gêne pas.
07:23Et elle nous explique, le problème de l'urin aujourd'hui, ça s'appelle une diversion.
07:30La cigarette sur les plages, non mais, elle se moque du monde.
07:34Cette dame, j'espère ne jamais la rencontrer, je lui dirai dans les yeux,
07:39mais madame, vous n'êtes pas sérieuse.
07:41Faites autre chose.
07:43Allez au cirque.
07:44Philippe Devilliers est en colère.
07:49On va commencer.
07:49Oui, je suis en colère parce que, sous les...
07:52Cette dame, c'est madame Euthanasie.
07:54Ça restera madame Euthanasie.
07:56Et là, elle essaye de faire oublier qu'elle est madame Euthanasie.
08:03Avançons sur un autre sujet.
08:04Et on va commencer aussi avec cette image qui a surpris la France cette semaine,
08:09Philippe Devilliers.
08:09Le monde entier l'a d'ailleurs commenté.
08:12Emmanuel Macron à la descente de l'avion à l'aéroport d'Hanoï au Vietnam.
08:18Alors, communication hasardeuse.
08:20Gifle ou pas gifle, telle est la question.
08:23On plaide d'abord la fake news, puis la chamaillerie entre les deux.
08:28Et alors, ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'Emmanuel Macron a pris la parole
08:31pour faire une sorte de bilan des dernières séquences attaquant les maboules.
08:36Il parle des maboules.
08:37Peut-être que vous vous sentirez concerné, puisqu'on avait parlé de cette poignée de main avec Erdogan la semaine dernière.
08:42Les maboules qui interprètent ou surinterprètent ces moindres faits et gestes.
08:45Je ne vous demande rien du tout.
08:48Je vous dis juste que, un, voilà, tout ça est un peu dans le monde où on vit.
08:53Je pense qu'on n'a pas tellement de temps à perdre.
08:56Et je vois beaucoup de maboules passer leur journée à expliquer sur toutes ces vidéos des interprétations.
09:01Je vous dis, moi, ça fait trois semaines.
09:03Si vous faites l'agenda international du président de la République française, de Kiev à Tirana jusqu'à Hanoi,
09:10il y a des gens qui ont regardé des vidéos et qui pensent que j'ai partagé un sac de cocaïne,
09:16que j'ai fait un mano a mano avec un président turc,
09:20et que là, maintenant, je suis en train d'avoir une scène de ménage avec ma femme.
09:23Rien de tout ça n'est vrai.
09:25Pourtant, ces trois vidéos sont vraies.
09:26Vous le demandez.
09:27Geoffroy Lejeune.
09:28Alors, Philippe, il se trouve que vous le connaissez bien, le couple Macron.
09:31Vous les avez pratiqués déjà à l'Élysée, notamment.
09:34Quelle analyse faites-vous de cet incident ?
09:36Et surtout, quelles leçons en tirez-vous ?
09:41Alors, je vais essayer de faire une analyse objective,
09:45dénuée de toute considération psychosociologique ou psychiatrique.
09:53D'abord, vous voyez, quand j'ai vu ces images, je les ai vues et revues, grâce à ces news.
10:01J'ai trouvé que cette gifle était magistrale au sens du magistère,
10:07une ancienne prof, donc étape dure, et en même temps régalienne et édifiante.
10:18Alors, je ferai deux observations, et peut-être même une troisième.
10:23Qui me vient à l'esprit.
10:27La première, c'est que c'est une gifle révélatrice.
10:31C'est-à-dire que maintenant, on sait, pour ceux qui ne savaient pas,
10:35que dans le couple, dans l'équilibre du couple, c'est Brigitte qui porte la culotte,
10:39c'est elle qui distribue les taloches.
10:41Elle a commencé au théâtre, elle était souffleuse, et maintenant, à la ville, elle est souffleteuse.
10:51Elle soufflait depuis sa trappe, pour le jeune élève, et maintenant, elle soufflette.
10:56Lui, c'est de lui que je veux parler, parce qu'il est admirable, en fait.
11:06Il a la joue brûlante, le cou démanché, il est impavide, impeccable,
11:15c'est un léger mouvement de recul, c'est Marcel Sardin.
11:22Il ne s'en laisse pas compter, et il donne une belle leçon de maintien,
11:30ce qui, pour un président de la République, est très important,
11:33devant un contre-temps qui est quand même un contre-temps sérieux.
11:36Et en fait, cette gifle, j'ai réfléchi, je me suis dit, au fond, elle est allégorique.
11:41C'est-à-dire que c'est la synthèse domestique, à portée symbolique,
11:45de toutes les baffes qui se prend dans sa vie politique.
11:50La baffe avec Van der Leyen sur le Mercosur,
11:54la baffe avec Trump sur les droits de douane,
11:57la baffe avec Tebboune sur sa diplomatie,
12:02avec son ministre des Affaires étrangères,
12:05dont on dit, là-bas, que c'est une tête à claque, décidément.
12:10Et enfin, quand il se fait prendre le doigt dans la main du sultan, à Istanbul.
12:18Et puis la baffe avec les Français, au moment de la dissolution.
12:23En fait, et c'est là qu'il faut un peu élever le débat,
12:27je pense qu'on vit un changement d'air avec cette gifle.
12:32Régalienne.
12:34C'est qu'il y a eu l'air des femmes battues.
12:38Et on entre, symboliquement, en haut de l'escalier de l'avion,
12:47à la porte de l'avion, dans une nouvelle ère, l'air des hommes battus.
12:51Il va falloir s'y faire.
12:53Et on note également l'humour, évidemment, dans vos mots, Philippe Devilliers.
12:58Alors, vous avez laissé échapper, Philippe, il y a une semaine,
13:02une phrase qui a été beaucoup commentée.
13:05Vous avez dit que le président, le prochain président, en 2027,
13:09serait un président martyr.
13:11Vous ne faisiez pas allusion à la gifle,
13:13mais à ce qu'il allait advenir de notre pays,
13:15et de notre futur chef de l'État,
13:17après la prochaine élection présidentielle.
13:20Je vous propose juste qu'on réécoute cette courte séquence.
13:22C'était la semaine dernière pour les téléspectateurs qui ne l'ont pas vue.
13:25Il faut qu'on reprenne tout ça en main.
13:31Qui le fera ?
13:34Question qu'on se posera dans les prochaines semaines,
13:36et les prochains mois, Philippe Devilliers.
13:40Vous avez dit son nom en première partie.
13:43Parce qu'il y aura un président martyr, la prochaine fois.
13:45Geoffroy Lejeune.
13:49Moi, j'ai vécu cette séquence pour une fois comme téléspectateur,
13:51et c'est vrai que ça m'a beaucoup marqué.
13:53Et j'avais envie de savoir, de vous demander,
13:54quelles sont les raisons qui vous ont poussé à utiliser cette expression
13:57de président martyr ?
13:59Tu avais prévu la gifle ?
14:01Président martyr ?
14:02Non.
14:04Alors, pourquoi j'ai dit ça ?
14:07Voilà.
14:09Nous sommes devant une crise de régime,
14:11on l'a dit.
14:12Et même, c'est pire que ça, puisque
14:15Agnès Verdier-Mollinier disait
14:19on est devant une crise de liquidité.
14:23Donc la crise de régime tourne mal.
14:25Il y a le FMI qui nous surveille,
14:27qui a des fourmis dans les jambes,
14:28la commission de Bruxelles, etc.
14:30Crise de liquidité.
14:35En réalité,
14:38la Ve République
14:39ressemble de plus en plus
14:42aux bateaux-hives de la Quatrième République.
14:47Les traits communs se multiplient.
14:50L'instabilité,
14:51la partitocratie,
14:52la kleptocratie
14:53par rapport au peuple,
14:55la proportionnelle,
15:00et puis
15:00le poujadisme latent.
15:03Donc on a tous les ingrédients.
15:08En fait,
15:08la Quatrième République,
15:10si on prend de la hauteur,
15:11elle est morte
15:11parce qu'elle n'a pas su résoudre
15:13le problème de l'Algérie.
15:15La Ve République
15:15est en train de mourir
15:16parce qu'elle est incapable
15:18de résoudre le problème
15:21de la submersion migratoire
15:23qui est en train de nous engloutir.
15:25Alors le prochain président,
15:31une fois qu'il sera élu,
15:32il aura le choix
15:33entre deux attitudes.
15:36Pour parler comme dans le Vendée Globe,
15:40depuis que j'ai ma promenade,
15:41j'ai une petite déformation
15:42face à la mer.
15:46Le cabotage
15:47ou la haute mer.
15:49Le cabotage,
15:51ça consiste,
15:52pour les hommes politiques,
15:54à éloigner les problèmes
15:55pour n'avoir pas à les résoudre.
15:57Méditer cette formule.
16:00C'est exactement
16:00ce que fait le gouvernement.
16:02De la com,
16:02de la com,
16:03de la com.
16:04Vous voyez,
16:04on s'occupe de vous,
16:05on communique.
16:09Donc ça,
16:09c'est la mort.
16:10Pourquoi ?
16:11Parce que le pronostic vital
16:12est engagé
16:12et que le peuple historique français
16:14pourrait disparaître.
16:17Et peut-être même
16:18en train de disparaître.
16:19Après,
16:23il y a la deuxième hypothèse,
16:24c'est la haute mer.
16:26La haute mer,
16:27ça veut dire
16:28les 40e rugissants,
16:29les 50e hurlants.
16:31Accepter de se prendre
16:32des paquets de mer.
16:34Accepter d'être impopulaire.
16:38Si le futur président
16:40choisit la haute mer,
16:43c'est-à-dire la fermeté,
16:44c'est-à-dire le sursaut,
16:46pour que le peuple français
16:47ne disparaisse pas,
16:49parce que c'est ça
16:50l'enjeu.
16:54Il faudra qu'il ait
16:54deux qualités.
16:56La première qualité,
16:57c'est la lucidité.
16:58René Char disait
16:59la lucidité,
17:00la blessure la plus proche
17:01du soleil,
17:01parce que ça brûle
17:02la lucidité
17:03quand vous regardez
17:04la réalité en face.
17:06La lucidité,
17:07ça veut dire que
17:07le président va se dire
17:08« Les manettes ne répondent plus,
17:11j'ai plus les manettes. »
17:14Il faut reprendre le pouvoir
17:15avant de faire quoi que ce soit.
17:18Sinon,
17:18je ne peux rien faire.
17:21Ou alors,
17:22si,
17:22aller au premier rang
17:23comme tout le monde
17:23et pleurer.
17:25La politique compassionnelle.
17:26La lucidité.
17:31La lucidité,
17:33on parlait de la situation
17:35de la sécurité sociale
17:36tous les deux
17:37cette semaine.
17:40La lucidité,
17:40ça veut dire que
17:41le président doit se dire
17:43« Je n'ai plus le contrôle
17:44de mes frontières,
17:46c'est-à-dire que
17:47je ne peux plus dire
17:48qui doit entrer
17:48et qui ne doit pas entrer. »
17:50Ça se passe
17:51à la commission de Bruxelles,
17:54à Schengen.
17:56Deuxièmement,
17:57je n'ai plus le contrôle
17:58de mes lois.
17:59On va prendre l'exemple
18:00des aides des feux,
18:01peut-être qu'on en parlera.
18:01Les aides des feux,
18:02en fait,
18:03on n'applique
18:04qu'une directive européenne.
18:06Personne ne dit ça.
18:08Et on va être puni.
18:09On va être repris.
18:12C'est-à-dire qu'en fait,
18:12je ne peux plus rien
18:13contrôler de mes lois.
18:14Ça se fait ailleurs.
18:15Je suis une instance
18:16de transposition.
18:17Et troisièmement,
18:21le budget.
18:24Puisque, en fait,
18:26les finances de la France
18:27sont entre les mains
18:28de prêteurs étrangers.
18:33Voilà, la lucidité.
18:35Donc, il faut reprendre le pouvoir.
18:37Bon.
18:39Le courage.
18:40La lucidité, le courage.
18:43Le courage d'affronter
18:45les trois féodalités.
18:47Le souverainisme,
18:49j'avais défini
18:50devant l'Académie
18:51des sciences morales
18:51et politiques
18:52en 2004.
18:54Le souverainisme,
18:54c'est lutter
18:55contre les hégémonies
18:56à l'extérieur
18:57et les féodalités
19:00à l'intérieur.
19:00Les trois féodalités.
19:01La première féodalité,
19:03c'est évidemment Bruxelles.
19:05C'est-à-dire,
19:07finit Schengen,
19:09la supériorité
19:11du droit français
19:12sur le droit européen,
19:13sinon je ne peux rien faire.
19:14et finit la commission
19:17qui s'occupe
19:17du commercial
19:18et du politique.
19:19En fait,
19:20je fais le Bruxite.
19:23Si je ne fais pas le Bruxite,
19:25je n'ai que mes yeux
19:25pour pleurer.
19:27Deuxième féodalité,
19:28les cours suprêmes.
19:29Les cours suprêmes,
19:30les cinq cours suprêmes
19:31ont une double préférence
19:33aujourd'hui.
19:34Une préférence
19:35pour l'étranger
19:36sur le national,
19:37donc c'est la fin
19:38de toutes les communautés nationales,
19:39c'est l'idéologie
19:43de la destruction
19:43des nations.
19:45Et la deuxième préférence,
19:47c'est la préférence
19:47pour le coupable
19:49sur la victime.
19:51Donc,
19:52il faut rendre
19:53la justice au peuple.
19:55Pour rendre la justice
19:56au peuple,
19:57évidemment,
19:58il faut réformer
19:59la justice,
20:00la remettre d'aplomb.
20:02Et troisième féodalité,
20:05ce sont les élites mondialisées.
20:08Elles veulent le paradis
20:09diversitaire,
20:10elles veulent
20:11un nouvel esclavagisme
20:13grâce au métier en tension,
20:15c'est-à-dire que c'est elles
20:15qui sont à l'origine
20:16de l'immigration
20:17depuis 50 ans,
20:20parce que c'est moins cher.
20:22Et enfin,
20:23ce sont elles,
20:24les élites mondialisées,
20:25qui ont provoqué
20:25et favorisé
20:27l'éclipse
20:27de la conscience nationale.
20:30Mais je n'ai pas encore
20:31répondu à votre question.
20:33Votre question,
20:34c'est le président martyr.
20:35Exactement.
20:36Pourquoi le président martyr ?
20:38Parce qu'une fois
20:39qu'il aura fait tout ça,
20:40le président,
20:41qu'il aura affronté
20:42les trois féodalités
20:43et qu'il les aura vaincus,
20:47il faudra qu'il lance
20:49une politique
20:51de francisation,
20:53une grande politique
20:54de francisation.
20:55Pourquoi ?
20:56Parce que le nouveau peuple
20:57qui est devant nous,
20:59c'est un peuple
21:00qui est composé
21:02de ceux
21:04qui sont là
21:06et qui ne savent pas
21:07d'où ils viennent
21:08et le peuple
21:10de ceux
21:10qui viennent
21:11chez nous
21:13et qui ne savent pas
21:13où ils arrivent.
21:16Et donc,
21:17il y a une commune
21:18ignorance
21:19et une commune
21:20transhumance.
21:22Il faut donc
21:22apprendre
21:24à ce nouveau peuple
21:25d'ignorant
21:26et de transhumant
21:27ce qu'est la France
21:29et donc
21:30franciser
21:31le récit,
21:32franciser
21:33l'art de vivre,
21:34franciser la langue
21:35à l'école
21:37dans les espaces publics.
21:39Et ça,
21:40ça sera
21:40très difficile
21:41parce qu'aujourd'hui,
21:43les élites françaises,
21:44je pèse mes mots,
21:45ne savent plus
21:46ce qu'est la France
21:47et ne veulent plus
21:48que la France
21:49redevienne la France.
21:50Voilà pourquoi
21:51le président
21:52devra faire
21:53une chose simple.
21:55Gouverner
21:55les six premiers mois
21:58en faisant
21:59trois référendas.
22:01Je dis trois référendas
22:02parce que
22:02je connais un peu
22:03le latin.
22:05Premier référendum
22:06sur l'immigration,
22:07deuxième référendum
22:07sur la supériorité
22:08du droit français
22:09sur le droit européen
22:10et troisième référendum
22:11sur la justice.
22:13Il en faudrait même
22:14un autre sur l'école.
22:16Le président martyre.
22:18On n'avait pas entendu
22:19cela
22:19dans le monde politique
22:21ou le monde médiatique
22:22et c'est pour ça
22:23qu'on vous a demandé
22:24de préciser ses propos
22:26cette semaine.
22:27On revient dans un instant
22:28parce qu'on va parler
22:30référendum.
22:32Un référendum
22:33de 2005.
22:35C'était il y a
22:3620 ans.
22:37Jour pour jour.
22:38J'ai retrouvé
22:38une petite archive
22:39Philippe Devilliers.
22:40Un débat.
22:42Il y avait du monde
22:42dans ce débat.
22:43Vous vous en souvenez
22:44si je vous dis
22:449 mai 2005 ?
22:46Non.
22:47Écoutez,
22:48on va essayer
22:49de retrouver
22:49la mémoire
22:50juste après la pub.
22:56Quasiment 19h30
22:57sur CNews
22:57pour la suite
22:58de face
22:58à Philippe Devilliers.
22:59Philippe Devilliers,
23:00il y a tout juste
23:0020 ans,
23:02la France se réveillait
23:03en disant non.
23:04Non à la construction
23:06européenne
23:06et c'était
23:07un référendum historique.
23:09La voix du peuple
23:10n'a d'ailleurs
23:10pas été écoutée.
23:11D'ailleurs,
23:11on a souvent entendu
23:13que ce fut
23:13un tournant démocratique
23:15majeur.
23:16vous avez été
23:17l'un des acteurs
23:18de cette victoire
23:20du non-référendum
23:21en 2005.
23:23Et alors,
23:23j'ai retrouvé
23:24un débat.
23:24Je vous ai demandé
23:25avant la publicité
23:26si vous vous en souvenez.
23:27On va avoir
23:28une petite piqûre
23:29de rappel
23:29dans un instant.
23:30C'est important
23:31puisque c'était
23:31le 9 mai 2005.
23:33C'était donc
23:33une quinzaine de jours
23:35avant le référendum.
23:3620 jours,
23:37pardon.
23:38Débat entre les barons
23:39de la politique
23:40dont vous étiez
23:41autour de la table.
23:43Face à vous,
23:44non pas Geoffroy Lejeune,
23:46mais les partisans
23:47du oui.
23:48Donc,
23:49François Bayrou
23:50était en face de vous.
23:52À côté de François Bayrou,
23:53il y avait François Hollande.
23:55Et puis,
23:55à côté de François Hollande,
23:56il y avait quand même
23:57Nicolas Sarkozy.
23:59Et puis,
23:59à côté de vous,
24:00il y avait,
24:01si je ne dis pas de bêtises,
24:02Marie-Age-Georges Buffet,
24:03Jean-Marie Le Pen.
24:05Et Olivier Besancenot.
24:07Philippe De Villiers,
24:08à l'époque,
24:09on est le 9 mai 2005.
24:13Moi,
24:13mon nom est un nom
24:14d'abord de survie,
24:16parce que je ne veux pas
24:17que la France perde
24:18la maîtrise
24:19de ses lois.
24:21C'est l'article 6
24:22du texte de Constitution.
24:25La maîtrise
24:26de ses frontières,
24:27de son territoire.
24:28C'est l'article 265.
24:30La maîtrise
24:31de sa politique étrangère,
24:34etc.
24:35c'est-à-dire
24:36la maîtrise
24:36de son destin.
24:38Donc,
24:38un nom de survie
24:38pour la France
24:39et un nom
24:40de projet
24:42d'avenir
24:42pour l'Europe.
24:44Moi,
24:44je veux une Europe
24:45qui soit
24:45remise d'aplomb,
24:48c'est-à-dire
24:49une Europe
24:49qui soit vraiment
24:50européenne,
24:51donc sans la Turquie
24:52qui figure
24:53à la page 165
24:55en toutes lettres
24:56de l'acte final
24:56de cette Constitution.
24:57Et pas pour dire
24:59qu'elle doit rentrer.
25:01Elle est dans
25:02l'acte final.
25:03Et l'acte final,
25:03c'est l'instrument juridique
25:04qui autorifie un texte
25:06comme l'article 10
25:07de la Convention
25:07de Vienne
25:08sur les traités.
25:09Donc,
25:09ça veut dire
25:09que c'est une grave
25:11imprudence
25:11pour ceux
25:12qui aujourd'hui
25:12nous disent
25:13comme Jacques Chirac
25:14« Ah, mais la Turquie
25:15c'est dans quinze ans
25:15c'est pour plus tard »
25:16alors que la négociation
25:17va commencer
25:18le 3 octobre prochain
25:19à Bruxelles
25:21et que la seule manière
25:22de suspendre
25:23cette négociation,
25:24moi je préfère
25:25qu'on la suspende
25:26tout de suite
25:26que trop tard.
25:27Il vaut mieux interrompre
25:28une négociation
25:29Patrick Poivre d'Arvor
25:30avant qu'elle ait commencé
25:31plutôt que de l'interrompre
25:33quand elle est terminée.
25:34Donc,
25:34une Europe qui soit
25:35européenne,
25:36une Europe qui soit
25:36démocratique,
25:37si on veut baisser la TVA,
25:39je ne vois pas pourquoi
25:39on est tous tournés
25:40vers Bruxelles,
25:41on le fait,
25:41notre Parlement
25:42ou alors on n'est plus
25:43une démocratie
25:43et troisièmement
25:44une Europe qui soit
25:45protectrice,
25:46je pense en cet instant
25:47aux textiles européens,
25:49qui soit protectrice
25:50de nos emplois
25:50et de notre sécurité
25:52et non pas
25:53une Europe passoire.
25:54Alors avant de donner
25:55la parole à Geoffroy,
25:56ce qui me fascine
25:56c'est que quand on voit
25:58les deux images,
25:58même Ben dans l'oreillette
25:59me dit « Vous n'avez pas bougé,
26:00vous n'avez pas bougé,
26:02vous n'avez pas bougé,
26:03vous êtes quasiment le même. »
26:05Résultat,
26:05donc 9 mai 2005,
26:0729 mai 2005,
26:08il y a 20 ans,
26:09le nom l'emporte,
26:1054%,
26:11un peu plus de 54%
26:12contre 45%
26:14pour le oui.
26:14C'est une surprise énorme
26:16et c'est une victoire
26:17gigantesque pour vous.
26:18Est-ce que vous pouvez
26:18nous raconter, Philippe,
26:19cette campagne homérique ?
26:20La campagne pour moi
26:21commence le 13 janvier 2005,
26:23je suis dans le bureau
26:24de Jacques Chirac
26:24à l'Elysée
26:25et je lui pose
26:26deux questions.
26:29Monsieur le Président,
26:29première question,
26:31pourquoi vous voulez
26:32refuser
26:33que les racines chrétiennes
26:36figurent dans la
26:37Constitution européenne ?
26:39Et il me répond,
26:40textuellement,
26:42les racines de l'Europe
26:43sont autant musulmanes
26:44que chrétiennes.
26:45Et là, je comprends
26:46qu'il veut faire rentrer
26:47la Turquie.
26:49Et deuxième question,
26:50qui va susciter
26:51son ironie,
26:55pourquoi vous acceptez
26:58que le droit européen,
27:00je ne sais plus dans quel article,
27:02du projet de Constitution
27:03soit supérieur
27:04au droit national ?
27:05Parce que c'est
27:06dans ce traité
27:08que figure la supériorité
27:10du droit européen.
27:12Et il me dit,
27:12il me regarde,
27:13il déplie,
27:14il replie,
27:15il regarde sa pendule
27:16qui se met à sonner
27:17à ce moment-là,
27:18petite pendule japonaise,
27:19et il me dit,
27:20on s'en fout,
27:21c'est l'histoire de juriste.
27:23Ça, c'est du Chirac.
27:25Après, arrive la campagne.
27:27Pour la campagne,
27:28avec mes amis,
27:29Christophe Beaudoin,
27:30Guillaume Pelletier,
27:31on a levé deux lièvres
27:33qui ont tout fait basculer,
27:35en fait.
27:37Il y a eu la lune,
27:38il y a eu la lune
27:39de Libération,
27:41qui rappelle
27:42le plombier polonais.
27:43Le plombier polonais,
27:44c'est moi.
27:45En fait,
27:45la directive Bolkenstein,
27:47je n'ai pas le temps
27:47de raconter,
27:48mais c'est merveilleux,
27:50qui dit,
27:51le prestataire de service
27:52doit répondre
27:56aux droits
27:57du pays d'origine.
27:59Et donc,
27:59ça veut dire que,
28:00pourquoi je dis
28:01le plombier polonais ?
28:02Parce que c'est
28:02Fernand Reynaud,
28:03vous savez,
28:04le sketch,
28:05la dame qui dit,
28:06qui c'est ?
28:07Et il répond,
28:08c'est le plombier.
28:10Et je lui dis,
28:11c'est le plombier polonais.
28:12Voilà.
28:13Et c'est parti,
28:14le plombier polonais.
28:16La directive,
28:16Bolkenstein.
28:17J'avais dit
28:18Bolkenstein,
28:18Frankenstein.
28:19Ça avait été
28:19assez mal pris
28:20par la gauche.
28:21Et deuxièmement,
28:23je débusque
28:24un truc incroyable.
28:26Il y a la signature
28:27de Abdoulagul,
28:28vers le premier ministre turc,
28:31à Rome,
28:32sur le texte
28:33du traité constitutionnel.
28:35Dans l'acte final.
28:36Dans l'acte final.
28:37Ce que je dis d'ailleurs
28:38sur la page 165.
28:40Et là,
28:41je brandis
28:42le traité
28:43et ils sont tous
28:44berniques parce que
28:46c'est vrai quoi.
28:47La Turquie,
28:48ça y est,
28:48elle va rentrer
28:49dans l'Europe.
28:51Le non gagne.
28:54La victoire du non,
28:55c'est un séisme.
28:57Pourquoi ?
28:58Parce que cette victoire du non
29:00a une signification
29:02d'abord juridique.
29:03C'est le refus
29:04de l'État fédéral.
29:05C'est le refus
29:06de la souveraineté européenne.
29:07Si cher
29:08à Macron.
29:09c'est la souveraineté nationale
29:13qui va continuer
29:14malgré tout.
29:15Malgré l'Astricht.
29:18Donc c'est une grosse déconvenue
29:19pour les européistes.
29:21Deuxième signification,
29:22la signification sociologique.
29:24J'insiste là-dessus.
29:25Il y a eu un édito
29:27merveilleux hier
29:28chez Christine Kelly
29:29de Mathieu Bocoté.
29:32Sublime.
29:35Alors,
29:37signification sociologique.
29:39100% des partis présents
29:41à l'Assemblée nationale
29:43sont pour le wish.
29:4799% des médias,
29:49il n'y avait pas ces news,
29:50sont pour le wish.
29:5299% des élites
29:54sont pour le wish.
29:56Donc c'est fait.
29:58Et le non l'emporte.
30:01Et qu'est-ce que ça veut dire ?
30:02Ça veut dire que c'est
30:03le début de la fracture.
30:04Et c'est à ce moment-là
30:05que le cercle de la raison
30:07inaugure un mot
30:10qui va faire fortune,
30:11le populisme.
30:12Le populisme,
30:13ça veut dire,
30:14regardez,
30:14ce peuple polluant,
30:16les aides-de-feu,
30:17etc.
30:17C'est là que ça commence,
30:18la grande fracture.
30:20Vous voyez ?
30:20Et la fracture sociologique
30:22autant que politique.
30:24Et qu'est-ce qui se passe ?
30:26Le coup d'État,
30:27le traité de Lisbonne,
30:28c'est-à-dire que le traité de Lisbonne
30:29reprend la Constitution européenne,
30:31pied de nez des élites,
30:32au peuple,
30:33à partir du principe
30:34de Bertolt Brecht.
30:35Si le peuple se met
30:36à mal voter
30:37pour le gouvernement,
30:38il faut changer,
30:39non pas de gouvernement,
30:40mais de peuple.
30:42Et depuis,
30:43on a un État profond,
30:45le nôtre,
30:47qui transpose les normes,
30:50et on a un super État profond,
30:53à Bruxelles,
30:54qui fabrique les normes.
30:55Réfléchissez bien
30:56à ce que je viens de dire.
30:57En plus,
30:58la déclaration que vous faites
30:59le 9 mai 2005,
31:01j'ai l'impression
31:01qu'on pourrait la faire
31:02le 9 mai 2025.
31:04Tout ce que vous avez dit,
31:06hormis la Turquie,
31:08c'est évidemment produit
31:10et on en voit aujourd'hui
31:11les conséquences.
31:13C'est intéressant
31:13la manière dont vous faites
31:14pied de nez.
31:15C'est ça qui m'a fait sourire.
31:17J'ai plus un pied de nez,
31:18je n'ai pas bien...
31:19On est entre le pied de nez,
31:20la troupette.
31:21Voilà, exactement.
31:22Comment on revoit le pied de nez ?
31:24Non, c'est la déformation
31:25du jeune flûtiste que j'étais.
31:26Ah !
31:27Ok.
31:28Autre sujet à présent,
31:29très important,
31:30Philippe Devilliers,
31:31et sous-traité
31:33dans les médias.
31:35On va parler
31:35de la Nouvelle-Calédonie
31:37à présent.
31:38Depuis le voyage
31:39de Manuel Valls,
31:40ministre de l'Outre-mer
31:41en Nouvelle-Calédonie,
31:42l'inquiétude grandit
31:43chez tous ceux
31:44qui sont attachés
31:45à la Grande-France
31:47et qui s'inquiètent
31:48de l'avenir
31:49de ce qu'on appelle
31:50le caillou
31:51à 17 000 kilomètres
31:53de la métropole.
31:55Geoffroy Lejeune
31:55a une question pour vous,
31:56Philippe.
31:56Philippe,
31:57nous sommes un an
31:58après le début
31:59des émeutes.
32:00Quelle est votre préconisation
32:01pour rétablir l'ordre,
32:02la souveraineté de la France,
32:03l'autorité
32:04sur cet endroit
32:06qui est un peu abandonné ?
32:07Est-ce que notre pays
32:10est-ce que notre pays
32:10est encore capable
32:11de prononcer le mot
32:12souveraineté
32:12et le mot
32:13intégrité territoriale ?
32:15C'est la question.
32:16Je réponds à votre question.
32:18Et vous me faites penser
32:19à une réflexion
32:20que j'ai entendue
32:21au Conseil des ministres
32:22en 1986,
32:23Pasqua,
32:24qui s'adresse à Mitterrand
32:25et qui dit
32:25la défense
32:31de Bastia
32:33commence
32:35à noumère.
32:36qu'est-ce qu'il voulait dire ?
32:39Il voulait dire
32:39que la Nouvelle-Calédonie
32:41était un avant-poste
32:42invisible
32:43de la France périphérique.
32:49Vous avez parlé
32:49de la Grande-France,
32:52la très Grande-France.
32:53C'est un mot
32:53qu'on utilise
32:54dans l'outre-mer.
32:55Il faut savoir
32:55que sans l'outre-mer,
32:57la France redevient
32:58une puissance moyenne.
33:01Or,
33:01la Nouvelle-Calédonie,
33:02c'est une clé de voûte
33:03de l'outre-mer.
33:05La Nouvelle-Calédonie,
33:07comment la définir
33:08aujourd'hui
33:08pour la France ?
33:09Pour montrer l'intérêt
33:10qu'elle présente
33:11pour la France ?
33:12C'est un porte-avions
33:13dans le Pacifique Sud
33:14avec dans les soutes
33:16du nickel.
33:18C'est-à-dire que
33:18grâce à la Nouvelle-Calédonie
33:20et grâce à notre
33:20autre-mer,
33:21la France
33:22a 11 fuseaux horaires.
33:25C'est une nation planétaire.
33:2711 fuseaux horaires
33:29contre 13 fuseaux horaires
33:31pour la Russie,
33:32qui est un grand pays
33:33par l'étendue.
33:35C'est le deuxième
33:38espace maritime mondial.
33:41Et c'est un espace
33:41convoité.
33:43Il y a l'Azerbaïdjan,
33:44il y a la Chine
33:45qui tournent autour.
33:47Comme la libellule
33:48dans la Bajour.
33:50Et qui vont bientôt
33:51se servir.
33:52S'il y a la moindre
33:53faiblesse de notre part.
33:54Or,
33:54la Nouvelle-Calédonie
33:55aujourd'hui,
33:57elle est affaiblie.
33:59Elle est menacée.
34:00Elle est menacée
34:01de l'intérieur
34:01et de l'extérieur.
34:02De l'intérieur,
34:03parce que
34:04l'accord de Noumouéa
34:06de 1998
34:07a créé un proto-État
34:09avec ce concept.
34:13Elle a Edgar Ford
34:14l'indépendance
34:15dans l'interdépendance,
34:16etc.
34:16Tout est confus.
34:17Et cet accord
34:19a instauré
34:20le gel du corps électoral
34:22à partir de 1998.
34:25Donc,
34:25vous avez les indépendantistes,
34:26les loyalistes,
34:27comme on dit,
34:27j'aime pas ce mot-là,
34:29et qui se regardent
34:30en Chine de faïence,
34:31si bien que parfois,
34:32on a l'impression
34:33qu'on a une inversion
34:37de ce qu'on vit en métropole.
34:41C'est une métropole inversée.
34:43Là-bas,
34:44vous avez les nouveaux arrivants,
34:48les autochtones
34:49qui disent aux nouveaux arrivants.
34:50On est là depuis 2000 ans,
34:53vous n'avez rien à faire chez nous.
34:54Et chez nous,
34:55c'est le contraire,
34:55on a les nouveaux arrivants
34:56qui disent aux autochtones
34:57bien que vous soyez là
34:58depuis 2000 ans,
34:59vous n'avez plus rien
35:00à faire chez nous.
35:02Alors qu'il y a
35:03en Nouvelle-Calédonie
35:04des gens
35:05qui sont là
35:08depuis 5, 6, 7 générations
35:11et beaucoup de canaques,
35:13c'est à eux que je pense aussi,
35:15qui aiment la France.
35:17Un d'entre eux m'a appelé,
35:19c'est à cause de lui
35:20que je voulais faire
35:20cet édito.
35:23Un canaque qui m'a appelé
35:24et dit
35:24parlez-nous de la France,
35:27dites bien que
35:28les canaques aiment la France.
35:29Oui, il y a des canaques
35:30qui aiment la France
35:31et c'est aussi pour eux
35:32qu'il faut mener ce combat.
35:34Alors j'ai dit
35:34de l'intérieur et de l'extérieur
35:35à la menace.
35:36La menace extérieure,
35:37elle vient du ministre.
35:40Alors je suis très déçu
35:40parce que
35:41je connais bien
35:42Emmanuel Vasse,
35:44pour moi,
35:45c'était un homme d'État,
35:46j'ai des bonnes relations
35:47avec lui,
35:47mais là,
35:47je ne comprends pas
35:48ce qu'il a fait.
35:49Il a dû écouter
35:50des mauvais conseillers,
35:51ceux qui ont conseillé
35:52Rocard à l'époque
35:53et il a déclaré
35:55en fait
35:56l'indépendance
35:56d'association,
35:57ça veut dire
35:57l'indépendance.
35:59Donc en fait,
35:59il y a trois solutions
36:00en Nouvelle-Calédonie,
36:01je réponds à votre question.
36:02Première solution,
36:04l'indépendance,
36:06donc c'est la solution Valls.
36:09Donc on laisse dériver
36:10le caillou,
36:11comme on l'appelle,
36:12dans le Pacifique
36:13et on verra
36:14où il aboutira,
36:14Azerbaïde,
36:15Jean-Chine.
36:17Deuxième solution,
36:18on laisse faire la démographie
36:19et servir au même.
36:21Et troisième solution,
36:23on fait
36:23Margaret Thatcher
36:24au Malouine
36:25en 1982
36:26quand elle a dit
36:27nous avons cessé
36:28de reculer.
36:29Voilà,
36:29j'aimerais qu'on entende
36:30cette phrase
36:31dans la bouche
36:31d'un homme d'État français.
36:33Nous avons cessé
36:33de reculer.
36:35Autre sujet à présent,
36:37Philippe Devilliers,
36:38on a entendu votre colère
36:40en début de l'émission
36:40sur ce projet de loi
36:42dit de l'aide active
36:44à mourir.
36:45Et ce projet de loi
36:46a été voté
36:47par l'Assemblée nationale
36:49mardi soir,
36:51dans un hémicycle plein
36:52cette semaine.
36:54Contrairement,
36:54et là aussi
36:55on était les seuls
36:56à en parler
36:56ce week-end,
36:58au moment des débats,
36:59regardez bien cette image,
37:00vous qui connaissez
37:00l'Assemblée nationale,
37:01Philippe,
37:02samedi,
37:02quand le délit d'entrave
37:04est voté,
37:05c'est dans un hémicycle
37:06au trois quarts vide.
37:07Alors qu'il y avait
37:07des Français
37:08qui se mobilisaient
37:10dans la rue
37:11et qu'il y avait
37:12des milliers de signataires
37:13contre ce projet de loi.
37:14Donc un projet
37:15aussi important,
37:18boudé en quelque sorte,
37:20par les députés.
37:21Je vous propose
37:22d'écouter
37:23Yael Brown-Pivet
37:24et quand j'ai dit
37:25que vous étiez en colère
37:25en début d'émission,
37:27parce que ce projet
37:27vous le portez
37:29depuis le début
37:29et vous avez été
37:30l'un des premiers
37:30à alerter sur les dérives
37:32que pouvait provoquer
37:34une telle loi.
37:36Écoutons la séquence
37:37Yael Brown-Pivet
37:38qui annonce
37:38le vote cette semaine.
37:39Votant 561
37:42exprimé 504
37:44majorité
37:44253
37:46pour
37:47305
37:47contre
37:48199
37:49l'Assemblée nationale
37:51a adopté.
38:01Geoffroy Lejeune.
38:03Philippe,
38:03vous êtes très actif
38:04sur le réseau social X
38:06et vous avez écrit
38:07cette semaine
38:07après les images
38:08qu'on vient de voir.
38:10C'est un des jours
38:10les plus tristes
38:11de ma vie.
38:12Pourquoi cette tristesse ?
38:15Parce que
38:15je passe mes mots.
38:21Cette loi
38:21c'est
38:23le retour
38:25en arrière
38:26de notre civilisation
38:28le retour
38:29en arrière
38:30pré-hypocratique.
38:32hypocratique.
38:35Notre civilisation
38:36est née
38:37avec
38:37Hippocrate,
38:39le médecin grec
38:40qu'on appelait
38:41le père de la médecine
38:42qui a défini
38:42l'éthique médicale
38:44en ces termes.
38:45Le soignant soigne,
38:47le médecin sauve,
38:49l'administration
38:50de la mort
38:51ne peut pas être
38:52le prolongement du soin.
38:53En résumé.
38:54Or,
38:55cette alliance
38:55asymétrique
38:56dont j'ai souvent parlé
38:57entre le soignant
38:59et le soigné
39:00qui ne souffre aucun soupçon.
39:02Aucun doute,
39:03elle est brisée
39:04avec cette loi.
39:07En fait,
39:07on change de monde.
39:09On est passé
39:09dans un monde
39:10post-hypocratique
39:13qui trouve son symbole
39:18dans le délit d'entrave.
39:20Le délit d'entrave
39:21a été très bien résumé
39:22par une gériatre
39:24qui a dit
39:26on va aller en prison
39:28parce qu'on a tendu la main
39:29plutôt que la corde.
39:32Le délit d'entrave,
39:33ça veut dire que
39:33quelqu'un qui veut retenir la vie,
39:35quelqu'un qui veut dire
39:36à ses proches
39:37non, ne te suicide pas,
39:39il va en prison
39:40et il a une grosse amende.
39:43En fait,
39:45tout est mensonge
39:45dans cette loi.
39:47Et je vais vous dire
39:48pourquoi tout est mensonge.
39:49Ils savent pourquoi ils mentent.
39:51Mais les gens ne savent pas
39:52pourquoi ils mentent.
39:54Ils mentent.
39:54quand ils disent
39:55aide à mourir
40:00pour la fin de vie.
40:02Non, ce n'est pas pour la fin de vie,
40:04c'est pour tous les éligibles,
40:05tous les déficients,
40:06tous ceux qui ont des problèmes
40:07qui peuvent trouver là
40:09une occasion d'eugénisme compassionnel.
40:14Eugénisme compassionnel.
40:15C'est ça le mot qui vient.
40:16Et quand on dit
40:20loi de fraternité,
40:22tuer, ce n'est pas fraternel,
40:24non.
40:25Quand on dit
40:26aide active à mourir,
40:27non.
40:27Pourquoi ils n'osent pas
40:28prononcer le mot
40:28euthanasie, suicide ?
40:30Euthanasie, ça s'écrit
40:31de deux manières.
40:33Action 4,
40:34ça ne veut dire rien,
40:35mais je peux en parler
40:36si vous voulez,
40:36quand vous voulez.
40:37Ça, c'est déjà pratiqué
40:38dans un pays
40:38qui s'appelle l'Allemagne.
40:41Et là, en fait,
40:41c'est un eugénisme.
40:43Habermas avait dit
40:43l'eugénisme libéral.
40:45Qu'est-ce que c'est
40:46l'eugénisme ?
40:46C'est la sélection
40:47de ceux qui vont mourir
40:48et de ceux qui vont vivre.
40:50Et moi, ce qui me frappe,
40:51si on prend de la hauteur,
40:53c'est la concomitance
40:54entre deux phénomènes
40:57qui se croisent.
41:00Le premier,
41:01c'est l'arrivée en France
41:02d'une nouvelle religion
41:03avec ses croyances,
41:05avec ses mœurs,
41:07avec ses codes,
41:08l'islam,
41:09qui est tout à fait hostile
41:10à l'euthanasie.
41:13Et une matrimonialisation
41:16crise chrétienne
41:17qui s'effondre
41:18avec une révolution
41:19anthropologique,
41:22la société liquide
41:23de l'homme de sable,
41:24c'est-à-dire l'homme délié,
41:25délié de sa filiation,
41:28délié de ses héritages
41:30et bientôt délié de son corps.
41:32Et ça ne vous rappelle rien ?
41:33Je vais vous dire moi ce que ça me rappelle.
41:35Le jardin d'Éden,
41:36le serpent qui dit à Adam et Ève
41:38« S'écoutent des héritices,
41:40vous serez comme des dieux ».
41:41La révolution faustienne,
41:43la révolution promethéenne,
41:45l'homme cherche à dérober le feu,
41:47cherche à dérober la vie.
41:50Et je pense en cet instant
41:52à ce que j'avais dit un jour
41:56sur la décivilisation.
41:57La différence entre la mort d'un homme
41:59et la mort d'une civilisation,
42:01c'est que dans le cas d'un homme,
42:03la décomposition suit la mort,
42:07alors que dans le cas d'une civilisation,
42:09elle la précède.
42:12Philippe Devilliers,
42:14on va parler à présent des Français,
42:16puisque sur France 5,
42:18le 19 mai,
42:19puis sur LCI,
42:20le 25,
42:21le cinéaste Mathieu Kassovitz
42:23s'est félicité de la disparition
42:26des Français de souche.
42:27Dans un premier temps,
42:28il a dit qu'il n'y en avait pas,
42:29pour ensuite dire qu'il y en avait,
42:31mais que finalement,
42:32ce n'était pas des Français de souche,
42:34c'était des fins de race.
42:36Je pense qu'il n'y a plus
42:37de Français de souche.
42:38Enfin, si, il y en a.
42:39Ça s'appelle les fins de race.
42:41Ils vont se mélanger avec les autres.
42:43Et tant mieux pour nous tous.
42:44Et bienvenue les gars.
42:45Il n'y a aucune raison d'être énervé.
42:46Alors, il a présenté ses excuses
42:48sur les réseaux sociaux,
42:50expliquant aussi que ses propos
42:51n'avaient été tronqués,
42:52mais qu'il aimait la France
42:54et que c'était une France
42:56qui était en mouvement.
42:57J'essaie de résumer,
42:59peut-être un peu grossièrement,
43:01ses cinq minutes sur les réseaux sociaux.
43:04Mais vous m'aviez confié
43:07que vous aviez envie, en fait,
43:08de lui répondre, en quelque sorte,
43:10une sorte d'ode aux Français de souche.
43:13Et ce sera, finalement,
43:14votre apologue, Philippe de Villiers.
43:16– Oui, je devais faire un apologue
43:19sur le 29 mai 1453,
43:22la chute de Constantinople.
43:24Et puis, je me suis dit non.
43:28Monsieur Kassowicz,
43:30je vais lui répondre,
43:33gentiment.
43:33« Aux Français de souche,
43:41tout recroquevillé,
43:44sous la mitraille,
43:47enmitouflé de honte,
43:50furtif sous les colibés,
43:53je voudrais,
43:55Éliott Geoffroy,
43:57rendre les honneurs.
43:58Il fut le pied-mère
44:01qui offrit
44:02les plus beaux greffons
44:05d'un peuple,
44:09d'un vieux peuple,
44:12qui a plus de
44:132000 printemps.
44:16Le Français de souche,
44:18il a façonné notre regard
44:20sur le jardin de paradis
44:21qu'on appelle la France
44:22et il a versé en nous,
44:25au fil du temps,
44:27la sève,
44:29le sang,
44:30les larmes,
44:31de ses bornages,
44:32de ses plaies,
44:33de ses rêves
44:34tramés dans l'étoffe
44:35d'un songe.
44:38Le Français de souche,
44:40on peut le retrouver,
44:41on peut le reconnaître,
44:42il suffit de traverser
44:43la France,
44:43tenez,
44:44là,
44:46je le vois,
44:46au bout d'un champ,
44:48Français de souche,
44:50cet homme qui peine,
44:52seul,
44:54cassé avant l'âge.
44:55français de souche.
45:01En fait,
45:01il marche dans l'ombre portée
45:04des pas
45:07de son aïeul multiple.
45:11Ce petit paysan
45:12qui, depuis mille ans,
45:15travaille la même terre,
45:17creuse le même sillon
45:18et inspire le verre précieux.
45:23Deux mille ans de labeur,
45:25on fait de cette terre
45:26un réservoir sans fin
45:28pour les âges nouveaux.
45:30mille ans de votre grâce,
45:32on fait de ses travaux
45:33un reposoir sans fin
45:36pour l'âme solitaire.
45:39Cette âme solitaire,
45:41ce petit paysan,
45:42anonyme,
45:43oublié,
45:45qui marche entre les épimures
45:48et les blés moissonnés,
45:49entre les cribleuses de Courbet
45:51et l'angélus de Millet,
45:55ce petit paysan,
45:57sans qu'on le sache,
45:59parce qu'on l'a oublié,
46:01il a inventé notre pain quotidien.
46:04Et puis un peu plus loin,
46:05un peu plus haut,
46:07si on descend
46:07du côté des causes de l'Aveyron,
46:10on voit un petit berger,
46:11frêle,
46:12qui n'en revient pas
46:13de ce qu'il a fait.
46:14Ce petit berger,
46:16il a oublié,
46:19dans une infractuosité,
46:23peut-être dans une souche de frêne,
46:25une souche encore,
46:27une souche française,
46:28il a oublié
46:29sa tartine de lait de brebis moisi.
46:33Et ça donne un art de la table
46:34qui est envié dans le monde entier.
46:36Il a inventé
46:37ce petit berger
46:39de l'Aveyron.
46:42Il a inventé le Roquefort.
46:45Et puis,
46:46plus à l'ouest,
46:47le long de la Garonne,
46:49il y a un autre petit français de souche,
46:51là aussi oublié,
46:53qui,
46:54de père en fils,
46:55entre les cèpes
46:58torturés par le temps,
47:03de père en fils,
47:04a foulé,
47:06pressé,
47:07son raisin d'or
47:08et de pourpre.
47:11Et ce petit vigneron
47:12qu'on a oublié,
47:13il a inventé
47:14le château d'Iquem.
47:16Et puis,
47:17il y a un peu plus loin,
47:18au creux de la Creuse,
47:20dans une vallée,
47:21une abbaye,
47:22font combo.
47:25Et là,
47:26il y a
47:26un moine copiste,
47:31il a
47:31enluminé la France
47:33dans son scriptorium
47:36grégorien
47:36de parchemin savant.
47:39Et,
47:40lui répondant,
47:42accroché
47:43à la toiture de plomb
47:44de la cathédrale de Chartres,
47:46il y a un petit sculpteur
47:48qu'on ne connaîtra jamais.
47:50est pourtant génial.
47:54Ce petit sculpteur,
47:55c'est un sculpteur
47:56de gargouille.
47:58Il est là,
47:59tout là-haut,
48:00et on ne sait plus,
48:02on a oublié,
48:03qu'en fait,
48:04il a fait vibrer
48:05la France
48:05des hautes nefs
48:06immémoriales,
48:08et qu'il a laissé
48:08derrière lui
48:09l'accord parfait
48:12du burin
48:15sur la pierre
48:16et du souffle
48:19de l'esprit.
48:21Et puis,
48:21regardez qui vient
48:22vers vous,
48:22qui court
48:23la petite pastorelle
48:27depuis la Lorraine.
48:29Elle court,
48:30elle a abandonné
48:31ses moutons
48:31pour sauver la France.
48:33Elle sera célébrée
48:34tard,
48:35plus tard,
48:36beaucoup plus tard
48:36par un instituteur,
48:38le USAR Noir
48:39de la République,
48:40qui va brandir
48:41son étendard
48:42et son anneau
48:42devant ses élèves,
48:45et qui,
48:45chaque matin,
48:46va faire monter
48:47derrière le tableau noir
48:49des blouses grises
48:50le soleil d'Osserlitz.
48:52Et puis,
48:52plus près de nous encore,
48:54à Montmartre,
48:55dans les bistrots
48:55de Montmartre,
48:56tout près d'ici,
48:57il y a un petit brin
48:58de femme
48:58qui se promène,
49:00qui est méprisé,
49:01qui n'est pas écouté,
49:02qui chante à tue-tête,
49:03et elle chante
49:04l'hymne à l'amour.
49:07La plus belle chanson française.
49:09Et dans l'hymne à l'amour,
49:10elle chante cette phrase
49:11qui est typiquement française.
49:13Si tu me le demandais,
49:15je renierais ma patrie,
49:16je renierais mes amis.
49:18C'est très français de souche,
49:19ça.
49:20Ça veut dire que pour un français,
49:22l'amour est plus fort que tout.
49:25Et finalement,
49:26quand on a besoin d'eux,
49:27ceux qui renient leur patrie,
49:30par amour,
49:31ils la retrouvent.
49:31et puis,
49:34et puis,
49:35il y a,
49:36et je pense là,
49:36M. Kassovitz,
49:40il y a,
49:41qui descendent le Rhône,
49:44deux frères,
49:45un petit frère,
49:46un grand frère.
49:48Il y en a qui s'appelle Auguste,
49:49l'autre qui s'appelle Louis.
49:50Auguste et Louis Lumière.
49:53Ils ont inventé le cinématographe
49:54pour permettre à M. Kassovitz,
49:57qui leur dit,
50:00à sa manière,
50:01sa reconnaissance,
50:02pour les Français de souche,
50:03qu'ils sont,
50:04puisqu'ils sont des vieux Français
50:05de souche lyonnaise.
50:06Ils ont inventé le cinématographe
50:09pour permettre à M. Kassovitz
50:11d'exister
50:12et de prospérer par l'image.
50:15Et puis,
50:15j'allais oublier,
50:17dans Paris,
50:18tout près d'ici,
50:19entre les Champs-Elysées
50:20et le Panthéon,
50:25deux millions de Français de souche
50:28qui se sont levés au petit matin
50:30pour suivre un corbillard
50:32d'un Français de souche
50:33qui a chanté
50:35toutes les souches françaises,
50:36comme personne
50:37et qui a chanté aussi
50:40sa fidélation,
50:41sa propre fidélation.
50:43« Fidèle, enfin,
50:45au sang conversé dans mes veines,
50:47mon père,
50:48vieux soldat,
50:49ma mère vendéenne. »
50:51C'était un Français de souche
50:53et de plumes intemporelles.
50:55Il s'appelait Victor Hugo.
50:58Vous voyez,
51:00j'invite les téléspectateurs
51:02et les auditeurs
51:03en cet instant
51:05où je parle des Français de souche
51:07à regarder,
51:11écouter,
51:11ce grouillement d'âmes simples,
51:15cette foule chantante
51:16se met en mur inconnu
51:19d'un vieux peuple
51:21qui ne veut pas mourir.
51:22Ce vieux peuple,
51:25il sent
51:28qui monte en lui
51:30et qui descend en lui
51:31ses ascendants
51:33comme sur une autre échelle
51:36de Jacob,
51:40Français de souche,
51:43d'écorce,
51:44de sève
51:44et de ramage
51:47auprès du vieux chêne
51:49millénaire
51:49de Vincennes
51:50qui abrite
51:53les pauvres
51:55parmi les plus pauvres
51:58et la main de justice
52:00qui invente
52:02ainsi l'État
52:04et qui enfante
52:06ainsi la France éternelle,
52:10Français de souche
52:11et fier de l'être.
52:13Merci Philippe de Villiers.
52:20Merci beaucoup
52:21pour cette émission.
52:24Geoffroy,
52:24on se retrouve la semaine prochaine
52:25bien évidemment.
52:26Il n'y a toujours pas de notes
52:27et il n'y a toujours pas de prompteurs.
52:31C'est vrai,
52:31j'ai toujours honte
52:32d'avoir des feuilles
52:33alors que
52:33je ne suis pas très à l'aise.
52:36Sans feuilles,
52:37un genre je vais venir sans feuilles.
52:38Non mais attendez,
52:39c'est simple.
52:40Vous savez quoi ?
52:41Je vais venir sans feuilles ?
52:42C'est simple.
52:43Il y a deux manières de parler.
52:47Soit on parle avec son esprit,
52:50soit on parle avec son cœur.
52:52Il y a des moments
52:53où il faut que l'esprit
52:54laisse la place au cœur.
52:56Et quand on a le cœur gros
52:57et qu'on vient de cette France profonde
53:02qui se tait
53:04et qui est en train de mourir,
53:07le cœur est prolixe
53:09et infiniment
53:12plus poétique
53:14que ne peut-être
53:15n'importe quel esprit.
53:17Avec un esprit,
53:18on répare les choses.
53:19Avec le cœur,
53:19on les grandit.
53:21On les élève.
53:22Merci Philippe.
53:24Il y a un informateur bien informé
53:26qui me demande de vous saluer
53:27en invoquant Sainte-Jeanne d'Arc
53:30dont c'est la fête aujourd'hui.
53:31Oui.
53:32C'est la fête,
53:33c'est la Sainte-Jeanne d'Arc.
53:34Merci à tous les deux.
53:35Dans un instant,
53:37c'est l'heure des pros.
53:38C'est la fête,